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 (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Welcome to my Toys factory (pv Damien et qui veut car plus il y a de fous plus on rit!)

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Alianka De Nephthys
Grande Conseillère de la Cité
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Alianka De Nephthys
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Des visages familiers se trouvaient parmi le carré VIP et je ne fus pas véritablement surprise de voir le PDG de la Stark Entreprise, accompagné de la jeune Miss Warren. J’échangeai avec eux quelques mots de politesse avant de regagner ma place. Je m’étais décidée au dernier moment pour rejoindre ce concert. Ma réponse à l’invitation que j’avais reçue laissait planer le doute sur ma présence en raison de mon emploi du temps très chargé. J’avoue avoir été réticente à venir le voir jouer. J’avais pris le temps d’écouter quelques-uns de ces titres qui révélaient des côtés bien mystérieux, comme un message qu’il délivrait au fil de ses mots. Ce qui avait freiné une réponse concrète de moi, ce n’était pas ce star- système dans lequel il baignait et toute cette cohorte de fans qui le désignaient comme le messie de leur nouvelle génération. C’était simplement son prénom. Un prénom qui me ramenait à mon passé, à mes actes, à ce que je ne tiendrai plus dans mes bras, à celui qui c’était détourné de son rang et de son avenir. Je n’avais jamais plus croisé quiconque avec ce prénom durant des années et lui, il le portait. C’était dérangeant pour moi de voir ce prénom s’étalait en grandes lettres sur les hauts murs du Multiplex, de le lire et le relire alors que je l’avais banni de ma vie. Je l’avais occulté pour ne plus avoir mal, enfermé dans une boite au plus profond de mon cœur. N’étais-je pas la panthère de glace ? Je n’avais pas usurpé ce titre qui me suivait depuis la naissance d’Asaria.

Et maintenant que j’étais là, j’avais une certaine hâte mêlée à de la curiosité de voir ce chanteur sur scène. Avant que les lumières ne s’éteignent et que les premières notes d’accord retentissent, j’avais ouvert délicatement le petit livret qu’on m’avait remis à mon arrivée, sur mes cuisses, feuilletant les articles et les photos du groupe et de son frontman. Ils décrivaient la carrière de cet homme qui sortait presque de nulle part et pourtant tous ces fans dans la fosse n’attendaient que lui et scandaient déjà son nom. Je parcourus rapidement les
lignes en diagonale. C’étaient ces images prises lors des enregistrements et des répétitions qui attirèrent plus principalement mon attention. Sur l’une d’elles, il était sans maquillage ni costume de scène et ce qui me frappa furent ses yeux. Mon doigt passa alors doucement sur les traits de son visage pour les redessiner. Cette lueur qu’il possédait dans ses prunelles faisait écho en moi, mais je n’en trouvais pas l’origine. Ce n’était peut-être qu’une impression passagère, pourtant elle me mettait presque mal à l’aise. Un trouble dérangeant et perturbant. Je refermai le livret quand les lumières s’abaissèrent et que la musique s’annonça.

En bas, dans la fosse, la foule se déchainait. Les fans avaient compris que leur idole allait enfin faire son apparition.  Les notes hurlaient  et il surgit sur le haut de la scène ! La communion devint alors parfaite. Une osmose  à en couper le souffle lorsqu’il commença à entonner le refrain de sa première chanson. Ses mots … Il y avait quelque chose de pernicieux, mais sous cette apparence, il y avait un autre message tel un serpent dans le paradis de verre. Je sentis quelqu’un de ma rangée, bouger un peu plus loin. Mademoiselle Warren s’était approchée du garde-fou pour mieux observer la scène. Si je ne la connaissais pas, je pourrai penser à une jeune femme prête à tout pour passer une nuit avec la star. Mais ce n’était pas le cas. Elle avait l’instinct du tueur, de la prédatrice qui coule dans ses veines depuis longtemps. Pourquoi alors cette fascination pour ce Scarecrow ?

J’avais besoin de savoir et de comprendre. Alors ma télépathie plongea droit vers le chanteur et lorsque mon esprit effleura le sien, je perdis pied.  J’étais, à cet instant, heureuse d’être assise et bien calée dans le fauteuil. Je n’ai jamais connu un tel maelstrom d’émotions qui se superposaient les unes aux autres. Je suis une puissante télépathe, mais je n’arrivais pas à percer cet amas d’agitation qui m’attiraient et me faisait plonger dans un tourbillon sans fin. Je m’extirpai de cette attraction douloureusement et il sembla relever son visage vers moi …
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L'osmose est totale et je me laisse happer par les vibrations du public qui se tend vers moi. Sitôt que je descends les escaliers un océan de mains se tend vers moi. Je module ma voix, tantôt rauque et grave, tantôt haute et presque hystérique, de façon à faire passer les sentiments de dégout et de rejet dont est victime le héros de l'histoire. Celle d'un esprit tourmenté et schizophrène dont je mime la folie à la perfection. Une aberration de la nature, une erreur génétique, une ratée de l'évolution. Un être qu'il faut conduire à la potence. Sa différence dérange et fait peur mais fascine et attire pourtant. Le public est déjà en transe et scande les paroles en se mouvant sur la musique envoûtante aux accents orientaux qui les porte. Le groupe est totalement dedans aussi, les gars envoyant avec une énergie terrible la lancinante mélodie. J'arpente le bord de la scène en chauffant le public, en courant d'un bout à l'autre. Je ne lui laisse aucun répit. Zack dont j'ai travesti l'apparence pour l'occasion et afin qu'il ne risque pas d'être reconnu, s'approche pour venir chanter avec moi puis s'éloigne à nouveau pour aller au devant du public. Je distille les mots qui dénoncent le traitement, la tentative de lobotomie dont est victime celui qui a eu la mauvaise idée de penser et de percevoir différemment le monde qui l'entoure. L'enfermement qui est finalement le sien et le pousse inexorablement vers la folie. Fez, derrière ses fûts se déchaine tandis que je harangue la foule pour le chorus final, un sourire narquois accroché aux lèvres, le regard toujours dissimulé derrière mes lunettes noires. Je scande une dernière fois "there's no way out" puis je me fige tandis que la musique se tait brutalement. Les lights show s'éteignent brièvement avant que ne retentissent les premiers accords du titre suivant.

Lyrics:

Celui qui définit l'essence même de ce personnage que j'incarne, l'essence même du groupe. Je reprends mon souffle et interpelle encore le public qui frappe déjà dans ses mains au rythme de l'intro inspirée des musiques de temps très anciens.

- Bienvenue Asaria ! Vous allez bien ?

Clameur de joie

- Vous êtes prêts à tout donner ? Je suis de retour, je suis toujours fort ! Dansez avec moi !

J'entame une chorégraphie saccadée avec mon micro sur cette musique médiévale scandée par la foule qui m'imite, levant le poing en rythme. Je ne peux m'empêcher de sourire comme un gosse et de leur dire que je les aime, qu'ils sont merveilleux. Avant d'attaquer le premier couplet, je relève la tête une fois de plus vers la loge VIP. J'ai senti son aura tenter d'entrer dans ma tête. Je l'ai repoussée mais elle a pu effleurer mon esprit. Ma voix manque de se briser lorsque j'entonne les premières paroles. I'm just a loser in the game of love. I'm just a stray boy in the shade. Zack me jette un coup d’œil surpris. Il n'a pas l'habitude de me voir faillir. Je me rattrape assez facilement lorsque ma voix s'envole vers les aigus pour narrer la tentation dont est l'objet l'épouvantail que j'incarne. La tension dramatique augmente à chaque seconde tandis qu'un duel psychique s'est engagé entre elle et moi. Elle n'est pas la seule à me fixer intensément. Je sens aussi le regard de la tueuse peser sur moi et celui plus curieux, sans agressivité de Damien. Je ressens aussi toute la bienveillance et l'adulation des fans dont la marée humaine s'étend à perte de vue dans cette immense salle dont je ne distingue pas le fond. Mais je suis intouchable dans cette forteresse que j'ai édifiée, bâtie d'harmonies sonores qui commencent à diffuser leurs effets. La foule est déjà en liesse, se mouvant comme un être à part entière. Elle semble libre de ses mouvements, vivante, frémissante de joie. Ce n'est que la première étape, celle de l'allégeance. Bientôt viendra le moment où elle ne sera qu'une seule pensée, unique, dirigée par ma volonté, soumise à l'illusion portée par ma musique. Ils entonnent tous le refrain qui narre mon ascension vers la célébrité après la descente aux Enfers. Ce qu'ils ignorent c'est qu'on ne remonte pas des Enfers sans en rapporter quelques Démons.

"Rise to fame — time will come
Make your claim — time has come
For the crow to fly away"


Je me concentre et je fais naître la première illusion de la soirée. L'effort nécessaire sera sans nom, payable sans délai après que chacun soit reparti chez lui. Lorsque je me retrouverai seul face au miroir. Sorti du nuage de fumigène orangés, s'avance le Démon incarné par un être issu de ma seule imagination, qui se tient face au public et chante de sa voix grave et rocailleuse, tout aussi envoutante que peut l'être la mienne, puisque c'est la mienne. Une de mes autres voix, une de mes apparences, une projection de mon esprit. Gabriel Laymann fait alors face pour quelques temps à son alter ego, à ce chanteur puissant et moustachu. Le public est sidéré par le tour de passe passe et cherche à comprendre  mais la voix implacable de l'artefact que je projette les happe et les ensorcèle. Toute leur attention est focalisée sur cet invité inattendu et démoniaque qui narre la descente aux Enfers de l'épouvantail. C'est mon histoire qu'il raconte, mais vu par le côté le plus sombre. L'histoire d'un être pur qui voulait le bien et qui tombe de désillusion en désillusion et sera sacrifié pour finir tiraillé par le mal dans les abysses de la folie. J'ose enfin regarder mon public dans les yeux sans me cacher derrière mes lunettes noires.  Ensemble, les deux parts de ma personnalité tiraillée reprennent en chœur ces mots qui sonnent comme un avertissement pour qui peut les entendre dans leur sens caché. Je sens la puissance de l'illusion qui monte en moi et je souris . Je sens aussi l'amour du public qui me porte et me soulève au delà du dicible.
"Rise to fame — time will come
Make your claim — time has come
For the crow who fly away
For the crow who fly awayyyyy"

Des paroles qui sonnent comme un avertissement solennel dirigée vers un point de la salle vers lequel je darde mon regard. Cela n'a pas échappé au public qui tourne peu à peu la tête dans cette direction.
Je sens que la magie opère et que je les tiens tous dans le creux de ma main.
Je fige mes deux apparences qui deviennent deux silhouettes immobiles sur scène.

A ce même moment un vol de corbeaux s'élance de nulle part pour s'élever jusqu'à la loge et se pose tout au long de la rambarde du balcon. Une onde sonore se propage dans la foule telle une vague. Les corbeaux se tournent vers les occupants du carré VIP et ne les lâchent pas des yeux. J'imagine sans peine l'effet que cela peut provoquer dans les rangées de nantis qui l'occupent. Entre questionnement et étonnement, se demandant comment un tel enchantement est possible, impressionnés par les regards inquisiteurs des volatiles, n'osant protester de peur de passer pour des couards. Pendant ce temps je me suis immobilisé ainsi que l'artéfact du chanteur que je projette à mes côtés. Les deux silhouettes ne sont qu'illusion. Je ne suis plus sur scène mais je flotte à présent au dessus de la salle, déversant encore d'autres images dans l'esprit de chacun des êtres réunis dans cette salle.  Les images d'un martyre s'effondrant sur une place par une belle journée ensoleillée, puis je projette dans leur esprit le vol du corbeau vu par ses propres yeux. Il s'élève, s'élève toujours plus haut jusqu'à la voûte de verre du Dôme puis s'y brise avant de retomber dans la foule. Par les yeux du malheureux oiseau chaque personne du public voit sa fin arriver et se sent submergé par des émotions qui lui sont propres. La lente chute au ralenti du mal aimé semble ne jamais finir et plonge le public dans un état d'hébétude puis de terreur voyant une pluie de volatiles noirs s'abattre à ses pieds. Seule la loge est épargnée de cette pluie sinistre qui s'abat dans toute la salle. Mais ses occupants n'ont rien pu manquer de l'illusion...

J'offre ensuite une belle page d'Histoire aux fans venus m'écouter. Toute l'épopée des Asariens défile dans leur esprit comme sur un écran géant. C'est d'ailleurs presque ça puisque mes images mentales se forment sur l'écran monumental qui est monté au fond de la scène. Ce n'est pas de la télépathie, juste mon pouvoir d'illusionniste qui fonctionne à plein régime.  On y voit mon père , mais qui le saura, ? Puis la Pluie de feu et ses visions d'apocalypse. L'exode qui mène les Anciens sur les Terres Sauvages d'Antarctique et l’érection de la Cité d'Asaria. On y voit l'organisation de sa nation, la naissance de son gouvernement et enfin sa chute . Bien sûr c'est très osé, voire subversif. Bien sûr tout était calculé commercialement mais surtout stratégiquement parlant. Ce n'était qu'un effet de genre pour séduire le côté le plus rebelle de mon public. Rien ne plait plus à la jeunesse que de projeter la fin de son monde. C'est comme un exorcisme de leurs pires craintes. Ma vénalité est tellement criante qu'on ne pourrait m'accuser de faire de la propagande contre le gouvernement en place. Et pourtant j'ai déjà commencé un travail d'endoctrinement massif par le moyen que je maîtrise le mieux: la musique et la mise en scène. Ces images s'implantent innocemment dans leurs esprits. Les ailes de l'épouvantail s'étendent sur les Dômes.
... Et  je réapparais sur scène mais également là où on ne m'attend pas. La loge VIP. Le public est médusé. Comment puis-je être à deux endroits à la fois ? Moi seul ai la clef de cette énigme et connais le prix à payer pour parvenir à cette maîtrise. Je me glisse au premier rang tel un spectre. Avant qu'elle ait le temps de comprendre j'apparais à côté du joli minois qui a présidé à ma mort et lui adresse un sourire enjôleur en murmurant
I close my eyes and I see what's coming my way
He's got treasure in his eyes that he's gonna turn to clay.
puis je m'évanouis dans les airs pour réapparaître dans le dos de la Grande Conseillère et psalmodier à son oreille les paroles chantées par l'illusion que je projette sur scène: "Hm, I'm a stranger, I'm a changer and I'm danger...Maybe". Virevoltant avant qu'elle ait le temps de comprendre, j'ai disparu pour réapparaitre sur scène et reprendre la narration de la damnation subie par mon héros. Ses bourreaux ne lui ont pas laissé le choix pour revivre. Il devait se fondre dans les ombres. Désormais il est guidé par la seule voix de la vengeance. Il a donné son âme en échange d'une revanche mais elle ne sera pas la seule à être emportée par les Démons. Il est l'ange déchu qui les entrainera en Enfer.

