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 [Intrigue = Le Dôme Maudit] Pot de fer VS Pot de terre (Jane Sheppard)

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Héléna Carter
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Héléna Carter
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MessageSujet: [Intrigue = Le Dôme Maudit] Pot de fer VS Pot de terre (Jane Sheppard)   [Intrigue = Le Dôme Maudit] Pot de fer VS Pot de terre (Jane Sheppard) EmptyDim 15 Jan - 18:30

Avais-je mis un jour les pieds dans les locaux de la Milice, une fois, durant ma carrière de journaliste ? Jamais. Ce détail allait jouer en ma faveur, parce que faire un article sur la grande Milice du Ministre/Général Van Brënner n’était pas chose facile et si en plus j’avais eu déjà dans mes bagages des anciennes interviews, on m’aurait certainement refusé d’en savoir davantage et peut-être même m’aurait-on dit de laisser la place à mes collègues. Là, j’allais avant tout devoir défendre mon projet d’article. Oliver avait fait en sorte d’accélérer tout le processus administratif, mais je n’avais pas pu échapper à une sorte d’entrevue qu’on me demandait avant d’avoir l’autorisation de me balader dans le QG. J’espérai vivement obtenir ces fameux passes ainsi  que la permission de quelques jours pour que je puisse récolter un maximum de renseignements pour établir mon article. J’allais devoir être très convaincante. Mon plan était bancal. Ça je le savais depuis le moment où cette idée s’était faufilée dans ma tête.  Je n’allais pas tenter un sauvetage, c’était trop risqué pour tout le monde. Mais je voulais tenter d’approcher le Docteur Williams. Personne n’avait pu avoir de ses nouvelles, même ses parents que j’étais allée voir il y  quelques jours. Rien ne filtrait. On leur interdisait de faire appel à un avocat pour défendre leur fils. J’allais devoir trouver les dossiers et les preuves que le gouvernement avait sur ce scientifique.


Héléna a écrit:


Au domicile des parents d'Aaron Williams :

- Nous n’avons pas pu voir notre fils. Cela fait des jours qu’il a été arrêté. La seule information qu’on nous a donné c’est qu’il est considéré comme traitre à la cité et dangereux. Il n’a aucune autorisation de visite. Pourquoi parle-t-il de mon fils ainsi ? Aaron est un jeune homme honnête.

- Mon fils … Mon fils … J’aurai tant voulu le serrer dans mes bras, lui dire que nous l’aimons, que nous sommes avec lui … Comment dites-vous que vous vous appelez Mademoiselle.

- Héléna, Héléna Carter. Je comprends votre douleur et votre inquiétude. Si je suis là, c’est pour tenter d’entrer en contact avec lui. Ça sera au moins un début.

- Vous êtes une amie ?

- Non. Enfin oui … Disons qu’on a des amis en commun.

- Aaron a été choisi comme bouc émissaire. Notre fils a toujours été un exemple de loyauté, un jeune homme passionné.

- Je n’en doute pas. Avez-vous pensé à prendre un avocat  pour défendre votre fils ?

- L’administration ne veut rien écouter. Le gouvernement n’a pas donné son accord. Et puis … nous … nous n’avons pas beaucoup d’économie pour prendre un bon avocat.

- Ne vous inquiétez pas pour l’avocat

- Vous en connaissez un ?

- J’ai ma petite idée. Monsieur et Madame Williams, je vais aller jusqu’au bout de mon plan. Je ne lâcherai rien. Votre fils est accusé de conspiration et de traitrise. Je trouverai les dossiers qu’ils ont sur lui. La loi précise que tout individu peut avoir un avocat pour le représenter et le défendre. Mais, si le gouvernement est intelligent, je ne pense pas qu’il soit assez fou pour aller jusqu’à un procès qui pourrait prendre des proportions énormes si les médias mettent leur nez dedans.
Je vous remercie de m’avoir accordé un peu de votre temps. Je vous tiens au courant de mon avancée.


- Merci pour tout Mademoiselle Carter. Si vous voyez notre fils, dites-lui que nous l’aimons très fort et que nous pensons à lui tous les jours.

- Je vous le promets.



Habituellement, je faisais toujours équipe soit avec Liam soit avec Grant. Aujourd’hui, j’avais décidé d’aller répondre gentiment aux questions de la Milice toute seule.  J’avais reçu une convocation officielle qui me précisait l’heure exacte du rendez-vous avec un dénommé Lieutenant Sheppard qui me recevrait et avec lequel je devrais m’entretenir. Avant de me jeter dans la gueule du loup, j’avais fait un petit détour et de passer voir une amie qui pourrait me conseiller.


Héléna a écrit:


Au domicile d’Amaria Saria : (avec l’accord de la joueuse et écrit avec elle )


- C’est du pur suicide Héléna.

- Pas vraiment. L’idée de l’article va me permettre, si on m’en donne l’autorisation de visiter les nombreux locaux du QG.


- Tu n’auras pas la permission d’approcher les prisonniers.

- Pourquoi pas ? Cela fait partie des … des « activités principales ». Je dois montrer dans mon article le quotidien de la Milice. Je ne vais pas parler que de la décoration ou des uniformes.


- Et même si tu arrives à accéder aux cellules, Aaron ne te connait pas.

