Une multitude de nuances [Natacha]

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Raven Hunt
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MessageSujet: Une multitude de nuances [Natacha]   Une multitude de nuances  [Natacha] EmptyMar 3 Déc - 19:01

   Qu’est-ce que je foutais ici ? Et pourquoi j’avais accepté cette folie de sortir des bidonvilles pour venir promener mes fesses en plein milieu des luxueux dômes de la cité d’Asaria ? A force de rester derrière les écrans de mes ordinateurs, j’avais dû péter un câble quelque part et la connexion entre mes neurones ne se faisait plus. J’avais horreur d’aller sur le terrain sauf cas d’exceptions qui venaient de la part de Logan et ou d’Adam. La sécurité marchait comme sur des roulettes dans les Abysses depuis que j’avais fait installer mes petits gadgets. Le matos que j’avais dégoté était parfait, et je me félicitais d’avoir eu une idée aussi géniale. Non, non ! Mes chevilles vont très bien ! Rassurez-vous !

   Pour vous raconter le début de la petite histoire : je devais retrouver celui qui m’avait refourguée les caméras hight Tech à la Taverne de l’enfer mais au dernier moment, ce sentant un peu observer par les Miliciens, il avait décidé de changer de plan et de me filer l’adresse du Five. Je devais m’y rendre avec un Insoumis que Logan avait soigneusement mis en garde. Le gros souci dans cette affaire était que l’Insoumis ne s’était jamais pointé et que j’avais dû partir toute seule avant de louper mon rendez-vous. Je n’avais averti personne. Trop bien Raven ! La prochaine fois met-toi une pancarte autour du cou avec inscrit « Mission suicide » ça ira peut-être plus vite pour te faire zigouiller par des soldats.

   Je ne pouvais plus reculer de toute façon. J’avais franchi la limite des bidonvilles et je m’étais aventurée dans des dômes inconnus en suivant un plan que Logan m’avait remis. Comme convenu, je retrouvais le type au Five, une ambiance glauque qui me dérangeait beaucoup. Mais que ne ferais-je pas pour les Abysses ? J’avais besoin de petites puces au cas où une caméra me sauterait entre les mains, et c’était le seul humain que je connaissais et qui revendait ce genre d’affaires à prix raisonnable. Le rendez-vous fut très bref. En une demi-heure, il m’avait donnée ce que je voulais et je pouvais enfin rejoindre les souterrains d’Asaria avec un certain poids en moins sur les épaules. Je ressortis de l’établissement un peu avant lui. L’erreur que je fis, fut de faire un détour. On m’avait appris à ne jamais revenir sur mes pas. J’avais pris la direction d’un grand établissement de prestige nommé le Luxor. De ce que je savais, puisque je n’y avais jamais mis les pieds, c’était qu’il renfermé plusieurs salles de jeux. C’était la première fois que j’approchais ce monument qui brillait de mille feux. Je pouvais discerner au loin les agents de la sécurité qui filtraient les entrées et toutes ces belles limousines qui s’y arrêtaient. J’aurai dû continuer au lieu de rester là, observant la vie des Asariens riches, ni j’aurai dû me retourner au moment où j’entendis la voix du revendeur. Il était à quelques pas de moi, à l’autre bout de la rue avec deux Miliciens armés, et ils ne discutaient pas chiffons.

   Ce n’était pas le moment de rêvasser. Je devais filer, et ne pas me faire attraper. C’est beau d’être aussi utopiste, de croire à un monde de bisounours où tout se déroulait sans le moindre accroc, le moindre problème. Et non ! Raté !

 - Et toi ! Arrête de marcher et retourne-toi !!

   Qu’est-ce que je vous disais ? J’avais raison !
   Je freinais net aux mots du Milicien, me tournant face à lui tout doucement sans faire de gestes brusques qu’il pourrait comparer à une attaque envers lui.

   - Voyons voir ça … Une humaine toute seule et à une heure aussi tardive. Tu as perdu ton chemin ?

