(Terminé) Au coeur de la nuit [Max]

Une mission avait été mise sur pied pour récolter des informations sur le prochain déchargement d’un entrepôt dont la spécialité était le stock de nourriture en conserves, et autres denrées comme pâtes, riz. Depuis de longues semaines, Max et moi étions de sorties toutes les nuits, retrouvant la surface des dômes pour y circuler et nous déplacer dans l’ombre. L’observation était notre domaine. Un travail consciencieux et méticuleux  qui nous était familier depuis toutes ces années à évoluer ensemble sur le terrain. Nous commencions toujours par surveiller et dénombrer chaque personne qui rentrait et sortait des locaux, si elles étaient armées, ce qu’elles possédaient avec elles : téléphone, bip, codes des alarmes, leurs rôles, les pauses, les manies des uns et des autres comme aller fumer une cigarette, boire, , ceux qui préféraient mater un film devant leur écran d’ordinateur au lieu de faire leurs rondes etc. ... Bien mémoriser les patrouilles de la milice aussi car elles n’étaient jamais loin. Cette liste était très importante puisqu’elle constituerait notre base pour intervenir et frapper. Ce soir, notre objectif était de dérober les plans de l’entrepôt qui se trouvaient dans le bureau du responsable. Un bureau qui se situait au premier étage juste au-dessus de l’énorme hangar où étaient entreposés les camions. C’était la seconde phase importante pour réussir une mission. La dernière étape serait  l’attaque. Elle ne serait pas pour cette nuit.

Nous avions quitté le cœur des abysses pour longer un long tunnel qui nous mèneraient tout droit dans le quartier des affaires de la cité. Les sociétés et autres entreprises florissaient et beaucoup avaient pris de l’importance depuis ces derniers mois. Au bout de notre chemin, une vieille échelle toute rouillée se présenta à nous, grimpant les barreaux pour pousser d’un geste vif la plaque d’égout  au-dessus de ma tête, donnant ainsi accès  à l’une des ruelles de la cité, dans un coin relativement calme. Et à l’abri de tout regard. J’attendis que Max sorte à son tour pour remettre la plaque et nous faufiler derrière un container. Le bâtiment  était à quelques mètres de nous. Une petite cours y donnée accès et déjà de là où nous étions, on apercevait deux gros camions, une voiture et des silhouettes. Je fis signe à Max que la voie était libre et que l’on pouvait poursuivre notre avancée à l’intérieur de la dite cours. Nous nous étions approchés des barreaux quand des coups de feu retentirent dans notre dos, nous obligeant à nous séparer pour nous mettre à l’abri chacun de notre côté.

J’avais horreur d’être séparée de lui dans une telle situation. Je fermais mes yeux pour me concentrer et mieux écouter tous les bruits qui m’entouraient. En tant qu’Asarienne mon ouïe est plus développée qu’un humain et celle-ci accouplée aux sens de ma panthère, encore plus puissante. Je fis le tri dans tout ce que je pouvais entendre afin de me focaliser sur des voix dont une qui m’était familière …

Max s’était fait prendre et trois autres personnes s’en prenaient à lui. Je me redressais vivement de ma cachette courant vers le bâtiment. L’Insoumise disparut derrière les traits imposants de la panthère noir qui venait d’apparaitre. Le fauve recula pour mieux sauter cette haute grille et retomber sur le bitume avant de se faufiler derrière les camions. Plus, je me rapprochais, plus je percevais leurs silhouettes. Un homme braquait son arme sur Max, les deux autres l’encerclaient. Mon cœur s'accéléra à le voir ainsi en danger. Très bien, je savais ce qu’il me restait à faire. Je repris de nouveau, forme humaine, enveloppée dans ma longue cape sombre, la capuche remontée sur mes cheveux. Dans ma main droite, je tenais fermement deux dés de jeu de couleur rouge vif.

- Ce n’est pas équitable…1 contre 3

Ma voix résonna, froide et puissante. Ils furent tous surpris par mon apparition. Le vent soulevait doucement les pans de ma cape donnant à mon ombre une forme mystérieuse. L’homme qui tenait l’arme se détourna de Max pour la pointer sur moi. Un fin sourire arrogant s’esquissa sur mes lèvres.

- Tu n’aurais pas dû pointer ton arme sur lui…ni sur moi !

Avant qu’ils puissent bouger et réagir, je venais de lancer mes dés, roulant sur le bitume à leurs pieds. C’était l’un de mes autres dons : Domino. J’étais capable d’altérer les probabilités. Ces altérations provoquaient généralement la chance pour moi et la malchance pour mes ennemis :

- Tu crois que tes dés vont nous arrêter ? Le petit jeu ne fait que commencer ma beauté !
C’est toi qui n’aurais pas dû t’en mêler !

L’homme enclencha la gâchette, me visant droit dessus…Mais rien ne se passa, son arme s’enraya…Ses deux autres compagnons firent de même, sortant leurs armes à feu, tentant de me tirer dessus mais…c’était impossible.

- Alors…qui veut jouer maintenant ?...

- Qu’est-ce que tu as fait à nos armes ??!!

- La probabilité…La chance est en ma faveur…!

De nouveau, je me transformais en panthère  dans un feulement puissant, sautant à la gorge de celui qui avait failli tirer sur moi en premier, le faisant tomber à terre violemment. Mon pouvoir s’apparentaient à de la chance…Une fois mes dés lancés, tous pouvoirs, actions de mes adversaires se retournaient contre eux… Max devrait par tous les moyens foncer au premier étage de l’entrepôt pour y chercher et prendre ces plans. J’assurai ses arrières et je le rejoindrai assez vite.

La nourriture, il n’y avait rien de plus important pour pouvoir vivre, se contenter du strict minimum, un lit et un toit, voilà ce dont tout le monde avait besoin, mais pouvoir se nourrir était devenu une entreprise difficile de nos jours et c’est là que Max entrait en action, en compagnie de sa partenaire et compagne. Le vol de nourriture faisait parti de leurs attributions principales, ils s’occupaient tout de A à Z tous les deux et réussissaient bien souvent leurs opérations avec brio. Ce soir la prochaine étape était de récupérer le plan de l’entrepôt, ils avaient besoin de toutes ces informations pour pouvoir passer à l’action et surtout réussir leur mission. C’était primordial pour ramener toute cette nourriture avec eux dans les Abysses. Ils avaient donc quitté leur base pour rejoindre le quartier des affaires, un endroit bien propre où tout allait pour le mieux mais la plupart d’entre eux ne méritaient pas de vivre avec ce luxe qui les entourait que ce soit les Asariens ou certains humains qui n’hésitaient pas à travailler pour les êtres supérieurs en trahissant ceux de leur race. Les deux amants ne parlaient pas, préférant rester silencieux pour se montrer le plus discret possible. Depuis toutes ces années ils connaissaient assez bien les recoins les plus sombres et les plus lumineux de la cité, rien ne pouvait leur échapper. Ils remarquèrent que tout le monde était à sa place mais Maddy lui fit signe qu’ils pouvaient y aller, il faisait confiance à ses sens surdéveloppés, elle avait plus de chance de tomber sur la vérité que lui.

Mais finalement tout ne se passa pas comme prévu et des coups de feu retentirent dans leur dos forçant les deux amoureux à se séparer pour se mettre à l’abri, de toute évidence ils n’avaient pas tout sécurisé avant d’avancer, il avait confiance dans les capacités de Maddison mais il n’aimait pas la perdre de vu pendant les opérations. Cela faisait cinq ans qu’ils faisaient équipe maintenant et ils avaient l’habitude de bosser ensemble, encore plus depuis qu’ils partageaient aussi leur vie commune en dehors de leur travail, et même s’ils risquaient leur vie en permanence il ne pouvait s’empêcher d’avoir peur pour elle-même s’il le cachait au maximum. Malheureusement tout était chaotique ce soir et Max ne put se cacher à temps, se faisant attraper par trois personnes en même temps sans avoir le temps de se débattre, pourtant ce n’était pas trois pauvres gardiens comme eux qui représentaient un obstacle, il maitrisait de nombreuses techniques de combat mais ils venaient de le prendre par surprise. Il soupira en les regardant tous les trois, deux d’entre eux lui tenaient les bras et le dernier pointait son arme sur son visage, il restait impassible face à eux, la mort de l’effrayait pas du tout, la seule crainte qu’il avait c’était de perdre Maddison. Il allait surement tirer dans peu de temps avant que le son de la voix de sa partenaire ne vienne jusqu’à lui, tout se passa très vite et comme à son habitude elle fit le show pour s’occuper des hommes et les distraire, elle parvint à dérayer leur armes grâce à son pouvoir avant de se transformer en panthère pour lui sauter à la gorge tandis que Max se dégageait de l’emprise des deux autres hommes et les envoyant valdinguer, maintenant que l’équilibre était rétabli elle allait pouvoir s’occuper d’eux trois toute seule, il fallait faire vite, ils étaient repéré et les renforts risquaient d’arriver très rapidement.

Il se dirigea vers l’escalier pour grimper les marches trois par trois, ouvrant la première porte pour se retrouver face à un garde surpris de le voir ici, il devait être crétin pour être resté ici alors que des coups de feu avaient retenti à l’extérieur. Il fonça sur lui et distribua quelques coups avant de l’assommer contre le mur. Un coup de pied plus tard et la porte du bureau était défoncée, maintenant que tout le monde savait qu’ils étaient venus ils pouvaient se permettre d’être moins discret. Il fouilla le bureau avant de finir par tomber sur les plans de l’entrepôt. Voilà enfin la dernière étape du programme, mais quelque chose dérangeait Max, leur petite arrivée cette nuit allait éveiller les soupçons et les gardes allaient être certainement doublés. Il regarda par la fenêtre du bureau pour voir que Maddison s’était occupé des gardes, il ne fut par surpris de la voir arriver par la porte, il releva son regard vers elle avant d’étaler le plan sur la table devant lui. « Il faut qu’on agisse ce soir Maddy, ils savent qu’on s’intéresse à eux et ils vont doubler les rondes et surement déplacé la marchandise, autant s’en occuper maintenant qu’on est sur place, regarde les plans, les sorties sont là, là et là, le plus gros des troupes se situe… Ici. On est que deux mais on peut prendre deux camions entièrement plein tu ne crois pas ? » Dit-il dans un long monologue sans forcément attendre la réponse de sa partenaire, il ignorait si elle allait accepter mais ses arguments étaient toutefois assez bons. Elle s’était approchée de lui pour voir le plan, il la regarda et s’approcher d’elle pour l’embrasser au coin des lèvres. « Et merci pour tout à l’heure ma panthère. » Ajouta t-il pour la remercier de lui avoir une nouvelle fois sauvé la vie, attendant qu’elle fasse son choix sur ce qu’il valait mieux faire à présent.