- Justement, tu ne pourrais pas greffer dans mon esprit quelque uns de vos souvenirs en commun. J’ai lu que Williams était un télépathe.


- C’est un télépathe latant.  Je veux dire par là que ce n’est pas son pouvoir le plus développé. Si je fais ça, cela risque de se retourner contre toi. Il pourra penser à une manipulation psychique de ses geôliers. N’oublie pas que cela fait plusieurs jours qu’il est prisonnier et nul ne sait quelles sont les tortures qu’on lui a infligé. Si tu peux l’approcher, parle-lui de la Viola.

- La Viola ? C’est quoi  ce nom bizarre ?


- Le nom d’une plante sur laquelle il a travaillé. Aaron m’avait parlé de ses études, un soir, au QG.

- Ok, je ferai ça. J’ai une question à te poser, est-ce qu’un télépathe puissant, comme toi par exemple, peut s’approprier les connaissances d’une personne ?


- Hmmm… Oui, effectivement, c’est délicat, mais très possible. C’est un transfert entre deux esprits. Le télépathe ne sélectionne que ce qu’il a besoin. Pourquoi me poses-tu cette question ? Quelle idée as-tu derrière la tête ?

- Je suis allée voir les parents de Williams et je leur ai conseillé de prendre un avocat pour défendre leur fils. Bien sûr, le gouvernement fait tout pour refuser une telle demande. Ils m’ont avoué qu’ils n’avaient pas assez d’argent pour payer un avocat … alors j‘ai pensé à toi.


- A moi ??!  Tu veux que je « vole » l’esprit d’un avocat !

- Mouais, un truc dans ce genre. Amaria, tu es la seule à avoir bossé avec Williams. Il a été un peu ton élève quand il est arrivé au Centre de recherches. Tu connais le scientifique, l’homme passionné, méthodique. Tu es la personne la mieux qualifiée pour le défendre … et puis … ton nom va nous aider. Le gouvernement et sa Grande Conseillère vont y réfléchir par deux fois si tu te mêles de défendre ton poulain. Tu imagines les gros titres si les journalistes s’en mêlent ? La fille du Prophète, notre Père à tous, se bat pour la justice ! Chaque individu peut choisir la personne qu’il souhaite pour le défendre.


- Où vas-tu chercher toutes ces idées Héléna ?

- Ho pas très loin … Dans ma tête seulement. Une dernière petite chose. J’aurai besoin de toi … encore. Je n’ai pas envie de voir mon esprit se faire trifouiller dans tous les sens par des Miliciens télépathes. Tu ne pourras pas faire un tour de magie à ta façon et ériger un barrage psychique pour qu’on évite de lire dans mes pensées ?


- Oui. Je vais t’aider. Le barrage psychique sera puissant et discret à la fois. Personne ne pourra savoir que ton esprit est protégé.

- Merci Amaria




J’étais donc prête à affronter les différentes tempêtes.  J’avais roulé jusqu’au dôme de la division humaine après mon départ de chez Amaria. Devant l’entrée fortifiée du QG de la Milice, j’avais montré mon badge de journaliste et j’avais signé un listing. On m’avait remis un premier badge pour circuler. J’avais garé ma voiture sur le parking des visiteurs, pris ma besace et direction l’intérieur du bâtiment principal. Je me présentai à un bureau où l’on me demanda d’attendre l’arrivée du Lieutenant Sheppard. Debout, derrière une grande fenêtre, j’observai l’immense cour où des soldats s’entrainaient même avec ce froid glacial d’hiver. Un bruit de pas dans mon dos me fit sortir de ma contemplation et je me retournai pour voir une femme en uniforme s’approcher de moi.  Peut-être que ce Lieutenant qui devait me recevoir était une femme …

- Lieutenant Sheppard ?
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MessageSujet: Re: [Intrigue = Le Dôme Maudit] Pot de fer VS Pot de terre (Jane Sheppard)   [Intrigue = Le Dôme Maudit] Pot de fer VS Pot de terre (Jane Sheppard) EmptyLun 16 Jan - 2:38

L’oeil vif, les paupières légèrement plissées sur mes prunelles azurées, je n’avais pas cessé d’aligner les différentes cibles holographiques qui se manifestaient ou se dissimulaient dans chaque recoin de cette parcelle virtuelle et numérique des étroites et sombres ruelles du Dôme Humain. Une reconstitution fidèle et affreusement réaliste d’un mappage connu et reconnu par des centaines de patrouilles quotidiennes, reproduit ici par de puissant projecteur holographiques rendant l’immersion totale. Les voix, les cris, le brouhaha cacophonique de ces milliers d’âmes errantes et impies qui abondaient dans ces rues, et même les odeurs les plus nauséabonde, l’atmosphère grasse et lourde, si poisseuse et prégnante qu’elle paraissait filtrer au travers du respirateur de mon casque, lequel me renvoyait les échos sourds de ma propre respiration.

