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 (Terminé) Des soins oui, mais encore ?

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MessageSujet: (Terminé) Des soins oui, mais encore ?   (Terminé) Des soins oui, mais encore ? EmptyLun 8 Sep - 19:18

C'était la troisième fois cette semaine-ci que je me rendais au dispensaire. Cela commençait à faire beaucoup même si j'avais cessé de compter les jours depuis un bon moment déjà. Peu importait, que ce soit ici ou au bloc central, j'adorais mon boulot par-dessus tout, je me tuerais à petit feu à la tâche si je ne me retenais pas un minimum. Mais quels sacrifices ne feraient-on pas pour sauver quelques vies supplémentaires non ? Certes, je n'étais pas médecin et je ne le serai jamais non plus mais était-ce vraiment le plus important ? Chaque fois qu'une âme était tirée des prémices de la mort, c'était une immense victoire pour nous et peu importait le rend que nous occupions dès lors. Enfin mon avis était quelque peu subjectif. Était-ce si bien que ça de guérir quelqu'un vu ce qui l'attendait dehors ? Depuis des décennies, nous étions régis par l'injustice et la corruption. Sûr qu'en tant qu'Asarien pur, je n'étais pas le plus à plaindre de cette société décadente, le problème étant que mon âme de Pacificateur se révélait plus virulente chaque jour qui passait. Des humains ici, dans ce dispensaire, j'en soignais des dizaines par jour voire plus en période de crise, j'étais heureux d'apaiser leurs souffrances mais d'un autre côté je les condamnais à demeurer dans leur misère un peu plus longtemps. Quoi qu'il en soit, j'étais avant tout là pour soigner, pas pour juger quoi que ce soit d'un système bancal où régnait la guerre civile sur tous les fronts. Mon travail de pacificateur me prenait bien assez de temps comme cela, alors inutile que je mélange les deux activités. Le dispensaire d'abord, je verrais ensuite quel genre d'activité nocturne me révélerait ma seconde fonction une nouvelle fois.

Dans le minuscule local qui me faisait aussi bien office de bureau, de vestiaire, que de salle de soins, je commençais à le changer pour enfiler ma tenue blanche habituelle propre et entièrement désinfectée. J'étais extrêmement rigoureux concernant l'hygiène, en même temps c'était parfaitement logique pour un infirmier. Déjà un pile de document administratif s'accumulait devant moi, je n'avais guère le temps de m'en occuper et bien sûr je haïssais considérablement toute cette paperasse. Plusieurs fois d'ailleurs, j'avais renversé cette damné pile et combien de fois j'avais du ramasser les bouts de dossiers appartement à tel ou tel patient, me demandant à quoi tout ça servait j'avais bonne mémoire. Au moment, tout ça constituait de bonnes preuves, les gens qui venaient ici pour les trois quarts dans un état déplorable, personne ne voulait les soigner, encore moins les fiers petits médecins de l'hôpital central. J'aurais pu en inculper plus d'un avec ces dossiers, mauvais traitements, refus de prise en charge, non assistance à personne en danger bref une belle panoplie que je conservais soigneusement pour le versant plus secret de ma seconde vie chez les Pacificateurs.

D'un geste machinal, j'attrapais la feuille de transmissions que le personnel soignant se partageait ici à toutes heures de la journée. Après l'avoir épluchée soigneusement, je commençai mon tour au travers de la frêle structure hélas bien de trop petite pour accueillir tous ses gens. Ce qui servait de salle d'attente était bondée alors que nous étions en début de soirée, j'avais intérêt à accélérer un peu la donne sans bâcler mon travail pour autant. Il fallait au moins que les personnes attendant à l'extérieur puissent rentrer pour se protéger du froid mordant de certains crépuscules comme c'était le cas ce soir. Je consultais la liste pour appeler la personne suivante, ne pouvant réfréner un sourire en lisant son nom, voila bien quelqu'un qui me ressemblait en terme de fougue et de caractère, quoi que ce côté un peu casse-cou pourrait engendrer quelques problèmes bien plus graves un jour que de banales contusions et blessures. Je traversai le couloir d'un pas aussi hâtif que volontaire, en profitant pour faire entrer quelques patients restés à l'extérieur dans le hall d'attente, refermant les portes glacées à l'occasion. Je les invitais également à s'assoir, quand c'était moi l'infirmier de garde, il était hors de question que ces gens soient traités comme du bétail. Beaucoup d'entre toussaient et semblaient brûlant de fièvre, des milliers d'infections trainaient dans le coin, mon métabolisme d'Asarien me rendait moins sensible à ce phénomène vicieux. Quant aux autres humains, je laissais des masques à disposition  non pas par ségrégation mais pour les protéger à minima, j'avais toujours été dans cette optique là d'ailleurs. Il y avait suffisamment de conflits dans ce monde pour qu'en plus les microbes s'y rajoutent. Je m'avançai dans le milieu du hall pour appeler la patiente suivante :

" – Mademoiselle Hunt ? Alors ce sera au bout du couloir sur votre gauche."

La jeune femme devait connaître à force l'emplacement de mon bureau, enfin je disais parce que ce n'était pas la première fois que la soignais ici dans ces locaux, pour multiples blessures, plaies ou encore contusions. Rien de bien grave pour le moment mais il fallait quand même faire attention quoi que pour faire la morale, faut dire ce qui est je ne suis franchement pas doué même si ça fait parti de mes missions en général.

"- Raven ? Mais qu'est-ce que tu as fait cette fois ? Tu vas connaître mon bureau par cœur à force. Tu t'es encore battue c'est ça ?"

En terme de bagarres j'avais franchement rien à dire car c'était très souvent voire systématiquement que je me trouvais en plein cœur d'un conflit physique et mouvementé, je n'avais aucune excuse, j'étais vraiment incorrigible de ce côté là.  Je n'étais pourtant pas violent mais j'avais cette manie de tomber à chaque fois dans de gros ennuis, c'était dans ma nature de chercher les problèmes et par conséquent de les trouver.