   Si je leur disais la vérité, j’étais quasiment certaine qu’ils ne me croiraient pas : « Je viens des entrailles de la terre, j’avais une course à faire dans votre monde de verre et maintenant je rejoins mon pieu ». Effectivement, avec cette réponse, j’allais me retrouver avec une balle entre les deux yeux. Souriant au mec armé jusque aux dents, je fis mine de jouer la blonde innocente et totalement naïve. Mouais bon d’accord, ce n’était pas tellement compliqué non plus !

 - je me suis perdue.

   Normalement dans les vieux films ça marche à tous les coups. Mais pas pour moi. Ou alors parce que c’était moi.

   - Tu penses que je vais gober ce genre de truc nullissime de ta part ?

 - Je vous assure que je suis paumée. Je ne viens que très rarement ici.

    - Lève les mains et mets les au-dessus de ta vite avant que je ne troue ton joli petit minois !  Je suppose que tu n’as pas non plus ta carte d’identité avec toi et que tu l’as paumée elle aussi ?

- Tout à fait !

   Tais-toi Raven ! Bordel !
   Ma joue rencontra avec force la crosse du Milicien me faisant perdre l’équilibre sur l’asphalte. Je me redressais péniblement sur mes paumes et mes genoux, sentant soudainement le canon froid derrière ma nuque.
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MessageSujet: Re: Une multitude de nuances [Natacha]   Une multitude de nuances  [Natacha] EmptyLun 16 Déc - 1:29

Natacha venait de terminer son quart de travail au Luxor. Il y avait eu beaucoup d’achalandage et elle n’avait pas pu se reposer une seconde. Entre les remarques désobligeantes des Asariens au bar et les aboiements de sa patronne, la jeune femme devait se rappeler intérieurement qu’elle faisait cela pour sa cause. Elle se contentait de jouer le rôle de l’humaine un peu simplette et de sourire gentiment et poliment à la clientèle, bien qu’elle s’imaginait en train de leur sauter à la gorge et de griffer leur visage parfait un à un.

*Calmes-toi ma pauvre vieille, tu vas devenir cinglée à ce rythme.* Se rappelait-elle intérieurement.

Le bar était sans dessus dessous lorsque le Luxor fermait ses portes. Bien entendu, tout le monde quitta sauf Natacha qui devait tout nettoyer. Soupirant et maugréant, la belle entreprit de faire le ménage et de rendre son lieu de travail impeccable pour le lendemain. Cela lui levait le cœur de penser à toute la luxure et la consommation des Asariens quand son peuple crevait de faim. Et elle devait se contenter de rester là à sourire bêtement, retirant les informations au compte-goutte pour le compte des Rebelles.


*C’est pour la bonne cause.*

Tel était son nouveau mantra. La jeune femme déposa le dernier verre à martini dans l’armoire prévue à cet effet, éteignit les lumières et se dirigea vers les vestiaires du casino. Il y avait une section reluisante pour les travailleurs Asariens et une plus modeste pour les humains. Le petit casier de Natacha semblait avoir servi plus qu’il ne le devait, mais fermait bien encore contrairement à certains de ses autres collègues de travail.

Seule, la belle se dévêtit, restant en sous-vêtement dans le vestiaire sans en être gênée. Elle observa les cicatrices sur ses cuisses et ses jambes un moment. Une chance que ses bas de nylon les cachaient bien, car ce n’était pas très chic. Elle soupira en repliant avec soin sa robe cocktail noire. Le souvenir que lui rappelaient ses cicatrices était très difficile pour elle encore. Elle fit entrer la robe, les bas de nylon et ses chaussures à talons aiguilles dans un petit sac à dos en toile. Elle entreprit ensuite d’enfiler une paire de jean confortable et extrêmement bien ajusté – le fruit d’un vol de jeunesse dans les sacs de shopping d’une asarienne – ainsi qu’un t-shirt uni blanc. Elle enfila des chaussures en toile et sauta dans son éternel manteau de cuir. Un bref coup de brosse à cheveux dans sa crinière volumineuse pour en faire ensuite une queue-de-cheval simple, mais élégante et la voilà qui sautait dans l’air frais de la nuit.

Natacha adorait sortir tard le soir. Elle avait le privilège de rentrer après le couvre-feu puisque son travail le lui obligeait. Elle en profitait donc pour respirer l’air nocturne et s’inventer Asarienne le temps de son trajet jusqu’à la maison de sa mère dans les bidonvilles et, plus rarement, le QG des Rebelles.

