(Terminé) [Intrigue] Unir nos forces [Sebastian, Ilya, Steve, Elisabeth + Compte PNJ]

Présidente de la Cité Ancienne ; Longue-Vie

Citation :: Bonjour à tout le monde.
Ce Rp fait suite au MP que vous avez reçu. N’hésitez pas à m’envoyer un message si quelque chose vous à échapper tout au long de ce RP.

Il n’y aura pas de tour de réponses. Chacun poste autant de fois qu’il veut intervenir sans attendre les copains pour éviter de faire stagner indéfiniment ce RP important sur de longs mois.

Vos réponses peuvent être courtes (et donner la priorité au dialogue pour faire passer de nombreuses informations) ou bien selon votre envie, plus longues.
Faites-vous plaisir

Le petit matin commençait à pointer le bout de son nez. Le ciel s’éclaircissait par-delà le dôme qui prônait au-dessus des quartiers et ma garde s’achèverait d’ici une demi-heure. J’étais sur le perron, adossée à la porte ouverte qui donnait sur une petite cour, de l’autre côté de l’entrée principale du dispensaire. Je buvais paisiblement mon café. La caféine ne donnait pas la même énergie à mon organisme asarien. C’était plutôt une envie d’en savourer le gout et l’odeur matinale. Depuis plusieurs semaines, j’avais remarqué - information que j’avais relevé à tout le personnel du TyAma – qu’une très grande majorité des patients, hommes, femmes et enfants, souffraient d’encombrements respiratoires plus ou moins conséquents. J’avais l’impression d’avoir sous les yeux le commencement d’une épidémie, mais il me fallait avant tout chercher ce qui causait tout cela. Je ne pouvais pas non plus alarmer inutilement toute la pollution sans posséder des informations importantes. Pourtant ma responsabilité de médecin et ma méfiance envers le gouvernement me portaient à croire que j’étais sur la bonne voie. Les différents examens que j’avais faits sur les patients se plaignant de problèmes et de gênes respiratoires, montraient tous la même chose : Les bronchioles et alvéoles pulmonaires étaient atteints suivant un degré différent. L’asthme faisait son apparition même chez les plus petits. Les symptômes étaient reconnaissables : Toux, sifflements, gêne respiratoire là aussi. Tout cela n’était pas anodin. Il y avait quelque chose qui infectait la population des bidonvilles, mais je ne savais pas quoi exactement.

Je terminais mon gobelet de café, écoutant avec une ouïe plus accrue que la normale, les premiers volets qui s‘ouvraient, les différentes devantures des petits magasins qui se préparaient pour l’ouverture quotidienne. Un raclement de gorge à quelques mètres de moi, me fit tourner la tête. Un des infirmiers humains qui avaient reçu une formation du gouvernement et qui travaillait avec moi, me tira de mes pensées.

- Docteur Saria, je sais que votre garde touche à sa fin, mais il y a deux personnes qui souhaiteraient vous voir.

Je me redressai un peu mieux, fronçant les sourcils devant cette demande particulière. Ma relève ne devrait pas tarder et mon collègue était aussi compétent que moi.

- Ils ne veulent pas d’une consultation. Ils m’ont dit de vous dire qu’ils viennent de la part d’un certain Aaron Williams.

- Aaron !!? Je vais les recevoir dans mon bureau.

Aaron n’était pas du genre à faire passer des informations par d’autres personnes sauf s’il était dans une situation dès plus complexe. Je suivis l’infirmier dans le petit couloir et je vis par-dessus son épaule les deux jeunes gens qui paraissaient nerveux et inquiets. Je connaissais la jeune femme. Elle travaillait ici en tant que bénévole. Le jeune homme, quant à lui, m’était inconnu. Etait-ce un piège de la Milice ? J’avais horreur de me servir de ma télépathie, d’aller explorer les pensées privées des autres, mais là je ne pouvais faire autrement. Je me concentrai sur la jolie petite brune et mon pouvoir s’immisça discrètement dans son esprit. En quelques secondes, je trouvai la trace d’Aaron dans sa mémoire et des échanges qu’il avait eus avec elle. Mon ami avait donc des problèmes. J’attendis qu’ils approchent pour les inviter à entrer dans mon bureau, le verrouillant pour éviter que l’on soit dérangé.

- Je vous en prie, prenez place. Vous venez donc de la part d’Aaron Williams. C’est un ami depuis très longtemps. Que puis-je pour vous et … pour lui.

Je contournai mon bureau pour leur faire face. Aaron ne se permettrait pas de dévoiler notre lien à des inconnus. Je lui avais toujours fait confiance et je continuais de le faire. Que pouvait-il avoir d’aussi grave pour voir ces deux jeunes gens aussi soucieux et tourmentés.

Invité

Ce qui se passe avant : Intrigue du dôme maudit avec Aaron Williams et Sebastian Shayn

Prête à faire face à tous les dangers et aider les innocents, la jeune femme resta un moment figée devant la porte qui s’était refermée et qui avait vu disparaitre l’ami de Sébastian. Elle n’avait jamais douté de la cruauté des Asariens pour l’avoir si bien approchée et goutée, mais là c’était toute une population que l’on détruisait, que l’on anéantissait. La race supérieure avait décidé de faire table rase du dernier détail important de son passé : l’Humanité. Elle mit du temps à retrouver ses esprit, comme si celui-ci avait été soudainement embrumé par bien des informations qui arrivaient par masse jusqu’à ses synapses. Elle cligna des yeux et reposa son attention sur son ami.

" Tu as bien entendu ? Il veut qu’on trouve le moyen de faire sauter les canalisations ? Si je ne connaissais pas l’ampleur du danger, je dirai simplement que c’est du délire"

La brunette porta son regard à sa montre. Le petit jour n’allait pas tarder à se lever et elle n’avait aucune envie de dormir même pour quelques heures. Comment trouver un peu de calme et de repos après toute cette longue et effrayante conversation ? Elle avait besoin de bouger, e s’activer pour ne pas rester inactive. Elle se reposerait plus tard. Pour le moment, le premier objectif était de se rendre au dispensaire et trouver Amaria. Elle enfila un petit gilet et attrapa son sac.

" Sébastian, plus on attend et plus des vies sont en jeu. Le jour va se lever, les patrouilles sont moins présentes et moins importantes dans les quartiers, c’est le bon moment pour trouver Amaria. Et si elle n’est pas de garde, nous la ferons appeler. On ne peut pas se permettre de remettre la rencontre avec le Docteur Saria à plus tard."

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En route vers le dispensaire
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Sébastian possédait toutes les données et la sacoche qui contenait les échantillons et les conclusions d’Aaron. Chacun étudia la réaction de l’autre et au premier signe de son ami Asarien, elle ouvrit la porte de son petit « deux pièces » qu’elle referma à clefs. Ils dévalèrent les escaliers et sortirent du petit immeuble. Dehors, il faisait légèrement frais, une petite brise rafraichissante qui provenait des gros générateurs d’air du dôme. Les rues étaient silencieuses. Malgré ce spectacle, Ilya ne put s’empêcher d’imaginer le spectre de la mort rodant au-dessus de toutes ces têtes innocentes. Le dispensaire se trouvait à une dizaine de minutes à pieds. Elle faisait se chemin plusieurs fois par semaine quand on avait besoin d’elle en tant que bénévole. Elle connaissait par cœur le chemin et pour la toute première fois, le parcours lui sembla sans fin. Pourtant, ils furent très vite arrivés sur les lieux. La vieille bâtisse symbolisée par son caducée donnait une image d’entraide pour tous ces habitants. Ilya poussa la porte doucement, pour ne pas éveiller ni effrayer, à la fois, le personnel et les patients. Un homme vint à leur rencontre.

" Excusez-moi le Docteur Saria était-elle là ce matin ?"

" Oui et non. Elle a vient de finir sa garde. Elle était là toute la nuit. Elle ne va pas tarder à partir. Elle attend sa relève. Il faudra attendre un peu pour voir le nouveau médecin si vous voulez consulter. Prenez un siège en attendant."

" Je ne veux pas consulter. C’est elle que je voudrai voir. C’est très important."

"Je ne peux pas la déranger."

" Dites-lui que je suis bénévole, que c’est très important et que je viens de la part d’un ami commun : Aaron Williams. Nous avons à lui parler. C’est extrêmement urgent. Il faut qu’elle écoute ce que nous avons à lui dire et nous devons aussi lui montrer certaines choses. S’il vous plait."

" Je vais voir ce que je peux faire. Restez-là. "

" Merci. "

Nerveuse, la jeune femme jeta un regard inquiet à son ami. Elle savait au fond d’elle que lorsque le docteur Saria entendrait le nom d’Aaron Williams, elle les recevrait et les écouterait sans aucun problème. Il y avait tant de chose à dire, à expliquer, à préciser que tout se mélanger dans sa tête. Heureusement que Sébastian était à ses côtés. La porte au fond de la salle s’ouvrit, l’homme leur fit signe d’approcher. Derrière lui, se tenait le Docteur Saria dont les traits du visage s’étaient durcis. Ilya ne l’avait jamais vu ainsi, mais au moins, elle avait réussi à capter son attention.

" Pardon pour l’heure Docteur Saria, nous venons de la part d’Aaron Williams. C’est très important. Il faut que l’on discute tranquillement sans être dérangés. "

Cette femme avait toujours impressionnée Ilya tant par sa beauté, son assurance, sa sagesse dans les mots, sa personnalité. Elle avait toujours deviné que c’était une Asarienne qui s’était mise au service des plus démunis. La porte se referma derrière eux, le verrou enclenché par le docteur.

" Aaron Williams est venu nous trouver, il y a quelques heures. Il a découvert des choses horribles. Cela concerne la sécurité de la population du bidonville."

Ilya jeta un œil à Sébastian et poursuivit son développement.

" Il a demandé que la population du bidonville évite de s'approcher de la décharge jusqu'à nouvel ordre. Il n’est pas entré dans les détails, mais il a dit aussi qu’il faut arrêter de pomper l’eau de la nappe phréatique. Il faut absolument arrêter l'usage de cette eau, même bouillie. Elle contient des plombs, du mercure, du benzène, des polymères euh, je ne sais plus comment il a dit cela … En d'autres mots, cette eau va nous intoxiquer, si ce n’est pas déjà fait pour les plus sensibles et les plus faibles d’entre nous, comme les bébés, les enfants et les personnes âgées"

Elle n’avait jamais parlé avec un tel débit de mots. Elle avait surtout peur d’oublier le moindre petit détail. Tout devait être raconté avec précision au docteur Saria qui restait calme et très attentionnée à ses renseignements.

" Nous avons pensé à mettre au point une sorte de prévention fictive, avec votre aide, pour toucher et sensibiliser le plus de personnes possibles. Sébastian a dans sa sacoche des prélèvements qu’Aaron lui a donnés. C’est pour vous. On a besoin de vous pour distribuer des kits de filtration pour l'usage ménager de l'eau, uniquement. L’eau ne pourra pas être utilisée pour autre chose, même pas pour se doucher. Il faut aussi penser à trouver le moyen d’amener dans les bidonvilles de l’eau potable en grande quantité. Il a parlé de faire appel à des camions maquillés en camion-citerne qui rouleraient de nuit et emprunteraient les anciennes voies du métro souterrain. "

Humaine Rebelle

Peu après la réunion, Steve et moi avions pris la décision de repartir pour la cité. Plus vite on arriverait là-bas, mieux nous pourrions mettre au courant le personnel du dispensaire sur nos idées et sur l’entraide à donner aux habitants des bidonvilles. Nous avions embarqué dans la jeep, direction le dôme des bidonvilles avec plusieurs barricades en fer que l’on avait attachées avec précaution à l’arrière. La capuche de mon gilet remonté sur mes cheveux noirs, je fixais la route allumée par les phares, les deux mains sur le volant de notre véhicule qui ronronnait à la perfection à travers les chemins de terre. Je demeurai silencieuse depuis la fin de la réunion. Steve semblait être plongé lui aussi dans une sorte de réflexion. Les informations que l’on avait reçues nous avaient tous chamboulé. Je me repassais sans cesse les paroles d’Evan et de Diana. Depuis combien de temps tous ces innocents étaient leurrés concernant leur santé et leur protection ? Comment pouvions-nous les aider ? Est-ce que les autres factions nous suivraient ou au contraire, nous riraient au nez ? Je tapai du plat de ma paume gantée contre le volant, rageuse d’être aussi inefficace.

