(Terminé) La nuit ne fait que commencer || Valériane

« Je ne céderai pas à vos bassesses ni à vos compromis. Je ne reviendrai pas sur le contrat que vous avez sous les yeux. Sachez que je travaille personnellement sur chaque mot que l’on appose sur ces feuilles. Mon assistante de direction, ici présente, Mademoiselle Dracaris, finalise le tout avec un très grand professionnalisme. Tout est pensé et réfléchi Monsieur Austin. Votre société coule. Vous ne pourrez bientôt plus payer vos salariés et vous me demandez aussi de vous intégrer dans notre conseil administratif ? C’est définitivement non. »  J’étais d’un calme apparent, assis dans le fauteuil. Face à moi et autour de cette grande table, un PDG qui tentait de sauver son entreprise vouée à l’échec. Près de moi se tenait Valériane qui écoutait attentivement tout ce qui se passait, prenant des notes comme elle en avait l’habitude depuis longtemps. Elle me connaissait très bien pour savoir que je ne céderai pas. Les bras sur les accoudoirs, je croisai mes mains devant moi, observant cet Asarien, plus âgé, les cheveux grisonnant, discutant avec son avocat. Moi, je n’avais pas fait appel à l’avocat de la Stark Entreprise. J’étais dans mon élément, je connaissais sur le bout des doigts toutes les tentatives pour me faire plier et je n’étais pas dupe. Je rachetais des firmes pour les relancer. Parfois j’en modifiais les capacités ou tout simplement leur projet pour les rendre plus combattives. Mon nom était rattaché à plusieurs domaines : l’immobilier, le secteur de la santé, l’automobile et même le secteur de l’urbanisme dans l’apport de matériel pour la création et le maintien de nos routes. J’aimais me diversifié surtout quand cela valait la peine.

Je commençais à perdre patience, jetant un œil à Valériane qui était restée silencieuse. Cette réunion avait début en milieu d’après-midi et maintenant la nuit était tombée. Nous étions dans une impasse. Je fis reculer mon siège me redressant subitement en tirant sur les pans de ma veste de costume. « Je vous donne 24 heures pour réfléchir et me donner votre réponse Monsieur Austin, qu’elle soit positive ou négative. Il se fait tard et il ne sert à rien de continuer cette discussion. La nuit porte conseil. Mon assistante va vous reconduire jusqu’à l’ascenseur. »

Le PDG et son avocat restèrent sans voix devant ma décision de tout arrêter. Ils se levèrent à leur tour, on se serra la main et ils suivirent Valériane dans le couloir qui menait aux ascenseurs.  Seul, et en attendant le retour de la jolie Asarienne, je retirai ma veste et ma cravate, déboutonnant les deux premiers boutons de ma chemise. Je me servis un verre de bourbon, m’approchant de la grande baie  vitrée qui surplombée la citée d’Asaria. Un bras contre la vitre, j’admirais les jeux de lumière qui éclairaient les différents dômes. Les bruits de talons contre le carrelage et la porte qui se referme me firent me retourner vers la femme qui venait de me rejoindre. « C’est un idiot ! Il va laisser ses salariés pointer au chômage parce qu’il veut un siège dans mon conseil administratif. Pauvre incompétent … »

Je bus mon verre d’une seule gorgée sous les yeux de Valériane. Elle supportait mes réactions comme mon caractère à force de me connaitre et de travailler avec moi. Elle n’était pas juste mon assistance de direction, elle était une amie, une confidente et une amante. Je reposai mon verre sur le meuble revenant près d’elle. Ma main glissa lentement de sa joue à sa nuque, jouant du bout de mes doigts avec ses longs cheveux. « Toi aussi, tu as l’air épuisé. Si on commandait quelque chose à diner et qu’on se fasse livrer ici ?  Pas dans la salle de réunion mais dans mon bureau, nous y serions plus à l’aise ? » Je plongeai mon visage dans le creux de son cou, respirant son parfum comme si son odeur me calmait et m’apaisait. Et c’était le cas à cet instant précis. De mon bras de libre, j’encerclai sa taille, la plaquant contre mon corps doucement mais fermement. « Dis-moi ce que tu penses de tout ça. Tu es restée bien silencieuse et observatrice durant cette longue réunion. S’il ne veut pas que je rachète sa firme, 188 personnes vont se retrouver au chômage. Suis-je un monstre de lui refuser l’accès à mon conseil administratif ? Tu sais bien que j’ai horreur que les autres s’immiscent dans mes affaires et surtout venant d’un inconnu. »

