(Terminé) [Intrigue] A la recherche de preuves [Leroy]

72 heures après la visite au Centre de Recherches, j’avais besoin de mieux comprendre les problèmes qui paraissaient s’additionner au fil des heures. Celui qui m’inquiétait le plus, était le fameux coup  de téléphone que Grant avait reçu au sujet d’une fissure au niveau du dôme des bidonvilles. Cette fissure, comme il me l’avait expliquée, pouvait rassembler la chaleur et la puissance du soleil et donc provoquer de graves brûlures la journée. Aucun Milicien n’avait été blessé car nous aurions vite était au courant de cette histoire. Maintenant, il fallait savoir si au dispensaire le cas de brulures avait augmenté depuis ces dernières semaines. Mais pour le moment, je devais vérifier quelque chose que je ne trouverai qu’à la bibliothèque principale. Du moins, j’espérai que des documents y soient présents pour m’éclairer.

J’étais partie un peu plus tôt du Times sans trop m’étendre sur les explications, prenant la direction du grand bâtiment dédié au savoir et à la mémoire de notre monde. Le propriétaire de cette immense bibliothèque était le ministre Leroy McStone. Un Ancien jouant un double jeu, exactement comme mon époux Oliver. Un homme que j’avais appris à connaitre grace à Oliver et à leur lien d’amitié. On se croisait très rarement, chacun devant jouer son rôle. Mais je savais que je pouvais compter sur lui tout comme je pouvais avoir entièrement confiance.

Par chance, je trouvai une place pour me garer, pas très loin de mon objectif. La bibliothèque fermait ses portes en fin de soirée et j’avais encore le temps d’y faire mes recherches. J’entrai à l’intérieur, saluant respectueusement l’hôtesse derrière son comptoir. Je connaissais ce lieu sur le bout des doigts pour l’avoir si longtemps fréquenté quand je faisais mes études de journalisme. Les archives sur la construction d’Asaria et ouvertes au public, se trouvaient au second étage. Je n’étais pas naïve au point de croire que tous les documents importants se trouvaient là. Le gouvernement avait dû prendre soins d’en garder certains. Mais Leroy était un passionné de l’Histoire et il avait conscience que notre passé était un savoir qui devait se transmettre et être à la portée de tous. Donc, il avait dû jouer de son influence pour garder des traces importantes de l’édification des différents dômes de verre de la cité. Je montai les marches deux par deux. Les clients étaient encore nombreux et les tables de lecture quasiment bondées. Je savais exactement où chercher les plans de la cité. J’arrivai enfin dans un des rayons. On pouvait sentir l’odeur des vieux recueils. Asaria était une mégapole toute jeune. Elle n’avait que 65 ans mais les premiers plans avaient été dessinés avec les matières de l’époque surtout après la pluie de feu. Si ma mémoire était bonne et si je me souvenais des leçons à l’école, le dôme des humains est celui qui fut construit en dernier. Les Asariens avaient eu ce besoin de parquer les humains sous un dôme et de les avoir à porter de mains. De grands architectes avaient érigés ces dômes dont l’un était le père de Grant Stevenson. Bien sûr, son père portait le nom de Hasard. Je tirai de longs rouleaux que j’étais sur une table non loin de moi. C’étaient les différents plans des voutes. Tous les dômes y étaient représentés et chaque architecte avait pris à cœur de faire des dessins et des légendes magnifiques. Sauf que celui qui protégeait les bidonvilles ne s’y trouvait pas.

- Rhhhr … il ne manquait plus que cela ! Marmonnai-je doucement entre mes lèvres, furieuse de voir que le gouvernement avait toujours une longueur d’avance sur nous.

- Qu’est ce qui pousserait le gouvernement à retirer les plans de ce dôme ?  Savait-il déjà que ce dôme possédait une faille ? Peut-être que la faille a été créée pour faire des dégâts sur le long terme. Le dôme a tenu un peu plus de soixante ans avant que l’on ne découvre cette fissure. Tout ça c’est bien beau mais je n’ai aucune preuve de ce que j’avance.

