Diana Thompson-She's a rebel- (Terminé)

Beaucoup dissent qu’on acquiert son caractère dans son enfance, et qu’à partir de cet instant là il nous suit pendant tout le reste de notre existence. Enfant, j’étais un vrai garçon manqué, délaissant sans mal les poupées pour jouer au flic et au méchant, « à la bagarre », ou encore pour participer à toutes sortes de jeux dits « de garçons ». Cela  désespérait un peu ma mère, même si elle n’en disait rien, mais elle me laissait faire, parce qu’après tout, le plus important c’était que je sois heureuse, et en bonne santé. Je devins une jeune femme indépendante, débrouillarde, et n’ayant pas peur de jouer des coudes pour avoir ce que je voulais, quitte à me friter un peu. Je pensais alors savoir qui j’étais….

Et puis vint ce jour où ma vie bascula. J’avais assisté au meurtre sanglant des deux personnes que j’aimais le plus au monde, j’avais été enlevé et revendu au plus offrant. J’étais anéantie, dévastée… C’était comme si ma personnalité se déconstruisait. Je devenais l’ombre de moi-même, essayant dans un premier temps de me défendre contre cet Ancien qui avait fait de moi son esclave. Mais il était trop fort… J’étais sa chose, un vulgaire objet dont il se servait pour assouvir ses envies. Fini la jeune femme forte au caractère de garçon. Fini la fille aimante, fidèle, loyale, se servant de ses charmes à bon escient. Fini Diana…. J’avais cette sensation étrange que mon caractère s’était effacé, qu’il avait disparu. Au fil des mois je perdais tout, ne ressentais plus aucun espoir, aucune envie, aucune hargne. Je n’étais..plus rien.

Et plus ils sont arrivés, et ils m’ont sauvée. Duncan… Il m’a pris sous son aile, est resté auprès de moi le temps que je reprenne des forces. Il m’a aidé à me retrouver, ou plutôt, à me trouver tout court. Je recommençais petit à petit à ressentir des choses en moi. J’étais en colère, j’éprouvais une haine tellement forte qu’elle m’oppressait. Auprès de Duncan et des rebelles, je commençais à me sentir libre, libre de penser, libre d’agir. Je retrouvais cette sensation de force, d’indépendance, même si cela me prit pas mal de temps. Je n’étais plus cette enfant espiègle, naïf, et impulsif. J’étais une femme sûre d’elle, sensible, laissant son intuition s’exprimer au grand jour. J’étais libre, indépendante, fidèle, loyale, forte… Et amoureuse.

Je n’ai jamais été très doué pour me décrire… Et bien, histoire de commencer quelque part, je mesure  1m74 et pèse environ 63kg. Je suis brune, j’ai les yeux marrons, bref rien de bien exceptionnel ! J’ai une silhouette plutôt svelte. J’ai toujours aimé le sport, et j’ai toujours plus ou moins pratiqué le jogging, sans compter les bagarres auxquelles je me retrouvais mêlée enfant ! J’ai toujours pu manger tout ce que je voulais sans que cela ait la moindre incidence. On verra bien quand je serai une cinquantenaire ménopausée, si tant est que j’arrive jusque là ! Pour le moment mes cheveux sont coupés au carré, une sorte de carré plongeant. Je ne suis pas du genre à passer des heures à entretenir mon image. Je demande souvent à quelqu’un de me couper les cheveux, ou alors je les laisse pousser un peu. Je ne suis pas une adepte du maquillage et des fringues à la dernière mode, déjà parce que je n’ai jamais eu assez d’argent pour me permettre d’en perdre dans ces trucs superficiels, mais aussi parce que cela ne fait pas partie de mon caractère, tout simplement. Je porte des vêtements sobres et relativement simples, et cherche avant tout à être à l’aise dedans. Suite à l’année de torture que j’ai subie, je porte de nombreuses cicatrices, que j’essaie de camoufler au mieux…

Je dirai que je suis du genre à suivre une intuition qui jusqu’à présent ne m’a jamais fait défaut. J’apprends vite, et à l’heure d’aujourd’hui je me débrouille pas trop mal dans tout ce qui concerne maniement d’armes et combat au corps à corps. Je pense être à l’écoute de mes équipiers, et surtout je ne suis pas du genre à me la jouer petit chef. Pour moi, chacun a son mot à dire, et toutes les suggestions sont écoutées et prises en compte