Fallen angel - waiting for the prey
The devil has come to take a maimed away
Penetration of the twisted mind
The evil is out for the weak and blind

I can feel it in your voice
Ever so sweet, no
Do I really have a choice? No, no, no!

[The Devil:]
Oh, you burn your feet on unholy ground
You roam the barren wicked plains abound
In evil eyes and evil speak
About it all your evil freaks

When you say it's all divine and meant to be
What about your flesh and blood and defires like me?

Their evil eyes are looking down on you
And those who don't are losing sight of you
Face the rage to chase away
The specter of disgrace and shame

Withered roses dying on the ledge
A withered dreamer standing on the edge
You dream of love but you wake up to pain
You're better off to join in my game

Then she'll better off to cry contrite tears
One day she'll wonder why she had to let you disappear,

Rise to fame — your time has come
Time will come to take the sun
Make your claim - you're drawn to the sound
Time has come — you're leaving ground

Rise to fame - the flight of the crow
Time will come - cross the line
Your time has come - for the crow to fly away

It's a flight to hell
Can you hear the bell
The devil has come
To take your soul away
A flight to hell - alright

I'm a stranger
I'm a changer
And I'm danger
Fallen angel
Waiting for the prey


Le duo poignant que je présente avec mon alter ego démoniaque enthousiasme la foule qui s'est remise de la pluie de corbeaux en constatant très rapidement qu'il ne s'agissait que d'une illusion. Ils ne comprennent pas comment j'opère ce qui ajoute à leur fascination lorsqu'ils ont constaté que les cadavres d'oiseaux s'étaient volatilisés comme par enchantement. Je les tiens totalement sous mon emprise et je pourrais leur faire croire ce que je veux qu'ils croient. Mais je ne suis pas fou, je sais que montrer une trop grande étendue de mon pouvoir causerait mon arrestation immédiate. Je laisse donc retomber la pression une fois la chanson achevée de façon magistrale. La foule est en liesse complétement subjuguée par le show mais je sens déjà une ambiance très différente dans la loge de mes chers invités. Les corbeaux qui montaient la garde, eux, n'ont pas bougé et semblent bien réels. Je laisse mon illusion exhorter la foule pour la suite mais je dois y mettre fin à présent, si je veux avoir assez de force pour mener le concert de bout en bout. Elle se volatilise donc et me laisse seul avec les musiciens face au public attentif et curieux de savoir ce qui va suivre.

- J'espère que vous aimez ? Est-ce que vous aimez ce que vous entendez, Asaria ?  

Clameur d'approbation.

- Est-ce que vous aimez ce que vous voyez ?  J'espère ! Parce que moi j'aime beaucoup ce que je vois. Vous êtes incroyables! Merveilleux ! Bon, bon, je crois que vous aimez ... Merci ! Merci à vous tous d'être là ce soir ! Poursuis-je en riant.

Je sens le public totalement captivé, en haleine. Et je sens le trouble, l'embarras, le questionnement, la colère tout là haut. Je souris plus que jamais, longeant la scène en touchant des mains du bout des doigts.

- Je le vois à vos visages. C'est une histoire un peu triste que je vous raconte ce soir, un conte de fée, n'est ce pas. Tous ne finissent pas bien. Mais en général, il y a toujours des moments heureux dans les contes de fées . Je vais vous raconter l'histoire d'un garçon qui pensait que ses semblables étaient capables de s'amender, progresser, apprendre pour donner une chance à la vie, puis un jour, il a compris que ces êtres ne pouvaient changer, qu'ils restaient inexorablement liés à ce qui les rassurait et écartaient ce qui les effrayait en dérangeant l'ordre établi qui leur convenait. Peu importait si cet ordre menaçait la vie même, l'équilibre précaire de leur monde. Mais ce garçon le comprit de la plus douloureuse des façons. Il dut renoncer à ses illusions. Fort heureusement, il lui restait les souvenirs des jours heureux... Je vais aussi vous raconter les jours heureux de Scarecrow, est-ce que vous êtes d'accord ?

A ces mots, les corbeaux se transforment en colombes et prennent leur envol jusqu'au plafond de la salle où elles se perchent sur les poutrelles métalliques. Une clameur d'admiration parcourt le public.

- Vous savez, notre Histoire le prouve, il ne faut jamais désespérer. Quand tout semble perdu, il y a toujours une lueur d'espoir. Nous en sommes la preuve, Asaria en est la preuve. Nous avons survécu au néant ! Mais chaque situation cache bien des complexités, chaque être bien des facettes... Le paradis a parfois ses serpents cachés ... Évitez de leur marcher dessus ... Sinon ils mordent... Alors, un conseil, regardez où vous mettez les pieds...

Je change d'apparence très facilement. Imaginez à quelle vitesse je peux changer de tenue ! Me voici sans manteau ni chapeau mais m'amusant à changer l'apparence de mes musiciens.

- Asariaaaa! Est-ce que vous aimez les Miracles ?  Asaria, est ce que vous croyez aux miracles ? Bien sur que oui ! Vous êtes comme moi !  Puisque nous vivons  sur une Terre qui abrite un miracle ! Asaria ! C'est vous, c'est moi, c'est nous tous le miracle !

Et je commence à chantonner les premières paroles d'un chant que tout mon public connait par cœur.

- Blinded by the fire and the sorrow of the day,
I come knocking on your door
to dry the tears away.
The eventide is calling me to take a look into your
eyes, pull me on and make me mesmerized!
Je dédies ce titre à nos Anciens, aux Pères Fondateurs d'Asaria, mais aussi à tous ceux qui la voulaient terre d'Asile et sont tombés pour ce rêve. Je dédie ce titre à celui qui a donné son nom à notre Cité ! Ahmad, c'est pour toi !


Immédiatement la foule se met à entonner cet hymne à la vie et à l'espoir tandis que je salue la loge de la main, imaginant leurs airs médusés.


Lyrics:
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Alianka De Nephthys
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Alianka De Nephthys
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MessageSujet: Re: (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Welcome to my Toys factory (pv Damien et qui veut car plus il y a de fous plus on rit!)   (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Welcome to my Toys factory (pv Damien et qui veut car plus il y a de fous plus on rit!) - Page 2 EmptyMer 14 Oct - 21:18


L’esprit chancèle et hurle.
L’esprit s’émiette et se fend.
Son esprit n’est qu’un ensemble d’émotions aussi puissantes et néfastes les unes que les autres. J’ai effleuré l’esprit de ce chanteur, mais sa barrière psychique m’a repoussée. Je n’ai pu voir que des images éparpillées, des séquences d’une vie ténébreuse qui ne sont que chaos. L’énergie qu’il a déployée m’a fait vaciller. J’ai senti tout un amas de tentacules psychiques faire bloc pour le protéger de toutes tentatives d’infiltrations de l’extérieur. Un haut télépathe peut créer ce genre de phénomènes avec l’âge et l’expérience ainsi que la maitrise parfaite de ce don. Lui ce n’est pas un Ancien. C’est impossible qu’il puisse rejeter ma télépathie aussi  facilement. Je serre le livret entre mes mains et mes prunelles deviennent aussi blanches, aussi nacrées que la glace en plein hiver sur les hauts sommets des terres sauvages. Il a chancelé. Je l’ai perçu, une brève seconde quand il a levé son visage vers moi. Il me connait. Je ne suis pas seulement la Grande Conseillère, je suis plus que cela et je découvrirai son secret.

Je ne peux plus écouter ses paroles avec légèreté ou détachement. Il y a tellement plus. Il se dévoile, abat ses cartes pour mieux les reprendre. C’est un jeu dans lequel j’excelle depuis de longues années et lui, il est un maitre dans l’art de la manipulation, de masquer le réel par des illusions ou bien de vous faire croire qu’une illusion ne peut être la vérité. Un jeu bien dangereux, à la limite d’une folie que j’ai sentie dans son esprit. Discrètement, j’étudie les invités dans ce carré VIP. Il y a le fleuron de la société asarienne. Cela  ne devrait pas m’étonner qu’un artiste veuille inviter le gratin d’Asaria, mais est-ce aussi la vérité qu’il veut faire passer ? Ne dois-je pas me faufiler dans cette petite faille de son esprit pour analyser ces images confuses et tumultueuses et obtenir ainsi mes réponses ? Revenir à la charge jusqu’à ce qu’il capitule ? Je ne suis pas empathe. Je ne ressens pas les émotions comme ceux qui sont dotés de ce pouvoir. Mais ma télépathie peut devenir un réceptacle d’émotions combinée aux pensées que j’effleure, comme avec lui.

La foule dans la fosse danse, chante, scande. L’osmose est impressionnante. La jeune génération est subjuguée par cette star sombre et envoutante, sortie du sein même des entrailles de la cité. Un pantin désarticulé à  la lucidité dérangée. Gabriel … Gabriel … Je cligne des yeux pour refermer mes lointains souvenirs dans cette boite au fond de mon cœur. La boite de Pandore qui contient mes maux et aussi une partie de la femme qui a disparu à cette époque-là.  Sur scène, il n’est plus seul. Un autre chanteur entame un couplet et conte la descente en enfer et la séduction du côté sombre. Est-ce encore une illusion ? Cet homme moustachu à la voix rocailleuse, est-il vrai ? Les fans ne se soucient guère de cela, car le refrain retenti encore plus fort, embrasé par les deux voix qui s’unissent. Encore une fois, il darde son regard vers là-haut … vers cette loge … vers moi.

Le malaise m’oppresse, je le sens s’immiscer en moi tel du venin. L’apparition de corbeaux fait sursauter une grande partie des invités de la loge, mais je sais aussi masquer mes réactions … comme lui. Inflexible, glaciale, je ne bouge pas devant les yeux scrutateurs de ces oiseaux noirs qui semblent  juger chacun d’entre nous. La foule ne voit qu’un spectacle d’effets spéciaux. Il n’en est rien pour moi. Et je me demande ce qu’ils pensent tous, ceux qui sont là, autour de moi. J’aurai pu encore croire à de la magie, à des enchantements pour agrémenter le show. Il n’en est plus rien au moment où mes barrières psychiques sont attaquées.  Je suis figée par cette agression et mon esprit puissant filtre les données. Ce n’est pas le cas de cette foule qui devient à son tour le pantin que le marionnettiste dirige à sa guise. Mon cœur explose, bat la chamade. Cette histoire relatée qui se déverse dans chaque esprit est si réelle à ce que j’ai vécu, à ce que je connais … Les hasards de cette envergure ne peuvent exister avec une telle précision. Dans la fosse, des corbeaux se jettent sur ces malheureux qui sont sonnés par cette mort qui les hante. Les autres oiseaux d’ébènes sont toujours bien présents sur le bord de la rambarde. Ils nous interdisent de bouger, une sommation silencieuse qui se lit dans leurs yeux. Ils sont nos juges. Ils ne seront pas les miens !

Tout s’enchaine pour ne laisser à personne aucun répit. L’immense écran géant s’allume et laisse défiler des images de l’Histoire ancienne, jusqu’à la création de la cité et ses premiers dômes. Le visage du père créateur apparait et encore une fois, mon cœur et pris d’assaut jusqu’à montrer et supposer la fin et l’engloutissement d’Asaria comme dans ces vieilles légendes.  Les artistes ont de l’imagination, ils peuvent faire ce qu’ils veulent pour promouvoir leurs ouvres, pour faire leur publicité, mais là il dépasse les limites. Les jeunes n’ont pas cette même vision. Ils se laissent planer sur les paroles et les effets du spectacle.

Et il apparait … là… à quelques mètres de moi. Il tourne autour de mademoiselle Warren. Pourquoi elle avec toutes les femmes qui sont présentes dans le carré VIP ? Avez-vous déjà pensé à une conclusion que vous réfutez totalement, parce qu’elle vous parait insensée même si tous les détails vous disent le contraire ? On peut jouer au jeu de l’autruche un moment, mais on ne peut se voiler les yeux trop longtemps. J’entends les chuchotements des invités, certains sont captivés comme les fans qui regardent vers la loge, d’autres sont plus sur la défensive comme moi. Il disparait de nouveau pour réapparaitre là où je ne l’attendais pas, à mes côtés. Son souffle caresse ma peau, mais je ne lui donnerai pas satisfaction de me tourner vers lui. Je fixe la scène où les deux silhouettes se trouvent encore et sa présence n’est plus qu’un vide. Il est de nouveau au milieu de ses musiciens. Les cadavres des oiseaux s’évanouissent comme par enchantement. La foule redevient passionnée et exaltée. Pour elle, tout ceci n’était que de la mise en scène. Pauvres jeunes gens …

La chanson s‘achève et il joue avec son public, échange quelques mots pour sublimer encore plus l’adoration que ses fans ont de lui. J’échange un regard avec Sélène Warren puis je reviens sur ce Gabriel Laymann.  La colère gronde en moi, l’incompréhension de ne pas savoir, ne pas comprendre ce que je pourrai toucher et briser rien qu’en tendant la main. Mon devoir est de rester jusqu’au bout du show. Mon statut de Dirigeante ne me permet pas de faire un caprice. Je sais que le spectacle n’est pas terminé et je ne me trompe pas en l’écoutant raconter le récit de son héros … ou est-ce le sien ?

Si semblable.
Si identique
Pourtant, si différent
Si …sombre
Un visage oublié
Un prénom effacé
Une destinée achevait dans les flammes d’une cause.

Je garde cette prestance et cette froideur qui est mienne, j’analyse, j’enregistre, je répertorie ce que je suis la seule à deviner, mais ma logique et  ma raison font encore barrage. Les corbeaux nous libèrent enfin de leur présence et se transforment en colombes. Un nouveau titre s’amorce …
Au nom du Père …
Au nom du Fils …
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Damien A. Stark
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MessageSujet: Re: (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Welcome to my Toys factory (pv Damien et qui veut car plus il y a de fous plus on rit!)   (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Welcome to my Toys factory (pv Damien et qui veut car plus il y a de fous plus on rit!) - Page 2 EmptyDim 18 Oct - 13:50

La jeune femme assise près de lui, lui avait répondu d’un air détaché à sa question. L’Asarienne qu’il avait bousculé avant de se rendre dans la loge VIP avait le mordant d’une beauté sauvage et la grace venimeuse d’une vipère. Elle ne ressemblait à aucune autre femme qu’il avait déjà croisée au cours de toutes ces soirées auxquelles il était invité. Les Asariennes de sa génération étaient soit trop candides, soit trop manipulatrices. Les premières avaient reçu l’éducation pour devenir une bonne épouse et donner une descendance à son futur mari. Les secondes n’avaient que pour admiration leur nombril et le nombre de mâles qu’elles mettaient dans le leur lit. Sélène Warren était inclassable, tantôt elle se montrait ingénue, tantôt séductrice, tantôt mortellement dangereuse.  Une femme aux multiples facettes, tel un joyau qui brille différemment selon comment l’homme l’admire. Damien était intrigué par cette réaction indifférente. Il n’y croyait pas. Elle contemplait du haut de la loge la scène et le chanteur, non comme une fan, mais comme une personne intriguée par un homme charismatique qui savait faire le show pour impressionner son assemblée. Il n’ajouta rien et il se contenta d’analyser le comportement de sa voisine à chaque fois qu’il le pouvait.

