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 (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤

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MessageSujet: (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤   (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤ EmptyVen 16 Oct - 21:50

NB ! Important ! Ce RP est antérieur à tous ceux que j'ai ouverts jusqu'à présent.


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Le Bidonville, comme les Terres Sauvages, me ramenait toujours des lustres en arrière dans mes anciennes vies. C'était paradoxal mais cela me faisait le même effet psychologique que d'arpenter les rues du Dôme Principal d'Asaria. Ce dernier avait été mon berceau et le second celui qui m'avait fait homme, m'avait rendu adulte. D'abord, c'était dans le Bidonville que je L'avais croisée pour la première fois. Puis c'était le lieu où nous ne retrouvions en cachette la journée, lorsque je désertais les bancs de l'université pour la rejoindre. Un fils de bonne famille qui s'accoquine avec une fille du peuple ? Quoi de plus banal ? Finalement, je me comportais comme mes aînés qui mettaient dans leur lit des humaines qu'ils abandonnaient ou tuaient ensuite dans le pire des cas. Les agents de renseignements de Maman avaient du trouver leur mission d'un mortel ennui au départ. Un fils de Longue Vie qui se faisait peur en fréquentant la racaille du Bidonville, c'était original mais pas si rare. Jusqu'à ce que les choses se corsent et que je semble me laisser entraîner sur la mauvaise pente par cette "relation". Alors, elle avait exigé que je rompe avec ce qu'elle appelait un travers, ou une "mauvaise habitude", un vice. J'avais été révulsé qu'elle assimile la femme que j'aimais à une sale manie ou un abus de jeunesse comme le tabagisme ou l'alcoolisme. Elle avait même été jusqu'à me proposer de payer ma consommation d'esclaves humaines pour me "guérir" de cette soudaine toquade pour les "humaines". Je crois que ce jour là la rupture s'est consommée entre elle et moi. Ma mère. Comment pouvait-elle se tromper à ce point sur ce qui convenait à son enfant et le rendait heureux ?

Avec le recul, je comprends mieux aujourd'hui... Elle avait déjà occulté les motivations premières de mon père biologique, elle les avait détournées à son avantage, les avaient utilisées pour le tromper et obtenir ce Saint Graal qu'était le S.E.E.R. à l'époque. Cette femme n'avait fait que manipuler les hommes qui gravitaient autour d'elle, à commencer par son mari (mon père officiel), son amant d'alors (mon père) puis moi pour finir. Elle m'avait modelé tel qu'elle me voulait. Un ange de beauté, de sagesse et de savoir. Mais aussi un fat, un être pétri de suffisance, méprisant les sentiments des personnes qu'il souillait, corrompait, soumettait. Un monstre... J'étais un monstre. Jusqu'à ce que, par amour, j'aie le courage de contempler mon image et de la confronter à ce que mon cœur avait toujours désiré être: un être libre et tolérant, curieux et ouvert, avide de cette chaleur qu'apporte le contact avec des personnes qui vivent pour autre chose qu'eux-même.

Lorsque j'avais croisé cette lumière fragile et mortelle, et mon esprit malade s'en souvient encore à travers les fragments de cette conscience brisée, mon cœur avait presque explosé de sentir mes muscles tressaillir, mon sang bouillir et ma respiration s'emballer. Si jeune et si pleine de conviction, de volonté de convaincre. Je ne croyais déjà plus en rien. Elle pensait que tout était possible. J'étais l'enfant blasé d'une couche adultérine et nantie. Elle était le fruit d'un amour loyal entre deux êtres éphémères. Tout nous séparait. Nos regards, nos mains, nos cœurs se rejoignirent pourtant. Nous devînmes l’incarnation de l'interdit qui ne se cache pas sans pour autant s'afficher. Invincible, je me sentais prêt à déplacer des foules, à combattre des montagnes ou l'inverse. Je la laissais parler, prêcher, faire campagne dans ce bidonville, me tenant en arrière dans son équipe logistique. Je détournai les subsides maternelles pour mes études afin de financer la construction de notre premier QG des terres sauvages. Le premier symbole de notre "association" de libres penseurs pacifistes était un corbeau. Je sais à présent qu'elle l'a remanié et métamorphosé en Phoenix. Cela est bien, c'est juste. Le corbeau est un psychopompe qui conduit les âmes défuntes vers la paix. Notre mouvement devait perdurer encore et encore. J'étais mort si peu de temps après en avoir posé les bases. Il fallait qu'elle continue à le faire vivre. Le Phoenix, c'était bien.

Je m'étais suffisamment réfugié en moi-même et blindé pour faire face à tous ces souvenirs désormais.  J'étais conscient de tout ce qu'on m'avait arraché en m'abattant par une belle journée ensoleillée. Il n'y avait que deux réponses possibles à ce que j'avais du affronter ensuite par la révélation la plus cruelle. Soit on devenait fou et on perdait pied au point d'en mourir, soit on devenait un monstre insensible et prêt à tout anéantir pour arriver à ses fins. J'avais choisi de ne pas choisir et j'avais fusionné les deux. Mais c'était un Gabriel tout à fait à l'aise en apparence qui arpentait les rues du Bidonville en cette belle soirée. Je poussai la porte de la Taverne de l'Enfer et mon look me valut immédiatement un silence analytique et dubitatif du genre "on connait ce mec, mais qui c'est et que vient-il foutre sur notre territoire ? "

Oui, j'étais déjà venu dans ce lieu, et j'avais déjà posé mon cul sur ce vieux tabouret usé. A cette époque j'étais accompagné d'une belle jeune fille, j'avais les cheveux longs jusqu'aux fesses et je sentais le fric à plein nez. Mon arrogance de caste n'était domptée que par l'amour qu'elle m'inspirait. Pourtant ils m'avaient accueilli  avec défiance mais respect parce qu'ELLE m'avait choisi et m'aimait. A cette époque je ressemblais plus au fils de bonne famille en redingote néo Goth qu'au baroudeur en Stetson qui allait se révéler. Ce chapeau que j'arborai dans différentes versions sur scène n'en était que le souvenir fétiche. Mais qui pouvait le savoir ? Qui pouvait savoir que le Gabriel d'alors arpentait les Terres Sauvages avant le Crépuscule protégé par ce simple couvre-chef pour rejoindre celle qu'il aimait ? Personne. Peut-être qu'elle-même l'avait toujours ignoré car, s'il y avait bien un trait commun entre le père et le fils, c'était la fierté et l'amour-propre, avec aussi la conscience d'une destinée trop lourde à porter pour un simple homme. Cette certitude que les fils porteraient l'héritage du père, le Gabriel d'alors ne voulait déjà pas l'assumer. Il la redoutait. Comment peut-on imposer ce poids à un enfant ? Mais le destin que ma mère m'avait tracé m'interdisait d'être père des enfants de celle que j'aimais. Je ne pouvais perpétuer mon nom qu'avec une asarienne de haute lignée, fille de longues-vies de préférence. Les seules pensées qui me consolaient bien piètrement étaient d'imaginer à quel point j'avais pu décevoir ses attentes et quelle serait sa frustration de ne jamais être grand-mère. Encore qu'il m'arrivait de me demander comment son ego de femme fatale l'aurait supporté.