Nous étions réunis dans l’une des salles de réunion de la Stark Entreprise…. A mes côté se trouvait Damien, d’un calme apparent, mais que je sentais tendu, et passablement lassé de cette discussion incessante ne menant visiblement nulle part…  Face à nous deux, se trouvaient un PDG d’une firme qui allait couler à cause de son obstination, et son avocat… Damien leur proposait de racheter leur entreprise qui coulait pour la remettre à flot, mais non seulement le PDG refusait, mais il exigeait une place au conseil de la Stark Entreprise, une véritable folie….

Durant tout le temps de cet échange, je demeurais silencieuse, observatrice, prenant diverses notes sur ce qu’il se disait pour que cela puisse resservir plus tard, comme trace écrite…. Sachant aussi bien que mon ami que cela été un discours de sourd, j’entrepris discrètement d’user de mon pouvoir de suggestion sur cet Asarien borné, en lui instillant subtilement la proposition fort tentante d’accepter…. Avec un peu de chance, il y serait reseptif, et sinerait le contrat prévu par Damien, sauvant ainsi 188 salariés du chômage dans lequel il allait à coup sûr les menait en s’entetant de cette manière…

Visiblement lassé pour de bon et à court de patience, Damien donna congé à l’Asarien et son avocat, me demandant de les raccompagner, tout en leur donnant un délai de 24h pour réfléchir une dernière fois à sa proposition… Me levant et rangeant rapidement mes affaires, j’allais rejoindre nos interlocuteurs et les mener jusqu’à l’ascenseur, non sans user encore une fois de mes pouvoirs… La proximité aidant, j’espérais obtenir des résultats, le lendemain, lors de la reprise des pour parler…. Leur en ouvrant la porte, et la maintenant ouverte le temps qu’ils y soient, je pris à mon tour congés, souriante, puis une fois la porte refermée sur eux, je retournais soulagée dans la salle…

Damien était devant une vitre, regardant au dehors, un verre de Bourbon à la main…. Il semblait songeur. Silencieuse, je m’en approchais doucement…

« C’est un idiot ! Il va laisser ses salariés pointer au chômage parce qu’il veut un siège dans mon conseil administratif. Pauvre incompétent … »Il but son verre d’une seule gorgée…  Reposant son verre et s’approchant, il me caressa la joue, descendant à ma nuque, et jouant avec mes mèches de cheveux…  « Toi aussi, tu as l’air épuisé. Si on commandait quelque chose à diner et qu’on se fasse livrer ici ?  Pas dans la salle de réunion mais dans mon bureau, nous y serions plus à l’aise ? ». Puis il posa son visage  au creux de mon cou, respirant doucement, profondément, et me serra contre lui en une étreinte tendre et ferme… Je le sentais tendu, lassé par ces paroles dites ne menant à rien, au premier abord… Passant mes mains dans son dos, je le serrais en retour, l’une de mes mains venant caresser doucement sa chevelure, l’autre restant dans son dos… Ces réunions interminables étaient éprouvantes pour chacun…

« Dis-moi ce que tu penses de tout ça. Tu es restée bien silencieuse et observatrice durant cette longue réunion. S’il ne veut pas que je rachète sa firme, 188 personnes vont se retrouver au chômage. Suis-je un monstre de lui refuser l’accès à mon conseil administratif ? Tu sais bien que j’ai horreur que les autres s’immiscent dans mes affaires et surtout venant d’un inconnu. »

Ce que j’en pensais, cela était assez difficile à décrire correctement… Mais je n’avais pas pour habitude de lui cacher quelque chose, ni de lui mentir comme je pouvais l’avoir fais auparavant, avant qu’il ne m’embauche au sein de son Entreprise…. Continuant de le tenir dans mes bras, je lui répondis aussi clairement que possible…

