(terminé) [Intrigue] Interrogatoire [Keira]

Keira avait fait la conversation durant tout le trajet. Conrad, celui qui était censé faire office de muscle pour tenir le dénommé Allan "au cas où", ou à contrario le protéger "au cas où" là encore, en était à énumérer mentalement toue les façons de la faire taire auquel il avait songé depuis leur départ de l'appartement de ce type. L'étrangler d'une main et la secouer comme un chien faisait avec une dinde en plastique restait à ses yeux le plus satisfaisant. Mais bon, d'autres choses faisaient qu'il avait réussi à tenir le coup. Les plaintes et protestations du prisonnier à l'arrière (bien qu'il se foutait royalement du "pourquoi", à ses yeux ce type était un trouillard vu sa réaction), La vue : deux charmantes collines s'offraient à ses yeux, et en dernier l'idée qu'après le virage il serait enfin libéré de cette idiote... Enfin.

Kei quant-à elle s'amusait comme une petite folle à emmerder ce pauvre type. Elle en était à critiquer le tissu des uniformes militaires qui selon elle étaient "tout de même un poil trop rigide", lorsque le QG apparut au virage. Elle ne connaissait pas encore ce petit nouveau mais lui en tout cas venait d'apprendre à la connaitre. Pour tout dire, il avait de la patience. C'était une bonne chose, jadis elle avait emmerdé les jeunes recrues pour savoir qui avait cette capacité. Ceux qui l'avaient la remerciaient parfois car mine de rien certaines missions, surtout celles pour les snipers en requérait énormément. Faire un tr en deux mois de planque : un seul, hein, voir aucun, c'était parfois bien plus rageant que le débit de parole de Keira. La brune rangea le véhicule à l'endroit indiqué dans son écouteur puis descendit du fourgon, laissant Conrad s'occuper du captif. Elle avait tout juste eu le temps d'étirer ses bras qu'une voix on ne peut plus féminine retenti, demandant s'il s'agissait bien d'Allan Freeman.

Kei releva ses yeux de citrine sur l'inconnue, étonnée de ne pas voir quelqu'un en uniforme dans un tel lieu. Lorsque la demoiselle demanda de pouvoir les suivre, parlant d'un ordre de Jameson, Keira et Conrad se regardèrent, un peu cons pour le coup. C'était qui, "elle" ? La brune haussa les épaules et laissa le bleu aller prendre une feuille ou du moins vérifier un pass que cette demoiselle avait surement reçu si elle avait le droit à de tels accès. Kei durant ce temps activa son don et envoya un message ainsi qu'une image de la demoiselle au Jameson en question, qui répondit par l'affirmative. Cela aurait pu être fait par téléphone ou sms que le résultat aurait été tout aussi voyant puisque les yeux de la brune s'illuminèrent comme si un courant était actif en eux et circulait indéfiniment. Kei en profita pour comparer l'image à des informations potentielles mais dans un premier temps ne trouva... rien. Oh... bon sang, enfin un. Un défis ! Un sourire plus qu'amusé et franc franchit ses lèvres. La mission de routine prenait enfin un tournant intéressant. Comme à son habitude extrêmement claire à comprendre, Kei lâcha d'emblée ce qu'elle pensait. Enfin quelque chose d'intéressant ! Ça va changer un peu de la routine. Bonjour à vous, je suis le Lieutenant-Colonel Anderson et voici le Major Watson. - Clarkson ! Conrad Clarkson ! Ranchérit la personne visée, en ayant ras le bol que sa supérieure hiérarchique l'appelle comme le second d'un certain Holmes.

Mais Keira était déjà la main tendue vers la brune, plutôt contente de voir une nouvelle venue l'intriguer un peu. A dire vrai elle n'avait pas vraiment envie de chercher plus loin : si les autorités avaient décidé de laisser le dossier de celle-ci vide elle savait que ce serait pour de bonnes raisons mais ça ne l'empêchait pas du coup d'être intriguée par la demoiselle. Laissant Conrad rager et tirer Allan Freeman hors du fourgon, elle fit un signe de tête aux autres et se dirigea d'emblée vers le bâtiment où son supérieur... à elle, lui avait demandé d'emmener Allan. Restant à niveau de la nouvelle venue, Kei ne chercha pas dans un premier temps à savoir pourquoi cette femme devait les accompagner. Elle faisait partie de la section d'assaut et avait été envoyée sans les autres chercher un simple suspect dans une affaire. Et pas un seul accident rien. La brune était même certaine que la chance était contre elle car même les feux étaient tous au vert. C'était déjà assez étrange pour qu'elle sache devoir ne pas trop en dire. Elle savait ce qu'elle allait avoir à faire pour avancer cette enquête, mais la brune lui restait totalement inconnue.. A quoi la nouvelle venue allait-elle servir ? Kei le verrait bien vite.