- Le temps file à une vitesse grand V ! Et si les médecins du dispensaire ne veulent pas écouter ce que nous avons à dire ? Tu vas me dire qu’on peut toujours les amener directement au niveau de la décharge, mais est-ce que ça serait assez pour faire bouger les choses ? La Milice exerce un énorme contrôle sur chaque individu. Les taxes que prélève le gouvernement sont démentielles. Ils vivent dans des conditions dramatiques. Auront-ils encore la force de faire face à cela ? J’ai peur que tous ces hommes et ces femmes ne baissent les bras et qu’ils se laissent tous mourir. J’ai horreur d’être impuissante !

J’appuyais sur la pédale. Chaque minute qui s’écoulait, rendait le processus encore plus dangereux.
Il fallait arriver là-bas avant le lever du soleil. C’était mon objectif. Après, le danger commencerait à flirter avec la population. Les rayons chaleureux de l’été ne tarderaient pas à frapper contre le dôme et à se déverser sur les déchets qui allaient de nouveau entrainer des émanations toxiques. D’après Evan et Diana, ils avaient dû se couvrir le nez et la bouche pour pouvoir s’approcher de près de cette décharge.

- Tu disais hier soir être peut-être en contact avec des Insoumis ? Comment as-tu fais pour tomber sur eux ? Ils ne sont pas facile à trouver ni à repérer. Tu crois qu’ils vont nous écouter ? Ils sont plutôt du genre à ne pas se soucier de ce qui se passe au-dessus de leurs têtes tant que cela ne bouscule pas leur quotidien. J’espère qu’ils ne seront pas butés au point de ne pas voir le danger qui menace tout le monde. Je suis beaucoup plus rassurée envers les Pacificateurs. Je ne les aime pas. Cette façon qu’ils ont à clamer l’égalité entre les deux races, que c’est le seul avenir possible, mais l’intégrité de leur leader n’est plus à faire. Elle saura écouter Evan.

Presque trois heures à rouler à travers la nature et à tenter de trouver les bonnes solutions avec Steve. Le QG et la cité étaient éloignés et ce n’était pas pour rien que le Faucon se tenait à une longue distance de ces Mutants.

- Si le personnel du dispensaire est avec nous, on devra amener l’un de leur représentant à cet entrepôt abandonné que je vous ai montré hier sur la carte. Il faudra placer les barricades autour de la déchèterie pour éloigner les gens. C’est sûr que les soldats vont se demander ce que l’on fait. Il ne faut en aucun cas parler des soucis de l’eau, juste leur montrer que la décharge est dangereuse même pour eux. Ça les éloignera un moment le temps qu’ils en rendent compte à leur hiérarchie.

Je tapai une nouvelle fois dans le volant et je lâchai un juron entre mes dents :

- Bordel !

La route changea de forme, plus accommodante, moins bruyante. Normal me diriez-vous ! La cité se dessinait devant nous avec ses dômes. Elle paraissait si endormie. J’appuyai encore plus sur la pédale et je fonçai en direction de l’entrée qui donnait sur les quartiers miséreux. Pas de barrages, pour une fois, c’était sympa de ne pas se faire arrêter par les soldats et de devoir leur expliquer nos faits et gestes. Je tournai sur ma droite pour emprunter une petite ruelle. Nous étions plus qu’à une dizaine de minutes du dispensaire et je ne désirai pas non plus me retrouver avec une patrouille sur le dos. Je ralentis puis j’arrêtai complétement la jeep devant l’entrée du dispensaire qui était allumé. Nous y étions ! Je pris une grande inspiration et je sautai hors du véhicule en même temps que Steve. Je fus la première à ouvrir la porte du bâtiment. A l’intérieur tout était calme. Il y avait peu de patients et le personnel prenait une petite pause. Un homme s’approcha de nous.

- Puis-je vous aider ?

- Pourrions-nous voir un de vos médecins ?

- Vu l’heure, le nouveau médecin de jour ne devrait pas tarder. Le médecin qui était de garde cette nuit est dans son bureau, occupé.

- C’est très important. C’est une question de vie ou de mort ajoutai-je dans un petit murmure que lui seul comprit.

- Euh … je vais l’en informer.

Je jetai un coup d’œil à Steve. J’avais été directe. Autant ne pas perdre de temps inutilement en bavardage.

Invité

La réunion une fois terminé, Ils avaient décidés, lui et Elizabeth, de partir au plus vite pour la cité. Le but était d'avertir au plus vite les médecins du dispensaire de la situation présente dans les bidonvilles et de tous les risques que les gens encouraient à aller à la décharge. Pour une fois, Steve laissa le volant à son amie. La jeep avait donc quitté le faucon, le QG des rebelles, pour la grande cité Asaria. Steve ne regardait que peu la route. S'il était avant tout un homme de terrain et d'action, il restait quelqu'un qui pouvait énormément réfléchir. Le problème était là: Les déchets étaient tout ce que ne devait pas garder la population car ils amenaient les maladies, c'est pourquoi il y avait une décharge. Mais ces déchets, exposés au rayons du soleil, étaient devenus toxique. ils avaient donc empoisonnés l'eau. C'était problématique, car l'eau était vitale pour les humains, et les asariens aussi d'ailleurs. Toutes les guerres menés, tout ce qui parlait de dépopulation de certaines zones pour permettre la conquête ou le contrôle d'une zone passait par l'eau. Le gouvernement était en fait en train d'éradiquer la population humaine, ou alors il n'était toujours pas au courant, mais est-ce que cela changerait les choses de toute manière? Que feraient-ils de plus tous ces idiots placés à la tête, hein? les paroles d'Elizabeth qui conduisait plutôt rapidement, le ramenèrent sur terre. Il répondit donc à ses questions alors que la jeep filait à toute vitesse sur le terrain de terre:

- crois-moi, les médecins nous écouteront, ils ne tiennent pas plus que nous à voir la population mourir, et ils sont là pour la sauver en quelques sortes. Non, ils nous écouteront, mais il faudra savoir argumenter nos dires. Quand à la population... Je n'en sais rien à vrai dire. Il est vrai que les gens en ont marre et sont fatigués, alors une menace de plus... Peut-être que quitter cette maudite terre ne serait pas plus mal, mais tu veux que je te dise un truc? Ces gens vont redresser la tête, et ils vont se battre, comme on l'a toujours fait. On va se battre Elizabeth, et ils vont nous suivre. On va y arriver.

Il se voulait rassurant, mais il n'était pas loin de céder à la panique. Elle avait raison dans un certain sens, car certains risqueraient de ne pas vouloir se battre, de se laisser mourir. Le gouvernement faisait tout pour taxer, contrôler et éradiquer, alors il était vrai que les humains pouvaient céder, mais il y avait des personnes qui étaient plus que capables de faire redresser la tête à ses hommes et ses femmes. Steve restait confiant sur un point: Les hommes et les femmes avaient une capacité que les asariens n'avaient jamais eu: cette volonté de survivre et de vouloir se battre jusqu'au dernier souffle, cette volonté de vouloir profiter de chaque moment qui leur était donné de passer ensemble pour continuer la vie. Oui, ils redresseraient la tête et se battraient. Elizabeth lui demanda alors comment il avait rencontré les insoumis. Il finit par répondre:

- bah, c'est une histoire un peu complexe, mais on va dire que c'est un peu par hasard. Quand à si ils nous écouteront ou non... ne t'en fais pas. Ils ont beau être solitaire, je ne les pense pas idiot au point de laisser tout le monde, pas dans ce genre de situation, non. Ils vont nous écouter, ça c'est sûr, tu peux me faire confiance, quand à nous aider... ça c'est une autre histoire mais je pense qu'on a une chance. Tout repose sur un fait pour que l'on obtienne la victoire: Que pacificateur, insoumis et rebelles travaillent ensemble. Sans ça, nous ne réussirons pas. En ce qui concerne les pacificateurs... Ils clament l'égalité des races: parvenir à ce point serait déjà bien, mais de toute manière, oui, eux ils vont nous aider, ils ne sont pas du genre à laisser crever tout le monde, je ne le crois pas.

La route continuait de défiler alors que les immenses dômes étaient enfin en vue. En arrière plan, las-bas, les lumières des différents grattes-ciel, des différents bâtiments asariens. Ils devaient faire la fête ce soir. Ou boire. Danser, ou passer une agréable nuit sans se soucier de ce qui se passait là, dans les bidonvilles, sans soucier que des milliers de millions de gens étaient en danger, que d'un instant à l'autre, tout pouvait basculer... Ils étaient bien, penchés sur leurs rêves et leurs réussites, mais le temps changeait vite, et ils avaient tout intérêt à ne pas l'oublier. L'entrée aux bidonvilles étaient, pour une fois, libre. Aucun milicien en vue. Heureusement que Steve s'était changé pour une tenue plus décontracté me diriez-vous, bien qu'il gardait un flingue soigneusement caché dans son veston. C'était toujours au cas où. Elizabeth respecta la limitation de vitesse, ce serait con de se faire arrêter pour un rien, ça c'était clair. Finalement, elle s'arrêta devant le dispensaire, dont les lumières étaient allumés de nuit comme de jour. Ils ne s'arrêtaient jamais là-dedans ou quoi? Enfin, vous me direz, pour sauver des gens, on devait être présent jour et nuit. Steve descendit, claqua la porte, et suivit Elizabeth qui menait le duo. Steve la laissa faire, l'homme semblait un peu réticent, mais tant pis. Un coup d’œil appuyé de Steve lui fit comprendre qu'il avait intérêt à se bouger, et c'est ce qu'il fit. Lorsque Elizabteh lui jeta un coup d’œil, il hocha la tête en signe d'accord, elle avait bien gérer, il suivait. Là, vous me direz, il ne faisait que office de garde du corps, mais après... Après, il libérerait quelques infos. Ils attendirent donc qu'un médecin veuille bien venir les chercher...

Invité

J'approuvais d'un bref signe de tête les dires des mes compagnons, il n'y avait plus un instant à perdre. C'était bien connu, j'étais du genre à me jeter la tête la première dans le danger dès que j'en voyais l'ombre mais là c'était différent, c'était une question de survie nationale. Là n'était pas la question que j'appréciais ou non les humains, bien évidemment que je les appréciais si je défendais leur cause, ça creusait l'évidence. Ce n'était d'ailleurs pas forcément réciproque car eux me chasseraient peut-être à coups de trique s'ils connaissaient ma vraie nature d'Asarien. Bref peu importait, là n'était pas la question, j'étais plus que jamais décidé à agir, c'était l'instant ou jamais, l'instant de vérité pour moi : étais-je vraiment apte à joindre une cause noble ou non ? Tsss pourquoi douter ainsi ? Je savais encore ce que je faisais et oui j'avais envie que cette vérité enterrée explose un jour comme des pensées sourdes qu'on tentait de contenir le plus longtemps possible et qui finissaient par exploser au grand jour car elles ne pouvaient pas être retenues, c'était leur destin. Machinalement j'enfilais ma veste pour affronter la brise glaciale de ce milieu de nuit, foutue soufflerie franchement ! De mon autre main, j'empoignais solidement la sacoche contenant les précieux échantillons, défiant quiconque aurait eu le désir soudain de me la voler au coin de la première rue environnante.