Ce soir, ces pensées m'agitaient étrangement alors que j'avais poussé les portes de la Taverne de l'Enfer. Elles me ramenaient à mon seul amour véritable. Je songeais qu'elle avait peut-être foulé ces mêmes planches de parquet usées peu de temps auparavant. Elle aussi avait gagné une forme de clandestinité forcée. Mais elle était bel et bien vivante et probablement heureuse, contre la mauvaise fortune, dans les bras d'un autre. Moi j'étais mort et je devais encore me battre. Juste pour une idée que je me faisais de la vie. Je jetai un coup d’œil circulaire, immobile sur le seuil... ma guitare sur le dos. Plusieurs regards convergèrent vers moi. Des regards surpris. Comment connaissais-je ce lieu? Que venais-je y faire? Des murmures s'élevèrent.

- C'est Scarecrow... Que fait-il ici ? ...

Je traversai la salle pour aller jusqu'au comptoir auquel je m'accoudai et m'adressai au barman.

- Hey bonsoir! Mec, balance-moi un cimetière !


Dernière édition par Gabriel Laymann le Mar 22 Déc - 22:00, édité 1 fois
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Evan Cassidy
Leader des Rebelles
Humain

Evan Cassidy
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Localisation : La cité et ses terres
Côté coeur : Il brûle pour une seule femme

Activité/Profession : Leader de la Rébellion / Recruteur et Propriétaire de la Taverne de l'Enfer

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MessageSujet: Re: (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤   (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤ EmptyDim 18 Oct - 17:45

La jeep d’Evan faisait un vacarme des plus bruyants quand il arriva dans les ruelles du bidonville. Le seul garagiste compétent qu’il connaissait se nommait Ethan O’Donnell. Il possédait son petit commerce dans un des quartiers humains et il était aussi connu comme un expert sur le terrain chez les Rebelles.  Le soir s’était annoncé au-dessus du dôme en verre. Evan avait difficilement voyagé des terres sauvages jusqu’à la cité. Il avait juré tout au long de la traversé qu’on ne le reprendrait plus à faire un tel chemin avec une jeep qui était sur le point de rendre l’âme. Il avait pourtant promis à Diana de mener le véhicule entre les mains et les bons soins d’Ethan ou d’Elisabeth, une autre rebelle, puisque cette nana était douée aussi bien avec une arme qu’avec des outils de mécano.  Il était passé devant le garage qui ne payait pas de mine avec l’espoir de voir un visage amical. Il s’était avéré fermé. Evan ne voyait qu’une autre option : la taverne. Il fit demi-tour et il prit la direction de cet établissement où les Miliciens les laissaient encore passer des soirées plus ou moins tranquilles.

La Taverne était le lieu habituel où se regroupait les humains de tous les bords. Personne ne dévoilait aux autres le camp auquel il appartenait. Le bidonville était une grande famille. Les combats passaient en second plan quand il se trouvait en compagnie de potes autour d’un verre. Ce pub était tenu par le père d’un agent du faucon. Cet homme d’un certain âge était l’œil et les oreilles de toute cette population. Evan n’avait jamais vu Monsieur Roswell trahir un homme ou une femme de ce dôme. Il se doutait qu’il connaissait les secrets de ce petit monde, qu’il pouvait mettre un nom sur les visages de chaque Rebelle, sur les Pacificateurs et même les Insoumis.

La jeep cracha un énorme nuage gris quand Evan arrêta le moteur à quelques pas du pub. Il sauta sur le bitume d’un pas décidé. S’il ne trouvait aucun des deux Rebelles, il trouverait assurément de la compagnie pour terminer sa soirée. Steve serait probablement là  à aider son père. La vie privée du jeune recruteur du faucon ressemblait à un vide sidéral. Sa relation avec Natasha était au point mort et il avait un besoin viscéral de se changer les idées. A l’intérieur, l’ambiance était déjà là. Il s’installa au bar et salua le père de Steve. Ils échangèrent quelques mots devant la bière qu’Evan avait commandée. Les portes s’ouvrirent et les murmures le firent se retourner.  Comme tous les chuchotements qu’il entendait près de lui, Evan reconnut le type qi venait de franchir le seuil de la porte. Son look contrastait beaucoup avec le décor de la taverne et c’était à se demander comment un type de son espèce pouvait connaitre cet endroit et même y venir passer sa soirée. Scarecrow était un chanteur adulé dans les autres dômes. Il était dit qu’il ferait bientôt un concert gigantesque dans l’une des salles du multiplex. Un Asarien qui foulait le sol des humains miséreux. L’homme à la guitare s’installa au bar près d’Evan. Avant d’intervenir, Il le laissa passer sa commande. « Un lieu peu somptueux pour un type comme vous. »

Il y avait encore du mouvement dans son dos. Il détourna un peu sa tête et cette fois-ci il reconnut la personne qui était entrée. C’était une personne qu’il avait déjà croisée par le passé avec Duncan et qu’il n’avait pas revu depuis un moment. Son regard rencontra le sien et la silhouette se déplaça jusque à lui.
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MessageSujet: Re: (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤   (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤ EmptyLun 19 Oct - 11:36

Steve respira l'air frais des bidonvilles. Air puant si vous voulez, car c'était vrai, la misère qui régnait dans les bidonvilles n'aidait pas à créer une odeur qui était tout sauf repoussante, mais au plus vous viviez là, haï des Asariens, au plus vous vous disiez qu'ici c'était chez vous, cette odeur, c'était le signe que vous étiez sur votre terrain, que vous étiez bien là où vous deviez être. C'était ce que ressentait Steve, accroupi sur l'angle d'un toit à contempler le coucher du soleil. Cette boule de feu si belle et si mortelle qui donnait tant de fil à retordre aux asariens. Ils avaient bien un point faible oui, mais il ne durait que l'espace de quelques heures, treize heures grand maximum. Steve restait là, seul, perdu. Il aurait du rejoindre son père, mais il savait qu'à cette heure, il pourrait bien se débrouiller seul encore un peu. Il resta donc là, sur le toit, à contempler à la fois le soleil et son magnifique coucher, et tout les toits des bidonvilles qui s'illuminaient des derniers rayons du soleil couchant et qui vous laissaient croire, pendant un dernier instant, que ces toits n'étaient pas des toits, mais une mer de diamants, une mer de joyaux qui illuminaient la terre entière. Au fond, est-ce que ce n'était pas ça? Derrière Steve resplendissait aussi les immenses buildings que l'on pouvait voir apparaître, plus loin dans Asaria. Un jour il serait là-bas. Il aurait droit de voir ce spectacle depuis les immenses immeubles de verres du gouvernement, même si ce devait être au milieu d'un incendie. Il y serait. Les derniers rayons du soleil finirent tout de même par disparaître, ne laissant derrière eux qu'une faible luminosité indiquant que le soleil venait tout juste de disparaître, immense boule de feu rentrée dans sa tanière. Steve décida finalement qu'il était temps de partir.