... Et donc même s'il est le bâtiment le plus éloigné, ce genre d'individu sera mieux surveillé. Oui n'oublions pas qu'elle était toujours entrain d'éduquer Conrad à être encore plus patient. Celui-ci bouillait, et malheureusement Sélène se retrouvait à subir elle aussi la bavardage incessant de la brune. Des têtes étaient tombées pour moins que ça. Mais des visages factices tombaient également, c'est pourquoi on laissait faire la brune, à ce niveau. Elle était douée pour faire tellement chier les espions qu'elle faisait sauter leurs couvertures. Arrivés au bâtiment, deux gardes l'aperçurent et d'office ouvrirent les portes en se redressant pour la saluer. Comme il se devait. Après vous. Dit-elle, le sérieux reprenant le pas sur son visage. Conrad commençait à être habitué et ses épaules s’affaissèrent : enfin. Enfin, il allait avoir la paix.

Keira avait été avertie mentalement que la jeune femme ne ferai pas de bruit durant l’interrogatoire mais profita de ses bavardages pour remettre tout en ordre. La question avait été claire, et la réponse nette : cette femme était en règle. Mais elle ne donna pas de nom, pas de motif, et Keira eut donc énormément de mal à tolérer qu'elle questionne elle-même le prisonnier dès qu'ils furent entrés en sale d'interrogatoire. Normalement n'auraient-ils pas du d'abord se mettre d'accord sur ce qu'ils allaient lui dire ? cette demoiselle semblait bien pressée et de toute évidence ne pas faire partie de l'armée sinon elle aurait respecté la procédure. Son défaut majeur la démangeait vraiment... elle avait envie de fouiller dans le passé de cette fille, être sur qu'elle n'allait pas être un frein à leurs recherches, néanmoins rapidement aussi il s'avéra qu'elle parvenait à obtenir ce qu'elle voulait. Kei sourit, la laissant faire et laissa son second sortir de la pièce tandis qu'elle-même se mettait à fouiller le dossier du malheureux interrogé.

Ses yeux s'illuminèrent alors sous une mèche de cheveux bruns tandis qu'elle faisait mine de pianoter sur une sorte de téléphone pour donner le change... Quand Séléna lui posa sa question, elle était à présent au courant de toue les infos officiellement trouvées sur ce type. Elle haussa un sourcil et joua le jeu, assez amusée pour le moment en fait. Envoyant la tablette à séléna pour la laisser voir ce qu'elle avait trouvé elle émit une seule information parmi celles-ci à haute voix... mais ça sembla faire mouche.

- Novembre 2111. Vous avez travaillé avec deux des noms que vous venez de citer. A un tel niveau de recherche les résultats sont évidemment demandés voir exigés... Moi je pense que ça crée des liens.

L'homme sembla alors se décomposer alors que la brune restait totalement impassible. Elle n'insinuait pas qu'il avait menti mais qu'il n'avait clairement pas tout dit. Il connaissait forcément mieux ces personnes qu'il 'osait l'avouer, donc il en savait davantage... Elle croisa les bras et cala son dos contre le mur froid de la pièce insonorisée.

- Vous savez pourquoi on m'a confié votre arrivée en ces lieux ? Elle garda son sourire sans l'accentuer lorsqu'il nia de la tête et ses yeux s'illuminèrent. parce que dans ce même bâtiment se trouve l'ordinateur sur lequel vous avez travaillé lors de votre entrevue avec deux de ces membres, sous scellé... Oh je pense que la demoiselle ici présente a surement des questions à vous poser mais j'attends surtout votre accord pour entamer la fouille de cet ordinateur. Votre coopération serait en effet très appréciée...