Ma panthère n’était plus que rage et puissance, mordant dans la jugulaire de cet homme qui donna son dernier souffle sur l’asphalte. Max avait pris la bonne décision, de s’éloigner de la scène. Lorsque j’étais sous ma forme animale, je ne pouvais contrôler mes pulsions et mes instincts primaires. Un fauve ne se contrôle jamais. Je repris ma forme humaine dévisageant le corps inerte. Le petite vent agrémenté par les grands climatiseurs du dôme ramenait à moi l’odeur de Max, l’odeur du sang à mes pieds…mais pas les deux autres hommes qui avaient pris le temps de fuir malgré les coups donnés par mon binôme. Je fis un tour sur moi-même, observant tout ce qui m’entourait avec une extrême attention. En tant qu’Asarienne, je pouvais voir dans la nuit et accouplée à ma vue féline, elle était encore plus précise. Les grilles, au loin de la cours étaient restées fermées. Cela ne présagé rien de bon. Soit, s’étaient des emphases, soit ils avaient le don de téléportation…ou bien, ils étaient encore présents ici, dans cet entrepôt, quelque part. Pourtant, je ne percevais aucune autre odeur et, je n’aimais pas cela. Étaient-ils capables de les masquer ? … Il ne fallait pas s’attarder, cela devenait bien trop dangereux. Nous n’avions pas à faire à des humains mais à des Asariens et même, si nous étions revenus à un chiffre équitable, 2 contre 2, Max pouvait se retrouver blesser. Je me mis à courir dans sa direction. Un peu plus loin devant moi, la porte de l’entrepôt avait été défoncée. L’intérieur était baigné dans l’obscurité…reconnaissant la silhouette de Max qui fouillait le bureau et les tiroirs. Je pris la peine d’avancer, remarquant les étagères soigneusement bien rangées avec des dossiers cartonnées, certainement des bulletins de livraisons et autres partenariats. Mais, je n’étais pas à mon aise. Le calme se faisait bien trop pesant pour que tout semble si parfait.

- Il faut se dépêcher…J’ai une très mauvaise intuition.

Je m'approchais du plan qu'il me montrait, détaillant chaque point précis. Il n'avait pas tort. Maintenant qu'ils étaient alertés par notre présence, on pourrait récupérer des camions. Or la question était celle-ci : comment rester discrets avec des camions aussi énormes. Habituellement on revenait à plusieurs, chacun prenant des gros sacs pour enfouir tout ce qu'ils pouvaient mettre et repartir dans les tunnels.

- La Milice risque d'être sur nos traces. Nous serions beaucoup trop voyants avec deux camions. Max on ne peut pas prendre le risque de se faire prendre.

Les missions pouvaient parfois échouer. Mais nos vies étaient plus précieuses que des camions. Notre réserve de nourriture dans les abysses était encore bien importante pour ne pas prendre autant de risques.Il m'embrassa au coin des lèvres, souriant à son remerciement.
Soudain...Mes sens se mirent à me hurler mais avant que je ne me retourne, avant que je comprenne que nous étions piégés dans ce bureau. Deux tirs d’arme à feu se firent entendre. Je sentis alors la douleur transpercer tout mon corps de part en part. Ma main se posa sur les blessures, sur le sang qui coulait à travers ma combinaison. Mon souffle s’était mué en une complainte murmurée, essayant de contrôler la souffrance qui envahissait chaque pore de ma peau. Je tombais, un genou à terre alors que la lumière se diffusa dans la pièce.

- On veut bien jouer…maintenant…mais à notre manière.

Je ne pouvais plus invoquer « Domino ». Je devais attendre un certain moment avant de réutiliser mes dés et de nous redonner la chance de notre côté. Je ne bougeais plus, impassible, j’écoutais l’échange entre les deux hommes et Max, me concentrant sur leurs pas, leurs façon de bouger, les tremblements de leurs mains sur leurs armes dus à l’adrénaline. Nul doute à avoir. C’étaient des Asariens et nous avions un sérieux problème : leurs pouvoirs nous étaient inconnus. J’étais certaine d’au moins une chose, ils n’avaient aucun dons liés au psychisme : donc pas de télépathie, de télékinésie, d’illusions ou tout autre chose. Ils s’en seraient déjà servis contre nous deux. La douleur s'estompait mais je restais agenouillée. L’altercation entre Max et les deux hommes, montait d’un cran et, à bout de nerfs, l’un des hommes pointa son arme sur lui. Je savais ce qui allait se produire.

- Nooooon

Je bondis, puisant dans le reste de mon énergie, aussi rapide que le félin en moi, faisant barrage de mon corps entre les balles et Max pour le protéger. La décharge se logea dans mon dos, déstabilisée, vacillante pour me retenir à lui. Je serrais les dents, je devais attendre que les blessures se soignent toutes seules, que mon blood healer agissent sur mes plaies. Plongeant mes yeux azurés dans ceux de Max inquiet, je mimais sur mes lèvres quelques mots qu’il était le seul à comprendre…des mots qui signifiaient… « A trois, tu sors et, tu ne te retournes pas ! ». La paume de ma main sur son torse pour ne pas flancher, dans ma main de libre apparut sur une simple pensée de ma part, l’avatar de mon troisième pouvoir : mon arc d’énergie appelé Moonstar. Vive malgré les blessures, les balles dans ma chair, je bandais mon arc avec une flèche d’énergie.

- 1 !

- Tu en veux encore ? Peut-être que tu aimes çà…la douleur !

- 2 !

- Tu es blessée. Tes plaies se soignent à peine ! Range ton arme ou, on trou la peau de ton copain !

- 3 !

La première flèche partit à toute vitesse, presque imperceptible pour l’œil humain, se logeant dans l’épaule de premier type. Une seconde flèche apparut dans ma main, que je tirai aussi rapide que la première, aussi foudroyante car aucun des deux Asariens n’avaient eu le temps de tirer sur moi qu’ils étaient déjà à terre, une flèche plantée en plein cœur…
Je ne manque aucune cible…

L’arc s’évanouit. Je ressentais mon corps se soigner mais je commençais à être trop faible, retombant lourdement sur mes genoux, les deux mains au sol pour tenter de maitriser ma fatigue…et perdre connaissance.

Maddy lui conseilla de se dépêcher avant qu’il ne prenne la parole pour lui expliquer son plan, du moins ce qu’il trouvait judicieux de faire maintenant qu’ils étaient découvert et que les choses risquaient de se compliquer à leur prochaine venue. En temps normal ils venaient à plusieurs pour prendre de gros sacs plus facile et plus discrets à transporter. Cette fois ci il visait très gros avec deux camions entièrement plein, certainement un de leurs plus gros coup en une fois s’ils parvenaient à le faire, il fallait tenter leur chance selon lui. Mais sa partenaire n’était pas de son avis et trouvait ça trop risqué. C’est vrai qu’ils seraient assez voyant mais avaient-ils le choix ? Et puis deux camions ne passeraient pas inaperçu certes mais ils pouvaient se servir de point de relais pour éviter de devoir traverser la ville entière avec les deux engins. Il tentait de réfléchir rapidement pour voir s’il n’y avait pas moyen de réussir cette opération, il tentait de se remémorer les planques qu’ils n’avaient pas trop loin d’ici où ils pourraient cacher les deux véhicules et les vider en les répartissant avant de se débarrasser des deux camions dans un coin tranquille. Mais ce silence qui régnait autour d’eux fut bouleversé par des tirs avant qu’ils ne se baissent tous les deux, mais Max décida de se relever pou faire gagner du temps à Maddison qui venait de se prendre une balle, par chance elle pouvait guérir assez rapidement si elle ne bougeait plus trop. « A votre manière ? C’est sur que tirer dans le dos c’est plus facile que d’affronter son adversaire en face à face, une bande de lâche, vous n’êtes rien d’autre que des sbires qui vous cachez derrière vos petits pouvoirs et vos pourritures de patrons. » Commença t-il à dire pour gagner du temps, sachant très bien qu’il allait les énerver encore un peu plus, l’autre homme ne perdit pas de temps et pointa son arme sur Max avant d’appuyer sur la détente tandis qu’il entendait le son de la voix de Maddy qui s’interposa pour se prendre une balle dans le dos, s’écroulant dans ses bras il s’accroupit pour la protéger d’éventuels autres tirs.

Leurs deux regards se croisèrent un court instant, il détestait quand elle faisait ça, certes elle voulait bien faire en lui sauvant la vie mais il aurait eu le temps de se baisser, elle en faisait toujours trop quand ils se retrouvaient dans des situations dangereuses comme celle-ci. Elle essaya de parler mais rien ne vint, mais il avait compris ce qu’elle voulait faire, tout se passa très vite, elle décrocha deux flèches, tuant un des deux hommes et blessant gravement l’autre. Il sortit son couteau et s’élança sur le survivant pour lui planter en plein cœur et l’achever avant de retourner rapidement vers Maddison qui venait de s’évanouir, il l’allongea sur le dos en vérifiant qu’elle respirait toujours. Il savait que dans ces moments là il ne pouvait qu’attendre que ca passe mais c’était difficile de supporter cette attente, il n’avait pas confiance en tous ces pouvoirs… Et si jamais elle ne guérissait pas, et si à force de jouer avec la mort elle finissait par perdre la partie… Il regarda par la fenêtre avant de se décider à agir, tant pis pour ces foutus camions, c’était plus important de sortir Maddison de là. Il la prit dans ses bras après avoir sortit son pistolet silencieux se dirigea vers la sortie. Un garde se présenta devant lui et il eut le temps de lui loger une balle en pleine tête, cette arme était son arme de prédilection, il savait viser et le silence qui accompagnait la pression de son doigt sur la gâchette faisait de lui un des meilleurs tueurs silencieux de la ville. Il sortit dans la cours principale, elle n’avait pas encore repris connaissance, il observa autour de lui avant de soupirer en jurant. « Et merde je n’ai pas le choix Maddy !! » Lâcha t-il plus pour lui que pour son amie évanouie, il s’approcha d’un des deux camions et ouvrit la porte côté passager pour l’installer à l’intérieur avant de passer de l’autre côté tandis qu’elle ouvrait doucement les yeux.

« Restes tranquille, je n’ai pas le choix je vais forcer le passage avec un des camions, quand tu en seras capable appelle Logan et demande lui de me trouver un garage le plus vite possible pour cacher tout ça… Et arrêtes de te faire trouer pour moi s’il te plait, tu sais que je déteste ça… » Dit-il en se penchant vers elle pour l’embrasser sur les lèvres rapidement avant de plonger sous le volant pour tenter de faire démarrer le camion avant l’arrivée de nouveaux gardes, l’alerte avait sans douté été donné  mais si c’était vraiment le cas il était surprenant de n’avoir vu aussi peu d’hommes se présenter devant eux pour leur barrer la route. Ils avaient un coup à jouer et Max allait le jouer jusqu’au bout, au point où ils en étaient ils pouvaient se permettre cette légère prise de risque supplémentaire qui allait rapporter gros en cas de succès.