"- Ok alors allons-y de suite alors, nous n'avons que très peu de temps donc plus vite ce sera fait et mieux ce sera. Il va nous falloir au bon quart d'heure pour atteindre le dispensaire à partir d'ici. Surtout couvre-toi bien, le fond de l'air est glacial."

Je suivis mon amie parmi le dédale sans fin des rues de la division humaine. Par chance, je connaissais une grande partie du chemin, savoir qui ne me servit d'ailleurs pas à grand chose étant donné qu'Ilya semblait avoir une connaissance approfondie du terrain, je n'avais qu'à me laisser guider sans broncher. Le fond de l'air était froid mais le fait de marcher d'une allure soutenue me réchauffa rapidement et je ressentis bientôt l'envie de retirer ma veste., me retrouvant en tee-shirt sous quelques rafales et une petite pluie fine, il ne manquait vraiment plus que ça ! Malgré tout, e n'éprouvais aucun signe de froid, pas même un petit frisson, ni même l'ombre d'un début de chair de poule. Je n'étais pas du genre frileux et moins j'en portais plus je me sentais à l'aise, façon de parler bien sûr ! Le dispensaire se dressa bientôt devant nous, ses portes et ses fenêtres de bois délavés par le poids des années et des intempéries. Mais rien ne pouvait m'empêcher de travailler ici, je m'y sentais bien, je trouvais mon propre réconfort en aidant les plus démunis. Je n'avais pas choisi mon destin par hasard, c'était juste une évidence. Sauf qu'entre soigner quelques personnes malades parce que c'était mon métier et vouloir sauver la race humaine d'un génocide, il y avait tout un monde. Trop de poids pour un seul homme, heureusement que je n'étais pas seul d'ailleurs, j'avais à présent un solide cercle d'amis à mes côtés...

Le Docteur Saria venait de terminer sa garde mais elle était toujours dans les locaux, ce qui représentait une véritable aubaine pour nous. L'instant était des plus propices pour énoncer ces vérités qui nous ravageraient peu à peu si on les contenait trop longtemps. Ilya prit la parole en premier, je connaissais mon rôle, je devais l'appuyer, on était déjà peu nombreux alors on devait se soutenir jusqu'au dernier instant. J'attendais donc patiemment que mon amie termine pour enchainer sitôt après, je devais me montrer convaincant, cela risquait de prendre un peu de temps alors autant m'assoir comme le Docteur avait suggéré un petit peu plus tôt. J'incitais d'ailleurs Ilya à faire de même car on risquait d'en avoir jusqu'aux premières lueurs du jour alors autant préserver ses forces.

"- Bonsoir Docteur Saria. Il est vrai que nous travaillons ensemble sans jamais réellement nous voir car nos gardes sont alternées. Cela fait plus de 3 ans que je travaille pour le dispensaire et c'est pour moi un honneur que de vous faire face même si j'aurais espéré toutefois le faire dans de meilleurs circonstances. Autant commencé par le début alors, cela a commencé ce matin même quand j'ai reçu ce matin la visite d'un enfant qui portait une étrange blessure à la main, une brûlure peu naturelle...J'ai reçu cette visite à l'hôpital central alors que je venais de prendre mon service à 08h00. C'est d'ailleurs là-bas que j'ai fait la connaissance d'Aaron, obstiné lui aussi, pas de doute possible. Bref, cette fameuse brûlure qui ressemblait bigrement à des radiations nous a conduit tout droit à la décharge près des bidon-villes. Comme l'a souligné Ilya, nous avons non seulement un problème d'eau contaminée mais aussi de la présence d'une fissure sous le dôme responsable de la putréfaction des déchets, de vapeurs toxiques, mais aussi de traces de brûlures sur certains humains. Et la situation ne va faire qu'empirer si cette brèche n'est pas colmatée rapidement, j'ose même imaginer ces radiations à grande échelle."

Je détendais peu à peu mes jambes, comme si on avait pas assez du problème de l'eau, il fallait en plus greffer celui de la faille, bientôt ce serait les rayons ultra-violets du soleil qui viendraient faire des ravages en plus de l'eau contaminée,

"- l'épidémie voire la pandémie deviendrait alors incontrôlable, nous ne serions pas assez nombreux pour la contenir, aussi volontaire que nous le sommes."

J'en avais peut-être un peu trop dit, surtout sur les émanations toxiques au niveau de la décharge mais le Docteur Saria avait bien le droit de connaître la vérité comme Aaron, Ilya ou moi, il fallait traiter un problème après l'autre mais fougueux comme j'étais, il fallait avant tout que ça sorte, je ne pouvais pas garder tout ces mots en bien longtemps, j'étais tel un volcan prêt à rentrer en éruption à tout moment alors autant m'apaiser les nerfs mis à rude épreuve comme je le pouvais. Je soupirai longuement en me ré-adossant sur ma chaise tout en fermant les yeux, on était une équipe unie avant tout, je ne devais pas me laisser aller mes émotions les plus vives même si elles étaient des plus pénibles à contenir, je devais l'avouer.

"- Aaron a raison, je possède effectivement les fameux échantillons que nous avons relevé sur le terrain, au sommet de la décharge, l'odeur y est d'abord insupportable. J'espère que ces prélèvements parmi cette montagne de déchets toxiques pourront vous être utile. Concernant l'eau, nous sommes prêts à apporter notre aide par n'importe quelle manière. Je demande franchement comment c'est possible de..."

Je jetai un bref regard à ma compagne humaine, sachant qu'elle était bien plus visée que moi, que nous autres Asariens étions normalement destinés à vivre dans un environnement plus serein, enclin à la paix. On devait rentrer dans les clous, dans le moule de la société, être conditionné en gros sans faire le moindre écart, rester discrets sans se faire remarque et la Milice ne nous chercherait pas de noises parce qu'on était la Race Supérieur, des belles foutaises oui !

"- Enfin comment c'est possible d'être aussi cruel envers l'Humanité, je ne comprends pas."

Il n'y avait hélas pas grand chose à comprendre, ce qui m'arracha d'ailleurs un nouveau soupir plein de résignation. Je me repris rapidement, ce n'était guère le moment de perdre ma crédibilité en me laissant envahir par toutes sortes d'émotions néfastes. Après tout j'avais dit que je me battrais jusqu'au bout et c'était justement les meilleurs instants pour ne pas me contredire et passer pour un lâche.

"- A l'heure actuelle, l'eau reste le problème le plus urgent car cette eau contaminée a déjà fait quelques hum soucis ? J'ai déjà eu quelques cas à l'hôpital je n'ai pu faire le rapprochement que dernièrement. Fatigue, toux, nausées, vomissements, faiblesse musculaire, tous les ingrédients sont réunis pour tuer à petit feu. Maintenant notre souci principal est de trouver une grande source d'eau potable, peut-être que dans le monde extérieur...Enfin vous êtes une Asarienne, comme moi, on ne peut pas s'exposer en plein jour et niveau discrétion on fait mieux. Il nous faut pourtant trouver un moyen, avant d'avoir les premières victimes si je puis dire..."

Je me tus momentanément, restant néanmoins parfaitement concentré et toujours en quête de nouvelles idées, je laissais mes compagnons prendre la parole, trois cerveaux (pour le moment ?) valaient mieux qu'un...

Présidente de la Cité Ancienne ; Longue-Vie

Citation :: Petit Rappel :

Il n’y aura pas de tour de réponses. Chacun poste autant de fois qu’il veut intervenir sans attendre les copains pour éviter de faire stagner indéfiniment ce RP important sur de longs mois.

Vos réponses peuvent être courtes (et donner la priorité au dialogue pour faire passer de nombreuses informations) ou bien selon votre envie, plus longues.
Faites-vous plaisir

Ma garde touchée à sa fin, mais deux personnes avaient eu le besoin urgent de me parler. Ils étaient là sous la directive d’Aaron Williams. Un ami de longue date et qui faisait lui aussi parti des Pacificateurs. Je n’avais plus eu de nouvelles depuis un moment et je m’en étais confiée à Michael, un soir dans son bureau après une de mes gardes. Et là comme par magie deux personnes avaient été en relation avec lui. Que se passait-il pour qu’il soit aussi discret ? Pour que ces deux jeunes gens qui venaient d’entrer dans mon bureau soient aussi nerveux et inquiets ? Je verrouillai la porte de mon bureau pour ne pas être dérangés, puis je m’installai à mon bureau alors qu’ils prenaient déjà place dans les deux sièges face à moi. En tant que fille du Prophète et Pacificatrice, je ne pouvais pas me permettre de tomber dans un piège du gouvernement. Et c’est avec l’urgence de la situation, que j’utilisai ma télépathie. Ce pouvoir était à la base un moyen de communiquer mentalement avec un autre télépathe ou bien de créer un lien télépathique avec une personne qui ne possédait pas ce don. Cette capacité plus poussée, avec l’âge et l’expérience, devenait encore bien plus dangereuse. La télépathie à son haut niveau pouvait servir à lire les pensées des autres et même manipuler un esprit. C’est ainsi que mon esprit entra en contact avec la jeune femme et son ami. Il n’était pas question pour moi de violer leurs intimités, leurs vies, leurs quotidiens, mais de me préserver d’un leurre des Anciens. Je fus très vite rassurée. Les deux personnes avait bien été en contact avec Aaron. Je pouvais y trouver des fragments de leur rencontre et des échanges avec mon ami. Une fois rassurée de leur sincérité, je les invitai à m’exposer leurs préoccupations.

C’est la jeune femme qui commença. Son visage m’était bien familier. Elle avait indiqué à l’infirmier qui était venue m’avertir, qu’elle travaillait ici en tant que bénévole. J’écoutai donc avec attention ses explications et je pouvais ressentir son trouble. Je découvris au fil des mots toute l’ampleur de la tragédie qui touchait les bidonvilles et sa population. Aaron avait découvert les manigances du gouvernement. Voilà pourquoi je n’avais plus eu de nouvelles depuis notre conversation au QG des Pacificateurs. J’ai toujours appris à cacher mes émotions et je ne tenais pas à montrer l’agitation qui grondait à moi. Je hochai la tête pour acquiescer aux renseignements et l’inciter à aller jusqu’au bout de son exposé. Aaron, comme à son habitude, n’avait rien laissé au hasard. Méticuleux, rationnel et organisé, il leur avait donné des échantillons.

Le jeune homme prit la suite de son amie. Il se présenta avant tout. C’était un infirmier lui aussi du dispensaire. Dès qu’il énonça son nom, je sus qu’il disait vrai. C’était moi-même qui signé toutes les acceptations des bénévoles du dispensaire : Asariens comme Humains. Sébastian Shayn travaillait le quart inverse de moi. C’était pour cela que nous ne nous étions jamais croisés. Il ne faisait pas partie de mon équipe. Je ne désirai pas l’interrompre et je l’incitai à poursuivre. J’aurai tout le temps de leur répondre à tous les deux. Il apporta des approfondissements aux explications de la jeune femme. Je tentais de rester concentrer sur ce qu’il me disait, mais déjà mon esprit réfléchissait à vive allure. Le gouvernement devait connaitre cette faille depuis un moment et il se servait de celle-ci pour affaiblir encore plus les humains. L’eau contaminée était le vecteur le plus rapide pour empoisonner les humains. La faille du dôme provoquait une réverbération sur les déchets et rendait l’air insoutenable et les petits faisceaux solaires devenaient mortels.

