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 Un dessin de trop [Pv. Adam]

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MessageSujet: Un dessin de trop [Pv. Adam]   Un dessin de trop [Pv. Adam] EmptyDim 1 Mar - 20:53


   

Un dessin de trop



Siobhán avait enfin terminé son service et elle se dirigeait vers le chemin du retour pour rejoindre la mansarde dans laquelle elle vivait avec sa famille. Ça avait été une soirée plutôt longue et agitée et elle n’était pas mécontente de rentrer chez elle. Normalement, ce n’est pas un souci que de  faire son travail. La jeune femme aimait cuisiner. C’était une autre forme de créativité qui lui plaisait plus que tout. Il y avait une certaine beauté à réunir les aliments nécessaires, les transformer, les préparer et terminé par créer un plat qui soit à la fois beau et délicieux. C’était un travail qui n’était pas toujours facile à faire. Parfois il était même très ingrat. Elle n’avait pas bougé de poste depuis qu’elle avait été engagée dans cette cuisine. C’était frustrant de rester simple commis alors qu’on préférait se trouver dans un rôle plus intéressant. Un commis de cuisine n’avait aucune volonté et choix dans la réalisation des plats. La seule chose véritablement autorisé c’était d’obéir aveuglement à la recette et aux ordres du chef de partie, du sous-chef et du chef. Même un saucier avait plus de marge de manœuvre qu’un simple commis. Et ce n’était pas le pire ! Le plus dur c’était que le salaire était misérable pour une somme de travail qui était énorme. Malgré tout, Siobhán n’avait pas à se plaindre. Elle aurait pu tomber sur pire. Certains de ces frères et sœurs effectuait de bien plus mauvais travail.

Elle marchait vite et sans regarder autour d’elle parce qu’elle ne rêvait plus que de changer de vêtements afin de pouvoir se mettre sur le toit d’un bâtiment pour dessiner un peu afin d’oublier sa mauvaise humeur. Elle aurait bien voulu que son chef soit un peu moins obtus et plus ouvert à une certaine créativité dans les plats. Elle avait pleins d’idée mais inutile de tenter de  convaincre son chef que ça serait quelque chose de sensationnel. Elle n’était qu’une simple humaine avec le rôle le moins puissant dans la cuisine. Autant parler à un mur. Elle avait abandonné l’idée dès sa première année dans la cuisine. Elle rongeait son frein mais après quelques années à se faire réprimander, elle avait laissé tomber. Comment convaincre quelqu’un persuadé d’avoir les meilleures idées ? Elle se demandait parfois comment les clients ne pouvaient pas se lasser. Bien sûr, ça la rassurait en quelque sorte. Ça ne serait vraiment pas bon qu’il y ait moins de clients dans le restaurant. Elle avait besoin de son travail. C’est pourquoi, elle passait la plupart de son temps sa frustration sur son papier et ses crayons. Eux, ne pouvait rien lui dire. Elle en était la véritable maitresse. De plus, elle ne manquait pas de sujet de dessin. Il y avait tant à voir. Sa mère, ne cessait de se plaindre du fait qu’elle dépensait un peu trop dans ces choses « inutiles » alors qu’elle aurait pu en consacrer davantage à d’autres choses. Siobhán répliquait toujours en avouant que nourrir son âme était aussi important que nourrir son corps.

Quand enfin, elle arriva au logis familial, il y avait encore quelques personnes en train de manger. Ses parents devaient déjà dormir. Elle sourit à ses plus jeune frère et sœurs. Les plus âgés n’étaient pas encore rentrés mais il ne devrait pas tarder. Pour une fois, elle avait terminé plus tôt et l’heure du couvre-feu n’était pas encore arrivée. C’est pourquoi elle ne voulait pas manquer une minute pour pouvoir se consacrer à sa passion. Elle fila dans sa chambre et, avec discrétion, s’empara de vêtement plus confortable. Elle ne dormait pas seule dans sa chambre et la partageait avec toutes ses autres sœurs. Certaines étaient déjà en train de dormir et elle devait effectuer quelques acrobaties pour pouvoir attendre la commode et se servir  pour récupérer son matériel de dessin. Elle faillit réveiller l’un d’elle mais se stoppa et évita le pire. Elle était certaine qu’aucune d’entre elles ne la remercierait de les réveiller. Lorsqu’elle eut enfin mis la main sur ce qu’elle voulait, elle put enfin sortir de la chambre. Elle salua à nouveau les quelques membres de la famille encore réveillé et s’échappa du logis où ils vivaient tous les uns sur les autres. Elle préférait ne pas passer trop de moment à la maison. C’était petit et on se marchait tous sur les pieds. Il était mieux de rester en dehors un maximum de temps et de n’y rester que pour dormir.