C’est en tournant le coin du casino pour rejoindre la façade avant que Natacha remarqua les miliciens qui semblaient s’acharner sur une de ses semblables. Toujours le cœur sur la main, la jeune femme accourut sans prendre le temps de faire un plan élaboré. Mais jouer la comédie était un art qu’elle maîtrisait parfaitement, fort heureusement!


«Messieurs! Messieurs!»


Elle fit mine d’être à bout de souffle, mais autoritaire. Vêtue d’une tenue neuve, Natacha pouvait faire chanter n’importe quel homme, sans même compter sur ses talents d’actrice. Elle se lança donc comme si c’était le rôle de sa vie.


«Je vois que vous semblez bien occupés, mais il n’y a pas une minute à perdre. Il y a un minable petit humain qui vient de faire les poches de ma collègue à la sortie du casino. J’y travaille voyez-vous. Il pourrait s’en prendre physiquement à elle. Allez à ses trousses, je n’ai pas envie de me salir les mains!»

Dans la confusion causée par son arrivée, Natacha en ajouta davantage, ne laissant aux pauvres miliciens aucune chance de réfléchir.

«Mais qu’attendez-vous, il va disparaître dans la nuit! Non mais quels incompétents vous faites! Vous attendez que je me plaigne de votre travail au Luxor?!»

Un peu indécis, les deux miliciens quittèrent en hésitant. Bonne faire bonne mesure, elle jeta un regard dédaigneux à sa compatriote humaine.

«Je pense qu’elle est beaucoup moins dangereuse que l’autre humain, dépêchez-vous!»  

Lorsqu’ils disparurent à l’angle du Luxor, Natacha tendit la main à l’humaine pour l’aider à se relever. Elle adopta sa voix naturelle et son intention bienveillante qui lui était si propre.

«Debout, vite. Lorsqu’ils comprendront qu’il n’y a personne ils reviendront ici. Il y a une cachette entre deux bâtiments dans deux intersections. Suis-moi.»

Sans faire ni une, ni deux, Nat’ se mit à jogger pour disparaître du champ de vision des Miliciens, sa boiterie l’empêchant de courir à pleine vitesse. La belle se sentit soudainement vivante. Enfin un peu d’action!
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MessageSujet: Re: Une multitude de nuances [Natacha]   Une multitude de nuances  [Natacha] EmptyJeu 19 Déc - 13:05

J’avais répété à Logan que je n’étais pas faite pour ce genre de foutues missions sur le terrain. Moi j’aimais mes écrans d’ordinateurs, les câbles, cette odeur bien particulière de mon petit poste d’avant-garde qui n’était rien qu’à moi. La tranquillité et qu’on ne me dérange pas ! Ouais ! Je ne faisais confiance à personne pour mettre les mains dans la sécurité des Abysses. En attendant j’étais dans une grosse mouise. Pourquoi ce genre de truc merdique retombait toujours sur moi ? A genoux sur l’asphalte, mes paumes crispées sur le sol parfaitement nettoyé en comparaison aux rues des bidonvilles, mon heure venait d’arriver. Le Milicien tenait son canon contre ma nuque. Un froid métallique que je n’appréciais pas vraiment, prise aux pièges de ces ordures. Je fermais mes yeux. Je n’avais plus que cela à faire : compter mes dernières secondes avant le coup final : une petite humaine qui finirait dans le caniveau… Les Insoumis me répétaient sans cesse qu’il ne fallait rien regretter et vivre à 200% parce que tout pourrait s’arrêter subitement. Mais j’allais regretter tellement de choses  et de personnes…