Je tapai du poing sur la table. Le bruit se répercuta en écho autour de moi faisant se retourner les lecteurs qui se mirent à m’assommer avec des « chuuuuut ». Oui, bon d’accord, c’est un lieu de calme et de tranquillité mais moi j’étais une journaliste bossant sur une information sur laquelle je n’avais aucune preuve concrète. J’espérai que Grant ait plus de chance que moi. Je sentis soudainement une présence dans mon dos, faisant volte-face pour découvrir le propriétaire de la bibliothèque :

- Leroy … chuchotai-je pour ne pas  déranger les lecteurs. J’ai besoin de ton aide. Je cherche les plans du dôme des bidonvilles. Il n’y est pas. Toutes les archives parlent des autres dômes mais pas de celui-ci.

Ma mère m’a toujours répété, et cela depuis mon adolescence, qu’il y avait toujours des choses qui nous dépassait voir même qu’on ne pouvait contrôler, soit par la force du hasard soit par celle de personnes plus puissantes que nous. Eh bien voilà ! J’étais dans cette situation à présent avec une histoire complexe de taupe au Centre de Recherche, un projet que le gouvernement ne semblait pas vouloir dévoiler tout de suite à la population et maintenant un dôme qui pourrait bien détruire des centaines de vies s’il se fissurait et des émanations qui pourraient provoquer un désastre.  Trop de problèmes en même temps ne faisaient pas bon ménage. Est-ce que c’était la directive du gouvernement pour tenter de concentrer l’opinion de la population et des médias sur le Centre de recherches alors qu’un dôme apportait avec lui des dangers insoupçonnés ? En observant les rangées de recueils et ces longs rouleaux où étaient rangés l’histoire d’Asaria et peut-être même celle du vieux monde, je me demandais encore par quoi j’allais commencer pour trouver mes réponses. Héméra était-elle en danger ? Devions-nous nous méfier après tout ce temps à une vengeance des Anciens ? Qui avait bien pu nous aider dans l’ombre quand nous avions besoin des codes de sécurité pour délivrer la petite fille dans sa cellule ? Et ce coup de téléphone qu’avait reçu Grant comment pouvait-on le définir ?

Je soupirai entre mes lèvres parce que trop de questions tuer la logique de la situation. Trop s’éparpiller reviendrait à nous perdre dans les détails inutiles. C’était peut-être là aussi une option des membres du gouvernement d’étouffer la vérité sous un tas d’informations qu’il fallait trier minutieusement. Mes yeux cherchèrent hâtivement les plans du dôme qui abritait les humains. Mais pas que cela, le dôme qui avait été nommé celui de la « division humaine », protégeait aussi les énormes locaux de la Milice. Est-ce que le ministre Van Brënner mettrait ses soldats chéris en danger ? Une fissure pourrait entrainer la concentration des rayons du soleil en un point très précis déclenchant une brulure comme un faisceau. Et cette concentration de la chaleur du soleil pouvait être n’importe où surtout quand on s’imaginait ce qui pouvait y avoir dans les bidonvilles …

Mes recherches commencèrent très mal. Tous les plans des autres dômes étaient présents sauf celui-là. Je savais de source sûre que le voute en verre qui se dressait au-dessus des humains et de la Milice avait été conçue par le père de Grant Stevenson, autrement dit Monsieur Hasard père lui-même. Le père de Grant avait été un des meilleurs architectes de son temps et son fils aurait dû suivre cette voie si le destin n’avait pas été joueur. Une présence dans mon dos me fit me retourner pur tomber nez à nez avec le propriétaire des lieux. Sans aucun mot, il me fi signe de le suivre et c’est ce que je fis sans lui poser de questions. On descendit les étages pour arriver dans son bureau. Au moins nous étions à l’abri des regards indiscrets sauf celui de l’hôtesse d’accueil qui me regarda d’un air jaloux qui se dessinait sur son visage… L’employée qui en pince pour son patron. Je connais ça ! Une fois la porte fermée, je m’installai dans un des fauteuils qu’il me présenta prenant place en face de moi.

J’écoutai attentivement l’explication qu’il me donna tout en écarquillement grand mes yeux comme une enfant devant le jouet le plus merveilleux au monde. La bibliothèque était un lieu empli de mystères mais là, je n’aurai jamais pensé à un tel secret.

