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 (Terminé) Un moment rien qu'à nous [Grant]

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Mara Jade
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Mara Jade
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MessageSujet: (Terminé) Un moment rien qu'à nous [Grant]   (Terminé) Un moment rien qu'à nous [Grant] EmptyDim 6 Avr - 17:07

Le soleil commençait peu à peu à décliner au-dessus des immenses dômes de verre protégeant la cité d’Asaria de ses rayons nocifs pour les Asariens, en cette presque fin d’après-midi. Une voiture filait vers le quartier résidentiel n’éveillant aucun soupçon sur les deux personnes qui s’y trouvaient : un homme et une femme. Le véhicule s’arrêta enfin à un coin d’une ruelle pour laisser descendre la passagère. Un petit signe de la main et la voiture disparu. La silhouette féminine avait cette même prestance qu’arborait ces beautés Asariennes : un corps moulait dans un ensemble tailleur-jupe couleur caramel, un chemisier blanc, un trench léger pour ce début de printemps qui tombait jusqu’au niveau des genoux et de hauts escarpins soulignant ainsi le galbe parfait de ses jambes et la cambrure de ses reins.  Sa chevelure de blé, douce et soyeuse flottait sur ses épaules et dans son dos au rythme de ses pas sur l’asphalte. L’Ange Blond arborait des lunettes de soleil pour dissimuler ses beaux yeux dont personne ne pouvait en apercevoir la lueur. Après être restée à observer les lieux durant quelques brèves minutes, la jeune femme se dirigea tranquillement vers une adresse bien précise, certainement un rendez-vous d’affaires auquel elle ne pouvait prétendre être en retard.

La luxurieuse tour s’apercevait de sa position. Elle n’était plus très loin de son but. Traversant la petite rue, la jeune inconnue longea le trottoir pour tourner à la dernière intersection et là, elle stoppa aussi tôt sa marche pour rester hors de portée des deux personnes qui se trouvaient à quelques mètres devant elle. Un homme portant un pantalon noir et une chemise blanche raccompagnait une Demoiselle à sa voiture. Un dernier échange, une poignée de mains, tout cela lui suffit pour se faufiler dans leur dos et entrer à l’intérieur de la Tour sans se faire voir ni par l’un, ni par l’autre. Retirant ses lunettes de soleil, ses beaux yeux de bronze se faisaient malicieux et son sourire espiègle tout en se dirigeant vers l’ascenseur. Dans sa main, elle tenait un jeu de clefs avec lequel elle jouait entre ses doigts. En quelques secondes elle arriva à l’étage désiré et, c’est sans aucun mal qu’elle put entrer dans un appartement, celui d’un photographe. Son regard se posa très vite sur le petit boîtier mural pour composer le code de l’alarme de sécurité avant que cette dernière ne retentisse et ne dévoile sa présence en ces lieux.

La mystérieuse blonde retira son trench  ainsi que la veste cintrée de son tailleur qu’elle posa sur la penderie qui se trouvait près de la porte d’entrée. Ses pas l’amenèrent directement dans le salon où une tasse se trouvait encore sur le buffet du bar. D’un geste aérien, elle enleva sa perruque laissant  retomber sur ses épaules ses longues mèches auburn dévoilant ainsi l’identité de la Pacificatrice…

Mon identité …

L’appartement était vide. J’étais la première. Grant n’était pas encore rentré du Times. Je me déchaussais, plaçant mes escarpins au pied du canapé. J’avais bien l’intention de laisser un jeu de piste à mon homme qui n’allait pas tarder à revenir. L’appartement était composé d’un étage où se trouvaient la chambre, la salle de bain et le dressing. Je m’arrêtais un instant devant les marches de l’escalier, déboutonnant mon chemisier pour le laisser sur la rampe, bien en évidence pour celui qui passerait par là. Mon sourire mutin ne m’avait pas quittée un seul instant, imaginant déjà la lueur perçante dans les yeux de Grant.

Lentement, je grimpais l’escalier en colimaçon dans une démarche sensuelle et féline et, une fois arrivée tout en haut, je fis glisser ma jupe le long de mes jambes fuselées que je pliais  soigneusement pour le déposer sur un petit meuble qui se trouvait dans le couloir. Puis, je dégrafais mon soutien-gorge que je fixais avec la bretelle sur la poignée de la porte de la chambre de Grant que je gardais entre-ouverte. Je tirai les doubles rideaux de la fenêtre laissant juste quelques rayons de lumières tamiser la pièce, et je  plongeais  sous la couette moelleuse. Le dos calé contre un oreiller, le drap de satin noir dissimulait mon ventre et mes jambes ainsi que le dernier sous-vêtement que je portais encore. Mes boucles cachaient ma poitrine ferme et ronde, telle une sirène envoûtante se dérobant aux yeux des hommes. Je n’attendais plus que lui maintenant et surtout sa réaction.

Concentrée sur les bruits, j’entendis enfin la porte de l’entrée s’ouvrir, et mon cœur se mit à pulser à une vitesse folle. Je fixais ;e bas de la porte qui laissait passer un filet de lumière donnant sur le couloir ...


Dernière édition par Mara Jade le Ven 6 Mar - 23:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: (Terminé) Un moment rien qu'à nous [Grant]   (Terminé) Un moment rien qu'à nous [Grant] EmptyDim 6 Avr - 20:22

Je fis tourner la clef dans la serrure, petit détail rétro qui ne devait rien au charme suranné des portes anciennes. Il était plus prudent pour moi d'utiliser des clefs qu'un digicode que j'aurai détraqué à tout bout de champ. Et Dieu seul savait à quel point j'avais hâte de poser ma veste, d'ôter mes chaussures et de déboutonner ma chemise, de me servir un bourbon sec avant d'appeler Mara sur une ligne privée sécurisée. J'avais hâte, oui, de me retrouver dans le havre de mon appartement, d'entendre enfin le son de sa voix, même si ce n'était qu'au téléphone. D'avoir des nouvelles de notre petit bout de chou, notre Héméra. Qu'elles me manquaient toutes les deux, même si nous nous ménagions des moments à trois en secret dans la maison que je leur avais fait bâtir. Nos emplois du temps avaient tellement de mal à se concilier. Je ne cessais de courir à l'affût du moindre événement à photographier, enrichissant en clichés les archives et les infos du Times, quant à Mara, notre cause commune mobilisait toutes ses journées et le peu de temps libre qu'elle avait était le plus souvent consacré à notre fille. J'avais encore bien des difficultés à en faire autant, de par mon éloignement des Terres Sauvages et la nécessité de ne pas éveiller les soupçons. Un jour viendrait où nous pourrions vivre ensemble au grand jour, mais pour l'heure, la clandestinité était le prix à payer pour la sauvegarde de notre famille.

Je poussai la porte et mis en route l'écran de télévision géant qui trônait dans le salon. Vieux réflexe autant de Pacificateur qui veut se tenir informé de tous les derniers événements marquants d'Asaria et du photographe d'information qui n'est jamais vraiment en repos. Je me servis un verre et m'apprêtais à m'asseoir dans le canapé lorsque mon pied butta sur une paire d'escarpins bien alignés. Un petit sourire s'épanouit sur mes lèvres. Je n'avais pas remarqué ces chaussures ce matin en partant. Mon regard se porta machinalement vers l'escalier qui menait à l'étage. Je posai mon verre sur la table basse et éteignis la télévision. Ma main s'attarda sur la rampe où était accroché un chemisier. Je le pris entre mes doigts, caressant le tissu fin et le portai à mes lèvres. Son parfum envahit mes narines, provocant en moi une brusque montée de température. Après avoir ôté mes chaussures, je gravis les marches d'un pas feutré pour arriver à l'étage où mon regard tomba sur une jupe sagement pliée... Un calme et un silence impressionnants régnaient dans l'appartement. Je fixai la porte entrebâillée de ma chambre et me retint d'éclater de rire en voyant le soutien gorge accroché à la poignée.

Elle savait depuis des années combien je pouvais être facétieux sous mes airs sérieux et graves. Mais elle savait aussi toujours me surprendre. Aucun rire d'enfant, aucun parfum sucré et je doutais qu'elle eut étalé ainsi ses vêtements si elle était venue me rendre visite avec notre fille. C'était donc un rendez-vous amoureux impromptu comme nous rêvions de nous l'offrir depuis longtemps. Je ne m'y attendais absolument pas ! Mais ma malice, dont on disait que j'en avais légué une partie à Héméra, allait frapper d'abord bien que j'ai hâte de me retrouver dans ses bras.

Je franchis le seuil de la chambre  qui était plongée dans une semi pénombre et commençai à déboutonner ma chemise en chantonnant, puis j'ouvris la porte de communication de la salle de bains pour aller me faire couler un bain. Je revins sans avoir allumé la lumière, m'asseoir au bord du lit et j'ôtais mes chaussettes  avant de m'attaquer aux boutons de mes manches de chemise en sifflotant. Les Asariens voyaient bien mieux dans l'obscurité que les Humains et j'avais parfaitement vu Mara nonchalamment allongée la tête posée sur l'oreiller, son corps magnifique dissimulé en partie sous la couette en partie par ses cheveux qui cascadaient sur ses seins. J'avais ce soir tout ce que je désirai le plus au monde, celle qui régnait sur mes rêves les plus brulants lorsque j'étais éloigné d'elle et celle qui les concrétisait lorsque nous nous étreignons. Elle ne pouvait ignorer que je l'avais vue et j'attendais l'assaut de ses mains sur moi avec un désir mêlé d'amusement et de bravade juvénile. Je finis par venir à bout de mes boutons de manches et me débarassai de ma chemise, dévoilant mon dos à ses yeux.


Dernière édition par Grant Stevenson le Sam 24 Jan - 17:12, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: (Terminé) Un moment rien qu'à nous [Grant]   (Terminé) Un moment rien qu'à nous [Grant] EmptyLun 7 Avr - 19:25

Mon cœur pulsa un peu plus lorsque la porte s’ouvrit pour le laisser entrer dans sa chambre. Silencieuse et amusée, mon sourire reflétait le plaisir de le voir ainsi déambuler dans la pièce sans se soucier de ma présence même si je me doutais qu’il m’avait vue dans la pénombre non loin de lui, allongée sous la couverture tout comme il pouvait entendre le bruit chaotique de ma respiration qui trahissait mon envie de lui.  A cet instant, j’aurai voulu être une Asarienne, voir dans la nuit, suivre ses déplacements, mieux l’observer. Et lorsqu’il éclaira la salle de bain, cela me donna le filet de lumière dont j’avais besoin pour enfin admirer sa silhouette. J’attendis le bruit des robinets s’ouvrir et l’eau commencer à se déverser dans la baignoire, et il revint continuant à défaire les boutons de sa chemise. Grant s’installa au bord du lit retirant ce vêtement qui me dévoilait enfin son dos nu. Sans plus attendre et muée par un désir impérieux de le toucher, je me mis à genoux sur les draps, m’avançant derrière lui avec souplesse. Je me collais sensuellement contre son corps, et il pouvait sentir ma nudité réchauffer la sienne. Mes mains glissèrent sur ses épaules lentement, avec adoration, ressentant ses frissons sous mes doigts que je faisais naitre. Ma bouche effleura sa peau chaude, la parsemant des petits baisers jusqu’à sa nuque.

- Cela devrait être interdit d’être aussi attirant et séduisant, Monsieur Stevenson.  

Je murmurais, lascive, ces quelques mots  à son oreille que je mordillais du bout de mes dents. Mes mains, quant à elles, n‘étaient pas restées inactives pour autant. Elles coulaient le long de ses bras, redessinant ses muscles saillants qui se contractaient sous mes caresses, refermant alors mon étreinte autour de lui. Je le serrais doucement embrassant sa peau avec toujours cette même dévotion.