-Accro à la cigarette
-Tatouage représentant un faucon entre les deux omoplates
-A de nombreuses cicatrices sur tout le corps, essentiellement le dos

Je m’appelle Diana, et je fais partie de cette race malchanceuse qu’on appelle « la race humaine ». Je suis née là où je devais l’être, du moins selon le bon vouloir de ceux qui nous régissaient tous, à savoir dans les bidonvilles. Enfant unique, mes parents  étaient respectivement mécanicien et serveuse. On ne roulait pas sur l’or, loin de là, mais je dois dire que même si chaque jour était une épreuve de survie, j’ai des souvenirs plutôt heureux de mon enfance et de mon adolescence.  D’accord,  nous vivions dans un climat plus que tendu, où une guerre sévissait depuis des temps immémoriaux. Nous étions considérés comme le maillon faible d’une chaîne des plus cruelle, devions nous battre au quotidien pour notre survie. Mais pour moi, au fond, tout ce qui comptait c’était que j’avais avec mes parents, ces êtres si humbles, si courageux, si optimistes malgré les circonstances. Ils me donnaient l’exemple, et faisaient de moi quelqu’un de fort et de volontaire. Ma mère s’occupait de mon éducation, souhaitant faire de moi une fille instruite, intelligente, capable de s’en sortir. A son plus grand désarroi, j’étais loin d’être le parfait exemple d’une petite fille : véritable garçon manqué, je n’en faisais qu’à ma tête, et préférais de loin “faire la bagarre”, accepter des défis rocambolesques, ou encore  jouer aux espions, plutôt que de jouer avec mes poupées.

Le temps passa ainsi, faisant de moi non plus une enfant mais une femme. A l’âge de 14ans, j’avais commencé à travailler dans la petite épicerie de quartier de Duke, et je ne l’avais jamais quitté depuis. Lui aussi faisait partie de ma famille. Malgré le climat dans lequel nous baignions tous, j’étais parvenue à me faire ma place, et je devais bien avouer que j’en étais plutôt fière.  Ce jour là, en 2105, l’année de mes 24ans, mon semblant de vie tourna carrément au cauchemar. Je rentrais de l’épicerie après ma journée de travail, et je rejoignais mes parents pour aller manger un bout, lorsqu’ils arrivèrent et commencèrent à prendre et emmener des gens. Si malheureusement la violence avait toujours fait partie de ma vie, l’horreur à laquelle j’assistais me laissa sous le choc. Beaucoup s’interposaient, et mouraient sous les balles. Je voyais un père tué pour avoir voulu défendre son fils et sa femme, dont la Milice s’était emparée. Lorsqu’ils vinrent vers moi, mes parents eurent ce même réflexe de protection, et je les vis mourir sous mes yeux, sans avoir eu le temps de faire quoi que ce soit. Ca s’est passé si vite…. La suite est un peu floue je dois dire… Je me rappelle m’être débattue, avoir crié leurs noms, avoir hurlé à en perdre la voix. Ce n’était pas possible…Ils ne pouvaient pas être morts….

J’entrais alors dans un autre enfer… Si jusque là j’étais considérée comme membre d’une race inférieure, et parquée dans un bidonville pour y mener une vie miteuse, j’allais maintenant devenir une esclave, vendue tel du bétail au plus offrant, comme tous mes autres camarades. Et ce plus offrant, ce fut lui, Mathias Davis, cet Ancien qui avait décidé de faire de moi son tout nouveau jouet. J’étais à sa merci, moi la pauvre humaine qui me sentais alors, face à cet être doté de pouvoirs contre lesquels je ne pouvais rien, totalement impuissante. Je devenais zombie, me perdant totalement dans ce nouveau statut, subissant chaque heure de chaque jour des tortures que je ne saurais ni ne pourrais vous confier ici. La souffrance que je ressentais au quotidien était telle qu’à chaque nouvel acte de torture je ne souhaitais plus qu’une chose : rejoindre mes parents, quitter cette vie que je détestais plus que tout. Ce que j’ignorais alors, c’était qu’une opération était en train de se monter contre Davis, et que cette dernière serait mon salut. Les Rebelles m’avaient ainsi trouvé, un an après mon enlèvement, et m’avaient ramené avec eux dans leur QG, dans les terres sauvages.