"- Bref... Je peux me taire moi. Allez fais-moi voir ça, ce n'est pas joli joli hein..."
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Raven Hunt
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MessageSujet: Re: (Terminé) Des soins oui, mais encore ?   (Terminé) Des soins oui, mais encore ? EmptyJeu 11 Sep - 10:24

Les mains dans les poches de mon blouson, je me faufilai entre les ombres des ruelles. La nuit était tombée depuis un petit moment déjà, et ce soir, je n’avais  aucun contact à attendre, ni de marché à échanger contre des informations ou pour des pièces pour mes ordinateurs. J’errai dans les bidonvilles qui étaient autrefois ma maison avant que toute ma vie ne soit chamboulée en un claquement de doigts et que je devienne une Insoumise.  Nous sommes tous pareils eux et moi, à savoir tous les membres de la communauté souterraine : nous avons eu un jour une autre vie, et surtout nous vivions dans la cité ou dans les terres sauvages. Même si Asaria était protégée par d’immenses dômes de verre pour permettre aux Asariens de survivre contre les rayons du soleil qui leurs étaient mortels, c’était tout de même bon de pouvoir apercevoir la lumière alors que dans non limbes tout y était froid et humide. Je ne suis pas du genre à m’apitoyer sur moi ou à geindre pour un oui ou pour un non. On m’a donnée une seconde chance, et j’en suis reconnaissante même si je sais que Logan ne voyait pas mon arrivée avec un aussi bon œil qu’aujourd’hui.  Je me suis faite une place : je suis une hackeuse et dans mon domaine je suis un vrai petit génie, et je ne m’envoie pas des fleurs pour autant, ne vous en faites pas ! J’ai un caractère merdique, je ne peux le cacher parce que c’est aussi ma force, celle qui m’a empêchée plusieurs fous de hurler contre cette société, de sombrer dans la folie et la dépression. Je suis toute frêle de silhouette mais j’ai un corps qui s’est développé à force de courir pour échapper aux Miliciens. J’ai de la force et du muscle, petite de taille et je peux être un moulin à paroles quand je suis nerveuse ou bien quand le sujet de la conversation devient intéressant. Peu de personne me connaisse et je me demande si quelqu’un à part Joshua, celui qui m’a aidée à intégrer le groupe, me connait véritablement. Ce qui est bien chez les Insoumis, c’est qu’on peut vivre en clan sans devoir faire amis-amis avec les uns et les autres. Pourtant, il y a une sorte de solidarité qui nous pousse à aider les nôtres. Ça m’arrange…parfois… Pas tout le temps.

Ces rues sont sombres et pauvres, tel est le destin que nous a imposé le gouvernement. Ces monstres ! Ho non, ne vous en faites pas ! Il y a des Asariens sympas et je ne juge pas tout le monde de la même façon. Mais les Anciens au pouvoir sont des ordures ! A quelques pas de là, il y a un bar, un de ces bars que l’on retrouve un peu partout ici, miteux, et où la basse populace se retrouve. Siroter un verre, discuter avec le serveur et retourner dans les souterrains comme la souris blonde que je suis. Ouais, j’ai oublié de vous dire que j’étais blonde donc que je ne passe pas inaperçue avec ma chevelure dorée qui cascade sauvage, sur mes épaules. Perdue dans mes réflexions, c’est le bruit aigu d’un klaxon puis des voix qui proviennent non loin de moi qui me remettent pied dans l’instant présent. Muée d’un instinct de survie, je me plaque contre le mur, à l’abri, me fondant dans les ombres. Un fourgon vient de s’arrêter en plein milieu de la rue. Des soldats quadrillent le périmètre et s’enfoncent dans les allées. Le bar où je comptais me prélasser un moment est assiégé. J’aperçois des Miliciens qui entrent et les cris de stupeur des clients.

Mon cœur bat la chamade, ma gorge me fait mal tant elle est devenue sèche. Il faut que je bouge de là. Des vieux immeubles sont pris d’assauts. On fait sortir des familles à l’extérieur. Et ces hommes armés, les chiens du gouvernement, ne cessent de répéter :

- Où sont-ils ? Qui cachent les traitres ?!! Vous payerez tous si vous tentez de les protéger !! S’il faut tuer tout le monde pour qu’ils se montrent, nous n’hésiterons pas !!!

Les Miliciens font mettre les hommes, les femmes, les enfants, les vieillards à genoux sur le bitume froid, les mains derrière la nuque. Mes poings se crispent malgré-moi. Ma peur vient d’être balayée par cette rage au ventre qui  m’enveloppe comme une sorte de chaleur profonde. Je hais ces soldats car je sais qu’il y a aussi des humains parmi eux. Des humains qui croient que les Asariens sont des Dieux et qu’ils auront une meilleure vie auprès d’eux. Quel cauchemar !! Je dois bouger … BOUGER ! Je glisse contre la façade, pas après pas. Les Soldats se sont dispersés partout dans le quartier. Les barrages prennent formes. Ma seule solution, c’est de rejoindre une bouche d’égout. Sous terre, je serai en sécurité. Sur mon terrain.  Je commence à faire le tour du bâtiment pour me retrouver près de la sortie arrière du bar qui était mon objectif de ce soir. Un claquement métallique  familier d’une arme que l’on charge me fait sursauter. Je me fige mais je ne distingue personne. Des bruits de pas s’approchent de plus en plus, puis c’est une silhouette et une seconde qui se dresse devant moi, à quelques mètres. Deux soldats.

- Sors de là ! Tu ne peux pas te cacher bien loin …

Les Asariens ont tous le don de voir dans la nuit. Et je ne peux me défiler. Je sors de ma cachette, les mains levées devant moi. Le vieux lampadaire éclaire mon visage et mes longs cheveux blonds.

- Ce n’est pas moi que vous cherchez. Je me suis juste mise à l’abri.

- je m’en fous ! On ne se cache pas lorsque la Milice arrive. Tu vas aller faire un tour  dans une cellule et pourquoi ne pas amuser les gardes pour la nuit.

- Va chier!!

Devant la surprise des deux hommes, cela me donne les quelques secondes nécessaire à me retourner et à filer à toute allure vers la ruelle. Les tirs de laser se reflètent contre les parois, m’effleurent le bras et la cuisse sans parvenir à me blesser. Je sais qu’au bout de cette ruelle et sur ma droite, se dresse le dispensaire. Reste à m’y rendre mais aussi à ne pas me faire prendre. Je ne peux pas leur indiquer ma direction, les soldats me retrouveraient. Je suis donc obligée de faire tout un détour pour les semer. Je me mords la lèvre pour endiguer la douleur à ma cuisse car plus je cours, plus le sang perle sur ma jambe que je sens sur mon jean. Si je connais parfaitement les souterrains, je connais aussi les bidonvilles puisque j’y suis née. Je me faufile au bout d’un moment derrière un gros container à poubelle. Je dois à tout prix semer les Miliciens avant de pouvoir me rendre en toute sécurité au dispensaire. Je vois leurs silhouettes à quelques mètres de moi et leur radio retentit dans leur micro. Ils doivent retourner à leur voiture. Je suis sauvée par la chance pour une fois. Ils font demi-tour, pestant à leur ordre et moi, j’en profite pour continuer mon chemin, titubant dans les ombres.