Mon arc d’énergie grésillait entre mes doigts. Je ne laissais aucune marge de manœuvres à nos deux ennemis. Tirant mes deux flèches, avec une précision calculée, l’une dans l’épaule du premier, l’autre n’avait pas eu cette chance, me menaçant de nouveau de son arme, ma seconde flèche se logea en plein cœur. Je ne rate jamais aucune cible…Je ne suis jamais le gibier…Je suis la Chasseresse. Max en profita pour tuer le survivant et ainsi ne laisser aucune chance à nos adversaires.  Mon arc disparut sur une simple pensée de ma part, mais trop faible, mes jambes ne me portèrent plus, me laissant tomber à genoux, sur le sol poussiéreux et inconsciente. Ils faillaient que nous sortions d’ici le plus vite possible. Je le ralentirai. Il devait filer le premier. Mais connaissant Max, je savais pourtant qu’il ne m’abandonnerait pas. C’était ainsi que nous agissions. Ma vision se voilait d’ombres et de noirceurs. Tout mon corps, chacun de mes muscles se crispaient sous la douleur. Le blood healer agissait mais lentement devant tant de blessures. Je me sentis soulever dans ses bras. Non, non, il ne pouvait pas. Il était épuisé lui aussi. Mais je n’arrivais plus à articuler aucun mot, aucun son ne sortait de ma bouche.

Je me sentais balloter, ma joue sur son épaule, plus aucune force pour rester éveiller. Je ne me souviens plus de rien d’autres, ni de notre sortie de l’entrepôt, ni du camion dans lequel il m’avait déposée avant de démarrer le moteur. Sa voix me remmenait lentement dans le monde réel, essayant d’ouvrir mes yeux alors que tout mon corps endoloris souffrait, esquissant une moue de douleur sur mes lèvres. Je me redressais contre le dossier de mon siège, ouvrant finalement les yeux sous son baiser. Ma main sur mon front, je ressentais la chaleur de ma peau. J’étais brulante. Mon corps guérissait et je devais me reposer encore un peu.

- Toi, tu es fou … On sera vite repéré avec ce camion. Impossible de passer inaperçus.

Mais je n’avais pas l‘énergie nécessaire pour discuter avec lui. Max appuya sur la pédale fonçant à toute vitesse sur le portail qui explosa à notre passage. Je doutais que cela soit la solution la moins dangereuse pour nous cependant il était trop peu pur revenir en arrière.  Je plongeais ma main sous ma ceinture récupérant le plus petit téléphone plat qu’il pouvait exister de nos jours. Une technologie pas plus grande que la paume de ma main. Logan décrocha rapidement et je lui exposais en quelques mots la situation. Il m’envoya sur le téléphone un fichier qui me servirait de plan pour trouver la planque et cacher le camion. J’indiquais à Max le chemin à prendre à travers la cité, changeant de dôme pour nous diriger vers celui qui abritait les bidonvilles. Les sirènes des patrouilles de la Milice sifflaient tout autour de nous. Ce plan était un vrai suicide ! Lorsqu’on arriva devant le vieux garage abandonné, je descendis du camion pour en ouvrir les deux portes et faire entrer le camion. On avait dû nous suivre, c’était évident. Max avait fait attention de ne pas rouler avec les phares allumés mais la Milice avait très vite été informée et se trouvait sur les lieux. Je me plaquais contre le mur, observant par un coin d’une vieille fenêtre, tout ce qui pouvait se passer à l’extérieur. Il y avait beaucoup trop de mouvements pour que l’on puisse sortir d’ici. Je sentais mon corps revenir à la vie, reprendre sa force nécessaire.

- Il faut qu’on retourne dans les tunnels. On ne pourra rien faire de plus cette nuit. Ils sont beaucoup trop nombreux à nous chercher. Il faut partir, Max. Viens !

Sortir par l’entrée principale du garage c’était risqué et je n’avais pas l’intention de me faire trouer la peau encore une énième fois. Je fis le tour de cette salle, passant devant le camion. Une toute petite porte donnait de l’autre côté de la ruelle. Je l’ouvris légèrement, détaillant les alentours. Ma vision asarienne me donnait l’avantage de pouvoir voir dans la nuit et mon ouïe développée m’aidait à écouter le moindre bruit. Je refermais la porte délicatement, évitant le grincement de la ferraille.

- Il y a une bouche d’égout au bout de cette ruelle. Tout parait calme. C’est le moment de rejoindre les Abysses. Ça va aller ? Tu es blessé, Max ?

Avec toute cette situation, je ne m’étais pas posée la question. Dans la fuite, il avait peut-être été blessé. Je m’approchais de lui, posant mes mains sur ses épaules, les laissant glisser sur son torse lentement, examinant son corps sous ses vêtements pour tenter de voir une blessure même partielle.

Max n’avait pas vraiment eu le temps de réfléchir plus longtemps, il lui fallait agir en prenant le moins de risques possible pour sauver ses fesses mais également celles magnifiques de sa partenaire depuis toutes ces années peu nombreuses finalement mais qui semblaient avoir duré une éternité. Il connaissait cette femme parfaitement bien et était prêt à tout pour lui venir en aide, se sacrifier pour qu’elle puisse vivre était une alternative envisageable même si celle-ci refusait qu’il prenne plus de risques pour elle alors qu’elle se permettait de prendre des balles à sa place. Il avait donc décidé de prendre un des camions, s’il parvenait à filer avec il allait réussir une prise magnifique qui aurait mis plusieurs mois en temps normal, mais vu que Maddy ne pouvait pas protester il n’allait pas se priver, il avait confiance en lui et en sa chance, après tout son porte-bonheur même mal en point était encore là avec lui. Sa panthère, cette jeune femme au caractère plus que fort qui lisait en lui comme dans un livre ouvert. Il venait de l’installer à côté d’elle tandis qu’elle se redressait en ouvrant les yeux, elle ouvrit la bouche pour lui dire qu’il était fou et qu’ils allaient se faire repérer, mais il avait déjà un plan en tête, bien que celui-ci était légèrement bancale, voire complètement irréalisable… Mais qui ne tentait rien n’avait jamais rien comme lui rappelait son mentor de temps en temps. Il ne répondit rien et fila pour exploser le portail de l’entrepôt tandis que Maddy prenait contact avec Logan pour qu’il puisse les guider, ce qu’il fit à merveille pour que Max se retrouve finalement dans le dôme qui abritait les bidonvilles mais les sirènes de la milice en cessaient de siffler autour d’eux, rendant cette course-poursuite complètement folle. Par chance Max parvint à les semer suffisamment longtemps pour se retrouver devant un vieux garage, sa compagne avait assez récupéré de forcer pour descendre et lui ouvrir afin qu’il dissimule l’engin. Ils étaient en sécurité pour le moment, mais des fouilles allaient avoir lieu dans tout le quartier sans doute et rester là n’était pas la meilleure des solutions. Il espérait que ce camion resterait à l’abri des regards le temps qu’ils puissent revenir le vider. Maddy l’attrapa par le bras pour le trainer avec lui vers la sortie avant de se diriger vers une petite porte à l’arrière du bâtiment.

« J’ai peut-être pris un gros risque en tentant cette sortie mais si on réussit à s’en sortir avec le camion on ne pourra pas dire que cela n’en valait pas la chandelle… Ma panthère ne voit rien, c’est qu’il est temps de sortir. » Dit-il en souriant quand elle se tourna vers lui après avoir observé l’extérieur, elle lui expliqua qu’il y avait une bouche d’égout pas loin et qu’ils allaient pouvoir rentrer chez eux, mais c’est à ce moment là qu’il perçut dans son regard ce sentiment de malaise, d’inquiétude tandis qu’elle promenait ses mains sur son corps en n’hésitant pas à glisser sous ses vêtements pour toucher son corps à la recherche de blessures. « Si j’avais été blessé je te l’aurais dis Maddy… Et si tu continues de me caresser comme ça je pense qu’on va finir par passer la nuit en tête à tête dans ce camion. » Ajouta t-il en collant son corps contre le sien avant de prendre son visage entre ses mains pour la regarder droit dans les yeux. « Je n’ai rien ma belle, je t’assure que tout va bien, tu as pris toutes les balles à ma place. » Finit-il par dire avant de l’embrasser langoureusement pour lui faire comprendre qu’il était en pleine forme, même si sa dernière remarque était une façon déguisé de lui faire remarquer qu’encore une fois elle avait jouer les super-héros en s’interposant entre lui et des tirs alors qu’il détestait qu’elle prenne ce risque même pour lui sauver la vie. Il pouvait esquiver les balles tout seul… En se baissant… Certes il avait une grande chance de la prendre dans le corps mais ce n’était que des dommages collatéraux.

Il finit par la lâcher avant de s’approcher de la porte pour l’ouvrir et sortir à l’extérieur doucement, pour se mettre en marche en tenant la main de sa belle pour ne pas la perdre de vue, la bouche d’égout était à plusieurs mètres encore, ils allaient devoir marcher et raser les murs sans pour autant éveiller les soupçons, en dehors de la milice ils pouvaient tomber sur des citoyens trop content d’obtenir une petite prime en échange d’informations menant à la capture de gens comme eux, des Insoumis qui se rebellaient contre l’autorité suprême des Asariens. Ils entendirent alors une sirène qui arrivait dans leur direction. « Viens là... »Il attrapa Maddy par la taille et la plaqua dans un recoin sombre d’un immeuble pour se coller contre elle et se fondre dans le décor, son visage collé contre le sien, ses lèvres proche de son oreille et son torse ne faisant qu’un avec sa poitrine il pouvait sentir son odeur, cette odeur qu'il aimait temps et qui lui rappelait la chance qu'il avait de partager sa vie... La voiture passa sans les remarquer, les idiots devaient encore être à la recherche d’un camion et non pas de gens cachés dans un coin, leur temps de réaction était assez lent pour les arranger.

La nuit était notre terrain de jeu. Cela avait toujours été ainsi. Nous sommes les enfants des entrailles de la cité, nous nous déplaçons telles des ombres. Nous connaissons parfaitement  les lieux mais les adversaires étaient, cette nuit, beaucoup plus nombreux et bien plus armés que nous deux. Il est vrai que je possédais des dons capables de pouvoir nous donner un peu l’avantage pour fuir mais je ne me leurrai pas. Les Miliciens étaient capables de tout. Je les connaissais bien pour avoir été l’une des leurs. Le camion que nous avions volé été pour le moment à l’abri. Logan nous avait aidés pour trouver cette cachette en plein cœur des bidonvilles. A l’extérieur, les sirènes sifflaient et je pouvais discerner les silhouettes des fourgons et des jeeps allaient et venir dans les ruelles voisines. Je ne savais pas par quel miracle personne ne nous avait suivis mais au moins pour l’instant, cela nous donnait le répit que nous cherchions pour souffler et un peu et pouvoir rejoindre les souterrains. Une petite porte à l’autre extrémité du garage me permit de détailler les alentours et de trouver une bouche d’égout. J’entendais les moteurs et les sirènes s’éloignaient de notre abri. C’était le moment de s’enfuir. Le camion attendrait. Dans la précipitation du danger, je n’avais même pas demandé à Max s’il allait bien. J’avais pris les balles mais il aurait pu être blessé par un tir détourné. Mes mains glissèrent rapidement et habilement sous ses vêtements, à la recherche d’une plaie, tâtonnant sa peau du bout de mes doigts. J’étais inquiète. J’abhorrais l’idée de le savoir blessé. Sa réponse me fit sourire doucement, balayant mon sérieux et mes craintes.