- Une salle secrète ? Tiens, tiens … et moi qui pensais que les Anciens ne savaient pas s’amuser ! Dis-je sur un ton taquin.

- Ce dôme-là a été conçu par feu le père de Gaius, Monsieur Hasard.  Gaius connait son père, il n'aurait jamais fait quelque chose pour provoquer une défaillance dans la construction de la voute en verre. Mais les années ont pu détériorer la matière. Ce n’est certainement pas le verre qui est de mauvaise qualité. Mais il faut d’abord s’en assurer avant de poursuivre sur une autre voie. Peut-être que Monsieur Hasard ne savait pas que son dôme servirait pour de mauvaises intentions. Il n’y a que dans ces plans qu’on y trouvera nos réponses. Tu te souviens peut-être de quelque chose durant d’anciennes réunions au sein du gouvernement ? Quelque chose qu’un ministre ou la Grande Conseillère auraient pu dire durant la construction de ce dôme ?

En cet instant précis, tout me paraissait aller à une vitesse grand V depuis que Grant avait été contacté par un autre pacificateur, Aaron Williams, lui indiquant la gravité qui se déroulait sous le dôme qui protégeait les bidonvilles. Les photos que Grant avait reçu de ce même pacificateur démontraient la fameuse fissure à un certain endroit de la voute de verre. Sur le moment, je n’avais rien vu qui semblait correspondre à un problème, mais les explications du photographe du Times m’avaient glacé le sang. En cherchant des plans à la bibliothèque centrale, j’étais tombée sur son propriétaire. Cet homme avait plusieurs cordes en son arc quand on le connaissait bien : ministre de l’Éducation, gardien de ce temple dédié au savoir et à l’Histoire autant présente que passée et … Pacificateur. C’était aussi un ami puisque mon époux, Oliver et lui, se connaissaient très bien depuis de longues années. Nous avions tous les trois en commun, cette envie de nous battre pour un monde meilleur. Je le suivis donc jusqu’à son bureau, là où nous pourrions être tranquilles pour discuter de ce que je cherchais et  des questions qui me trottaient dans la tête. Leroy m’avoua posséder une salle secrète où étaient entreposés les trésors de notre Histoire. Savoir que certains textes, livres, recueils, plans passaient sous le nez du gouvernent me fit sourire malgré le sérieux de notre tête  à tête.

- ça nous serait d’une grande utilité surtout pour le Times. Oliver est sans cesse à observer tout ce qui nous entoure et Grant et moi, les premiers à être sur le terrain d’une enquête lorsqu’elle nous parait sensible. Cela t’éviterait à chaque fois de te déplacer ou de te déranger quand nous aurons besoin de réponses précises que seule ta salle pourra nous donner.

Puis, le ministre de l’Education m’expliqua qu’il procédait d’une façon rigoureuse lorsqu’il devait se tenir devant d’autres Anciens qui composaient le gouvernement. Il était doté de télépathie tout comme beaucoup de ministres et il devait avancer ses pions avec précision pour ne pas être pointé du doigt et éveillé les soupçons sur lui. Sa manière pouvait paraitre simplement dans un premier temps, mais en réfléchissant bien, Leroy arrivait à berner les Longues Vies autour de lui en écrivant sur des feuilles, des notes puis en évitant de les relire pour éviter des souvenirs bien trop précis. Un instant, le silence se fit maitre dans le bureau. Je le vis fermer les yeux comme s’il cherchait à sonder la Bibliothèque et tous les étages. J’étais toujours fascinée par les télépathes. La télépathie était pour moi, le pouvoir le plus puissant car il ne consistait pas seulement à entrer en contact avec un autre esprit. A une échelle plus puissante, le télépathe pouvait nouer un lien psychique avec une autre personne, contrôler un autre esprit (pour les plus mauvais d’entre-nous), créer des images pour lui faire croire une toute autre réalité. La manipulation psychique pouvait effectivement vite tomber dans l’asservissement d’une personne pour la contrôler. Sans un mot, Leroy me scruta de ses prunelles bleues intenses, se levant de son fauteuil et m’invitant à le suivre. Nous sortîmes de son bureau pour retourner dans la grande salle principale là où se trouvaient les tables mises à la disposition des lecteurs. Il s’arrêta devant une étagère et fit pivoter un livre, et soudain les deux pans s’ouvrirent, glissant sur le côté pour faire apparaitre une porte. Près d’elle un petit écran où Leroy déposa la paume de sa main. Lorsque la sécurité reconnut le propriétaire des lieux un autre mécanisme se fit entendre, déverrouillant l’entrée de la … Caverne d’Ali Baba.