Il descendit du toit plus ou moins adroitement et s'empara de sa moto collée contre un mur, sa femme comme il le disait. Toujours là pour lui, et l'inverse étant vrai aussi. Il avait d'ailleurs promis à Elizabeth qu'un de ces quatre il irait avec elle, dans les terres sauvages. Il comptait bien tenir sa promesse. Mais pour l'heure... Il fallait aller aider son père. Il grimpa sur son immense cylindrée, donna un coup de kick et la belle démarra. Un bruit qui ne vous donne envie que d'une chose... Accélérer un peu. Et c'est ce qu'il fit, sortant de la ruelle en trombe, sans casque bien sûr. ici, il était plutôt connu de tous, surtout comme étant le fils du patron du bar qui accueillait la moitié des bidonvilles dans ses locaux. Mais d'autres savait aussi qu'il était le seul con à faire de la moto avec autant de plaisir et de bruit, ou du moins, l'un des seuls. Il dérapa, cabra, et prit du plaisir à rouler à une vitesse folle dans ses quartiers. Son chemin devenait fou tant il allait vite, son regard n'assimilait plus tous les éléments, c'était les joies de la vitesse, la joie de monter un engin surpuissant et survitaminé qui demandait toujours plus de vitesse. Steve était un casse-cou, et même s'il avait parfois tendance à tenir à sa vie, il aimait faire l'idiot et prendre quelques risques. Bah, sinon la vie ne valait pas la peine d'être vécu. Steve finit par arriver non loin du bar de son père, et il fit diminuer sa vitesse, rétrograda avant de prendre une petite rue sur sa droite, et d'aller dans la cour arrière du bar où il déposa son engin, encore brûlant de l'effort. Son père, qui avait dût l'entendre, sortit au même moment.

- Steve, tu sais que je t'attendais?
- Je sais p'pa, mais comme on est patron tous les deux, j'me suis dit, tiens, pourquoi ne pas arriver en retard pour une fois? Hein, après tout, ton associé peut bien s'occuper du bar tout seul pendant un quart d'heure, non?
- Incorrigible va!
Grogna son père plus amusé qu'en colère.

Steve embrassa son père. Espion au service des rebelles, ce qui n'était pas pour plaire à sa mère, il avait fallu que son fils rejoigne les rebelles aussi, donc autant dire que sa mère n'avait pas été loin de la crise cardiaque. C'était un peu abusé certes, mais bon, ça avait le mérite de ne pas être totalement faux. Steve se détacha de son père qui lui demanda ce qu'il avait fait de son après-midi.

- Bah, je me suis un peu entraîner, et j'ai vaqué à deux trois affaires. Y'a du monde là d'dans?
- Ouais un peu. Répondit son père qui le suivit alors qu'il entrait dans le bar.

Steve rentra, et se dirigea vers le comptoir. Quelques types y était adossé, et le barman semblait un peu dépassé par les événements. Chaque soir, de nombreux humains venaient se détendre ici, il trouvait là un refuge et quelques moyens de prendre la vie du bon côté, surtout quand Steve était là. Ce-dernier reconnut d'ailleurs un autre rebelle, Evan. C'était le recruteur, un type sacrément doué qui était très proche de Duncan, un conseiller avisé qui savait s'y prendre pour recruter des gens motivés et dont il connaissait tout. Même Steve savait que sa vie était connu de cet homme qu'il appréciait. Il prit quelques verres qu'il essuya, histoire d'aider le barman et lança à Evan:

- bon alors mon vieux, quoi d'neuf, ça va?

Tout en essuyant et en posant les verres sur une étagère derrière lui, il jeta un regard sur un type qui faisait une très belle tâche dans la masse d'humains rassemblés là. Le Barman l'avait servi, c'était déjà bien. Steve s'approcha de lui, son torchon à la main, et se mit face à lui.

- T'es nouveau toi non? Dis-moi, qu'est-ce qu'un type comme toi vient faire ici à traîner avec toute la racaille des bidonvilles, hein?

Steve reprit son travail tout en gardant un oreille attentive sur le type. Adrien s'était mis à la réception et se chargeait de faire le serveur de temps à autre. Une autre commande arriva, Steve prit deux verres et fit couler la bière. d'autres demandes arrivèrent, et il refit de même préparant les boissons et les quelques apéritifs que le bar proposait. Il revint sur l'homme qui était plus habillé comme un clown que comme un type normal, mais à chacun son style me direz-vous. il portait aussi une guitare, comme l'un de ses musiciens qui va de ville en ville, et tente de jouer quelques morceaux. Par contre, l'instrument, bien que Steve n'en soit pas un connaisseur, semblait de belle facture. Il continua donc à essuyer quelques verres tout en attendant la réponse de l'homme.
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Mara Jade
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MessageSujet: Re: (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤   (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤ EmptyLun 19 Oct - 13:53




- Tu vas me prendre pour quelqu’un qui radote à chaque fois, mais je tiens à te dire que tu n’aurais jamais dû y aller toute seule.

Un sourire s’esquissa sur mes lèvres à l’écoute de la voix  protectrice de mon ami d’enfance, Julian, qui me parvenait dans l’oreillette. Il y avait des missions que je devais faire seule. Cela n’avait rien à voir avec de la fierté ou de la méfiance envers les membres de mon groupe. Non, cela tenait plus à ma place dans cette grande famille que j’avais rassemblée depuis plus de dix ans.  Un groupe était fait de personnes motivées et celui ou celle qui possédait les responsabilités sur les épaules devait se montrer le meilleur exemple pour eux. La seule fois où je m’étais éloignée des Pacificateurs, c’était après la naissance de ma fille et la mort de Gaïus. Amaria et Michael avaient repris le flambeau en attendant que je me remette de toutes ces émotions qui avaient bouleversées mon quotidien. Ma fille était née sans père. Un père qui s’était fait capturé par la Milice et abattu alors que les Pacificateurs tentaient de le sauver. J’avais été empoisonnée par un Ancien, une sorte de tatouage maudit et Gaïus avant sa traque avait donné le remède à Héléna. Ce fut la seule et unique fois où j’avais dû prendre du recul, m’occuper de mon bébé et panser les blessures de mon cœur même si celui-ci n’avait jamais cru à la perte de l’Etre cher. Ni celui-ci … Ni le premier.

J’activai mes pas dans les quartiers sombres du bidonville que je connaissais par coeur. J’avançais comme une ombre dans cette longue cape noire qui ne me quittait jamais dans mes déplacements. Depuis bien longtemps, ma tête était mise à prix par le gouvernement pour un acte que je n’avais pas commis. J’étais celle qui avait piégé le fils de la Grande Conseillère, celle qui l’avait séduite et manipulé, celle qui avait mis en place un plan morbide pour l’exécuter devant la population asarienne comme un symbole d’un groupe qui ne courberait pas l’échine, comme le grondement du tonnerre en plein été. Je n’ai jamais été une meurtrière et jamais je n’aurai tué l’homme que j’aimais. L’Ancienne, à la tête de cette dictature dans laquelle nous vivions tous, avait trouvé le moyen de faire de moi l’ennemi des Anciens. D’ailleurs j’en avais payé le prix fort quand on m’avait enlevé Héméra.

 - Ce n’était qu’une rencontre.

- Mara, tu ne penses jamais que cela peut-être un piège ?

- J’y pense à chaque fois Julian … mais je ne peux pas me permettre d’avoir peur, de douter … Je n’aurai fait alors cela pour rien depuis toutes ces années. Je ne peux pas … C’est une promesse que j’ai faite un jour.

- Tu n’es pas toute seule et tu n’as pas a supporté tout cela.