- Je ne pense pas que le camion soit vraiment l’endroit idéal pour un tel tête à tête. Je préférerai être en sécurité dans les abysses. Et rien qu’à entendre tous ces moteurs et les sirènes retentirent tout autour de nous, je n’ai qu’une hâte : partir d’ici !

Ses mains enveloppèrent mon visage, plongeant mes prunelles bleutées dans les siennes. Max savait m’apaiser et me redonner cette paix dont j’avais besoin pour avancer. Je secouais la tête pour acquiescer à ses paroles. Bien sûr, il me l’aurait dit s’il avait été touché et je l’aurai vu, j’aurai décelé sa douleur. Je connaissais tout de lui jusqu’au moindre de ses réactions, de ses mimiques et ses regards. Nous n’avions parfois pas besoin de mots pour nous comprendre. Nous étions en parfaite cohésion quelle que soit la situation. Main dans la main, nous sortîmes du vieux garage abandonné. Max avait aperçu la bouche d’égout au bout de la rue. Des lampadaires vétustes éclairaient partiellement nos déplacements, et c’était très bien ainsi. Cela nous permettrait de mieux nous fondre dans le noir. Tous mes sens étaient à l’affût, prête à bondir face à ceux qui nous barreraient le chemin. Chacun de nos pas nous amenait vers notre salut jusqu’à ce qu’une alarme se rapproche de nous. Instinctivement, mués par cette envie de survivre, Max nous plaqua contre un mur, protégés par les ombres d’un recoin. Mon dos heurta la paroi humide en pierre alors qu’il venait se blottir tout contre moi. Ma joue caressait la sienne, son souffle s’échouait au creux de mon oreille. Ma main agrippa sa taille alors que la seconde, totalement libre, était prête à attaquer si le danger se faisait plus tangible. Je venais de faire apparaitre dans ma paume, des dés rouges, ressemblant à ceux que l’on pouvait retrouver dans tous les Casinos de jeux. Mais, mes dès étaient différents. Ils étaient l’avatar de mon pouvoir que je nommais : Domino. J’étais capable d’altérer la chance  et de me donner l’avantage aussi bien qu’à ceux qui m’entouraient. Les yeux fermés, je me concentrais sur tous ces bruits qui nous entouraient. Ma panthère feulait au creux de mon ventre, prête elle aussi à intervenir. Les secondes s’écoulèrent lentement, beaucoup trop à mon gout. Nous devions restés cachés, immobiles, ne faire plus qu’un avec les ténèbres de la nuit. Le fourgon s’arrêta au bout de la rue, des bruits de bottes foulant le bitume s’avançaient  dans notre direction tout comme des chiens que l’on entendait aboyer. Les soldats pouvaient tout autant être des humains que des Asariens.  

- Les chiens vont vite sentir notre odeur.

Murmurais-je à son oreille.  Je glissais une main contre la hanche de Max pour lui remettre son arme de prédilection. Avec elle, il ne ratait jamais sa cible

- Tire dans le tas s’il le faut. Je vais faire diversion avec mon pouvoir. La chance sera de notre côté durant plusieurs minutes. Toutes les armes vont s’enrayer sauf la tienne. Ils ne pourront pas nous tirer dessus. Les chiens seront calmes et ne nous attaqueront pas. Nous n’aurons qu’un laps de temps pour nous engouffrer dans la bouche d’égout, la refermer, et courir pour nous mettre à l’abri. Tu passes devant Max et je te suivrai juste derrière.

Il se décolla de moi, assez pour lui montrer les dés rouges qui luisaient dans ma paume.  Inspirant profondément, je fis en sorte de me planter sous le vieux réverbère, me découvrant ainsi aux yeux des Miliciens.

- Il y a quelqu’un là-bas !!!

Au moment où j’entendis les  soldats armés leurs blasters et les maitres-chiens lâchés les bêtes, je lançais mes dés sur l’asphalte. Ils roulèrent quelques secondes avant de s’arrêter. Et là, mon pouvoir s’activa. Les armes s’enrayèrent devant des soldats médusés et énervés. Les chiens excités, se couchèrent au sol.

- Vas-y Max !!

Max avait réussi à détendre l’atmosphère suite à sa remarque sur l’attention particulière de Maddy à explorer son corps dans les moindres détails pour s’assurer qu’il n’avait pas été blessé, elle était toujours du genre à s’inquiéter trop pour lui alors que bien souvent elle prenait tous les risques à sa place pour le reléguer au rang de spectateur, heureusement pas tout le temps… Max refusait et détestait de rester dans son ombre, il avait autant de capacités qu’elle et pouvait lui aussi prendre des risques au nom de leur entente, de leur coopération et de leur amour ainsi qu’au nom de l’intérêt général de leur groupe de résistants. Elle réagit en précisant que le camion n’était pas l’idéal pour faire des folies et qu’elle préférait retourner chez eux au plus vite, il confirma d’un signe de tête avant qu’ils ne se retrouvent dehors tous les deux, marchant en direction de cette bouche d’égout salvatrice qui allait les sauver tous les deux d’une mort certaine s’ils persistaient à rester dans le coin. Mais leur promenade main dans la main ne dura pas longtemps puisqu’il plaqua sa compagne contre le mur pour la protéger du passage d’une voiture de la milice, leurs deux corps collés l’un à l’autre, malheureusement le fourgon s’arrêta plus loin et des bruits de pas ainsi que les aboiements de chiens inquiétèrent rapidement Maddy qui lui parla au creux de l’oreille avant de glisser une arme dans sa main, il serra le canon avant de faire glisser l’arme pour la prendre en main, un pistolet de combat avec un canon légèrement plus épais que ceux qu’on trouvait habituellement et qui lui permettait de faire des dégâts plus importants avec ou sans bruit grâce au silencieux qu’il pouvait équiper, mais dans ce cas là cela ne servirait peut-être pas à grand-chose de toute façon car il allait être impossible de se débarrasser de toute une équipe d’intervention à eux deux. Elle continua ses explications en parlant de ce qu’elle avait prévu, il n’avait rien à redire à son plan et ferait son maximum pour couvrir leurs arrières le temps de s’échapper dans les égouts où ils ne risqueraient plus rien, du moins bien moins vu qu’ils les connaissaient par cœur.

« Okay on fait comme ça… Mais je te préviens, je ne veux pas que tu prennes d’autres risques inutilement pour me protéger, tu en as suffisamment fait pour ce soir et une nouvelle balle pourrait t’être fatale tu le sais très bien… » Il l’embrassa rapidement avant de se décoller d’elle pour apercevoir ses dès rouges dans sa main, elle s’éloigna de lui pour apparaitre aux yeux de tous alors que lui restait dans l’ombre pour le moment, ils ne mirent pas longtemps à l’apercevoir  alors qu’ils lâchaient déjà les chiens et armaient leurs armes. Tout se passa très vite encore une fois, le pouvoir de Maddy fonctionna à la perfection, les chiens se couchant sur le sol et les armes devenant inutiles entre les mains des miliciens, Max bondit devant son amante pour se mettre à tirer et faire tomber les hommes au loin comme des mouches, enchainant les coups mortels sans se préoccuper des conséquences, ils devaient fuir et les pertes miliciennes n’étaient pas son problème, ils se mirent à courir en direction de la bouche d’égoût qui fut déplacé par Maddison et sa force surhumaine tandis que Max continuait de tirer dans le tas, mais maintenant ils s’étaient tous planqué et patientaient en attendant que leurs armes fonctionnent à nouveau, cependant quelque chose d’imprévu se passa, un des hommes était doté d’un pouvoir qui leur était utile puisqu’il fit légèrement surchauffer l’arme de l’insoumis qui ne put rien faire d’autre que la lâcher en la planquant dans sa veste, les hommes s’élançaient déjà dans leur direction alors qu’il obligeait Maddy à descendre. « Allez on dégage d’ici vite !!! » Cria t-il pour la faire descendre plus vite alors qu’un des miliciens venait de l’attraper par le bras, il se dégagea d’un geste brusque avant de coller son poing dans le visage de l’homme pour sauter dans le trou au niveau de la route et retomber quelques mètres plus bas dans une grosse flaque d’eau croupis, les lumières des torches éclairaient déjà dans leur direction alors qu’ils s’engouffraient avec eux dans les profondeurs de la cité, la chute avait fait quelques petits dégâts puisque Max ressentait une forte douleur dans sa cheville et il ne fallut pas longtemps à Maddy pour s’en rendre compte, ils étaient limités dans leurs déplacements à présent et plusieurs hommes les pourchassaient.

« Je ne peux pas courir Maddy, il ne me reste qu’un chargeur après je n’ai plus rien… » Dit-il en montrant son arme qu’il venait de recharger devant elle, le canon  était à présent refroidis et il pouvait s’en servir, par chance les miliciens n’avaient pas encore utilisé tous leurs pouvoirs et face à certains d’entre eux Max ne pouvait rien faire… Il n’était pas de taille à affronter ces mutants comme il les appelait, bien sur son amante était Asarienne elle aussi mais c’était différent… Il comptait sur les dons de sa petite amie pour se sortir de ce pétrin dans ces égouts étroits et infects qui sentaient pourtant toujours meilleurs que l’odeur de la corruption et de la dictature du gouvernement des Anciens.

Nous étions cernés, tout comme nous étions peu face à tous ces Miliciens. La chance était de notre côté car je savais la posséder et la faire tourner à mon avantage grace à l’un de mes dons. Mais je n’étais pas certaine que cela serait suffisant pour nous mettre à l’abri définitivement. Max savait parfaitement ce qu’il devait faire, et lorsque mes dés rouges roulèrent sur l’asphalte, mon pouvoir se déclencha immédiatement, enrayant les armes, les pouvoirs des Asariens  et apaisant les chiens qui se couchèrent au sol. Max tira dans le tas, touchant les hommes qui étaient restés médusés devant leur incapacité à réagir. Ils se mirent rapidement à l’abri, nous donnait ainsi la possibilité de fuir en direction de la bouche d’égout.  J’ouvris avec aisance l’entrée des galeries souterraines, passant la première sous la pression de mon partenaire. Je sautais les dernières marches me retrouvant tout en bas. Les Miliciens nous avaient suivis, rattrapant Max qui se dégagea avec violence mais non sans mal. J’avais remarqué que sa réception au bas de l’échelle était mauvaise. Sa cheville devait être douloureuse  et nous étions encore loin du cœur des Abysses. Posant mes mains sur ses épaules, je regardais l’arme et le dernier chargeur qu’il tenait.

- Ils sont trop nombreux. Je suis incapable de les freiner et de les arrêter tous. Les abysses sont notre terrain. Nous connaissons tous ces tunnels, les moindres recoins.  Ce n’est que comme ça que nous prendrons l’avantage. Et plus on s’engouffrera dans les galeries, moins ils nous suivrons car ils risquent de ne pas retrouver leur sortie !

Il fallait agir très vite tout comme il fallait réfléchir avec précision. Max ne pourrait plus se déplacer  avec autant d’habileté.