Je n’étais alors plus vraiment humaine, ayant perdu beaucoup de poids, n’arrivant à tenir debout que quelques secondes à peine. J’arborais de multiples plaies et cicatrices, sans parler de celles qu’il m’avait faites, à l’intérieur, qui elles ne s’effaceraient jamais. Le leader de la rébellion, Duncan, veilla sur moi tout au long de ma convalescence, cherchant à me rassurer, à me redonner confiance, et foi en l’avenir aussi. Il m’aida à me retrouver, à me reconquérir en quelque sorte, tout en m’initiant une fois rétablie au maniement des armes et au combat. Car désormais, j’appartenais à leur grande famille. Ce que j’avais subi m’avait rempli d’une telle colère, d’une haine incommensurable. Si j’avais toujours entendu parler de la « Cause », je ne m’étais jamais auparavant sentie très concernée par tout ça. Je vivais une vie minable, mais j’avais ma famille, et ils m’empêchaient de tomber dans la haine. Mais là, après cette année de torture, je savais que je n’étais plus la même, mais surtout, que je ne pouvais plus être la jeune femme quelque peu aveugle et naïve que j’étais auparavant. J’étais devenue une guerrière, et, comme mes compagnons, je devais agir, pour espérer un jour obtenir la mise en place d’un tout nouveau monde. Et je savais que cela ne pourrait pas se faire par les voies « pacifiques », comme le suggéraient certains, formant le groupe des « Pacificateurs”.
 
Si la colère et la haine faisaient alors parties de moi, l’amour entra également dans ma vie. A force de passer du temps ensemble, on finit par se rapprocher, Duncan et moi. La complicité, puis l’amitié, se transforma progressivement en amour. Avec tout ce que j’avais subi, jamais je n’aurais cru un jour pouvoir aimer un homme. Il lui avait fallu être patient, doux, et attentif, et nous avions fini par franchir le pas. A peine un an après mon arrivée chez les rebelles, on décida, suite à une rumeur selon laquelle des scientifiques Asariens auraient mis au point de nouveaux générateurs de refroidissement de l’air, de lancer une opération, appelée « Persée », pour leur voler leurs plans. Mais une embuscade nous y attendait…  Il y eut des morts, et de nombreux blessés, parmi lesquels figurait Duncan. On se retrouva alors séparés, et je crus bien mourir en pensant qu’il avait pu lui aussi perdre la vie. Comme les autres membres du groupe, il faisait à présent parti de ma famille, mais il était avant tout mon avenir, mon amour, et l’idée de continuer sans lui m’était insupportable. Heureusement, il finit par réapparaître, mais plusieurs mois de repos lui étaient nécessaire. Aussi, épaulée par Evan, je pris la tête du groupe, et en devins même, en 2108, le “co-leader”.

Le monde continuait à partir en vrille, cependant, en 2110, nous tenions enfin notre revanche, suite à l’échec cuisant de Persée. Avec l’opération Pégase, les asariens en prirent enfin pour leur grade. Leur économie s’effondra, les prix chutèrent, ce qui entraîna une augmentation du pouvoir de consommation du “petit peuple”, pour notre plus grand plaisir. Au cours de ces dernières années, différentes batailles ont ainsi été gagné, mais ce ne fut pas sans qu’on en paie le prix. En effet, en 2113, alors que nous avions provoqué la mort d’une ministre asarienne, la réponse du gouvernement fut immédiate: les patrouilles de la Milice se multiplièrent, et ce fut le peuple des bidonvilles qui en subit les conséquences. Sans parler de Russel, l’un de nos agents, qui fut enlevé, torturé et exécuté sans pour autant nous avoir trahis. La guerre était bien loin d’être finie…

Aujourd’hui, beaucoup s’inquiètent, car de nombreuses rumeurs courent, et elles n’ont rien d’encourageant. Le Centre de Recherches, le projet du gouvernement… Tout cela n’annonce rien de bon. Plus que jamais, nous serons présents sur le devant de la scène. Plus que jamais, la Rébellion se battra et, un jour, finira, nous l’espérons, par vaincre !