Mais cette voix, sortie de nulle part, se fit entendre, redressant mon visage pas dessus mon épaule et le haut de mon corps pour avoir la silhouette s’approcher des soldats. Une femme … élégamment vêtue et qui semblait être très à l’aise dans sa façon de se comporter avec les soldats. Une Asarienne ? Le ton de sa voix était froid et autoritaire et les soldats qui m’emmerder copieusement durent détourner leurs regards vers la belle, me laissant respirer un moment. Je n’allais pas rester à quatre pattes sur le bitume mais il fallait que je bouge le plus lentement possible. Je passais une main sur ma nuque à l’endroit précis du canon de l’arme sans perdre l’échange qui se passait près de moi. Je soufflais nerveusement parce que mine de rien, vivre sa mort très proche, ce n’était pas non plus le moment le plus idyllique de ma jeune vie. Je devais me reprendre. Je craquerai plus tard, une fois à l’abri et une fois que j’aurai pris conscience de tout ceci. J’arquai un sourcil en direction de l’inconnue qui ordonna aux hommes armés de poursuivre un pickpocket. Sans un mot de plus, ils la saluèrent et se mirent à courir vers la direction qu’elle leur avait indiquée. Il y avait un truc qui clochait dans tout cela. Pourquoi une Asarienne se serait donnée autant de mal pour que ces deux Miliciens laissent leur proie pour en chasser une autre. Est-ce qu’elle faisait partie de ce groupe appelé Pacificateurs ? Mes neurones réfléchissaient à vive allure jusqu’à ce qu’on se retrouve seules toutes les deux et qu’elle se dévoile à moi. Mon sourire orna mes lèvres. Je savais bien qu’il me manquait une pièce du puzzle quelque part !

Je ne me fis pas prier pour la suivre. J’avais vraiment horreur de ces dômes. C’est fou comme on s’habitue aux souterrains à force d’y vivre. Chose à laquelle je n’aurai jamais imaginé, il y a plusieurs années auparavant.  Je fonçais à toute vitesse. Elle savait où nous menait : une cachette entre deux bâtiment dans deux intersections. Dans ces cas-là, il n’est pas bon de douter. Je repensais à Korben qui se méfiait de quasiment à peu près tout  mais quand il s’agit de sauver sa peau, parfois on n’a pas le choix que de faire confiance à une inconnue. J’imaginais aussi la tête des Miliciens quand ils reviendraient à leur point initial. Elle ne me trompa pas. Il y avait bien une cachette. En fait c’était assez bizarre comme endroit. Cela donnait sur une mince ruelle où l’on ne pouvait même pas passer à deux. Au bout, un escalier en colimaçon qui montait vers une arche qui nous menait vers une voie rapide. Nous étions en faites au-dessus de la cité sans dépasser les grandes tours non plus. Nous avions une vue immense sur les différents dômes de verres et le réseau de transport. Je me calais sur la dernière marche, mon dos contre le muret.

  - Merci pour ton aide. Tu es une sacrée comédienne ! Quel talent ! J’ai cru que tu étais une Asarienne sur le moment !

Je lui tendis ma main pour me présenter.

- Raven. Petite humaine qui se jure de ne plus jamais remettre les pieds sous ces dômes.  En fait, je me demande si je ne suis pas un aimant à emmerdes. Faut toujours que je m’attire les pires situations.

Je finis par rire de ma situation. A mon avis, rester et demeurer dans les abysses me serait plus utile. J’examinais plus attentivement ma sauveuse. Elle n’avait pas l’air de ces humains pauvres et puis elle paraissait connaitre la cité comme sa poche.

-  Il y a peu d’humains libres qui peuvent se targuer de connaitre les dômes des Asariens. Tu bosses quelque part ?
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MessageSujet: Re: Une multitude de nuances [Natacha]   Une multitude de nuances  [Natacha] EmptyDim 29 Déc - 16:06

Natacha adorait cette cachette. L’escalier en colimaçon était une image familière et rassurante. Elle aimait bien se percher en hauteur et observer la vie Asarienne. La Rebelle laissa passer la jeune femme à qui elle venait peut-être de sauver la vie. Cette dernière se mit à gravir l’escalier et s’y installa à la dernière marche. La rouquine l’imita deux marche plus bas. Aux paroles de l’inconnue, Nat’ se mit à rire.

«Merci, merci! J’ai quelques années de pratique derrière la cravate. Disons que je suis aux premières loges pour observer les asariens.»


Natacha serra la main tendue avec chaleur. La jeune femme se présenta comme Raven. Joli prénom… Corbeau. Un nom mystérieux et sombre. Mais cette femme semblait tout de même très joviale malgré tout. Natacha lui adressa un sourire.