Je pousse enfin les portes du dispensaire et comme à chaque fois, la salle principale où se trouvent les lits et les box pour soigner les humains, est pleine. Je commence à en avoir l’habitude de cet endroit. Je traine la jambe, plaquant ma paume sur la blessure. La fièvre commence à me donner des frissons et l’adrénaline retombe doucement me laissant épuisée. Il y a une file d’attente et je me cale contre le mur pour ne pas sombrer. Soudain, une voix familière prononce mon nom et je redresse apercevant l’infirmier qui m’a déjà soignée. Sans un mot, je me dirige vers son bureau. Pas besoin de me dire où il se situe, je connais cet endroit par cœur. Je n’attends même pas son invitation que déjà je me laisse tomber sur la chaise. Ma vision commence à devenir de plus en plus floue. Je dois avoir l’air d’un cadavre ambulant.

- Nan pas battue … Traquée et poursuivie par les soldats. Je les ai semés mais ils m’ont tirée dessus. Tu peux faire quelque chose pour ça … et pour la fièvre. J’ai l’impression d’être brulante …

Je retire ma main ensanglantée de ma cuisse et je me déleste de mon blouson tout en essayant de juguler ma douleur pour voir ma seconde blessure au bras.
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MessageSujet: Re: (Terminé) Des soins oui, mais encore ?   (Terminé) Des soins oui, mais encore ? EmptyDim 14 Sep - 18:10


La jeune femme avait l’air épuisée, à bout de force, il était grand temps que je m’en occupe car elle venait sûrement d’échapper au pire. Ces miliciens n’avaient aucun scrupule, je connaissais leur mode opératoire à force, ils ne valaient pas mieux que ces abrutis auxquels je m’étais confrontés au bar l’autre soir. La vie d’un non-Asaria dans ce monde était semée d’embûches, il leur fallait affronter mille-et-un dangers pour tenter d’assurer leur survie, encore un argument de taille qui avait fait que j’avais fini par rejoindre les Pacificateurs. Je n’étais qu’une âme parmi tant d’autres mais toute l’aide que je pouvais fournir, je la mettais à disposition de cette cause certes utopique.

Par réflexe, j’apposai ma main contre le front de ma patiente, constatant effectivement que la fièvre agissait déjà en tant que bouclier protecteur de son organisme. Blessure infectée ? Je ne posais plus la question à présent, je n’avais guère de minutes à perdre. Je commençai dans un premier temps par lui retirer son jeans sans arrière pensée bien sûr, j’avais vraiment autre chose à faire que de laisser des pulsions primaires me dominer au travers de ce genre d’instant. Je rapprochai le chariot contenant tout mon matériel médical, commençant par lui faire un garrot, elle avait déjà perdu que trop de sang, il fallait que je stoppe l’écoulement immédiatement. Chose faite, je désinfectai la plaie à la Bétadine en prenant le temps nécessaire. J’avais, certes, énormément de monde derrière les portes ce soir mais je n’avais aucunement le droit de bâcler mon travail sur des gestes aussi simples et répétitifs que ceux là. Inutile de demander un avis médical plus haut-placé qui risquait d’envenimer les choses, Raven restait une humaine, inutile de se voiler la face, je savais très bien ce que mes supérieurs pensaient de mon travail ici : inutile, dérisoire, perte de temps et surtout pas le moindre intérêt pécunier. Bref, c’était tellement écoeurant…. Mais c’était ce qui me poussait à continuer à côtoyer ce dispensaire justement avec toujours un peu plus de fougue d’ailleurs.
 
« - Ça devrait aller pour cette fois mais soit prudente à l’avenir. Ils te recherchent toujours ? Tu n’as qu’à rester ici pour le moment, tu es sous ma responsabilité et tu n’as rien à craindre. »
 
La loi était pourtant claire, ce dispensaire était autant un lieu de soins que d’asile pourtant je n’étais pas un idiot non plus, je savais très bien que ces foutus soldats étaient bien au-dessus des lois, ils n’en avaient que faire tant qu’ils pouvaient torturer leur bouc émissaire d’un soir. Sauf que pénétrer ici dans mon établissement sans avoir d’autorisation pouvait leur entraîner de sérieux problèmes. Bref, j’espérais dans le fond, qu’ils n’aient pas à franchir ces portes car, tout seul de garde, je ne leur tiendrais pas tête bien longtemps hélas.

Lorsque j’eus fini de désinfecter la plaie dans sa totalité, je la laissais respirer pendant quelques minutes puis je la recouvrais d’un bandage pas trop serré pour qu’elle puisse continuer de cicatriser sans étouffer non plus la zone brûlée par le tir qu’elle avait reçu.
 
« - La blessure était moins profonde que je l’aurais cru. Ne t’en fais pas dans moins d’une semaine tu auras retrouvé toutes tes capacités. » Ajoutai-je en esquissant un bref sourire. Pour elle j’étais confiant, je savais qu’elle se remettrait facilement. Elle avait eu beaucoup de chance, ça aurait pu très mal finir sauf que je n’avais guère de leçons de morale à lui donner. Je l’ai déjà dit tout à l’heure, moi aussi je suis un sacré bagarreur et je me retrouve plus souvent blessé que je le devrais, avec toujours un minimum de chance bien sûr, je serais mort depuis longtemps dans le cas contraire.

« - Pas d’imprudence au début hein. De toute façon, je te déconseille de prendre appui sur cette jambe là.  Comment comptes-tu rentrer au fait ? J’aurais bien une paire de béquilles qui traine mais bon. »
 
Pas sûr que ma jeune patiente était en mesure de supporter des béquilles bien longtemps mais je n’avais pas d’autre choix que de lui imposer au moins pour les trois jours à venir. Quant  sa blessure au bras, je lui réservai le même traitement de faveur, une simple brûlure sans infection cette fois, une bonne dose de pommade et on en parlerait plus.
 
« - Pense bien à laisser respirer tout ça surtout. Je n’ai pas le droit de te donner un traitement mais ces quelques médicaments ne te feront pas mal, ça fera chuter la fièvre et tout en te préservant des infections. »
 
J’en avais terminé pour la partie soins, il me fallait à présent tout saisir dans le dossier patient à l’écran de mon ordinateur. Ce n’était pas la partie la plus intéressante, certes, mais elle était essentielle. Mon compte-rendu et ma fiche d’intervention faite, il ne me restait plus qu’à archiver tout ça dans l’armoire du fond où je récupérais la paire de béquilles par la même occasion.
 