Ce soir, elle voulait trouver un point de chute tranquille pour pouvoir dessiner. Il y avait encore quelques personnes dehors et Siobhán aimait plutôt dessiner des personnes humaines que des paysages. Les hommes et les femmes qui passaient, elle ne savait pas si elle les reverrait un jour. Quand elle croquait un visage sur son papier, elle gardait en quelque sorte une partie d’entre avec elle. C’était un attachement minime à une image qui pouvait s’effacer mais c’était un moyen d’avoir un lien avec toutes ses personnes. Parfois, il y avait un visage qui la marquait plus qu’un autre et elle prenait son temps pour en tirer un portrait beaucoup plus beau.  Quand, elle finit par trouver le bon point, elle s’installa en tailleur sur une grosse pierre. Son portrait le plus récurrent était celui de Sev sa grande sœur, qu’elle avait perdue de vue, il y a quelques années. Sev était une plaie ouverte dans son cœur. Elle n’avait jamais vraiment réussit à se faire à l’idée qu’elle ne la reverrait jamais. Sa grande sœur avait toujours été la mère de son cœur. Elle repoussa ses sombres pensées et choisit un papier vierge pour pouvoir dessiner quelqu’un de nouveau. Ce soir, elle ne voulait pas penser à Sev.

C’est alors qu’elle le vit : un visage pour le moins intéressant. C’était le genre de visage qu’elle aimait coucher sur le papier avec un fusain. C’était un homme et il se dégageait quelque chose de ses traits. Siobhán savait que c’était le bon modèle ! Il fallait se dépêcher. Quand les gens marchaient, ils ne prenaient pas le temps d’avancer doucement. Ils avaient tous autre chose à faire de bien plus intéressant que de rester un instant sans bouger pour lui permettre de les croquer tranquillement. Elle devait se dépêcher. La jeune femme en avait l’habitude maintenant. Elle jeta de petits coups d’œil furtive à l’homme et se pencha ensuite sur son papier pour mettre tout ce qu’elle avait vu de lui. Seulement, elle n’avait pas prévu que l’homme allait s’approcher. Peu de gens la remarquait. Il y avait bien un ou deux curieux qui finissait par s'arrêter pour voir ce qu'elle faisait mais c'était sans danger. Siobhán était juste une artiste sans sous qui passait son peu de temps libre à emmagasiner des souvenirs, des visages et des paysages dans un vieux carnet à dessin qu’il faudrait bientôt remplacer. Que pouvait-elle bien faire de mal ? Mais aujourd’hui était différent de d’habitude. Elle leva les yeux et le vit.

« Plaît-il ? » demanda la jeune fille un peu embarrassée.

Elle n’aimait pas vraiment avoir une ombre au-dessus de sa tête. C’est loin d’être rassurant.

 

   
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MessageSujet: Re: Un dessin de trop [Pv. Adam]   Un dessin de trop [Pv. Adam] EmptySam 7 Mar - 18:41

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J'avais eu une journée de merde, à oublier très vite. De celles qu'on a hâte de voir finir.  De bon matin, j'avais poussé hors des Dômes en empruntant un ancien souterrain dont le diamètre permettait la circulation des véhicules. Le sous-sol d'Asaria était un vrai gruyère fait de galeries de toutes dimensions, allant du conduit d'aération  menant en surface, aux tunnels de déblaiement qui avaient servi à l'évacuation des tonnes de terre nécessaires à l'édification d'Asaria. Prévus pour que de gros engins de terrassement y circulent, ils étaient encore pour certains, utilisés régulièrement par la Milice pour des raids nocturnes en extérieurs ou encore des descentes dans le Bidonville. Il fallait donc faire très attention à ne pas se perdre sur de mauvaises voies. En général ces trous du cul évitaient les axes partiellement éboulés ou inondés par manque d'entretien. Certains étaient complètement obstrués et nous les déblayons en secret, à la main ou avec de toutes petites pelleteuses. Les gravats étaient utilisés pour consolider les terrepleins sur lesquelles de nouvelles maisons en taule fleurissaient chaque mois sous le dôme humain, en surplomb de la décharge. Au moins ces cailloux et cette terre étaient-ils plus sains et isolaient-ils les habitants de la merde qu'ils avait à leur pieds et cela nous débarrassait. Tout le monde était gagnant. Sauf la Milice à laquelle nous pouvions échapper plus facilement grâce à tous ces tunnels clandestinement restaurés. C'était l'un de ceux-là que j'avais emprunté quelques heures plus tôt avec ma moto pour aller faire un tour dans les Terres Sauvages. J'avais la journée devant moi et j'avais dans l'idée de chasser un peu. Pour améliorer le quotidien de notre garde manger par de la viande fraiche. Les Insoumis manquaient déjà de lumière à vivre terrés comme des rats et on avait quand même quelques personnes d'un âge et quelques enfants à qui un peu de viande ferait le plus grand bien.