Il ne répondit pas, n'accepta pas. Le sourie de keira s'agrandit alors que ses yeux pulsaient à présent une étincèle tantôt verte, tantôt jaune. Et elle attendait encore, tapotant son index sur son bras. Dans le doute elle avait déjà l'accréditation pour passer outre son accord ou celui de la firme mais sa réaction en disait déjà long, peut-être plus que des mots.

- je réitère... votre "coopération" est exigée, mister.

Dissimulée derrière son sourire narquois, comme à son habitude, Kei continua de scruter les faits et gestes de l'inconnue. Elle avait des ordres, elle s'y pliait mais le dossier inexistant à son encontre la turlupinait énormément... Alors à défaut de se permettre de fouiller plus loin elle l'observait faire; Et il parut évident que la demoiselle perdait patience, que ce type était mentalement faible et qu'il était sur le point de se faire dessus si la demoiselle n'arrêtait pas rapidement de le questionner en le caressant d'une main pour le frapper de l'autre. Elle était donc remarquablement efficace. Kei, qui n'avait pas été réquisitionnée à la base pour interroger le scientifique ne se lassait pas de la regarder faire... néanmoins l'accord signé et ayant ce qu'elle était venue chercher, elle se dirigea vers la porte quand d'autres informations s'ajoutèrent à celles-ci. " Amaria Saria et Aaron Williams " C'était qui ceux là ? Ah oui ! la miss les avait cité un peu plus tôt, donc, surement des scientifiques louches, eux aussi. Qu'à cela ne tienne, autant kei pouvait avoir de la sympathie pour quelques avis politiques des pacificateurs, autant la moindre infraction au règlement de la cité la faisait toujours réagir de la même manière : de façon militaire et bas du front. Si ces personnes étaient fautives alors ça se saurait et la brune ne lèverai même pas le petit doigt pour les aider. Inconsciente alors que ces personnes pouvaient être relié au seul groupement qui parfois la titillait un peu, la brune sourit à l'inconnue, ravie d'avoir des souris à chasser après ce travail.

Juste... qu'il vaudrait mieux éviter toute fuite, non ? Elle entrouvrit alors la porte en souriant, faisant signe au garde derrière la porte de se rapprocher. En garde à vue, 24h. Dit-elle, consciente que la loi ne lui autorisait pas davantage. Elle n'avait strictement aucune envie que ce type aille appeler des aides si elle trouvait quoique ce soit dans son ordinateur. Sur ce, et même si j'en ai marre de pas avoir de nom auquel m'adresser, si vous voulez savoir la suite mam'zelle, ça sera en sous sol... vous avez accréditation pour ça évidemment ? Demanda-t-elle, même si elle avait déjà questionné ses supérieurs pour cela. Réponse reçue il y avait 5secondes : oui. Kei laissa donc le garde s'emparer du scientifique qui hurlait que c'était une honte (en même temps en cas de suspicion d'espionnage ou de terrorisme il était normal que l'armée commence à utiliser ses cartes). La brune se dirigea alors vers l'ascenseur et ne se fatigua pas cette fois à sortir un badge ou autre et continua son chemin.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent sur son passage et elle attendit, bras croisés, de voir si sélène suivait ou pas avant de fermer les dites portes et de faire descendre la machine assez profondément dans le sol. Le genre de sous-sol pour lequel on avait pas mit de boutons afin d'éviter une quelconque infiltration. Lorsque l'appareil s'ouvrit, les deux filles étaient dans une sorte de hangar où un homme d'âge assez avancé releva la tête depuis son bureau, seul rempart avec la totalité de l'inventaire d'affaires et outils confisqués par la milice. " Je peux vous aider ? " demanda le vieil homme.

La brune observa un peu les lieux, souri et sorti le papier signé par le suspect ainsi que l'ordre de mission. A vous la paperasse, comme toujours ? - Oui, oui... grommela le vieil homme, connaissant son travail. Keira quant à elle était ravie... cela faisait de la paperasse en moins. Il revint en portant une tur lourde et encombrante, la remettant à la brune qui s'en empara et retourna vers l'ascenseur... Sauf que le vieil intendant l'interpela alors. Cette tour ne sort pas d'ici. La brune ferma les yeux, pesta, et observa la seule table avec la seule prise... Je déteste bosser comme ça. Bon, bref... Murmura-t-elle avant de poser la tour et de revenir vers l'intendant, tout bonnement pour lui piquer son écran d'ordinateur. Non mais !? Protesta-t-il. Je peux savoir ce que vous faites !? - La demoiselle ici présente a une accréditation lui permettant d'observer ce que l'on trouvera dans cet ordinateur... murmura Kei en débranchant le câble de l'écran relié à la tour du vieil homme. Alors je sais que ça vous arrange que je puisse bosser comme ça, car ainsi vous avez moins de paperasse à faire, mais pour cette fois je réquisitionne un accessoire indispensable. Là dessus elle s'empara de l'écran, tout sourire. Merci ~