Je levai les yeux vers le dôme de verre qui se dessinait au-dessus de ma tête. La nuit avait déployé ses ailes et les étoiles s’étaient installées dans ce manteau d’ébène. Quand j’observais ces petites lucioles qui brillaient de mille feux, je pensais à ma fille. Héméra adorait que je lui raconte légendes qui leur étaient associées. C’est mon père qui me les avait appris. Il détenait cela de ses grands-parents. Une tradition qui se perpétuait dans la famille et que je poursuivais avec mon enfant.  Pourtant ce soir, les astres étincelants ne me ramenaient pas ni vers mon enfance ni vers mon trésor. Ils m’attiraient vers un endroit secret que j’étais la seule à connaitre. Un lieu protégé au fond de mon cœur et que je gardais précieusement.  Je clignais des yeux et une voix lointaine se fit plus proche, un écho venu des entrailles de la terre. Elle me paraissait alors si réelle, si tangible que j’en eus le souffle coupé. J’arrêtai  de marcher et je dus me retenir à vieux lampadaire pour tenter de reprendre contenance et ne pas chanceler. Des images se formèrent alors devant moi et elles prirent formes, se voyant dotées d’une vie propre. Mon passé se rappelait à moi, une façon de m’avertir que tous nos actes sont liés les uns aux autres et qu’il ne faut jamais l’oublier.

- Que vois-tu ?

- Les Étoiles. Un ciel magnifique et la lune.

- Que perçois-tu au-delà ?

- Le futur. Le nôtre. Je suis un visionnaire. L’aurais-tu oublié ?

J'avais détaillé son visage à la lueur des rayons de l'astre lunaire puis j'avais reposé ma joue sur son épaule. Je me souvenais de cette nuit. C’était celle d’un été. Les températures devenaient plus fraiches à la nuit tombées et encore plus dans les terres sauvages. Toutes ces sensations me revenaient subitement. J’entendais la petite mélodie de la rivière qui coulait près de nous, le hululement des chouettes, les petits papillons qui virevoltaient et toute cette nature qui transpirait de liberté. C’était comme si je venais de faire un bond dans le passé en quelques secondes. Un retour en arrière sur ma vie, sur le destin que j’avais tracé en le rencontrant. Mes doigts s’agrippèrent au poteau dans un désespoir sans nom et c’est avec une force inouïe que je m’arrachai à l’étreinte de mon passé.

- Mara, tu vas bien ? Il y a eu un blanc dans la conversation. Je pensais que la connexion avait coupé ou que cela venait de ton micro. Mara ?

- Je vais bien Julian … Je dois encore passer à la Taverne récupérer un paquet et je rentre.

- Je suis de garde au QG, je reste en contact. Si tu as un problème, tu me fais signe. J’avertirai les Paces les plus proches de ta position.

- Ne t’inquiète, tout se passera bien.

Je voyais au loin le petit panneau de la Taverne qui était éclairé par un autre réverbère. Les lumières qui sortaient des fenêtres et  le brouhaha des conversations m’indiquaient qu’il y avait du monde. Je n’avais pas encore croisé une seule patrouille de la Milice, ce qui était assez dérageant pour une humaine qui était recherchée. Je préférai savoir où ils étaient que d’avoir à tomber dans un piège. Durant plusieurs minutes, je restai planquer derrière plusieurs containers, dans les ténèbres. J’observais et j’écoutais un quelconque bruit qui m’indiquerait la présence de soldats, mais rien ne se produisit. Je finis par traverser la petite ruelle et je rejoignis la Taverne d’un pas pressé. Je retirai mon oreille et mon micro que je glissai dans la poche arrière de mon pantalon. A l’instant où je poussai la porte, l’odeur de la fumée mêlée à l’alcool agressa mes narines.  Je fis glisser ma capuche en arrière laissant ressortir mes longs cheveux auburn. Mon visage avait longtemps été placardé sur les murs, mais ce fut peine perdue pour la Milice, car ici les humains se serrent les coudes même si leurs combats peuvent différer. Aucun humain ne vend un des Siens sauf bien évidemment ceux qui sont à la solde de la Milice, en échange d’un maigre salaire.

Quelques regards se tournèrent vers moi puis ils revinrent à leurs parties de cartes et leurs conversations sans se soucier de ma présence. Un visage se révéla  plus familier que d’autres. Un homme était installé au bar et s’il m’avait reconnue, je venais d’en faire autant.  Je lui fis un signe de tête et je m’approchai de lui. Cela faisait une éternité que je n’avais pas vu ni Duncan, ni Evan. J’entretenais de bons rapports avec les rebelles, du moins avec leurs responsables même si nous n’étions pas toujours d’accord. Il y avait de nombreux clients au comptoir et dans la salle. L’un deux me poussa, sans le faire exprès alors que j'arrivai près d'Evan. Il était ivre. Cela se voyait et s’entendait à la manière dont il bredouillait des mots presque incompréhensibles et dans l’agitation, je bousculai à mon tour, un homme qui me tournait le dos, assis tranquillement au bar.

- Je suis désolée, pardonnez-moi.

J’avais plus heurté sa guitare que lui. Et le verre qu’il tenait dans sa main avait débordé sur le comptoir. L’ivrogne attrapa mon bras et m’attira violemment à de lui.

- Aaaaloors …pou…pou…péé, toute … seuuuleeeuh ? Attentiooon au gr…and…méchant … loup

- Vous devriez rentrer chez vous et me lâcher.

J’essayai vainement de retirer sa main de mon bras. L’alcool décuplait ses forces et son étreinte me faisait de plus en plus mal.
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MessageSujet: Re: (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤   (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤ EmptyLun 19 Oct - 19:12

HRP:



Je n'avais pas oublié la rudesse ni le franc parler des hommes du Bidonville. Dans les premiers temps où je l'avais fréquenté, je m'étais senti comme un extra terrestre débarqué d'une autre planète. A l'époque j'étais un étudiant au parler livresque, à la courtoisie presque maniérée. Cela la faisait beaucoup rire et elle ne manquait pas une occasion de me taquiner. Je contrastais avec les hommes qu'elle avait l'habitude de côtoyer. Je me sentais souvent hors de propos, ne saisissant pas toutes les allusions, les expressions qu'ils employaient devant moi. Malgré cela, je me sentais bien parmi eux, je me sentais bien à ses côtés. A force de les suivre partout dans leurs déplacements à travers ce village de la misère mais aussi  au coucher du soleil dans les terres sauvages, j'avais fini par m'intégrer à leur vie simple et faite d’expédients. Au début je le faisais uniquement pour être avec elle. J'étais subjugué par sa beauté et sa simplicité. Avec elle je pouvais être moi-même sans jouer un rôle, sans faire ou dire ce qu'on attendait de moi. D'ailleurs ici on n'attendait rien d'un type comme moi. On s'en méfiait plutôt, à juste titre. Je n'avais rien dit de ma véritable identité. J'avais juste mentionné que mes parents travaillaient dans la tour gouvernementale. De toute façon, mon être entier transpirait l'asarien de bonne famille à cette époque et mentir complètement n'aurait fait que renforcer leur suspicion. Ils savaient juste que je ne manquais de rien, que j'étais un étudiant issu d'une famille assez aisée pour m'éviter de travailler. Ils savaient aussi que j'étouffais dans le monde d'où je venais. Ils l'avaient vite compris. Ils avaient aussi senti que je ne trichais pas à ce sujet. J'étais toujours le premier à prendre des risques, à courir sur les toits pour espionner les Miliciens, à proposer des virées dans les Terres Sauvages. Je me foutais bien de revenir couvert de terre et de bosses, mes beaux habits troués. Mais les parties de rigolades insouciantes se teintèrent bientôt d'un malaise, d'une colère. Pas de leur part, mais de la mienne. Au cours de nos petites expéditions de jeunes chiens fous, nous tombions souvent sur des scènes d'une cruauté insoutenable de la part des miliciens envers les habitants du bidonville ou du village extérieur, ou même de petits groupes d'humains qui ne faisaient que chasser dans les terres sauvages pour améliorer leur ration frugale.