Tout en bas, sur la scène, le spectacle était gigantesque. Les effets spéciaux, les lumières et le son apportaient un décor dérangeant au groupe. La foule était déchainée et obnubilée par la star. S’il passait un très bon moment, Damien avait hâte d’en arriver à l’after dans la Suite Champagne du Rubis Étoilé. Cet homme se montrait intéressant par bien des aspects. S’il était aussi imaginatif sur scène que dans une suite pour animer les heures avec ses invités, il ne regretterait pas d’avoir fait le déplacement jusqu’au Multiplex. Une musique aux accents médiévaux, comme il en existait dans le temps passé et sur ces reliques mises sur des mini CD que l’on pouvait écouter à la bibliothèque principale, commença à battre la mesure. Le public s’accordait  en harmonie avec le chanteur. Damien ne voyait que des groupies en communion avec l’artiste qui tapaient des mains ou levaient haut le poing. Il changea sa façon d’étudier la scène quand Gabriel leur adressa un regard. Son regard à lui passa du chanteur à sa voisine. Que distinguait-elle ? Un chanteur aux lunettes noires ou un autre individu ?

Les illusions se suivirent. Un autre homme apparut et leurs voix s’unirent sur les paroles de la chanson. Le PDG avait de plus en plus de mal à tenir en place sur son fauteuil. Le coude en appui sur l’accoudoir, sa joue contre son poing refermé, il s’hasarda à prendre le recul qu’il n’avait pas eu depuis le commencement du show.  Les paroles qu’il pouvait interpréter d’une manière naïves, qui n’étaient là que pour plaire à un public sélectionné et visé de la société, devaient différentes à son oreille quand le virtuose darda encore une fois ses yeux vers la loge de ses invités en appuyant sur des mots précis. Le vol des corbeaux et leur apparition sur la rambarde empêcha Damien de méditer sur ses questions. Il fut surpris comme beaucoup d’autres, mais il ne bougea pas. Il était curieux de comprendre tout le cheminement de ce spectacle. L’apparence tapageuse du show et de sa vedette cachaient d’autres détails qui ne se voyaient pas aux premiers abords.

Un mal de tête le dérangea et des images se formèrent dans son esprit. Elles n’avaient pas de rapport avec le spectacle. Damien y voyait un jeune homme, sans pouvoir deviner le visage, qui perdit la vie. Un martyre qu’on abattait sur une place. Cet homme, son âme ou son fantôme, s’éleva vers le ciel, toucha le dôme et se blessa mortellement. La chute fut si réelle que le jeune Asarien s’accrocha aux accoudoirs de son fauteuil en suivant la chute libre de cet inconnu. Une mise en scène ? Une réalité ? Des volatiles chutèrent avec le corps pour plonger aux pieds des fans dans la fosse. Un chuchotement de terreur se rependit dans la salle et Damien s’efforça de remuer pour se libérer de cet étau morbide. Les autres invités de la loge étaient figés. Il aurait voulu adresser une parole à Sélène, mais il en était incapable.

Un grand écran s’alluma et l’Histoire d’Asaria et de ses fondateur se déversa devant ces centaines de visages qui se remettaient à peine de la première émotion. Damien réussit à sortir de cette latomie et assista à la destruction de la cité et de son peuple. Il tourna son visage en cherchant celui de la Grande Conseillère. Elle était concentrée, puissante et inébranlable. L’idée d’aller la rejoindre se manifesta, mais il ne commandait plus son corps ni ses jambes. Gabriel Laymann flirtait avec la provocation. L’impudence lui convenait pour cette soirée. Les Anciens veilleraient à celle-ci et elle aurait un prix à payer. La voix du saltimbanque apparut beaucoup plus près et c’est en se tournant vers sa voisine que Damien découvrit le chanteur se mouvoir près de sa voisine. En quelques secondes il avait disparu pour réapparaitre près de la Grande Conseillère.

Comme un feu follet, il fut de nouveau sur scène et raconta à son public l’histoire de son héros qui rappelait la tragédie et la force des survivants d’Asaria. Il se pencha à l'oreille de la jolie brune. « Je suis très impressionné par toutes ses capacités mêlées aux effets spéciaux. C’est un show grandiose ! Il me tarde de converser avec lui. Je suis invité à la suite qu’il a réservée au Rubis Etoilé. Que pensez-vous de sa prestation ? »
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Michael Hawkins*
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Michael avait accepté de suivre Héléna dans la fosse, et il fallait dire que l'ambiance était chaude. Le chanteur avait mis une telle ambiance que jamais Michael n'avait senti un tel frisson de joie et d'excitation dans tout Asaria depuis un bon bout de temps. Ce type avait une prestance tel qu'il était impossible de l'ignorer, et il jouait un jeu parfait, ses notes s'accordaient parfaitement les unes aux autres, sa voix se mariait avec perfection au rythme. Mike, tout comme une bonne partie de la foule, se balançait, se mouvait au rythme de la musique. Mais c'est lorsque la musique inspiré de temps anciens s'élève que le public ne peut se retenir de frapper dans ses mains au rythme de l'intro musicale qui vient d'être enclenchée. Au moment où il demande si tout le monde va bien ce soir, lui-même s'entend hurler de joie comme un fou. Lui, le PDG parfois un peu trop stricte, un peu froid aux yeux de certains, comment l'imaginer ainsi? Et bien il faut savoir que ça arrive. Oui, il lui arrive de se bourrer la gueule, d'aller faire la fête le soir, de sortir, de se faire plaisir, et bien sûr, mais ça, la plupart des gens qui le connaissaient le savaient... Il ne respecte jamais le code de la route sauf quand c'est pas lui qui conduit... Mais comme c'est rare... Et bien voilà. Le chanteur continue.

Mike, qui est loin d'être un imbécile, rattrape les mots qu'il prononce. Il a dit "je suis de retour". "Je suis toujours fort". Mike le regarde. Alors qui est-il vraiment? On parlait de son premier concert, de sa première apparition sur scène, et il se dit de retour, toujours fort. Avec les multiples visages qu'il prend aussi, comment peut-on estimer connaître pareil type? Hein? Mais le plus impressionnant n'est pas là, alors qu'il se met à chanter, il est rejoint par une sorte de double. La voix est presque identique. Mike ne comprend pas. Tout comme le reste du public, sidéré. Mais Michael est un chercheur, un inventeur, aussi sort-il son téléphone portable et enregistre les deux voix. La voix de Gabriel Layman, on peut l'avoir grâce à un disque seul, mais la voix de l'autre..."être"? Oui, la voix de cet autre être, il faut la prendre maintenant. Mais il y a plus. Le chanteur raconte une histoire. Une histoire qui est loin d'être drôle, très sombre. Soudain, c'est la lâchée d'un vol de corbeau qui surprend tout le monde alors que les dernières paroles de la chanson sonnent comme un avertissement pour... Pour qui. Peu à peu, le public se tourne, Michael aussi... La loge. La loge VIP. Le carré des meilleurs comme on dit parfois. "Bon, il va falloir que je remercie Héléna après ça..." pense-t-il. Mais il n'a pas le temps de penser plus que déjà les corbeaux se sont posés sur la rambarde de la loge et semblent fixer ceux qui sont à l'intérieur. Le spectacle n'a échappé à personne. Surtout pas à Mike qui film avec son appareil. il a la voix, il veut le moment. Bon sang, ce type est un véritable provocateur ou quoi? En analysant les paroles des chansons précédentes, on peut comprendre qu'il exprime son avis, un tant soit peu que ce soit le sien..., une personne qui n'avait pas le même mode de pensée. Il était différent de la société asarienne, parce qu'il pensait différemment.

Mais l'ambiance qui règne empêche Mike de réfléchir avec 100 % de ses capacités. Soudain, une image s'impose à son esprit. Celle d'un jeune homme, mort, un véritable martyr, qui s'élève alors vers le ciel. Mike se sent pris par la scène, il ne peut plus rien faire, même les bruits autour ont presque disparus, il est concentré sur une scène qui s'impose à son esprit. Soudain, le corps mort tombe. Le cœur de mike bat soudain plus vite comme s'il accompagnait le corps dans cette chute. La projection est impressionnante. Tout comme celle qui suit sur l'écran. Mike ne pense même plus à filmer le moment, il récupérera les vidéos du moment par d'autres moyens. On y voit la fin du monde, celui des hommes, celui qui était contrôlé par les Asariens... la fin du monde qui était dût aux rebelles. Puis on y voit la fuite des asariens, vers cet antarctique, nouvelle terre d'accueil, la cité se bâtit alors, on y voit les dômes se mettre en place, les hauts buildings de la cité, tout est réalisé avec tant de... De réalisme que Mike n'en revient pas, il a l'impression d’assister lui même à la construction de ce monde. On y voit le gouvernement, sa chute, on y voit tout une page d'histoire, généraliste certes, mais pourtant assez détaillée. Soudain, le chanteur apparait sur scène mais aussi dans la loge VIP, comment fait-il? Mike reprend son portable.

Soudain, il se tourne vers Héléna. Dans son regard brille une question essentielle: Toi aussi? Est-ce que Mike a rêver, ou ce qu'il a vu est-il arriver à tout le monde, ce qui lui a tété donné de voir, cet homme mort, chutant à des milliers de mètres au dessus du sol. Mais le spectacle est loin d'être términé alors que le chanteur et son égo reprennent des paroles qui sonnent comme de la vengeance. Mike range finalement son portable et écoute, il se laisse baigner par cette ambiance. Les paroles se gravent dans son esprit en lettres d'or. il ne les oubliera pas celle-là. Finalement, le chanteur reprends. Oui, c'est triste, c'est sombre, il a raison. Mais n'est-ce pas la vie au final, triste et sombre. Michael, plus que d'un point de vue d'observateur ou de fan était en train de devenir quelqu'un d'intéresser par ce Scarecrow... Oui, il avait des manières troublantes, un look assez dérangeant pour certains, totalement cool pour d'autres, mais derrière cette musique, derrière ses paroles, ce son, que voulait-il faire passer? Il avait un message, malgré que tout puisse être commercial, il y avait quelque chose de plus fort, de plus puissant, quelque chose qui avait une tel importance que Mike ne parvenait pas à la saisir. Il fallait qu'il découvre quoi, et ce serait un long travail d'analyse. Mais comment faire quand on ne connaissait pas le personnage? Pour ça, il n'y avait qu'une seule manière... Questionner les journalistes, et il en connaissait une assez doué. Il ne dirait rien pour le moment. Pour l'heure, il se concentrait sur le spectacle alors que les corbeaux devenaient des colombes et qu'il leur promettait une histoire moins triste, moins sombre. Des bons moments. C'était peut-être ce dont on avait besoin au final.

Michael, comme beaucoup reconnurent alors l'hymne qu'entonna le chanteur. Celui-là, ils le connaissaient tous. Le poing levé, ils entonnèrent un hymne, la foule, les musiciens, le chanteur, un hymne à l'espoir, à la vie. Un puissant frisson parcourt la foule. Le moment est à graver dans toutes les mémoires, même dans les livres. Mike lui même se laisse aller et chante cet hymne. Il a en face de lui une personne très singulière, une personne mystérieuse, mais qui semble moins ombre soudainement. Oui, beaucoup moins sombre, beaucoup moins mystérieuse. Mike, sans plus se soucier de ce qu'il y a autour de lui, entame la chanson.
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Qu’avait-il a regardé vers la loge ? Celle-ci était composée de ses invités, mais là j’avais l’impression que chacun de ses regards étaient fait de manière précise et non exagérée. D’ailleurs les fans s’en étaient aperçus. Les trucages étaient assez extraordinaires. Tous ces effets visuels qu’il distillait au fil de sa chanson donnaient une tension oppressante à ses paroles. La foule était en liesse, mais si je devais admettre que cet épouvantail savait manier le micro à la perfection, je ne comprenais pas cet engouement pour lui. Une adoration presque malsaine émanait à chacun de ses pas et de ses gestes. L’apparition d’un second individu sur scène apporta les clameurs de la fosse. Il se servait de ses propres dons, j’en étais presque convaincue. Il se donnait beaucoup de mal pour son seul et unique show.  Pourtant, ce n’était pas cela qui m’attirait. Ses mots et ce refrain contaient l’histoire d’un homme qui s’était venu séduit par le côté sombre.  Un Etre empli d’espoir et de désirs, de combats loyaux, mais que le destin avait changé. Tout ceci résonnait en moi. Je connaissais la réponse, pourtant j’avais beau réfléchir, beau chercher au fond de ma mémoire, rien ne faisait surface pour comprendre ce qui se passait, pour me donner au moins un indice

Tous ces corbeaux qui se posèrent sur le bord de la rambarde m’obligèrent à reculer et à mieux me réinstaller dans mon fauteuil. J’avais horreur de ces volatiles. Ils étaient à l’image de leur créateur. Celui –là même qui se tenait sur scène. Ils étaient alignés les uns près des autres, formant une barrière et ils m’empêchaient d’observer cet individu. Je me serai bien servie de mon électrokinésie pour faire disparaitre ces trucs en plumes, mais je semblais être la seule à réagir. Ils étaient tous tétanisés sur leur siège à part, peut-être la Grande Conseillère qui fixait la scène, sans bouger, dans toute sa puissance. J’avais horreur d’être manipulée et personnes, ici, se rendaient-compte que ce Gabriel Laymann dissimulait son plan derrière les effets spéciaux grandiose de son spectacle. Je rongeai mon frein. Je savais être patiente jusqu’à un certain point, tout de même.

Une douleur sortie de nulle part s’empara de mon esprit que je repoussai avec ma télépathie. Si c’était lui, il allait me le payer très cher. En me redressant sur mon fauteuil, et à travers les plumes de ces corbeaux de malheurs, les fans dans la fosse ressemblaient à des zombies. Ils étaient dans une sorte de transe. Eux aussi venaient de ressentir les effets du pouvoir de cet Asarien. N’y avait-il que moi pour comprendre que ce pantin désarticulé jouait les marionnettistes avec nos esprits ? Tout en me protégeant psychiquement, je laissai les ondes de ce pouvoir se faufiler dans ma tête. Je voulais savoir ce que les autres voyaient, quel lavement de cerveau il leur imposait. La suite se passa sur l’écran géant de la salle. On pouvait y voir l’histoire de l’humanité et celle d’Asaria … et sa fin. Si ce type voulait avoir sa tête accrochée au bout d’un piquet, c’était la meilleure manière de provoquer sa Sainteté.  Il se servait de son show pour atteindre quelqu’un, mais qui ? Il réapparut sur la scène et ces ignobles moineaux me gâchaient la vue. J’aurai u le sentir qu’il viendrait jusque dans la loge, j’aurai du le prédire. Ce fut beaucoup trop tard quand je devinai ses intentions. Il était là, devant moi, sourire aux lèvres, à me murmurer des paroles. J’envoyai ma main à sa rencontre pour l’attraper, mais il avait de nouveau disparu. Ma rage s’éveillait. Il se retrouvait maintenant près de la Dirigeante de notre cité. Pourquoi Elle ? Pourquoi Moi, alors qu’il y avait tous ses invités prestigieux qui puaient la luxure ? Il n’allait pas s’en sortir aussi facilement !