"-Si je suis restée silencieuse, c’est d’une part parce que tu t’en sors bien mieux que moi en discours, et de l’autre, il y a des moments ou mon contrôle sur mon pouvoir de Discorde se relâche, surtout en des moments de tension comme cette réunion, cela t’aurais désservi et non aider s’il s’était déclencher sans que je ne puisse rectifier les paroles alors dites, cela n’aurait servit à rien de le braquer contre nous…. Je l’ai bien observais, les 24h que tu lui as laisser seront peut être bénéfiques quant à l’avenir de son entreprise, qui sait…" A ces mots, je ne pus retenir un sourire mutin.... La Suggestion allait faire effet, je l'espérais de tout coeur, alors cette longue journée n'aura pas été veine, et nous aurions une agréable surprise au moment de se retrouver face au PDG et son avocat... Tu as eu raison de ne pas lui céder, s’il n’est pas capable d’ouvrir les yeux sur l’échec de son entreprise, il n’a aucunement sa place au sein du conseil…. Et non, tu es loin d’être un monstre, de redonner vie à toute ces firmes…. S’il ne perçoit rien de ce que tu fais, alors tant pis pour lui…."

Me défaisant doucement de son étreinte, j’allais me servir un verre, moi aussi, prenant le sien au passage et lui remplissant, puis revins auprès de lui…. " La journée a été longue, tu es toi-même épuisé…. Diner en ta compagnie ?? Ce sera toujours avec grand plaisir, et ton bureau sera bien plus chaleureux que cette grande pièce vide, en effet…. " Ne résistant pas, je l’embrasais alors doucement, restant à ses côtés, songeant aux possibilités de cette fin de soirée…. Demain,  les pourparler reprendront, mais nous avions 24h de répit avant cela… Comment les occuper, cela rester à savoir….

Il arrivait que les réunions auxquelles j’assistais, se terminent de cette manière-là. J’en avais l’habitude mais de voir un idiot refuser le contrat en or que ma société lui proposait pour sauver son entreprise et son personnel, c’était une option que j’avais dû mal à envisager et digérer. Je rachetais des firmes pour les sauver, pour les organiser de telle sorte à les booster. Je mettais une grande partie de mon argent dans ces sauvetages et mon sens des affaires m’avait toujours été favorable. Ce soir, la rencontre avec ce PDG ne s’était pas terminée comme je l’avais imaginée. Je lui avais donné  24 heures  pour qu’il puisse réfléchir tranquille et qu’il se rende compte que c’était la seule solution pour lui et ses salariés. Je ne céderai pas à lui donner une place dans mon conseil administratif. S’il ne changeait pas d’avis, il allait devoir trouver un autre moyen de sauvetage. Valériane était revenue dans la salle, une fois qu’elle avait raccompagné cet homme à l’ascenseur. Son corps plaqué contre le mien, je m’abreuvais à son parfum, plongeant mon visage dans ses longs cheveux soyeux. Sa présence me calmait et m’apaisait et nous aurions tout le temps demain de prévoir les nouvelles réactions de ce PDG.

Elle était restée silencieuse durant la rencontre, réservée et observatrice et je comprenais mieux maintenant pourquoi elle avait maintenu une telle position. Elle manquait de maitrise sur son pouvoir de discorde et elle avait eu raison de ne pas se mêler à la conversation. Cela n’aurait fait qu’empirer.  « Tu as bien fait. Il était déjà trop aveuglé par son désir d’obtenir tout ce qu’il voulait. Ton pouvoir nous aurait desservis même si tu aurais tenté d’en reprendre le contrôle. Autant le laisser mijoter et voir ce qu’il nous propose demain. Mais je ne lui donnerai pas une autre chance. Quel crétin ! »

Valériane me soutenait. Elle l’avait toujours fait depuis son entrée dans la Stark Entreprise. Elle était sincère et franche, c’était ce que je lui avais toujours demandé même si nous entretenions des rapports privés. Elle devait me renvoyer l’image que je projetais et me dire là où je fautais. Elle se déroba à mon étreinte lorsque je lui proposai de partager un diner dans mon bureau. J’étais trop épuisé pour chercher une table dans un restaurant, trop nerveux pour faire face au brouhaha des salles emplies de clients et de serveurs. Elle me resservit mon verre et en pris un pour partager ce début de nuit ensemble. Je hochai la tête en la remerciant pour l’alcool et mon sourire se fit plus enjoué à la perspective que cette nuit nous offrait. Je répondis à son baiser avant de lui prendre la main et de l’amener hors de cette salle de réunion. On traversa tous les deux le long couloir qui menait à mon bureau. La sécurité des lieux faisait sa ronde et je m’arrêtai à leur niveau.
« Nous allons rester tard ce soir, Messieurs et nous faire livrer le repas. Laissez-passer le livreur quand il arrivera. »