Quelques heures auparavant...

J'avais donc chassé avec mon arc une partie de la journée, essentiellement pour éviter d'attirer l'attention des patrouilles de la Milice constituées d'Humains. Il y en avait de plus en plus, bien que restant minoritaires globalement dans les effectifs. Sans doute parce que les Longues Vies avaient du mal à faire confiance aux humains. Mais là ils n'avaient pas le choix s'ils voulaient des patrouilles en journée et hors des dômes, l'option "humaine " était la seule. Si je pouvais comprendre que des Asariens, comme Logan, trahissent les leurs après avoir compris que le monde selon la vision asarienne ne tournait pas rond, j'avais énormément de difficultés à accepter que des humains puissent trahir et tirer sur d'autres humains. J'étais pourtant aux premières loges de tout ce que devaient subir les hommes sous le joug de ces salauds. Bien placé pour savoir que parfois, on n'a plus qu'un espoir entre leurs mains : la mort. Mais je pensais, comme un jeune con que j'étais, qu'on a toujours le choix. Et que mourir reste possible au lieu de trahir. Je n'étais pas comme la majorité des miens, capable de m'attacher, de créer des liens. Ce qui me préservait finalement de certaines formes de pression que ces malheureux avaient du subir. Enfin la majorité, je le supposais, avait trahi en espérant une sorte de protection ou d'immunité pour leur famille, une amélioration du quotidien ou simplement leur éviter la mort sous la menace. Même dans ce cas, j'avais du mal à comprendre parce que ce genre de sentiment m'était étranger. Le seul attachement que j'avais était une sorte de loyauté envers les Insoumis. Mais cette loyauté ne passerait jamais avant ma loyauté envers ma propre liberté. Si je devais un jour devenir un pantin du Gouvernement pour préserver mes amis, je choisirais la mort, je le savais. Face à un choix impossible, il y a toujours la troisième porte. Certains diront que c'est lâche. Mais quand il ne reste qu'un soupçon de fierté à un homme, et sa liberté, la rage est telle qu'il n'est rien qui puisse la lui prendre.

Quant aux Humains qui trahissaient par goût, par perversion, ils faisaient tout simplement partie des cibles à abattre pour moi, au même titre que n'importe quel milicien asarien. La chasse, hormis le fait qu'elle demandait une grande concentration et une condition physique excellente, me permettait de me vider la tête et de faire le point sur ma vie. C'était aussi une petite bouffée d'air et de soleil  dans ma vie sombre et clandestine. Même si les milices diurnes étaient bien mieux équipées que moi, elles étaient humaines et je pouvais rivaliser avec elles. Je compensais le nombre par la ruse, l'équipement par la mobilité. J'étais Ghost, l'insaisissable spectre des tunnels et, jadis, des toits d'immeubles. Bien sûr, pouvoir tirer au fusil aurait été un avantage de plus qui m'aurait rendu pratiquement invulnérable mais ici, avec la milice en vadrouille, j'avais dû opter pour l'arc silencieux et discret, et je progressais vraiment de façon satisfaisante à force de chasser, pas au point d'être aussi bon archer que snipper. Mais cela viendrait un jour. Après avoir rempli les deux sacoches latérales de ma moto de petit gibier, je décidai de faire une prise pour mon repas du soir et balançai sur mon épaule les deux autres restées vides. J'avais œuvré pour les enfants des Abysses, à présent je pouvais aussi penser un peu à moi. J'avais repéré les pointes d'oreilles rousses d'un lapin des sables derrière un bosquet sur un promontoire et je commençais à escalader la falaise à mains nues afin d'accéder à cette petite terrasse où j'avais vu Bunny. Je me débrouillais en escalade, même si ma corpulence ne faisait pas de moi un chat. La force dans les bras et la poussée dans les jambes compensaient ma masse musculaire un peu encombrante. Mais n'allégeait en rien le quintal que je pesais...  