Le marionnettiste m’agace.
L’épouvantail m’excède.
L’homme m’intrigue

Il offrit un répit à toute la foule en échangeant quelques mots, en racontant l’histoire de son personnage et des contes de fées qui ne finissaient pas tous de la meilleure des façons. Il était descendu bien bas soudainement. Après tous ces artifices, sa bravade au gouvernement, voilà qu’il reculait pour éviter la pire des sentences. Bien calculé tout cela ! Enfin, il nous débarrassa de ces animaux de compagnie que je ne supportais plus et qui se transformèrent en colombes. Le paradis a parfois ses serpents cachés. Je n’aurai pas su mieux dire … et il faut éviter de trop les titiller, tu as oublié ça …

Une nouvelle chanson commença, un hymne qu’il dédia au père Fondateur. Celui-ci devait se retourner dans sa tombe s’il voyait et entendait tout cela. Comme pour agacer ses invités, il nous nargua de son petit signe de la main et même si l’effervescence de la foule masquait tout ce qui pouvait se passer ailleurs, je me redressai de mon fauteuil en applaudissant vivement. Je lui adressai un sourire carnassier et le saluai théâtralement. Il adorait jouer. Moi aussi !

Allons petit Scarecrow, tu crois vraiment me faire gober tout ceci ?

Mon voisin me tira de ma réflexion quand il me murmura son impression et qu’il m’annonça être invité à l’after par cet individu. Si vous aviez pu voir mon sourire s’afficher davantage sur mes lèvres. Il n’avait plus rien de carnassier. Il était moqueur. Il était invisible. Je me rassis et je me penchai vers Damien toute en séduction.

- Auriez-vous une place pour moi ? Je me ferai toute petite.

Je battis des cils comme une biche fragile. Ma main glissa  lentement sur sa cuisse que je malaxai doucement.

- Vous l’avez dit, il est si impressionnant. Je serai tellement peinée si je ne pouvais pas le féliciter. Puis-je vous accompagner ? S’il vous plait Damien. Je vous en saurai gré … à ma façon.
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Toujours repousser ce qui vient du dehors pour mieux se retrouver en soi-même et rassembler dans l'esprit la force, la puissance qui se ramasse tel un félin prêt à bondir à nouveau. La grande majorité des Asariens est prédatrice dans l'âme. Nos pouvoirs, notre suprématie sur l'être qui était pourtant le maillon le plus achevé de l'évolution, nous ont rendus ainsi: dominateurs, implacables, arrogants et sans aucune pitié. De parfaits prédateurs pour lesquels toute autre forme de vie est un gibier à dévorer, asservir ou utiliser. Je suis asarien et j'ai donc ces gènes en moi. Nul ne peut y échapper parmi nous. Il faut composer avec en assujettissant cette tare à notre volonté. Lui donner la forme que nous souhaitons. Je n'ai jamais été partisan de la force brutale telle qu'elle se déverse dans la cité à grands coups de Milice et d'argent. Le pouvoir de l'argent est très violent et peu raffiné si on y réfléchit bien. Presque autant que des fusils laser tenant les dominés en joue. J'aurais eu les moyens de mettre en œuvre les deux à une époque, si j'avais joué le jeu. Encore aujourd'hui je peux jouer avec le fric que j'ai amassé grâce à différents petits talents. J'aurais pu l'utiliser pour mon simple plaisir personnel et pour l'amour de l'art. Mais ce que j'en fais va bien au delà. Couplé à la forme prédatrice que j'ai choisi, il est un puissant allié pour projeter mes illusions dans le vaste décor que j'ai recomposé grâce à mon argent. Ma force prédatrice ne se décline pas en canons, en armées, en coups. Elle est bien plus insidieuse, rampante, subversive, durable dans ses effets. Elle est de l'ordre de l'invisible, de la manipulation mentale, de l'endoctrinement. Elle se met en place furtivement, indétectable, insoupçonnable, sauf par une minorité peut-être, et lorsqu'elle entrera en action il sera trop tard pour l'arrêter. Bien sûr certains, plus réceptifs auront senti quelque chose d'anormal s'implanter en eux et modifier leur volonté, leur vision du monde extérieur, leurs désirs. Mais la masse, la foule, elle, ne se doutera de rien. Et contre une foule en mouvement, que peut une poignée de personnes, même extra-lucide ? Rien. Elle ne peut que tenter de se consoler en songeant qu'elle fait partie des privilégiés qui auront conscience de ce qui se joue tout en étant impuissants à l'empêcher.

Bien entendu, le jeu auquel je me livre est éminemment dangereux. Je sais que dans la foule, des agents du gouvernement ne perdent rien de ce qui se passe sous leurs yeux. Je sais qu'ils vont établir des rapports détaillés sur le moindre de mes faits et gestes. Je sais que dès que j'ai commencé à susciter un certain engouement dans la population asarienne, mes déplacements, mes lignes téléphoniques et mes connexions au réseau ont été placés sous surveillance. J'en ai joué, leur donnant une représentation de ma vie à travers ces écoutes et ces filtrages. J'ai utilisé les médias et la télécommunication pour distiller cette image de clown sulfureux, de poète décadent et sombre, d'artiste lunatique totalement barré. Ce que je suis d'ailleurs. Mais derrière ce premier rideau, bien malin qui aurait pu déceler que le fond du décor était un autre rideau cachant une entité bien plus sombre encore... ou pas ? Quand on se sait pisté, il est facile de semer de faux indices, orientant le chasseur sur une piste erronée ou parallèle et de le regarder courir après l'illusion que vous projetez. Depuis des années, je joue à ce jeu là avec les puissants d'Asaria. Je les ai mystifié sous bien des formes, mettant en place mes pièges et mes chausses trappes avec la patience d'une araignée tissant sa toile. J'ai de qui tenir ... Il est temps désormais de mettre en route la machinerie.

Je les sens perplexes, bouleversés, analytiques ou en colère voire en rage dans la loge. Je sais que deux paires d'yeux au moins rêvent de me désintégrer. Je dois repousser des assauts de plus en plus puissants et furieux mais la fureur, c'est aussi la perte de contrôle et cette perte de contrôle me permet de retourner cette violence contre les tentatives d'intrusion. Cela m'est très pénible et douloureux. Pour tout autre, peu habitué à l'endurer, la souffrance occasionnée serait insoutenable. Mais j'ai passé des heures à m'entraîner à bâtir cette barrière mentale insufflée par les harmonies musicales. L'illusion par le son. Qui sait manier ce pouvoir en Asaria ? Possible qu'il y ait d'autres personnes. Mais je n'en ai encore trouvé aucune en consultant les bases de données. Je ne suis pas télépathe, ni empathe, ni doté de l'armadan ou du pouvoir de suggestion comme mon ami Damien. Non, moi je n'entre pas dans la tête des gens, je ne les oblige pas à faire ce qu'ils ne veulent pas. Je leur donne la certitude qu'ils ne doivent, ne peuvent faire qu'une chose en projetant devant leurs yeux des illusions. Ce pouvoir n'est qu'une émanation de mon polymorphisme que j'applique non plus seulement à mon apparence, mais à l'apparence des choses que je côtoie de près. Il a monté en puissance lorsque la réalité m'est devenue insupportable. Je me suis alors crée un univers parallèle dans lequel je me réfugiais pour ne pas sombrer dans la folie. Cette aberration a vu le jour quand je suis revenu de la mort. Tout comme le changeling. En me tuant, ils ont fait de moi une arme redoutable et monstrueuse. D'un idéaliste doublé d'un petit pervers inconscient mais bien inoffensif simplement doté du pouvoir de désintégration moléculaire, ils ont fait naitre un maitre de l'illusion et de la manipulation, froid, cynique, impitoyable.

Cette panoplie redoutable s'est ajoutée à des talents purement intellectuels que je dois sans doute à mes deux parents. La capacité d'analyse, d'anticipation, une approche mathématique des données et un charisme dont ma chère mère m'a appris à jouer dès mon plus jeune âge. Finalement cette assemblée de bourreaux a créé de toute pièce l'instrument de leur perte. Une arme de destruction massive en puissance. Donnez à voir l'illusion d'une verte prairie à un troupeau de moutons et ils iront tous se jeter dans le ravin sans hésitation. J'ai dans la tête le pouvoir de faire table rase de tout ce système. Il ne tient qu'à moi d'en définir l'usage.

Un usage qui entrainera ma propre fin, je le sais. Mais contrairement à eux, je ne redoute pas la mort. Elle m'a déjà tenu dans ses bras et en comparaison avec la vie telle que les Anciens la conçoivent, je la trouve plutôt belle et paisible. Parfois, un moment de lucidité et de lumière parvient à mon esprit et je me dis qu'il y a peut-être encore quelques êtres innocents qui mériteraient d'être épargnés. Mais quelle serait leur vie au milieu des décombres que je vais laisser derrière moi ? La mort n'est-elle pas charité comparée à la vie dans un monde stérile et désertique ?
Je n'ai que des raisons de déclencher l’Armageddon: la haine et l'amour. Détruire ceux qui m'ont anéanti et délivrer ceux que j'aime d'une vie qui n'est qu'agonie et renoncement. Tout est folie et chaos dans ce monde. Il aspire au néant. Je ne fais qu’accélérer le processus. Si ce peut être dans une apothéose, ce sera encore mieux. Le spectacle de ce soir n'est qu'un piètre avant-gout du son et lumière qui va présider au crépuscule du Monde. J'en fais la promesse. On est un show man ou on ne l'est pas.

La foule est tendue vers moi durant toute cette chanson dont elle a fait son hymne, une chanson à double sens, une déclaration d'amour à mon public qui ne s'y trompe pas, mais aussi d'espoir pour l'avenir. Bien sûr qu'il y a des Asariens conscients que cette insanité hégémonique ne peut pas durer. Rien n'est jamais noir ou blanc, dans un être ou dans une communauté. Mais nous avons trop bu à la coupe de la décadence, de la dégénérescence. On nous a fait un don extraordinaire et on l'a dénaturé, désavoué, bafoué. On nous a donné une chance, deux chances, des milliers de chances de nous amender. Nous les avons dédaignées, gâchées l'une après l'autre. L'espoir que je chante est un espoir passé, périmé, celui du héros avant qu'il ne sombre. Je suis ému de les voir aussi fervents. Je croirai presque que tout est possible encore. Qu'il suffirait d'une étincelle pour y croire à nouveau ... Je me prends au jeu, m'interrompant plusieurs fois pour les contempler, tant je les trouve magnifiques. Il se passe vraiment quelque chose que je ne contrôle pas ... Et c'est entre eux et moi. Plus fort que ce qui peut bien se tramer entre ceux d'en haut et ma vengeance. Je frôle Zack qui, ému comme un gamin, essuie ses larmes du revers de la main. Nos regards se croisent un bref instant. La foule entonne la mélodie tandis qu'il la joue avec tellement de talent sur sa guitare. L'émotion me submerge et la musique se retourne contre son créateur, le rendant vulnérable. Mais, tel un chat, je me rétablis sur mes pattes en m'appuyant sur la force qui émane de la fosse pour la faire mienne. Et je finis en maestria entonnant avec mon public et mes musiciens "I believe in miracles, they happen every day "

Aucun monstre n'est invulnérable, aucun être dénué de faille. J'ai les miennes, sensibles, douloureuses. Mais j'ai érigé une barrière faite d'illusions et de musique. Je ne sais que faire ça lorsque je souffre. Et Dieu sait que cela m'est douloureux de contempler tous ces visages qui communient avec moi, en songeant à ce que je leur réserve. Tout le plaisir que je leur donne ce soir n'efface en rien l'horreur de ce que je prépare dans l'ombre et dont ils seront les victimes collatérales. Je vais tous les trahir de la pire des façons qui soit. Alors que les dernières notes de Land of The Miracle sortent de nos gorges, je me tourne vers mes musiciens et je prends conscience de ma monstruosité. Eux aussi je vais les poignarder dans le dos.

Show must go on ... les titres s'enchainent et je sens toujours cette tension haineuse qui descend sur moi, provenant de la loge. Je sens aussi cette attention émanant d'une aura masculine. Et il y a aussi cette dérangeante présence d'une machine. Oui, oui, une machine, un computer. Elle est là tapie dans un coin de la loge. Que fout-elle là ? A cette distance je ne peux pas la distinguer et quand je me suis matérialisé parmi mes invités je n'ai pas vu de machines, mais des hommes très élégants, des femmes d'une beauté à couper le souffle rivalisant d'originalité et de séduction. La machine se cache, la machine m'analyse sans doute .
Je lui dédie avec un petit clin d’œil un titre qui rend hommage aux services que ses congénères m'ont rendu.  "Invoke the Machine" J'y projette cette fois le changelling du mercenaire qui m'a sauvé la vie, mais qui le reconnaitra grimé en rock star ?  Madame la Grande Conseillère peut-être ? Ou les agents de renseignement de son toutou. Tiens il n'est pas là ce soir ? Étonnant ...  Je ris sous cape à certains souvenirs d'un tour récent...


Tout comme je me sens filmé, photographié sous tous les angles par mes fans, ce qui est normal, c'est le lot d'un artiste qui se hisse à une certaine renommée, je me sens décrypté, analysé, sondé et harcelé par des intentions bien moins positives. J’envoie des baisers avec les mains à mon public mais aussi à cette hystérique qui s'est levée pour applaudir au balcon. Je sens son incursion haineuse combattre mes défenses et je souris. La haine est un bon moteur pour pas mal d'autres émotions. Lorsque son esprit cherche à entrer dans le mien je sens autre chose se mêler à ce sentiment haineux. Un défi ? Un jeu ? Elle ne sait pas à qui elle vient se frotter mentalement. Peut-être l'apprendra-t-elle en se confrontant physiquement à ce qu'elle méprise tant. Je perçois une autre haine bien ambiguë aussi, colorée d'une souffrance, d'un déni. Je dois repousser à chaque instant les attaques pernicieuses dont je sais trop bien la provenance. Je sens Damien au milieu de ces flux négatifs. Décidément, la partie après le concert va se jouer serrée. Se pourrait-il que finalement il ait pris part active dans le complot qui m'a fait tomber ?