« - Bon promis ça ne durera pas longtemps mais si tu tiens à ne pas boiter pour le restant de tes jours, je te conseille de les prendre. Puis non de toute manière ce n’est pas négociable, je serai intransigeant. » Répliquai-je d’un ton amusé, on voyait bien que ce n’était pas moi qui devait marcher avec ces choses. Maintes fois ça m’était pourtant arrivé dans le passé pourtant, oui j’étais un sacré casse-cou, je le suis toujours d’ailleurs.
 
« - Je pense avoir terminé. Il fallait autre chose ? Je n’ai rien vu d’autre à l’examen clinique. Des douleurs quelques part ? Une gêne ? Des vertiges ou des frissons ? »
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Raven Hunt
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MessageSujet: Re: (Terminé) Des soins oui, mais encore ?   (Terminé) Des soins oui, mais encore ? EmptyDim 21 Sep - 17:36

Pas besoin de me faire prier quand j’entends mon nom, reconnaissant rapidement le visage familier de l’infirmier qui me fait face à quelques pas de moi. Comme un automate, je me redresse du banc et je file en direction de son bureau en titubant. Je ne sais même pas ce qu’il me dit, j’ai mal à la tête, un brouhaha terrible qui résonne dans mes tempes. Ma vision est floue et je me sens brulante. Certainement la fièvre. Une fois à l’intérieur de la pièce, je me laisse retomber sur la chaise. Je suis épuisée, fatiguée. Je ne suis pas vraiment en sécurité parce qu’à tout moment les Miliciens peuvent débarquer au dispensaire, en fouiller chaque recoin. Je sais que je n’ai plus la force de faire un pas de plus cette nuit et de fuir encore et encore. La main fraiche de Sébastian  qu’il pose sur mon front contraste irrémédiablement avec ma peau chaude. Avec son aide, je retire mon jean et sincèrement j’avais autre chose à penser que de me retrouver en petite tenue devant lui. Ma cuisse est dans un état que j’ai dû mal à décrire. La plaie est assez profonde et le sang coule le long de ma jambe. Je m’affale contre le dossier de la chaise et je suis bien incapable de résumer ce qui se passe par la suite. L’infirmier s’affaire à désinfecter ma blessure et à la soigner mais je ne vois plus rien. Les yeux fermés, la tête en arrière, je me demande comment je fais pour rester en équilibre et de pas vaciller. Le calme et sa tranquillité dans ses gestes me donnent la force nécessaire de ne pas sombrer dans un long sommeil. Je me repose suivant le cheminement de son soin sur ma cuisse. A sa question, je relève enfin la tête et j’ouvre lentement mes prunelles.

- Oui … Je me racle la gorge, j’ai la bouche pâteuse et sèche … Certainement, bien qu’ils ont d’autres priorités que de chasser une humaine déjà blessée. Il faut que je sorte d’ici, je vais mettre en danger le personnel, les patients et toi.

Sébastian termine son bandage. Je sais que je suis entre de bonnes mains et que ma plaie ne s’infectera pas. Une moue désagréable se dessine sur mes lèvres à l’écoute de sa conclusion.

- Une semaine ? Je n’ai pas une semaine devant moi … Et puis, je ne sais pas rester tranquille au pieu durant tout ce temps …

Moi ? Rester tranquille et bien sagement au fond du lit sans bouger, juste me reposer ? Nan ! IMPOSSIBLE ! Ou alors il va falloir m’attacher ! Je suis une vraie pile électrique et je suis bien incapable de ne rien faire. J’aime mes activités et j’aime partir dans les terres sauvages. J’ai de la chance d’être humaine et de ne pas craindre le soleil comme certains Insoumis Asariens. J’écarquille les yeux bien en grand quand il me demande comment je vais rentrer … Ok, procédons dans le bon ordre : l’infirmier ne sait pas que je suis une Insoumise. Que penserait-il de moi ? Comment réagirait-il ? Le dispensaire est ouvert à toutes les âmes errantes et en peine mais moi, je suis en marge de la société … Deuxièmement, je ne peux pas me permettre de l’emmener dans les galeries souterraines jusqu’au repère de la communauté, je me ferai taper sur les doigts par Logan et Adam. Je vois déjà leurs regards sur moi et la morale qu’ils vont me sortir. Mais j’ai une idée de génie qui me vient alors à l’esprit !

- Je veux bien des béquilles. Je dois rentrer dans les terres sauvages et c’est trop loin pour moi maintenant avec cette blessure. Tu ne saurais pas où je peux loger pour cette nuit ? Je partirai dès le début du matin quand les soldats cesseront de pourchasser leurs gibiers humains.

Il s’attaque alors à mon bras, retirant mon blouson et relevant la manche de mon sweat pour qu’il puisse avoir accès à mon autre blessure. Elle est moins importante que la première et une pommade suffit à calmer le picotement désagréable. A ses recommandations, je lui offre un petit sourire coquin  tout en glissant dans ma poche les antalgiques. Je vais en avoir besoin :

- Moui Monsieur, promis, je ferai attention à mes bandages et à laisser à l’air mes plaies.

Je me remets mes vêtements difficilement. Comme il me l’a précisé, j’ai beaucoup de mal à me servir de ma jambe. Je l’observe à la dérober tandis qu’il tapote sur son clavier d’ordinateur certainement pour un compte rendu sur ma petite personne. Je me mordille la lèvre tentant d’endiguer la question qui tente de sortir. Il revient vers moi en me présentant les fameuses béquilles que je regarde d’un air presque dégouté mais je suis obligée de toute façon de m’en servir.

- T’inquiète pas, tu n’as pas besoin de négocier, je suis incapable de tenir droite sur cette jambe. Mais dès que je pourrai, je te les rendrai. Au fait, une question … C’est bien une fiche d’alerte que tu fais. Est-ce que mon nom apparait sur ton compte-rendu ? Je ne suis pas naïve, ces informations arrivent dans les bureaux du gouvernement… n’est-ce pas ?

Je ne suis pas en colère, je veux juste être mis au courant. Je ne suis pas recherchée, je n’ai commis aucun meurtre ou délit important mais on ne sait jamais, je me méfie des Anciens.

- Non aucune gêne. J'ai la tête qui tourne mais je suppose que c'est normal … mais j’ai une question à te poser qui n’a rien à voir avec ton boulot de soignant. J’ai une manie de me fourrer toujours dans des situations merdiques … Je suis nulle à me défendre. Je suis plus à l’aise avec un ordinateur et des logiciels. Tu ne connaitrais pas quelqu’un qui donnerait des  cours de self-défense ?

