La nuit nous appartient [PV Damien]

Parfois on se lève et on se demande si notre quête à un but réel. Si nos agissements sont utiles ou non. Si nous avons réellement un but dans la vie, un point jusqu’où aller, des rêves à se raccrocher, et au final, quand on ouvre les yeux, on se demande bien une chose. A quoi bon ? Pourquoi continuer alors que nous sommes des âmes errantes. Habituellement, par une belle nuit, sous un ciel de velours noir piqueté d'étoiles et éclairé par un étroit croissant de lune, qu'elle apercevait par la grande ouverture d'une fenêtre, rien n'aurait pu la déprimer. Hélas, il lui semblait que jamais son moral n'était descendu aussi bas. Pendant que les uns et les autres profitaient de cette belle soirée pour vivre leur vie, elle se voyait obligée et forcée de gaspiller la sienne à rester enfermée dans une immense villa. La villa de son maître. Un soupire sortit de sa bouche, seule dans sa chambre, elle se demande bien ce qu’elle pouvait bien faire. Elle s'ennuyait ferme. Un stylo tournant entre ses doigts, elle finit par le poser sur le lit avant de refermer le petit carnet vierge.

Cela faisait un peu moins d'une semaine, quatre jours plus précisément qu'Evangéline avait perdue sa liberté et qu'elle était l'esclave d'un Asarien. L'esclave de Damien Stark. Il lui avait dérobé sa liberté par caprice, et pour assouvir ses penchants charnels. Comme quoi, il n'y avait pas assez de femmes dans son entourage pour satisfaire ses besoins sexuels, il lui fallait une esclave pour ça. Étrangement, depuis qu'elle était son esclave, il n'avait encore rien fait avec elle. Il ne l'avait pas encore glissée dans son lit. Il l'avait simplement caressée le premier soir et le lendemain matin, rien de plus. En même temps, ces derniers jours, il n'était guère présent, il se levait tôt et rentrait très tard le soir. Il passait son temps dans son entreprise, la délaissant seule dans cette immense villa. Non qu'elle se plaignait. Elle avait pu ainsi commencé à s'habituer à son nouvel environnement sans avoir sur le dos la présence constante de son maître. La dernière fois qu'elle l'avait vu vraiment, c'était le deuxième jours après la visite de la styliste pour sa nouvelle garde-robe. Il avait du aller à son bureau pour une affaire urgente pour quelques heures mais il était rentré tard dans la nuit. Il l'avait même défier de ne pas s'enfuir. Elle ne l'avait pas fait. Elle était restée sagement à l'intérieur de son domicile. Elle était assez intelligente et raisonnable pour savoir que la fuite était vaine. Elle ne pourra pas lui échapper. Il lui avait bien fait comprendre là-dessus. Elle lui avait donc obéit, mais sans enthousiasme. Pendant ses absences, elle avait effectué l'entretien et les repas. Elle ressemblait plus à une domestique, plus qu'autre chose. Elle poussa un nouveau soupire et se redressa sur le lit avant d'y descendre. Son corps frêle et souple ne portait qu'une nuisette rose pâle, qui s’arrêtait à mi-cuisses, soulignant harmonieusement ses formes. Pour compléter le tout, elle portait un petit shorty en dentelle blanche. Elle n'était pas encore habituée de ce genre de vêtements pour la nuit mais elle n'avait pas spécialement le choix. Elle enfila un peignoir en soie du même rose que la nuisette. Elle referma la fenêtre de sa chambre et quitta la pièce.

Elle ne savait pas trop quoi faire de sa soirée. Il était à peine 21 heures, et elle avait déjà mangé un morceau, mais sans trop d'appétit. Elle se dirigea à la cuisine pour se préparer un chocolat chaud. Quelques minutes plus tard, elle était installée tranquillement dans l'un des canapés du salon, et elle avait allumé la télévision, zappant les chaînes. Elle finit par se choisir un film. Elle s'ennuyait ferme mais elle ne savait pas quoi faire. Elle aurait eu bien aimé sortir de la villa pour se promener, mais elle n'en avait pas le droit. Pendant qu'elle avait les yeux fixés sur l'écran plat, elle commença à s'endormir sans rendre compte. C'est en se réveillant qu'elle s'en rendit compte. Elle se redressa, les sourcils légèrement froncés, balayant la pièce du regard. Elle était un peu désorientée. Elle avait l'impression qu'elle n'avait pas été seule dans la pièce. Elle bailla en mettant sa main devant sa bouche, se leva d'un mouvement souple en prenant au passage la tasse pour la laver et la ranger dans la cuisine. Elle jeta un coup d’œil au passage, vérifiant l'heur qu'il était. 22 heures. Elle avait dormi une petite heure. Il lui faudrait mieux qu'elle aille se mettre au lit et lire un livre, elle n'avait rien d'autre à faire. Quelques minutes plus tard, elle était à l'étage, déambulant dans le couloir, elle se dirigeait vers sa chambre. Elle allait passer devant le bureau de Damien. Elle remarqua que la porte était entrouverte. Elle savait que la porte était fermée pendant son absence et elle n'était autorisée à y aller sauf s'il l'invite.. Le cœur battant à tout rompre, elle continua d'avancer sans jeter un regard à l'intérieur quand elle passa devant. La voix masculine de son maître l'interpella, et elle se figea. Elle aurait dû s'en douter, pesta t-elle antérieurement. Avec quelques hésitations, elle fit demi-tour et ses pas la guidèrent jusqu'à la porte de son bureau. Elle s'arrêta sur le seuil et s'humecta ses lèvres, hésitante de pénétrer à l'intérieur.


« Bonsoir...» Murmura t-elle d'une voix douce et calme, dont elle s'efforça de l'être. Elle ne savait pas comment l'appeler. Monsieur Stark, Damien, ou maître. Oh non, pas maître, pensa t-elle. Son regard se posa sur Damien, croisant son regard intense. Les battements de son cœur s'accélèrent soudainement, et serra un peu plus sa ceinture machinalement.

« Je ne savais pas que vous étiez rentré. Je ne vous avais pas entendu. Vous souhaitez quelque chose ?»