La foule a aimé cette musique distillant un univers steam punk où la machine garde encore sa part de mystère. Je trouve que cela reste vrai. Quand je force des pare feux ou que je viole un code d'accès, j'ai toujours ce frisson assez comparable à celui que je ressens en ôtant le string d'une jolie fille. Certaines sont plus complexes et difficiles que d'autres à avoir, mais lorsqu'on en a percé la logique et le langage, il suffit d'appuyer sur la bonne touche et d'entrer le bon code.

Nous enchainons avec un autre des hymnes que mon public connait déjà par cœur. Je le dédie à l'ange de la mort. "The story ain't over". Elle me nargue ? Elle va sentir très prochainement ce qu'il en coûte de me défier. La foule prend aussi cette chanson pour une promesse de retour de ma part bien entendu. Je lui assure sans mentir que je reviendrais un jour, non pas ici au Multiplex, mais pour un show encore plus grandiose ... Celui de la création et de la destruction. Mais cela je le tais. Je sens venir la fatigue conséquente à mes excès de mise en scène. Et je délivre un avant dernier titre de facture moyenne malgré le soutien du groupe et la prestation impressionnante de l'illusion que je projette d'un chanteur appartenant à la scène rock d'avant la pluie de feu. L'avatar est très ressemblant à l'original et sa voix toujours aussi belle mais je sens que je m'éteins doucement et je prends conscience du mauvais choix de ce titre à la portée émotionnelle bien trop éprouvante pour moi. Je joue avec le feu car j'ai deux personnes là-haut qui traquent la moindre faille dans ma forteresse pour s'introduire dans mes pensées. Si ma voix flanche, si les harmonies se cassent la gueule, l'illusion volera en éclat. La foule peut me le pardonner mais je serais sans défense face à l'ennemi. Oui, vraiment, choisir de jouer Dying for an angel n'était pas du tout judicieux et je vois mes musiciens s'inquiéter de ma soudaine sueur. Ils ne peuvent pas imaginer à qui était dédié ce pamphlet sombre et pervers. A vrai dire, il peut être interprété de tellement de façons que je m'y perds parfois moi-même. Je l'ai composé un soir où j'avais abusé du bar de ma suite, très bien approvisionné. La plupart des humains seraient morts de ce que j'ai ingurgité ce soir-là, les asariens eux, s'en seraient tirés avec un léger tournis et un petit mal de tête vite passé. Mais pour moi c'était bien différent. Lorsque j'absorbais de trop grandes quantités d'alcool, les illusions que je projetais exprimaient alors le grand bordel qui régnait dans ma tête. C'est dans cet état d'esprit que j'avais écrit Dying for an angel. Les gars du groupe la trouvaient belle et très réussie. Je ne pouvais pas dire le contraire. Mais elle restait une torture à chanter pour moi. Un réquisitoire contre les trois femmes qui avaient un lien avec ma mort. Mérité pour deux d'entre elles, injuste pour la troisième. Mais parfois le dépit peut rendre injuste et je savais l'être plus qu'à mon tour quand l'ombre prenait le pas sur la lumière dans mon esprit dérangé.

Je m'accorde un répit pour changer de costume et préparer le final. Je sais que je ne dois pas laisser voir la moindre faiblesse et je puise comme depuis le début dans la dévotion que me porte la foule. Je sais que ce concert n'est que le premier round d'un combat qui ne fait que commencer. Un combat pour une vie sans modèle asarien qui puisse contaminer les autres oasis de survie, car je sais, je suis persuadé qu'il y a d'autres survivants ailleurs et s'ils ont trouvé un autre mode de vie en communauté, plus harmonieux, jamais, Ô grand jamais, il ne doit entrer en contact avec le modèle asarien. Laisser une chance à la vie de trouver une autre voie, ailleurs, puisque la nôtre est condamnée. Voilà mon but ultime.

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Damien A. Stark
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MessageSujet: Re: (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Welcome to my Toys factory (pv Damien et qui veut car plus il y a de fous plus on rit!)   (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Welcome to my Toys factory (pv Damien et qui veut car plus il y a de fous plus on rit!) - Page 2 EmptySam 31 Oct - 16:21

Damien n’avait rien perdu du spectacle qui se passait sur scène ni celui qui se passait à côté de lui avec sa voisine. La jolie brune manifestait un comportement surprenant envers ce chanteur. Lui aussi n’était pas à l’aise devant tout ce qu’il avait vu et vécu durant cette première partie du show. C’était dérangeant et délétère. La main de Sélène sur sa cuisse et ses mots qu’elle murmurait comme un chant de Succube le détourna de ses interrogations. Son esprit était encore chamboulé, mais pas assez pour ne pas comprendre le message de la venimeuse Asarienne. Il prit sa main dans la sienne est la porta à ses lèvres. « Je suis persuadé que Gabriel Laymann ne refusera pas une invitée supplémentaire à son after. Il sera bien inconscient de le faire s’il vous interdisez l’accès à sa petite sauterie… Vous me donnerez un aperçu de votre manière de me remercier mademoiselle Warren avant de le rejoindre. »

Un autre baiser sur la peau douce et il lui rendit sa main. Le concert n’était pas terminé et Laymann donnait toujours plus dans son spectacle. Il n’avait aucune limite à la fatigue, comment pouvait-il avoir autant de résistance ? Il scruta les invités de la loge VIP. Certains étaient crispés sur le siège, d’autres concentrés sur la scène comme la Grande Conseillère, d’autres encore paraissaient troublés et c’était le cas de Sélène Warren. Damien, lui, il se sentait perdu et épuisé. Pourtant, il n’avait rien fait que d’écouter les chansons. Quelque chose s’était produit dans sa tête, toutes ces images d’un homme déchu. Cette histoire le rendait mal à l’aise et il en parlerait à Laymann quand il le verrait. La foule était toujours sous le charme du clown provocateur. Les fans avaient-ils eu aussi conscience de ces images troublantes ? La chanson rassemblait les cœurs et les voix. Un hymne connu de tous ces hommes et ces femmes tout en bas. Le PDG se pencha vers la scène. Il avait aperçu une brève trace de chancellement. La fatigue consumait l’artiste, mais cet homme tenait toujours bon. Les dernières notes de la chanson : les dernières notes de Land of The Miracle prirent fin devant une tempête d’applaudissements. Les invités de la loge restèrent plus discrets et lui aussi pour éviter que la foudre ne lui tombe sur la tête.

Les chansons s’enchaînèrent et lors d’une d’entre-elles, un nouveau personnage fit son apparition : une autre Rockstar qui accompagnait la star sur sa chanson. L’attention de Damien ne se tournait plus vers le sens des paroles de chaque composition. Elle se tournait vers le comportement et la gestuelle de la star. Gabriel Laymann paraissait fatigué et lorsqu’un homme est épuisé, ses remparts cèdent. L’homme d’affaires en jouait face à ses adversaires pour récupérer des contrats. Pousser à bout son adversaire et l’épuiser dans ses retranchements pour qu’il dévoile ses failles. Laymann était en train de faire de même devant son public.  

Damien fut impressionné de voir combien il se battait sur scène pour tenir jusqu’à la fin du show. La foule entonna le refrain d’une nouvelle chanson et ce fut au tour d’une autre. Cette chanson au titre « Dying for an angel » prenait un aspect étrange. Si l’Asarien ne saisissait pas tout, il voyait que le chanteur avait perdu de sa superbe. Ce n’était plus le maitre de l’illusion qui les avait gratifiés de sa magie dans la loge en début de soirée, là c’était un homme … à terre ? Tourmenté ? Il disparut de la scène pour le final et Damien renoua la conversation avec sa voisine. «  Il a tiré sur ses limites. L’épuisement l’assaillit. C’est un beau geste de se donner entièrement et sans compter à son public, mais quand on voit le résultat de sa fatigue, il aurait pu se ménager. »
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Tu crois que tes barrières psychiques vont m’empêcher de passer ?
Oui c’est à toi que je m’adresse. Toi, là en bas, sur cette scène face à tes fans déchainés. Ta provocation envers les Asariens et le gouvernement n’est pas simplement une facette de ton show. Je me demande ce que les agents de la sécurité attendent pour te passer les menottes. A moins que personne ne souhaite faire un scandale … Qui sait, après tout, j’aime la discrétion moi aussi.
Je veux savoir qui tu es, ce que tu dissimules. Ton petit jeu ne m’amuse plus guère. Tu peux manipuler ces pauvres écervelés dans cette fosse, leur faire croire et voir ce que tu souhaites, les conditionner par des images, des mots et des visions, tu ne me leurreras pas. A présent, je vais mettre tout en ouvre pour décortiquer ton esprit. Tôt ou tard tu me laisseras entrer dans tes plus sombres pensées.
Tu résistes … C’est bien. J’aime les défis. Je trouverai le moyen de t’approcher et de t’acculer contre le mur. Tu cracheras tout ce que tu sais, tout ce que tu caches.

Humm, voyons voir, les paroles de mon voisin m’intéressent. Elles me donnent une perspective nouvelle à notre petit jeu Scarecrow. Un after ? Comme c’est plaisant de savoir que tu penses à tout pour tes VIP pour leur rendre la suite de la nuit encore plus agréable, mais as-tu imaginé de voir surgir une invitée surprise ? Peut-être pas. Comment pourrais-tu prévoir le hasard ?
Damien Stark est un prédateur qui prétend poser ses filets autour de ma petite personne et m’enfermer dans son piège. Je vois tellement clair en lui que cela m’amuse de pousser la comédie de la femme-enfant séductrice jusqu’au bout. Je fixe ses lèvres qui embrassent ma main, un court instant avant de lui répondre.

- Un petit aperçu ? Si vous êtes sage, mais je ne voudrai pas rater cet after. Allons Monsieur Stark, vous êtes bien impatient ? J’aime, quant à moi, prendre mon temps pour certaines choses. Les petites baises sur le siège d’une voiture, cela fait trop clicher.

Il veut me culbuter et moi je ne veux rien rater de l’après concert. Il va devoir freiner ses pulsions ou se trouver un autre vagin plus à même à satisfaire son appétit sexuel. Avec toutes ces nanas dans cette fosse, il a de quoi faire et un choix énorme. Mais l’Asarien mâle est un homme dominant qui ne laisse aucune femme se refuser à lui

- Rien ne vous empêche de me raccompagner après avoir rendu visite à notre chanteur.

Je laisse mon voisin réfléchir à cette proposition et je me retourne vers la scène. Ma concentration est revenue sur toi mon cher Scarecrow. Je t’ai abandonné quelques minutes et que vois-je ? Tu t’affaiblis.  Oui, je sens ta douleur. Ma télépathie va finir par t’avoir. Réalises-tu que tu peux tomber à genoux sur cette scène qui t’offre la gloire ? Allez ! Cesse de résister ! Laisse-moi entrer dans ton enfer, je te ferai gouter au mien. Tu serais presque touchant à communier ainsi avec ton public qui reprend les paroles de ce refrain. Je ne suis pas dupe de ce que tu offres.  Tu peux enchainer tes titres avec toutes ces illusions qui te suivent comme le condamné avec ses péchés, je sens ton esprit céder à mes intrusions. Je suis plus forte que toi. Tu aurais dû mieux assurer tes arrières et mesurer tes limites.

Tu me souris ? Quelle satisfaction de voir que tu ne m’as pas oublié depuis le moment où je me suis levée de mon siège pour t’applaudir. Je suis toujours bien là. Tu avais peur que je m’en aille ? Que je me lasse de tes tromperies ? Pas encore. J’ai envie de voir jusqu’où tu iras. "The story ain't over". C’est pour moi ? A voir tes yeux darder les miens, je peux en conclure que oui.
He'd known it won't last forever
She'd go ahead for a while

Je ne sais pas où tu tires cette force de chanter encore un dernier titre. Encore une illusion qui fait apparaitre un chanteur à la voix splendide. Tu sais choisir tes effets … mais ces effets annonces ta capitulation. Je sens ton épuisement. Je perçois les tremblements de ta forteresse psychique qui vacille sous mes coups. J’ai aussi l’impression de ne pas être seule à forcer ton esprit. Peu importe après tout, si j’arrive à mes fins. « Dying for an Angel » Pourquoi cette chanson te fragilise-t-elle plus que les autres ? Je ne vois pas à qui cela s’adresse. J’ai beau chercher dans la loge où je me trouve, tous ces visages restent impassibles ou est-ce des masques qu’ils maintiennent eux aussi ? Tu es mort Scarecrow … C’est cela que tu veux me faire comprendre. Je suis une tueuse, un assassin … Je n’ai jamais vu ton visage, je m’en souviendrai, alors pourquoi ses sous-entendus ?  Arrête de te battre contre moi ! Soumets-toi !

C’est là que tes remparts s’effritent et me laisse passer par un minuscule interstice … Je m’engouffre, je me faufile telle une vipère et je … La douleur est si intense qu’elle me cloue à mon fauteuil. Un corps inerte étendu sur le bitume.
Un contrat …
Deux balles …
Un autre visage que le tien …
Non …

La voix de Damien me donne la possibilité de me soustraire aux rives du Styx que tu ne maitrises plus. Voilà pourquoi tu es obligé de disparaitre de la scène et te donner un répit. Je tente de reprendre contenance et de me focaliser sur les paroles de mon voisin sans quitter cette scène que tu viens d’abandonner. Ma tête me fait mal, mais je sais résister à la souffrance. Je cligne des yeux pour chasser ce mal lancinant et redevenir la demoiselle que convoite l’Asarien à côté de moi.

- Espérons qu’il aura assez de force pour tenir debout après le concert. Peut-être qu’il aurait dû éviter de faire une petite « sauterie » après tout cet étalage de mirages et de visions.
Quels que soient les capacités d’endurance que nous avons … Nous possédons nos limites.


J’ai les miennes, elles sont tapies au fond de moi et je ne compte pas les divulguer.
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Héléna Carter
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Je savais que je passerais une excellente soirée. La soirée la plus FANTASTIQUE qu’une fan comme moi pouvait en rêver. Il avait fait ce show pour nous ! Nous son public ! Je n’avais pas eu un seul instant le regret de ne pas avoir choisi les places dans la loge VIP que Mike m’avait présentées. Ici dans la fosse, c’était la fusion totale entre Nous et Lui. Le spectacle était une histoire qu’il nous racontait à travers différents titres. L’histoire d’un homme qui avait subi les foudres de ses pairs parce qu’il ne voulait pas grandir ni avancer dans ce moule qui avait été forgé pour lui dès sa naissance. Toutes ces paroles qui défilaient au fil des titres qu’il chantait, étaient belles. Oui d’accord ! Vous allez dire que je ne suis pas objective. Certainement, mais elles étaient quand mêmes superbes avec ces mélodies et ces solos ! Ne me dites pas le contraire ! Le concert était tout aussi impressionnant. Tous ces effets qui étaient plus vrais que nature. Je n’imaginais même pas le prix que cela avait dû lui couter pour mettre sur pied de tels décors qui changeaient très souvent au grès de la chanson. Et des chansons, il y en avait, croyez-moi ! Il avait choisi les meilleures et il nous livrait une sorte de best of de ses œuvres. Ce soir, j’étais totalement déconnectée de mon quotidien et de mes soucis personnels. Ce soir je ne pensais plus à rien qu’à ce concert, qu’à chanter, à reprendre en chœur les refrains, à pousser la voix sans avoir de problème d’être aphone demain matin. C’était ça aussi d’être une Asarienne et d’être dotée d’un blood healer qui soignait les petits bobos de l’organisme.