Alors que je prenais appui sur un rocher, je le sentis céder sous moi et je fus englouti par la montagne. Une "cheminée de grotte" venait de s'effondrer sous mon poids. Je chutais dans le vide et me mis instinctivement en boule pour protéger ma tête et mes organes vitaux. Ce qui m'avait perdu, me sauva aussi. Mes muscles amortirent ma chute dans la caverne. Lorsque je me relevai encore un peu sonné, je compris que ce n'était pas vraiment une caverne. Des caisses en métal sur lesquelles étaient peintes des étoiles blanches étaient entassées et alignées selon un ordre qui devait ressembler à un stock. Des bureaux métalliques, des armoires étaient alignés également contre des parois qui semblaient appartenir à une construction. Des écrans ensevelis sous des amas de poussière et de petits cailloux commençaient à être envahis par les racines. Je compris alors que la terre, les roches, les éboulements, la végétation avaient recouvert cette construction. J'étais très ignare de l'Histoire du monde et même de notre cité mais probablement que cette terre avait du être habitée avant nous. Avant Asaria. Tout était couvert d'une poussière épaisse qui se détachait par plaques compactes. Vu la façon dont la nature avait repris ses droits, cet édifice devait être bien plus ancien que les plus vieux immeubles d'Asaria, que le village humain, que ...

Mais ils connaissaient déjà les armes à feu, ceux qui avaient construit ce truc. Plus j'y pensais et plus je me disais que ce devait être une sorte de QG un peu comme nos planques dans les souterrains. Mais en beaucoup mieux. Plus grand, plus aéré, plus sec, plus facilement aménageable, plus facilement trouvable aussi, puisque j'étais tombé dessus sans même chercher... Il fallait que j'en discute avec Logan, pensais-je en ouvrant quelques caisses cadenassées à coup de pierre. Elles contenaient des armes, tellement d'armes... De quoi emmerder jusqu'au trognon ces Miliciens de mes deux. De quoi me faire plaisir. Il y avait quelques fusils d'assauts et de précision, également. J'étais comme un gosse de la décharge devant le magasin de jouets du Dôme commercial... Ou comme un ancien mercenaire devant une armurerie.

- Putain, putain ! Logan ! On a touché le gros lot !!!


Je pris quelques exemplaires démontés que je glissais péniblement dans mes deux sacoches vides. Quelques grenades aussi, et puis deux armes de poing pour Logan et moi, et puis, et puis ... J'imaginais déjà comment on pourrait être libres avec cet arsenal pour tenir la Milice loin de nous. Peut-être même aller vivre ailleurs... Il fallait qu'on réfléchisse à l'utilisation de tout ça avant que d'autres tombent dessus ou tout au moins sécuriser cette cache. Ayant rempli mes sacs, je m'attardais encore vers les écrans. En revanche ils devaient être complètement morts et tout le matériel informatique pourri depuis le temps. Je pensais à Raven qui serait sûrement aussi excitée qu'une chatte en chaleur devant tout ce barda. Je songeai aussi avec un grognement de déplaisir qu'elle se serait encore foutu de moi et de mon "poids". Cette peste. Bon, je lui parlerai aussi de ma trouvaille, peut-être ... Fallait que je réfléchisse...  Et que je trouve le chemin de la sortie... Chargé comme je l'étais et sans corde, ce n'était même pas la peine de penser à repartir par là où j'étais venu.

Je m'engageai donc dans une sorte de galerie assez large qui aboutissait à un portail métallique.

- Bon sang mais même des voitures pourraient entrer ...

Mais le portail était condamné, bloqué, sans doute par des éboulements qui devaient fort heureusement expliquer aussi que ce lieu n'ait pas encore été pillé. Quoique... Ah non, ce devait être un des types qui vivaient il y a longtemps ici. Ce con avait écrit en anglais " Aaron was Here" il y avait une date mais elle était devenue invisible. Il avait dû faire ça avec un caillou pointu. Je trouvais ça très puéril. Ces militaires, à toutes les époques, de vrais merdeux. "Je veux laisser mon emprunte nia nia nia". Il suffisait de voir Van Brënner s'agiter dans ses communiqués pour voir que les choses n'avaient pas évolué beaucoup. Je comprenais que Logan se soit lassé de ces types qui confondent leur flingue et leur queue.
Tout en songeant à cet aspect philosophique de la vie, j'avais fini par trouver un boyau assez large pour que je puisse y ramper. Je sentais l'air chaud donc certainement qu'il communiquait avec la surface. Il me fallut bien trente minutes pour sortir, puis une heure pour vérifier que le portail était absolument indécelable de l'extérieur, aller reboucher l'éboulis que j'avais provoqué avec mes gros muscles et retourner enfin à ma moto.