« - Bien Monsieur Stark. Bonne soirée à vous deux. »

Je continuai mon avancée tout en gardant la main de Valériane dans la mienne. La porte de mon bureau était entre-ouverte et je poussai la porte avec le bout de mon pied. Une fois à l’intérieur, je la lâchai, refermant la porte. « Voilà qui est bien mieux. » Je bus le verre que j’avais gardé dans l’autre main, m’avançant vers mon bureau sur lequel je le posai. « Chinois ? Italien ? Français ? Choisis mon Ange et je suivrai tes gouts. » Valériane se rapprocha de moi  au moment où je sortis les différents  flyers des traiteurs de mon tiroir. Je me retournai vers elle et je l’enlaçai de nouveau, m’appuyant contre le rebord de mon bureau. Elle se faufila entre mes jambes et mes mains descendirent possessivement sur ses hanches. «  De quoi as-tu envie ?  On passe commande dès qu’on aura choisi les plats. J’ai une bonne bouteille de vin qu’un client m’avait offert et que je gardais pour une soirée telle que celle-ci. » Je ramenai ses mèches délicatement derrière son oreille, mordillant doucement son lobe. « Décide-toi vite où je serai dans l’obligation de te dévorer …  avant l’heure du dessert …»

Nous étions revenus dans mon bureau et un large choix de flyers se présentait à nous pour nous aider dans notre commande. J’avais laissé Valériane choisir ce qu’elle désirait diner. Tous les traiteurs que je lui avais suggérés étaient excellents, donc nous savions au moins que nous ne serions pas déçus. Elle en avait tiré un au sort et la sélection était tombée sur la cuisine française. Tandis qu’elle examinait en détails les différents plats, je m’amusais à la distraire en mordant le lobe de son oreille, en chatouillant ses hanches de mes doigts qui remontaient lentement dans son dos. « Je sais déjà ce que je veux sans regarder la liste des plats. Ils font un excellent bœuf bourguignon, je te le conseille. Je prendrai en entrée une salade frisée au jambon, et en dessert une Valériane au chocolat … Mais je me souviens bien qu’ils n’ont pas cela dans leur menu. C’est bien dommage. Je vais donc me contenter d’une crème brûlée et d’un nuage de chantilly. »

Je sortis de la poche de mon veston, mon téléphone portable, observant brièvement le numéro qui était inscrit sur la petite feuille que ma jolie secrétaire de direction parcourait encore. « Oui bonsoir, ici Monsieur Stark, je voudrai vous passer commande. Non pas pour mon domicile mais à mon bureau et rapidement, comme à chaque fois. C’est pour deux personnes. Le premier menu  sera : une salade frisée avec son jambon, un bœuf bourguignon et une crème brûlée avec sa chantilly. Le second menu sera composé de … » Valériane me montra avec son doigt les différents plats qu’elle avait choisi et que j’énumérai au téléphone. L’employé me certifia que nous serions livrés au plus tard dans une demi-heure. Ce qui était très convenable à mes yeux. Je lui expliquai aussi que la sécurité de ma société était au courant de la venue d’un livreur et qu’il n’aurait aucun souci. Je le remerciai et je coupai la communication. «Bien nous avons une trentaine de minutes à tuer avant la venue du livreur … et j’ai une petite idée pour cela … »

Je pris le flyer des mains de Val, échangeant ainsi nos places. Je la plaquai contre le rebord de mon bureau, prisonnière de mon corps. Je la connaissais parfaitement pour deviner que quelque chose la contrariée mais je n’étais pas télépathe pour autant pour savoir exactement pourquoi elle paraissait être perdue dans ses pensées. De mon index, je lui fis relever le menton. « Qui a-t-il Val ? Je te sens soucieuse depuis la fin de cette réunion. Tu m’as parlé de ton pouvoir sur la discorde que tu avais dû mal à maitriser durant la réunion mais il n’y a pas que cela. Je sais que ce genre de transaction et de contrat sont toujours très délicat à gérer. Je te connais assez pour savoir que tu n’es pas une débutante dans ce domaine pour t’avoir à mes côtés depuis longtemps. Si tu te fais du souci pour cet idiot, tu ne devrais pas ! S’il ne veut pas signer c’est son droit après tout. Je rachète les sociétés en faillites pour sauver des emplois mais quelquefois, les PDG ne veulent pas ouvrir les yeux sur ce problème là car ils sont trop orgueilleux. Néanmoins, je suis persuadée qu’il y a autre chose qui te met dans cet état-là. Tu ne veux pas m’en parler ? »

