Une voleuse improvisée { Jake B.

Aujourd’hui je n’avais pas trop envie de bosser, mais malheureusement je n’avais guère le choix. C’était une journée comme une autre, assis derrière mon bureau à remplir certains papiers gouvernementaux, ce n’était pas des choses urgentes mais bon, autan t s’en occupé tout de suite, à quoi bon repousser tout ça, c’était une chose en moins à faire chez moi. Oui j’avais l’habitude de prendre mon travail en retard pour le finir tranquillement au coin de ma cheminée, avec un bon verre de vin à la main. C’était le genre de soirée que j’avais l’habitude de passer en ce moment. Je ne savais pas ce qu’il se passait dans la citée à l’heure actuelle et depuis quelques semaines mais tous mes soirées n’étaient consacrées à rien d’autre qu’à mon travail. Je n’avais pas trop l’habitude de cela mais pour être quelqu’un d’influant dans ce dôme, il fallait donner de sa personne, car c’est en donnant tout que l’on devenait quelqu’un de respecté. Mais malheureusement je n’avais pas la tête à ça, je passais le plus clair de mon temps à regarder à travers la grande baie vitrée juste derrière mon bureau. J’avais une vue splendide sur Asaria, je pouvais tout voir et le peuple me paraissait tellement petit que je me sentais le maitre du monde. J’avais de l’ambition mais pas au point de prendre le rôle d’Alianka…

Toute la journée se présenta comme cela, ne rien faire au lieu de travailler comme un acharné sur divers dossiers de la société. Il était temps pour moi de partir et de rentrer chez moi mais avant cela j’avais décidé d’aller me promener un peu parmi la population. Je pris mes affaires, ferma la porte de mon bureau a clé et une fois avoir dit à ma secrétaire que je partais, je me dirigeais vers le parking afin de retrouver ma voiture de sport. Je n’habitais pas très loin de mon lieu de travail mais un ministre se devait de venir véhiculer sinon le regard des gens allait être bien différent envers moi, imaginez si je venais à pied… pas mal de rumeurs se feraient entendre par ci par là, chose que je n’avais pas envie, même si les auteurs de celle-ci se feraient largement punir par moi-même.

Une fois dans mon véhicule, je démarrais et sorti du parking. Là je conduisais comme bon me semblais, la vitesse ne me faisait pas peur, bien au contraire, c’était une source d’adrénaline pour moi et les limitations je m’en fichais totalement, j’avais de quoi payer les amendes et de toute façon, qui oserait me mettre une contravention !!! Tout le monde connaissait mon passé et mon état d’esprit, c’était plus de la peur que de la générosité. Arrivé à l’endroit voulu, je commençais à marcher sans but précis, juste m’aérer l’esprit. Il y avait du monde autour de moi, chose dont je n’étais pas fan, une opportunité quelle qu’elle soit était ouverte à n’importe qui. J’avais beau essayé de m’éloigner de cette foule mais rien n’y faisait, c’était comme si elle me suivait à la trace… je n’avais pas prévu d’escorte durant cette promenade mais bon, qui oserait venir m’attaquer… j’eu un petit sourire aux lèvres rien qu’en pensant à cela alors qu’autour de moi j’entendais des petits claquements, comme si quelqu’un jetait des petits cailloux tout autour, étais-je visé par un vulgaire gamin ?? rien, je n’en voyais pas, c’est alors que je senti une présence dans mon dos et un frottement au niveau de ma poche arrière, je compris tout de suite que quelqu’un de suicidaire avait décidé de me faire les poche…

Sans attendre je me retournais face à cette personne et sans prévenir je lui attrapais le bras et le serra dans ma main. Je serrais tellement fort que si j’augmentais ma force ne serait-ce que de 10% je pouvais lui briser le poignet.

« Tu as mal choisi ton jour, et encore moins ta cible jeune fille… »

Mon regard c’était posé sur elle, ténébreux et sans aucune gentillesse, comme à mon habitude. Tout en lui tenant le bras, j’avais levé mon autre main au ciel et la fis s’écraser sur la joue blanchie de cette inconnue. Le bruit fit retourner beaucoup de gens autour de moi alors que la jeune femme tomba au sol sous la puissance du coup. Un sourire se lisait sur mes lèvres, sadique et assoiffé de violence. Comment avait-elle osé vouloir me voler, moi, Jake, ministre d’Asaria ! c’était un mauvais jour pour elle et elle allait vite le comprendre…

« Sais-tu ce que l’on faisait aux voleurs autrefois ??? Hein ??? Je vais t’apprendre les bonnes manières moi… »

C’est alors que je la pris par le bras pour la relever violement, imite lui déboitant l’épaule et la jeta sur un banc juste à côté, où elle alla se fracassé. Je la rejoignais alors que les gens tout autour continuaient leur chemin sans faire attention à la situation, ils avaient surement dû me reconnaitre… J’attendais la réponse de la voleuse si peu expérimentée tout en lui attrapant de nouveau son bras si frêle.