«Pour les emmerdes nous sommes deux alors. Disons que j’ai eu mon lot de malchance pour un moment je l’espère.»


La belle pensa tout de suite à son corps meurtri, particulièrement ses jambes qui se remettaient très lentement de sa mésaventure. D’ailleurs, une forte chaleur s’insinuait dans les muscles de ses cuisses. L’inflammation due à sa course l’empêcherait sûrement de marcher le lendemain.


«Je m’appelle Natacha.»

Raven lui posa une question qui la fit sourire. Un humain libre? Une chose pareille n’existait pas vraiment. Malgré toutes les illusions, un humain à Asaria n’était pas vraiment libre. Natacha avait choisi de rejoindre les Rebelles librement, certes, mais il y avait des règles à suivre si elle voulait survivre.

«Oui je travaille au Luxor. Je sortais justement de là lorsque j’ai vu ces deux grosses brutes en train de te donner des coups. Comme je travaille tard, je peux me rendre chez moi après le couvre-feu, ce qui est effectivement un atout pour apprendre à connaître les dômes.»

La rouquine porta son regard à l’horizon. Le panorama était des plus intéressants. Les lumières des bâtiments scintillaient comme des joyaux multicolores. D’où elles étaient perchées, elles pouvaient entendre le bourdonnement continu des Asariens. À cette hauteur cependant, un certain calme régnait et rendait l’ambiance plutôt sereine. Natacha se permit de fermer les yeux un instant. Puis elle s’adressa de nouveau à Raven.

«Et toi, que faisais-tu à pareille heure dans les rues? De toute évidence, tu n’as pas de permission pour te balader après le couvre-feu? L’appât du gain? Le goût du danger?»

Natacha n’avait pas du tout un ton de reproche. Une simple curiosité. Peut-être aussi le fait de converser avec  une humaine lui faisait du bien après avoir vu des centaines d’Asariens défiler à son comptoir au Luxor.

Un bruit se fit entendre et Natacha fit signe à Raven de se taire. Deux voix fortes leur parvenaient, comme s’ils étaient tout près de l’entrée de la ruelle.


«Tu crois qu’elles sont là-dedans?» Demanda la plus grosse voix des deux.

«Non pas du tout, elles doivent courir vers le dôme des humains.»

-Nous devrions vérifier quand même tu crois pas?»

Natacha retenait son souffle. Pourvu qu’ils ne parviennent pas à passer…
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MessageSujet: Re: Une multitude de nuances [Natacha]   Une multitude de nuances  [Natacha] EmptySam 4 Jan - 17:25

Suivant mon humeur, je pouvais être très chiante, froide et susceptible à souhait, préférant ma petite solitude que de devoir me mélanger aux autres. Dans les souterrains de la cité, c’était assez facile vu le très immense réseau de galeries et de souterrains qu’il pouvait y avoir. Mais je n’étais pas non plus une insociable. Disons que de ce côté-là, j’avais fait beaucoup de progrès pour aller un peu vers les autres et me lier avec certains. Malgré cela, on disait encore de moi que j’étais sauvage. Une petite chatte qui pouvait très bien montrer ses griffes quand l’envie-lui prenait. Mais j’avais un surnom qui m’allait comme un gant et que les Insoumis m’avaient donnée depuis un moment : petite souris. Cela définissait mon gabarit. Je n’étais pas très grande. J’arrivais toujours à me faufiler là où l’on m’attendait le moins et j’étais très douée pour emmerder mon petit monde.  J’aimais bien faire des rencontres comme celle-ci, pas dans ce genre où j’avais failli y rester entre les mains de ces soldats mais bien avec cette jeune femme qui ne devait pas être plus âgée que moi et qui s’appelait Natacha.