J’ai beau réfléchir mais chez les Insoumis, on est plutôt genre trafiquants d’armes, drogues et tout ce qui est illicite. Je me vois mal demander à Adam de m’apprendre à me battre …
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MessageSujet: Re: (Terminé) Des soins oui, mais encore ?   (Terminé) Des soins oui, mais encore ? EmptyJeu 25 Sep - 18:53

Semblable à elle-même cette jeune femme, une vraie boule d'énergie ambulante, un tempérament de feu, on se ressemblait énormément là-dessus n'empêche. Avec deux caractères forts dans la même pièce, cela pouvait faire un mélange détonnant, je n'allais pas dire le contraire. Hors de question que je la lâche en pleine nature cependant sans un minimum de soins, une vilaine plaie même qui n'était pas grave dans le fond pouvait l'handicaper à vie si elle n'était pas soignée efficacement. Non non je n'allais pas laisser le stress monter et m'envahir du fait d'une foule oppressante dans ce dispensaire, Raven avait le droit aux soins comme tout autre être humain d'ailleurs qu'elle que soit sa race, son origine, ou même le camp qu'il avait choisi. Le mélange social j'en avais franchement que faire, plus encore dès que je me retrouvais dans ce petit bureau pas très fonctionnel pour m'occuper de mes patients certes, mais tellement mieux que rien. Ce dispensaire avait été un sacré progrès il y avait quelques temps, j'espérai bien que l'on poursuivrait les efforts de ce côté là, c'était un besoin vital. Peu d'Asariens étaient pourtant prédisposés à faire de l'humanitaire mais le peu qu'on était se donnait vraiment les moyens pour y parvenir, un maigre pas vers un monde meilleur mais il fallait garder espoir car le perdre nous condamnerait tous.

"- Détends-toi personne n'aura l'audace de venir jusqu'ici c'est un lieu d'asile et quiconque essaiera se prendra un sacré coup aux fesses."


J'exprimai un petit rire en absorbant ses paroles, mon intuition venait de voir juste, Raven n'était pas du genre à rester inactive bien longtemps. Quoi de plus normal étant donné qu'on se ressemblait beaucoup là-dessus ? J'étais le parfait exemple d'un homme ne pouvant pas rester inactif plus de quelques minutes seulement. Pourquoi je n'en savais rien, c'était inné ou acquis par le temps je n'en savais rien mais je me réservais une vie calme le jour où mon corps ne me le permettrait plus. Enfin c'était une étrange vision car un Pacificateur passait rarement la trentaine, peut –être pour ça aussi que j'avais envie de dévorer la vie à pleines dents aussi, je me sentais condamner d'une certaine manière.

"- Je viens juste de commencer à prendre mon service, ça veut dire que je vais terminer tard dans la nuit. Je peux te trouver un endroit dans le dispensaire pour que tu puisses te reposer ou alors si tu as assez de courage rentrer avec moi, en tout bien tout honneur bien sûr !"

Autant que je clarifie de suite la situation, un homme invitant une femme à dormir chez lui ça portait toujours à confusion non ? Bref, ce fut donc avec un petit sourire en coin que je me dirigeai vers le fond de la pièce pour m'assoir devant mon écran d'un geste machinal, avec tout l'administratif donc avait désormais la charge les infirmiers, c'était presque devenu instinctif chez moi, pourtant ce n'était pas vraiment ce que je préférais, il en était pourtant ainsi pour chaque métier avec des tâches plus ou moins rébarbatives voire chiantes. Je plissai les yeux afin de me concentrer un minimum, ces écrans me donnaient franchement un mal de crâne pas possible, c'était peut-être psychologique ou de l'antipathie pure et dure avec la machine j'en avais aucune idée. Après deux ou trois bugs sur l'ordinateur que j'aurais volontiers passé par la fenêtre d'ailleurs tellement il m'irritait, je parvins à achever ce compte-rendu.

"- Il y a effectivement ton nom là-dessus en première ligne, ta date de naissance et normalement un numéro de téléphone que je ne te demanderai pas si ça te gêne. Concernant le reste, t'as pas vraiment pas à t'en faire, je suis tenu au secret médical. Aucune information ne sortira d'ici et je ne vois pas en quoi ça regarde le Gouvernement franchement, ils ne savent pas qui tu es, de même pour moi et tant mieux."

Pourtant notre Gouvernement aussi sournois qu'il était d'ailleurs s'intéressait pourtant de très près aux Pacificateurs, aux gens comme moi, mon métier me servait de couverture, personne ne devait avoir connaissance de ma double-vie mis à part mes plus proches amis et encore... Seuls deux Pacificateurs connaissaient ma véritable identité et plus cela durerait et mieux ce serait pour notre cause. Nous n'étions déjà pas nombreux alors nous ne devions pas mourir bêtement, la cause que nous défendions était trop importante, aucun sacrifice inutile aurait été toléré au sein de ce groupe d'idéalistes que nous étions.

Alors que je commençais à me lever de ma chaise branlante, je levai un sourcil intrigué en percevant cette seconde interrogation. Apprendre à se battre hein ? Avait-elle eu vent que je pratiquai les arts martiaux depuis de nombreuses années ? J'avais quelques vieilles coupes chez moi c'était sûr, j'avais fait parti de l'élite mais c'était autrefois ça, c'était plus à titre de loisirs que de compétitions désormais. Pourtant je n'allais pas lui refuser ce genre de service non plus, j'avais appris les bases du self-défense à plusieurs personnes  et j'appréciais ce rôle. C'était une forme d'aide à autrui, les fondements, les prémices du Pacificateur que j'avais fini par devenir avec le temps. Puis il fallait bien commencer par quelque chose non ? Pourtant où j'aurais pu apporter mon soutien, je l'aurais fait sans aucune retenue.

"- Je t'apprendrai si tu veux, j'ai de bonnes notions en karaté." Lui répondis-je simplement après avoir imprimé sa fiche et classé dans l'armoire juste derrière moi, sûr que ce document confidentiel ne sortirait jamais d'ici, elle pouvait avoir confiance en moi.

"- C'est un sport assez difficile, contraignant voire décourageant parfois mais si tu t'accroches et que tu m'écoutes tu devrais faire mordre la poussière à plus d'un de tes adversaires. Alors, ça te tente ?"

J'aimais réellement porter assistance aux autres, sûrement mon côté altruiste qui me dictait ma conduite. Puis si j'avais des connaissances autant les partager, le danger étant qu'elle se retourne contre moi au final mais je ne croyais guère en cette hypothèse. Il n'y avait aucun mal à transmettre deux ou trois tactiques de défense ancestrales, pour les techniques d'attaques ça attendrait un petit peu.