Ces scènes révoltantes s'ajoutaient à celles que j'encaissais depuis mon enfance sous les Dômes des nantis. Elles y faisaient écho. Elle avait senti que je changeais, que la colère montait en moi et venait de loin. Combien de fois alors que nous étions cachés, avait-elle retenu mon bras alors que je m’apprêtais à lancer des pierres à ces monstres qui rouaient de coups des êtres sans défense. Et puis il y avait eu le déclic avec cet homme abattu sous nos yeux parce qu'il voulait protéger son fils capturé par la Milice pour avoir volé quelques fruits. Je maitrisais très mal mes dons à cette époque et je ne connaissais l'usage que d'un seul qui me terrorisait. La désintégration moléculaire. Je savais la posséder sur les objets mais aussi sur les êtres vivants. Sur les autres comme sur moi. Il me suffisait de regarder en me concentrant un objet ou une partie de cet objet pour le faire disparaitre et réapparaitre ailleurs. Petit, je m'amusais à faire des blagues à mes parents mais cela ne les faisait pas tellement rire, alors je m'exerçais sur mes amis en leur cachant leurs affaires. J'étais un sale gosse plutôt imbu de lui-même et facétieux déjà. Mais en prenant de l'âge et en me concentrant sur ma main j'avais réussi à la faire disparaître puis réapparaitre sous la jupe d'une fille. C'était pratique mais terrifiant tout à la fois. J'avais pris conscience ce jour-là de l'immensité de ce pouvoir, de sa puissance obscure et, bien davantage, de ce à quoi il me permettait d'accéder. Aucune chambre ne m'était désormais interdite et j'entrais dans l'une ou l'autre pour prendre qui je désirais, avec ou sans son consentement. Qui aurait osé me dire non alors que tous disaient oui à ma mère ?

J'avais grandi avec ce paradoxe en moi. La violence des miens à l'égard des Humains m’écœurait, me révoltait même. Mais ce que je faisais ne me paraissait pas condamnable. Le plaisir: en prendre et en donner, en l'imposant, ne me paraissait pas pouvoir être une forme de violence. Il faut dire que tout était faussé dans mon éducation. On ne me refusait rien, donc je n'imaginais pas que prendre une fille sans attendre qu'elle en manifeste l'envie soit une forme de violence. Il ne me venait pas à l'esprit un seul instant qu'elle puisse se laisser faire par peur de mourir. Pour moi elle ne pouvait qu'en avoir envie. Les préambules m'étaient étrangers et il me semblait plutôt qu'elles n'attendaient que cela. Ce qui était sans doute vrai pour la plupart de mes maîtresses asariennes. Je gravitais dans un tel panier de crabes où les apparences et le statut faisaient la seule valeur d'un être, que tout était dévoyé, déformé dans ma façon de voir les choses. J'étais l'un des plus convoités et envié du panier, tout m'était acquis sans effort. Mon charme naturel et mon intelligence ne m'aidaient pas à voir autrement, il faut bien le dire. J'étais un être puant de suffisance, englué dans une éducation pernicieuse qui m'avait totalement aveuglé. Du moins en surface. Mais cet aveuglement avait une limite. J'étais étranger à toute cruauté mentale, à toute méchanceté gratuite. Si je blessais, ce n'était jamais voulu ou calculé. C'était par ma façon d'être, inconsciemment. Mais les scènes de maltraitance ou d'humiliation perpétrées par les miens me faisaient serrer les poings et me devenaient chaque jour plus intolérables.

C'est dans cet état d'esprit que j'avais croisé celle qui allait changer ma vie. Condamnant les miens pour leur cruauté, mais inconscient de la mienne. Il me fallut la connaître mieux pour ressentir un trouble grandissant qui dérangeait de plus en plus ma façon de penser. Sans que je m'en rende compte, mes virées nocturnes s'espacèrent et les couches des belles asariennes ne furent plus troublées par mes intrusions. J'observais les compagnons d'infortune du Bidonville dans leurs interactions sociales. Entre hommes, entre femmes, entre hommes et femmes, relations amicales, charnelles. Leur code différait bien du mien, de celui que je pensais le bon. Elle m'attirait depuis le début mais j'avais compris que les règles étaient un peu différentes ici et que lui sauter dessus n'était pas la meilleure méthode pour me faire accepter. Bien sûr j'aurais pu user de mon statut, de mon pouvoir mais cela serait revenu à me comporter comme ceux des miens qui me faisaient vomir. J'avais espéré qu'elle me tomberait dans les bras. J'attendais qu'elle succombe. Mais rien ne vint. Elle me regardait bien d'une certaine façon, mais ne faisait rien pour me montrer qu'elle avait envie de moi. Et bien sûr ce n'était pas à moi de le faire. D'habitude, elles venaient se frotter à moi en minaudant, elles rivalisaient de servilité pour satisfaire le moindre de mes désirs. Asariennes comme esclaves humaines. Que se passait-il là ? J'observais les autres membres de sa "bande". Certains garçons du groupe et certaines filles semblaient avoir une attirance les uns pour les autres. Des rapprochements s'opéraient plus ou moins poussés. C'était une sorte de jeu aussi pour eux, mais beaucoup plus complice et doux que tout ce que j'avais pu connaître. Rien qui ressemblât au rapport de soumission immédiate que j'obtenais de la part des femmes de ma caste. Je rêvais de savoir jouer à ce jeu humain avec elle mais je me disais que cela ne pouvait pas fonctionner parce que j'étais asarien et pas elle. Cette prise conscience me fit comme un coup en plein ventre et chemina en moi comme une résolution secrète.



Et lorsque j'avais vu ce père se faire tirer une balle à bout portant dans la tempe sous les yeux de son enfant, cette résolution secrète se mua en une volonté, une pulsion. J'avais jailli du fourré en hurlant et j'avais sauté sur ce salaud de milicien. L'effet de surprise avait pris ses compagnons de court. J'avais fait écran de mon corps pour protéger l'enfant et levé ma main, paume ouverte en direction du groupe des bourreaux. Une onde transparente s'était propagée dans l'air jusqu'à eux et ils avaient disparu en silence. Je m'étais concentré sur le premier lieu qui m'était venu à l'esprit et, je l'avais su après, ils s'étaient rematérialisés dans la volière du jardin de ma mère. Ce qui leur avait valu un blâme sévère et injuste d'ailleurs. Pourquoi cette volière ? Parce que souvent j'allais contempler ces pauvres oiseaux prisonniers d'une cage dorée et je rêvais de leur ouvrir la porte. Mais à quoi bon ? Au delà, il y avait le dôme qui nous gardait tous prisonniers...