J’étais  ravie que Mike profite aussi de cette soirée. Je savais  que derrière le PDG en costume trois pièces, se cachait un type qui aimait s’amuser. Il n’avait pas vraiment le temps pour cela et c’était d‘ailleurs ce qui m’avait poussé à l’inviter. Ho, il y en avait un qui me faisait la gueule depuis quelques temps au boulot. Mon binôme parce que ma « fan attitude » ne lui plaisait pas, que Gabriel Laymann était soit disant un type néfaste pour moi. Où allait-il chercher tout cela ? Si je ne connaissais pas Holloway, je dirai qu’il est jaloux … Mais Liam n’était pas ainsi avec moi.

Les mises en scène étaient déroutantes. Un chanteur  était apparu près de lui et l’accompagnait dans sa chanson tout comme des corbeaux qui virevoltèrent jusqu’à cette loge où étaient regroupés les invités du chanteur. C’était impressionnant et cela n’avait pas échappé à Mike qui filmait tout ce spectacle. Et pourquoi pas ? Ça me ferait un souvenir. Je sortis le mien de la poche arrière de mon jean et je commençai  filmer avec mon IPhone. L’histoire de cette chanson m’interpella. Un homme au destin brisé parce qu’il avait fait des choix qui n’était pas en adéquation avec sa nature, avec ce qu’on exigeait de lui. Cela me rappelait quelque chose, mais je ne savais pas quoi. J’avais couvert tant d’enquêtes et de reportages que je finissais par en oublier une grande partie. Ces corbeaux tout là-haut me donnaient les frissons pourtant j’étais en nage. Un instant mon regard croisa celui de Mike. Lui aussi se posait des questions. Il y avait quelque chose qui nous échappait dans ce concert. Je serai l’une des premières à me jeter sur ce DVD et le revoir avec attention, l’analyser scène par scène. Ma profession me collait à la peau, je n’y étais pour rien !

Et puis ce fut le mal qui s’empara de mon esprit. Quelqu’un me bouscula et je lâchai mon IPhone que je rattrapai au vol sans savoir comment. Cette histoire que Gabriel Laymann relatait, c’était des images qui s’imposaient dans ma tête. Je connaissais cette histoire, on me l’avait déjà racontée. C’était un lien proche de moi, de ce que j’étais devenue. Mais je n’arrivais plus à penser, à me concentrer. Ce corps qui se soulevait jusqu’au dôme et qui chutait …chutait …chutait … Je pris ma tête entre mes mains. Mes angoisses, mes peurs, ma mort se dévoilaient à moi. J’avais déjà vécu une sorte de mort quand la société Epsilon m’avait tendu un piège. Liam avait remué ciel et terre pour me retrouver et me sortir de là. J’avais été torturé à coup de décharges électriques et mon binôme m’avait récupérée dans un sale état. J’avais passé plusieurs jours à l’hôpital puis j’avais dû prendre un repos forcé sous l’œil du Cerbère Holloway qui s’était mis en tête de jour à l’infirmier. Mes angoisses, elles, se révélaient et je ne pouvais croire à ce que je voyais. Ce n’était pas mon mariage qui se terminait qui me faisait peur, c’était la perte de celui qui avait toujours été là pour moi et prêt de moi. Pourquoi craignais-je de voir Liam s’éloigner  de moi ? Qu’est-ce que cela signifiait ?

Tout s’arrêta et je fus soulagée de ne plus ressentir une telle douleur. Mike se tourna vers moi et je hochai ma tête en guise d’affirmation. Oui, nous avions vécu la même chose. Pas seulement nous deux, mais tout le public même eux, en haut, dans cette loge. Un énorme écran géant s’alluma et on put visionner l’histoire de l’Humanité, la pluie de feu, le voyage des survivants jusqu’à cette terre d’asile et l’édification des premiers dômes. Le plus déroutant et le provoquant fut la destruction de notre société et de la cité. C’était comme si Gabriel Laymann nous montrait notre avenir. Je repris, moi aussi, mon téléphone, je ne pouvais pas manquer cela. Je n’étais pas certaine que tout ceci apparaisse dans le DVD qui serait en vente dans quelques jours.  Le chanteur se matérialisa auprès e ces invités de marques. J’aurai bien aimé être à la place de la Grande Conseillère. Il était si près d’elle. Moi j’aurai tendu la main pour le toucher, le frôler, mais j’aurai tenté. Oui, oui ! Ça va ! C’est la fan qui parle !

Le frontman du groupe se retrouva de nouveau sur scène pour commencer la plus belle des chansons. Un hymne. Celui de tout son public. J’avais oublié cette sensation étrange que je venais de vivre pour entonner comme tout le monde le refrain.

Les chansons défilèrent et j’étais en transe. Oui ! Oui ! Ce type me mettait dans un état d’excitation indescriptible! Ne soyez pas jaloux Messieurs, vous n’arriverez pas à son niveau. C’est comme ça. Il envoyait des baisers à la foule, si j’avais pu passer la sécurité, grimper les marches et lui sauter dessus pour lui donner un baiser selon Héléna Carter, je l’aurai fait ! Ce mec quoi ! C’était une bombe ! Oui, j’ai le droit de dire cela ! Je suis redevenue une femme célibataire, mais évitez tout de même de le répéter à Liam … Je le vois déjà faire sa tête de cochon.

Je me laissais transporter par les harmonies et par sa voix. Une voix qui faiblissait. Je n’étais pas une pro dans la musique, mais je percevais suivant les intonations, une sorte de fatigue, de flottement.  Ses chansons et les effets qu’ils produisaient pour nous donner ce show l’épuisaient. Mais cette dernière mélodie avait une connotation secrète, comme s’il délivrait un message, un aveu. J’étais vraiment perdue dans tout ça. Etait-ce seulement moi qui me posais tout un tas de questions ? Autour de moi, les autres fans n’avaient d’yeux que pour lui. Il disparut dans les coulisses pour le final et je me hissais sur la pointe des pieds pour parler à l’oreille de Mike.

- Cette histoire d’homme tué par ses Pairs, ça ne te dit rien ?

Ce n’était pas vraiment le lieu pour discuter, mais quand j’avais une idée en tête …
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La salle immense est à présent plongée dans l'obscurité la plus totale, et si au début quelques cris de fans enthousiastes se font entendre par-çi par-là, le silence se fait peu à peu, d'abord feutré puis de plus en plus pesant. J'ai profité de ce que les gars changent de guitare et font quelques réglages en vue du final pour passer sous la douche après avoir ôté totalement mes vêtements. L'onde m'enveloppe et me fait renaitre à moi-même. Je sens mon essence physique se consolider dans une nouvelle vigueur. J'endosse le dernier costume du Scarecrow. Celui qui augure de sa fin, de son destin, et de son sacrifice, couleur nuit et sang. Celui nimbé des ombres, long manteau martial et usé par les combats, atours de prince et linceul tout à la fois, qui m'accompagnera dans ma dernière demeure sans doute. Alors que retentissent les premiers accords de Return to Asaria, une introduction samplée par ordinateur d'une interprétation symphonique de mes notes, je fais un retour discret sur la scène. Je n'ai plus ni lunettes ni chapeau, et je m'avance dans le noir tandis que les lights show  du pont de front balaient de leurs faisceaux blancs la foule recueillie. Mes fans agglutinés, comprimés dans la fosse, debout depuis bientôt trois heures et dont certains ont défailli à cause de la chaleur, de l'émotion. J'ai veillé à ce qu'ils soient pris en charge par les meilleures équipes de premiers secours. J'avais prévu ces défaillances dues à une trop forte décharge émotionnelle, et je voulais prendre soin d'eux. Mais je n'avais pas prévu que j'en serais aussi victime. Je me suis soigné moi-même, tout seul, comme depuis longtemps. Depuis que celui qui m'a tiré des griffes d'une mort certaine a disparu. L'un des rares que j'aurais aimé pouvoir épargner. Je m'avance et prends appui sur mon pied de micro, tandis que je génère une ultime illusion. Celle qui fait croire que je suis en pleine forme et accompagné d'un invité à la très belle voix, un homme en redingote et botté comme je pouvais l'être lorsque j'ai rencontré Mara. Peu importe que je me laisse aller à penser à elle à présent. La musique qui envahit tout fait le meilleur barrage psychique à toute tentative d'intrusion. J'ai baissé ma garde, je les ai laissées lire en moi, toutes les deux. C'est assez. Elles n'auront plus rien d'autres que ce que je veux bien montrer.

Elles voient un homme brun, et à ses côté Gabriel Laymann qui peut sembler le plus angélique des deux. Il n'en est rien... Cet homme est ma conscience. Il incarne l'image paternelle que je n'ai pas connue réellement. Un être idéaliste qui aurait combattu à mes côtés et aurait fait front dos à dos avec moi, à l'ennemi. Mais l'image se trouble et change rapidement. Le fils demande des comptes au père. Comment se fait-il que je suis abandonné de tous, que tu n'entends pas mes prières ? Tu m'as fait tel que je suis et tu m'as abandonné dans un monde qui n'était pas le mien. Un monde de compromission, de vices et de meurtres. Et tu viens me hanter maintenant, pour me détourner de mon but ? Quel autre choix ai-je que de tous les anéantir ? Quel autre choix m'as-tu laissé lorsque tu m'as légué cet héritage si lourd sur cette Terre peuplée de serpents ? Je les ferais tous périr par le feu ... le feu ...

Reach out for the light:

Père, pourquoi m'as-tu abandonné aux mains de ces créatures alors que j'aspirais à la Lumière. Pourquoi as-tu fait de moi un être qui ne peut la toucher ? Un être condamné à errer dans les limbes de son esprit torturé et à subir les tourments infligés par d'autres esprits dérangés ? ...

C'est adossé au double qui incarne ma conscience qu'ils me découvriront. Nimbé d'une lumière éblouissante et hurlant un cri de guerre suraigu avec mon alter ego. Je suis transcendé par les paroles que je scande les yeux mis clos sur les couplets, puis que je hurle sur les refrains. Ange, pêcheur, démon. J'offre à voir tout le panel des émotions que me hantent. Mon double hurle son envie de lumière mais retombe aussitôt dans les limbes du chaos. Nos destins et nos âmes se confondent cruellement. Il a voulu élever l'Humanité et l'a vouée à l'Enfer. Je vais la libérer et la rendre à la paix du néant. Reach out for the light. Nous entonnons cet hymne et la foule nous suit mais peine à se faire entendre face au rouleau compresseur de la rythmique de Scarecrow. Mon "père" fantasmé brandit soudain un drapeau inconnu en Asaria, mais que je connais, moi. Ce drapeau, c'est celui du pays d'origine du plus grand bourreau d'Asaria. L'amant de ma mère ...

Nous avons fait son jeu, nous avons fait leur jeu... en disparaissant, en les laissant nous rayer de la carte. Nous aspirions tous deux à cet idéal de l'Humanité débarrassée de ses maux, de ses maladies, de ses tares les plus aliénantes mais ce faisant, nous l'avons vouée aux pires instincts qui dormaient en elle. Il croyait en l'Homme... Il lui a fait cadeau de la boite de Pandore... Je croyais en l'amour de ma mère... Je lui ai livré ma tête sur un plateau...
Comment a-t-elle pu ? Sacrifier son seul enfant, son unique enfant ? Pour le pouvoir ? Pour une idéologie indéfendable, une apologie de la cruauté ? Le fait que son propre enfant se dresse contre cette monstruosité ne lui a donc pas ouvert les yeux ? Sans me soutenir, elle aurait pu faire tellement d'autres choix moins impardonnables à mes yeux. Se retirer de la vie politique, renoncer à Asaria, s'exiler, accepter d'affronter la mort à mes côtés... Elle avait tellement d'autres options entre la plus honorable et la pire ... Elle a choisi la pire. Celle que même la plupart des Asariens ne pourraient supporter: sacrifier leur enfant. Je n'étais sans doute rien à ses yeux, qu'une offrande à mon beau-père mourant. Ou un trophée arraché aux bras de Saria par une mégalomane en mal de gloire. Elle m’écœure. Je l'ai haïe mais je la méprise à présent.

Je l'ai combattue quand je ne la comprenais pas.
Je l'ai haïe quand je suis mort sous son ordre.
Je la méprise de n'avoir jamais pu se remettre en cause, même après le pire des actes.

J'aurais pu pardonner à celle que je ne comprenais pas.
J'aurais pu oublier celle que je haïssais.
Je ne peux pas laisser vivre celle qui perpétue son crime jour après jour.

Chaque mort perpétrée sous son ordre me tue à nouveau. Je meurs chaque jour sous son oppression... Je ne le supporte plus... Elle doit mourir ...

Quant à son instrument, je lui réserve un sort bien différent. Rien n'est plus jouissif que de transformer l'arme d'un ennemi pour la faire sienne et l'utiliser jusqu'à la rompre, la briser. Je la brulerai, je la ferai fondre sous mon feu et la remodèlerai à ma guise pour mieux l'asservir et la retourner contre sa maîtresse. Puis, lorsque je n'en aurai plus besoin, je la retournerai contre moi. Après tout, c'était son destin. Elle l'accomplira...

Tant d'émotions dans ces mots qui déferlent en flot ininterrompus, dans cette musique qui résonne comme un cri de ralliement.
Cette chanson est un hymne ... pour l'ultime combat ... pour une croisade perdue. Je les conduirai tous vers la lumière ... Par provocation, et par dérision, je brandis le drapeau et l'agite devant la foule médusée.

J'ai trahi les "miens", j'ai trahi la confiance de ceux qui croyaient que je pouvais les guider vers de meilleurs jours, j'ai trahi celle que j'aimais. Je me suis trahi moi-même. Mais je n'ai pas le choix. Tout est clair à présent. Tandis que les lumières s'éteignent, je me laisse glisser doucement le long de mon micro et tombe à genoux sur la scène. Zack fait signe à l'ingé lights de tout couper, même les veilleuses de bord de scène. Il a perçu ma détresse et vient vers moi pour m'aider à me relever. Je lui souris et je le repousse en murmurant :

- Annonce save me...

- Gab, tu es livide, tu es au bord de l'évanouissement. C'est bon, ils ont eu ce qu'ils voulaient... ne leur laisse pas voir ce que cela t'a coûté. Tu as trop tiré sur la corde depuis que le concert est programmé. Les répétitions, les enregistrements de l'album... C'est trop. Même pour toi.