"- Peut-être que tu m'apprendras à dompter ce foutu ordinateur un jour en retour." Lui suggérais-je en désignant d'un bref signe de tête l'antiquité trônant au fond de mon bureau mais ça c'était vraiment une autre histoire...
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Raven Hunt
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MessageSujet: Re: (Terminé) Des soins oui, mais encore ?   (Terminé) Des soins oui, mais encore ? EmptyLun 13 Oct - 11:44

Un lieu d’asile ? Personne ne viendrait ici me chercher ? C’était presque utopique de la part de cet infirmier. Franchement, est-ce que les Miliciens allaient se soucier de quoi que ce soit s’ils avaient besoin de fouiller chaque pièce de ce bâtiment ? Non, pas vraiment. Et puis Sébastian se mettrait dans une merde pas possible à vouloir se dresser devant les soldats. Je secouai ma tête devant ses mots pour tenter de lui prouver qu’il avait tort sur ce coup-là :

- T’sais, certaines personnes sont au-dessus des lois surtout quand ces mêmes personnes sont des ministres et qu’ils donnent leurs ordres aux soldats. Ton lieu d’asile ne fait plus le poids face à eux car ce sont eux qui représentent la loi et la cité. Ils font ce qu’ils veulent surtout si c’est pour mettre la main sur des traitres.

Je me rhabillai et pris soin de faire connaissance avec les béquilles. Je ne les garderai que quelques jours, jusqu’à ce que je puisse m’appuyer sur ma jambe sans douleurs. Si j’avais encore la tête qui tournait à cause de la fièvre qui s’estompait et de la fatigue, je savais que je ne pourrai pas m’aventurer cette nuit dans les galeries souterraines pour rejoindre les Abysses et mon clan. Je ne pouvais pas non plus avouer à l’infirmier qui j’étais et où je logeais vraiment. Il y avait certaines informations que je devais garder pour moi, même si l’infirmier me paraissait quelqu’un d’honnête. Mais ce secret, celui d’être une Insoumise, n’était pas que de mon fait. Cela visait tout mon groupe et le code des Insoumis était de se taire face à des étrangers. Il me fallait donc un endroit pour dormir ce soir, le temps de reprendre des forces. Sa proposition de rentrer avec lui me fit rire malgré la douleur.

- Ouais, alors, je vais opter pour un endroit dans le dispensaire en attendant que tu termines ton boulot. Et au vue de la foule qui attend de l’autre côté, tu en as encore pour un long moment. Après, je veux bien que tu me réveilles, si je me suis assoupie et rentrer avec toi. Je n’ai pas l’envie de me retrouver avec une arme pointée sur ma tempe en ouvrant les yeux.

Mieux vaut prévenir que guérir. Je terminai  de me vêtir tout en suivant du regard le déplacement de l’infirmier jusqu’à son bureau. Et là soudainement, j’eu comme une bouffée d’angoisse qui se mit à couler dans mes veines. Je m’approchai de lui en titubant. Je devais en avoir le cœur net. Mes questions trouvèrent rapidement ses réponses. Il était franc et direct et ne me dissimulait rien de ce qu’il était en train de faire. Malgré cela, une moue incertaine se dessina sur mes lèvres tout en haussant mes épaules.

- Je n’ai pas de téléphone et pis, si j’en avais un, tu penses bien que je ne te l’aurai jamais donné. Je n’ai pas non plus le désir de voir mon nom s’étaler sur ta fiche, ni encore moins ma date de naissance. C’est tellement facile pour eux de retrouver une humaine dans ton fichier rien qu’à partir de ces maigres informations que tu leur donnes. Je ne veux pas apparaitre là-dessus.

Ce n’était pas négociable. Soit, il allait devoir m’inventer une fausse identité, soit, il ne remplirait aucun champ sur sa fiche d’alerte. Combien d’humains, d’hommes, de femmes et de gosses avait-il entré les données ? Et combien de fois la Milice s’était-elle aidée de cela pour retrouver la trace d’un traitre ? Cela me  fit frissonner rien qu’en imaginant des scènes.

- Le gouvernement est partout Sébastian, c’est même lui qui te permet de respirer sous ces dômes en verre. C’est vrai, personne ne sait qui je suis car je ne suis pas recherchée mais être sur une simple liste, c’est déjà énorme pour une humaine. Alors, pourrais-tu me donner la fiche que tu viens d’imprimer ?

Je soupirai nerveusement, observant avec attention l’infirmier derrière son bureau. Je voulais me reposer un peu. J’en avais grand besoin et avant de sortir de la salle de soin, une dernière question me vint à l’esprit, ou plutôt, une réflexion sur une aide prochaine.

- Karaté ? Rien que ça ! Ça pourrait me servir ! Mais quand je n’aurai plus besoin des béquilles et que je pourrai sauter comme une gazelle. Je te prends aux mots Sébastian ! N’oublie pas de me réserver un jour sur ton emploi du temps. La difficulté ne me fait pas peur. Il faut toujours y mettre les moyens quand on désire quelque chose et je ne suis pas du genre à baisser les bras.

Il ouvrit la porte de son bureau tout en me parlant de son ordinateur et de l’aide que je pourrai lui apporter en contrepartie. Je le suivis, en boitillant avec mes béquilles jusqu’à ce petit lit de campement qu’il me désigna, un peu en retrait et surtout loin de la porte d’entrée du dispensaire.

- Ce n’est pas un problème de t’apprendre à te servir de ton ordinateur. Si un jour, tu en as marre de t’arracher les cheveux devant ton écran, fais-moi signe. Dis … j’ai soif … tu n’aurais pas un peu d’eau ?
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MessageSujet: Re: (Terminé) Des soins oui, mais encore ?   (Terminé) Des soins oui, mais encore ? EmptySam 1 Nov - 17:28

Raven avait de bons arguments, certes, mais je n'étais pas du genre à me laisser abattre facilement. Pourquoi ? Peut-être parce qu'il me restait un semblant d'espoir, peut-être que c'était ce que j'avais en plus de cette jeune femme, des vieux rêves d'enfant afin d'adulte en l'occurrence à présent. J'avais conscience du danger, je n'étais pas le dernier des imbéciles non plus mais c'était dans mes missions de tenter de réconforter autrui, de leur rendre cet espoir qu'ils avaient perdu justement. Mais à quoi bon se bercer d'illusions ? C'était le meilleur moyen d'être déçu alors peut-être fallait-il se montrer fataliste ou réaliste comme elle savait si bien le faire. Qu'est-ce que j'en savais, dans le fond j'étais soignant et non pas psychologue, un long soupir quitta mes lèvres, mourant  dans le dépit.