Il était temps de rentrer, le soleil déclinant à l'horizon. En m'asseyant sur la selle, je ressentis les premiers effets de ma chute. Les plaies commençaient à refroidir et la douleur à s'éveiller. J'avais une sale entaille au bras gauche et probablement quelques côtes fêlées. Rien de bien méchant... Je trouvais néanmoins le chemin du retour jusqu'au souterrain des Dômes très chaotique et serrai les dents. Comme si cela ne suffisait pas, une patrouille s'annonçait sur ma trajectoire, par un nuage de poussière visible à trois kilomètres. Quelle discrétion ! Mais si je pouvais les voir, eux aussi ! Et je ne pouvais pas risquer de me faire prendre avec ma gueule recherchée par toutes les milices et mon attirail. " Salut, les gars ! Je suis Adam Lockwood et j'ai plein de gibier braconné et aussi des armes dans mes besaces, et je vous pisse à la raie! " C'était tentant, mais pas réaliste. Je dus donc abandonner ma moto derrière un fourré et continuer à pied. "Bor.. de Bord... ! Fais chi ...! Mais quelle journée de m ..., vraiment !"

Et finalement j'avais dû aussi contourner un poste de contrôle, regagner le Dôme par le village humain et traverser tout le bidonville... Lorsque j'arrivai, la nuit était tombée depuis quelques temps déjà. Pour clôturer la journée, manquait plus que je croise cette emmerdeuse de Raven, tiens ! Mais il semblait que les bonnes nouvelles, du style " On a trouvé une planque pleine d'armes !" aillent de paire avec les mauvaises du genre " Raven a une sœur de couleur et elle s'annonce, elle aussi, aussi née pour pourrir la vie d'Adam Lockwood". J'avais senti, alors que je remontais la rue de la Croche, comme un poids sur mes épaules. J'avançais assez lentement à cause de mon chargement, deux sacoches doubles pleines à craquer du fruit de ma chasse et de mes échantillons d'armes, balancées sur mes épaules, et aussi de mes douleurs qui se manifestaient de plus en plus. Finalement je devais bien avoir quelques côtés fracturées. Et je sentais de plus en plus le poids qui me suivait... On était en train de m'observer. Je m'étais arrêté pour réajuster les sacoches qui glissaient et l'air de rien, j'en avais profité pour me pencher et refaire le lacet de ma ranger. Un regard de côté, coulé sous mes cils, m'avait confirmé qu'une gazelle me reluquait de manière éhontée. N'importe quel autre gars aurait bombé le torse ou au contraire joué le bel indifférent. Mais n'importe qui n'était pas recherché par toutes les forces militaires d'Asaria, comme c'était mon cas. Qu'est ce qu'elle me voulait ? Qu'est ce qu'elle faisait ?  C'était quoi ce carnet et ce crayon ?  Décidément la discrétion des agents gouvernementaux ... Je sortis discrètement mon Marakov PB 6P9 de son étui de ceinture. Je l'avais toujours sur moi, caché sous une chemise ou un T-shirt long. Je traversai la rue, peu fréquentée à cette heure, mais pas totalement déserte. Il allait falloir être convainquant et furtif. Tandis que je m'avançais vers elle, je la voyais crayonnant d'un geste rapide et sûr. Y'avait pas plus efficace et moderne pour prendre des notes sur une filature ? Il fallait croire que la Grande conseillère avait rogné le budget de son ministre... Je lui arrivais dessus lorsqu'elle releva enfin la tête. Une jolie tête très bien faite d'ailleurs.

- Je peux savoir ce que tu as à me mater comme ça ? Tu as un souci avec ma gueule ? Elle te revient pas ?

Fronçant les sourcils et pointant le carnet.

- Tourne ce carnet lentement vers moi et montre ce que tu as bavé à mon sujet ... Je te préviens, si tu essaies de te tirer, j'ai un flingue braqué sur toi.

Je baissai les yeux pour lui montrer le canon équipé d'un silencieux qui luisait dissimulé entre les deux sacoches.