Je ne pouvais en aucun cas dire le contraire mais cette humaine avait un courage à en faire jalouser certain… elle n’avait pas froid aux yeux, oh non, elle me regardait avait insistance sans détourner du regard une seule fois sous la méchanceté du mien. C’était comme si elle me lançait un défi mais savait-elle qu’elle était perdante d’avance ? Surement oui sinon c’est qu’elle était vraiment bien naïve. Osé défier un Ancien tel que moi, qui plus est un ministre d’Asaria, c’était soit être suicidaire soit être totalement fou et bon à être enfermé. Elle, je ne savais pas trop ce qui l’avait poussé à vouloir me faire les poches mais dans tous les cas elle avait choisi la mauvaise personne et donc allait passer la pire journée de sa misérable vie d’humaine. Je pouvais reconnaitre malgré tout qu’elle avait un talent certain, elle avait un doigté qui lui avait surement permis de passer inaperçue dans la foule et de pouvoir dépouiller en toute discrétion ses victimes mais là, peut-être qu’elle avait rencontré un problème ou était-ce volontaire… non je ne pense pas, la seule chose qui avait été prémédité c’était que sa victime soit moi, un homme riche qui ne manquait pas d’argent dans son portefeuille.

Les gens continuaient leurs chemins autour de nous, c’était comme si nous étions tous les deux dans une bulle. On ne pouvait pas échapper à des petits regards par-ci par-là, après tout c’était bien normal, un homme violenter une jeune femme était une situation bien visible mais tout le monde savait que tenté de nous séparer était impossible. J’avais été sa proie mais elle était devenue dorénavant la mienne. C’est alors qu’un homme s’approcha de nous deux alors que je la maintenais d’une poigne de fer par le bras « hey vous ! Relâchez cette jeune femme » pensait-il être le héros du jour, le justicier au secours d’une demoiselle en détresse ? La bonne blague… mais je pouvais que féliciter le courage qu’il avait pour s’opposer à moi, c’était bien sûr complètement peine perdue mais au moins il était courageux. Dernièrement j’avais un peu manipulé le climat sur les terres d’Asaria et grâce à un de mes dons il m’était toujours utile d’avoir un peu d’eau près de moi. Alors qu’il s’approcha de nous deux, j’avais fermé les yeux afin de me concentrer et un mur d’eau se dressa juste derrière nous pour finalement se durcir en un glace sans faille ni fissure. L’homme comprit qu’il n’avait pas en face de lui quelqu’un d’ordinaire mais de très dangereux, alors il prit ses jambes à son coup et déguerpissait au loin sans que l’on puisse le revoir. Quelques personnes avaient fait de même d’ailleurs en voyant ce que j’avais créé…

Le coin devenait un peu agité du coup mais ça ne me décrochait pas du tout de ma cible du moment. Elle qui avait osé me voler et qui maintenant me provoquait. Je pouvais distinguer la trace de mes doigts sur son visage, c’était plutôt jouissif à regarder…. Avec un sourire sadique je fini par lui répondre.

« Non, nous autres les Anciens agissons différemment. Pourquoi tuer quelqu’un, même pour cause de vol, alors que cette personne peut encore nous servir… Autrefois on leur coupait la main au niveau du poignet afin de lui faire comprendre de ne plus jamais recommencer… mais toi tu vas avoir un sort bien différent même si au final tu vas vouloir plutôt te faire couper la main… crois-moi ou ne me crois pas mais tu vas regretter d’avoir fait ce geste sur moi et d’avoir tenté de me voler… »

Ma main continuais à serrer son bras alors que d’un coup, une chaleur se propageait de celle-ci. Elle persistait dans sa provocation, chose qui me déplaisait au plus haut point et j’allais lui faire regretter. Plus son regard se plongeait dans le mien, plus la chaleur se faisait ressentir dans ma main, j’allais lui imposé mon emprunte avant de faire quoi que ce soit, c’est alors que je concentrais la chaleur au bout de mes doigts pour finalement la bruler violemment, pour lui faire comprendre qui était l’être supérieur et la misérable créature qui allait être son futur jouet.