- Ainsi tu te laisses surprendre aussi rapidement par une femme ? Et dans ton lit ? Je vais devoir me montrer très vigilante … et me faire plus présente les jours à venir …

Mutine, ma voix définissait le ton espiègle que je venais de prendre. Quelques chatouilles, là où je le savais le plus réceptif, pour me venger, et je lui échappais avant qu’il ne puisse m’attraper, faisant le tour du lit pour finalement me planter debout entre ses jambes. Entre mon pouce et mon index, je lui redressais délicatement son menton pour plonger enfin mes prunelles dans les siennes. J’avais eu beaucoup de mal à me faire à son nouveau visage mais ses yeux, eux, avaient gardé cette couleur bleue électrique et envoutantes que je pouvais reconnaitre n’importe où. Et c’était ça qui avait été le déclencheur de mes doutes lorsque nos chemins s’étaient à nouveau croisés. Un regard qui hantait mes nuits. Mes doigts fourragèrent  affectueusement ses cheveux bruns, et mon sourire se fit encore plus passionné.

- Bonsoir vous … La journée s’était-elle bien passée ? J’espère que cet imprévu, en ma personne, ne va pas bouleverser vos projets. Mais si c’est le cas, je peux toujours aller taper à la porte du voisin …

Je me penchais déposant sur ses lèvres un petit baiser amoureux avant de le faire tomber sur le lit complètement, sous mon poids,  et de grimper à califourchon sur lui. Je m’emparais de nouveau de ses lèvres pour un baiser plus amoureux et enflammé que jamais, lovant mon corps contre le sien. Nous n’avions jamais été un couple ordinaire. Le monde dans lequel nous vivions n’acceptait pas l’amour entre un Asarien et une humaine. Ma tête était mise à prix par le gouvernement. Pourtant, nous avions bravé les dangers et les obstacles, et rien ne pouvait nous séparer bien longtemps.  Au contact de sa bouche, je soupirai d’envie, exaltant mon baiser où nos langues se goutaient et se dévoraient dans une avidité non dissimulée, mues par ce désir tant de fois freiné par notre éloignement.

- Tu devrais tout de même vérifier que la baignoire ne déborde pas mon cœur …
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MessageSujet: Re: (Terminé) Un moment rien qu'à nous [Grant]   (Terminé) Un moment rien qu'à nous [Grant] EmptyMar 8 Avr - 19:43

Je fermai les yeux, savourant la sensation de bonheur et de plénitude qui m'envahit, lorsqu'elle vint se coller à moi, peau contre peau, son souffle dans ma nuque alors que ses mains se promenaient à l'assaut d'une terre déjà conquise dont elle était maîtresse. Ces mains si douces et délicates qui pourtant avaient toute la détermination nécessaire lorsqu'il s'agissait d'agir, de combattre pour notre cause, ces mains qui berçaient notre enfant, cajolaient, s'envolaient lorsqu'elle exprimait son opinion sur certains sujets, ces mains qui m'avaient maintes fois ramenées à la raison lorsque mon esprit perturbé s'était enflammé, mais qui pouvaient aussi me faire perdre la tête par les caresses qu'elles prodiguaient, ces mains que j'avais envie d'embrasser avec fougue, de mêler aux miennes comme les prémices à ce qui allait suivre. Que c'était bon, de la sentir là, tout contre moi, frémissante et brûlante d'un désir toujours aussi fort, que c'était bon, simplement de lui appartenir. Cette sensation chevillée au corps, que personne ne pourrait nous enlever, pas même la mort. J'avais été compté pour mort durant un temps assez long pour que n'importe quelle femme, même la plus sincère et meurtrie par le deuil, finisse par se faire une raison, tourner la page tout en chérissant le souvenir dans son cœur. Mara avait été tellement au delà. Elle n'avait jamais voulu se résoudre à croire à ma mort. Jamais. Je ne l'avais pas appris d'elle, non. Elle était bien trop pudique, trop sensible à ma souffrance pour m'infliger de surcroit les affres qu'elle avait traversés en mon absence. Je le savais par les Pacificateurs les plus proches qui avaient eux-même commencé par abandonner tout espoir et essayaient de lui faire entendre raison à l'époque. Elle n'avait jamais cessé d'espérer, défiant le bon sens et la fatalité. Elle avait fini par les convaincre de ses propres convictions. Elle avait porté, élevé notre enfant presque seule, maintenu vivant dans son esprit l'éclat de notre amour. Elle avait senti, contre toute attente, que je me terrais dans l'ombre quelque part, attendant l'heure qui nous réunirait à nouveau. Elle n'était pas Asarienne pourtant, ni dotée de dons propres aux mutants. Elle était simplement et magnifiquement humaine, dans toute la beauté du terme. Portée par le lien indéfinissable qui nous liait et qui ne devait rien à la génétique, elle avait refusé de croire que j'ai pu me laisser tuer si facilement, la quitter si abruptement. Et même lorsque ma survie m'avait contraint à changer de visage, elle m'avait reconnu sous les traits d'un étranger. Il avait suffi que nos regards se croisent à nouveau pour qu'elle sache que j'étais revenu.

Lorsqu'elle posa ses lèvres sur ma peau frémissante, une bouffée d'émotion m'étreignit la gorge  et je souris tendrement à ses mots.

- C'est toi qui me dit ça alors que tu me vampes dans mon lit ?

Mais ma phrase fut interrompue par ses taquineries. J'étais chatouilleux et elle le savait, diablesse ! Je n'eus pas le temps de l'attraper qu'elle profitait de mes soubresauts sous ses chatouilles pour contourner le lit et se dresser devant moi. Sa vie de combattante pacificatrice en avait fait une femme aux réflexes vifs et à la souplesse exceptionnelle. Bien des fois ma virilité et mon endurance avaient été mises à rude épreuve par son incroyable vivacité. Même si notre différence d'âge était gommée par ma nature asarienne, j'étais souvent pris au dépourvu par son impétuosité juvénile que la grossesse n'avait en rien entamée. Je me retrouvais plaqué sur le lit avant d'avoir eu le temps de réagir. Mais je n'avait aucune envie d'échapper à son emprise. Aucune. J'étais son homme, celui qu'elle avait su conquérir malgré les conventions, les lois. Je ne lui étais pas inféodé. Je n'avais rien perdu de ma liberté en l'aimant. J'avais trouvé la moitié de moi-même qui m'avait toujours manqué. Elle avait comblé le vide insondable de mon cœur, de mon âme, de mon corps. je plongeai mon regard dans le sien et perçus cette surprise qu'elle avait encore du mal à dissimuler devant mon nouveau visage. Je réfrénais un pincement au cœur. Combien de femmes auraient été déroutées et perdues en découvrant le changement d'apparence que je m'étais imposé ? Son amour avait tout balayé, même l'appréhension d'un nouveau visage à aimer. Nos corps et nos âmes s'étaient retrouvés avec la même frénésie, le même élan. Il était humain qu'elle soit encore un peu déstabilisée  en lisant un autre sourire, d'autres expressions même si j'avais conservé les mêmes réactions .

- Le voisin peut bien aller au diable ! Tu t'es jetée dans mes bras. Il est hors de question, tu entends, que je te laisse t'échapper ! Répondis-je en posant mes mains sur ses hanches.

Je l'attirai encore plus contre moi, répondant à son baiser avec une passion non retenue qui me fit perdre toute patience, mes mains remontant le long de son dos, de sa nuque pour la maintenir contre moi.

- Tu as raison, murmurai-je à son oreille tout en en mordillant le lobe. Il serait quand même dommage de ne pas profiter de ce bon bain chaud. Et si nous le partagions ? Poursuivis-je avec un regard incendiaire, en me redressant pour enlacer sa taille et déposer des baisers brulants sur ses seins dressés. Enfin ... Si tu me laisses ôter mon pantalon ...
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MessageSujet: Re: (Terminé) Un moment rien qu'à nous [Grant]   (Terminé) Un moment rien qu'à nous [Grant] EmptyMer 9 Avr - 12:54

Oh Oui je vampais mon homme ! Et sa petite phrase me fit sourire. Toutes ces années à vivre notre amour, éloignés l’un de l’autre parce que le monde dans lequel nous vivions bannissait ce sentiment interdit entre humain et Asarien, et pourtant nous étions si proches, si complémentaires depuis le tout début de notre rencontre.  Un clignement d’ailes de papillon, un simple petit boulon d’une voiture, et nos destins s’étaient liés à tout jamais. Il était vital pour moi, responsable de chacun de mes battements de cœur, du souffle de ma vie, de ce sentiment de plénitude lorsqu’il m’étreignait, lorsqu’il m’arrachait mes soupirs et mes gémissements, et que plus rien ne comptait que notre petite bulle que nous avions façonnée au fil du temps pour nous deux. La vie avait dressé des obstacles pour mieux nous retrouver à chaque fois, et notre amour n’était pas une faiblesse dont pourrait se servir nos ennemis mais bien notre force essentielle à tous les maux et toutes les difficultés que nous avions traversés ensemble. Mon corps au-dessus du sien, je l’embrassais éperdument, et ses mains qui remontaient inlassablement le long de mes hanches, vers ma nuque m’emplissaient de frissons délicieux que lui seul savait faire naitre avec précision. La petite morsure de ses dents à mon oreille, déclencha le feu au creux de mes reins. Je me relevais légèrement, appuyée sur mon coude, le surplombant et admirant la facétie pétillante de ses prunelles fascinantes qui faisait écho aux miennes.

- Etre ta prisonnière consentante pour le reste de la nuit, cela fait partie de mes projets.

Mon index effleurait sa gorge, descendait joueur sur son torse, le long de son ventre. Mais, il ne me laissa pas le temps de savourer son corps qu’il s’était déjà redressé m’emportant avec lui dans son mouvement, à califourchon sur ses cuisses, mes genoux sur le rebord du lit. Profiter ensemble d’un bon bain chaud ne pouvait être que le commencement agréable d’un tête à tête passionné. Sa bouche sur mes seins me rendit fébrile au point de soupirer d’extase, creusant la cambrure de mon dos pour encore mieux apprécier ses attentions. Mon corps répondait parfaitement à ses caresses et à ses baisers, s’éveillant à son contact, brulant d’un désir fiévreux. Il était celui pour qui je vivais, pour qui je me battais et pour qui je voulais croire en un avenir plus radieux.

- Je vais te laisser le temps d’ôter ton pantalon … mais ne soit pas trop long … Il n’est jamais bon de faire patienter une femme.

Mutine, je me levais de ses genoux, rassemblant mes longs cheveux auburn pour les enrouler  délicatement au-dessus de ma nuque et les attacher avec une mèche plus longue. Etre mère n’empêchait d’être aussi une femme amoureuse et sensuelle. Pivotant sur moi-même, Gant pouvait admirer la chute de mes reins dessinée par le tanga en dentelle qui ornait ma peau. C’est en roulant des hanche presque indécente que je me dirigeais vers la salle de bain, disparaissant de sa vue. Je fermais les robinets. L’eau était à point, ni trop chaude, ni trop froide.  Je laissais glisser le dernier bout de tissu le long de mes fines jambes galbées, et passant ma tête près de la porte qui était restée ouverte, je l’aguichais une nouvelle fois en lui envoyant mon sous-vêtement  d’un geste vif qu’il rattrapa de sa main.

- Je vais finir par m’ennuyer, Monsieur Stevenson si vous ne venez pas rapidement.