- Les Humains sont le dernier maillon de la chaine des Êtres Vivants. La race suprême ne peut plus admettre leur présence. Depuis la création du SEER, tous les évènements l’ont bien prouvé. L’annihilation du plus faible face au plus fort. Que croyez-vous Monsieur Shayn ? Les Humains sont devenus les esclaves des Asariens pour pouvoir les contrôler et avoir un droit de vie et de mort sur eux. Bien sûr, sans plus aucun Humains, il faudra trouver d’autres amusements pour nos pairs.

Ma voix trahissait un certain dégout de ma propre race, de ces Asariens dont je faisais partie. Mais là n’était pas le sujet prioritaire du moment.

- Vous avez toute mon aide et mon soutien. Si vous le voulez bien, j’analyserai les échantillons d’Aaron, mais pas ici, pas au dispensaire. Je connais un endroit secret et mieux vaut être discrets sur tout cela. Il ne faut en aucun cas éveiller les soupçons des Miliciens. Restons aussi discrets sur notre véritable nature Docteur Shayn … pour le moment.

Les soldats rodaient comme des chiens prêts à sauter sur ces pauvres humains.

- La prévention fictive est une excellente idée. On aura accès à quasiment toute la population pour les informer. Il faut bloquer, barrer cette décharge, mais les Miliciens vont se demander pourquoi et le gouvernement risque de comprendre trop rapidement nos projets. Il faut malgré cela faire vite. Les premières victimes comment à venir : je traite depuis plusieurs semaines des enfants et des adultes pour des insuffisances respiratoires, des nausées, des maux de têtes et bien plus encore.

Maintenant, il fallait trouver de l’eau potable et je n’avais aucune idée sur cela.

- Si les nappes phréatiques sont déjà contaminées, c’est alors tout le réseau : à savoir ici et dans les autres dômes. Il faut de l’eau de l’extérieur. Des sources naturelles.

Avant toute chose, il nous fallait un plan des bidonvilles. J’en avais justement un, une carte mise à jour par un Pacificateur qui était récente. Je me levai de mon fauteuil pour aller fouiller dans une vieille armoire métallique. On toqua à ce moment-là, à la porte. Je jetai un œil aux deux jeunes gens, surprise de voir autant de mouvements à cette-ci au dispensaire. Je revins à mon bureau étalant la carte et je finis par aller ouvrir la porte. Le même infirmier qui m’avait signalé la présence de mes deux invités, s’excusait à nouveau du dérangement

- Je suis navré Docteur Saria de vous déranger encore une fois. Il y a deux personnes qui aimeraient vous voir. La jeune femme a ajouté que c’était une question de vie ou de mort.

L’infirmier ne mentait pas. Je sortis dans le couloir et il me montra d’un signe de tête les deux personnes qui attendaient. Un homme et une femme, là aussi. Je me servis de ma télépathie pour sonder leurs esprits. Je découvris la même motivation et les mêmes inquiétudes que l'infirmier Shayn et son amie. Si les deux personnes que j’avais dans mon bureau étaient des connaissances d’Aaron. Ceux qui attendaient dans la salle du dispensaire étaient … des rebelles. J’allais donc savoir si Humains et Asariens de tout bord pouvaient travailler en équipe et être solidaires pour aider les plus faibles et les innocents face aux stratagèmes du gouvernement.
Je leur fis un signe de la main pour qu’ils s’approchent.

- Je vous en prie, entrez ! Je suis le Docteur Saria.

L'infirmier et son amie me regardèrent, intrigués. Je les gratifiai d’un sourire pour apaiser leurs craintes. Lorsque les deux inconnus s’avancèrent pour entrer dans le bureau, ils furent eux aussi surpris de voir que je n’étais pas seule.

- Ne vous inquiétez pas. Je pense que nous avons les mêmes objectifs.

J’attendis qu’ils entrent et je refermai la porte derrière eux pour enfin m’expliquer clairement.

- Vous êtes là pour me parler de la faille dans le dôme et des vapeurs hautement toxiques qui se dégagent de la décharge ? Et vous voulez aider la population ? Mettre en place des mesures pour les protéger ? Nous étions en train de trouver les bonnes solutions. Avant cela, j’aimerai que vous m’exposiez ce que vous savez pour qu’on puisse mettre en commun toutes nos informations.

Humaine Rebelle

Le soignant qui était venu à notre rencontre dans le dispensaire ne posa pas de questions gênantes. Il comprit très rapidement à mes mots que je disais la vérité. Ma demande de voir un médecin le plus rapidement possible pouvait révéler une situation dangereuse pour une population qui subissait déjà le joug de la race Supérieure et de sa folie. Je n’avais jamais été aussi nerveuse. Je préférai largement les missions sur le terrain. J’étais faite pour cela. J’étais entraînée à étudier des secteurs, une situation bien précise, des plans. J’étais prête à combattre, utiliser mes poings et mes armes, mais là … c’était une toute autre dimension qui m’était inconnue. J’avais horreur de parler, de perdre mon temps. J’allais toujours droit au but même dans les réunions, ne m’encombrant jamais de détails superflus. J’avais une facilité d’analyser et d’observer une conjoncture donnée, tout comme je possédais une facilité aussi de mémoriser des informations complexes en quelques minutes. Je me rendais-compte que cette entrevue avec le médecin me déstabilisait beaucoup trop. J’allais devoir jouer de diplomatie, prendre mon temps dans les explications pour avoir toute sa concentration et son intérêt. Quoi qu’il puisse arriver, Steve et moi, nous ne pouvions plus reculer maintenant. Trop de vies innocentes étaient en jeu. Nous ne pourrions pas, même avec la plus grande volonté, protéger et aider la population sans mettre au courant en premier lieu les gens du dispensaire et en second, les autres factions qui voudraient bien nous écouter.

Mon regard passait, fébrilement, de mon coéquipier à cette porte au fond du couloir qui donnait en toute logique dans le bureau de ce fameux médecin. Et si cette personne ne désirait pas nous recevoir ? Qu’allions-nous faire ? Créer une émeute alors que nous devions faire profil bas pour ne pas éveiller les soupçons des Miliciens sur nous ? Non, cette idée était à rejeter. Une femme en blouse blanche sortit de la pièce et elle échangea quelques mots avec l’homme qui nous avait reçus.

- Il est temps de savoir si la solidarité existe toujours et s’il y a des personnes encore motivées pour se battre contre quelque chose qui les dépasse, de travailler ensemble et laisser de côté tous les préjugés et les idéaux qui nous séparent. Si je m’écoutais, je croiserai les doigts pour que tout cela marche. dis-je tout bas à Steve, mêlant ma dernière réflexion à un petit soupire.

La femme-médecin nous fit signe de la main de s’approcher et d’entrer dans son bureau. On ne se fit pas prier, remerciant l’homme de la tête qui avait été notre messager et qui passa près de nous. Il nous offrit en guise de réponse un petit sourire de bienveillance. J’avais tout en tête. Je devais être précise et ne pas m’encombrer de trop d’informations pour laisser au médecin le temps de tout assimiler. J’avais appris ma leçon par cœur et j’allais la réciter quand je réalisai qu’il y avait deux personnes dans le bureau. Mes yeux rencontrèrent soudainement ceux de Steve exprimant une question muette qu’il dut comprendre, à voir l’inquiétude qui se dessinait sur mon visage. Qu’allons-nous faire maintenant ? Tout dévoiler à des inconnus ? Faire confiance ou se taire ? Le bruit de la porte qui se referma dans notre dos me fit sursauter. J’allais prendre la parole, nous excuser pour ce dérangement, mais la femme médecin me devança. Elle déclina son identité et nous exposa le problème face auquel elle était confrontée. Ces deux personnes étaient venues la mettre au courant des dangers la faille du dôme et des vapeurs toxiques qui se dégageaient de la décharge. Alors là ! Je m’attendais à beaucoup de choses, comme le refus de nous écouter, mais pas à ce scénario. Elle nous invita à nous exprimer sur ce que nous savions pour qu’on puisse mettre en commun un plan d’actions. Puisqu’il le fallait, je me lançai donc la première. Steve ajouterait des indications si j’en oubliais dans mon récit.

- Merci de nous recevoir aussi vite Docteur Saria. Nous avons découvert une faille au niveau du dôme et qui donne directement sur la décharge. Des … amis se sont approchés des déchets pour comprendre ce qui se passait. L’air est irrespirable et la faille provoque une sorte de réverbération sur les détritus, surtout sur les métaux ou sur le verre. Le rayonnement peut se répercuter sur les individus et provoquer des blessures à ce moment-là. Il ne faut pas oublier que le soleil tourne avec les heures et ce petit rayonnement qui passe dans cette petite fissure se déplace aussi. La population vient jeter ses ordures. Il faut éviter que tous ces gens s’en approchent. Cela devient très dangereux. Le dispensaire est le moyen le plus rapide et efficace pour alerter le peuple. Je connais un entrepôt désaffecté qui servirait à stocker les ordures ménagères. On pourrait faire détourner la population par là, mais il ne faut pas oublier la présence des Miliciens. Comment faire quand les soldats vont comprendre qu’il se passe quelque chose à la décharge ?

Ça, c’était le premier grand point important : faire en sorte que la population ne passe plus près de cette décharge et essayer de camoufler tout cela aux yeux des chiens du ministre Van Brënner ?

- Le second problème, mais là nous n’avons aucun moyen de le prouver, nous ne savons pas si nous sommes dans le juste ou pas. Ce n’est qu’une théorie. Sous ces tonnes de déchets, se trouvent les canalisations d’eau. Peuvent-elles être touchées par les émanations toxiques ? L’eau était-elle encore potable ?

Invité

Steve avait attendu patiemment avec Elizabeth. Il n'aimait guère attendre dans ce genre de situation, mais il savait que de toute manière il n'avait pas le choix, aussi prenait-il son mal en patience. Elizabeth semblait plus nerveuse que lui, chose très compréhensible. Elle était faîte pour le Terrain, pour agir, pour se battre, la diplomatie n'était pas son fort, et pour elle bavarder était une perte de temps. Steve était un peu du même avis, parfois, mieux valait agir que perdre du temps à parler, en revanche, dans cet instant précis, dans cette situation, parler était une chose qui devenait essentielle. Steve croisa ses bras sur son torse. L'attente, il l’espérait, ne serait pas trop longue si le docteur voudrait bien les recevoir. Elizabeth lui fit alors part de de son espérance, à savoir s'ils allaient pouvoir travailler ensemble. A cet instant précis, on ne l'aurait pas cru, mais l'histoire allait prendre un tournant décisif, et ce serait sans doute la première fois que les rebelles allaient travailler, main dans la main il fallait l’espérer, avec d'autres groupes. Il n'eut pas le temps de répondre qu'une jeune femme en blouse blanche, sans doute le médecin, leur fit signe de la suivre. Steve emboîta le pas sur une Elizabeth décidée mais un peu stressée. Il fallait dire que même lui n'était pas au meilleur de son calme. Lorsque vous saviez que des milliers de vies étaient en jeu, des vies humaines, et que vous étiez un petit nombre à pouvoir les sauver, mais que cela allait dépendre de le coopération avec les autres groupes... Vous faisiez pas le malin. Le petit aire bravache et comique de Steve avait disparu du visage du patron de l'underwood alors qu'il entrait avec Elizabeth dans le bureau du docteur.