Je ne la forcerai jamais à discuter et à se confier à moi si elle n’y tenait pas. Valériane était une femme pétillante et têtue surtout quand elle désirait quelque chose. Elle se battait toutes griffes dehors jusqu’à atteindre son but. Là, elle me donnait l’impression d’être prise entre deux feux. Je ne voulais pas l’acculer alors je me reculai d’elle,  m’installant dans mon canapé. Mes yeux ne la quittaient pas un seul instant, essayant de comprendre ce qu’elle me dissimulait.

Valériane était comme une âme sœur.  Nombreuses ont été mes amantes et mes maitresses qui sont passées dans mon lit ou moi dans leurs draps, sauf que je ne me suis jamais attaché à aucune. Elles n’étaient que des corps fascinants à faire gémir, à leur donner du plaisir et à me faire plaisir aussi. Elles le savaient toutes, je ne les leurrai pas sur ce genre de relations qui ne visaient qu’apprendre du bon temps, juste du sexe sans sentiments. La jolie brune aux yeux de biche s’était un jour présenté dans les bureaux de la Stark Entreprise postulant pour le poste d’assistante de direction. Mon ancienne assistante avait préféré démissionner car elle ne supportait plus mes maitresses. Nous avions eu quelques aventures, mais elle désirait plus que je ne pouvais lui offrir. Lorsque Valériane avait poussé la porte de mon bureau, j’avais été subjugué par sa prestance, sa beauté et sa force qu’elle dissimulait derrière des sourires polis. Je l’avais choisi pour ses compétences, mais aussi pour son charme. Nul ne pouvait passer à côté d’elle sans se retourner, sans la détailler, la vouloir, la posséder. J’étais resté son patron un certain temps, ne nous liant que par les affaires professionnel puis amicalement car il serait inutile de dire que je n’étais pas attiré par un tel corps aussi sexy. Néanmoins, ma relation avec mon ancienne assistante m’avait fait réfléchir. Pourtant, Valériane éveillait un désir que j’avais du mal à contrôler au fil des mois. Et un soir j’avais cédé à ses lèvres et à ses courbes féminines.

Aujourd’hui, nous étions complices, amis, patron et employée … et amants sans que cela viennent ombrager notre lien qui nous unissait. Elle était libre d’avoir des hommes dans son lit et moi d’avoir des maitresses. Mais je devais avouer que la belle Asarienne avait une place de choix dans mon cœur. Alors lorsque je la vis nerveuse et inquiète, cela m’interpella. Valériane m’avait toujours montré une force de caractère à toutes épreuves. Fière guerrière qui ne lâchait pas les dossiers qu’elle avait entre les mains, m’épaulant dans ces longues et interminables réunions. Je ne voulais la forcer en rien. Je n’étais pas ainsi avec elle. Jamais. C’était à elle de choisir de me parler, de se confier ou bien de mettre de côté ce qui semblait la ronger depuis la fin de la réunion. Je m’installais dans le divan, mon verre à la main, détaillant son comportement, ses épaules voutées, son visage baissé, ses prunelles dans le vide. Je n’aimais pas la voir ainsi. Elle resta loin de moi comme si cette distance entre nous deux lui donnait un certain répit, mais aussi la force de m’avouer ce qui la tourmentait. Silencieux, je l’écoutais alors lorsqu’elle commença à m’expliquer ce qui n’allait pas. Elle me raconta son enfance. Une partie de son histoire que je ne connaissais pas vraiment. Seule, elle avait dû s’élever et apprendre toute seule surtout dans le contrôle de ses pouvoirs. Des dons que je savais importants chez cette Asarienne, mais là, Valériane mettait le doigt sur sa non-maitrise sur la Discorde, un pouvoir très puissant chez les Asariens au même titre que la télépathie ou la suggestion. Je la suivis des yeux lorsque vint auprès de moi, continuant à suivre son récit avec une grande attention.