Une jambe après l’autre, je glissais lentement dans l’eau tiède jusqu’à m’immerger complètement, retenant ma respiration quelques secondes puis remontant à la surface. Lorsque Grant avait choisi ce nouvel appartement, il avait décoré suivant ces gouts sobres et  élégants, et la baignoire pour deux personnes était un petit plaisir qui ne pouvait nous échapper quand nous étions ensemble. La nuque posait sur le bord, je fermais mes yeux écoutant les bruits qui provenaient de la chambre, essayant de deviner ce qu’il faisait. Un bruissement plus tard, je savais qu’il se tenait devant la baignoire et mon regard croisa le sien, plein d’amour et de tendresse au moment où j’ouvris les yeux. Grant avait toujours su entretenir son corps. Un corps puissant, viril, aux muscles savamment sculptés par le sport. Un homme aussi beau ne pouvait exister et pourtant il se tenait devant moi et il m’aimait. Il s’installa dans mon dos avant de me laisser aller en arrière contre son torse et entre ses cuisses, et enfin me délecter de l’étreinte de ses bras qui se refermait sur mon corps. Mes doigts cherchèrent les siens, les entrelaçant avec ferveur, resserrant à mon tour un peu plus l’étau de sa chaleur autour de moi.

- Juste toi et moi. J’aime ces moments de plénitude dans tes bras. J’avais un besoin irrésistible et viscéral de te voir.
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MessageSujet: Re: (Terminé) Un moment rien qu'à nous [Grant]   (Terminé) Un moment rien qu'à nous [Grant] EmptySam 12 Avr - 13:58

Assis sur le lit, je la regardai se diriger vers la salle de bain, adoptant cette démarche féline qui m'avait toujours fasciné. Mara avait été touchée par une grâce à sa naissance, une fée qui lui avait sans doute donné le don de charmer, d'ensorceler les hommes comme les femmes et ce même dans ses gestes les plus anodins. Il n'y avait qu'à voir la façon dont elle galvanisait les Pacificateurs, exaltant leur loyauté. Tous étaient mus par un espoir commun de faire changer les choses en Asaria, de les rendre plus justes pour les plus démunis, mais je n'étais pas assez naïf et aveugle pour ne pas voir que chez certains hommes, un éclat passionnel brillait lorsqu'elle les réunissait pour mettre au point quelques missions. Combien de Pacificateurs étaient amoureux de ma femme ? Je l'ignorais car si certains n'étaient pas vraiment discrets et la dévoraient parfois des yeux de façon presque embarrassante, d'autres plus fiers ou timides devaient ronger leur frein en cachette. Un autre homme en aurait conçu de la jalousie ou de la colère, mais pas moi. Ces hommes étaient avant tout des combattants engagés à nos côtés et n'avaient pas choisi de tomber sous le charme de ma divine compagne, ils étaient comme tous les hommes des victimes de l'amour. Tout comme moi.

En l'occurrence, je savais que notre amour était plus fort que toutes les épreuves. Quand on songeait à ce qu'il avait enduré toutes ces années. Et il n'avait fait que devenir plus fort au fil des drames et des séparations. Nous n'étions pas comme la majorité des couples qui s'étiolent face aux obstacles. Je le pensais, non par vanité et arrogance, mais parce que je le sentais. Elle avait continué à m'aimer au delà de la mort, puis sous les traits d'un autre, alors la tentation d'un beau mâle se pâmant à ses pieds pouvait au mieux l'émouvoir et la préoccuper par peur de blesser, au pire valoir une volée de bois vert au prétendant un peu trop déplacé. Ma confiance envers elle n'avait pas de limite et je savais que c'était réciproque. Je ne lui avais rien caché de mes frasques passées, de la jolie collection de conquêtes dont je pouvais me targuer, des femmes qui avaient compté pour moi avant elles, il y en avait quand même. Je n'ai jamais été un goujat, mais j'étais instable à l'époque, comme un feu follet allant d'une fleur à l'autre. Celles qui avaient su toucher mon cœur avaient toutes fini par devenir des amies, les autres avaient sombré dans l'oubli. Alors que Mara était mon tout, mon âme sœur, mon amante, mon amie et, ce qui m'émouvait toujours au plus profond de mes entrailles, la mère de mon enfant. Celle que je ne pourrais jamais oublier ni cesser d'aimer.

Elle avait déjà disparu dans la salle de bain depuis quelques secondes et me tira de mes pensées en réapparaissant totalement nue sur le seuil de la chambre. D'un geste vif, j'attrapai le sous vêtement qu'elle me lançait tout en détaillant d'un regard fiévreux le corps sublime qui s'offrait à ma vue. Mes yeux s'attardèrent sur le petit triangle sombre et soyeux qui ornait son bas ventre. Était-il possible d'être aussi désirable ? Comment aurais-je pu blâmer les autres hommes de la convoiter ? Je leur souhaitais à tous de trouver l'amour afin de guérir de l'envoûtement qu'elle exerçait sur eux. Je lançai sur le ton de la plaisanterie malgré une voix un peu troublée:

- Si tu parles encore du voisin, je te promets que je vais frapper à sa porte dans mon plus simple appareil pour lui demander s'il t'a fait des avances.

Je la rejoignis enfin dans la salle de bain et la contemplai un instant détendue dans l'eau du bain, les yeux fermés, magnifique. Je sentis le désir qui couvait en moi s'éveiller de façon plus physique lorsqu'elle posa son regard plein d'amour sur mon corps et je me glissai derrière elle pour dissimuler encore un peu l'érection naissante qu'elle suscitait. J'avais l'intention de profiter de chaque seconde et de prendre mon temps pour l'aimer. L'eau à température idéale exacerba pourtant mon excitation. Je la contins pour laisser place à la tendresse avant tout. Mes bras l'enlacèrent, guidés par les siens et lorsqu'elle se laissa aller contre moi, j'eus la sensation de retrouver enfin la part de moi-même qui me manquait tant. Je fermai les yeux tout en déposant des baisers fiévreux dans son cou, m'enivrant du parfum de sa peau. Mes lèvres caressaient la courbe gracile de sa nuque, ce qui ne calmait guère l'excitation qui grondait en moi.

- Si tu savais comme le manque de toi me torture, tu viendrais me rejoindre chaque soir, mon amour. Mais nous avons toute la nuit devant nous pour effacer cette souffrance. Murmurai-je en me penchant par dessus son épaule afin de cueillir ses lèvres.

Le baiser tendre devint passionné puis brûlant avant de se muer en une danse indécente de nos langues trop longtemps privées de l'autre. Mes mains glissèrent sur sa poitrine, la caressant avec sensualité, s'attardant à éveiller le désir à la pointe de ses seins puis poursuivirent leur exploration fébrile jusqu'à son intimité que mes doigts nerveux et longs investirent délicatement. Je brûlais d'amour et de désir pour elle mais aussi de l'envie de prendre soin de ce corps, de ce cœur qui faisait battre le mien.

- Madame désire-t-elle que je la baigne avec ce savon parfumé ? Dis-je en interrompant les caresses de ma main pour la tendre vers le flacon posé sur le bord de la baignoire.

Mara tourna alors la tête vers moi, arborant la moue boudeuse d'une petite fille qu'on vient de priver de dessert, la bouche gonflée de désir autant que pouvait l'être mon sexe en érection contre ses fesses. Un mot d'elle et j'exaucerais ses désirs les plus fous


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MessageSujet: Re: (Terminé) Un moment rien qu'à nous [Grant]   (Terminé) Un moment rien qu'à nous [Grant] EmptyMar 22 Avr - 14:35

La taquinerie de Grant concernant le voisin et son intention d’aller lui rendre une petite visite dans le plus simple appareil, déclencha mon fou rire alors que je me glissais dans l’eau tiède de la baignoire. Tous mes muscles endoloris répondaient avec ravissement à cette caresse chaude, un oubli de quelques minutes et ne penser à plus rien, me vider la tête et apprécier cette plénitude et toute cette nuit qui promettait bien des merveilles. J’écoutais les différents bruits provenant de la chambre, essayant, les yeux fermés, de deviner ses pas, et je sus immédiatement qu’il se tenait devant moi comme si j’avais deviné son regard plein d’amour qui me couvait avec une avidité non dissimulée. Je me laissais happer par l’éclat azuré de ses prunelles admirant son corps qui se mouvait jusqu’à moi. Il prit place dans mon dos et moi entre ses jambes, me calant contre lui tout en m’entourant de ses bras. J’écoutais ses mots qui faisaient écho à mes propres émotions. Le monde dans lequel nous vivions n’acceptait pas cette hérésie de voir un Asarien et une humaine s’aimer. Malgré tout ce qui c’était dressé devant nous et qui se dresserait encore et encore, notre amour et notre foi en un avenir différent et meilleur guidaient notre combat et ce lien éternel qui m’unissait à Grant. Je soupirai d’aise au contact de ses lèvres qui parsemaient ma peau de petits baisers délicieux faisant naitre au creux de mon ventre la chaleur familière de mon désir. Un désir que je percevais aussi contre mes fesses. Sa virilité s’éveillait à cette proximité intime entre nos deux corps, longtemps éloignés l’un de l’autre mais qui renaissaient d’un amour encore plus intense dès  que nous étions l’un près de l’autre. La douleur du manque, de la séparation, de cette distance qui serait toujours bien présente quoi qu’on y fasse, je ne posais guère de mots sur cette situation. Je l’avais fait mienne au cours des années, je l’avais apprivoisée, et m’opposer à cela n’aurait été qu’une perte d’énergie, des moments gâchés. Mais Grant pensait différemment et je ne pouvais pas l’en blâmer, ni le juger. Il fallait bien que l’un de nous deux soit plus fort que l’autre. Ma main effleura son bras, comme une réponse muette à son aveu  tortueux, embrassant sa peau  humide, délicatement.

- Toute une nuit rien qu’à nous.  Quel que soit cet éloignement, quelle que soit la vie que nous menons, inhabituelle pour un couple, nos sentiments sont immuables.

Je cueillis ses lèvres dans une adoration et une envie brulante, tournant légèrement mon corps pour savourer davantage son baiser qu’il exaltait à chaque seconde, répondant de cette même passion pour lui. Mes doigts s’agrippaient à sa nuque, effleurant sa joue, renforçant la danse sensuelle de nos langues avides qui se cherchaient et se savouraient. Contre ses lèvres, ma respiration trahissait mon émoi et mon cœur pulsait à une allure démesurée. Mon corps semblait s’électrisait auprès de lui, et mon désir grondait d’une faim indécente. Ses mains avaient pour but de me rendre captive de ses attentions et mon corps lui répondait, stimulé et animé, par ce feu charnel. Ma tête penchée en arrière sur son épaule, il attisait chaque fibre de mon corps, le rendant soumis à ses caresses. Mes seins plus lourds, plus chauds, se dressaient fièrement alors que ses doigts longeaient mon ventre et mon intimidé, m’arrachant de longs râles. Voilà où je désirai seulement me trouver : otage consentante de sa douceur, de son plaisir. Retrouver notre intimité, cette fusion de nos âmes et de nos cœurs … Sauf que j’avais aussi un homme très joueur qui m’arracha à ma rêverie et à ce paradis. J’ouvris grand les yeux, fixant le flacon de gel moussant qu’il tenait dans sa main. J’inclinais ma tête vers lui, complètement déboussolée mais aussi terriblement en manque de ses caresses.

- Qu … oi ?

Ce fut le seul mot que j’arrivais à prononcer à sa question. Mes neurones ne s’étaient pas reconnectés à mon cerveau … et mon cerveau pas encore à mon corps. Je bougeais pour mieux m’asseoir dans la baignoire, reprenant mes esprits.