Elizabeth se retourna alors vers lui, l'inquiétude se lisant sur son visage. Steve comprit rapidement. La présence de deux autres personnes dans le bureau ralentissait tout, mais surtout, tenait les rebelles au silence tant qu'ils ne savaient pas de quel bord se plaçaient les deux personnes dans le bureau. Il y avait une jeune femme, plutôt charmante avec ses longs cheveux noirs, et un homme, lui aussi ne manquant pas d'un certain charme. Steve néanmoins était tou de suite devenu plus méfiant. S'il ne bougea pas lorsque la porte se claqua derrière lui, c'est parce qu'il dut refréner tous ses gestes devenus un réflexe quand il était en danger. Mais la jeune femme en blouse blanche déclina son identité et les invita à parler. Lorsqu'elle leur demanda s'ils venaient pour le problème lié à la décharge, quand à cette faille présente sur le dôme des bidonvilles, Steve devint alors encore plus méfiant. Comment le savait-elle? Comment pouvait-elle connaître l'existence de cette faille? Et comment savait-elle qu'ils venaient précisément ici pour parler de ce problème. Elizabteh commença donc à parler, Steve se contenta d'écouter. Il regardait cette femme en blouse blanche qui les avait reçu, parfaitement détendu. Steve, à sa place, aurait déjà demandé la raison de la visite des personnes avant de tout leur dévoiler, elle avait fait l'inverse... Comme si elle savait depuis toujours qu'ils allaient venir. Il était inquiet et méfiant, parce qu'il y avait plusieurs significations à cela. Soit elle était complètement idiote, ce que Steve ne pensait vraiment pas, soit elle avait quelque chose qui lui permettait de savoir ce que ressentait les êtres en face d'elle. Ce qu'il pensait.

Le rebelle était ainsi, la plupart du temps, avant d'agir, il analyser, et là, il devait se livrer à la même chose. La face détendu face aux deux nouveaux-venus, elle ne semblait pas inquiète, et les explications d'Elizabteh mobilisait toute son attention. Steve en arrivait à une seule conclusion... Cette femme n'était pas humaine, mais asarienne. Il le savait, les asariens avaient des dons qui leur permettaient de surpasser les humains dans certains domaines. Dans les bidonvilles, de nombreuses légendes couraient, mais Steve savait que les Asariens étaient des êtres doués, possédant des pouvoirs terrifiant. Mais si elle était là, ce n'était clairement pas pour leur poser problème, bien au contraire. Steve se détendit donc sans néanmoins relâcher sa garde alors que Elizabeth continuait. Elle avait tout dit, ou presque. L'essentiel était là. Par la suite, elle aborda le second problème, celui de l'eau. Steve hocha la tête pour soutenir les dires de la jeune femme et resta en retrait. L'eau était essentielle pour la survie de tous, Asariens comme humains, ils en avaient tous besoin. Si cette eau venait à être contaminé, les Asariens auraient aussi quelques problèmes. Mais trouver une solution concernant l'eau, c'était plus difficile que la décharge. Cela signifiait peut-être allait chercher de l'eau ailleurs qu'en asaria, chose qui n'avait jamais été faite. Steve voyait maintenant l'urgence de contacter les Insoumis, et il espérait qu'il réussirait à le faire sans trop de problème... A moins que ce ne soit ses derniers qui le contacte, ce qui serait peut-être plus simple. Finalement, lorsque Elizabeth eut terminé, il reprit:

- Nous sommes aussi face à un autre problème Docteur Saria. Cette fissure laisse passer les rayons du soleil, mais si ces rayons venaient à chauffer intensément la décharge, certains déchets pourraient prendre feu, et nous savons, vous et moi, que la population des bidonvilles n'a aucun moyen pour stopper un incendie... A moins que le ministre responsable du temps en Asaria veuille bien faire tomber le pluie, termina-t-il sur une note un peu sarcastique.

il était moqueur, c'était vrai, il ne perdait pas cela de lui, mais il était objectif. cet humour noir n'était là que pour montrer que cela n'arriverait jamais, il ne fallait pas rêver. Les problèmes étaient maintenant posés, il fallait trouver des solutions. Ils étaient cinq... Il fallait donc espérer que cinq cerveaux soient capables de trouver une solution pour chaque problème, mais il était vrai que cela risquait fort d'être compliqué, Steve laissa donc le silence planer après ses déclarations.

Invité

Je ne savais pas vraiment par où commencer car c'était un flot intarissable d'informations qui était en train de me traverser l'esprit. Il fallait pourtant bien commencer par quelque chose, il fallait agir car le temps travaillait contre nous sans cesse. Le médecin nous écouta l'un après l'autre, dans un premier temps Ilya puis moi dans les suites, nous avions tant à dire, tant à exprimer, tout provenait du plus profond de notre cœur, on ne pouvait plus garder des secrets aussi lourds. La condamnation des êtres humains avait été débutée depuis un bon moment, tout n'était que spirale infernale qui ne prendrait jamais fin. Mais comme je le pensais si souvent, le Haut Gouvernement Asarien semblait oublier d'où provenait leurs origines, qui étaient les ascendants de ces personnes là ? Des Humains, il n'y avait rien de plus à ajouter. Le genre Humain avait toujours été des plus étrange, enclin à se battre et à se détruire depuis la nuit des temps mais cette tendance n'avait fait que s'amplifier au fil des années, c'était observable avec un minimum de recul.

"- Les déchirures entre les humains s'observent depuis des millénaires, la société a quelque peu évolué depuis mais il semblerait qu'une certaine décadence ait reprit le dessus. Mais pourquoi l'avidité d'une poignée en vient à punir tout le monde..."

Éternelle question qui resterait sans réponse, enfin de mon point de vue bien sûr, je n'étais pas objectif. Puis je n'étais pas non plus venu ici dans ce dispensaire pour faire de la psychologie à deux balles, il y avait bien plus important. Anticipation, prévention, les maîtres mots de notre présence ici, de cette assemblée secrète. Nous étions peu nombreux il fallait l'avouer mais notre volonté était suffisamment puissante pour nous faire avancer, les uns près des autres, solidaires de nos valeurs, similaires. Nous pouvions aussi compter sur le soutien d'Aaron, ce qui constituait une aide non négligeable. Pour en revenir aux différents problèmes qui nous étaient présentés, celui de l'eau semblait le plus urgent. Il fallait vite réfléchir à une solution alors je fais silence pour tenter de me concentrer et trouver des idées. Ce fut à ce moment là que l'on frappa à la porte que je sentis dès lors tous mes sens se mettre en alerte. Qui pouvait bien être au courant à part Aaron, Ilya et le Docteur Saria de notre petite réunion clandestine ? La Milice peut-être ? Certainement pas, ces brutes n'auraient pas pris la peine de frapper, ils auraient défoncer la porte direct et ils nous seraient tomber dessus. Enfin j'exagérais un peu le truc aussi mais c'était plus fort que moi, ma méfiance envers les autres finissait par reprendre le-dessus mais quitte à faire de moi un être complètement asocial, peut-être pas non plus... Bref cela ne me disait pas qui était ces deux personnes et surtout qu'est-ce qui venaient faire ici ?

Le médecin tenta de nous rassurer, Ilya et moi, elle avait dû ressentir la même crainte et les mêmes angoisses que moi et j'avais envie de tout sauf de déclencher des tensions ou une bagarre dans cet endroit confiné. Je fis donc preuve d'un certain flegme, trahissant mon ressenti alors peu engageant dans un premier temps envers ces deux inconnus. Tous unis pour la même cause hein ? Et bien j'avais hâte d'entendre ça, rien que pour me rassurer mais aussi apaiser ces tensions soudaines. La jeune femme prit la parole dans un premier temps, l'homme semblait plus réservé mais il exprima tout de même son point de vue peu après. Nos objectifs concordaient, c'était un excellent début et comme les femmes l'avaient dit, il valait mieux se serrer les coudes plutôt que nous déchirer bêtement entre nous. Il fallait que je reprenne la parole, que j'oublie mes aprioris, nous devions avancer sinon l'humanité était foutue et j'en avais marre d'entendre parler de génocide puis que j'étais tout petit. Il fallait que cela cesse même ni nous n'étions que de toutes petites mains face à des pouvoirs de géants.

" – L'eau, le feu, les émanations toxiques et tout ce qui tournent autour de ces dernières, c'est un combat contre des titans que nous allons devoir engager, je pense que tout le monde de cette "assemblée" si je puis dire s'en rend compte. Alors la question par où commencer ? Je vais faire un bref rappel car c'est d'une manière totalement hasardeuse que je suis tombé sur ce complot débutant. C'était il y a quelques jours alors que je débutais mon service à l'hôpital, j'y ai soigné un enfant qui avait une grave blessure à la main, une brûlure sans aucun doute mais d'un type que je n'avais encore jamais vue. Après une brève enquête, nous avons découvert que la plaie de cet enfant était dû à une exposition à des ultraviolets. Le plus étrange c'est que l'incident a eu lieu à la décharge sous le dôme humain, nous avons rapidement trouvé la cause du phénomène, une faille sous ce même dôme qui laisse filtrer les UV à tout va. Même si le soleil représente un danger moins important chez les humains que chez les Asariens, une exposition massive à ce type de rayonnement peu vite s'avérer meurtrier, la réverbération et toutes les réactions qui peuvent s'y associer. S'il y a des scientifiques parmi vous, nous avons quelques échantillons de ces déchets rendus toxiques. Concernant la pollution de l'eau, oui il semblerait bien que ces émanations toxiques en soient l'instigateur mais je n'en suis pas aussi certain, à vrai dire je ne suis certain de rien car je ne veux pas émettre de jugement erroné. Peut-être que le problème de l'eau est lié à autre chose, personne ne peut le nier, tout le monde ici sait de quoi le Gouvernement est capable pour satisfaire leurs envies les plus sombres. Tout ce que je sais, c'est que les prémices de la contamination sont déjà en marche, rien qu'à voir tous ces patients autour de nous, ils toussent, poussent des râles et leur affluence à doubler ces trois derniers jours."

Que pouvais-je ajouter d'autre ? Pas grand chose car j'avais vraiment tout dit, inutile de garder en soi les secrets malgré la réticence dont j'avais pourtant fait preuve au début. Alors s'il fallait faire confiance à ces gens là, oui j'étais prêt à le faire, après tout nous n'avions plus rien à perdre et c'était toujours mieux que de rester à ne rien faire chez moi tout en profitant de mon petit confort d'Asarien pépère. Nous étions là pour discuter, échanger, trouver des solutions alors pourquoi se tirer dans les pattes ? Nous étions différents, certes, et alors ? Nous étions là pour faire avancer les choses, sauver des vies, peut-être était-ce complètement démesuré mais franchement cela en valait la peine, je le pensais sincèrement.

"- Que pouvons-nous faire alors ? Gérer les problèmes un à un ensemble ou bien constituer des groupes pour le souci de l'eau d'un côté et celui des déchets de l'autre ? L'eau semble être le problème le plus urgent car c'est un élément vital et il y a de plus en plus de gens en mauvaise santé à cause d'elle. Comme l'a dit le Docteur précédemment, on peut la trouver en dehors des dômes, dans son milieu naturel, j'ai entendu dire qu'il y avait énormément de sources et de cascades là-bas."

Honnêtement je n'y étais jamais allé, un Asarien ne pouvait se promener non plus là-bas au grand jour sans y laisser la vie. Chez moi, à mon appartement, l'eau n'était pas contaminée mais je n'avais pas envie de dévoiler ma vraie nature ni même où je vivais même si de tout évidence, les personnes présentes avaient déjà dû deviner mes origines hum non humaines. Si chacun trouvait à son tour une sorte de solution, nous avancerions pas à pas, un brainstorming en petit comité mais qui constituait une aide non négligeable, il fallait à présent que laisse les autres personnes s'exprimer une à une, je n'avais pas le moindre pouvoir de décision après tout.