Lentement, j’avais tâché de progresser pas-à-pas dans ce scénario d’entraînement qui me mettait face à une énième situation de guérilla urbaine. Les cris, les coups de feu, la population civile qui tâchait de se disperser, de trouver refuge au milieu des ombres portées des projecteurs, des hululements des sirènes, les voix vociférantes des ordres et des manœuvres, des indications, qui me parvenaient tant de l’extérieur que de mon oreillette tactique. J’avais beau savoir que cette mise en scène n’était qu’un entraînement, que rien n’était vraiment réel et que je ne pouvais être blessée, je n’en ressentais pas moins une profonde tension qui me poussait à tendre mes muscles, ouvrir mes sens et me tenir aux aguets, mon index pressé contre le pontet, mon regard s’alignant avec les organes de visée de mon arme de service, suivant la même mire que la bouche de mon canon.

Une silhouette sur ma droite se déplaça dans les ombres projetées par l’éclairage artificiel, trop vive pour discerner sa nature comme son niveau de menace. Tout ce que je pus faire à cet instant fut de braquer mon arme dans sa direction, plissant un peu plus les paupières pour laisser ma vision nyctalope s'accommoder de cette présence. Le temps d’une fraction de secondes au terme de laquelle le reflet métallique d’une arme se dessina enfin sous mon regard. Un temps de réaction et une brève rafale plus tard, le corps de cet ennemi s’effondrait dans un cri de douleur, pris de courts et fébriles spasmes en gagnant le sol, finalement inerte.

Le visage de ma victime se dessina plus clairement au sortir des ombres qui lui avaient procuré un répit et couvert de quelques instants. Une jeune fille, les joues creuses, le visage crasseux et émacié par la misère. Pas plus d’une vingtaine d’années apparentes. Une jeunesse fauchée qui ne vieillirait plus par mon fait, et je n’en ressentais aucun remord. Elle avait fait le choix de porter les armes, et de se dresser contre moi et les miens. Elle ne recevait là que ce qu’elle était venue chercher, fût-elle humaine ou Asarienne.

J’allais pour poursuivre ma progression, désireuse de récupérer sur sa dépouille sa carte d’identification quand le brouhaha de la zone d’exercice s’estompa brutalement, peu avant que tout l’exercice entier n’en fasse autant. J’observais les couleurs s’éteindre lentement pour se nuancer de gris plus ou moins prononcés, puis les lignes se défaire, les bâtiments se déconstruire portions par portions pour ne finalement plus que laisser les murs grisâtres, longues parois de métal alvéolées s’étendre sur une dizaine de mètres. Dans le même temps, mon oreillette émit quelques bips caractéristiques m’informant que le récepteur du communicateur intégré au sein de mon armure corporelle recevait un message entrant. Relevant mon avant-bras gauche, je soulevais la plaque céramique de protection pour dévoiler l’écran tactile de l’interface armure intégrée, pianotant du bout des doigts pour recevoir la communication.

“Lieutenant Sheppard. Mademoiselle Carter vient d’arriver à l’OCA. Terminé,” m’annonçait solennellement la voix digitalisée du soldat planté aux admissions.

Putain... Je l’avais complètement oublié celle-là. Je levais brièvement les yeux vers le plafond en lâchant un tout aussi bref soupir exaspéré avant d’accuser réception du message.

“Bien reçu OCA. J’arrive à sa rencontre. Terminé,” l’informai-je en retour d’une voix formelle avant de mettre fin à la transmission.

De quelques pianotements supplémentaires sur l’interface intégrée, je basculais mon armure corporelle en mode “repos”, provoquant tant la dépressurisation du respirateur de mon casque que la rétractation des différentes pièces mobiles moulées dans l’acier et la céramique, réduisant ainsi l’ensemble corporel à l’épais plastron d’un blanc émaillé, où se laissaient deviner quelques impacts de balles de précédentes opérations, les jambières et les canons d’avant-bras. Ces armures d’interventions étaient de véritables merveilles de technologies, offrant autant assistance que protection une fois soumises aux dures réalités des combats. Si j’étais aujourd’hui encore en vie, je le devais en partie à la présence de mon armure et ses nombreuses fonctionnalités qui dépassaient la simple protection balistique.

Mais l’heure n’était pas à apprécier toutes les prouesses technologiques sorties des usines de ce mégalo de Wright, j’avais une mission à accomplir qui ne m’enchantait guère. Et pour cause, des années de loyaux services et de dévotion pour finalement me retrouver à devoir jauger du degré de pertinence et de menace d’une demande de reportage au sein du QG par une journaliste du Times. Tout ça puait l’interventionnisme à plein nez et sûrement la volonté d’écouler quelques tirages supplémentaires à propos d’un sujet assez inédit et peu abordé : le ventre de la bête Milicienne. Van Harper avait - paraissait-il d’après mon supérieur - lui-même appuyé la demande et facilité les démarches administratives pour que cette enquête journalistique soit menée.

Très personnellement, j’étais totalement contre cette idée, voyant plutôt d’un mauvais oeil qu’un membre du Gouvernement se serve de sa position privilégiée pour obtenir quelques faveurs pour le compte de sa propre compagnie. C’était là du trafic d’influence, ni plus, ni moins ; et je me demandais quelle pouvait être l’opinion de cette Carter à ce propos. Mais le “très personnellement” que je pouvais bien ressentir en ces instants n’avait pas à entrer en ligne de compte. J’étais un soldat, j’avais des ordres, et je devais faire en sorte de me détacher de mes jugements personnels pour les exécuter avec la plus grande rigueur.