- Comme tu es vil mon cœur ! Jouer de mes faiblesses pour me rendre encore plus dépendante de ton corps. Tu sais que je suis toute aussi capable de sortir de cette baignoire et de te laisser seul avec tes propres envies …

Ma main coula sur son torse lentement vers son ventre, frôlant du bout de mes doigts sa virilité qui se tendait plus vigoureusement, nerveuse et impatiente comme je l’étais à présent…

- Ce n'est pas un bain parfumé qui apaisera le feu que tu viens d'allumer ...
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MessageSujet: Re: (Terminé) Un moment rien qu'à nous [Grant]   (Terminé) Un moment rien qu'à nous [Grant] EmptySam 19 Juil - 18:05

Je reposai le flacon de bain moussant sur le bord de la baignoire en riant doucement. Mara avait beau jouer les dures et sembler mieux supporter la séparation que moi, il n'en demeurait pas moins qu'elle avait beaucoup de mal à différer son envie de moi, les pulsions de sa libido. Ce constat venait contredire tous les a priori sur la sexualité féminine et masculine. On disait souvent l'homme plus impatient d'arriver à l'acte en lui-même alors que la femme avait besoin de passer par une sorte de rite initiatique romantique. Je constatai à mes dépens qu'il n'en était rien dans notre couple. Peut -être était-ce la différence de vécu aussi. J'avais été un homme à femmes, un coureur invétéré qui passait rarement une nuit tout seul. J'avais vécu cette vie des années durant, avant de croiser la route de Mara. Elle m'avait changé radicalement. Elle avait fait naître en moi des sensations et des besoins nouveaux. Des envies nouvelles. L'attraction charnelle était bien là mais s'y superposaient une complicité de caractères, une osmose spirituelle, une communion de convictions qui faisaient que j'avais envie de tout partager avec elle et pas seulement mon lit et la passion charnelle.

Peut-être que tous ces aspects avaient été tellement absents de mes relations précédentes où le sexe était surinvesti, que je rééquilibrais les choses à présent. Et puis il y avait aussi ce souvenir du moment où j'avais cru ma dernière heure arrivée. Quand on sait qu'on va tout perdre avec la vie, puis qu'on échappe miraculeusement à la mort, on considère la vie différemment, l'ordre des priorités change. Je pensais avoir perdu Mara définitivement, même après ma "renaissance" et j'avais eu tout le temps de prendre conscience de ce qui me liait à elle, de ce manque qui dépassait de loin le cadre de la dépendance physique. Tenu éloigné d'elle par ma métamorphose physique, j'avais regardé de loin, en retrait, dans l'ombre, évoluer la femme que j'aimais. Et chacun de ses engagements, de ses gestes, chacune de ses décisions, tous ses combats ... J'avais pris conscience que cela sublimait encore plus l'amour que j'éprouvais pour elle. Son corps me manquait, ses caresses, son parfum, sa voix, mais aussi nos discussions nocturnes après l'amour, à refaire le monde selon nos rêves. Nos échanges de propos animés, parfois emportés quand je lui reprochais de se mettre en danger sans réfléchir, moi qui ne laissais jamais rien au hasard. Nos débats sur l'intégration de tel ou tel candidat à la cause des Pacificateurs. Nous étions loin d'être toujours d'accord. Les éclats de voix n'étaient pas rares, plus de mon côté que du sien. Mon emportement toujours motivé par la crainte qu'elle s'expose trop en accordant sa confiance au premier venu. Tout cela m'avait tellement manqué durant tous ces mois où je me cachais sous ma nouvelle identité sans sortir de l'ombre.

Aussi lorsque je l'avais enfin retrouvée, m'étais-je attaché à ne rien perdre de ces moments de complicité et partage, à en apprécier chaque seconde sans les abréger pour venir plus vite au sujet qui nous régit tous: les ébats amoureux.  Mais ma jeune et fougueuse compagne ne vivait sans doute pas les choses de la même façon, elle qui était au cœur du combat en permanence. Lorsque nous nous nous retrouvions, elle n'aspirait qu'à oublier tout ce qui était grave ou sérieux dans notre vie. Elle ne tendait que vers cette union de nos sens et occultait tout ce que nous n'aurions jamais. Peut-être cette différence tenait-elle aussi à sa nature humaine et à mon essence asarienne. Elle avait grandi avec l'idée que les Humains devaient se résigner à renoncer à une partie de leurs rêves alors que j'étais né dans cette certitude que rien n'était impossible aux miens. Aussi étais-je révolté de devoir vivre séparé d'elle et de notre fille alors qu'elle avait décidé de l'accepter et de profiter des rares moments de bonheur que la vie nous offrait. Peut-être finalement était-elle plus forte que moi, si l'amour que nous partagions suffisait à la rendre heureuse même loin de moi.

Je me laissai aller contre la paroi de la baignoire et fermai les yeux en soupirant.

- Tu sais, j'ai beau être asarien et avoir une espérance de vie plus longue, cela ne ... Ma gorge se noua d'émotion... Il m'arrive de me dire que le temps passe si vite pour vous les humains et que si je pouvais avoir une dose de ce sérum originel, je te l'injecterais... Je t'ai perdue tellement de fois pour finalement te retrouver. Et partager ta vie en pointillés. C'est déjà une chance inouïe que je n'espérais plus... Mais tout ce temps loin de toi, c'est comme si on nous volait la vie qu'on aurait pu avoir. Alors que le temps nous est compté. J'aimerai que les choses changent plus vite. Je crois qu'un jour Asariens et Humains pourront s'aimer au grand jour ... mais pour nous ce sera sans doute trop tard...J'ai du mal à l'accepter... Je suis désolé.

Je baissai les yeux sur la mousse qui recouvrait l'eau et nous entourait, pour masquer mon soudain accès de tristesse. C'était la première fois que je m'ouvrais à elle de ce sentiment de peur à l'idée qu'elle partirait en toute logique avant moi. Ma propre mort ne m'effrayait pas en tant que telle, même si être arraché à l'amour de ma moitié et de ma fille me semblerait profondément injuste, mais envisager la mort de Mara m'était insupportable. Peut-être parce que je n'avais aucun moyen de changer cet ordre des choses. J'aurais beau prendre toutes les dispositions pour veiller sur elle, sa nature faisait qu'elle n'avait pas la même espérance de vie que moi et le fait d'être plus vieux qu'elle ne suffirait pas à combler cette différence. Je perdrai Mara un jour, de vieillesse. Elle vieillirait plus vite que moi, dans vingt ans, l'écart d'âge entre nous ne serait probablement même plus perceptible, mais ce pied d'égalité ne durerait pas longtemps puisque je la verrai décliner lentement alors que mon état et mon apparence resteraient longtemps ceux d'un séduisant quinquagénaire.

- Reste ! Ne me laisse pas... Pardonne-moi. Tu as raison, je suis stupide de gâcher nos rares moments par de sombres pensées. Fais-moi oublier ce qui s'est passé et ce qui risque d'advenir. Que plus rien que ce moment présent ne compte pour nous durant cette nuit.

J'effaçai mon triste sourire pour lui faire face à nouveau et retrouvai un ton enjoué pour m'approcher d'elle en caressant ses seins magnifiques. Puis j'eus à nouveau un regard oblique vers la surface de mousse dont l'uniformité était trouée par une érection de plus en plus problématique.

- Le mât de misaine est levé mon capitaine, êtes vous prête à vous laisser transporter sur les vagues du plaisir ? Bon sang on dirait les dialogues d'un mauvais porno, tu ne trouves pas ma chérie ? dis-je en remontant sur ses épaules pour y appuyer mes mains, la faisant ainsi  glisser dans la baignoire avant même qu'elle eut le temps de réagir.

- Et si vous alliez examiner le périscope ? Cela apaiserait-il le feu que j'ai allumé ?
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Mara Jade
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MessageSujet: Re: (Terminé) Un moment rien qu'à nous [Grant]   (Terminé) Un moment rien qu'à nous [Grant] EmptyLun 21 Juil - 2:19

Grant Stevenson ou l’homme qui m’avait percutée avec sa voiture et qui était entré dans ma vie comme une bouffée d’oxygène, une renaissance que je n’attendais plus, à laquelle je ne croyais plus. Mais lui, il avait tout bousculé, tout chamboulé. Nous avons traversé les obstacles ensemble même les plus pires. Nous avons partagé nos idéaux, nos espoirs, et nos combats, nos passions et nos différences et l’attrait entre nous deux ne pouvait qu’être intense et magnifique. Je n’ai jamais cru à sa disparition même lorsque le gouvernement ne cessait de proclamer à la mort du traitre. Longtemps les Pacificateurs n’osaient m’approcher pour tenter de m’ouvrir les yeux sur  mon entêtement à ne pas tourner la page ni à donner à Grant les hommages que ses amis désiraient. J’étais peut-être été égoïste, folle de ne pas croire l’évidence que tout le monde me présentait mais quelque chose en moi me disait d’insister, de ne pas lâche prise. Et j’ai eu raison lorsque de nouveau ma route à croiser la sienne comme si le destin nous remettait dans les mêmes conditions que celle de notre première rencontre. Sceller à jamais ce qui était immuable entre nous. Rien ne pourrait nous séparer. Son petit rire me ramena me fit tourner la tête vers lui, mes lèvres rosées par le désir se transformant en une moue boudeuse au moment où il arrêta ses divines caresses. Il venait d’allumer un feu au creux de mon corps, ce même corps qui s’impatientait de retrouver ses mains et ses attentions. Je me redressai légèrement vers lui et si ma dernière phrase n’avait été qu’espièglerie, l’éclat sombre de ses yeux me fit comprendre tout le sérieux de la conversation, de ses mots qui coulaient de ses lèvres comme on se libère d’un carcan bien trop lourd, ou l’image d’une vanne qu’on ouvre et qu’on n’arrive plus à refermer tant la pression est puissante. Je me calai contre le rebord de la baignoire, opposé à Grant. Je devais le laisser parler, tant de son inquiétude, de ses craintes et de l’avenir comme je l’avais fait avec notre fille sans le brusquer ou l’interrompre. Ma gorge se noua à son aveu, à tout ce qu’il m’avouait. Le peu de bonheur que nous partagions était une bataille de gagnée sur cette cité, sur ce monde qui ne voyait que la haine entre les deux races.

- Même si tu me présentais demain une dose de ce sérum, je ne le prendrai pas.  Grant, je suis ce que je suis, une humaine, tout comme toi, tu es un Asarien. Nous savions toutes ces différences la première fois où l’on s’est rencontré. Je ne changerai pas ma nature car c’est pour cela et pour d’autres motivations que je me bats. Mais, je comprends ce désir tout comme je sais ce que tu peux ressentir.

Ces questions, cet avenir, je ai les retournés des centaines de fois dans mon esprit. Dans vingt ans, notre différence d’âge ne se verrait plus mais dans quarante ans, oui. Grant demeurera toujours aussi jeune qu’aujourd’hui alors que les années ne m’auront pas épargnée. Je ne lui imposerais pas cette image de moi, je ne pourrai supporter cette compassion et encore moins cette obligation qu’il vive auprès d’une femme plus âgée alors que la vie s’offrira encore à lui. Ma décision était réfléchie depuis longtemps. Le jour viendrait où je disparaitrai sans laisser aucune trace ni à Grant ni à Héméra, ni à aucun Pacificateur. Donner une chance à l’homme que j’aime de refaire sa vie. Ne pas devoir supporter le regard de ma fille envers sa mère fatiguée. Un peu de dignité et surtout ne pas voir ma famille perdre un temps précieux à me réconforter dans mes derniers moments. Il ne le saura jamais. C’est assez dur de devoir repenser à tout cela. On peut peut-être croire que je suis froide et distante à cet instant, mais j’offre à ma famille une seconde vie sans ce poids inutile que je deviendrai au fil des années.

- Le temps nous est compté, c’est bien pour cela que je me focalise sur le présent. Chaque moment avec toi est un cadeau que la vie m’offre. Ce n’est pas l’Asarien que j’aime, c’est l’homme avec toutes ses nuances, ses émotions, ses envies, ses inquiétudes.  L’avenir, je ne le verrai certainement pas mais toi et Héméra, oui. J’aimerai te rendre la vie plus heureuse, peut-être que ai-je été égoïste au moment où je t'ai dis que je t’aimais. Tu avais une place dans cette société. Tu étais estimé. Tu étais l’héritier de la famille Hasard. Tu avais l’avenir devant toi. Et moi, qu’est- ce que je t’ai apporté ? Une vie à être traqué, à vivre une histoire en pointillé, à devoir se cacher à chaque instant. Tu as tout perdu à cause de moi : ton nom, ta société, ta richesse, ta vie.  Mais les sentiments ne se maitrisent pas toujours et parfois le cœur a ses raisons que la raison elle-même ignore.