- Je vais faire s’écrouler toutes ces stalactites qui se trouvent au- dessus de nos têtes. Cela va créer un petit barrage et ça les ralentira, le temps qu’on puisse atteindre la prochaine intersection.
Tu pars devant Max ! Je te rejoins !

Je fis apparaitre sur une simple pensée de ma part, mon arc d’énergie dans ma main gauche, que je nommais Moonstar. La puissance qu’il dégageait crépitée entre mes doigts et éclairait une partie du tunnel où je me trouvais. Par chance, les Miliciens n’avaient pas pu faire descendre leurs chiens dans les égouts. Je ne supportais pas de faire mal à un animal utilement, peut-être parce quelque part, mon avatar était une panthère et que tout animal est lié aux autres. Dans ma main droite, une première flèche d’énergie qui était apparue de la même manière que mon arc. Je bandais ce dernier, visant la voute au-dessus moi.  Flèche après flèche, les stalactites se décrochèrent, tombant et se plantant dans le sol humide. J’entendais les voix se faire plus présente, le bruit des pas des soldats et leurs ordres qui fusaient vers nous. Une fois que le mur de roche fut constitué, mon arc  s’évanouit. Je rejoignis Max qui avait fait quelques pas, s’aidant des parois humides pour avancer. Je passais mon bras sous son épaule pour qu’il puisse se tenir à moi et ainsi le soutenir dans ses pas.

- ça devrait les retarder un peu ! Au prochain croisement, on tourne à gauche. Il va falloir grimper, Max. Il y a une petite alcôve dans les rochers, ça nous permettra de nous mettre à l’abri et de souffler un peu. Tu dois ménager ta cheville.

Les bruits et les voix se rapprochaient. C’était mauvais signe. On devait se dépêcher. A l’intersection, on prit à gauche comme je lui avais indiqué, et au-dessus de nous, vers les hauteurs, les murs n’étaient plus aussi lisses. Pour des Insoumis vivant dans les entrailles de la cité, nous connaissions à force, toutes les cachettes possibles.

- Grimpe ! Agrippe-toi aux excavations que tu trouveras. Je suis juste derrière-toi, je t’aiderai.

Je le laissais passer, chercher ses appuis, se hisser de la force de ses bras alors que sa cheville était douloureuse. Je le suivais, le retenant par moment quand la roche devenait trop glissante ou qu’il perdait l’équilibre. Au bout de quelques minutes, on arriva dans un renfoncement protégé par un mur de pierres. Je le fis asseoir.

- Je n’ai rien pour soutenir ta cheville. Dès qu’on arrive au cœur de notre communauté, direction l’infirmerie. Tu vas avoir besoin de repos, au moins 48 heures même avec un strapping.

A cet instant précis, les Miliciens arrivèrent tout en bas du tunnel. J’observais discrètement les réactions des soldats. On pouvait parfaitement entendre ce qu’ils se disaient avec l’écho des galeries.

- Capitaine ! On ne pourra pas aller plus loin ! Les tunnels sont trop nombreux et trop tortueux !

- Bande d’incapables ! Nous les tenions !  Vous allez me faire un rapport et vous présenter ensuite au  Colonel pour lui présenter votre fiasco !!

Les choses s’enchainaient très vite et ils n’avaient pas le temps de tergiverser bien longtemps, il fallait agir dans la précipitation pour fuir, les égouts étaient la seule issue possible à moins de vouloir affronter la milice entière et décimer totalement les troupes du Gouvernement à deux… Peu probable. Max parvint à semer le chaos dans les troupes ennemis et tua quelques personnes avant de se faire rattraper pour engager un combat rapide duquel il parvint à fuir non sans mal puisque sa réception fut relativement désastreuse pour sa cheville, il ne manquait plus que ça. Maddy avait l’air inquiète, elle ne se sentait pas de taille à tous les affronter et Max n’aurait jamais laissé une telle chose se produire, elle avait raison ils devaient fuir mais cela risquait d’être plus facile à dire qu’à faire dans son cas. « Toute façon on ne va pas les attendre et les dégommer un par un, on manquerait de munitions pour moi et d’énergie pour toi… » Dit-il en faisant référence à ses pouvoirs. Elle expliqua alors son plan, faire un petit barrages pour les retarder, elle lui ordonna de partir devant et il n’émit pas la moindre contestation, s’accrochant contre le mur pour avancer le plus vite possible en soulageant sa cheville douloureuse qui le ralentissait considérablement. Il entendit le bruit de l’éboulement derrière lui , il fut rapidement rejoint par la belle brune qui l’aida à progresser plus vite alors qu’ils entendaient les voix des miliciens résonner derrière eux et se répercuter sur les parois, donnant l’impression qu’ils étaient juste là. Il ne disait rien, se contenant de se concentrer sur son avancée dans les égouts, un terrain peu propice aux chevilles endommagées, le sol était inégale et glissant. Elle lui expliqua qu’ils allaient se planquer à la prochaine intersection, il lui faisait confiance.

Ils tournèrent à gauche pour grimper difficilement la paroi, seule ses bras lui permettait de monter, par chance Maddy était là derrière lui pour le soutenir, il se maudissait de n’avoir pas sauté plus sagement, à cause de lui ils risquaient de finir torturé par les miliciens, il en avait mal au cœur d’imaginer sa belle partenaire aux mains de ces affreux persécuteurs. Il souffla longuement en grimaçant quand il pu s’asseoir, elle pensait déjà à l’infirmerie… Ils avaient d’autres priorités pour le moment, sa cheville pouvait attendre. « On verra ça plus tard, je n’aurais pas besoin de ma cheville s’ils nous retrouvent… » Dit-il simplement, il n’était pas d’humeur à se lancer dans une grande discussion sur le sujet, d’autant plus que les pas se rapprochaient et parler ne ferait que les attirer. Il restait silencieux, souffrant en silence tandis que Maddy restait en éveil, se servant certainement de son ouïe sur-développée pour écouter la conversation des hommes plus loin. Il espérait que ceux-ci n’avaient pas les mêmes capacités auditives que sa panthère… Finalement une voix plus forte que les autres se fit entendre, insultant les autres, ils pensaient les avoir perdu. Ce qui aurait été vrai si Max avait pu courir librement. Heureusement pour eux les gardes ignoraient qu’il s’était tordu la cheville, sinon ils auraient compris qu’ils n’étaient pas très loin, la chance était de leur côté et il ne fallait pas cracher dessus.

Ils restèrent silencieux un long moment, attendant sagement pour être sur que le danger soit réellement écarté, il fixait la jeune femme debout l’oreille tendue qui était la seule capable de lui dire s’ils étaient en sécurité. Elle tourna son regard vers lui et il comprit rapidement que c’était le cas, il poussa un long soupire en se tenant la cheville. « On a eu chaud sur ce coup là…. Excuses moi ma belle, j’aurais du prendre plus de précautions en sautant tout à l’heure. » Commença t-il par dire pour justifier ce chaos. Il détestait la mettre en danger. « Tu crois qu’on peut y aller où il vaut mieux rester là encore un moment ? Je peux marcher si tu m’aides… » Ajouta t-il lentement, il se sentait mal d’avoir été la cause de la possible capture de Maddy, dans ces cas là il perdait toute son éloquence, son orgueil et sa légère arrogance qui le rendait si séduisant. Elle le savait et le percevrait sans doute très facilement tant ils étaient sur la même longueur d’onde, ils ‘attendait déjà aux paroles de la belle jeune femme pour le rassurer mais le constat était là, prendre des risques était dans sa nature mais quand il échouait comme ce soir il ne vivait très mal, l’échec ne faisait pas parti de sa vie, du moins plus depuis toutes ces années passé dans les Abysses à apprendre à survivre avec les autres insoumis et Logan en particulier dans les premiers temps. Il attendait maintenant sagement la décision de l’Asarienne qui était seule maitresse de leur avenir prochain.

Cachés en hauteur, dans un renfoncement créé dans les roches humides des égouts, j’observais minutieusement les Miliciens faire demi-tour. Apparemment aucun d’eux ne possédaient un pouvoir de télépathie ou du même acabit car ils auraient pu très vite nous retrouver de cette manière-là, en sondant les esprits autour d’eux. Je me laissais glisser contre la paroi, décidant de rester un peu dans cette cachette. Je savais aussi que les soldats ne prendraient pas le risque d’aller plus loin. Les galeries s’enfonçaient de plus en plus dans les entrailles de la cité, et peu en connaissaient les chemins. Sauf nous. Insoumis. Ce monde-là était le nôtre. Nous étions sur notre terrain et nous pouvions les perdre très facilement. Je secouais ma tête devant les mots de Max.

- Tu n’as pas à t’excuser. Parfois, on ne peut pas toujours réfléchir posément devant une telle situation. Nous étions pressés par le temps et surtout nous devions leur échapper.

Je lui souris, lui dévoilant ainsi que je n’étais pas en colère ou énervée après lui. Je redressais un peu ma tête la plaquant contre le mur derrière moi, soupirant, lentement pour tenter de faire disparaitre toute cette pression et cette adrénaline.

- Attendons au moins une dizaine de minutes. J’irai voir si tout va bien et nous pourrons renter au campement.

Max gardait son calme comme il ne montrait pas la douleur de sa cheville qui pouvait le tirailler. Je n’avais rien pour le soulager. Et nous devions attendre avant de nous engouffrer dans les autres tunnels. Lorsque le temps fut assez coulé, je descendis la première, me laissant glisser tout en bas et me réceptionnera sur mes pieds. La femme laissa place à la panthère. Mon flair était bien plus puissant sous cette forme animale, et les bruits me parvenaient avec une extrême  finesse. Je n’tendais aucune voix, aucun bruit de pas, aucune odeur, autre que les odeurs des égouts et celle de Max que je percevais ainsi que les battements de son cœur. Je repris ma forme humaine.

- On peut y aller, la voie est dégagée, Max !
Laisse-toi glisser, je te réceptionnerai en bas.

Si j’avais pu l’aider au moment de grimper tout en haut de la paroi, là je ne pourrai que freiner sa descente, qu’il ne touche pas le sol avec sa cheville blessée. La manœuvre était délicate pour lui. Je le voyais bien mais c’était la seule solution. Il s’élança et comme prévu, je le retins avant que sa cheville ne rencontre le terrain caverneux. Il prit appui sur mes épaules pour que je puisse le redresser correctement et qu’il se tienne à moi alors que je pivotais près de lui passant mon bras autour de sa taille.

- On va y aller à ton rythme. Nous avons encore du chemin à faire. Dès que tu veux faire une pause, tu me le dis.

On s’engouffra alors dans les dédales de ce labyrinthe souterrain que nous connaissions parfaitement. Et plus on s’éloignait de l’entrée de la surface, plus nous étions en sécurité. Il nous fallut presque une heure pour atteindre le village des Insoumis. Je sentais Max à bout de force mais jamais je ne l’avais entendu se plaindre. Je poussais la vieille porte en ferraille qui tenait par miracle pour nous faire entrer dans ce que nous pourrions appeler une « infirmerie ». Notre médecin vivait dans cet abri. Il se réveilla à notre bruit, constatant que Max avait besoin de soins. Je laissais les deux hommes ensemble tandis que je passais dans la pièce d’à côté, me servant du café qu’il avait fait couler dès notre arrivée. Quelques minutes après le médecin me répéta ce qu’il avait déjà dit à Max : qu’il lui fallait impérativement du repos. Je le remerciais alors qu’il disparaissait dans une autre pièce privée, rejoignant Max. Je m’installais au bord du lit, ma main caressant sa cuisse doucement.