J’avançai pas après pas comme une enfant qui vient de découvrir le paradis des jouets. Sauf que là c’était une journaliste de terrain qui se retrouvait plongée dans une salle qui protégeait en son sein notre héritage, passé comme présent.

- C’est … C’est … MAGNIFIQUE!

J’osais à peine toucher quoi que ce soit et lorsque Leroy me remit les plans des bidonvilles, je les déposais délicatement sur la table. Les étalant les  uns à côté des autres pour avoir une vue d’ensemble, je cherchais ce qui aurait pu entamer le verre de la voute. Il y avait même des copies de la construction du dôme au fil des semaines et des mois, signés de la main du père de Grant. Du bout des doigts, je redessinai la signature et une sensation étrange se glissa sur ma peau.  Je devais me reprendre et me concentrer sur des failles.

Les minutes s’écoulèrent, presque une heure maintenant. Leroy compulsait des journaux et moi, je détaillais avec minutie les plans et les notes

- Le père de Gaius a fait construire ce dôme avec la plus grande attention. Les matériaux sont corrects, tous les rapports sont signés de sa main et aussi de la Grande Conseillère. Donc cela ne vient pas du verre en lui-même. Pas de sa construction. Mais, le dôme n’a jamais été entretenu, le gouvernement, excuse-moi Leroy, se fout pas mal des bidonvilles. Donc il y a une usure qui s’y est produite au fil des années. Le rayonnement solaire est très corrosif ce qui a causé cette défaillance du dôme.

Je me redressai de la table, fixant Leroy qui s’était installé dans un fauteuil.

- Un pacificateur, Aaron Williams a envoyé des photos du dôme et de la fissure à Grant. Elle n’est pas énorme. Mais son rayonnement a provoqué des brûlures importantes sur les humains passant près de la fissure. Bizarrement, on n’a pas recensé des soucis auprès de la Milice. Donc le gouvernement s’emploie à étouffer cette affaire.

Je roulais les plans du dôme que je replaçais dans leur protection :

- Le père de Gaius a fait du bon travail en construisant le dôme des bidonvilles. Le gouvernement quant à lui n’a jamais déboursé de crédits supplémentaires pour éviter ce genre de problèmes. Ce qui veut dire que les humains sont en dangers. Il va falloir trouver cette fissure et établir un périmètre de sécurité. Mais, là, il faudra passer par le ministre de la sécurité. Les bidonvilles ne sont pas la priorité de Van Brënner. Maintenant, il faut savoir comment on peut aider les humains Le gouvernement risque de museler les médias et Oliver va se retrouver pieds et mains liés. Il ne pourra rien faire. Il faut qu’on se débrouille autrement pour mettre en lieu sûr les humains. On ne peut pas laisser cette situation s’empirer.

La salle secrète de Leroy nous serait d’une grande utilité pour pouvoir communiquer et aussi pour nous voir tous, à des moments délicats voir même extrêmes, laisser des renseignements aux autres. Le QG des Pacificateurs était très éloigné de la cité, à plusieurs heures par-delà les terres sauvages et il était impossible de le rallier rapidement lorsqu’un danger pouvait se déclencher. Ici, c’était l’endroit idéal, à l’abri des curieux et hautement sécurisé avec un système d’empreintes digitales conçu par son propriétaire. Leroy était un sage parmi les puissants et il ne donnerait pas cet accès à n’importe qui, donc aucune taupe ou aucun traitre dans ce genre pour nous piéger et nous faire tomber dans les filets de la Milice.