Finalement, j’avais fini par gagner l’Office Central des Admissions au bout d’une petite dizaine de minutes, le temps d’un voyage en ascenseur pour me remettre des émotions et du stress de l’entraînement et de me rendre un peu plus présentable après un passage par la case vestiaires. Mes cheveux à la teinte d’onyx rassemblés en une queue de cheval donnait à mon visage un air plus sévère encore qu’à l’accoutumée. La démarche assurée, le dos bien droit, mon arme de service calée dans son logement, situé au dos du plastron, crosse pointant vers le plafond. J’avais profité de l’arrêt aux vestiaires pour éponger et essuyer la sueur qui avait humidifié mon front, mes joues et mon cou au cours de l’exercice, espérant ainsi offrir à la journaliste une image aussi impeccable et implacable que possible de la Milice, telle qu’elle se devait de l’être et s’afficher aux yeux de cette fille, comme du reste de la cité.

D’une requête au soldat détaché à la réception des visiteurs, je m’enquérais de savoir où trouver mon interlocutrice, avant de le saluer formellement pour me diriger vers la jeune femme que je découvrais debout face à l’imposante fenêtre donnant sur la cour d’entraînement. Et je ne pouvais m’empêcher de la détailler du regard, laissant mes prunelles azurées courir de ses pieds vers le haut de son corps, puis le sommet de son crâne. Bien malgré moi, je me surprenais à apprécier ses courbes et ses rondeurs, le galbe rebondi de ses fesses et le creux marqué, prononcé de sa taillé juste au-dessus. Fugacement, mon esprit se laissa dériver l’espace de quelques secondes à m’imaginer dévorer, puis tourmenter ses formes, m’extasier de ses cris, ses gémissements, puis sa douleur. Je me m’interrogeais quant à la couleur de ses yeux, aux nuances que prendraient ses iris suppliants et craintifs que j’y plongerais les miens, avides d’y lire, boire, savourer sa souffrance. De bien beaux fantasmes qui me saisissaient, à en faire frémir les plus solides et courageux.

Mais je chassais ces pensées luxuriantes pour me concentrer à nouveau sur la conduite de ma mission du jour. Engoncée dans mon uniforme anthracite, je reprenais ma progression de ma démarche assurée de soldat déterminé, au rythme du claquement des épaisses semelles de mes bottes contre le carrelage froid, d’un gris-blanc sans âme et sans chaleur, m’éclaircissant la gorge et annonçant ainsi ma présence - si elle ne l’avait pas remarquée jusqu’à lors - d’un raclement étouffé.

A son demi-tour et sa question presque rendue rhétorique, je répondais silencieusement par l’affirmative d’un vif et unique hochement de tête ; venant finalement m’arrêter à quelques pas d’elle avant de lui tendre une franche poignée de main, plongeant mon regard dans le sien.

“Mademoiselle Carter. Lieutenant Sheppard,” lui confirmai-je finalement de vive voix. “Bienvenue au Quartier Général de la Milice.” Je me faisais la réflexion silencieuse que la demoiselle était encore plus canon de face que dos, scrutant l’air de rien les traits gracile de son visage avant de déporter mon regard vers son badge d’accès. Simple vérification d’usage pour m’assurer de son niveau d’autorisation. Ras des pâquerettes, comme convenu pour cette entrevue préliminaire. Un bon point pour moi comme pour elle. Je détestais les imprévus. Reprenant presque aussitôt, j’esquissais un quart de tour en levant mon bras gauche vers une enfilade de bureaux, désignant notre destination suivante.

“Suivez-moi je vous prie,” lui ordonnai-je sur le ton de l’invitation qui ne se laissait en réalité guère discuter. Après quoi, je l’aurais conduite vers un des nombreux bureaux de réception libre qui composait l’OCA, lieux qui servaient plus souvent à accueillir de potentielles nouvelles recrues que des visiteurs. Cela se ressentait d’autant plus que de nombreuses affiches de propagande pro-Miliciennes, pro-Asarienne et dernièrement les nouvelles affiches du recrutement lancé par Van Brë’ tapissaient les murs et des différents offices. Il n’y avait sûrement qu’en ces lieux que ces affiches n’étaient pas la cible de la vindicte populaire d’une humanité rancunière.
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Héléna Carter
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MessageSujet: Re: [Intrigue = Le Dôme Maudit] Pot de fer VS Pot de terre (Jane Sheppard)   [Intrigue = Le Dôme Maudit] Pot de fer VS Pot de terre (Jane Sheppard) EmptyMer 18 Jan - 12:33

J’attendais patiemment que cet officier, le lieutenant Sheppard vienne à ma rencontre. Je ne pouvais aller nulle part et je ne me voyais pas du tout rester à tourner en rond dans la salle d’attente de l’Office Central des Admissions. Cette entrevue devrait, et j’espérai, déboucher sur la permission de faire un article, voir même une suite d’articles, sur la Milice et son fonctionnement. Oliver m’avait obtenu un début d’accès au QG. Pour le reste c’était à moi de faire les démarches et surtout de me rendre convaincante. Un léger bruit de pas dans mon dos ainsi qu’un raclement de gorge me firent sortir de mes réflexions et de l’observation des soldats dans leurs exercices d’entrainements dans cette grande cour en plein hiver. Je me détournai de l’imposante fenêtre pour me retrouver face à une femme officier dans sa tenue de Milicienne. Ses cheveux remontés en queue de cheval lui donnaient un air grave et dangereux. Elle portait une arme avec elle et son sérieux et sa discipline s’affichaient sur les traits de son visage. Une femme en uniforme renvoyait toujours beaucoup plus de respect qu’un homme. Je ne savais pas pourquoi je pensais cela en la voyant et en la détaillant, mais c’était ce que je ressentais à cet instant. Elle était impressionnante, mais cela ne m’empêcha pas de serrer d’une poigne ferme sa main qu’elle me tendait et de soutenir son regard intense.