- Annonce Save me ! J'en ai besoin ... Je veux la jouer pour eux et aussi pour vous...

Zack se gratte la barbe puis la tignasse. Il est perplexe. Il n'arrive pas à me comprendre. Comment le pourrait-il ? Il soupire, se relève et s'approche de son micro. Les lumières douces reviennent.

- On vous aime et on vous dédie cette chanson parce que chaque fois que vous écoutez ce qu'on joue, ça nous sauve un peu plus. Ça nous donne une raison de continuer ! Alors elle est pour vous. Elle sont toutes pour vous, mais celle la encore plus...


Je me relève et je me dirige dans la semi pénombre vers mon micro mais je ne suis plus l'arrogant Scarecrow, le Maître des Illusions, le Maître des Jouets. J'ai laissé glisser mon costume d'ombre... Je ne suis qu'un homme qui sent son humanité l'abandonner. Qu'une âme qui se sait condamnée à devenir froide et insensible, qu'un être perdu qui a envie de plonger dans la foule pour y trouver un peu de chaleur... Qu'un amant qui a oublié ce qu'est l'amour, qu'un enfant qui a perdu sa mère le jour où il est mort... Mon esprit s'envole vers eux tandis que je chante les yeux mi clos, terrassé par l'émotion.


Save me:

Leur ferveur, leur admiration, leurs voix se concentrent en une force difficilement mesurable, mais sont autant de lames qui me déchirent. Je n'éprouve qu'amour pour eux et pourtant je les condamne. Il me faudra mourir avec la conscience de cette atrocité.
J'adresse un dernier baiser, un dernier regard à mon public, à eux tous, avant de me tourner et de partir vers le backstage. La gorge nouée, je dévale les escaliers qui mènent au couloir des loges et je file m'enfermer dans la mienne. Je n'en sortirai que bien plus tard. Alors que mes invités seront déjà au Rubis étoilé, en train de se divertir à mes frais depuis un bon moment. Comme toute rock star qui se respecte, je me ferais attendre et désirer. Du moins chacun interpréterait-il ce retard de cette façon...

Last piece HRP:
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Alianka De Nephthys
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MessageSujet: Re: (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Welcome to my Toys factory (pv Damien et qui veut car plus il y a de fous plus on rit!)   (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Welcome to my Toys factory (pv Damien et qui veut car plus il y a de fous plus on rit!) - Page 2 EmptyDim 15 Nov - 17:30


Je ne dois rien faire paraitre. Il est hors de questions que tous ces regards pèsent sur moi, dans cette loge. Ma télépathie est si concentrée à se faufiler dans les failles qui s’agrandissent de plus en plus dans l’esprit de cet homme que rien ne pourra me faire reculer ni me détourner de mon objectif. Il se bat et il s’est battu croyant pouvoir me tenir tête avec ses illusions, ses sous-entendus, ses messages subliminaux. On ne récolte que ce que l’on sème et on ne provoque pas une tempête sans en connaitre ses ravages. Le décor dans cette loge s’estompe et s’efface. Je ne suis plus la Grande Conseillère qui assiste à un concert, je ne suis qu’énergie et puissance focalisée sur cet esprit que je sens céder. Il est courageux. Il se bat avec toute la folie du désespoir, car il sait qu’il ne pourra pas lutter indéfiniment avec les ondes télépathiques que je déverse sur lui. Petit à petit, mon pouvoir s’impose en lui et je commence à découvrir des images. Tout d’abord, celles qui lui confèrent une protection une sécurité. Celles que tout esprit aiguisé met en avant pour se protéger d’une infiltration d’un autre esprit, une sorte de couverture, mais je connais parfaitement  ce procédé et il ne me leurrera pas longtemps avec ses stratagèmes. La musique est tout pour lui tout comme son groupe. Un simple télépathe aurait pu s’arrêter à cette conclusion : un homme qui ne vit que pour sa passion, mais je ne suis pas LES AUTRES.

Il n’a fait que me provoquer, il n’a fait qu’attiser mon attention, il a engagé dès le début du concert une confrontation avec moi. Il m’a trouvé et on ne me défie pas ainsi si facilement pour ne pas craindre le courroux de la panthère de glace. Il cède et il perd pied devant son public. Il peut encore créer une illusion futile devant ses fans, peut-être aussi devant son groupe, pas devant moi. Je m’insinue entre ces images, des souvenirs, certes, bien à lui, sur des enregistrements, des répétitions, des beuveries avec les membres de son groupe. Je sais très bien qu’il y a autre chose derrière ce rideau qui n’est qu’une fumée pour dissimuler la vérité. Tu trembles n’est-ce pas ? Tu te rend-comptes un peu trop tard que tu ne peux à la fois assurer autant d’effets sur scène et maintenir tes barrières psychiques face à moi.  Tu peux entonner toutes les chansons sur l’espoir, sur les miracles, des refrains que reprennent avec ferveurs tes fans … Tu n’es qu’une tromperie, un mensonge à mes yeux.

Cette chanson te met genoux à terre … Dying for an angel. C’est là que tu baisses tes dernières forces et que je vois qui tu es vraiment …
Derrière ce rideau d’images bruyantes et colorées, il y a toi …  et la vague d’émotion qui se déploie sur moi, je ne peux la maitriser tant l’impossible n’est pas à admettre. Le passé se mêle au présent dans un maelström de données et de sentiments dévastateurs. Mon cœur s‘arrête de battre devant la réponse que je découvre. Ce que je lis dans ton esprit est absurde et illogique. Tu ne peux pas être LUI ! Il est mort ! J’ai vu ton corps sur cette table froide de la morgue. Comment peux-tu posséder tous ses souvenirs ?

Tu es vigoureux et robuste. Tu ne lâches rien.  Tu retrouves l’énergie nécessaire à refermer les brèches de ton esprit en puisant dans la force de ton public. Je pourrai te faire plier, te faire supplier, arracher ton esprit, mais je dois avant tout découvrir les réponses à toutes ces questions qui ne peuvent être vraies. Ma télépathie se détache de toi et je reprends conscience de ce qui m’entoure dans la loge. Discrètement, je jette un regard sur les autres invités qui sont subjugués par le spectacle sauf peut-être une seule …

Les lumières s’éteignent et plonge la scène dans la noirceur du silence qui commence à s’installer. Les fans sont impatients du final et moi aussi. Puis c’est son retour accompagné d’une autre illusion. Un fils qui demande des comptes à … son père. Tu me le payeras cher. Si tu penses t’en sortir à si bons comptes après ton show, tu te trompes lourdement. Le drapeau que ce « père » brandit devant la foule en extase est le symbole même de l’ancien pays d’un Ancien. Tu en sais beaucoup sur moi … Je te disséquerai pour en savoir davantage. Il est grand temps que ton numéro cesse.

Une nouvelle fois tout s’éteint. Je pourrai me lever de mon fauteuil, mais je ne compte pas donner aux paparazzis de quoi écrire un article sur moi et mes réactions à ce concert. Une dernière chanson de ta part. Tu n’es plus le même, à fleur de peau, en pleine communion avec tes fans qui soutiennent le refrain et te donne la force de poursuivre jusqu’à ton dernier souffle et tu disparais après avoir salué tes plus fervents admirateurs qui hurlent ton nom quand tu rejoins les coulisses.

Je me lève à mon tour quand les lumières éclairent la loge. Je reprends contenance et j’offre un sourire à mes voisins et à tous les visages que je croise pour bien leur montrer que j’ai passé une très bonne soirée, mais déjà mes émotions m’envahissent. Mes prunelles prennent la lueur froide de la glace qui empoisonne mes veines et mon âme depuis si longtemps. Je sors du  balcon des VIP et déjà deux agents de la sécurité m’encadrent.

-Protocole 10 pour Gabriel Laymann.

- Bien Madame la Grande Conseillère.

- Déployez tous vos hommes ! Suivez-le ainsi que ses invités. Comme toute star qui se respecte, il y aura un after après ce grand numéro qu’il vient de nous offrir. Fondez-vous dans la masse des invités. Pas de costumes noirs, vous êtes trop reconnaissables. Prenez l’apparence de serveurs, d’employés, de chauffeurs, tout ce qui vous viendra en tête pour être au plus proche de cette soirée.

Avant de convoquer l’Assassin du gouvernement, je veux des réponses à cette énigme.

Show must go on ...:
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Damien A. Stark
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Sa voisine avait du mordant. Une femme spéciale, différente de celles qu’il croisait au quotidien. Elle était inclassable et indéfinissable.  Il ne saurait dire l’impression qu’elle lui faisait.  Elle était beaucoup plus jeune que lui, mais sa candeur avait disparu au profit d’une noirceur qu’il voyait dans ses gestes et entendait dans ses mots quand elle s’adressait à lui. Damien avait vu défiler de nombreuses femmes entre ses bras. Il n’était pas blasé de la gente féminine. Ses choix se portaient ailleurs, vers des beautés qui le feraient vibrer, qui le surprendraient de bien des façons. Et cette jeune femme au visage délicat n’était qu’un leurre qui cachait un art de la séduction, de la manipulation et de la sensualité. Elle jouait. Il aimait cela. « Impatient ? Non, mais pourquoi toujours attendre ? Pourquoi ne doit-on pas profiter du moment sans se poser de questions ? Vous êtes ma cavalière pour cet after. Vous trouverez ces petites baises à l’arrière de ma limousine fortes agréables. »

La jeune femme lui offrait une fin de nuit tout aussi satisfaisante pour freiner ses pulsions. Il lui montrerait que le mâle Asarien n’est pas un pantin que l’on peut utiliser sans conséquences. Il reporta son attention sur la scène. Le final ne tarderait pas. Les heures avaient défilé et Damien se surprenait de ne s’être pas ennuyé à ce concert. Il aurait pu se contenter d’apprécier la fin, mais sa voisine régissait d’une manière particulière. Elle n’allait pas bien alors qu’un instant plus tôt, elle paraissait être subjuguée par le chanteur et son groupe.  Il se pencha vers elle. Elle fut plus prompte à lui répondre. « Vous semblez perturbée ? C’est peut-être vous qui avez besoin de vous reposer Mademoiselle Warren. Vous êtes pâle. Que vous arrive-t-il ? »

Il n’espérait pas une réponse et ne la forcerait pas à lui en donner. Les femmes étaient capables de masquer leurs émotions rapidement. Elles étaient très douées. Le spectacle reprit dans le même engouement. Les fans étaient infatigables comme le show man. La chanson qui ouvrit le dernier palier du concert fit réfléchir Damien qui plongea dans une réflexion. Ce drapeau aux anciennes couleurs d’un pays qui s’agitait en bas était celui de l’Allemagne et un homme puissant issu du gouvernement en était issu. Ce n’était pas une coïncidence, mais il ne savait pas quel était ce message qu’il délivrait. Le flot de parole laissa place au silence et les lumières s’éteignirent.  La scène était plongée dans l’obscurité et Damien se pencha pour déchiffrer ce qui se passait dans la noirceur. Un des membres du groupe prit la parole et annonça la dernière chanson.

Il aurait voulu partager ses interrogations avec Sélène, mais le retour du spectacle l’en empêcha. Cette énième chanson et ces mots prenaient la forme d’une déclaration à son public et d’une rédemption ou d’un pardon. Tout était assez confus pour Damien. Il avait au moins la certitude qu’un évènement important de l’histoire d’Asaria se jouait devant les yeux de tous ces spectateurs et les siens. Il aurait des questions à poser à cet homme. La musique s’estompa, les projecteurs aussi et le groupe disparut de la scène. Les lumières éclairèrent alors toute la salle et tout le monde commença à se réveiller de tout ce divertissement impressionnant. Il se leva de son siège et présenta sa main à la belle Asarienne. « Miss Warren, ma limousine nous attend. Mon chauffeur va nous conduire à l’hôtel où se déroule l’after. Quelles sont vos impressions sur cette dernière chanson ? Cet homme à quelque chose à se faire pardonner, qu’en pensez-vous ?  »

Il attendit qu’elle prenne sa main et son bras et ils quittèrent la loge des VIP en empruntant le même chemin que lorsqu’ils étaient arrivés en début de soirée. Des agents de la sécurité encadrés les invités de Laymann et Damien et sa cavalière furent escortés vers son véhicule où son chauffeur l’attendait. « Au Rubis Etoilé »

Une fois tous les deux à l’intérieur, Damien releva la vitre teintée qui séparait le côté chauffeur de l’arrière de la limousine. Son employé ne pouvait les voir, ils étaient tous les deux. Il ouvrit le mini bar et déboucha une bouteille de champagne qu’il versa dans deux flutes. « Pour vous remettre de vos émotions Mademoiselle Warren. Il y en aura d’autres. La nuit vient de commencer. Je vous veux en pleine forme de vos moyens. »
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MessageSujet: Re: (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Welcome to my Toys factory (pv Damien et qui veut car plus il y a de fous plus on rit!)   (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Welcome to my Toys factory (pv Damien et qui veut car plus il y a de fous plus on rit!) - Page 2 EmptyJeu 19 Nov - 21:15

Je viens de percevoir des images dans ton esprit qui ne peuvent pas être de toi.  Tu n’as pas pu vivre ces moments. Il y a trop longtemps. Je me souviens de ce corps allongé sur le bitume, de ce visage sans vie qui m’a arraché mon masque. Des traits différents que le tien. Étais-tu témoin de la scène ? Un passant ? Un ancien soldat qui a quitté la Milice pour se consacrer à sa passion pour la musique ?  Non c’est impossible, lui seul a pu voir mon visage, il n’y avait plus personnes autour de nous. Je m’étais assurée que quiconque ne vienne perturber ce que j’avais à faire : si j’avais bien atteint ma cible. Tu serais donc LUI ? Non …
Je me tourne vers la Grande Conseillère et je me demande si elle sait, si elle se doute que cet homme que j’ai dû abattre pour elle est encore en vie.  Comment est-ce possible ? Son corps était bien à la morgue, j’ai suivi les miliciens et j’ai attendu dans la pièce jusqu’à l’arrivée de De Nephthys. Le corps n’a jamais bougé. Il était bien mort. Cela ne peut-être lui et pourtant … tout concorde … Mais il me manque des pièces pour assembler toute cette histoire. Je ne peux plus rien voir, la salle est plongée dans le noir. J’ai horreur de ne pas pouvoir apporter des réponses à mes questions. Son esprit s’est en allé, il m’a échappé. L’after est ma seule et unique chance pour en connaitre davantage. Mon voisin n’est plus vraiment focalisé sur le concert qui s’apprête à donner son final. Au moins, il a l’avantage d’être direct avec ses idées. Je ne réponds qu’avec un sourire coquin. L’image de Gabriel Laymann me hante encore et ses souvenirs que j’ai pu attraper aussi. Alors, la petite sauterie à l’arrière de la limousine n’est pas ma priorité du moment. Pourtant, Damien Stark est mon ticket d’entrée pour approcher cet homme.  La question de l’Asarien est tellement vraie. Il a bien vu que je ne tenais pas tranquille sur mon siège depuis un moment.