- La douleur s’est un peu calmée ?
Je crois que tu as fait tomber cela à un moment donné …

Mon sourire se fit malicieux. De dessous ma cape, je sortis un plan… Celui-là même que nous étions venus chercher ce soir dans cet entrepôt.

- Dès que tu es prêt, on file se reposer dans notre abri. Je donnerai tout cela à Logan demain matin. Je crois qu'on n'aura pas volé une bonne nuit de sommeil ...

Le silence qui venait de s’installer était dérangeant pour Max, les excuses du jeune homme à sa partenaire n’y changèrent pas grand-chose au final, il essayait de se rassurer lui-même vis-à-vis de Maddy mais celle-ci refusait presque qu’il s’excuse, en même temps elle avait une petite part de responsabilité dans ses choix passés en voulant à tout prix recevoir les balles à sa place. Non pas qu’il n’appréciait pas qu’elle lui sauve la vie de temps en temps mais ce soir cela aurait pu être évité selon lui. Elle lui accorda que le temps n’avait pas joué en leur faveur tout à l’heure et que sa décision était finalement la plus logique au vu de la situation. Elle était incapable de bouger et prendre ce camion avait semblé être une bonne idée. Du moins cela lui permettait de faire d’une pierre deux coups, sauver Maddy en fuyant et récupérer énormément de marchandises en une seule prise. Elle lui lâcha un petit sourire avant de déclarer qu’il était plus prudent d’attendre encore quelques minutes, il ne répondit rien à part par un hochement de tête. Il n’était plus d’humeur à discuter longuement et préférait réfléchir à ce qui venait de se passer. Maddy finit par descendre en se transformant pour tenter de repérer le moindre bruit qui trahirait la présence d’un milicien resté là pour surveiller, mais cette idée était trop intelligente pour des gens comme eux qui se pensaient tellement supérieurs…

Elle lui annonça qu’ils pouvaient y aller en lui disant ce qu’il devait faire pour descendre, il accepta le conseil et fit comme elle venait de lui demander en tentant au maximum de ne pas s’appuyer sur son pied blessé, cachant au maximum les signes de souffrance sur son visage elle l’aida à se réceptionner tant bien que mal avant de le prendre par la taille pour que la progression dans els égouts soit plus rapide. « Oui je sais, je me reposerais quand on sera rentré... » Répondit-il simplement sans plus entrer dans les détails et en ne manifestant presque aucune émotion supplémentaire. Il voulait rentrer pour qu’elle soit en sécurité, sa souffrance passait bien après Maddison. Une heure de trajet qui fut très difficile pour le garçon qui se retenait de ne pas céder, il était toujours conseillé de ne pas forcer après une telle entorse mais il n’avait pas le choix. Le trajet se passa dans un grand silence, déjà il en fallait pas prendre le risque de parler pour attirer l’attention au cas où et puis il restait concentré sur sa progression pour éviter une nouvelle chute sur ce terrain instable. Ce n’est qu’une fois arrivé au camp qu’elle prévint rapidement le médecin qui prit Max en charge, en tête à tête. Il était à présent rassuré de savoir sa panthère à l’abri de ces enflures de miliciens. Le médecin lui appliqua une pommade spéciale avant de préparer un bandage autour de cette cheville enflée en y appliquant par-dessus une couche de glace en sachet souple pour atténuer la douleur et adoucir le gonflement. Il lui conseilla de ne pas bouger pendant au moins trois jours… Trois jours à ne rien faire, c’était vraiment ridicule, demain il n’y paraitrait plus et il pourrait se bouger un peu, peut-être pas sortir sur le terrain mais au moins aider dans le camp… Maddy le rejoignit sur le lit en s’y installant, posant sa main sur sa cuisse en lui demandant si ça allait et en lui tendant les plans de ce fameux entrepôt.

« Cela ne m’étonne même pas de toi ma belle… Mais je suis perplexe, maintenant qu’ils se sont fait volé un camion entier tu ne crois pas qu’ils vont augmenter les gardes et faire surveiller toutes les issues ? A moins qu’ils pensent qu’on ne reviendra pas… C’est mal nous connaître. » Dit-il avec un très léger sourire alors qu’il regardait le plan rapidement pour repérer là où ils s’étaient faits coincé et voir s’il n’avait pas loupé une autre issue pas très loin. Elle reprit la parole en lui disant que quand il serait prêt ils pourraient retourner dans leur abri personnel pour se reposer. Il posa le plan et prit une des mains de sa compagne pour l’embrasser avant de la poser contre sa joue et se caresser avec. « Une bonne nuit de sommeil… Je ne savais pas qu’il était possible de se reposer avec une panthère dans son lit… » Ajouta t-il avec un regard malicieux en la tirant vers lui pour qu’elle se retrouve la poitrine collée contre son torse, ses lèvres venant capturer sensuellement les siennes pour un baiser passionné qui en disait long sur le contentement de Max d’être chez eux, dans le seul endroit au monde qui avait ce côté rassurant et apaisant et dans lequel il pouvait vivre sa vie aux côtés d’une femme qu’il avait appris à connaître et à aimer. Il mit fin au baiser et lui sourit. « Passes moi cette canne là bas et je te suis… » Dit-il avant de se dégager pour se mettre en position assis sur le lit, prêt à en descendre pour s’aventurer dans le campement jusqu’à leur petit « cocon », rien de bien sensationnel mais ils y étaient en sécurité et surtout cela leur donner un minimum d’intimité dont ils avaient bien besoin par moment….

Cette mission avait mis à mal mes nerfs ainsi que ceux de Max. Nous étions habitués à ce genre de danger mais il était bien évident que nous préférions éviter ce genre de situation le plus possible. Ce fut avec difficultés que nous arrivâmes au cœur de notre village souterrain, le lieu qui rassemblai tous les Insoumis. Max était épuisé et sa cheville douloureuse ne faisait qu’accentuer sa fatigue.  Je le laissais avec notre médecin qui lui donna les premiers oins pour soulager sa cheville. J’inspirai calmement, laissant échapper toute cette tension, me passant doucement ma main sur ma nuque et mon épaule. Mes muscles étaient aussi durs que de la pierre, tellement contractés que j’en avais mal. Je rejoignis mon compagnon une fois les soins terminés, lui dévoilant que dans notre course poursuite, j’avais récupéré les plans dont nous avions besoin.

- Tu as peut-être raison. Mais je donnerai tout de même cela à Logan en lui faisant un topo sur tout ce qui nous est arrivé. Il prendra la décision de poursuivre ou pas la suite de la mission.  Mais pour l’heure, je suis dans l’incapacité de réfléchir à quoi que ce soit. Et nous avons bien mérité un repos.

Sa douceur contrastait très souvent avec ce côté sombre et froid que je pouvais posséder. J’étais ainsi et Max avait appris à me défaire de cette image d’Asarienne intouchable et solitaire. Je suivis des yeux ma main qu’il prit dans la sienne la posant contre sa joue, tendrement.

- Tu peux te vanter de n’avoir rien qu’à toi une panthère qui dort auprès de toi.

Il m’attira tout contre lui, m’embrassant de tout son amour. Peu à peu, je commençais à faire abstraction de toute cette tension en me détendant entre ses bras. Je détournais légèrement la tête tout en me libérant de ses lèvres pour chercher la fameuse béquille dans la pièce. Je me redressais pour la récupérer et la lui donner. Les prochains jours seraient pénibles pour Max. Il devrait se reposer et le connaissant, il allait devenir fou à rester tranquille sans rien faire. Je l’aidais tout de même à retrouver son équilibre avec la béquille et sa jambe valide, lui ouvrant la porte pour le laisser passer et remercier d’un signe de la main notre médecin des Abysses.

Le village des Insoumis était construit de façon à trouver un cœur de la communauté au centre des entrailles de la cité, puis le reste des abris se dispersaient tout autour et en hauteur. Des escaliers en métal rouillé ou des marches élaborées dans la roche humide constitués le moyen pour atteindre nos abris. Des câbles avaient été déviés de la surface pour nous donner l’électricité voulue tout comme les tuyaux des canalisations pour nous apporter de l’eau propre. Nous possédions aussi un système pour la ventilation car nos refuges ne possédaient pas de fenêtres donnant sur l’extérieur, bien évidemment.  Notre abri était légèrement en retrait par rapport aux autres. Nous marchâmes un peu avant de monter les marches qui nous guidaient vers chez nous. Je poussais la porte, allumant la lumière sur la pièce principale divisé en coin cuisine et coin de détente. Dans le renfoncement une autre déviation qui amenait à notre chambre puis sur la salle d’eau. J’aidais Max à retirer ses vêtements tout en faisant très attention à ne pas lui faire faire de gestes brusques avec sa cheville douloureuse.

- Je vais prendre une douche et je reviens vite.

Un clin d’œil et ma combinaison vola dans la chambre après avoir enlevé mes bottines et ma longue cape. La tiédeur de l’eau sur mes muscles fut exquise. Je sentais sous la pulpe de mes doigts, mes muscles noués et crispés que je tentais d’apaiser par un petit massage. Je ressortis de la pièce, m’enveloppant uniquement d’une serviette de bain autour du corps, tandis que je rejoignais Max dans notre chambre.

-  Comment te sens-tu ? Le médecin t’a prescrit des anti-douleurs ?

Je me glissais sous le drap, laissant ma serviette tomber sur le sol, l’embrassant au coin des lèvres.

- A partir de cette nuit, je ne veux pas te voir balader un peu partout ! Tu dois penser avant tout à guérir. Je n’ai pas envie de devoir trouver un autre partenaire pour les missions, Monsieur Hayden. Alors, tu ne bouges pas ou je devrais t’attacher au lit.