C'était stupide, mais elle jubilait. Lorsqu'enfin la tour fut reliée à la prise et l'écran, kei expliqua à sélène ce qui allait se passer. Bien... que je vous explique. Je vais fouiller l'ordinateur mentalement donc si au début et durant la fouille vous voyez des lignes de code, c'est normal. Dans tout les cas tout sera fouillé mais j'ai du mal à afficher les pare-feu qui n'ont pas été paramétrés pour projeter une image... enfin je me comprend, bref, vous verrez ce que je vois. ok ?  Bon, on cherche quoi exactement ?

Là dessus elle lança mentalement la machine, ses yeux crépitant d'une lueur jaune assez vive, comme des filaments électriques concentrés dans ses yeux verts. D'emblée, il y eut en effet des lignes de codes. Sélène avait de bonnes déductions et elles parvinrent rapidement au même constat : ce type était blanc comme neige. Quoi sérieux ? je vais devoir le relâcher ? Émit-elle, blasée... c'est alors qu'elle remarqua que l'intendant s'était enfoncé dans ses rayons. Un magnifique sourire de fouine s'afficha alors sur ses lèvres... elle allait faire une connerie. Et elle avait parfaitement vu où il avait chopé les tours. ... Au moins on en aura le cœur net ! dit elle en débranchant la première tour, l'emportant avec elle et en filant vers le poste de l'intendant pour filer ensuite dans les rayons ni vue ni connue. Elle trouva la tour qui l'intéressait et intervertit les deux, revenant discrètement et rapidement à sa place... le tout en silence. Croisant le regard de Sélène, elle haussa les épaules. Quoi c’est pas ma faute s'il s'était trompé de tour, après tout. La bonne excuse... Totalement chaotique, certes. Mais cela leur donnerait un coup de pouce. Coup de pouce pour lequel elle allait prendre cher plus tard, mais Keira préférait s'excuser d'avoir agit que de ne rien faire. Cela avait toujours été son mantra.

La tour appartenait à l'un des deux responsables, Aaron. Tant qu'à gagner du temps à en fouiller un second, Keira avait choisit celui d'une des deux personnes dernièrement citées. Néanmoins une fois allumé, les codages semblèrent d'emblée plus complexes, et chaque dossier fouillé au peigne fin donnait envie à la brune de s'arracher les cheveux. Elle se sentait assez stupide par rapport à ce genre de personnes... les intellectuels la rebutait, elle les imaginait tous en rat à lunette, à vrai dire.... Et puis il y eut un dossier, Hadès... et lorsque kei fouilla elle blêmit assez rapidement. Oh... merde. La latence entre le lien cerveau-affichage écran passé, Sélène put voir ce qui avait interpelé Keira. Il s'agissait d'un projet top secret... un projet qui n'était même pas opérationnel, et que ce type semblait avoir tenté de modifier. Keira ne prit pas la peine d'expliquer pourquoi elle le faisait. Elle éteignit mentalement l'écran, vérifia que l'intendant n'avait pas regarder puis prit son téléphone, vérifiant que les données avaient bien été envoyées à un certain Axe, qui n'était rien d'autre qu'un surnom débile pour cacher le numéro de son supérieur hiérarchique sur son téléphone. Après quoi elle se leva et lança directement un appel aux gardes surveillant la sortie de l'ascenseur, à l'étage. Les ordres étaient clair : plus personne n'utilisait celui-ci tant que le ministre de la défense n'avait pas donné le feu vert. Après quoi elle pesta et attendit le coup de fil, observant Sélène, se demandant à quoi elle pensait, elle. En bruit de fond, l'intendant remarquait enfin que les deux tours avaient été interverties...