Je tendis mon bras et ma main caressa doucement sa joue. Sa peur et sa tristesse me rendaient impuissante face  à lui. J’aurai voulu tout donner en cet instant pour retourner en arrière, lui rendre la vie à laquelle il était destiné.  Je ne savais plus quoi faire, le laisser seul un moment pouvait être la bonne solution. Au moment où je me redressai, il s’empressa de rester auprès de lui.

- Je ne comptais pas aller bien loin, juste dans la chambre. Tu n’es pas stupide, Grant. C’est logique que tu te poses toutes ces questions.

Je me réinstallai dans l’eau de la baignoire qui commençait à se refroidir même si ses caresses insufflaient une chaleur plus charnelle à mon corps. Mon sourire se dessina à nouveau sur mes lippes, secouant ma tête légèrement de droite à gauche devant sa facétie et sa provocation. Mais avant que je puisse lui répondre, ses larges mains s’étaient emparées de mes épaules,  me faisant glisser sous l’eau. Je ressortis aussitôt lui donnant une tape sur le bras.

- Et quel film !! Serais-tu devenu subitement impatient ? Tiens … je croyais que tu avais tout le temps …

Je me penchai pour l’embrasser. Ce n’était pas un baiser doux ou affectueux. C’était un baiser possessif et gourmand. Je le laissai pantelant dans la baignoire tandis que cette fois-ci je sortais de la baignoire, m’enveloppant d’un de ses peignoirs. Séductrice, je me tournai vers Grant.

- Alors ? Dois-je te supplier de me rejoindre … ?

Je disparus de la salle de bain, suivis rapidement par Grant qui avait noué une serviette de bain autour de sa taille. J’allumai les bougies sur la commode pour donner une atmosphère encore plus intime entre nous deux. Lorsque ses mains se posèrent sur mes hanches, je virevoltai sur moi-même, plaquant ma paume sur son torse. Je le fis reculer pas après pas, son sourire faisant écho au mien qui ne quittait pas mes lèvres. Il tomba sur le lit et s’installa entre les draps alors que sa serviette vola dans les airs sous la vivacité de mon geste. Je grimpai à mon tour, posant un genou puis l’autre telle une chatte devant un repas succulent.

- Je vais te faire oublier tout cela. Je vais t’aimer toute la nuit mon amour.

Ma bouche effleura le creux de son cou, chaud  et délicieux dans une lenteur réfléchie et insolente. Elle se referma sur sa peau, remontant  le long sa mâchoire que je mordillai avant de reprendre possession de ses lèvres.  Ma main se crispa contre sa nuque appuyant ma bouche contre la sienne. Ma langue se fit passionnée, enfiévrée et emportée  au point de ne lui laisser aucun avantage sur ce baiser, l’écrasant de mon poids. Mon souffle irrégulier se mélangea au sien. Mon corps se lova, frémissant contre son torse brulant, ne pouvant freiner un râle de plaisir en le sentant aussi réceptif.
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MessageSujet: Re: (Terminé) Un moment rien qu'à nous [Grant]   (Terminé) Un moment rien qu'à nous [Grant] EmptyLun 28 Juil - 2:39

Bien sûr que je savais déjà quelle réaction serait celle de Mara lorsque j'avais énoncé ce rêve irréaliste. Lui proposer de s'injecter le SEER, c'était presque une insulte et venu de toute autre personne, aurait valu une gifle à l'audacieux. Sans doute que ma peine insondable à la seule pensée de la perdre un jour avait gommé toute la maladresse de la boutade, à ses yeux comme aux miens, car elle ne semblait pas m'en vouloir de n'avoir pas eu conscience sur le moment, du côté déplacé de l'allusion. Nous prônions devant tous la tolérance, et la conviction que chacun devait accepter son voisin tel qu'il était, Asarien ou Humain, mais la vérité est que notre différence finirait toujours par nous rattraper dans nos vies communes. Nous, Longues Vies, perdrions des êtres aimés, qu'ils soient des compagnons d'une vie, des amis, des enfants adoptés. Car, j'avais eu le cas d'un camarade Asarien pacificateur, qui était venu me parler, connaissant la situation particulière d'Héméra. Il n'avait pas eu d'enfant avec sa femme et hésitait à en avoir dans un monde si délétère. A voir tous ces enfants orphelins, ces « petits » comme il disait, humains ou pas, il s'en foutait bien. Il avait dans l'idée d'en adopter deux sortis des bidonvilles après la destruction de l'orphelinat. En attendant de pouvoir le faire un jour officiellement devant la loi asarienne, il voulait savoir si Mara accepterait une sorte de cérémonie solennelle devant l'assemblée des Pacificateurs. Lui, un asarien, voulait adopter deux enfants humains orphelins et le faire devant des témoins qui avaient son estime. J'avais été ému, très ému par cet homme, mon semblable, qui contenait en lui-même tout ce pourquoi nous nous battions : il y avait encore de l'espoir. Tant qu'il existerait des gens comme lui, dans les deux peuples, nous aurions une raison de nous battre. Il était ému lui aussi, enthousiaste et je ne pouvais imaginer meilleur père adoptif. Pourtant, un de ses propos m'avait glacé le sang et fait prendre conscience de ce que j'avais toujours oblitéré. « Il n'y a qu'une chose que j'espère, c'est ne pas vivre trop vieux. Je ne veux pas les voir mourir … Aucun parent ne devrait voir mourir ses enfants... C'est pas dans l'ordre des choses... » J'avais rétorqué d'une voix éteinte et sans conviction que ce serait grâce à sa nature qu'il pourrait prendre soin d'eux jusqu'à leur dernier souffle et qu'il fallait voir les choses du bon côté « qui ne rêverait pas d'avoir des parents toujours jeunes, en bonne santé et en capacité de nous aider dans les moments difficiles ? ».

Cette question était d'autant plus douloureuse pour moi que j'avais perdu mes parents prématurément... Mais ce qui me serrait la gorge tandis que cet homme se confiait à moi, c'était cette prise de conscience que Mara … Mara vieillissait plus vite que moi, qu'Héméra … J'avais eu envie de dire que tous ceux qui s'aiment devraient partir ensemble... On devrait mourir en famille... mais c'était totalement fou comme souhait et terriblement égoïste. En théorie, chacun devrait pouvoir choisir … Mais qui en serait capable ? Se lever et dire au revoir, s'avancer sur le seuil et dire « allez, j'y vais à présent, au revoir, prenez soin de vous... » Qui pouvait avoir envie de quitter les siens, sans être certain de les revoir un jour ? Même si on avait la possibilité de choisir une mort tranquille, belle, douce, en pleine possession de ses moyens, juste comme un départ en vacances, qui le ferait ? Chacun dirait « encore un jour, juste un jour de plus... regardez, je suis tellement bien et heureux avec eux, pourquoi partir alors que tout va bien ?» Et tous, nous finirions par renoncer à ce choix et préférer imposer notre mort brutale, ou lente et douloureuse à nos proches, toujours violente quoiqu'il en soit... Parce que nous voudrions, nous préférerions, une journée de plus avec eux, pour nous, que leur épargner cette violence.  Finalement nous étions très égoïstes. Mais les proches du « mourant » eux ? Que préféreraient-ils à choisir ? Je me disais que c'était très variable suivant les personnes. Certains disaient préférer « garder un bon souvenir» du cher disparu et étaient terrorisés à l'idée d'une mort de déchéance. D'autres voulaient garder les leurs à tout prix, même méconnaissables et souffrants. Chacun était différent, alors oui, cette idée de mort en groupe était très injuste et monstrueuse, sans parler du libre arbitre des enfants. Qui choisirait s'ils doivent rester ou partir. Comme souvent, l'idée de perdre Mara réveillait d'anciens traumatismes imposés par Alianka, des traumatismes qui laissaient bien plus de séquelles que mes compagnons de combat pouvaient l'imaginer, dont Mara même était loin de mesurer la profondeur. Une abysse, un gouffre avait lézardé mon âme et derrière le photographe enjoué et taquin, se terrait un homme dévoré par ses ombres et ses fantômes.

Elle pensait comprendre et savoir ce que je pouvais ressentir, mais en fait elle ignorait ce qui était enfoui sous la surface, dans ce tourbillon sombre, agitant les eaux profondes de ce lac de tranquillité que semblait être Grant Stevenson. Les tyrannies avaient cette perversité de briser durablement des êtres et d'avoir encore bien après leur chute des effets néfastes se révélant à retardement. Chaque combat apportait son lot de syndromes post traumatiques, les  médecins des siècles passés avaient mis le phénomène en évidence et en avaient bien cerné les symptômes. Mais la Pluie de Feu et ce qui en avait découlé avaient modifié les notions et les connaissances cliniques des pathologies psychologiques.  Une société fondée sur l'asservissement d'une partie de sa population avait tendance à éluder tout ce qui pourrait ressembler à une auscultation mentale et personne ne s'était vraiment soucié de l'impact que cela pouvait avoir sur un homme de voir ses parents réduits en cendre dans leur voiture et de leur survivre . Personne ne se souciait davantage de savoir ce que ce même homme avait pu vivre durant sa détention dans les locaux de la Milice Van Brennienne. Les chiens de Van Brënner... Elle pensait savoir et pouvoir imaginer l'enfer d'ignorer le sort des siens. Et de bon droit, puisqu'elle avait ignoré longtemps si j'étais mort. Mais personne dans son entourage n'avait l'idée de la torturer avec cette question. Tout au contraire. Ils ne savaient comment l'aborder.

Van Brënner avait poussé le vice très loin pour me briser avant de décider de me mettre à mort. Une robe tachée de sang et provenant de la garde robe de Mara, je l'avais reconnue sans l'ombre d'un doute, car elle avait fait une petite tache de myrtille, indélébile sur l'épaule gauche... Une petite tache violette perdue dans une grande tache rouge... reconnue... Comment se l'était-il procurée ? C'était un mystère, mais Mara avait de nombreux ennemis qui la connaissaient bien, Wright par exemple … Quand le Ministre de la Sécurité avait agité ce morceau de tissu déchiré et imbibé de sang sous mon nez, j'avais senti ma raison vaciller. Mais j'avais objecté par la foi que j'avais en elle. Ils avaient la robe mais pas la femme... Plus tard on m'avait aussi apporté des clichés un corps vêtu de la robe, ressemblant à Mara de silhouette mais le haut du visage défoncé et un fœtus dans une serviette... Des paroles, d'abord insultantes... « tu savais que ta chienne te trompait avec un humain... Ça ne sait que se reproduire entre eux, tu sais, ces animaux. » « Oui, bien sûr elle ne pouvait être enceinte que d'un humain... » Accepter de confirmer la trahison pour ne pas dire ce qu'ils voulaient me faire dire. «  Oui, bien sûr, elle m'a trompé » Je savais que ce ne pouvait être elle, je voulais que ce ne soit pas elle et mon enfant sur cette photo. Mais c'était bel et bien une femme et un enfant qu'on avait tués pour me mettre ces clichés sous le nez et rien que cette pensée … Que de tels actes puissent avoir été perpétrés, la pensée que cela AURAIT PU être elles. Mara et notre fille... Cette obsession qui tournait dans ma tête des jours durant, à force de revoir le même cliché durant chaque interrogatoire... Sans dormir... Le rire, le sourire de Van Brënner, l'odeur de ses cigares dans le couloir lorsqu'il venait m'observer à travers le grillage . A un moment, j'ai fini par ne plus savoir et j'ai pensé que ça POUVAIT ETRE elles... Durant quelques jours j'ai été fou... puis j'ai décidé que je devais savoir et cette folie m'a porté à m'évader au mépris de tous les dangers. J'ai réussi parce que j'étais fou. Mais une fois dehors, je le suis resté jusqu'à avoir une information sûre qui démente ce qu'on m'avait mis dans la tête. Jamais je n'en ai parlé à personne, pas même à Héléna, pas même à ma secrétaire, et jamais à Mara. Jamais...