"- Peut-être oui mais ça ne m'empêchera pas de te protéger et de tenir parole. Je sais bien que tu penses que c'est impossible , qu'on courre droit au massacre l'un comme l'autre. C'est vrai dans le fond mais rien ne nous empêche de nous battre pour survivre. Tu dois me trouver utopique et plein d'espoir non ? J'ai récemment porté secours à une jeune humaine dans la rue face à deux Asariens. Je leur ai tenu tête miraculeusement et on a pu s'en sortir l'un comme l'autre, je prends ça pour un signe du destin, en tout cas ne cesse jamais de croire. Après tout ce monde ne peut que s'effondrer petit à petit, il est décadent."

Je finis par garder mes vieux rêves refoulés au fond de moi, ça valait mieux et il était hors de question que je dévoile quel renseignement qu'il soit concernant ma seconde vie au sein des Pacificateurs. Quoi que, Raven était loin d'être stupide peut-être qu'elle se doutait de quelque chose depuis longtemps car un Asarien qui défendait autant la cause humaine, cela restait inhabituel et surtout très louche, j'avais du attirer les soupçons sur moi depuis un bon moment déjà surtout que je ne lésinais pas sur mon mépris dès que je faisais allusions à mes semblables, enfin surtout à mes supérieurs. C'était un choix que j'avais depuis une dizaine d'années déjà alors que j'étais tout juste adolescent. A seize ans, j'avais pris la défense d'une esclave humaine, à vingt-six, je portais assistance à une patiente humaine malgré le désaccord de l'interne responsable, une bagarre avait ensuite éclaté et c'était depuis ce jour que j'étais sans cesse surveillé dans mes moindres gestes... J'étais d'ailleurs persuadé que mes supérieurs et le Gouvernement observaient chacune de mes actions dans ce dispensaire, voila bien poirquoi je ne tolérais aucun écart, j'étais précautionneux jusqu'au bout, y compris dans chacun des mots que je prononçais.

"- Tu peux aller te reposer dans la pièce voisine si tu veux, il y a un brancard. D'accord ce n'est pas le grand luxe comme tout ici mais il est bien plus confortable qu'il en a l'air. Je ne compte plus le nombre de fois où je me suis endormi dedans quand j'étais de garde avec ma collègue."

Je levai un sourcil décontenancé au moment où elle revint à la charge en s'avançant vers moi, pourquoi se méfiait-elle ainsi ? Rien n'allait au gouvernement, nous n'étions pas raccordé sur d'innombrables serveurs car les créateurs de ce centre ne l'avaient jamais désiré. Tout ce qui était ici était gardé confidentiel, idem pour nos systèmes de sauvegarde. Après les archives pouvaient toujours être volées mais que diable pouvaient-ils donc en faire. Personne n'avait d'étiquettes avec marqué humain, Asarien, traitre, gogo danseur ou autre... Nous-même employés étions précautionneux et défenseurs du secret médical. Après je n'irai pas contre sa volonté car c'était dans mes principes.

"- Raven tes origines ne sont marquées nulle part et nous ne sommes qu'un poignée ici qu'est ce qu'on s'en fiche que tu sois humaine, Asarienne, ou hybride . Il n'y a que mol qui aie accès à cette fiche. Je n'ai qu'un prénom, une date de naissance probablement erroné, une prescription d'antibiotiques et de béquilles. Celui qui veut fouiller là-dedans peut toujours se brosser pour te retrouver avec ça. Après je peux toujours détruire le fichier, rien ne m'en empêche mais je ne suis pas du genre à bâcler un dossier médical. Mais après si c'est une histoire de clique et de petite croix en haut à droite pas de problème,  j'ai encore les compétences pour le faire. A toi de voir mais je déteste négliger un patient et ma mémoire à elle seule ne suffit pas toujours."

J'allais finir par lâcher l'affaire c'était sûr car visiblement elle ne souhaitait pas revenir ici et ça je le comprenais parfaitement même si beaucoup d'êtres humains aimaient trouvé le refuge ici et pas que pour être soignés parfois. Il m'arrivait parfois d'écouter et de mettre mes soins de côté, c'était monnaie courante dans cet établissement avant tout crée pour créer un climat de confiance pacifique.  Bref il était temps de passer à un autre sujet car je n'avais pas envie de créer des conflits entre nous, nous avions suffisamment d'ennuis comme cela alors inutile d'en rajouter ça n'en valait franchement pas la peine.

"- Ça c'est comme si c'était fait étant donné que je vais au dojo tous les soirs enfin sauf quand je suis de garde comme ce soir bien sûr. Tu me retrouver là-bas quand tu veux sauf si ça t'ennuie d'aller jusque là-bas sous les dômes. Mon appartement est un peu petit pour ça, ce dispensaire est toujours plein à craquer donc ce n'est pas possible non plus. Alors si tu connais un endroit où nous pourrions avoir la paix sans les emmerdes qui vont avec je suis preneur ! "

Un verre d'eau ? Mais où avais-je la tête ? Les émotions avaient été si fortes que ça pour que je daigne ne pas lui proposer les fondamentaux ? Je laissais donc entrevoir un petit sourire tout en me dirigeant vers la fontaine d'eau fraiche.

"- Bien sûr que si, nous sommes pauvres en équipement ainsi qu'en matériel médical mais j'ai encore de l'eau à offrir, c'est le minimum. " Répondis-je en versant une large quantité d'eau fraîche dans un gobelet en plastique propre. Au moins ici, l'ensemble du personnel infirmier respectait des normes d'hygiène très strictes, l'eau en faisait naturellement partie. Je m'étirais longuement avant de revenir vers elle pour lui donner son verre, j'avais vraiment besoin d'exercices, j'allais finir par m'engourdir si je continuais de rester si peu actif alors que les patients continuaient de défiler.

"- T'inquiète pas tu ne seras pas déçue... En tout cas j'ai hâte d'y être car je vais finir par tourner dingue confiné là-dedans presque tous les soirs de cette semaine. Un peu d'activité ne nous fera certainement pas de mal, par contre je te laisse te remettre avant, je n'ai pas envie que tu finisses éclopée de l'autre jambe pour avoir trop forcé au karaté."

Je lui fis donc un petit clin d'œil tout en me dirigeant vers la machine à café. A défaut d'eau, j'avais besoin d'une boisson avec un peu plus de punch alors autant se faire plaisir avec un café bien fort que je versais au fond du filtre avec des gestes lents et précis comme dans le boulot en vérité.