Alors tomba la vérité. Elle avait utilisé son pouvoir lors de notre réunion sur cet idiot qui avait encore un doute pour me céder son entreprise. Une société que je voulais racheter pour ne pas voir des centaines de personnes pointer au chômage. Valériane avait employé la Discorde sur cet homme dont elle n’avait pu supporter un tel agissement envers moi. Elle s’excusa de ce qu’elle avait fait, qu’elle en payerait le prix pour les conséquences qu’elle aurait engendrées. Je me rapprochai d’elle, posant mon verre sur la table basse et prenant délicatement ses mains dans les miennes. « Je suis heureux que tu m’es raconté tout cela, Valériane. Tu as toujours été discrète sur ta vie antérieure avant d’entrer à mon service, dans la société. Même à mi- mot, j’ai toujours deviné que ta vie n’avait pas été facile. Je préfère l’honnêteté au mensonge, tu le sais très bien. Je sais aussi que tu as voulu utiliser ton pouvoir pour m’aider. Que pourrai-je alors te dire ?  »

Je passai mon bras sur ses épaules, l’attirant contre moi. Mes lèvres effleurant doucement son front. « Je n’ai pas connu l’ancienne Valériane. Celle que j’ai sous les yeux me va très bien. C’est vrai que je n’utilise jamais mes capacités dans mes affaires professionnelles. C’est comme cela que je peux voir et découvrir la vraie nature des personnes face à moi, sans faux semblants, sans tricheries. Je ne t’en veux pas. S’il ne veut pas signer, qu’il aille au diable ! Il se condamnera lui et ses employés ! Avec ton pouvoir ou pas, cet homme était déjà butté dès son arrivée dans la salle de réunion. Il était méfiant et hargneux. S’il accepte de signer le contrat, tu auras sauvé des salaires. S’il reste sur sa position, il en sera seul responsable. Continue à faire ce travail sur toi-même Val. Tu as raison de dire qu’il ne faut pas user de ses pouvoirs pour tout, à tout bout de champ. »

Mon index glissa sous son menton, lui faisant relever son visage. « Je ne t’en veux pas. Et à chaque fois que tu auras cette envie d’employer la discorde lors d’une réunion, d’une entrevue, je t’incite à sortir de la pièce. Je comprendrais alors pourquoi ce besoin soudain. »

On toqua alors à la porte de mon bureau. Je posai un baiser sur ses lèvres, me redressant aussitôt pour ouvrir. La sécurité avait laissé comme convenu le livreur passer l’entrée de la société et il avait été escorté jusqu’à mon bureau. « Bonsoir Monsieur Stark, voici votre commande. » Il me présenta un petit écran sur lequel je tapais le code de ma carte bancaire pour payer notre repas. Il me souhaita une  bonne fin de soirée et l’agent le raccompagna à la sortie. « Je pense qu’il est temps de diner, non ? La journée a été longue et épuisante pour tout le monde. Tu pourrais penser que je suis un patron qui tyrannise son assistante de direction.  » Je retournai auprès de Val, un offrant un clin d’œil, avec les deux sacs, étalant notre repas sur la table basse.

Valériane était une femme forte derrière cet apparence frêle qui pouvait en déconcerter plus d’un. Elle préférait être discrète et observatrice, mais elle savait quand sortir ses griffes et défendre ce qu’elle croyait juste. Délicate et sexy en diable, j’adorai sa personnalité complexe qui me charmait depuis qu’elle avait poussé la porte de mon bureau pour un emploi dans ma société. Elle avait vécu une enfance difficile et elle avait dû grandir seule loin d’un père que la pluie de feu lui avait enlevé et une mère quasi-inexistante. Sa détermination était remarquable tout comme ses aveux concernant cette mauvaise partie d’elle qui constituait à utiliser ses pouvoirs pour obtenir ce qu’elle désirait. Si je pouvais utiliser mes dons dans certains domaines pour faire plier les autres, je ne les utilisais jamais dans le domaine professionnel. C’était ma fierté et mon égo qui guidaient ma conduite. Pouvoir gagner, engendrer des succès grâce et uniquement à mes talents d’homme d’affaires. Posséder un don qu’on ne contrôlait pas pouvait s’avérer épineux dans certains cas comme pour Valériane. « Très bien, si tu préfères et si tu juges mieux de sortir de la salle de réunion ou du bureau, je te le ferai savoir, en t’envoyant chercher un dossier factice. Beaucoup de pouvoirs s’ancrent à nos émotions, c’est pour cela que tu n’as pas toute ta maitrise avec celui sur la discorde. Il faut savoir bien différencier et compartimenter le pouvoir et ce que tu ressens. C’est beaucoup de travail sur soi-même, ça je te l’avoue, mais tu y arriveras. Je n’ai aucun doute la dessus. »