« tu ne devrais pas me provoquer car ça pourrait rapidement se retourner contre toi, si tu ne fais pas attention, ce n’est pas un avertissement mais prends ça pour un conseil… tu vas m’appartenir à jamais, jusqu’à ce que je n’ai plus envie de toi et tu obéiras à la moindre de mes paroles sinon ta vie sera un enfer, encore plus qu’elle ne le sera… »

un sourire sadique se lisait sur mes lèvres alors que ma main relachait un peu de pression, laissant apparaitre la trace eternelle de mes 5 doigts

J'avais des raisons d'envier les hommes comme lui. Ils avaient tout. Je n'avais, pour ainsi dire, rien. Absolument rien. Je n'ai jamais rien eu. Ce n'est pas pour rien que je me suis décidée à voler les Asasriens, les Anciens comme les nouvelles générations. Comment puis-je survivre sinon ? Comme une esclave ? Ou une esclave déguisée en humaine libre ? Je n'y crois pas. Je n'ai jamais cru à la cohabitation saine entre ceux qui nous dominent par leurs pouvoirs, leur force surnaturelle et la hiérarchie qu'ils nous ont imposée. Ils n'ont jamais eu l'intention de nous avoir comme alliés, de toute manière. Ils préfèrent nous exploiter, nous blesser, nous descendre plus bas que terre. J'ai du dégoût pour eux, ça, c'est certain. Mais je crois, à bien y penser, que j'en ai encore plus pour tous ceux qui s'y font à cette loi du plus fort, à cette jungle faussement civilisée. Je suis répugnée par tous ces humains qui décident de travailler dans des bistros où ils n'ont même rien à dire parce qu'ils ne sont qu'humains, justement. Ils me hérissent le poil, ceux qui travaillent pour eux, sagement, docilement. Je ne les comprendrai jamais. C'est même pire que ça. Oui, je suis jalouse. Oui, je suis animée par l'envie et ça n'a rien de sain mais c'est comme ça quand on naît à l'extérieur, en marge de la société, tel du bétail. C'est comme ça quand on naît sans quoi que ce soit autour de nous ou pour nous, quand on doit se battre encore et encore pour ne serait-ce qu'exister. Je n'ai jamais vécu. Je n'ai fait que survivre.

Lui, évidemment, il ne semblait pas le comprendre. Il ne cherchait sans doute même pas à savoir pourquoi j'en étais arrivée là. Je ne suis qu'une humaine, n'est-ce pas ? Qui se soucie de nous, désormais, à part nous-mêmes ? De toute façon, je ne voulais pas inspirer de la pitié. Tout sauf ça. J'étais trop fière pour ça. Beaucoup trop fière. Un animal blessé est toujours trop fier. Il refuse de se montrer comme ça. Alors, il se cache. Moi, je me cachais derrière mon tempérament intrépide qui n'avait pas lieu d'être. Je passais pour une fille suicidaire. Il y eut bien une âme charitable pour essayer vainement de me protéger et de raisonner cette brute mais ça loupa. Il me mit même plutôt dans de beaux draps. J'avais, désormais, face à moi un mur tout de glace. Mon sang se glaça, ironiquement, et, comme pour éviter ma peur, je détournai rapidement mon regard. Je savais que j'étais mal. Je savais que je ne pouvais plus m'échapper, mais je préférais me leurrer, telle une autruche qui fout sa tête dans la terre. Je l'écoutai bon gré mal gré. Je n'avais clairement pas d'autres solutions. Il était fier, lui aussi. Il était fier et hautain. Comme la majorité de ces monstres. « Incapables de vous occuper de vos tâches vous-mêmes, c'est pitoyable. », décochais-je déjà moins fièrement. J'avais peur. Je ne pouvais pas le mentir. Même si je faisais preuve de courage en apparence, j'avais peur. Il ne semblait pas vouloir rigoler. Et le mot « servir » me fit tiquer même si j'avais envie de me tromper à son sujet. Certains tuent, après tout, ne supportant pas la présence d'humains dans les parages.

Je réalisai encore davantage l'écart entre nos forces respectives quand il engendra de la chaleur intense au niveau de mon bras. Il était parvenu à augmenter sa température corporelle, si je ne me trompais pas. Il avait une maîtrise parfaite de la température et de l'atmosphère, à moins que ce ne soit purement climatique. Dans tous les cas, ça n'avait rien de rassurant, bien du contraire. Je me sentais mal. Ça brûlait. J'avais envie de m'échapper de son emprise parce que j'avais peur de subir une brûlure bien plus grave que du premier degré. Personne n'aime être brûlé. Personne. Ça vous procure une sensation désagréable. Mais j'étais bien incapable de m'échapper. Je l'avais compris. « Aïe », gémissais-je alors qu'il imposait une marque indélébile. Sa marque. C'était dégradant. C'était frustrant. C'était horrible. C'était humiliant. J'avais envie de crier. J'avais envie de lui hurler mon dégoût à la figure mais pour la première fois depuis longtemps, je me contenais. Je ne faisais que pester, discrètement, tel un enfant agacé qui n'a plus son mot à dire mais qui râle pour râler. « Comme si ça pouvait être pire que de te... vous servir. », avouais-je assez bas. L'avait-il entendu ?