"- Si t'en veux tu me dis hein... Mais je dois tenir une grande partie de la nuit si ce n'est jusqu'à l'aube alors je préfère prendre certaines précautions !"
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Raven Hunt
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MessageSujet: Re: (Terminé) Des soins oui, mais encore ?   (Terminé) Des soins oui, mais encore ? EmptyVen 7 Nov - 17:33

[HJ : je voulais juste te rappeler que Raven ne sait pas que Sébastian est un Asarien Wink ]

Je fronçais les sourcils parce que j’avais de plus en plus de mal à suivre les propos du médecin. Avais-je dit qu’il ne fallait pas survivre ? Qu’il fallait baisser les bras et devenir fataliste ? Non, ce n’était absolument pas le sens de mes mots. Je n’avais pas prononcé ce genre d’idées. Il était fatigué ou quoi pour arriver à faire cette analyse bancale de ma personne ? Je n’étais pas aveugle de ce monde dans lequel nous vivions et encore plus quand on vivait comme moi dans les souterrains. Mais ça, c’était quelque chose qu’il ne devrait pas savoir. Les Insoumis étaient comme une légende qui errait sous les dômes d’Asaria. Certains disaient en avoir approché, d’autres se targuaient de dire que ce groupe était une invention des traitres pour donner plus d’ampleur à leurs actions. Nous existions bel et bien. J’en étais la preuve vivante comme Adam, Logan et les autres.

- Désolée de te décevoir mais je n’ai jamais dit qu’il ne fallait pas se battre. Si tu prends des cours en psychologie, t’es loin d’être un As ! Il vaudrait mieux que tu restes à soigner les personnes. C’est ce que tu fais le mieux. Ne me sert pas ta morale. Tu me soignes, tu m’as déjà vu plusieurs fois ici mais tu ne sais rien sur moi. Tu peux imaginer tout mais tu seras toujours très loin de la vérité.

Je haussai les épaules à son histoire d’avoir sauvé une jeune femme face à deux humains. Je ne voyais pas ce qu’il y avait d’extraordinaire quand je savais le nombre de fois où un Insoumis avait porté secours à une autre personne. Combien de fois, je m’étais pris des tirs de lasers parce que j’avais aidé une femme ou un enfant à se sortir des griffes de la Milice.

- Et donc ? Je dois applaudir à ta prouesse ? C’est ce que nous faisons tous Sébastian dans les bidonvilles. D’accord, il y en a aussi qui se détournent quand le danger se fait présent et qu’ils préfèrent sauver leur peau plutôt que de venir aider. Mais, ça tu vois, ces gens, on ne pourra pas les changer. Du moins, pas tout de suite …

J’acceptai les béquilles pour me déplacer. Ça ne serait pas évident une fois dans les galeries mais je ferai en sorte de me tenir tranquille durant les prochains jours. J’acceptai aussi de me reposer au dispensaire parce que je me savais trop faible pour reprendre la route en pleine nuit avec les soldats qui rodaient toujours.

- Un brancard fera l’affaire ! Je ne suis pas difficile… pas dans mon état actuel !

J’allais attendre dans l’autre pièce quand je me rendis compte qu’il commençait à remplir une fiche d’alerte et ça … ça ne me plaisait pas du tout. Je ne comptais pas lui laisser le temps de faire docilement son travail. J’arquai un sourcil devant son discours et un mot retint mon attention : « hybride ». Qu’est que ça voulait dire tout ça ? Il y avait des Asariens et des Humains. C’était les deux seules races qui peuplaient cette cité, les souterrains et les terres sauvages. Je me mordis les lèvres pour éviter de libérer ma curiosité. Mais un jour quand j’aurai les idées plus claires, je lui poserai la question. Je croisai les bras contre ma poitrine.

- On n’est jamais trop prudent. Une base de données peut servir à n’importe qui et ce n’est pas à moi que tu l’apprendras. Le moindre petit détail qui serait futile pour toi pourrait être important pour une autre personne. Je m’en moque que mon dossier patient soit bâclé. Et qu’on ne se souvienne pas de moi, c’est encore mieux. Tu ne peux pas établir une fiche sur moi si je ne le désire pas. Peut-être que tes autres patients ne sont pas conscients des dégâts que cela peut leur apporter. Moi, je suis méfiante dès qu’il s’agit du gouvernement. Donc oui, si tu pouvais cliquer en haut à droite de ton écran pour tout supprimer, ça m’arrangerait.

Il avait ses convictions, ses idéaux et peut-être aussi ses visions de ce monde. Moi j’avais les miennes et elles se heurtaient aux siennes. Ce qui était un peu normal pour quelqu’un comme moi qui vivait en paria dans un groupe de hors la loi. Son idée de m’apprendre à me défendre était la bienvenue. La question du lieu pour les exercices était plus délicate.

- Je pourrai commencer par te retrouver au dojo. Je ne connais pas d’autres endroits pour ça.

Me déguiser, passer inaperçue, me faufiler comme une petite souris, ça c’était aussi dans mes cordes. Je pouvais aussi me procurer une carte d’identité au cas où un contrôle me tomberait dessus avec la chance que j’aie. Il me servit le verre d’eau que je lui avais demandé. Avec toute cette folle nuit à tenter d’échapper aux Miliciens, mes blessures dont la douleur commençait de nouveau à se réveiller, j’avais vraiment un besoin urgent de m’allonger. Je bus d’une seule traite le gobelet d’eau fraiche, le remerciant d’un hochement de tête accompagné d’un sourire sincère. Je me redressai finalement de ma chaise avec les deux béquilles, commençant à tituber vers la sortie.

- T’inquiète pas, je ne comptais pas faire des exercices dès demain. J’ai besoin de repos là. On peut voir la semaine prochaine? D’ici là, j’espère que je n’aurai plus mal à ma jambe. Et non merci pour le café. Moi je vais tenter de dormir quelques heures. N’oublie pas de me réveiller quand tu partiras.
Bon courage pour la suite de ta nuit et merci pour tout  !


Je sortis de son bureau en lui adressant un dernier clin d’œil amical, prenant la direction de la salle voisine où je voyais déjà le brancard qu’il m’avait indiqué. La seule interrogation que se posait à moi c’était de savoir comment à la sortie du dispensaire j’allais pouvoir me débrouiller pour rejoindre les souterrains sans éveiller les soupçons de Sébastian. Il pensait que j’avais un petit appartement dans les bidonvilles. C’était faux. Sauf que je connaissais un type, une connaissance qui m’avait dit que si j’avais un problème, je pourrai toujours venir m’y cacher. C’était la seule idée qui me venait en tête. Je grimpai sur le brancard, positionnant mes deux béquilles contre le mur et je m’allongeai, trouvant rapidement le sommeil.
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