(Terminé) Le Calme après la Tempête - Les Rebelles (Lawrence tu es la bienvenue)

Le voyage fut pénible pour tout le monde et cependant, je n’avais entendu aucun mécontentement, aucun découragement, personne se plaindre de cette longue marche où les terres sauvages nous attendaient. Roy m’aidait à tenir debout et à avancer à mon rythme. J’avais passé mon bras par-dessus ses épaules et lui, il me tenait par la taille. Le groupe s’était scindé en deux : Diana était à la tête du premier et il était composé des plus valides qui ouvraient la marche. Ce qui était le plus logique. Le second groupe était sous la direction d’Evan et de Natacha. Notre déplacement se faisait beaucoup plus difficilement avec tous les blessés, qu’ils soient Rebelles ou Humains, chacun était épuisé par cette nuit d’horreur. J’avais encore du mal à repenser à tout cela. Ce cauchemar réel que nous venions tous de vivre. L’enfer qui s’était abattue sur nous tous pour nous broyer de ses griffes.

Durant toutes ces heures avant de pouvoir apercevoir le bout de ces tunnels, Roy me fit la conversation. Lui qui était peu loquace sauf quand il s’agissait d’envoyer chier les ordres ou bien de démontrer son avis sur une mission, me tenait éveillée. Je comprenais bien que tout ce qu’il me disait, cela sevrait uniquement à ce que je garde les yeux ouverts. M’endormir maintenant avec mes blessures et le froid qui s’installait et que nous ressentions tous avec les courants d’air, dans les galeries, ne ferait qu’empirer mon état. Mais parfois, l’idée qu’il me laisse là m’effleurait l’esprit. Parce qu’une fois qu’on serait sorti des souterrains, il y aurait toutes ces vastes contrées à traverser avec l’hiver qui s’annonçait. L’Auberge était notre premier point de ralliement. Cette vieille bâtisse se trouvait en amont du village qui lui se trouvait environ à un bonne heure de marche, encore, une fois arrivée là-bas.

Fuir le bidonville et ses atrocités était la seule solution qui était à notre portée, mais est-ce qu’on nous laisserait le temps de nos remettre de nos blessures ? Es-ce que la Milice ne se déploierait pas à la nuit tombée pour nous traquer ? L’Auberge faisait figure de cible principale. Est-ce que tout le monde s’en rendait-compte. Roy avait remarqué combien j’étais happée par mes réflexions et je décidai finalement de me confier à lui. Il était du même avis, que le mieux serait de nous disperser une fois dans les terres sauvages pour nous donner le plus de chance de survivre.

Dehors, il faisait frais et l’air était tellement pur qu’Evan décida de nous donner une petite pause avant de repartir. La petite neige commençait à fondre sous les rayons du soleil. La différence entre le dôme et cette nature était si incroyable que je me voyais passer mes derniers jours ici, dans ces collines. Je frissonnai un peu et les mains de Roy sur mes bras me réchauffèrent par frictions énergiques. Ni lui, ni moi n’étions habillés pour contrer l’hiver. S’il ne disait rien, il était aussi fatigué que moi et je me demandais où il trouvait toute cette énergie pour nous faire avancer tous les deux. Je posai ma joue contre son épaule et ile gratifia d’une de ses petites phrases en me disant qu’il était hors de question que je m’endorme ou bien il me filerait des coups de pied au cul pour me faire avancer. Je lui souris. Ce fut ma seule réponse, tout en observant le petit groupe et les blessés près de nous.

La deuxième partie du voyage à l’air libre fut peut-être plus froid, pourtant je me sentais revivre, comme revigorée par cette nature splendide. Evan avait trouvé sur le chemin une petite cascade entre les roches qui n’était pas encore gelée et on put se désaltérer et remplir nos gourdes. Certains arbres fruitiers n’avaient pas encore gelés et on put grignoter leurs douceurs. Notre groupe ne passa pas inaperçu dès qu’on s’approcha des premières habitations dispersées dans les collines. La vie était tellement calme et à l’opposé du bidonville. Ici les gens finissaient d’abriter leurs cultures pour passer tranquillement l’hiver. D’autres abattaient des arbres en prévision du gros froid pour se chauffer. Certains rentraient leurs animaux de ferme. Ces familles offrirent l’hospitalité à nos plus grands blessés. Je refusai cette aide, préférant laisser ma place malgré le ronchonnement de Roy.

La tombée de la nuit arriva …
La grande bâtisse de l’Auberge se dessinait au bout du chemin. Il y avait de la lumière qui sortait de ses fenêtres et de la fumée de sa cheminée. Une nuit au chaud, cela nous ferait du bien pour tout le monde … Mais si c’était la dernière ? Et si la Milice attendait le coucher du soleil pour faire rouler ses blindés jusqu’à ici ? L’Auberge était cachée en plein cœur des collines. Il fallait en connaitre son itinéraire, mais cela ne suffirait pas pour freiner les soldats s’ils avaient des ordres. Tout le monde entra à l’intérieur de l’auberge et déjà Diana organisait ses ordres. Roy me bascula dans ses bras pour me porter complètement. Puisqu’il avait la possibilité de prendre soin de moi avant d’aller s’occuper des autres. Il n’allait pas contredire la chef.

Il nous fit monter les escaliers pour rejoindre les étages et une chambre de libre dont il ouvrit la porte avec un coup de pied. Il me posa sur le lit et il alla immédiatement remplir une petite vasque avec l’eau qui était déjà posée sur le meuble. Il m’apporta la serviette ainsi que le gant et me laissa faire un brin de toilette avant de s’occuper de mes blessures. Avant qu’il ne ferme la porte, je l’interpellai :

- Il faut dire à Diana et à Evan, qu’on ne peut pas rester ici. La Milice ne va pas nous laisser tranquille … On risque énormément en se regroupant tous à l’Auberge.