C'est ce jour-là que je formai le projet qui devait me coûter la vie. Et c'est aussi ce jour-là que son regard sur moi changea. Et également le comportement de ses amis à mon égard. Ils avaient d'abord cru que j'avais désintégré ces miliciens ce qui leur inspira une reconnaissance et une forme de respect. Mais je les avais bien vite détrompés en leur expliquant que les types devaient simplement se trouver parmi les pigeons de ma mère et que jamais je n'accepterai de tuer un être vivant même si j'en avais effectivement le pouvoir. Et c'est cela, plus que la prouesse de mon geste qui avait fait apparaitre dans les yeux de celle que j'aimais déjà une lueur d'admiration. J'avais compris aussi ce jour-là qu'elle voyait les choses de la même façon que moi. Dans les années qui suivirent nous nous battîmes pour faire valoir ces idées. Tous les Asariens n'étaient pas mauvais. Certains pouvaient changer, évoluer, ouvrir les yeux. J'en étais la preuve. Il y avait d'autres solutions que la violence entre les Humains et les Asariens, d'autres réponses pour leur apprendre à vivre ensemble. Le couple que nous formions était le plus bel étendard qu'on puisse rêver pour illustrer cet espoir. Un groupe se forma autour de nous, d'abord composé de beaucoup d'Humains du Bidonville et des Terres Sauvages qui reprenaient espoir en pensant trouver une alternative à l'affrontement direct avec les Asariens. Je les protégeai du mieux que je pouvais. Nous avions fondé ce refuge dans une grotte sommairement bétonnée des Terres Sauvages. Je passais tout l'argent que j'avais à disposition à améliorer notre petite structure, notamment un poste de soins pour les civils qui se faisaient estropier par la Milice ou étaient laissés pour morts. Il ne désemplissait pas. C'est à cette époque qu'ils commencèrent aussi à m'aimer véritablement. Leurs témoignages maladroits me laissaient toujours timide et gêné. Je n'étais pas tellement habitué aux marques d'affection sincères à part celle de mes parents, peut-être ... Nos rangs ne cessaient de croître et quelques Asariens ayant été surpris en train de relever un blessé humain étaient parfois ramenés jusqu'au refuge. Nous prenions déjà des risques mais pour moi une main tendue valait tous les serments. La plupart du temps ils devenaient l'un des nôtres. Aucun de ceux qui sont repartis du temps où j'étais encore leur leader ne nous a jamais trahi à ma connaissance... Comment pouvais-je me douter que la trahison viendrait de mon propre sang ? Ces années à mener une double vie avaient été les plus belles de ma courte existence. J'étais venu à la vie, submergé par une multitude de sentiments qui m'étaient demeurés étrangers durant mes vingt premières années. J'étais né libre dans les Terres sauvages d'Asaria. A cette époque je pensais tenir l'avenir au creux de ma main. Je pensais notre amour plus fort que tout... Comme je me trompais ...


Je me retrouvais plus de dix ans après, à nouveau comme un étranger, sur cette terre maudite du Bidonville. Et je savais qu'ils avaient raison de se méfier, de me voir comme un intrus. Bien plus que la première fois. Si j'étais inoffensif et naïf à l'époque, j'étais à présent un danger pour tous ceux que je toucherai. Je me retournai vers le type qui m'avait adressé la parole. Je n'avais pas oté mes lunettes, ce qui devait me faire passer pour un trou du cul d'Asarien qui se la pète. Mais ça m'allait assez bien de passer pour ça. Pour le moment. Le gars avait un regard vif qui pétillait d'intelligence. Son entrée en matière était ni agressive, ni neutre. Juste une façon de marquer la différence, le territoire en somme. C'était de bonne guerre. Je répondis donc dans un esprit positif.

- Perspicace ! Mais les bouteilles sont bonnes ici, pas vrai ? Et à ce qu'on dit, c'est assez peinard...


En revanche, le type qui venait de se glisser derrière le comptoir pour aider le barman semblait moins bien disposé à mon égard. Peut-être le patron, qui donc marquait davantage encore son territoire. Cela me fit sourire.

- Je sais bien que je suis sur votre territoire, mec ! Détendez-vous. Vous n'allez quand même pas vous mettre à pisser aux quatre coins de votre taverne pour marquer votre endroit ?  Est ce que vous pourriez me mettre un véritable cimetière s'il vous plait ? Je crois que votre ami a confondu avec une bière forte. Mais peut-être ne savez-vous ce qu'est un cimetière ... Quant à ce qui m'amène... Il y a des oreilles ici, non ? Je me demandais si vous seriez d'accord pour que je m'installe dans un coin pour jouer quelques morceaux.


Mais les deux types se détournèrent de moi lorsque la porte se referma sur un nouvel arrivant. Je pouvais bien boire cette bière en attendant mon cimetière. Après tout elle n'était pas mauvaise du tout. Il semblait cependant que ce ne serait pas pour tout de suite. Une petite altercation venait d'éclater dans mon dos. Je fus bousculé légèrement et me retrouvai le nez dans ma bière plus qu'il était souhaitable. Mon cœur avait paru vouloir s'arrêter et je restai tétanisé lorsqu'on s'excusa de m'avoir bousculé et que ma bière se répandit sur le comptoir. J'avais ensuite vaguement entendu une voix pâteuse répondre vraisemblablement à la personne qui venait d'entrer. Mais je n'avais saisi que la fin de la phrase. En revanche je ne perdis rien dans la perception de l'autre voix qui reprenait la parole pour demander à être laissée en paix. Je fermai les yeux et serrai mon verre dans ma main. Pourquoi maintenant ? Je n'étais pas prêt. Combien de probabilité y avait-il pour que je tombe sur elle en venant ici ? Combien pour que je sois remarqué ? Et il fallait que tout se précipite. Peu importait. Je ne pouvais pas rester le dos tourné, le nez dans mon verre. J'étais joueur, comme toujours, après tout ! Je me tournai d'un bloc, me levai en repoussant mon tabouret et je posai la main sur le bras du pauvre type aviné en m'efforçant de ne pas regarder ailleurs que dans sa direction. Il n'avait pas l'air vraiment méchant mais simplement abruti par sa consommation. Comme je le serai probablement en sortant de l'établissement à sa fermeture. Je le fixai intensément et murmurai en chantant entre mes dents


- Petit méchant loup, rentre vite dans ton trou! La nuit est tombée, tu es fatigué, ooh si fatigué. Ta femme attend pour avoir sa fessée. Oooh mais attention tu vas tomber !


Le type avait relâché son étreinte immédiatement et semblait vouloir s'avachir lentement sur le plancher. Mais ses amis qui s'étaient installés au fond de la salle ne semblaient pas apprécier qu'un "étranger" s'en prenne à leur pote et s'étaient levés pour se diriger vers le comptoir et plus précisément vers moi. Je posai ma guitare contre le zinc et me déportai un peu sur la droite tout en entamant un petit pas de danse et en chantonnant d'un air joyeux:

- Bon sang  mes amis ! Mais quelle ambiance!  Ce soir c'est la chienlit ! Mais c'est mieux qu à Byzance! Oui c'est moi qui vous le dit ! Ce soir c'est votre jour de chance!  Y'en aura pour tout l'monde! Pas de précipitation ! Pour l'amour d'une blonde, je veux bien distribuer des gnons ! Ahh  non ! zut, elle est brune, c'est la Joconde ! Pas grave, pas grave, alignez vous en rang d'oignons!  Ce soir on fait la distribution!