Elles sont si vivantes. Comment pourrais-je évoquer ces jours, ces mois où je les ai crues mortes ?

- Tu me rends la vie heureuse depuis le moment où nos chemins se sont croisés , la première fois...

Je l'interrompis. Du moins j'essayai mais c'était peine perdue. Elle aussi avait des choses à me dire. Je secouai la tête négativement.

- J'ai tout gagné, au contraire. Tout ! Une raison de vivre, d'aimer, d'espérer alors que j'avais perdu jusqu'au souvenir de ce que peut être une famille heureuse et unie. Je me suis réveillé sur un tas de cendres Mara... tout avait le goût de cendres. Mes amitiés, mes réussites, mes liaisons. J'étais celui qui avait survécu, qui réussissait tout ce qu'il entreprenait et je ne comprenais pas pourquoi. Pourquoi moi ? Quand je t'ai rencontrée dans les bidonvilles, j'ai compris pourquoi. J'avais survécu pour te sauver, pour t'aimer et te protéger, pour me battre à tes côtés, pour avoir Héméra... J'ai tout gagné, ce jour-là...


Elle était déjà partie dans la chambre quand j'achevai ma phrase après être sorti de ma réflexion. Ma petite pirouette pour tenter de détendre l'atmosphère avait lamentablement échoué et il avait fallu son baiser incendiaire pour me réveiller de mon hébétude et me faire contrer cette argumentation qu'elle m'avait déjà servie bien des fois par un aveu sincère qu'elle n'écoutait pas... L'eau avait refroidi et j'avais le sentiment que notre bonheur venait d'être frôlé par les spectres du passé, mon passé. Et tout cela était bien de ma faute. Foutu rabat-joie ! Je me relevais à mon tour et sortis de la baignoire pour nouer une serviette autour de ma taille, tout en répondant sur un ton faussement blasé. Elle venait de me vamper carrément...

- C'est petit, ça, de réutiliser mes arguments contre moi. Je n'ai pas précisément tout le temps. D'abord, je peux mourir avant toi. Mais puisque mon périscope ne t'intéresse pas, je vais aller le glisser chez la vois...


Je m'interrompis alors qu'elle me faisait face pour me pousser sur le lit.

- Non, non, non, je suis très  hmmm sérieux protestai-je en lui attrapant les hanches. Mais j'étais déjà foutu car je sentais un sourire me chatouiller les lèvres. Elle fondit sur moi et je capitulai sans opposer trop de résistance.

- Je vois... En fait tu avais préparé une offensive terrestre et le mouillage du sous marin au port n'était qu'une manœuvre de diversion... c'est de plus en plus vil...


Lorsqu'elle se pencha pour caresser mon cou de ses lèvres, je fis glisser mes mains sous le peignoir trop grand pour elle et les laissai se promener sur ses courbes. Puis je remontai sur ses seins, ses épaules pour faire glisser lentement le tissu d 'éponge sur sa cambrure. Son corps magnifique se dévoila alors à la lueur des flammes vacillantes, dessinant des ombres sur sa peau aux reflets orangé. A cet instant précis, alors que son regard se posait sur moi, j'aurai donné cher pour que la nuit qui commençait ne finisse jamais. Glissant mes doigts impatients dans sa chevelure, caressant sa nuque, je l'attirai contre moi pour happer ses lèvres et les posséder avec la même fièvre qui m'animerait bientôt entre ses cuisses.

-Fais moi oublier que cette nuit aura une fin mon amour...
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MessageSujet: Re: (Terminé) Un moment rien qu'à nous [Grant]   (Terminé) Un moment rien qu'à nous [Grant] EmptyMar 29 Juil - 13:48

Un instant tout s’arrête, se fige et cette discussion dans cette baignoire me ramène à mon passé. A notre passé commun.  Grant m’a laissée parler, peut-être ne s’imaginait-il pas que je pouvais me sentir aussi coupable d’avoir été celle qui avait chamboulé sa vie rondement menée par une carrière fleurissante, héritage de sa famille, homme choyé par les femmes, par la société. L’eau de ce bain me semble si froide, gelée par ces pensées sombres qui agitent mon cœur et mon esprit. Il pourra me dire tout ce qu’il voudra, argumentera de tous ses efforts, me prouvera que j’ai tort mais je suis fautive. Mes prunelles se redressent et je plonge dans son regard qui me couvre d’émotions.  J’avais peur un instant d’y lire de la compassion mais j’y vois tout autre chose : son amour pour moi qui me fait peur car il n’a aucune limite. Il est le reflet de ce que je ressens pour lui. Peut-on être si fusionnel, si intiment lié à un autre avec une telle force ? J’ai ma réponse en l’observant. Je le gratifiai d’un sourire reconnaissant tandis que je sortais de la baignoire pour m’échapper dans la chambre. Pourtant, il ne fallait pas assombrir cette nuit. Alors, je le vampai, me tournant face à lui au moment où il se dressa devant moi. J’haussai un sourcil perplexe dissimulant ma moue taquine à ses mots.

- Ha oui ?! Chez la voisine … Rien que ça ! … Tu sais que j’ai des arguments  infaillibles pour te faire céder …

Tout en lui répondant, je le fis reculer jusqu’au lit alors qu’il me suppliait presque d’arrêter. Mon sourire victorieux se révéla sur mes lippes, lorsque Grant butta contre le matelas, montant à mon tour sur le lit tout en  rampant contre son corps, audacieuse et féline.

- Je suis une femme de terrain mon cœur. Toutes les diversions sont étudiées méthodiquement pour faire tomber l’adversaire à ma façon.  Tu es définitivement piégé et tu es à moi …

Mon corps mis à nu par les tentatives de ses mains, ma peau frissonna sous l’ardeur de ses paumes chaudes  qui enflammaient chaque centimètre de mon derme fragilisé et impatient auprès de lui.  Son baiser déclencha en moi une myriade d’étoiles et de papillons, poussant un gémissement contre sa bouche en m’ouvrant à lui alors que ma langue accueillait avec joie la sienne. Furieux, possessif. Son baiser était une pure addiction à laquelle je me serai damnée sans  aucune restriction. Mais, je le repoussai doucement pour mettre fin à cette dévotion troublée par nos paroles et nos aveux, un peu plus tôt dans la salle de bain. Mes doigts  ondulaient sensuellement sur le relief de ses muscles  et de son torse comme si je cherchais à les imprimer dans ma mémoire. Un corps que je connaissais par cœur mais dont je n’étais jamais repue totalement.  De mon pied, je l’obligeai à écarter ses jambes pour pouvoir mieux me positionner entre elles. La respiration de Grant s’accélérait au contact de mes caresses et ma bouche descendait  lentement sur sa peau dans un chapelet de baisers fiévreux suivant le chemin vers son ventre qu’il contractait avidement.  Mon homme était entièrement à moi, esclave consentant de mes passions les plus intenses.  Ses doigts se refermaient  tantôt sur le drap, crispant ses phalanges jusqu’à en devenir blanches, tantôt sur mes épaules ou dans ma chevelure, nerveusement. Je le sentais vaciller sous ses émotions, entre rester passif ou prendre part à cette nuit. Nous avions tout le temps et c’était ce que je comptais mettre en application pour qu’il oublie tout et qu’il se laisse aller dans mes bras.

Ma bouche longea son ventre, contourna son sexe si proche que je perçus tout son effort dans un grognement rauque pour ne pas céder à inverser les rôles si vite. Mon sourire ce calqua sur mes lèvres, ravie de voir les effets brulants que je lui prodiguais. Du bout de ma langue, je léchai l’intérieur de sa cuisse, griffant en surface ses hanches pour mieux lui faire perdre la tête. La patience est un art mais elle a aussi ses limites dans une telle situation. Mon plaisir se faisait plus insistant, et je remontai alors vers sa virilité dressée, pointant fièrement et attendant mon arrivée avec impatience. Un dernier regard vers Grant où il pouvait distinguer un changement dans mes prunelles. La couleur gris pâle de mes iris avait pris un éclat d’argent en fusion qui trahissait mon excitation. Mes yeux tombèrent sur son membre en une caresse brulante. J’explorai alors les contours de son sexe du bout de mes doigts, depuis la base jusqu’en haut. Le contact de ma peau et de mes ongles sur son gland lui arracha un râle de déraison. J’enserrai la base de sa chair tendue d’une de mes mains et je l’inclinai vers ma bouche. Une goutte translucide en couronnait l’extrémité. Une lueur de convoitise passa  dans mes yeux obscurcis  par le désir, le gratifiant d’un langoureux coup de langue. J’entendis un sifflement s’échapper d’entre les lèvres de Grant totalement à fleur de peau.

J’entrouvris alors mes lèvres et je le fis glisser aussi loin que je le pouvais, ma langue s’enroulant autour de lui, creusant mes joues à chaque fois que je faisais remonter ma bouche jusqu’à son gland, très lentement. Les minutes qui suivirent semblèrent une éternité tandis que je le soumettais à la plus délicieuse des tortures, contrôlée et maitrisée à la perfection. Ma bouche indécente et ma langue pécheresse obligeaient  Grant à contracter de toutes ses forces les muscles de son corps. Mais, je ne voulais pas le libérer de cette extase trop vite. Faire durer l’envie et le plaisir pour nous libérer tous les deux dans un orgasme explosif. Je lui rendis sa liberté, me redressant, à genoux, entre ses cuisses, haletante mais toujours aussi insatiable de cet homme qui m’observait à travers ses cils sombres. Je me penchai vers lui, déposant mon corps contre le sien, mes seins lourds et tendus pressés contre son torse, pour un autre baiser.
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MessageSujet: Re: (Terminé) Un moment rien qu'à nous [Grant]   (Terminé) Un moment rien qu'à nous [Grant] EmptyLun 27 Oct - 16:35

De la gravité de nos aveux  à la légèreté de l'humour nous avions ensuite glissé naturellement vers la passion. Cette passion qu'elle savait si bien éveiller, attiser en moi par ses caresses et ses attitudes, ses mots, les regards qu'elle me lançait. C'était tellement évident qu'elle était faite pour moi, qu'elle m'était destinée. Elle me connaissait si bien et pourtant semblait m redécouvrir chaque fois. Et c'était pareil pour moi. Rien ne pourrait me lasser de cette femme, de son corps de ses mains sur moi. Elle jouait de me désir toute la gamme. J'avais eu bien des maîtresses par le passé, des novices, des expertes, des tendres, des perverses. Mara accomplissait le tour de force de toute les éclipser. En fait elle conjuguait tous leur talents. Elle pouvait me dispenser toute la palette d'attentions dont pouvait rêver un homme. Dont je rêvais moi, en tout cas. Je n'avais jamais manqué de respect à une femme, fut-elle adepte de certains jeux. J'avais certaines limites que je refusais de franchir tant par égard pour mes partenaires que pour pouvoir ensuite me regarder encore dans un miroir. Certaines pratiques extrêmes de mes congénères, pratiquées le plus souvent sur des esclaves me révulsaient. Dans le sexe il y a toujours une part de vice, mais il s'équilibre avec la passion, l'amour, la tendresse, le respect. Chez eux il avait pris toute la place. Ces êtres étaient blasés d'eux-même et de leur relation à l'autre. Ils cherchaient toujours de nouvelles sensations et à atteindre le plaisir mais n'y arrivaient plus et c'était l'escalade. Le vice avait perverti le plaisir parce qu'il en avait chassé la passion et la tendresse, le respect. Ils étaient devenus des mécaniques à faire mal et espéraient y trouver un ersatz de plaisir.