Invité

La jeune femme n’avait pas dormi de toute la nuit. Sébastian et son ami étaient arrivés au moment où elle allait se mettre au lit et ils lui avaient racontée ce cauchemar qu’ils avaient découvert à force de recherches sur le terrain et d’indices scientifiques. Le médecin du dispensaire les avait reçus et elle les avait écoutés avec attention. Cela soulageait Ilya de voir que le Docteur Saria avec laquelle elle travaillait selon ses gardes, était une femme altruiste et que ce n’était pas une image erronée ou une comédie qu’elle jouait auprès des patients. Le médecin comprenait le danger dans lequel la population se trouvait plongé, l’imminence d’un tel incident qui toucherait les humains et même la cité dans son ensemble. Le docteur avait donné son accord pour cette prévention fictive qui donnerait toute latitude pour alerter tous ces hommes, ces femmes et ces enfants sans susciter les soupçons de la Milice. Le fait que la jeune femme et son ami venaient de la part d’Aaron Williams, il avait été très facile pour eux de se faire écouter. Les nappes phréatiques étaient elles aussi touchées et il fallait impérativement et au plus vite, chercher de l’eau non contaminées et la faire parvenir dans le bidonville. Mais de quelle façon ?

Les échanges continuaient à se croiser et le plan se mettait peu à peu en place pour trouver les meilleurs moyens d’aider une population en détresse et qui payait le prix fort d’une race supérieure et égoïste. Un coup à la porte figea quelque peu tout le monde. Ilya n’avait jamais été aussi nerveuse qu’à cet instant. Le docteur s’informa de la personne qui venait de la déranger. C’était le même infirmier qui les avait reçus à leur arrivée ici. D’après les paroles qu’elle entendait, elle comprit que deux autres personnes désiraient parler au médecin. Il était encore très tôt et Ilya ne pouvait pas penser que ceci était un simple fait du hasard. Elle regarda Sébastian d’un air inquiet. Si c’était un piège ? Le docteur Saria prendrait-elle autant de risques après avoir entendu out ce qu’ils avaient dit et par qui ils étaient mandatés ?

Quelques minutes après, le docteur revint dans son bureau, accompagnée par deux personnes : une femme et un homme. Elle calma la méfiance de tout le monde comme si elle avait devinait le malaise présent. C’est la femme qui se lança dans ses explications. Ilya prenait conscience que ces deux inconnus possédaient des renseignements qui se reliaient à ceux qu’ils venaient de fournir au médecin. Mais ils avaient aussi des questions qui restaient sans réponses. Sébastian prit la parole. C’était le seul qui pourrait exposer avec les détails qu’il connaissait. Ilya demeurait silencieuse, mais chaque mot énoncé par son ami lui faisait froid ans le dos. Elle fixait ses mains, ses doigts entrelaçaient les uns aux autres pour se donner du courage et lorsque Sébastian arriva au terme de son commentaire, il posa des questions pertinentes.

" Il faut s’unir, c’est la seule solution qui soit à notre portée de main. On doit mettre sur pied des groupes comme il vient de le dire. S’occuper de l’eau et mettre au courant la population tout en restant discrets. Aaron Williams a dit qu'il fallait commencer par faire sauter les canalisations ce qui justifierait approvisionnement en eau potable. Il a parlé qu'il y avait des personnes compétentes pour cela et que vous comprendrez. "

Présidente de la Cité Ancienne ; Longue-Vie

L’ampleur de ce cauchemar se déployait petit à petit devant mes yeux. Est-ce que les Anciens savaient pour cette faille ? Les dômes avaient été construits par des architectes de renom même celui du bidonville qui avait été érigé par feu Graham Hasard, le père de Gaïus. Cette faille expliquerait que ce dôme n’avait jamais été une seule fois depuis toutes ces longues années entretenu. Donc le gouvernement avait déjà planifié en avance la lente mort des humains. Ne voulaient-ils pas les exterminer sur un long terme ? Plus d’humains à devoir parquer et surveiller dans ces quartiers de misères. Plus d’humains à combattre. Une nouvelle société faite uniquement d’une race supérieure, suprême et parfaite aux yeux de leur créateur … Leur créateur qui était mon père. Il n’aurait jamais voulu cela et même si durant ses dernières années, nous nous étions peu croisés, je savais qu’Ahmad n’aurait jamais voulu cette décadence de ses Enfants et la radiation d’une race qui a été la base de toute l’Humanité y compris la Nôtre.

Deux autres personnes s’étaient présentées au dispensaire et ils avaient eux aussi voulu s’entretenir avec le médecin de garde. J’avais ressenti le malaise des deux amis d’Aaron. Ils étaient sur la défensive, ce qui était normal. J’avais, avant d’inviter les deux inconnus à entrer dans mon bureau, effleuré leurs esprits. Leur inquiétude était sincère et ils n’avaient rien avoir avec le gouvernement. C’est pour cela que j’avais fait en sorte de détendre l’atmosphère et que je les avais invités tous les deux à parler de leurs problèmes. Leur histoire coordonnait avec celle des amis d’Aaron. Ils n’avaient pas toutes les informations en mains, mais ils étaient sur la bonne voie … malheureusement. L’infirmier qui travaillait au dispensaire, dans la contre équipe et j’avais croisé plusieurs fois à l’hôpital, prit alors la parole pour faire un résumé sur tout ce qu’il savait. Toute la petite l‘assemblée » l’écouta avec une grande attention. Il énonçait des faits qui me faisaient froid dans le dos.

- J’aimerai récupérer ces échantillons. Je pourrais les étudier, mais nos invités pourraient aussi vouloir leurs propres avis sur ces échantillons. Ces prélèvements toxiques doivent être transportés avec précautions et qu’ils ne doivent subir aucun remue-ménage. Si vous avez de quoi les transporter, on peut se les partager.

Si je devais les transporter jusqu’au QG du Phoenix, je ne le ferai pas par le chemin habituel. J’entrerai en contact avec un Pacificateur qui posséderait le pouvoir de se téléporter d’un endroit à un autre en quelques secondes pour être sûre que les tubes à prélèvements ne risqueraient rien dans le voyage. C’était pour cela que j’avais bien fait comprendre à nos deux invités qu’ils allaient devoir faire très attention, s’ils voulaient faire leurs propres tests sur ces prélèvements.

- Nous avons commencé à parler des solutions qui seraient les plus nécessaires et les plus rapides pour sauver la population : la création d’une prévention fictive. Nous pourrions mettre des panneaux un peu partout dans le bidonville sur la mise en place d’une prévention contre le prochain froid. Des vaccinations pour les adultes comme pour les enfants. L’hiver est toujours rigoureux même sous un dôme et plus particulièrement ici. Le ministre de l’environnement se fait un plaisir à élever les températures des générateurs. Avec cette prévention, nous pourrions fournir et distribuer des kits de filtration pour l'usage ménager de l'eau, uniquement. Nous pensons qu’il vaut mieux ne plus se servir de l’eau, ni pour boire, ni pour se laver. Le corps, l’organisme, la peau ne doivent plus entrer en contact avec cette eau polluée.

L’idée de la jeune amie de l’infirmier était très intéressante et c’était le départ de tout ce plan pour sauver la population. J’étalai la carte sur mon bureau et je demandai à tout le monde de s’approcher.

- C’est la plus récente carte du dôme humain. Nous étions en train de réfléchir sur un moyen de détourner les habitants de cette décharge tout en restant discret. Tout le monde vient jeter ses déchets ici. On sait que les sociétés asariennes polluent le plus. Ce n’est pas la petite famille qui va jeter son sac de poubelle ou alors le garagiste du coin qui va polluer autant. Mais, tout le monde y vient à un moment donné. Près de celle-ci, il y a aussi un terrain vague et les enfants s’y amusent. C’est ça qui est le plus dangereux et vous venez d’ajouter que l’air y est irrespirable. On sait aussi par ce monsieur, qu’il a soigné un enfant gravement brulé. J’ai aussi vu quelques cas ici depuis ces derniers jours, mais ce qui m’a le plus frappé, ce sont beaucoup plus les soucis respiratoires.

Les problèmes s’ajoutaient au fil de la conversation et cela prenait des proportions énormes. Le jeune homme qui était entré dans mon bureau avec sa compagne, amplifia le danger courut par la population au sujet des incendies.

- Vous avez raison, le bidonville n’a aucun moyen de se protéger d’un incendie. Les gens vont s’intoxiquer par les émanations des flammes qui seront associées à ces déchets nocifs si cela prend feu. Il faudrait faire évacuer toute cette population, mais le gouvernement ne nous laisserait pas faire. Il faudrait trouver le moyen de les éloigner de la décharge, trouver un autre endroit où ils stockeraient leurs poubelles quotidiennes et interdire aux enfants d’aller à la déchèterie. La prévention nous servira aussi à cela.

L’infirmier du dispensaire avait soulevé l’idée que le problème des nappes phréatiques pouvait être aussi lié à autre chose qu’à ces émanations.

- Il faut savoir que toutes les nappes se relient les unes aux autres. Si l’origine de ce mal a commencé dans le dôme humain, il faut s’attendre à ce que tous les dômes, toute la cité soit polluée tôt ou tard. Les Asariens possède un don qui les aide à évacuer toutes les toxines, mais pour combien de temps ? Plus, j’y pense et plus je me dis que si c’est le cas, le gouvernement n’est pas au courant de tout cela. Comment permettrait-il d’affaiblir leur race ? Ne sont-ils donc pas au courant de ce problème de dôme ? Pourquoi jouent-ils à se voiler les yeux ?

L’ampleur du désastre se profilait à l’échelle de toute Asaria et non pas que d’un seul dôme. Même en trouvant le moyen d’apporter de l’eau jusqu’ici, on ne ferait que reculer le danger pour quelques jours … mais après … ?

- L’eau est la priorité. Est-ce que vous connaissez des cascades, des endroits dans les terres sauvages qui pourraient nous servir à ravitailler tous ces gens ? Est-ce que vous êtes partant pour aider ce peuple ? Est-ce que vous voulez bien unir vos forces aux nôtres ?

Mais ce n'était pas tout. L'amie de l'infirmier avait cité les paroles d'Aaron. Je comprenais à quoi il avait fait allusion.

- Oui, je sais ce qu'il voulait faire passer comme message. Les seules personnes qui savent se déplacer avec aisance dans les souterrains et qui connaissent tous les recoins des tunnels : ce sont les Insoumis. Il va falloir les approcher.

Invité

Steve avait projeté son point de vue, et elizabeth aussi, ils avaient en face d'eux des gens qui semblaient tout aussi soucieux qu'eux du devenir des humains. Même si Steve restait méfiant face à eux, il devait bien admettre qu'ils avaient plus l'air d'alliés que d'ennemis. Mais le danger étant partout, il ne préféra pas trop s'avancer sur le sujet. Mais de toute manière, à partir du moment où ils avaient commencés à parler de ces informations, où ils avaient échangés ce qu'ils savaient, ils s'étaient tous engagés sur un chemin dangereux et tortueux et qui les mettaient directement contre le gouvernement. Steve écouta avec attention l'homme qui était assis en face du bureau du docteur. Il expliqua comment il avait découvert ce qui se trâmait, et il posa à la fois des questions tout comme il donna des solutions. Steve ne répondit pas alors que la compagne de ce qui semblait être un médecin prenait la parole. Elle rejoignait les solutions proposées par son ami et demanda au docteur son avis.