HRP:


Dernière édition par Adam Lockwood le Mer 18 Mar - 1:00, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Un dessin de trop [Pv. Adam]   Un dessin de trop [Pv. Adam] EmptyLun 16 Mar - 21:40



Un dessin de trop


Siobhán se souvenait parfaitement de comment était né son amour pour le dessin et qui avait permis que son talent se développe. C’était le vieux qui vivait autrefois au-dessus de chez eux. La jeune femme n’avait jamais su quel âge il avait mais les cheveux blanc et les yeux pleins de sagesse lui avait permis de déduire tout simplement qu’il était assez âgé. Elle était encore petite fille lorsqu’elle avait fait sa connaissance pour la première fois. Elle trainait sur le toit de la mansarde dans laquelle elle vivait avec sa famille à jeter des petits cailloux du haut de son perchoir afin de s’occuper. C’était un jeu stupide mais qui avait au moins l’intérêt de faire passer le temps. Il faut dire qu’elle n’avait pas de compagnon de jeu avec qui s’amuser et rien d’autre dans les mains que du temps qui se transformait en ennuie. Le jeu qu’elle s’était donné à faire consistait à jeter les cailloux de plus en plus loin. Elle n’était pas loin de battre son record mais au lieu de toucher le sol, le caillou avait heurté un vieil homme qui avait été très surpris. Au lieu de se cacher comme une enfant peureuse, Siobhán, avait couru rejoindre le vieil homme pour aller s’excuser.

Malheureusement, elle ne savait pas sur qui elle était tombée. C’était un vieux monsieur bougon qui n’avait pas du tout apprécié sa rencontre avec le petit caillou de l’enfant. Elle avait tenté de s’excuser mais chacune de ses excuses il les lui avait renvoyés avec un ton colérique et bourru. Elle ne comprenait pas pourquoi cet homme était aussi peu sympathique. Comme tous les enfants son attention s’en trouva vite diminué et elle allait quitter le vieil homme quand celui-ci lui attrapa le bras et lui assena quelques vérités. Il était question de trouver d’autres amusements que celui d’heurter avec des cailloux de pauvres innocents. La jeune enfant voulait bien mais elle n’avait rien de mieux sous la main et l’ennuie était assez fort. C’est là que le vieil homme lui présenta un jeu de craie et lui montra comment s’en servir. Sur le sol, il traça des cercles et des formes qui finirent par créer un très beau dessin. Siobhán avait été impressionné par la technique et la beauté du dessin du vieil homme. Elle avait claqué des mains et sauté partout. Le vieux était toujours énervé mais plutôt content de voir la joie de la jeune fille.

Par la suite, la gamine était allée revoir le vieil homme chaque fois qu’elle le pouvait. Il n’était jamais aimable mais il avait une grande patience dès que cela concernait l’art. Il avait aussi l’envie, semblait-il, de faire partager son savoir. Et c’était une véritable mine d’information sur tout sur qui touchait à l’art. Il savait quel papier utiliser pour tel œuvre. Il connaissait aussi les couleurs, les complémentarités et les techniques diverses. C’est de lui qu’elle apprit peu à peu à maîtriser toutes ses choses. Il avait un amour pour la beauté et l’art. Il lui apprit que la beauté se trouvait partout, à observer les moindres détails et les ombres et lumières. C’était un travail lent et minutieux. Le vieil homme était un perfectionniste et je ne voulais rien de moins que le meilleur. Siobhán était une véritable tête de mule et ne se laissait jamais marcher par le vieil homme. Ils formaient un duo assez comique mais amoureux de l’art. C’était un apprentissage qui lui prenait beaucoup de temps et pour lequel sa sœur Sev était plutôt d’accord. C’est d’ailleurs elle qui lui offrit son premier carnet et ses premiers crayons qu’elle conservait encore quelque part.

Siobhán se rappelait combien le vieil homme avait laissé un vide dans son esprit quand il disparut. Il avait fait son temps. Si la jeune femme préférait faire des portraits pour garder le souvenir des gens pour elle. Du vieil homme elle avait appris bien plus. Mais à quoi cela pouvait bien lui servir ? C’était un passe-temps couteux et un talent inutile pour sa vie. Même si elle le savait, elle ne pouvait s’empêcher de continuer et chaque soir, elle revenait sur son point de chute habituel pour dessiner. Il y avait toujours des visages plus intéressant que d’autres, ceux qui l’attirait et qui lui donnait envie de les mémoriser et de les garder. La jeune femme avait trouvé l’homme blond plus qu’attrayant et digne de figurer sur le papier… Dommage que lui n’avait pas été de cet avis. Enfin c’est ce qu’elle pouvait en déduire du fait de ces paroles. Sa première réaction était de se demandé s’il n’était pas un peu cinglé. Quel malade pouvait s’énerver pour si peu. Il y avait bien quelques curieux qui s’approchaient d’elle pour voir ce qu’elle faisait mais c’était tellement innocent qu’il n’y avait pas de raison pour qu’on l’empêche de le faire. Elle leva un sourcil devant les paroles agressives de l’homme. Il venait presque de perdre en beauté d’un seul coup.