Je n'avais jamais sombré dans ce gouffre même si je le côtoyais, mais Mara m'en avait définitivement éloigné. Cela n'avait pas été calculé et voulu ni par elle ni par moi. C'était naturel. Elle était apparue à l'horizon de ma vie et elle l'emplissait. Je n'avais pas eu besoin de renoncer aux autres. Je n'en avais plus envie. Je fermai les yeux alors qu'elle explorait mon corps abandonné sur le lit, de ses lèvres, de ses mains, et je me laissais lentement glisser dans la folie qui déferlait en moi. Une vague de fureur toutes en sensations brûlantes que je devais contenir pour ne pas la retourner sous moi et la prendre avec passion. J'étais retranché en moi comme un homme assiégé derrière ses remparts, luttant pour ne pas abdiquer trop vite, sans les honneurs du combat. Les assauts conjugués de sa langue et de ses doigts m'arrachaient des râles de plaisir et à travers mes paupières mi-closes je la voyais rayonnante du plaisir qu'elle me procurait. J'étais sur le point de baisser la garde et de venir entre ses lèvres lorsqu'elle me libéra de leur douce emprise pour se coller à moi en quêtant un baiser. Je me redressai pour le lui accorder avec avidité et je goûtai ma propre saveur sur sa bouche.

Tandis que ma langue s'aventurait entre ses lèvres si caressantes je l'enlaçai avec douceur pour la soulever contre moi. Nous étions assis face à face, elle sur moi, et je la pénétrai doucement tandis que notre baiser devenait de plus en plus brûlant et licencieux. J'avais tellement envie d'elle depuis des jours. Il était naïf d'avoir pu penser que j'arriverai à différer pour prolonger les préliminaires. Ils auraient tout le temps de s'épanouir lors de cette nuit qui ne faisait que commencer. J'espérais qu'elle ne fut pas déçue de les voir écourtés mais son regard brûlant de désir et le râle qui s’exhala de ses lèvres lorsqu'elle bascula la tête en arrière sous l'effet du plaisir me laissèrent à penser qu'elle avait la même hâte de me sentir en elle. J'entamai avec une douloureuse extase un lent va et vient entre ses chairs dont je sentais les contractions. Tandis qu'un de mes bras la ceinturait et l'aidait dans son élan sur moi, mon autre main cueillait son sein comme un fruit défendu pour en guider la pointe vers ma bouche avide de la mordre. Ses mains plaquées sur mes omoplates remontèrent sur mes épaules en dessinant de sanglantes griffures alors qu'elle se cambrait davantage pour m'accueillir en elle. Un long frisson parcourut ma colonne vertébrale, me forçant à me redresser, haletant.
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MessageSujet: Re: (Terminé) Un moment rien qu'à nous [Grant]   (Terminé) Un moment rien qu'à nous [Grant] EmptyMer 12 Nov - 9:36

Mon corps contre le sien, lové contre sa chaleur et sa force, se mouvait au rythme entêtant de ses coups de reins qui venaient en moi. Il m'avait soulevé et il nous avait uni. Lentement, dans un premier temps, pour savourer toute l'étendue de notre désir, de cette attente que l'on avait essayée de différer, mais dont l'envie et le désir de nous appartenir l'un à l'autre étaient devenus insoutenables. Mes longues jambes encerclaient sa taille, me retenant à ses épaules. La tête penchée en arrière, je laissais toute la passion envahir chaque fibre de mon corps, murmurant des râles de délices, tremblante de cette fusion grisante. Sa virilité me possédait, me remplissait. Il était à sa place, là entre mes cuisses et moi j'étais sienne. Entièrement. Je retrouvai sa bouche avide de lui, gourmande et affamée qui ne dissimulait rien de cette émotion qu'il m'offrait. Mes ongles s'arrimaient à sa nuque, le griffant à chaque fois un peu plus quand il s'immisçait en moi toujours plus profondément. Mon corps se soulevait et se crispait avec volupté sous ses assauts qu'il était le seul à maitriser. Mes lèvres glissaient contre son cou, mordillant sa chair sensible, dessinant le sceau de mon amour qui disparaissait bien vite sous l'effet du blood healer. Je suffoquais. Je gémissais sans me retenir. Cette langueur ne faisait qu'amplifier mon plaisir. Mes chairs brulantes le rendaient prisonnier et ne désiraient que lui. Mais j'en voulais beaucoup plus. Il me manquait tellement ces nuits où j'étais seule, où il était loin de moi, où nous ne pouvions communiquer. A attendre un message de sa part ou son arrivée par surprise qui égayait le visage de notre fille. J'étais mère oui et Héméra était notre priorité. J'étais aussi une femme qui n'aimait qu'un seul homme et qui le désirait plus que tout, ce soir.

Nos peaux luisaient de cet effort charnel qui esquissait des vagues harmonieuses différentes : tantôt délicieuses et sereines où nous pouvions ressentir  et écouter chaque parcelle du désir de l’autre. Tantôt plus passionnées, plus fougueuses où l’instinct primaire refaisait surface. Mes hanches s’enflammaient, plus possessives, plus arrogantes, plus enfiévrées, m’entrainant avec lui vers une tempête qu’il déchainait pour nous deux sans plus aucune limite. Ma bouche captura ses lèvres dans un autre baiser amoureux, adoratrice de l’homme qui me tenait dans ses bras. Nos langues s’entrelaçaient, éperdues et voraces, en écho à notre union. Mon excitation était à son paroxysme. Je me fondais dans sa chaleur, le gout de ses lèvres, dans la sensation de sa langue conquérante répondant à la mienne, l’enveloppant et submergeant mes sens. Je m’empalais sur sa verge inlassablement, mes seins se soulevant contre son torse, lourds et chauds. Il était beau et je pris le temps de le détailler du bout de mes doigts comme si je devais graver son image une dernière fois. Tous les muscles de son corps étaient bandés à l’extrême, leurs contours clairement dessinés, et la sueur faisait luire son abdomen et son torse haletant. Je sentais pulser sa virilité au plus profond de mon antre, une sensation paradisiaque de nos deux chairs si proches, si fondues l’une à l’autre. Sensible,  je pouvais percevoir chaque nuance de son sexe en moi, qui me remplissait.

L’orgasme approchait. Les battements  frénétiques de mon cœur  rendaient ma respiration erratique, mes jouées plus rosées sous le déferlement du désir qui coulait en moi. Je me mordis la lèvre inférieure, le contemplant avec fascination. Ses yeux d’un bleu électrique me scrutaient, sublimés par les ombres de la volupté. Grant accentua ses coups de reins, ne me laissant plus aucun répit. Il connaissait chacune de mes réactions, mes regards, mes lèvres ourlées de plaisir et il savait que ma délivrance était tout aussi proche que la sienne. Il accrut la fureur de son bassin, me soumettant à son plaisir enchevêtré au mien. Mes ongles le marquaient davantage décrivant ainsi la folie de mon corps. Mes bras l’enlacèrent fébrilement, joue contre joue. Mon souffle contre sa peau, mes gémissements se perdaient contre sa gorge et je poussai alors mon cri avant d’être saisie de tremblements, le corps ravagé par les vagues de ma jouissance, le dos arqué, les jambes enserrant  sa taille dans l’étau de la chaleur du désir qui se déployait en nous. A son tour, son corps se convulsa, se tordant, tremblant, un râle rauque s’échouant dans mes cheveux pour se libérer enfin et jouir en moi. Incapable de bouger, je restai contre lui, haletante et repue. L’air me manquait, ma gorge me brulait, mes lèvres assoiffées par l’effort. Pourtant, je murmurai quelques mots au creux de son oreille, reflet amoureux et émotionnel de tout ce que Grant représentait pour moi.

- N’oublie jamais que je t’aime.

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MessageSujet: Re: (Terminé) Un moment rien qu'à nous [Grant]   (Terminé) Un moment rien qu'à nous [Grant] EmptySam 24 Jan - 19:33

La danse lascive de nos deux corps se mêlant, la sensation de son intimité s'empalant sur ma verge à l'appel du plaisir, nos halètements conjoints et la caresse de ses mains me firent rapidement perdre pied et oublier toute notion de temps et d'espace. Les limites de la pièce s'étaient effacées, le souvenir des événements qui nous avaient menés à vivre si loin l'un de l'autre, tout cela s'évanouissait lorsque je la possédais, lorsque j'étais en elle. Mes yeux rivés aux siens, j'avais l'impression à chacun de mes coups de buttoir, qui nous mettaient au supplice de ne pas céder déjà à la vague de plaisir qui se levait, d'entrer un peu plus en son âme autant qu'en son corps. Ses yeux étaient deux lacs d'ambre liquides traversés d'ondes émotionnelles, de frissons qui la rendaient magnifique. Je me noyais dans cette vision, troublé, possédé, envoûté.

J'avais vécu une enfance puis une jeunesse agitée, marquée par la présence d'un frère perturbé et haineux puis par le décès dramatique de mes parents, provoqué par celui-là même. Ma vie, alors paradis un peu artificiel, s'était mué en un cauchemar dont j'avais essayé d'émerger par des moyens dont certains étaient discutables. Le travail avait été un bon exutoire, me permettant de pérenniser l'ambition de mon père et de sa société de bâtisseurs. Il m'avait appris depuis l'enfance que c'était un métier très honorable d'imaginer, de concevoir puis de permettre l'édification de ce qui serait l'abri d'un foyer, d'une famille, ou d'une entreprise constituée de travailleurs participant à la vie de la communauté. Rigoureux et honnête, il n'avait jamais mis un soin différent à dessiner une tour ou une modeste maison destinée aux quartiers humains. Son adage était "tout le monde y gagne quand le travail est bien fait". Aussi mettait-il un point d'honneur à vérifier les matériaux utilisés pour la réalisation de ses plans. Non parce qu'il se souciait particulièrement du sort des humains mais parce qu'il ne voulait pas qu'on puisse dire qu'un de ses édifices s'était écroulé sur ses occupants. Aussi l'avais-je maintes fois entendu piquer des colères légendaires au téléphone contre les chefs de chantier qui rognaient le cahier des charges des commandes gouvernementales. Je ne l'avais compris qu'après, en mettant de l'ordre dans les dossiers de mon père, mais il avait peu a peu perdu tous les marchés populaires commandés par le gouvernement. Lors des appels d'offres, son dossier n'était plus jamais celui qui était retenu car trop soigneux, et coûteux bien sûr, pour être destiné aux esclaves ou aux humains. On ne lui confiait donc plus que des chantiers prestigieux, comme la tour gouvernementale qui était le fleuron de sa firme, ou la grande bibliothèque ou bien encore le centre de recherches gouvernemental. Les riches asariens s'arrachaient aussi ses plans pour leurs somptueuses villas ou leurs clubs de luxe. Ainsi, malgré lui, les Entreprises Hasard étaient-elles devenues synonyme de constructions pour l'élite et la classe dirigeante. Le gouvernement préférait confier les chantiers populistes -il fallait bien loger les animaux domestiques, les bêtes de somme qu'étaient ces humains- à des cabinets d'architectes moins regardants et plus coulant sur le choix des matériaux employés sur les chantiers. L'essentiel était que cela fasse "bonne figure". Peu importait si les plâtres s'effritaient rapidement, si la peinture contenait des composants toxiques, si tout était tellement mal isolé qu'on y gelait en hiver et qu'on y suffoquait l'été.