- Merci beaucoup pour votre accueil Lieutenant Sheppard et de me recevoir parmi vous en tant que journaliste du Times Révolutions.

Ses prunelles me scrutaient comme si elles possédaient le pouvoir d’une vision à rayons X lui offrant la capacité à voir à travers les objets solides, les corps et n'importe quoi d'autre surtout à travers moi. Ho je n’étais pas du genre timide, mais elle avait quand même réussi à me mettre un peu mal à l’aise. Mon badge d’accès devait lui être conforme puisqu’elle m’invita à la suivre le long d’un des couloirs pour commencer cette entrevue. Je la suivis docilement. C’était elle qui menait le jeu. Moi j’allais devoir me calquer sur elle. Nos quelques pas nous amenèrent à un bureau où nous serions plus tranquilles pour échanger. Je remarquais mon silence, moi qui était d‘une nature très éloquente, une vraie pipelette quand je m‘y mettais. J’allais devoir retrouver mon sens de la répartie et mon côté professionnel de reporter de terrain.

Une fois la porte refermée, à l’intérieur de cette pièce, mes yeux se posèrent sur toutes ces affiches qui brandissaient fièrement le rôle de la Milice, ses qualités et qui donnaient l’envie de venir rejoindre ses rangs pour protéger et défendre la cité. Van Brënner avait fait un sacré boulot  avec la création de son Escadron d’Élite et c’était un moyen avec mes articles de mettre en avant l’ingéniosité du Général.

- Bon, je vais éviter de vous faire perdre trop de temps avec une journaliste comme moi, Lieutenant Sheppard. Pour résumer la situation, j’ai eu l’envie de faire une série d’articles sur la Milice, chacun racontant, expliquant les fonctionnements, l’entrainement, le recrutement et cette ardeur à protéger la population et la cité. Pour ça, je dois vous  convaincre ainsi que vos Supérieurs et si vous acceptez,  le droit de me donne accès au QG pour écrire.

Si Oliver et Liam m’entendaient parler de cette façon, ils en auraient des nausées, mais je ne pouvais pas faire autrement. J’étais venue ici pour écrire des articles et pour être la plus claire possible, je devais faire un topo sur mes intentions. Je repris.

- En premier article, j’aimerai pouvoir interviewer un soldat, quel que soit son grade. S’il y en a un qui veut bien se prêter au jeu des questions réponses. A travers ça, j’aimerai montrer à notre chère population, comment se déroule l’école militaire jusqu’à sa sortie, les conditions et surtout les souvenirs de cette personne, sa passion et ce qui lui a donné envie de devenir Milicien.

J’espérai que le Lieutenant Sheppard soit séduite par cette idée. Interviewer une femme militaire donnerait à mon article un atout supplémentaire. On mettait très souvent en avant les hommes soldats, mais très rarement les femmes et tout ce qu’elles devaient subir pour parvenir à leur niveau. Non, ne vous inquiétez pas, je n’étais pas devenue une pro Milicienne.

- Si c’est encore possible, suivre cette même personne ou bien prendre un autre soldat et le suivre dans son quotidien sans bien sûr trop en dévoiler au public. Par exemple ses entrainements, ses ordres de missions et pourquoi pas accompagner une équipe sur le terrain. Je sais qu’on voit d’un très mauvais œil qu’un reporter puisse se mêler de la vie miliaire, mais encore une fois, je veux montrer et rendre hommage à ces hommes et ces femmes qui nous protègent. Notre belle cité doit savoir que des personnes sont prêtes à donner leur vie pour faire respecter la loi.

J’exposais toutes mes idées dans un ordre bien précis pour que le Lieutenant Sheppard puisse avoir le canevas exact de mon travail entre ces murs.

- Je reviens sur les entrainements. J’aimerai décrire les différentes méthodes de combat, les armes dont vous vous servez. Je comprends parfaitement que les détails seront succincts pour ne pas donner des renseignements capitaux aux factions résistantes. Je voudrai aussi décrire le QG, les différents lieux, car la population connait principalement les Miliciens qui vont régner l’ordre, mais il y aussi tous ceux qui font marcher l’administration, toute la logistique. C’est aussi très important.

Je me mordis la lèvre inférieure. J’y allais au culot avec toutes ces esquisses d’articles. Il ne me restait plus qu’à lui présenter la cerise sur le gâteau, cet objectif qui m’avait amenée tout droit l’enfer de la Milice : mettre la main sur un des Alliés des Pacificateurs.

- Un dernier point et il est délicat : si vous me permettez de visiter les cellules des prisonniers, de me permettre de suivre et d’étudier un interrogatoire.