Elle accepta les paroles de son partenaire avant de parler de Logan qui aurait un compte-rendu précis dès le lendemain sur cette soirée compliquée qui allait quand même leur rapporter très gros. Mais ce qui l’intéressait actuellement c’était bien de se reposer avec lui, ensemble, un repos bien mérité pour les deux meilleurs coéquipiers des Insoumis. Ils se connaissaient très bien tous les deux, ils s’aimaient et rien ne pouvait les séparer pour le moment, à part une mort subite et le fait qu’il ne soit qu’un humain qui finirait par vieillir… Mais ce n’était pas le moment d’en parler pour le moment ni même d’y penser, ils avaient encore de longues années devant eux. Il avait besoin de tendresse en ce moment, il voulait profiter de ce moment en sa compagnie et ce qu’elle lâcha lui fit le plus grand bien moralement à Max. Le baiser qui suivit était très intense avant qu’ils n’y mettent fin pour quitter l’infirmerie ensemble, remerciant l’infirmier rapidement ils rejoignirent leurs lieu de vie, plus loin que les autres, à l’abri des regards, il n’y avait rien de spécial ni d’extravaguant là dedans, une sorte d’appartement simple, il s’installa sur leur lit alors qu’elle l’aidait à retirer ses vêtements, non pas qu’il en avait vraiment besoin mais elle y tenait et il la laissa faire. Il se retrouva alors en boxer simplement, il aurait bien pris une douche lui aussi mais il n’en avait pas la motivation ni même la force, il resterait avec cette odeur de mâle, gardant cette transpiration sur son corps après cette folle soirée de fuite. Elle lui dit alors qu’elle allait prendre sa douche et retira tout ses vêtements rapidement pour se retrouver nue, il écouta l’eau couler au loin alors qu’il s’allongeait sur leur lit, enfin chez eux…

Elle finit par le rejoindre avec simplement une serviette autour du corps, lui demandant si le médecin avait prescrit quelque chose ou non ce qui le fit sourire. « Ce n’est qu’une entorse ma belle, si demain la douleur est trop importante il me prescrira quelque chose pour atténuer tout ça mais ce soir je n’en aurais pas besoin… » Dit-il doucement alors qu’elle faisait tomber sa serviette sur le sol pour dévoiler son corps entièrement nu aux yeux de son amant qui appréciait ce corps magnifique. Un sourire supplémentaire se dessina sur son visage tandis qu’elle se glissait sous le drap pour venir l’embrasser au coin des lèvres en lui déclarant qu’à partir de cette nuit elle ne voulait plus le voir bouger avant de le menacer. Il glissa sa main sous son corps et l’autre dans son dos pour descendre sur ses fesses et les caresser doucement.

« M’attacher carrément… je savais que tu étais une vraie panthère mais pas que tu avais de telles envies mon cœur… Si tu me promets d’en faire de même, de rester ici avec moi pour ne pas aller te mettre en danger sans moi, j’accepte de rester à ton entière disposition… » Répondit-il avant de l’embrasser en continuant de la caresser de partout, profitant de ce corps magnifique qui était le sien. Il avait envie d’elle ce soir, il n’allait pas pouvoir remuer comme il le souhaiterait mais Maddy était suffisamment active pour se débrouiller toute seule. « J’ai envie de toi Maddy, tu sais très bien que te coller contre moi entièrement nue me donne toujours des envies… » Dit-il en attrapant la main de la panthère pour la déposer sur son entre-jambe et lui faire sentir cette bosse bien dure qui était rien qu’à elle. « Tu vas devoir t’occuper de moi et prendre soin de moi, tu crois que tu vas être à la hauteur ? » Demanda t-il en souriant en caressant le dos et les fesses de l’asarienne tandis que ses lèvres venaient capturer les siennes pour un baiser intense qui en disait long sur ses envies les plus profondes, elle n’échapperait pas à son amant ce soir, il ne voulait pas simplement se reposer mais profiter de sa vie, de cette vie qu’il avait la chance d’avoir encore ce soir et le vivre avec elle.

L’épuisement d’une telle nuit matinée d’adrénaline qui nous n’avait pas vraiment quittées même à l’abri dans les entrailles de la cité ne semblait avoir aucun effet sur Max. Son entorse irait beaucoup mieux d’ici quelques jours s’il gardait le lit et s’il ne s’entêtait pas à vouloir se lever tel que je le connaissais. Je le rejoignis sous les draps alors qu’il me plaquait irrémédiablement contre lui. Ses mains électrisaient déjà mon corps nu qui réagissait à sa passion mais je n’avais pas perdu à l’esprit qu’il devait se reposer et que s’il n’obéissait pas au médecin, il aurait affaire à moi, à ma manière. Je ronronnais dans le creux de son cou, frottant le bout de mon nez contre sa gorge, un sourire taquin aux lèvres.

- Je suis extrêmement méticuleuse et prévoyante. Tu devrais le savoir. En t’attachant, je suis certaine que tu ne pourras plus vagabonder et que tu tiendras le lit. Et je te promets de rester auprès de toi tant que tu ne te seras remis de cette entorse. Ne prend pas à la légère cela. Ce n’est effectivement rien mais il suffit que tu fasses un faux mouvement ou bien que tu appuies de trop sur cette même cheville et là, ce n’est pas quelques jours qui pourront t’aider. Ta cheville est sensibilisée alors tu restes au calme, d’accord ?

Je le connaissais sur le bout des doigts. Dès qu’il se sentirait mieux, Max était bien capable de se lever et de faire beaucoup trop d’efforts. Et je ne désirai pas le voir se faire mal de nouveau car cela aurait des conséquences énormes sur notre tandem en missions. Ses mains chaudes étaient un vrai appel à la luxure contre lui. Je percevais son souffle plus rapide, son cœur battre contre ma poitrine en écho avec le mien.

- Mmm… des envies ? Je pourrais t’attacher dès à présent pour que tu ne puisses pas bouger Max ! Il est très tard mon cœur. Et je préfère quand tu bouges au même rythme que le mien …

Je n’étais pas tortionnaire ni sans cœur pour savoir que son envie était bien présente. Ma paume cajola sa virilité tendrement. Oui, j’aurai aimé lui faire l’amour. J’en avais toute autant envie que lui mais la fatigue et toute cette tension n’étaient pas bonne pour nous deux. Faire l’amour ne devait pas nous servir d’exécutoire contre le danger que nous avions frôlés cette nuit. Je répondis à son baiser, glissant une jambe entre les siennes. Mes lèvres dévoraient les siennes et si je ne me retenais pas, effectivement, j’étais prêtre à le savourer jusqu’à ce qu’il me supplie d’arrêter. Mais pas comme cela. Je reculais mon visage, caressant de ma paume sa joue.

- Je te promets que tu auras un réveil dès plus gourmand. Mais je tiens avant tout à ce que tu te reposes et que tu reprennes des forces.  J’aime que tu sois la proie de mes attentions fougueuses comme j’aime te voir tout autant actif auprès de moi.

Max n’allait peut-être pas le prendre de la meilleure des façons, et je me ferai pardonner demain matin. A présent, il était temps de dormir parce que si je gardais un certain maintient près de lui, cela ne voulait pas dire que je n’avais pas envie de lui. Bien au contraire, rien qu’à savoir qu’il était déjà vigoureux contre ma cuisse, cela me donnait des envies dès plus indécentes.

- Dors mon amour.

Je me blottis dans le creux de son bras, mon bras et ma main sur son ventre. Un geste possessif car il était à moi et que je détestais partager ce qui m’appartient avec les autres. Je trouvais rapidement le sommeil malgré ce désir qu’il avait attisé en moi. Le repos fut réparateur pour moi et j’espérai aussi pour Max. Je fus la première à bouger tout doucement, cherchant des yeux le réveil qui indiquait que la matinée avait commencé depuis un moment déjà. Il était dix heures et demie passé de plusieurs minutes. Il me redressait sur le coude, le détaillant dormir. Il était beau et paisible. Et la douleur ne l’avait pas réveillée ce qui était une bonne chose. Ma bouche se posa tendrement sur son torse, parsemant sa peau de petits baisers. Je glissais entre ses cuisses lentement alors qu’il commençait à sentir ma présence. A genoux, je me penchais contre son corps, mes mains agrippant ses hanches, ma bouche se faisant plus gourmande, coulant vers sa virilité que je stimulais de ma langue et de mes lèvres tout en observant ses moindres mouvements, sa respiration… et ses yeux qui croisèrent enfin les miens lorsqu’il les ouvrit. Son regard fut pénétrant et tout aussi amoureux que le mien …

L’idée de l’attacher semblait rester gravée dans l’esprit de la jeune Asarienne, mais sa promesse de rester avec lui au lit pendant le temps de sa légère convalescence inutile selon lui était alléchante, pourquoi avoir envie de courir ailleurs s’il pouvait avoir sa panthère rien que pour lui pendant un week-end entier. Elle essayait de le convaincre que cela pouvait paraitre plus grave qu’au premier regard, elle lui demandait de rester au calme, cependant elle refusa sa demande et son envie pressante et brulante de son corps contre le sien, de l’union de ces deux corps faits l’un pour l’autre pour le meilleur et pour le pire, il était raide dingue amoureux de cette femme aux talents multiples et au corps divin et n’avait pas envie de devoir se restreindre à cause d’une petite entorse ridicule. Sa réponse le refroidit un peu, il sentit néanmoins sa main s’occuper quelques instants de son entre-jambe, il cru qu’elle avait changé d’avis quand elle vint l’embrasser tendrement et intensément avant que tout ne retombe en se reculant de lui pour lui promettre qu’il aurait ce qu’il voulait au réveil, préférant qu’il reprenne des forces avant de lui faire l’amour… Il ne savait pas comment prendre cette déclaration, elle venait de lui couper son envie brutalement alors qu’en le rejoignant entièrement nue dans leur lit il était certain qu’elle l’exciterait rapidement.

Il ne savait pas quoi dire face à tout ça, c’était tellement inattendu et surprenant pour lui qu’il avait tendance à mal le prendre comme si le fait qu’il ne puisse pas bouger et qu’elle doive faire le plus gros du travail n’était pas suffisant pour elle, qu’elle ne prendrait pas assez de plaisir en se déhanchant sur son corps musclé qui lui appartenait pourtant de la tête aux pieds. Il passa son bras autour d’elle alors qu’elle venait se coller à lui en déposant sa main sur son ventre. « Bonne Nuit mon Amour… » Répondit-il doucement en l’embrassant sur le front avant de tenter de trouver le sommeil en laissant son cerveau tourner encore et encore pour essayer de comprendre la réaction de maddy et son refus de faire l’amour. Ce n’était pas le plus important au monde mais il en avait très envie et il venait de lui prouver et pourtant rien ne s’était passé… Il finit par trouver le sommeil, légèrement agité comme d’habitude mais suffisamment long pour être bénéfique pour l’humain qu’il était. Il fut réveillé le lendemain en milieu de matinée par des baisers sur son ventre puis entre ses cuisses, directement sur son membre au repos qui prenait forme, il n’avait pas pris de douche depuis deux jours entier mais cela ne semblait pas déranger la jeune femme certainement attiré par son odeur, laissant ainsi place à l’animal qu’il y avait en elle.