Installées toutes les deux sur les marches, en hauteur, de cet escalier en colimaçon, nous nous étions mis à l’abri pour un moment. De là où nous étions avions une vue imprenables sur les voies rapides et sur les différents dômes qui dessinaient Asaria. L’hiver s’était montré, pas comme on l’imaginait. Sous chaque dôme, des générateurs climatiques fabriquaient le climat adéquat selon la saison. Ces voutes en verre protégeaient les Asariens du soleil et donc, ils avaient besoin de tout un équipement hyper développé pour retranscrire les différentes températures. Un petit vent se faisait ressentir. On avait même l’impression qu’il allait neiger mais mes réflexions  sur tout cela furent détournées par les explications de la jeune femme. J’écarquillais grand les yeux lorsqu’elle parla de l’établissement où elle bossait.

- Le Luxor ???!! Rien que ça !

Je sifflais entre mes dents. Le Luxor était LE Casino en vogue du moment, très prisé par les Asariens. Le temple du jeu qui rassemblait toute la plus haute société. Je restais quelques secondes silencieuses, réfléchissant à tout ce qu’elle venait de me dire.

- Comment tu peux travailler là-dedans avec tous ces monstres qui se servent de toi ? Je serai bien incapable d’obier à leurs petits ordres surtout pour un maigre salaire.

Elle ne m’avait rien dit sur cela mais les Asariens n’étaient pas connus pour être généreux envers les humains quand ils s’agissaient de payer le fruit de notre labeur. D’accord, cela lui permettait de ne pas craindre le couvre-feu. Elle devait posséder sur elle une sorte de dérogation pour éviter qu’on vienne l’embêter sur le chemin du retour. Mais franchement, j’étais bien contente d’être une fichue Insoumise ! Je la vis fermer ses yeux pour s’imprégner de tout ce qui nous entourer. Je fis de même écoutant le bourdonnement de la circulation un peu plus bas que nous, d’Asaria qui s’animait même au plus tard de la nuit. Une mégapole qui ne cessait de s’éveiller à chaque fois un peu plus quelle que soit l’heure. Elle brisa cette petite bulle éphémère pour me poser des questions sur ma présence ici. Il était certain que j’avais aussi tendance à parler trop … Quand je buvais trop de verres d’alcool comme ce fameux soir avec Korben à l’Auberge de Sarah. Mais là, j’avais toute ma tête et je ne comptais pas lui révéler tout mon cursus. Je n’avais rien contre elle. C’était avant tout une manière de protéger ma communauté.

- J’étais là pour rencontrer une personne, lui filer de l’argent, et en échange, je devais obtenir un microprocesseur tout neuf et surtout avec tous les nouveaux composant de la dernière technologie asarienne. Sauf que ce type n’est jamais venu au rendez-vous et que je me suis retrouvée avec ces deux soldats un peu trop zélés !

Un bruit se fit entendre et Natacha me fit signe de me taire. Je me redressais sur la marche, tout doucement, prête à devoir courir et m’enfuir si c’était le cas. Les voix remontaient jusqu’à nous. On ne pouvait voir leurs silhouettes mais on pouvait très bien deviner que les deux hommes étaient des soldats à notre recherche. Je me focalisais sur tout ce qui provenait d’en dessous.

- Il y a un escalier en colimaçon. On va voir où cela nous mène.

D’un signe de tête, j’indiquais à Natacha que la meilleure solution serait de passer sur le porche. C’était une  passerelle qui relie deux bâtiments. De l’autre côté, nous pourrions facilement redescendre. Je m’accroupissais pour me dissimuler aux yeux de nos ennemis, me faufilant vers la direction que je lui avais indiquée. Tout n’était fait que de pièce de fer et métallique et à chaque fois que nous marchions dessus, les grincements se faisaient entendre.

- Il y a du bruit. Mon détecteur thermique m’indique qu’il y a deux individus au-dessus de nous ! Ce sont elles !

- Merde !! Faut filer Nat’ !

Des slaves de lasers se répercutèrent un peu partout autour de nous alors que cette fois-ci cela n’était plus la peine de se cacher. Je courrai de toutes mes forces vers la passerelle au milieu de ces tirs dont un m’atteignit au mollet, me ralentissant.

- Va falloir qu’un jour j’apprenne à me servir d’une arme et d’en avoir une constamment avec moi !

Dis-je en serrant les dents devant la douleur. Je me souvenais de ma rencontre avec Korben dans les souterrains, de l’arme qu’il m’avait tendue pour me défendre et que j’avais rendue aussitôt.
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