Je m'arrêtai en roulant des yeux  et prenant une pose de karatéka vue dans un vieux magazine de la Grande Bibliothèque. Tadam!

Rire, c'était la seule alternative pour ne pas tomber, pour ne pas disparaitre à jamais ...
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MessageSujet: Re: (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤   (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤ EmptyMar 20 Oct - 19:11

Je ne travaillais pas ce soir, l'occasion était donc idéale pour sortir un peu. Il était vrai qu'avec mes activités multiples à droite et à gauche, je n'avais quasiment plus de temps pour moi. Quant à mes rencontres depuis quelques semaines, elles s'élevaient tout simplement au chiffre 0, bref il était grand temps de remédier à cette faille. Il fallait que je bouge, que je sorte, que je lutte contre cette fatigue pesante qui me plombait de jour en jour. Enfin quoi j'étais encore jeune, si je ne sortais pas dans cet âge là, alors je ne sortirai jamais. Je me débarrassais donc de cette habituelle flémingite aigue et me hâtai sous une douche bien tiède pour écarter les dernières traces de fatigue accumulées depuis des jours. Je n'avais pas le droit de ne rien faire ce soir, je ne me l'autorisais pas, je ne resterai pas prostré devant la télévision ou bouquinant tout seul dans mon canapé.  Les derniers résidus d'engourdissement de mon corps avaient disparu après cette douche salvatrice.  A présent il fallait que je trouve quoi me mettre et surtout la question existentielle : où allais-je aller ? Pour cela j'avais déjà un petite idée en tête en j'enfilais des vêtements plutôt sobres en conséquence, inutile que je me fasse remarquer dans ce coin là. Au cœur de la division humaine, les gens de mon espèce n'étaient que très peu appréciés, à peine si la barre de la tolérance était atteinte. Bref,  un jeans modeste, un tee shirt, une veste au cas où et le tour était joué, en gros les premiers vêtements qui m'étaient venus dans les mains, j'étais loin d'être difficile quant à mon look. Dans le fond j'avais grand hâte de sortir, une envie qui me prenait presque aux tripes sans réellement savoir pourquoi mais je ne m'en inquiétais guère.

Je descendais promptement les escaliers, ayant pris le soin de prendre mes clés de voiture ainsi que la pochette contenant un peu d'argent liquide et mes papiers que je me gardais bien sûr de conserver près de moi. Après avoir descendu les trois étages qui menaient au sous-sol, je pressai le bouton commandant la porte électrique du garage avant de m'installer derrière le tableau de bord de mon véhicule.  Le moteur de ma vieille Ford toussota tout en crachant quelques jets de fumée blanche au passage, depuis le temps que je devais la faire réparer... Encore quelque chose que j'avais bien négligé ces derniers temps... J'eus néanmoins de la chance car elle accepta une nouvelle fois de démarrer malgré mon manque de rigueur. Ces moteurs là étaient vraiment réputés pour être increvables, j'en avais encore la preuve.


Les voies qui menaient aux bidonvilles étaient presque désertes malgré l'heure déjà avancée de la soirée, je n'avais croisé que quelques paires de phares, à croire que le froid ou les fines gouttes en avaient rebuté plus d'un. Les axes principaux étaient plus encombrés comme toujours d'ailleurs, je prenais mon mal en patience car après tout je n'étais pas pressé. Ce fut au bout d'une courte demi-heure que je débouchais  sur la rue donnant sur la taverne. Je lus rapidement son appellation qui se découpait parmi la nuit de ses lumières vives  "Taverne de l'Enfer – Hellfire Club", un nom bien étrange certes mais qui donnait déjà en apparence la réputation de cet endroit. J'avais bien souvent le chic d'engendrer des bagarres, des rixes, là où je passais... En espérant que ce ne soit pas le cas ce soir. Des fois il suffisait juste d'un mot de trop, d'une agression injustifiée pour me mettre dans tous mes états. Hum, inutile de penser au malheur alors que je n'avais même pas encore mis le pied dans cet endroit. En tout cas j'étais sûr d'une chose, il valait mieux dès lors que je me taise à propos de mes origines...

L'ambiance à l'intérieur avait quelque chose de lourd et de pesant, la foule étaient constitué de plusieurs petits groupes et je savais bien que j'éprouverai certaines difficultés à tenter de me glisser dans l'un d'entre eux. Tant pis, après tout je n'étais pas là pour ça, je voulais juste me détendre et pourquoi pas entrapercevoir un petit plan drague tant qu'à faire. Et oui, tout être avait ses faiblesses., la mienne c'était les femmes., c'était d'ailleurs d'une banalité sans somme. Durant l'espace d'un bref instant, je m'accoudais au bar histoire de commander ma première consommation de la soirée car sûr que je n'avais pas envie que d'une seule bière et puis quoi encore ?

"-Sers-moi une pinte d'ambrée s'il te plait." Demandai-je tranquillement au barman, autant faire les choses  dans l'art et la manière.

*- Plutôt agité pour un début de soirée* constatai-je assez rapidement en jetant un regard circulaire autour de moi. Un ivrogne, deux gars sans histoire en apparence, un musicien, une superbe guitare et une belle brune à tomber par terre, une fille hein pas une bière... Sûr que j'avais le flair ou le chic pour détecter un groupe si hétéroclite. Mais c'était justement ça le risque, que cela dégénère pour trois fois rien, c'était monnaie courante dans ce genre d'endroit.   Et voila que l'ivrogne s'en prend à la demoiselle qui visiblement n'a pas fait exprès de bousculer le guitariste et le saoul au passage. Cela suffit à faire bouillir le sang si chaud qui coule au travers de mes veines. Je manque de lui faire lâcher prise mais le guitariste est plus rapide et a visiblement plus de tact que moi qui aurait probablement usé d'une méthode plus dissuasive peut-être ? Mais voilà que la situation devenait d'un coup plus cocasse, le musicien sombrait-il dans un délire ou avait-il bu plus que de moyenne ? Malgré le sérieux ou la gravité de la situation au vu d'une rixe imminente, je ne pus m'empêcher d'éclater de rire en voyant la posture que ce dernier venait de prendre, il n'y étais pas du tout. Pratiquant les arts-martiaux depuis vingt ans, je savais à minima de quoi  je parlais.