Il ouvrit les yeux pour apercevoir la jeune femme à quatre pattes entre ses cuisses, s’affairant avec amour sur son entre-jambe, jouant avec de ses douces lèvres et agrémentant cette attention avec ses mains, elle lui avait promis un réveil des plus délicieux et il ne pouvait en être autrement. Sa virilité prenait petit à petit de la vigueur entre les mains et les lèvres expertes de la jolie brune qui le fixait avec ce sourire coquin sur le visage. « Bonjour toi… Si tu pouvais me réveiller tous les jours comme ça, ca serait le vrai paradis sur cette bonne vieille Terre… » Dit-il en souriant avant de se redresser légèrement pour être mieux installé et avoir une meilleure vue sur le visage de sa belle qui ne perdait pas de temps pour s’occuper de son homme, il passa sa main dans ses cheveux pour les caresser en se laissant porter par les mouvements du visage de l’Asarienne, soupirant de plaisir pour lui faire comprendre qu’il appréciait cette gâterie matinale, la journée s’annonçait excellente et la douleur avait énormément diminué. « Tu vas être contente Maddy, je pense que je suis parfaitement apte à faire tous les mouvements que tu préfères ce matin, mais rappelle toi que tu veux que je tienne le lit, alors on ne va pas bouger d’ici aujourd’hui, tu es à moi, rien qu’à moi… » Dit-il en venant lui caresser le visage et la joue de son autre main disponible, elle était si belle, il l’avait constaté dès le premier jour qu’il l’avait vu même si le fait qu’elle soit de la race des Anciens l’avait totalement refroidit dans un premier temps, mais aujourd’hui il voyait en elle son amour, sa compagne, sa partenaire, la femme de sa vie, de sa courte vie par rapport à la sienne et surtout il voyait en elle la plus belle de toutes les femmes peuplant cette Terre…

Je n’aimais pas m’endormir en sachant que Max me faisait la tête et qu’il avait mal pris le fait que je ne désirai pas poursuivre notre petit jeu sensuel. Mais je pensais avant tout à lui. C’est vrai. J’ai toujours été protectrice par rapport à mon binôme, encore plus depuis que nous partageons les mêmes sentiments. La nuit avait été très longue tout comme elle avait filé à mille allure. Les petits câlins intimes pouvaient très bien attendre encore quelques heures, le temps qu’on se remette de toutes ces émotions même si ce n’était pas la première fois qu’on flirtait ainsi avec l’adrénaline et le danger. Je m’étais endormie rapidement me laissant bercer par le rythme grisant des battements de son cœur et de la mélodie de sa respiration. Et comme je m’y attendais, je fus la première à ouvrir les yeux et fort était de constater que Max avait dormi s’un sommeil de plomb. Voilà pourquoi j’avais voulu à tout prix qu’il se repose pour reprendre des forces. Mon homme était un bout en train, toujours le premier en mission et sur le terrain. Parfois je me demandais où il trouvait toute cette énergie que je voyais très peu chez les humains.

Comme promis, je me glissais entre ses cuisses, laissant mes mains et ma bouche  éveillaient son corps à la chaleur de notre matin à deux. Dans son sommeil, il paraissait paisible, et j’espérai que la douleur à sa cheville ne soit plus qu’un mauvais souvenir.  Tout en douceur, je savourais sa peau, tirant sur le boxer que je déchirai d’un coup sec, tissu qui se retrouva très vite en lambeaux sur notre couche. Max commença à se réveiller, à ouvrir les yeux, et il y trouva mes prunelles enflammées par la passion. Sa main se déploya tendrement dans mes cheveux, gémissant au désir que je faisais naitre entre mes lèvres. Sa remarque me fit sourire, redressant complètement mon buste mais toujours à genoux entre ses jambes.

- Monsieur est gourmand  dès le réveil! La gourmandise est une addiction à laquelle on ne peut échapper.

Mutine, ma main caressait allégrement sa virilité alors qu’il m’annonçait fièrement qu’il n’avait plus mal et qu’il pourrait sans doute bouger comme à son habitude, ajoutant par la même occasion que s’il ne bougerait pas du lit, moi non plus. A la fois féline et joueuse, je m’allongeais délicatement sur lui, mes mains croisées sur son torse où reposer mon menton. Je sentais son plaisir contre mon ventre, bougeant lentement mes hanches pour le stimuler.

- Voyons voir … Tu dis que je suis à toi et rien qu’à toi … Mmmm… quelle prétention Max Hayden. Et puis-je savoir d’où vient une telle possessivité envers ma personne ? Et de quelles façons allez-vous me démontrer votre façon de penser ?

Ce matin, j’avais une envie d’être espiègle. Et lorsqu’un félin se fait taquin, il peut faire tourner en bourrique la personne qu’il a en face de lui. Je me redressais légèrement pour venir lui mordiller sa gorge, m’appliquant à caresser de mes seins son torse.

- J’aimerai une démonstration un peu plus concrète pour que je puisse me rendre compte par moi-même de la portée de vos mots.

Je ronronnais à son oreille avant de reprendre ma place sur lui, mes jambes entre les siennes, allongée de tout mon long, ventre contre ventre.

Max ne pouvait rêver meilleur réveil pour ce matin de lendemain de dur soirée où ils avaient risqué leur vie tous les deux pour le plaisir de Logan qui devait quand même être satisfait de la pêche réussit par les deux amoureux avec ce camion qui n’attendait que d’être vidé. Quoi qu’il en soit Max s’était réveillé et avait constaté que son boxer avait été retiré et que sa jolie panthère s’activait sur sa virilité prenant doucement du volume entre ses lèvres et ses mains, elle continua un moment ce traitement pour s’assurer de la longueur de son sexe avant de répondre en souriant à sa remarque en s’installant sur lui et son torse, collant son ventre plat et agréable contre son sexe dur et chaud qui n’attendait que la suite des évènements. Elle lui demanda comment il allait s’y prendre pour lui prouver qu’elle était à lui, il la laissa s’installer en plein sur lui, son intimité collé contre la sienne alors qu’elle remuait lentement son magnifique corps pour continuer de l’exciter au maximum. Il déposa ses deux mains sur ses fesses rebondies et lui caressa doucement avant d’intensifier un peu ses mouvements et sa poigne sur celles-ci.

« Peut-être que si je prends le contrôle de ton corps avec ce que j’ai entre les jambes cela suffira à te prouver que ton corps est fait pour le mien… Tu n’as pas mis longtemps pour me faire durcir ma belle et je crois que la matinée va être longue pour toi et ton joli corps de déesse animale… » Répondit-il en continuant de caresser ses fesses avant de laisser une de ses mains remonter dans son dos pendant que l’autre s’invitait entre ses fesses pour titiller très doucement son petit trou fermé pendant qu’elle frottait ses seins sur son torse pour continuer de l’exciter et elle y parvenait merveilleusement bien. Il la fit basculer sur le dos pour se retrouver sur son corps, son sexe toujours collé à son intimité et ses seins sur son torse, il descendit une de ses mains sur son membre pour l’attraper et le guider entre les cuisses écartées de la jeune femme pour venir caresser son sexe de son gland dur et humide. Un sourire coquin sur le visage il vint l’embrasser à pleine bouche en frottant son corps contre le sien tandis que sa virilité s’invitait en elle doucement mais avec assurance, il déposa une de ses mains sur la hanche de la jeune femme et l’autre vers le visage de celle-ci alors qu’il poussait un peu plus pour entrer en elle et se mettre à faire des vas et vient délicat dans un premier temps, augmentant rapidement la cadence.

Ce n’était pas forcément rare qu’ils passent directement au plus sérieux, les préliminaires pouvaient se montrer long et passionnés ou au contraire très rapide, et bien souvent ils alternaient entre chose sérieuse et préliminaire intense, leurs ébats reflétaient finalement leur relation explosive qui n’était pas destiné à finir ainsi, tant la haine était réciproque au début il ya quelques années avant qu’ils n’apprennent à se connaitre et qu’ils se découvrent l’un et l’autre…

J’avais toujours été fascinée par la façon que Max avait de retrouvé rapidement ses forces et son énergie. Il n’était pas un Asarien et pourtant, il était capable de faire fi de ses douleurs pour avancer et progresser. La nuit s’était bien passée pour lui. J’avais veillé sur son sommeil et sa cheville ne l’avait pas dérangée. Il avait pu ainsi dormir et se reposer tranquillement. La nuit avait été agitée pour nous deux et le réveil semblait être plus plaisant et surtout plus intime.  A force de le taquiner et l’émoustiller, Max était devenu autant joueur que moi. Il se mouvait avec beaucoup d’aisance sur notre lit, signe qu’il n’était plus freiné par sa cheville. Nous avions de la chance de posséder un médecin, un genre de savant fou qui prenait soins des Enfants des Abysses que nous étions. L’angoisse et l’adrénaline de la folle nuit que nous avions passée à fuir les Miliciens s’étaient enfin dissipées au profit d’un moment de douceur entre nous deux. Ses bras m’encerclèrent et d’un mouvement habile de reins, il nous fit changer de place me retrouvant ainsi sur le dos et lui entre mes longues jambes. Mes longs cheveux bruns s’étalaient tout autour de moi, sur l’oreiller et l’éclat malicieux de mes prunelles définissait mon envie animale pour lui. Ses mots me firent sourire. Je n’avais pas l’intention ni de m’opposer à quoi que ce soit. Lentement, Max glissa entre mes cuisses, nous unissant dans un râle de plaisir. Mes doigts parcourraient son dos, la musculature tentatrice se ses épaules et de ses bras qui se tendaient comme les cordes d’un arc à chacun de ses coups de reins. Mes jambes l’emprisonnèrent, reposant mes talons sur ses fesses pour imprimer un peu plus ses mouvements indécents. Mes ongles se transformèrent en griffes et marquèrent sa peau de longues éraflures. Comme à chaque fois que nous faisions l’amour, le fauve se mêlait à la femme, laissant ainsi mon côté sauvage se manifester durant ce plaisir. Max me connaissait et il savait depuis tout ce temps que la panthère et la femme ne faisait qu’un. Il avait appris à me cerner et à ne pas avoir peur de cette transformation qui s’opérait par intermittence. Peu d’hommes l’auraient acceptée. Lui, au contraire, il plongeait sans hésiter et posséder mon corps sans aucune interruption. Ma main se plaqua brutalement sur sa nuque, l’obligeant à se pencher vers moi. Je l’embrassais violemment, mordant dans sa lèvre inférieure, dévorant sa bouche sans lui laisser le temps de prendre le dessus alors qu’il se délectait insolemment de faire vibrer mon corps. Mes gémissements s’étouffer contre ses lèvres avant que je lui rende sa liberté, creusant mes reins pour mieux le recevoir. La tête en arrière, calée sur le coussin, je sentais la flamme du désir descendre le long de mon dos, m’envahir totalement. Ma jouissance éclata dans une tempête puissante de spasmes et de frissons, ceinturant sa taille contre le mien. A bout de souffle, haletante, le cœur palpitant à folle allure, je me laissais aller contre le matelas, les yeux clos pour tenter de maitriser le flot d’émotions qui coulait dans mes veines. Je gardais Max contre ma poitrine, alors que sa propre jouissance le terrassé à son tour, brulante et passionnée. Je déposais un petit baiser sur son front chaud, restant ainsi sans plus bouger dans notre bulle à nous.

- Si je n’ai pas mis longtemps à éveiller ton désir, tu n’as pas mis très longtemps non plus à retrouver ton énergie. Tu m’étonneras toujours par cette force que tu as à bousculer ton organisme et te battre contre la douleur.

Mon nez frotta contre sa gorge. Il pouvait m’entendre ronronner comme une petite chatte. Amusée, mon ventre émit une plainte bien familière ce qui me fit rire.

- Tu as même réveillé mon estomac ! J’ai faim …

Je le mordis à la mâchoire sans lui faire du mal, juste  pour le chahuter un peu.

- Tu restes malgré tout au lit aujourd’hui ! Consignes du médecin, ne l’oublie pas ! Je vais nous faire un bon café.