Le livreur toqua à la porte de mon bureau, accompagné par l’un des gardiens de la sécurité de la tour Stark. Je commençai à avoir très faim et il fallait aussi à Valériane de quoi se changer les idées. J‘avais apprécié sa franchise, et c’était aussi pour cela que je l’avais fait entrer dans ma sphère privée. Peu de personnes y avaient ma confiance. Elle faisait partie de ce groupe très réduit qui constituait mon entourage. Etalant notre repas sur la table basse, j’humais les bonnes odeurs sortantes des petites boites. « Merci, à vous aussi, bon appétit Mademoiselle Dracaris. » Je lui adressai un clin d’œil séducteur tout en  m’attaquant à une première bouchée du bœuf bourguignon que j’avais commandé et comme à son habitude ce restaurant ne me décevait pas. Valériane n’avait pas encore tiré un trait sur cette mauvaise action et elle avait besoin de continuer à parler. Je comprenais parfaitement sa réaction et je n’étais pas fermé à l’idée de continuer à discuter de ce sujet avec elle. « Ne te fustige pas toute seule. Le temps est là pour faire avancer les choses. Tu en es déjà consciente. C’est une très bonne chose pour moi. Je ne te mettrai pas à la porte de ma société. Et si tu as besoin de moi, tu sais où me trouver. N’hésite pas surtout. »

Je la laissai quelques minutes pour récupérer une bonne bouteille de vin de ma cave personnelle qui se trouvait dans mon bureau. Elle ne se voyait pas. Elle avait été conçue comme un meuble apparent qui ressemblait à une petite armoire et qui se mariait très bien avec le reste du décor. Je mettais là des bouteilles de bons crus en cas de repas de dernières minutes avec des clients, un associé ou bien comme ce soir, Valériane. Je débouchai la bouteille de vin rouge, remplissant deux verres dont un que je lui présentai pour trinquer à notre repas. « Aux plaisirs multiples,partagés avec toi ! »

L’heure passa tranquillement et le sourire était revenu sur le visage de Valériane. On échangeait nos plats pour faire gouter à l’autre ce que nous avions commandé. Tout y était excellent jusqu’à ma  crème brûlée et sa chantilly. Adossé contre les coussins du canapé, mon verre de vin dans la main, j’observais avec attention les gestes délicats de ma compagne qui terminait elle aussi son diner.  Buvant une dernière gorgée, je me levai attrapant sa main dans la mienne pour l’attirer vers l’immense baie vitrée qui nous donnait l’impression de dominer toute la citée d’Asaria. Mon torse collé contre son dos, mes bras enlaçant sa taille, je posai mon menton sur son épaule. « Quel décor sublime que de voir les lumières de la cité s’agiter au-dessous de nous. L’immensité de cette mégapole presque aux creux de nos mains. « On peut rester ici, mais sincèrement je ne préfère pas finir ma nuit dans mon bureau. Par contre … » fis-je en la retournant et en la plaquant contre la baie vitrée. « J’ai bien envie de  te raccompagner chez toi. Tu m’invites ? »

Ma bouche céda à l’envie de mordiller la chair tendre de son cou, revenant très lentement jusqu’à son oreille. Mes mains s’étaient glissées de sa taille à ses fesses, que je serrais pour la rendre captive de mon corps.

Si le repas et cette fin de soirée s’étaient avérés agréables. Finir ma nuit seul n’était pas le but que je m’étais fixé. Valériane et moi entretenions une relation à multiples facettes ce qui pouvait en déconcerter plus d’un en nous voyant, tantôt professionnels, tantôt très amicaux l’un envers l’autre ou alors comme maintenant où la séduction était notre maitre mot. La magnifique Asarienne était tout à la fois pour moi : mon assistante personnelle qui m’accompagnait à toutes mes réunions, qui prenait une part active aux dossiers les plus importants et les plus brulants. Elle était mon amie et nous partagions bien des conversations sur nos envies, nos passions et nos nombreux points communs. J’avais fait d’elle depuis de nombreuses années, ma maitresse. Pas ce genre de femmes avec qui je passais la nuit et qui au petit matin j’en oubliais leur prénom. Non, c’était quelque chose de plus fort qui me liait à elle-même si nous étions indépendants dans nos vies et que chacun faisait ce qu’il voulait.