- Ce sont mes pouvoirs qui me jouent des tours. Je suis empathe et les émotions, ce soir, sont très puissantes et diverses.

C’est faux, je n’ai jamais été empathe, mais je n’avais aucune intention de dévoiler quoi que ce soit à mon voisin. Il est charmant, il est agréable et dangereux aussi derrière ses faux airs de gentleman. Malgré tout cela, je ne fais confiance à personne. C’est ainsi qu’on m’a appris à être, à agir et à vivre dans cette société qui est la nôtre. Les lumières commencent à balayer la fosse, le final se prépare. Je me recentre sur la scène et une musique symphonique s’élève dans la salle. Je ne peux pas nier qu’il a du talent, mais ce n’est pas cela qui va m’attendrir. Deux silhouettes se forment alors sur la scène : Lui et un homme brun. Les paroles résonnent, les notes aussi et les refrains deviennent un hymne que reprennent les fans. Je ne sais pas qui est cet homme qui l’accompagne, ce qu’il peut représenter comme symbole : un homme aux cheveux longs et bruns. Il ne l’a pas choisi par simple hasard. Tout ce soir est choisi avec précisions.

Le drapeau qui flotte est l’emblème du ministre de la Sécurité. C’est une blague ? Il n’y a que moi qui vois cela ? Pourquoi ce drapeau ? Je me tourne encore une fois vers la Grande Conseillère. Je suis persuadée qu’elle comprend et analyse ce message qui lui envoie. Que vient faire le drapeau de l’ancienne patrie de Van Brënner ici dans ce concert ? Tu as un esprit tordu Scarecrow. Que mijotes-tu ? La chanson se termine en apothéose et de nouveau, nous sommes plongés dans le noir. Je reste perplexe devant cette saynète.  Je ne trouve aucune réponse à tout ce manège. La folie d’un homme peut être profonde, voire même totalement inaccessible.

Je n’ai pas le temps de trop méditer, que tu entonnes déjà ta dernière mélodie. Tu es différent. Tu n’es plus l’homme hautain et plein d’énergie qu’au début de ton impressionnante représentation. Tu es à bout de forces. Tes petits numéros t’ont demandé tellement d’efforts et de concentration. Et encore, je ne suis pas certaine que cela soit seulement cela qui te rend aussi fébrile. Ta communion avec tes groupies fragilise ton objectif. La dernière chanson se finit sur les applaudissements des fans en délire qui remercient leur star, leur idole. Lui-même disparait après leur avoir envoyé un dernier baiser de la main. Jolie prestation. Tu étais à deux doigts de me compter parmi tes fans, Laymann.

Je cligne des yeux et je lève mon visage vers Damien Stark qui venait de se redresser devant moi en me présentant  sa main que je prends pour me redresser.

- Mes impressions ? Talentueux, mystérieux, dangereux aussi. Trop d’effets pour un seul concert. C’est trop fourni, c’est beaucoup beaucoup trop … Je ne sais pas vraiment quoi en penser. Mais le mieux c’est de poser les bonnes questions au maître de ce show !

On sort de la loge des VIP et des agents de la sécurité nous conduisent jusqu’à la limousine de l’homme d’affaires où nous attend son chauffeur. Je m’engouffre la première, à l’intérieur, en prenant place sur la banquette moelleuse. Je peux apercevoir toute une nuée de fans à l’extérieur qui attendent et espèrent pouvoir approcher leur chanteur de près quand qu’il sortira. Dès la seconde où le moteur démarre, Damien actionne le mécanisme de la vitre teintée qui sépare l’habitacle du conducteur et notre banquette. Il a de la suite dans les idées. Le champagne coule alors à flot dans les flûtes qu’il remplit soigneusement. Il a pensé à tout.

- A cette nuit Monsieur Stark ! Tchin Tchin !

Le goût du nectar pétillant glisse dans ma gorge. Il est fruité et bien frais, mais cela ne me détourne pas de cet after que j’attends pour mieux détailler et observer cet homme. Je me languis de le voir sans tous ces artifices, sans plus aucun tours de magie ou je ne sais quoi.

- Le Rubis Étoile, vous avez dit ? Ce n’est guère très loin du Multiplex. Nous allons être en avance. Et comme toutes ces stars, il va nous faire languir de sa présence. Autant profiter pour passer une autre tenue plus appropriée.

Sous le regard surpris de l'Asarien, j'abaisse la vitre qui nous sépare de son chauffeur

-La Fifht avenue! 25A. On se retrouvera là-bas. Donnez-mon nom à l'entrée et je vous y rejoindrai.




Dernière édition par Sélène Warren le Dim 20 Déc - 16:13, édité 2 fois
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Michael Hawkins*
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MessageSujet: Re: (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Welcome to my Toys factory (pv Damien et qui veut car plus il y a de fous plus on rit!)   (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Welcome to my Toys factory (pv Damien et qui veut car plus il y a de fous plus on rit!) - Page 2 EmptyMar 24 Nov - 17:47

Le spectacle était grandiose, rien à redire là-dessus, et Mike ne regrettait surtout pas d'avoir payer ses places dans la fosse, ça valait effectivement le coup. Non pas qu'il était radin, il avait de l'argent à foison, et ça ne manquerait pas, mais plutôt qu'il était content de payé pour un tel spectacle. Oui, le show était tout simplement bien réussi. Trop même. Si le concert et le spectacle attirait tous les regards, Mike quand à lui savait qu'il y avait autre chose, et sans doute les autres le savaient-ils aussi. Les "autres" étaient ceux qui avaient percus que le chanteur racontaient une histoire réelle. Il avait vu la grande conseillère là-haut, elle, elle devait savoir. Les personnes qui l'accompagnaient, peut-être. Rien n'était sûr. Héléna semblait elle aussi avoir compris quelque chose et elle cherchait bien sûr à savoir ce que c'était. Mike avait entendu parler d'une vague histoire comme celle-là. Oui, ça lui disait quelque chose, mais quoi? Il allait devoir faire un tour aux archives, et surtout dans les journaux qu'il avait gardés, il y trouverait peut-être la clé de ce mystère. Le show continuait pourtant, avec la fatigue perceptible du chanteur qui était pourtant soutenu par une foule en liesse qui scande un hymne puissant entonné par le chanteur. Mike se concentre sur la fin du spectacle et n'hésite pas avec son puissant à prendre des photos. Il y a quelques chose qui n'est pas net. Pas dans le mauvais sens, mais vous pouvez admettre en voyant l’emblème du ministre de la sécurité que quelque chose ne va pas trop, quel est le rapport avec le concert. Il faut donc cerner tout le concert, et c'est bien sûr un travail qui se fait après ce genre d'événements à tête reposé avec une technologie efficace. Et la technologie, Mike la possède, tout comme il possède une bonne tête et un bon cerveau qui une fois reposés forment de redoutables armes. Ce Concert est de loin l'un des plus intéressant que Mike ait eu à voir dans sa vie.

Pourtant toutes les bonnes choses ont une fin, et c'est sous les vivats de la foule que le chanteur quitte la scène, un peu affaibli vu ce qu'il vient de donner. Mike éteint son portable et le retourne pour voir que tout est en ordre, l'engin n'est pas abîmé, ouf! Il finit par le ranger, et tente de retrouver Héléna dans cette foule de fans qui ne cherchent qu'à voir une dernière fois le chanteur qui s'éclipse. Le concert est fini et il s'achève sous les applaudissements d'une foule nombreuse. Michael finit immédiatement par retrouver sa partenaire pour le concert. Elle semble encore attendre le chanteur. Il finit par lui tapoter l'épaule. Elle se retourne. Oui, c'est fini Héléna, on peut y aller à présent. Mais en fait, tout n'est pas terminé. Il finit par déclarer en essayant de couvrir le tintamarre de cette gigantesque foule:

- J'ai obtenu une entrée au rubis étoilé pour l'after que fait Monsieur Laymann juste après. Tu veux m'accompagner?

Bien sûr que oui!!! La réponse se lit dans ses yeux. Michael sourit alors qu'il l'entraîne vers la sortie. Il n'a aucune envie de perdre plus de temps que cela à bavarder dans un tel foutoir. Les gens hurlent, se gueulent dessus, certains pleurent, mais toujours est-il que le concert en aura marqué plus d'un, il faut dire qu'avec tous ses effets... Il y a de quoi. Sans attendre d'éventuelles réponses de la journaliste, il l'entraîne donc vers la sortie. Il finit enfin par arriver à sortir, accompagné d'une marée humaine qu semble vomir le multiplex. Il est clair que dés à présent... Les gens vont partir, et on imagine rapidement les bouchons. Mike ne tarde pas à repérer sa voiture. Avant cela, il se tourne vers Héléna et déclare:

- On a du temps devant nous, je propose que nous allions nous changer. Je vais aller me mettre dans une tenue un peu plus classe pour cet after, un peu moins décontractée du moins, on se rejoint las-bas.

Il l'embrassa sur la joue et la regarda partir. Il fila vers son Audi qu'il ouvrit rapidement, grimpa à l'intérieur et démarra. Le doux son du moteur ne tarda pas à se faire entendre. Alléluia!! Alléluia!! Chantez le moteur. Oui, ça c'est bon. Il partit en trombe, faisait tout de même attention à ne pas écraser tout ce bordel de personne. Oui, parce que là, vu les troupeaux qui se faisaient, on risquait de ne plus pouvoir sortir. Pourtant, il parvint à sortir du parking. Il finit donc par prendre la direction de chez lui et appela son majordome:

- Préparez-moi un costume, j'arrive et... Et je repars vite!!
- Bien monsieur.

Parfait!! Tout s'enchaînait bien. C'était merveilleux, ou presque.
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Héléna Carter
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Le concert venait de s’achever. 3h non-stop de magie, de musiques sensationnelles, d’effets spéciaux, de costumes, de solo  et j’en passe. J’étais dans ma petite bulle et maintenant je devais atterrir, car la fête était terminée. J’avais des étoiles pleins les yeux comme tous ces fans qui ne cessaient de scander encore le nom de Gabriel même après la fin de la dernière note. Mais mon esprit de journaliste qui s'était endormi dès la première chanson, venait de se réveiller. Je me souvenais parfaitement de ce que Liam et moi avions découvert, de toutes ces questions qui se bousculaient dans ma tête. Ce spectacle m'avait donné de nouvelles clefs et si la fan ne voulait rien voir, la reporter savait maintenant qu'elle était la véritable identité de cette star adulée.

Les lumières s’étaient éteintes peu à peu, laissant la scène dans le noir et d’autres projecteurs avaient fait leur apparition pour nous guider vers les différentes sorties.  La foule commença à bouger et à réaliser que leur star ne reviendrait plus pour ce soir. J’avais attrapé le bras de Mike pour lui signifier de ne pas bouger. Il fallait laisser toute la grosse masse sortir pour pouvoir mieux nous dégager à notre tour. Si j’avais passé la soirée la plus mémorable qu’une fan ne pourrait oublier, il y avait malgré cela quelque chose d’indéfinissable qui me laissait perplexe. Certains passages du concert à commencer par les illusions, ou je ne sais trop quoi, comme  la chute d’un homme, et puis ces corbeaux, le drapeau qui représentait une vieille nation disparue et qui rappelait les origines du ministre de la Sécurité, Van Brënner. Tout était si évident, comme des pièces d'un puzzle qui se recomposait avec perfection. Cela me faisait froid dans le dos, mais je ne pouvais pour le moment rien dire à Mike.

Michael me sortit de cette sensation étrange que je n’arrivais pas à analyser. A sa voix, je me retournai vers lui quand il m’annonça qu’il avait obtenu une entrée au Rubis Étoilé pour l'after donné par Gabriel Laymann.  J’étais comme une enfant devant un immense et délicieux gâteau. Je n’allais pas refuser d’approcher ma star et de tenter de lui demander une autographe et pourquoi pas, qu’il m’accorde un jour ou l’autre une interview. Je devais jouer le jeu de la fangirl attitude pourtant, mon sixième sens de fouineuse me chuchotait que c'était le meilleur moyen de le confronter et d'en savoir peut-être davantage.

- Quelle question !!! Bien sûr que je veux !!

La fosse commençait à se désengorger et on opta pour partir nous aussi. Les spectateurs ne se bousculaient pas, c’était agréable. On piétinait parfois, mais on avançait. Avant de sortir totalement de la salle, instinctivement je levai ma tête pour apercevoir une dernière fois cette loge des VIP. Nous aurions pu être là-haut avec les grosses têtes de la cité, mais finalement, j’étais bien contente d’avoir réussi à amener Mike dans la fosse. Cette loge me flanquait les frissons et je ne savais même pas pourquoi. On arriva enfin dans le grand hall du Multiplex. Mon ami n’avait qu’une seule idée en tête : retrouver sa voiture. Moi c’était assez différent. Mon sixième sens de fangirl venait de réagir à la seconde même. J’attrapai Mike par le bras et je le freinai dans ses pas.

- Attend ! Je voudrai bien voir les stands ! J’aimerai m’acheter des petits souvenirs. Ne bouge pas ! J’en ai que pour quelques minutes !

Je m’éclipsai sans laisser le temps à Mike d’émettre une objection et je fonçai vers le premier stand. La foule était encore bien présente, mais je réussis tant bien que mal, en jouant des coudes et à me hisser devant.  Puis je fis de même avec tous les autres stands jusqu’à ce que je finisse par rejoindre le PDG de la KA.CORP, les bras chargés de sacs et de souvenirs, toute contente de moi.

- Voilà ! J’ai fait mes achats ! On peut partir !

On allait se séparer pour repartir chacun vers sa voiture quand Mike me suggéra qu’on avait assez de temps devant nous pour nous changer.

- Nous changer ? Comment ça ?

J’écarquillai les yeux puis je baissai le regard sur ma tenue. Ha mais oui ! J’étais en jean et débardeur à l’effigie de Gabriel Laymann. Effectivement, ce n’était pas les bons vêtements pour un after.

- Tu as raison ! Ma tenue ferait un peu désordre au milieu de toute la clique qui sera tirée à quatre épingles. OK, on se rejoint là-bas. D’ici une petite heure, ça te va ?  Oui, oui, Cendrillon doit revêtir sa jolie robe !

Il m’embrassa sur la joue, j’en fis de même et on se sépara. Je retrouvai sans aucun problème ma voiture et le moteur ronronna en même temps que la mélodie qui sortait de mon lecteur de CD. Je fonçai en direction de mon appartement. Je savais déjà quelle robe je porterai.  
Mon idole pourrait bien être un fondateur dès plus important.
Mon idole pourrait bien être un revenant ...

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