Même si le lieutenant Sheppard acceptait tout cela et ce dernier point, je n’étais pas certaine d’être assez forte psychologiquement pour regarder un interrogatoire qui pourrait se terminer en tortures redoutables. Mais je n’avais aucune autre solution pour approcher les cellules et les prisonniers, pour essayer de trouver le Docteur Williams.

- Je suis à votre disposition pour répondre à toutes vos questions.

Je lui offris un beau sourire avec une impression d’un certain malaise qui commençait à couler dans mes veines.
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MessageSujet: Re: [Intrigue = Le Dôme Maudit] Pot de fer VS Pot de terre (Jane Sheppard)   [Intrigue = Le Dôme Maudit] Pot de fer VS Pot de terre (Jane Sheppard) EmptyVen 3 Fév - 21:56

Parvenues dans le petit office, j’invitais la journaliste à prendre place sur l’une des chaises disposées devant le bureau avant de moi-même m’installer face à elle. Une fois assise, je posai mes coudes sur le bureau, les doigts croisés tout en continuant de soutenir son regard, les lèvres scellées sur une expression attentive et stoïque. Je l’écoutais parler sans l’interrompre, lui laissant libre cours à m’exposer ses idées, ses demandes, la construction de son projet d’articles qui, à mesure de ses mots, se dessinait. Peut-être avais-je mal interprété les explications de mes supérieurs à propos de cette histoire d’article, ou peut-être n’avaient-ils pas eux-mêmes saisis tout l’étendue et la complexité du projet ; car la demande de la demoiselle Carter ne relevait pas spécialement de mes attributions, et encore de ma décision sur certains points que je considérais comme particulièrement épineux.

La petite enquête présentée en plus haute sphère s’apparentait bien plus au montage d’un dossier complet, détaillé en une série d’articles couvrant toutes les activités de la Milice, de la façade publique aux plus profonds rouages rébarbatifs de l’administration et de la logistique. J’avais l’intime conviction que le Général verrait cette propagande d’un excellent regard, susceptible de séduire plus de monde si l’on pouvait présenter tous les corps de métier inhérents au fonctionnement d’une structure aussi complexe. Tout le monde n’avait pas prétention - ni même les qualités de toute façon - à devenir soldat. Ceux qui pensaient que la Milice ne pouvait se résumer qu’à une simple concentration de soldats en uniforme parcourant les rues et assurant la sécurité d’Asaria manquaient de beaucoup de jugeote.

Et pourtant, puisque l’on parlait de manque de jugeote, je me trouvais là, assise face à cette journaliste qui m’exposait des demandes d’autorisations bien au-delà de mon domaine d’accréditation. Mon Commandant avait-il pu à ce point se méprendre sur les intentions de Carter ? J’en doutais. C’était un type intelligent, qui avait largement mérité sa place et sa fonction ; mais qui souffrait d’une bien trop grande ambition. J’aurais mis ma main à couper qu’il comptait sur une belle publicité de sa Milice pour se mettre en avant et acquérir un peu plus de poids politique.

Pour résumer, j’occupais la position de soupape de sécurité. Si tout allait pour le mieux, le Commandant récolterait une bonne part du mérite pour sa gestion avisée, et si je foirais, je finirais - au mieux - devant une cour martiale. C’est pourquoi, toujours pensive, j’avais longuement toisé la journaliste d’un regard perçant et analytique, l’une de mes mains caressant les arêtes de mes mâchoires et mon menton avant de reprendre la parole, d’un ton formel.

“Avant toute chose Mademoiselle Carter, sachez que la décision de vous accorder ce que vous demandez, pour tout ou partie, ne m’appartient pas. Je ne suis qu’un Lieutenant et mon autorité ne s’applique qu’à mes subordonnés au sein de mon propre corps d’arme. Et afin que vous connaissiez le fond de ma pensée, je suis personnellement contre toute forme d’enquête civile externe au coeur de nos locaux. J’estime à ce niveau-là que mon temps est d’ores et déjà perdu. Cependant, vous avez la chance d’être dans une institution militaire, et je suis un soldat. J’ai pour ordre de vous recevoir et de considérer vos demandes avant d’établir un rapport détaillé à remettre à mes supérieurs qui seront décisionnaires ; ce que je ferais avec mon objectivité de Milicienne. Mes considérations personnelles n’entreront donc pas en ligne de compte,” avais-je premièrement déclaré avec une franchise plutôt sèche ; avant de poursuivre.

“Entrons dans le vif du sujet maintenant. A propos de vos premières demandes, interviewer un soldat et l’accompagner sur le terrain, je ne suis pas contre l’idée. Cependant, puisque j’ai été désignée pour mener cet entretien préliminaire - sous réserve que vos demandes reçoivent l’aval de ma hiérarchie - je demanderais à être votre référent et à ce que vous soyez placée sous ma garde et ma responsabilité durant toute la durée de vos investigations.  Il en sera de même pour la conduite des entraînements et des différentes informations à propos de nos méthodes de combat, nos armes.