- Ton idée est géniale ! Par contre, si tu veux un petit conseil d’une jeunette, dis-je en lui offrant mon plus beau sourire mâtiné  d’un zeste d’espièglerie Tu devrais éviter de donner l’accès à ta caverne d’Ali baba à trop de monde. Non pas que je me méfie des nôtres, mais j’ai un très mauvais pressentiment comme si quelque chose de terrible aller nous tomber sur la tête. Alors, moins on sera à venir se réfugier ici pour des rendez-vous secrets, mieux ce sera pour tout le monde et surtout pour toi. On doit rester vigilant même dans ta Bibliothèque. Après, ce n’est que mon opinion.

Pessimiste, moi ? Non pas tellement. Ce n’était pas dans ma personnalité de broyer du  noir ou de me laisser abattre facilement, néanmoins toutes ces informations qu’on avait récoltées Grant et moi avaient de quoi éveiller une certaine angoisse, une inquiétude qui ne semblait pas vouloir me laisser tranquille et en paix. Je détestais cela, d’être impuissante et passive. Au moins nous étions sûrs d’une chose que le dôme des bidonvilles avait été construit de manière minutieuse par le père de Grant, donc aucun mauvais matériaux ni aucune histoire louche là-dessous pour étouffer un vice de procédure. Pourtant, nous venions de mettre le doigt sur la cause de ce problème qui touchait actuellement la voute de verre : elle n’avait jamais été entretenue et elle n’avait jamais été la priorité du gouvernement.

- Le gouvernement fera tout pour étouffer l’affaire et on sait déjà que l’on ne pourra pas compter sur les médias qui vont être contrôlés dans leurs diffusions et éditions. Faire évacuer les humains ça serait presque une mission impossible : comment les faire sortir des bidonvilles avec tous les Miliciens qui surveillent chaque coin de rue ? Nous ne sommes pas assez nombreux pour assurer leur sécurité et où les amener ? Le village est trop loin de la cité.

Je me laissai tomber dans le second fauteuil face à Leroy, prenant ma tête entre mes mains tout en soupirant. Cette folie avait un gout amer qui se faisait de plus en plus ressentir.

- Tu te rends comptes qu’on est en train de prendre conscience que des innocents vont mourir parce que nous ne sommes pas assez nombreux, nous Pacificateurs, pour les sauver, pour leur trouver un nouveau refuge et pour affronter tous les soldats armés de Van Brënner. Ce n’est pas vrai !!! Je hais ces Anciens !!

Lachais-je énervée et dégoutée par tout cela, avant de me rendre compte un peu trop tardivement que Leroy était un Ancien tout comme mon mari. Je me redressai et je me laissai partir en arrière contre le dossier, l’observant toute penaude.

- Je suis désolée, cela n’a rien avoir contre toi ni contre Oliver … C’est juste que je trouve détestable ce que fait ce gouvernement pour annihiler tout un peuple ! Tous les moyens et les procédés douteux sont bons pour eux.

Il fallait trouver un moyen, trouver une idée pour aider tous ces hommes, ces femmes et ces enfants qui tentaient de survivre à la misère. C’était un projet de sauvetage immense qui ciblait des centaines d’individus et on devrait fermer les yeux ? Non ! Non ! Non !

- Il faut que tu avertisses Mara  et que tu lui expliques tout ce qui se passe. Je ne sais pas si Grant va avoir le temps de l’en informer et essaye de voir cet Aaron, savoir ce qu’il compte faire. Il a peut-être une idée de génie de son côté.  Par contre, ton ami est sur une liste des gens que la Milice compte bien interroger. Grant et moi sommes allés ce matin au Centre de recherches, toute une aile a été mise sous quarantaine, là où travaillent exactement  Amaria et aussi Aaron. En fouillant un peu … mon sourire amusé revint sur mes lèvres … j’ai découvert une liste de noms du personnel du Centre. Aaron et Amaria y étaient tous les deux inscrits. Ce n’est pas bon signe … Il faut avertir Amaria aussi, qu’elle reste sur ses gardes.

Je me levai du fauteuil, récupérant ma besace. Je glissai la lanière sur mon épaule gauche et je lui tendis ma main

- Il commence à se faire tard et je crois qu’il faut profiter de ces derniers moments de répits avant que la tempête se lève. Merci pour tout Leroy. Je vais être vigilante sur tout ce qui pourra se passer les prochains jours. Fais attention à toi.