« Ta gueule, comme tu le dis si bien, me revenait très bien jusqu’à présent mais c’est fou comme ta manière agressive de t’exprimer, à achever de rendre ta beauté extérieur beaucoup moins attrayante. » Répliqua Siobhán sans détour. Elle devait suffisamment se taire à son travail et elle n’avait pas envie de continuer à le faire chez elle.

Malheureusement, son tempérament lui attirait souvent des ennuis et c’était une fois de plus le cas car l’homme lui demanda de tourner son carnet vers lui lentement et mentionna être en plus de ça armé alors il valait mieux pour elle ne pas continuer à le chercher. Siobhán ouvrit de grands yeux. Elle aurait vraiment dû se taire. Pourquoi fallait-il qu’elle tombe sur le cinglé de la rue aujourd’hui ! Sa mère avait raison, elle allait vraiment payer le prix de sa témérité permanente un de ces jours. Le problème c’est que là où certaine personne écoute leur conscience, la jeune femme avait tendance à ne pas l’entendre et à même ne pas essayer un instant à le faire. Elle tourna le carnet comme le lui demandé l’homme, très lentement. Il manquerait plus qu’il lui tire dessus pour rien. Elle aurait pu faire ça en se taisant et en restant calme mais ce n’était pas du tout elle. Alors qu’elle tournait le carnet, elle ne put s’empêcher de marmonner entre ses dents :

« ‘spèce de malade ! »

Oui, c’était probablement le truc le plus stupide à dire mais elle était un peu stupide. C’est juste que toute la journée, elle devait se retenir de dire ce qu’elle pensait. Elle devait s’écraser à son travail et présenter une attitude soumise pour plaire à ses patrons, à son chef de partie et aux autres plus importants de la hiérarchie. Voilà, pourquoi elle était incapable de se taire alors même qu’un cinglé la menaçait d’une arme. Pourquoi, n’avait-elle pas choisit de dessiner cette vieille femme qui traversait d’un pas lent. Mais non, il avait fallu que son œil soit attiré par la masculinité de l’homme et son aura de confiance. Ça lui apprendrait à se laisser distraire par un beau mec. Elle s’en mordait les doigts maintenant. Siobhán fini finalement par montrer le carnet en entier. Le silence et l’attente la rendait folle et elle finit par ouvrir la bouche une nouvelle fois alors même qu’elle savait qu’il valait mieux se taire. Elle n’apprenait jamais. C’était désespérant.

« Satisfait ?! J’espère que c’est bien parce que franchement si j’avais su que tu étais aussi cinglé j’aurais choisi un meilleur modèle. » Puis finalement comme si sa conscience se réveillait elle reprit la parole plus calmement « Ce n’est qu’un portrait, un dessin. C’est un passe-temps qui ne fait de mal à personne. »

Elle gardait le carnet tendu vers lui mais remonta d’une page et d’une autre pour lui montrer que ce n’était pas lui en particulier qu’elle dessinait.

« Ce sont des gens qui traversent le quartier. Juste des âmes anonymes que je tente de garder quelque part pour que personne ne les oublie… »

Elle n’était pas sûre que l’homme comprenne. Quelqu’un qui prenait la mouche aussi vite n’était probablement pas capable de comprendre ça. Elle s’inquiétait aussi beaucoup du fait d’être toujours en joue. Ça se trouve elle passait peut-être ses derniers instants. Ca craignait vraiment de mourir ici où les gens finirait par l’oublier, elle.


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MessageSujet: Re: Un dessin de trop [Pv. Adam]   Un dessin de trop [Pv. Adam] EmptyMer 18 Mar - 23:54

Les yeux noirs dardèrent leur regard de malédiction sur ceux, azuréens, d'un homme qui avait perdu jusqu'au plus petit soupçon de foi en l'humanité et ses dérivées. La sentence était toujours cruelle mais salutaire. Je savais que je suscitais 99 fois sur 100 cette réaction de déplaisir, le pourcent restant étant une réaction agressive du type: "casse-toi pauv' mec!". Franchement radicale et justifiée. Il faut dire que je faisais tout ce qu'il fallait pour décourager la moindre tentative de s'intéresser à moi. Quand on figure au tableau de chasse à venir de Van Brënner on n'a pas envie que quiconque s'intéresse à soi. Je savais que ce salaud finirait par m'avoir. Ce n'était qu'une question de temps. Il avait les moyens et la force pour lui. Il avait aussi la lâcheté des miens dont un, immanquablement, humain du Bidonville en saurait trop sur moi et me vendrait contre un sac de riz, un quartier de viande, des médicaments. C'était ainsi que cela fonctionnait dans le Bidonville. Il n'y avait une fraternité que jusqu'à la frontière de la mort. Chez les Insoumis, c'était différent. Notre force résidait dans le fait que nous n'avions plus rien à perdre excepté l'abri que nous conférait la communauté. Jamais un Insoumis ne me trahirait. Je le savais. Pas même cette gamine de Raven. Même si elle me méprisait, j'étais un Insoumis et le serment tacite était plus fort que la haine.