Je tiens à vous rassurer de ce côté-là. La Milice a eut à compter dans ses rangs un certain nombre de traîtrises et de désertions, aussi bien de soldats Asariens qu’Humains. Je pense que les factions dissidentes à notre cité et notre Gouvernement ont déjà en leurs possessions plus d’informations que vous ne pourriez en obtenir ici.”
Je marquais une légère pause, afin de laisser tout le loisir à la journaliste de digérer ce premier flot d’informations. Lorsque je reprenais la conversation, je posais sur la jeune femme un regard bien plus dur et résolu.

“Pour finir, et revenir sur le point le plus épineux : les cellules de détention et les interrogatoires. En toute franchise, objectivité et pragmatisme, je doute que cela vous soit accordé. D’une part parce que mon rapport fera mention de mon objection à cela, et d’autre part car je doute que la population d’Asaria est réellement envie de savoir ce qu’il s’y déroule. Les méthodes d’interrogatoire menées au sein du QG ne sont pas faites pour les enfants de choeur, particulièrement concernant le traitement réservé aux humains et aux dissidents. Pour vous illustrer l’idée, je n’ai pas besoin de savoir comment fonctionne mon armure, j’ai seulement besoin de savoir qu’elle fonctionne et remplira son rôle quand j’en aurais besoin. Il en va de même de la sécurité des citoyens d’Asaria.

Néanmoins, si je m’y oppose par principe, j’aimerais connaître non pas votre avis ou vos motivations à aller sonder jusqu’aux profondeurs les plus insoutenables de nos services, mais bel et bien savoir si vous avez les tripes suffisamment bien accrochées pour y assister. Comme je vous l’ai dit, ce n’est pas pour les enfants de choeur, et pour être moi-même une opératrice d’interrogatoire, sachez que je pèse lourdement mes mots.”


Je plantais mes yeux dans les siens, les paupières légèrement plissées en me penchant plus en avant vers le bureau.

“Les hurlements, les supplices, la souffrance brute ; cela risque de marquer votre esprit pour longtemps. Prenez le temps de vous poser la question de savoir si oui ou non, vous êtes capable d’endurer cela ; et si c’est le cas, tâchez de m’en convaincre. Peut-être pourrez-vous, à défaut de me faire changer d’avis, assouplir la fermeté de mon objection à ce sujet-là. Jusqu’où pouvez-vous aller, Mademoiselle Carter ?”
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Héléna Carter
Pacificatrice Asarienne
Héléna Carter
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MessageSujet: Re: [Intrigue = Le Dôme Maudit] Pot de fer VS Pot de terre (Jane Sheppard)   [Intrigue = Le Dôme Maudit] Pot de fer VS Pot de terre (Jane Sheppard) EmptyVen 10 Fév - 21:44

Le Lieutenant m’avait laissée parler et exposer toutes mes idées ainsi que le cheminement de ma pensée sans me couper la parole. Et au plus j’étalais le concept de mes articles et la voie toute tracée et logique qui m’avait amené au QG de la Milice, au plus je voyais la femme militaire me détailler et m’examiner. Rhhaaa, j’aurai bien aimé posséder le pouvoir de télépathie, cela m’aurait permis de savoir ce qu’elle pensait de tout cela. Son maintien strict me renvoyait sa discipline de fer, mais aussi l’idée que la partie ne serait pas gagnée aussi facilement. J’allais devoir accepter la partie d’échec et la gagner si je voulais écrire ces articles et trouver le moyen d’approcher le scientifique, Aaron Williams. Si mon plan échouait, j’avais encore une dernière carte à jouer … Mais pour le moment, je n’étais pas là pour dévoiler ce genre de détails. C’était maintenant à mon tour de l’écouter avec toute mon attention, car au fur et à mesure, elle exprimait et expliquait ses doutes, ses choix, l’aide qu’elle me donnerait pour certains de mes articles avec une franchise calculée et maitrisée. Sa dernière tirade me fit froid dans le dos et pourtant, je savais que je serai tôt ou tard confrontée à cela. Cette idée malheureusement n’avait pas échappé à tout ce plan que j’avais préparé depuis plusieurs jours et j’étais certaine qu’elle la mettrait en avant et que j’allais devoir prouver ma force de caractère pour atteindre mon objectif. C’était dans la logique même d’un militaire de me mettre au défi si je voulais non seulement gagner un peu de sa confiance, mais aussi lui démontrer que je n’étais pas une petite journaliste naïve et inconsciente qui ne savait pas dans quoi elle s’embarquait.

Elle voulait me faire peur, certainement observer ma façon de réagir devant autant d’horreurs qu’elle me décrivait et qu’elle sous-entendait, le Lieutenant Sheppard allait comprendre que je n’étais pas une femme à flancher aussi vite devant l’obstacle. Le dos bien droit et les bras posés sur la table, les mains croisées, je soutenais son regard. Elle ne trouverait aucune faille, aucune peur, parce que depuis bien avant mon intégration chez les Pacificateurs, ma vie de journaliste de terrain avait toujours été parsemée d’histoires dangereuses. J’étais un vrai aimant à emmerdes et je ne comptais plus les fois où j’avais failli y laisser la vie. Hé oui, même les Asariens pouvaient mourir. Ce n’était pas parce qu’on avait un pouvoir de régénération que nous étions des Dieux Immortels.  Il était temps de répondre à ses commentaires et aux interrogations qu’elle avait laissées planer.