Mon père n'avait vu dans cette évolution de sa clientèle qu'un signe de réussite. Dans un sens, je m'en félicitais. Au moins n'était-il pas mort avec la conscience d'avoir été manipulé. Dans un autre, je m'étais dit que l'homme le plus honnête peut être au cœur d'un systèmes des plus pervertis. Mon père était un asarien assuré de sa supériorité, mais cette certitude ne lui apparaissait pas comme une raison d'écraser quiconque,  mais comme un devoir de protéger les asariens dans leur ensemble. Je pensais encore aujourd'hui, qu'il aurait mal vécu de savoir que le Gouvernement l'avait écarté pour trop d'honnêteté envers tous les habitants d'Asaria. Il s'en serait mal accommodé. En sa mémoire, et durant des années, quand je repris les entreprises familiales, je m'efforçai de récupérer ces chantiers et leur suivi. J'y arrivai d'autant plus que j'acceptais en façade, toutes les conditions du gouvernement et les "économies" exigées sur le cahier des charges. Mais secrètement, je renégociais ensuite sur le terrain avec les fournisseurs et changeais les commandes de matériaux. Ils facturaient à très bas prix au Gouvernement des rebuts périmés de plâtre, béton armé ou peinture et livraient en vérité sur les chantiers des produits de qualité que j'avais choisis. Hasard Industries prenait en charge la différence de coût. J'allais vérifier les livraisons moi-même sur les chantiers et j'avais la complicité spontanée de quelques chefs d'équipe et d'ouvriers, il fallait "graisser la patte" à certains autres pour les faire taire. Sur ces chantiers là, l'entreprise familiale travaillait à perte mais elle se rattrapait en facturant bien au delà des tarifs conventionnels, certaines prestations à la mode dans les hautes sphères. Certaines fins de journées, j'étais satisfait en songeant que ce jacuzzi compenserait la perte sèche provenant de l'édification de deux bâtiments de soin dans le quartier des bidonvilles. Ce temps là n'était pas mal employé. J'avais l'impression d'expier un peu et de sortir la tête de l'enfer dans lequel la haine de mon frère nous avait tous plongés. Je pensais toucher le summum de l'horreur mais je ne faisais que l'effleurer. Je me donnais bonne conscience et si parfois elle regimbait, je la noyais sous des nuits de stupre, d'alcool et de maitresses. C'était facile ... Et on me pardonnait tout, mes frasques, mes infidélités, ma frivolité. J'étais l'héritier, Gaïus Hasard, celui dont le frère avait fait exploser toute sa famille. Le terroriste abattu après avoir semé un chemin de sang derrière lui. J'avais réchappé à une mort tragique. J'étais jeune et beau, riche, doué, adulé par les femmes... J'avais tous les droits, même celui de briser les cœurs.

Puis mon chemin avait croisé Mara, alors que je commençais à me lasser de cette débauche de sexe, de gentillesse, de bienveillance, à mon égard. Je pressentais, plus j'explorais les dossiers de mon père, plus je fréquentais le milieu de ses anciens associés, et couchais avec leurs filles, femmes et sœurs, que ces eaux étaient troubles, que le pot de vin n'y était pas une vue de l'esprit, que la spéculation immobilière y était élevée au rang d'art. Je sentais qu'il fallait que cela change ou que je parte. J'avais pris le drame personnel et familial en pleine tête, mais je commençais à prendre conscience que mon frère avait été une victime lui aussi. Il avait été dévoré de l'intérieur par un monstre atroce, nommé Haine. Ce monstre, ma famille l'avait sans le savoir, sans vraiment le vouloir, nourri en son sein. Parce que c'était comme ça: il était naturel de haïr de l'humain, de casser de l'humain, de mépriser de l'humain, comme on mâche du chewing-gum, comme on tond sa pelouse ou comme on scie du bois. Mes parents qui étaient de nature assez paisible n'appliquaient que la mesure minimale envers les humains, ces inférieurs: ils étaient condescendants. Mais dans l'esprit de mon frère, ce fut suffisant pour faire jaillir l'étincelle de la haine, attisée par la jalousie qu'il nourrissait envers moi, son cadet qui marchait dans les pas d'un père fier de lui. Peu doué pour la planche à dessin, il pensa donner fierté à sa famille en fabricant des bombes, en trainant avec quelques illuminés paramilitaires qui exécutaient des humains. Mais ni mon père, ni le gouvernement  n'y voyant qu'un particulier qui se substituait à lui, n'apprécièrent cette initiative. Sans cette haine latente insufflée dès son plus jeune âge, mon frère ne serait jamais devenu parricide. Si j'avais pris un autre chemin, les raisons tenaient à peu de choses. Peut-être que si je n'avais pas lu cette lueur de fierté dans le regard de mon père lorsque j'avais dessiné ma première maison, j'aurais fini comme mon frère, un fou fanatique.
Dans la vie, il suffit parfois d'un regard, d'une rencontre.

J'avais rencontré Mara et croisé son regard. Jamais je ne pourrais oublier ce regard, dussé-je vivre 300 ans. A la fois magnifique et blessé. Poignant. J'avais frôlé l'horreur du bout des doigts. Elle constituait son quotidien. Alors qu'elle se demandait encore pourquoi je l'aidais, je savais déjà que je serais capable de donner maintes fois ma vie pour elle. Et c'est ce que j'avais fait et referais si l'occasion devait se représenter. Perdu en elle, dans sa chair, dans son regard, je me fondais, je me laissais glisser... vers une jouissance sans commune mesure avec tout ce que je pourrais ressentir par ailleurs durant ma vie. Un seul événement avait était aussi violent et puissant d'émotion: lorsque j'avais appris la naissance d'Héméra. Je ne l'avais encore pas tenue dans mes bras, je ne l'avais jamais vue. Elle était née loin de moi, loin de mes bras, de mon regard. Née alors que j'étais présumé mort. Ma fille. Elle était née. Et je ne pouvais la serrer contre moi. Mais combien cette nouvelle m'avait grisé, fait me sentir libre à jamais. Elle était née alors que j'étais détenu et torturé dans les geôles de Van Brënner. Je ne l'avais appris que plus tard, une fois libre. Mais cette pensée de ma fille naissant pendant que j'étais en train de hurler sous les coups des miliciens constituait une terrible revanche de la vie sur la mort, rétrospectivement.

Tenir Mara dans mes bras, la faire jouir et laisser se déverser ma vie en elle, c'était aussi une revanche sur la fatalité de cette situation qui nous interdisait de nous aimer librement. Son amour susurré au creux de mon oreille était aussi un défi à cette fatalité. Ce défi qui consistait à dire "vous pouvez bien faire tout le mal que vous voulez à moi et aux miens, je l'aime, lui, même s'il est asarien, même si je suis humaine." Nous avions quelque part conscience que nous portions un symbole d'espoir pour l'avenir. Il ne faisait nul doute que les couples mixtes comme le nôtre devaient exister dans la clandestinité. S'ils ignoraient notre existence, ils devaient se douter ne pas être seuls. Un jour peut-être nous pourrions nous révéler au grand jour et porter l'espoir de tous ces gens qui ont laissé parler leur cœur. La seule chose qui nous retenait pour le moment, était le souci de permettre à notre fille de vivre une enfance paisible sans qu'elle doive porter cette double appartenance comme un emblème d'espoir universel. Lorsqu'elle serait adulte, le choix lui appartiendrait de révéler sa nature. Et d'ici là quelques frères et sœurs seraient peut-être là pour la soutenir.

Je serrai convulsivement Mara contre moi. Conscient de la chance que j'avais de connaître un tel bonheur, une telle plénitude. J'étais un homme heureux. Traqué, vivant sous une fausse identité, un nouveau visage. Et pourtant... J'avais ce que très peu d'hommes pouvaient prétendre avoir.

- Comment pourrais-je oublier ? Tu fais partie de moi.
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MessageSujet: Re: (Terminé) Un moment rien qu'à nous [Grant]   (Terminé) Un moment rien qu'à nous [Grant] EmptyVen 6 Mar - 17:18

Mon corps convulsait contre le sien. Je le serrais si fort contre moi que j’avais peur de lui faire mal lorsque ses mots en réponse aux miens touchèrent mon cœur comme jamais. Oh je sais bien, c’est un Asarien. Sa force était supérieure à la mienne, mais il serait tout aussi capable de ressentir la puissance de mes bras contre son corps, parce que parfois il n’y avait pas besoin de mots pour exprimer les sentiments qui m’unissaient à Grant. Des gestes aussi doux que vigoureux, à la fois et qui reflétaient tout mon amour pour lui, tout ce qu’il était pour moi, tout ce qu’il était devenu au fil de ces années à traverser ensemble les obstacles, à combattre la fatalité d’un destin qu’on avait su maintes fois détourner de son objectif. La preuve était que nous étions bien là tous les deux et que quelque part, à l’abri dans les terres sauvages, il y avait notre fille. Je tentais de reprendre mon souffle, ma bouche nichée au creux de son cou, la peau moite, la sueur perlait dans mes cheveux, entre mes seins, entre mes cuisses. J’étais bien contre lui et pour rien au monde je ne désirai autre chose en cet instant de grâce. J’aurai pu rester ainsi contre lui, nos corps enchevêtraient, nos bras et nos jambes mêlaient dans cette passion que nous étions les seules à connaitre, à savourer, à aimer. Je déposai un baiser sur sa peau brulante, reculant mon visage pour sonder son regard. Mes mains semblaient être indépendantes de ma volonté. Elles caressaient inlassablement chaque centimètre de son corps, redessinaient la courbe de ses épaules, ses muscles qui se détendaient peu à peu après le plaisir entêtant que nous venions de nous offrir. Je l’embrassai d’un baiser délicat avant que mon corps et peut-être le sien, ne nous laisse tomber sur le matelas, exténués. Je m’allongeai sur le côté, ma tête en appui contre la paume de ma main, ne pouvant m’empêcher d’être toujours aussi tactile avec Grant. Mes doigts effleuraient son torse et je percevais le rythme effréné de son cœur qui se calmait lui aussi. Je me penchai, mutine, déposant un baiser sur son ventre. Notre petit moment à deux, imprévu, car rien n’avait été décidé, seulement une envie pressante de le retrouver et de lui faire une surprise, était passé par différent moments, aussi sérieux que joueurs et encore une fois, j’aimais oublier mon statut de leader d’un groupe qui se battait pour la liberté de tous pour n’être qu’une femme.

- Bien … Le voisin pourra attendre encore un peu !

Le visage de Grant changea et ses prunelles pétillèrent de malice, mais avant qu’il ne réponde ou qu’il fasse un geste, mon index se posa sur ses lèvres.

- J’ai très faim ! Si on se faisait un petit plateau repas ? Si tu crois que la nuit s’arrête là, tu te trompes. Elle ne fait que commencer. Il nous faut donc de quoi reprendre des forces … A moins que tu n’abdiques et qu’ effectivement, je vais devoir trouver une autre option pour calmer le feu en moi.

Je me levai du lit dans un fou rire facétieux bien avant qu’il puisse m’attraper et me retenir auprès de lui pour se venger de ma plaisanterie à coup de chatouilles et autres tortures dont lui seul en avait le secret. Je  passais mon peignoir qui trainait sur le sol avec tous nos autres vêtements, éparpillés autour du lit et je sortis de la chambre, descendant les marches de son loft pour rejoindre, pieds nus, la cuisine. Ce nouvel appartement était peu différent du premier qu’il avait eu. En étage, spacieux et confortable sans oublier le moins d’appareils électroniques pour éviter le désagrément de son pouvoir qu’il ne contrôlait pas toujours. Une corbeille de fruits trônaient sur la table et je picorai quelques grains de raisins au moment même où Grant passa la porte.

- Une envie particulière ?

Je mordillai ma lèvre tout en m’avançant vers lui. Je ne savais pas si tous les couples fonctionnaient ainsi, au point d’être accro l’un à l’autre, mais je ne pouvais lutter sur ce que Grant était pour moi, cette addiction intense et  fiévreuse. Je lui présentai un grain de raisin entre mes lèvres qu’il croqua. Le baiser gourmand prit fin et je me hissai sur le bord de la table tandis que je le laissai se mouvoir dans sa cuisine, nous préparant de petits sandwichs et du fromage. Il me rejoignit, glissant entre mes jambes tout en me faisant croquer dans le pain. Les heures perdues loin l’un de l’autre se rattrapaient, ici et maintenant. Notre bulle nous protégeaient de l’extérieur et seul comptait ce désir qui nous animait, loin des dangers et du quotidien de nos vies qui reviendraient très vite taper à notre porte.
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