En revanche, concernant la population du Bidonville, aucune garantie. Nous les aidions quand nous le pouvions, moi le premier, même si je n'aimais pas que cela se sache, mais eux, ne nous rendaient pas forcément la pareille. Certains pouvaient nous cacher lors de traques dans lesquelles nous étions acculés, comme d'autres nous dénoncer. C'était aussi variable que la fidélité d'une pute. Elle n'avait à la bonne que son mac. Et son mac était parfois la Milice. Je ne les comprenais pas, mais je n'en voulais pas à ces gens. Après tout, je n'étais qu'une merde, pas même foutu, comme le mec de base de cette terre des pauvres, de fonder, nourrir et défendre une famille. Qu'est ce que j'en savais, de l'abnégation d'un père pour ses enfants ? Rien que la pensée des bâtards que j'avais pu engendrer accidentellement m'angoissait. Mais ça, personne ne le savait. Alors, oui, qu'est ce que j'en savais au sujet de la pression de ces pères de famille quand il s'agissait de vendre un renseignement contre un sursis pour les être aimés. J'étais sans illusions, je ne comprenais pas qu'on puisse agir ainsi, mais je n'étais pas rancunier envers ces traitres-là. Ceux qui le faisaient pour du  fric, c'était différent: je les aurais bien abattus moi-même.

Cette fille était-elle trop jeune pour être mère ?  En tout cas, elle pouvait être sœur, ou fille ou compagne de personnes qu'elle voulait protéger en me dénonçant. Ces yeux noirs étaient en train, peut-être, d'immortaliser dans une mémoire humaine mon visage pour le vendre à ceux qui me recherchaient depuis quelques années à présent. Je perçus la déception, le mépris et la haine dans son intonation. Le mépris et la haine glissèrent. La déception me blessa.

- Ma beauté extérieure ?Rétorquai-je avec un cynisme imparable. T'es trop superficielle pour t'intéresser à la beauté intérieure des gens ?

Cette fille devait être aussi timbrée que moi car au lieu de baisser les yeux en balbutiant un vague "excusez-moi de mon indiscrétion", elle m'insulta en mode "je grommelle au fond de la classe".

- Dis-le plus fort si t'as des couilles! Sérieux, tu penses que j'ai pas entendu ? De même que tu crois qu'on peut tirer le portrait des gens sans leur demander avant ? Tu sais que piquer l'image de quelqu'un, dans certaines peuplades , c'est lui voler son âme ?

Je masquais mon trouble en bougonnant lorsque je découvris qu'en fait elle ne prenait pas de notes mais dessinait. Le trait était remarquable, les ombres sur le visage, l'éclat rendu dans le regard, la hargne latente dans la mâchoire. C'était moi, à n'en pas douter, auraient dit mes compagnons. Mais pour ma part, je ne savais pas si c'était ressemblant et fidèle à l'original. On est bien piètre juge du regard que les autres posent sur nous. Mais je savais que c'était suffisamment ressemblant pour lui attirer des ennuis. Elle persistait dans le défi et l'insolence.

- T'aurais mieux fait de prendre un autre modèle. T'es douée et je suis sûr que certains t'auraient donné des légumes ou un bout de pain contre leur portrait. De moi, t'auras qu'une beigne, et encore, si tu me donnes la page. Sinon, je t'embarque avec moi. Je veux pas qu'on me tire le portrait que ce soit en photo ou en dessin. C'est clair ? File moi cette feuille maintenant !

Je fis un mouvement pour attraper le carnet mais mon geste s'interrompit net, ankylosé par les sacoches. Je grimaçai et portai ma main à mon côté. Ma vue devint trouble un instant. C'était pas très bon signe. De simples fractures m'auraient coupé le souffle. Là, j'avais failli virer de l'oeil. Je devais avoir quelque chose de déplacé. Un bout de côte qui avait perforé quelque chose. J'étais presque certain de faire une hémorragie interne.

- J'ai une bonne nouvelle pour toi. Si je passe l'arme à gauche, mon doigt va relâcher la détente et tu vas mourir. Si tu m'aides à rejoindre mes pénates, je t'épargne mais tu devras quand même me "rendre" ton dessin. Crois-moi, ça t'apporterait que des ennuis de te faire choper avec ça...
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