La jeune femme en face d'eux était avant tout une scientifique, elle voulait donc étudier les échantillons et forcément, elle voulait les récupérer. Steve ne s'y opposait pas, et lorsqu'elle leur proposa d'en prendre, il resta un peu surpris quoiqu'il tint sa langue jusqu'au bout. Les échantillons pouvaient s'avérer précieux pour en apprendre plus sur la source du problème, mais le docteur insistait bien sur le fait que qu'ils devraient être transportés avec la plus grande précaution et dans le plus grand soin. Steve hocha la tête pour faire signe qu'il comprenait alors qu'elle enchaînait sur les solutions. Il fallait effectivement former des équipes de prévention qui alerterait la population sans toutefois se faire repérer par la milice. Ensuite, il restait bien le problème d'eau, et tout ce qui concernait les problèmes liés à cette fissure, autant pour les personnes que pour le matériel présent.

Lorsqu'elle argua que les asariens n'étaient peut-être pas au courant, cette fois, Steve eut du mal à l'avaler. Pourtant, face à ses arguments, impossible de dire le contraire. A moins que le gouvernement ait une solution à offrir aux leurs. Un dernier recours. Peut-être. Finalement, le docteur demanda alors si ils étaient prêts à aider le peuple et à unir leur forces aux leurs. Si Steve n'avait pas peur de prendre certaines décisions, il se doutait que là... Cette décision pouvait changer la face du monde. Il regarda Elizabeth, en proie au doute elle aussi, mais finalement, il répondit sur un ton grave et sérieux:

- Croyez-moi Docteur, vous pourrez compter sur nos forces, et nous sommes prêts à nous unir pour sauver ce peuple. Vous pouvez compter sur nous.

Steve s'arrêta et finit par jeter un bref regard sur la carte qui avait été déroulé juste auparavant sous son nez. Il finit par déclarer:

- Je connais effectivement l'emplacement de quelques sources et grandes cascades présentes dans les terres sauvages. Je pense que ma partenaire en connais aussi. Comme vous l'avez si bien dit, reste un problème de taille: Le ravitaillement. Nous pourrons peut-être l'assurer au début, mais cela ne réglera pas le problème. Il nous faut déjà réfléchir à d'autres solutions. Dans l'immédiat, je pense à un système de canalisation qui pourrait relier ces sources aux bidonvilles, mais c'est risqué, et je dois bien avouer que je ne sais même pas s'il est aujourd'hui possible de réaliser cela.

Tout s'enchaînait, on avait les idées mais pas les informations qui allaient avec. D'autre part, Steve allait devoir, et rapidement, entrer en contact avec les insoumis. Eux-seuls connaissaient assez bien les sous-sols et les canalisations pour les aider à trouver une autre solution. Steve finit par reprendre:

- Je suis d'accord avec monsieur. Nous devons nous diviser le travail. Si nous nous concentrons sur une seule tâche à la fois, nous risquons de perdre du temps, or, du temps, nous n'en avons pas. Il faut donc créer comme vous le proposez docteur, une équipe qui va se charger de la prévention dans les bidonvilles. Il faut toucher en premier les lieux publics, comme les bars, les garages, des lieux où les humains sont forcés de se rendre, les épiceries, faire passer l'info. Le bouche à oreille devrait être efficace et rapide. Bien sûr, la déchetterie devra être évitée, et je me range sous l'avis de ma partenaire: Emmenez les déchets dans le hangar désaffecté qu'elle propose. Au moins, ça nous laisse du temps quand à ce problème là.

Il s'arrêta un peu avant de dire:

- Bien sûr, si quelqu'un a une autre solution, je suis tout Ouïe.

Ecouter les autres était important, et le rebelle savait que désormais ils allaient devoir s'écouter les uns et les autre en travaillant dans l'unité. Il reprit rapidement:

- Une autre équipe devra se charger de l'eau. Ne me demandez pas comment, ni où ni quand, je ne sais pas encore comment procéder. Peut-être avec des camions.

Et il fallait que Steve touche un mot à Diana ou à son chef pour savoir les moyens que les rebelles pouvaient mettre à disposition. Il ne pouvait pas s'avancer pour eux, loin de là. Il continua enfin:

- pour ce qui concerne les échantillons, je ne serais pas en mesure de les récupérer dans l'immédiat, néanmoins j'accepte d'en prendre une partie. Certaines personnes pourront peut-être m'en dire plus. Néanmoins, je propose que les premiers échantillons soient pour vous, étant donné que vous êtes scientifiques, vous me semblez la mieux placé pour étudier ces choses là. Une dernière chose cependant: Nous devrons nous tenir au courant les uns et les autres des résultats obtenus par les uns ou les autres et dans l'avancement des différents projets que nous risquons de mettre en place. L'un de nos premiers soucis sera de pouvoir communiquer entre nous, et nous avons besoins, chacun, de toutes les informations possibles sur ce problème. Maintenant, si vous avez des suggestions, ou des propositions, allez-y.

Il se tût, sachant qu'il avait exposé tout ce qu'il pensait pour le moment. Pendant un instant, il lui semblait que peut-être, tout pourrait réussir, mais face à l'ampleur des problèmes... Il fallait bien avouer que cela semblait insurmontable.

Humaine Rebelle

- Connaitre des endroits pour récupérer de l’eau, ne nous posera pas problème. C’est de venir jusqu’ici que cela va être plus problématique. On ne pourra jamais passer les barrages avec nos jeeps et nos containers. Et la seule autre possibilité pour se rendre dans la cité, c’est de passer par les tunnels. Juste sous nos pieds. On peut prendre ces galeries avec des jeeps et suivre les anciennes voies du métro. Mais à un moment donné, il faudra faire remonter les bidons par la force de nos bras. Il nous faut des bénévoles. Il faut aussi des personnes qui connaissent les labyrinthes. Et vous savez autant que moi que seuls les Insoumis sont capables de se déplacer sans se perdre et qu’ils connaissent ce terrain mieux que quiconque ici.

Il ne fallait plus mettre en avant les idéaux de chaque groupe, de chaque clan. Non ! Il fallait donner la priorité à l’aide humaine. Que nous soyons Rebelles, Pacificateurs, insoumis, Humains ou Asariens, nous allions devoir nous serrer les coudes pour sauver des innocents.

- Docteur Saria, comme vous l’a dit mon coéquipier, nous allons prendre quelques échantillons. Il faut que nous amenions des preuves de notre côté pour que les gens prennent conscience de ce danger. Il va aussi valoir trouver les habitants des Abysses et leur montrer ces mêmes preuves. Ils doivent se faire une opinion et juger par eux-mêmes s’ils veulent nous aider. Ils ont toujours été à part, vivant pour eux seulement, mais aujourd’hui la donne vient de changer. Si on doit faire sauter les canalisations pour enrayer l'empoisonnement, ils sont effectivement les seuls à connaitre les lieux mieux que quiconque !

La prévention fictive était une excellente idée. Elle permettrait une vaste communication à toute la population sans éveiller les doutes des Miliciens et des autorités.

- Nous viendrons vous aider pour déployer votre prévention fictive. Mettre des pancartes un peu partout dans les bidonvilles pour toucher le plus de monde. Plus personne de doit se servir de l’eau, ni pour manger, ni pour se laver. Vos kits seront bien utiles. Il va falloir les mettre en place très rapidement. Combien pouvez-vous en fournir ? Et puis le bouche à oreille est ce qui marche le mieux. Mon partenaire l'a bien expliqué : il faut aller dans les petits commerces, comme le Taverne, le Cars Rep’, la petite épicerie.

Je tentais d’énumérer dans ma tête tous les points importants. Nous devions informer la population des bidonvilles de ne plus se servir de l’eau. Et nous de notre côté, aller chercher le plus rapidement, de l’eau potable.

- Il faut commencer dès maintenant. L’eau va manquer dans les ménages. Les enfants vont mourir de soif. On doit se charger de ravitailler les bidonvilles au plus vite. Si je peux me permettre en observant votre carte …

Je me penchais au-dessus du bureau et je fis glisser mon doigt sur le plan pour trouver le fameux entrepôt que je connaissais. Il était abonné depuis très longtemps.

- Il ne faut que personne approche la décharge. Pour les déchets ménagers, tout le monde va devoir venir vider leurs poubelles ici. On ne pourra pas passer inaperçus. Il y aura trop d’allées et venues pour que les Miliciens ne s’aperçoivent pas du problème. Mais on peut toujours leur montrer la gravité de la décharge. Deux de nos amis sont allés sur place, l’air y est irrespirable. Les soldats s’en rendront compte et à mon avis, ils préféreront éviter cet endroit. Et même s’ils en informent leurs supérieurs, ils ne pourront pas dire que nous inventons ce problème.

Je jetai un œil à tous les participants autour de ce bureau. Tous étaient concentrés et je me doutais qu’ils réfléchissaient aux meilleures solutions possibles.

- Vous vous doutez bien qu'on ne pourra pas faire cela tout seul ? Je veux dire nous et vous. On a besoin de ceux qui sont cachés dans les souterrains.

ça risquait de faire grincer des dents, mais ce n'était pas gave ! Il nous fallait des solutions pour aider la population. Maintenant, il fallait aussi trouver un terrain d’entente à propos de note façon de nous joindre. Je pris un stylo et un bout de papier qui trainaient et je griffonnai un numéro de téléphone que je recopiai deux fois. Je déchirai le papier en deux morceaux que je présentai au médecin et au couple qui était présent.

- C’est mon numéro direct. Je serai votre intermédiaire pour le moment. On a besoin de se tenir au courant les uns et les autres. Nous allons aussi devoir nous rencontrer et bosser en équipe. Il vaut avertir un maximum de nos alliés. Steve si tu veux aussi ajouter ton numéro ?

Je ne pouvais pas le forcer, mais deux numéros sous assureraient une meilleure communication. C’était maintenant à leur tour de faire un pas en avant. Il nous était facile, certes, de joindre le dispensaire, mais nous avions besoin d’un gage de bonnes intentions pour amener à bien cette alliance.

HRP : pour ma part, je pense ne plus intervenir. Ely a tout dit ^^
J’attendrai tout de même vos réponses, si je dois ajouter une petite dernière réponse

Invité

Une fois de plus, je ne savais pas par où commencer, tout était plus simple à dire qu'à faire, cette vérité se vérifiait une fois de plus ce jour. Tous prirent la parole après les mots peu engageants et optimistes du médecin référent dans la salle, je présumai donc qu'ils attendaient mon avis. Que dire de plus ? L'union ferait notre force, nous n'avions guère le choix de toute manière, si nous escomptions quelque chose, il fallait avant que chaque peuple taise les amalgames en se montrant solidaires les uns envers les autres. Aujourd'hui comme un autre, je n'étais plus Asarien, je n'était plus un être qui se voulait au-dessus des autres. D'ailleurs, je n'avais jamais été ainsi, j'avais toujours prôné l'équité entre les deux peuples, je le faisais dans l'ombre, j'étais quasi inexistant pour autrui mais mes croyances demeureraient intactes jusqu'à la fin. Mais certaines hypothèses dans au travers de ce flot de mots m'interpellèrent, je ne me privai donc pas d'en faire part au cours de cette assemblée qui avait ma foi un caractère extraordinaire.

"- Docteur Saria, il y a quand même un détail qui me chiffonne. Pourquoi le Haut-Gouvernement en viendrait à polluer leur propre eau. Comme vous l'aviez dit si les nappes phréatiques communiquent entre elles pourquoi auraient-ils permis en une certaine manière de polluer la source. Je pense qu'ils sont un minimum intelligents, ils devraient bien savoir qu'à long terme, cette tentative de pollution va se retourner contre eux et infecter leur propre réserve, j'avoue avoir du mal à suivre."