Valériane accepta ma proposition et elle me dévoilait aussi que sa villa était avant tout un nid douillet et qu’elle n’y invitait que peu d’hommes, parfois des esclaves. Mes lèvres s’étirèrent en un sourire surpris. Je ne savais pas très bien comment prendre ses paroles. J’accentuai la prise de mes mains sur ses fesses encore plus pour la plaquer contre mon corps. «  Tu veux me faire croire que tu n’as jamais ou presque invité des hommes chez toi ? Valériane ! Tu es une des plus belles femmes de cette cité et là, tu me dis que peu d’hommes partagent tes draps au petit matin ? Qu’est ce qui te pousse à te renfermer ? C’est ton pouvoir ? Ou alors quelque chose de plus profond et de plus personnel ? »

Etait-ce son passé et son histoire avec ses parents ainsi que le peu de confiance qu’elle avait en elle qui la faisait réagir ainsi avec les hommes et qu’elle ne laissait entrer personne dans son jardin secret ? Je l’embrassai sur le bout du nez. « C’est un honneur pour moi d’être l’un de tes rares amants à franchir la porte de ta demeure. Tu me raconteras tout sur le chemin, si tu le veux bien. La femme de ménage rangera mon bureau demain matin. Elle commence très tôt, avant l’ouverture de la société. »

Je refis un nœud à ma cravate et j’enfilai ma veste tandis qu’elle se préparait de son côté. Je récupérai mon téléphone portable et la carte magnétique de ma voiture. Une fois qu’elle fut prête, nous quittâmes  le siège de la Stark Entreprise. L’ascenseur nous avait menés jusqu’au sous-sol, dans le parking privé qui était destiné au PDG et à tout mon personnel. J’ouvris la portière de ma Ferrari, dernier modèle en vogue. Ma compagne y prit place et attacha sa ceinture. Je m’installai au volant et je démarrai le moteur  sans attendre, roulant au pas jusqu’à la sortie du bâtiment. A l’extérieur, les rues et boulevards étaient vides. Peu de circulation à cette heure tardive de la nuit. J’enclenchai alors les vitesses les unes après les autres sur l’avenue en ligne droite qui reliait le dôme principal à celui du dôme résidentiel.  La vitesse était une sensation grisante surtout que je n’avais pas fermé la capote au-dessus de nos têtes et que nous pouvions sentir l’air s’engouffrer dans nos cheveux. «  Ça va ?  Tu me le dis si la vitesse te gêne. »

Beaucoup de femmes n’aimaient pas cette démonstration hautement masculine à faire ronronner et pousser à fond un moteur. Valériane paraissait apprécier cette petite poussée d’adrénaline. La passerelle s’annonça au loin et je dus descendre le rapport petit à petit.  L’autre dôme se découpait devant nous et nous serions très bientôt chez elle. Je n’avais pas oublié qu’elle devait me raconter cette petite anecdote concernant les hommes et leur présence dans son sanctuaire privé. « Alors Valériane, c’est quoi ce secret, ce choix qui t’interdit de donner aux hommes la chance de fouler dans ton antre ? »

Je pris la descente en direction de la partie résidentielle qui comportait les villas privées tout en écoutant les explications qu’elle voulait bien me confier. Je connaissais l’adresse de Valériane pour l’avoir déposée moi-même plusieurs fois quand elle avait un souci majeur avec sa voiture ou bien pour l’avoir fait raccompagnée par mon chauffeur. Le quartier  était calme et j’entrepris de respecter le sommeil de ses résidents jusqu’à m’arrêter totalement devant un portail qui donnait sur un jardin et au bout de celui-ci, une belle villa. « La princesse est arrivée ! »  

Je descendis le premier pour l’aider à faire de même, présentant ma main. De mon autre main, libre, je glissai mes doigts à sa nuque pour l’embrasser et mêler mes lèvres aux siennes tout en caressant et en goutant sa langue. «  Je suis votre humble invité Mademoiselle Dracaris. Faites-moi découvrir  votre nid douillet. »