- J’ai bien compris Lieutenant Sheppard que vous avez reçu des ordres et c’est pour cela que vous êtes là devant moi aujourd’hui. Je ne suis pas aussi candide que vous pouvez l’imaginer. Je sais très bien que l’accord viendra de vos Supérieurs, mais c’est par vous que passera le rapport sur cette entrevue. La Milice est secrète et je respecte cela. Jamais aucun article n’a été écrit correctement sur le cops armé de la cité. Beaucoup de magazines ont tenté d’analyser, de comprendre, de juger, de démontrer la force de la Milice, mais sans jamais toucher la vérité. C’est bien pour cela que je fais cette démarche. Je pourrai écrire en me basant sur ce qui a déjà été raconté, mais cela ne serait pas de la vraie information.

Ceci résumait tout le processus de ma présence e ce lieu et pourquoi j’avais l’intention d’écrire des articles sur la Milice. Elle m’avait au moins donné une réponse favorable quand à interviewer et suivre un soldat sur le terrain. Elle se désignait elle-même comme ma référente.

- Si votre hiérarchie vous donne l’accord, je serai ravie de suivre une femme soldat durant plusieurs jours dans son quotidien. On met trop en avant les hommes dans ce corps de métier et on oublie que les femmes y jouent aussi un rôle dès plus important. Je ne vous demande pas de me divulguer des secrets. Ce n’est pas ce que je recherche. Les factions dissidentes sont nombreuses de nos jours et je comprends que vous soyez sur vos gardes. Montrez-moi un entrainement, le maniement de quelques armes à feu, comment est règlementée une journée dans les locaux de la Milice.

Qui n’était pas au courant des Rebelles, des Insoumis et des Pacificateurs ? Tout le monde et encore bien plus quand on était comme moi une journaliste, spécialiste dans le fouinage et Pacificatrice aussi … J’aurai été bien idiote de lui dire qu’il ne fallait pas s’inquiéter d ‘autant de trahisons et que les actions de ces parias n’avaient pas à ébranler notre belle cité. Mais c’était faux et elle le savait aussi bien que moi. Maintenant que j’avais déballé mes commentaires pour mieux répondre aux siens, j’attaquais la partie la plus délicate et la plus importante pour moi. Je me savais dotée d’un bagou subtil et obstiné surtout quand je désirai quelque chose. La véritable partie commençait.

- Je me doutais que ma demande à visiter les cellules des prisonniers et de me permettre de suivre un interrogatoire était délicat. C’est dévoiler à une journaliste et donc aux lecteurs d’un grand journal les rouages spécifiques de la Milice et ses méthodes.

J’imitai alors sa posture, me penchant légèrement vers elle tout en dardant mes prunelles dans les siennes.

- Prenez-vous Lieutenant Sheppard la population de la cité pour des hommes et des femmes aux cerveaux lobotomisés ? Qui ne pensent que lorsqu’on leur demande, qui ne se posent des questions que quand on veut leur avis ? Qui sont aveuglés et incapables de juger par eux-mêmes ? Si vous croyez cela … alors vous avez tout faux.  L’Escadron d’Elite vient, il y a peu, de voir le jour. Le discours du ministre et Général, Van Brënner a été très clair. C’est vrai. Il a rappelé qu’il était là avec le gouvernement pour protéger les citoyens, il a fait appel à notre patriotisme et à l’amour d’Asaria. Une campagne de recrutement a été lancée. C’est très beau et c’est très technique à la fois. La société sait parfaitement qu’elle doit sa protection et la tranquillité de ses rues grâce à ces personnes engagées comme vous.  Mais tout cela reste un programme qui est bien sûr mis à disposition de chaque citoyen. Ce n’est pas ce genre d’articles que je veux faire, répéter ce que l’on sait déjà. Je veux y amener du neuf, ajouter les véritables enjeux de ce que vous faites au quotidien.

Je reprenais une position plus confortable contre le dossier de mon siège.

- Les méthodes d’interrogatoires sont méconnues. Cela pourrait avoir un très fort impact sur les factions dissidentes qui pensent pouvoir faire tout t n’importe quoi dans notre cité. Au final, comment peut-on craindre la Milice si on ne sait ce que peut subir un traitre ? Mes motivations sont là pour servir Asaria. Pour résumer, ce que nous ne connaissons pas ne peut pas nous faire peur. Mais dès que les limites et les méthodes sont affichées, tous les petits malins qui se croient plus intelligents que notre gouvernement réfléchiront à deux fois avant de tenter quelque chose  de condamnable.

Quant à savoir si j’ai les tripes bien accrochées pour assister à un interrogatoire : je ne pourrai vous le dire je n’ai pas l’expérience nécessaire. Néanmoins, je ne tourne pas de l’œil très facilement. Et puis si la vision m’est insoutenable, je sortirai de la pièce. J’aurai assez  d’éléments pour raconter quelques passages dans un article. Mais je ne pourrai faire cela quand y étant plongée moi-même pour relater l’exactitude à la population et leur montrer avec justesse comment les traitres sont matés.  Je ne suis pas la petite journaliste en tailleur-jupe et talons aiguilles qui se met à hurler de douleur dès qu’elle se casse un ongle … D’ailleurs, je ne porte pas de jupe comme vous pouvez le voir.
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