Il était vrai que beaucoup d'éléments m'échappaient au cours de cette histoire, sûrement parce que j'avais encore du mal à y croire, que je pensais qu'il s'agissait d'un bon vieux rêve qui allait prendre fin, et que j'allais me réveiller comme si de rien n'était, trempé de sueur dans mon lit et travaillé par cette angoisse inconsciente. Hélas, c'était bien réel, ça l'était même un peu trop et je ne pus m'empêcher de pousser un soupir résigné. Jusqu'où le Gouvernement irait-il pour ériger ainsi ses droits en créant un véritable génocide humain. Est-ce par pure vengeance des événements de la guerre atomique survenue bien des années plus tôt ? C'était sûrement l'une des causes oui mais il y en avait rien d'autres. En même temps ils l'avaient cherché aussi, en réduisant le genre humain à l'état de serviteurs, ils auraient bien dû s'attendre à une réaction aussi massive que violente de leur part, mais l'heure n'était pas à ressasser un passé sanglant, il fallait se tourner vers l'avenir, et un avenir qui se révélait tout aussi sombre.

"- Quoi qu'il en soit, il ne faut surtout rien lâcher sinon c'est leur donner la victoire d'office dans leur main tendue qui n'attend d'ailleurs que cela... Et si la priorité actuelle c'est de trouver de la flotte, alors je me porte volontaire. Je ne suis pas humain, ici je ne me voile pas la face et je préfère me montrer honnête. Si nous devons faire équipe, alors nous devons rien nous cacher non ? Non pas que j'en sois fier ou quoi que ce soit, c'est juste que je ne peux m'aventurer dans les dômes qu'une fois la nuit tombée, c'est plus discret c'est vrai mais ce n'est pas forcément ce qu'il y a de pratique. Et avec tout ce qui se passe en plus en division humaine, la sécurité sera renforcée, la Milice toujours plus nombreuse. Nous ne pouvons pas non plus demander à la population locale de s'exiler, cet exode serait loin de passer inaperçu."

Sans vouloir trop presser les choses ou quoi que ce soit, il était temps de partir enfin surtout d'agir plutôt. Comme l'avait dit le jeune humain en face de moi, le temps jouait contre nous, nous n'avions pas un instant à perdre, même dans des dialogues pourtant constructifs. Après se lancer à l'aveuglette n'était pas non plus la meilleure des solutions. Mais avions-nous réellement le choix ? Je pris note du numéro de mes compagnons de fortune tout en leur glissant le mien que j'avais griffonné aussi sur un petit bout de papier . en temps normal, je restais quelqu'un de discret qui ne divulguait ni mon identité ni mes coordonnées personnelles à qui que ce soit, sauf que là le contexte était vraiment différent, il fallait laisser ses vieux principes ainsi que sa méfiance derrière soi sinon nous ne nous en sortirions jamais surtout que notre adversaire était nettement plus puissant et influent que nous.

"- Alors comment nous organisons-nous ? Les filles d'un côté et les gars de l'autre ? Il voudrait peut-être que nous soyons mixte et que nous équilibrions nos forces non ? Non, ne voyez aucun macho dans ce que je viens de dire, je ne le suis pas je déteste d'ailleurs le machisme par dessus tout. Enfin je propose juste."

Même dans un instant pareil, il fallait en plus que je fasse de l'humour, l'instant n'était pourtant guère propice mais après tout, nous avions bien besoin de nous serres les coudes dans cette affaire et quelques paroles hors contexte ne feraient aucun mal et ne retarderaient en rien l'action que nous avions tous engagée. Je pris le soin de m'assoir confortablement dans le fond de ma chaise, pressé et désireux d'en découvre oui mais pas de là à menacer la réussite de notre entreprise en forçant trop la main à mes compagnons.

"-Quel choix vous semble le plus judicieux ? Toutes les possibilités me conviendront quoi qu'il arrive, l'essentiel c'est d'aller jusqu'au bout et de ne jamais laisser tomber et ceci quelles que soient les difficultés qui nous attendent. Je suis prêt à me soumettre à n'importe quel directive. Docteur Saria, vous possédez vous même pas mal d'informations, que suggérez-vous pour la suite ? Gestion des équipes , priorités à chacun, allez-vous nous rejoindre sur le terrain ? Ou bien continuer à soigner les blessés qui affluent sans cesse intoxiqués par la connerie Asarienne ? Désolé du mot, fallait que ça sorte..."

Présidente de la Cité Ancienne ; Longue-Vie

Chaque personne qui se tenait présente dans mon bureau détenait la clef de la plus fabuleuse entre-aide humaine que je n’avais jamais vu. Jusqu’ici, tous les groupes défendaient leurs choix et leurs combats. Aujourd’hui tout devenait bien différent. L’Histoire se répétait encore une fois, ce n’était que lorsque la population vivait un terrible danger que la solidarité s’accentuait, laissant de côté les clivages, les colères et la haine. Les idées étaient précises et affutées de la part de cet homme et cette femme qui nous avaient rejoints en dernier dans mon bureau et lorsqu’elle énonça que seuls les Insoumis pourraient nous guider à travers les galeries complexes, je n’avais plus aucun doute sur leur appartenances. C’étaient des rebelles. Peut-être que pour le moment personne n’oserait mettre en avant leur groupe, ce qui était compréhensible. C’était tellement nouveau pour nous tous de faire confiance en ceux qui n’avaient pas les mêmes idéaux. Mais au moins les premiers pas d’une alliance se formaient sous mes yeux. Il aura fallu attendre plus de soixante-six ans pour que j’en sois le témoin. Mon père n’avait jamais failli en cet espoir d’union. Il avait toujours su qu’un jour le chaos qu’il avait déclenché à cause de la création de son SEER servirait à rassembler les gens. Le danger était à nos portes, trop près, pourtant, nous avions trouvé une Cause où réunir nos forces. La réflexion de l’infirmier était très certaine la question la plus mystérieuse à laquelle nous n’aurions aucune réponse.

- Je ne sais pas dans quel but le gouvernement agit ainsi et pourquoi il ne protège pas le reste des autres dômes. Pourrions-nous nous trouver face à une situation où même les Anciens ne savent pas ce qui se passe véritablement ?

Je n’avais pas l’âme d’un leader. J’avais remplacé Mara au sein du groupe lorsqu’elle avait mise au monde sa fille. Elle avait besoin de temps pour s’occuper d’Héméra et panser la perte de Gaïus. Je n’avais pu refuser cette demande. C’était un honneur et quelque part l’héritage de mon demi-frère qui devait survivre au cas où Mara ne pourrait revenir. Michael et moi en avions assumé l’intérim durant de nombreux mois, laissant tout le temps à la jeune maman de revenir avec toutes ses forces et ses motivations. Ce matin, ces personnes étaient venues à moi pour trouver des solutions pour sauver un peuple du bidonville qui allait subir les conséquences folles du pouvoir des Asariens. L’infirmier du dispensaire révéla sa vraie nature asarienne. La confiance était le début de tout, le ciment d’une telle alliance.

- Je suis moi-même Asarienne, mais je pense que vous avez deviné rien qu’avec mon nom. Comme vous le dites, il faut plusieurs équipes. Le ravitaillement en eau est le plus important. Créer toute une canalisation des sources à l’extérieur jusqu’à la cité, cela prendrait des mois et des mois. Et c’est le temps qui nous manque … Je ne saurai vous aider pour contacter des Insoumis, ils sont très discrets et même s’ils sont venus ici se faire soigner, ils ne se sont jamais dévoilés. Il va falloir les contacter, car vous avez raison, ils sont les seuls à pouvoir nous guider correctement dans les galeries. Le bouche à oreille sera là aussi un bon moyen de les avertir. Il faut en parler dans les quartiers, discrètement. Il y en a bien un qui entendra et avertira les Insoumis, sauf si vous avez de votre côté un autre moyen de les approcher ? Les bidons d’eau transportés par les anciennes voies du métro est la seule solution que je voie.

Il fallait mettre là aussi tous les moyens nécessaires et silencieux pour avertir ce groupe et que cela ne remonte pas aux oreilles des Miliciens.

- Je vais avertir mes alliés et toutes les personnes susceptibles de nous aider. Je vais m’occuper des informations à faire circuler dans le bidonville au sujet de la prévention. Le dispensaire est une sorte de centre névralgique pour ses habitants, tout se saura rapidement. Je vais mettre tout le personnel au courant. Monsieur Shayn, puis-je avoir votre soutien ?

Avertir et signaler tout ce qui se passe, établir une fausse prévention. Tout ceci était de mon ressort avec l’aide et l’appui de tout le personnel du dispensaire.

- Je vais récupérer des kits de filtrage pour l’eau. Nous en avons un peu ici, mais pas assez pour toute la population. Je sais que l’hôpital en stock dans ses locaux. Je vais m’occuper de cela aussi. Mais à long terme, il nous en manquera …

Je ne voulais pas paraitre pessimiste, mais il nous manquait du matériel. La population tiendrait une dizaine de jours, grand maximum et après ? Que deviendrait-elle ?

- A long terme, ce bidonville n’existera plus. Il faut protéger les habitants : Consolider la faille du dôme et purger les canalisations. Et là, seul le gouvernement peut entreprendre d’aussi grands travaux …

Nous ne pouvions rester aveugle sur le futur qui se dessinait lentement et avec horreur sous nos yeux.

- La solution pourrait nous venir de l’analyse et l’approfondissement de ces échantillons. Si je pouvais créer un bactéricide qui nettoierait les canalisations … Il resterait néanmoins le problème de la faille dans le dôme.

Je secouai la tête. La jeune Rebelle avait raison concernant l'alliance de toutes les factions.

- Ma leader connait le moyen de joindre les Insoumis. On peut commencer par là. Essayez de voir de votre côté.

La jeune femme des rebelles indiqua sur le plan que j’avais déroulé un emplacement, celui d’un vieil entrepôt abandonné qui pourrait servir de décharge pour les petites poubelles du quotidien et éviter au peuple de passer près de la décharge.

- Vous avez raison, les Miliciens ne s’aventureront pas de trop près de la décharge s’ils savent qu’elle peut être un danger. Peut-être aussi que cela interpellera le gouvernement et le ministre de la Sécurité quand il saura que ses soldats peuvent être affectés par les émanations toxiques. Le blood healer soigne leur organisme, mais jusqu’à quand ? Le ministre Van Brënner ne tolèrera pas longtemps la perte de ses effectifs.

Cette même femme prit aussi l’initiative d’apposer sur un haut de feuille son numéro de téléphone. Son coéquipier avait émis l’idée de se joindre et e pouvoir communiquer entre nous. Je pris la feuille que je déchirai en deux et je marquai à mon tour mon numéro de portable que je présentai aux deux Rebelles.

- Voici mon numéro. C’est une ligne sécurisée. On va résumer tout ce qui nous est utile :
Tenter de prendre contact avec les Insoumis qui nous aident à transporter les bidons d’eau par les tunnels souterrains. Nous allons le faire de notre côté.
Faire des équipes pour remplir tous ces bidons et bonbonnes dans les sources des terres sauvages, à plus long terme prévoir créer des points d'eau potable dans le bidonville.
Informer la population grâce à la mise en place de cette fausse prévention contre le froid et distribuer les kits de filtrage. Il y en a au dispensaire, j’en prendrai à l’hôpital.
Avertir la population pour cet entrepôt qui servira au moins à stocker les poubelles du quotidien sans passer par la décharge.
Et je vais m’atteler à trouver bactéricide pour enrayer la pollution de l’eau …

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