"- Hé mec sans vouloir te vexer, dans ta posture de combat tu n'y es pas du tout mais alors pas du tout ! "

Non non je n'étais pas moqueur, ce n'était pas dû tout dans mes habitudes mais là c'était vraiment que trop tentant, je n'allais pas lui donner un cours particulier dans ce bar pourtant ce n'était pas l'envie qui m'en manquait rien que pour qu'il prenne une pose plus sérieuse ? Adaptée ? Défensive ou attaquante mais sûrement pas ce mélange bizarre de jeux de pieds et de mains. Après avoir brièvement ri une seconde fois, je repris une gorgée de ma bière tout en restant sur mes gardes car je n'avais pas envie que la situation s'envenime davantage, au fond cela prenait une drôle de tournure, à croire que les bagarres je les attirais autant qu'un moustique au cours une nuit d'été.
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MessageSujet: Re: (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤   (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤ EmptyLun 26 Oct - 23:53

Le garage avait été assez visité Durant la journée, pour un pneu à remplacer, un véhicule à remettre en état ou simplement contrôler que tout aille bien… J’avais fort eu à faire, et c’est avec soulagement que je vis le garage déserté avec la venu du crépuscule et du couvre feu. Les Miliciens patrouillant dans les rues décourageaient généralement les imprudents de s’aventurer au dehors une fois la nuit tombée. Seuls les inconscients ou les fous osaient défier ces hommes armés. Les mains et les vêtements couverts de graisses et de cambouis, j’allais dans l’espace lavabo prévu à cet effet pour me décrasser un minimum et me changer.

Pouvoir faire fonctionner une vieille bécane en changeant quelques pièces, retaper une ancienne voiture qui devrait rendre l’âme en quelques manipulations précises… Cela m’avait toujours plu, et bricoleur comme je l’étais, il ne m’avais pas fallu longtemps pour connaître les méandres de la mécanique. Je savais pouvoir être efficacement secondé par Elisabeth, l’une des membres des Rebelles qui maniait à la perfection les divers outils, à l’aise quand il s’agissait de plonger les mains dans un moteur et les ressortir pleines de saletés.

Une fois fin prêt à profiter de ma soirée, je sortis donc, indiquant au passage que le garage était fermé. Ceux voulant vraiment me trouver, ou trouver ma collègue, sauraient bien nous trouver de toute manière. Arrivé aux abords de la Taverne, lieu où se réunissaient les humains sans distinctions d’idéologies ou de combats, je remarquais qu’il y avait une certaine animation, l’endroit étant sans doute bien rempli. Vigilant, je surveillais les rues que je traversais, au cas où je croiserais le chemin de la Milice. On ne savait jamais, être au mauvais endroit, au mauvais moment lors de l’une de leurs rondes était vite arrivé. Heureusement pou moi, j’arrivais sans heurt, et franchi le seuil de la Taverne qui effectivement était bondée. Commandant une boisson, j’allais m’asseoir un peu à l’écart, tenant l’intérieur de l’établissement comme la porte d’entrée à l’œil, ne voulant être surpris.

Peu de temps après, j’entendis un son de moteur bruyant, de ce genre de vieux véhicules complètement refaits qui risquent de nous lâcher quand on ne s’y attend pas. Curieux, je me redressais pour voir apparaître Evan qui vint s’installer au bar. Me levant, j’allais vers lui, alors qu’un autre individu que je ne connaissais pas venait aussi au comptoir. Son allure détonnait avec celles des autres convives présents, et il se le fit remarquer. Steve, le fils du patron de la Taverne et un confrère Rebelle arriva ensuite. Que de monde par cette soirée….

« -Salut Evan. Un moteur faisant un sacré barrouf… Ce ne serait pas la vieille jeep ? Tu voudrais que j’y jette un œil pour la faire tenir un peu ? »

Commandant une seconde bière, je m’éloignais un peu, restant tout de même à proximité pour voir arriver une jeune femme vite abordée par un ivrogne passablement aviné. Tendu, je suivais l’échange attentivement, prêt à intervenir au besoin quand le second  à être entré, l’homme transportant sa guitare s’interposa entre la jeune femme et l’opportun. Sans doute pas de la manière la plus efficace qui soit, mais tout de même de quoi détourner l’attention de l’ivrogne. Un autre individu vint alors à la rencontre du guitariste, le reprenant sur ses gestes. La soirée qui avait commencée tranquillement allait-elle dégénérée pour si peu ? Venant un peu plus près, redressant ma carrure pour que les autres consommateurs restent tranquilles, je vins à mon tour m’en mêler.

« -Ce serait dommage que la soirée se termine en distribution de coups de poings, non ? Allez-vous bien Mademoiselle ? Cet ivrogne ne vous a pas trop opportuné, j’espère. »

Je me tournais vers celui qui avait trop abusé des alcools, le regard peu amène, près à le mettre dehors si besoin.

« -Mieux vaudrait pour vous d’aller prendre l’air et vous remettre les idées en place. Avant que ces messieurs n’en viennent aux mains pour vous mettre dehors. Et s’il le faut je les y aiderais avec plaisir. »

L’homme alcoolisé tenta de répondre en bredouillant avant de tourner les talons en tanguant dangereusement. L’air frais serait-il suffisant à ce qu’il sorte de la brume des vapeurs d’alcool et autres boissons ingurgitées ? Peut-être pas. A moins qu’il n’aille trouver un coin où dormir pour cuver. C’est ce qu’l avait de mieux à faire.
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Mara Jade
Leader des Pacificateurs
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MessageSujet: Re: (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤   (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤ EmptyMer 28 Oct - 13:21


J’avais reconnu l’un des piliers de la Rébellion, assis au bar. Je l’avais déjà vu avec Duncan lors d’une soirée où nous devions discuter d’une situation importante. Beaucoup ont toujours pensé que le Faucon et le Phoenix étaient des ennemis. Nous n’avions effectivement pas les mêmes idéaux ni les mêmes objectifs, mais nous savions aussi faire preuve de solidarité quand la vie d’innocents étaient en jeu. Je devais récupérer un paquet ici même à la taverne. Le patron, un monsieur d’un certain âge était lui aussi une figure respectée et aimée dans le bidonville. Tout le monde connaissait la Taverne de Monsieur Roswell père. Evan venait lui aussi de me reconnaitre et il me fit signe de s’approcher au comptoir. Le Pub était plein et dehors les patrouilles des Miliciens n’allaient pas tarder à se montrer. Les Humains montraient leur ténacité de cette manière-là face à ceux qui les opprimés. Ils se montraient libres de profiter de leurs soirées à leur convenance. La liberté de vivre sans aucune entrave. Voilà pourquoi je me battais depuis toutes ces années. La mission dans le dôme prenait fin et partager un verre avec une personne que je connaissais n’était pas désagréable. Mais on me bouscula. Un des clients, beaucoup trop ivre pour tenir sur ses jambes, m’avait poussée sur un autre client qui était assis tranquillement au bar. C’était de cette manière-là que les histoires pouvaient s’envenimer et je n’y tenais pas. Je m’excusais à l’inconnu à la guitare qui me tournait le dos avant de me diriger vers Ethan, mais le type qui avait trop bu ne l’entendait pas de cette manière-là.

J’avais horreur de la violence. J’avais horreur de ces coups de folie qui attisaient les plus bas instincts chez les hommes. Et là j’en allais avoir un échantillon assez spectaculaire malheureusement. L’ivrogne m’attrapa violemment et m’attira à lui. Sa force était décuplée par l’alcool qu’il avait absorbé ce soir. Il me faisait mal. Je sentais ses phalanges serrer mon bras. Ce n’était pas de la colère, c’était de la provocation, de la frustration et de la domination sur la femme que j’étais. Il fut stoppé net par cet homme que j’avais heurté sans le vouloir. Je ne saurai pas comment décrire la sensation que j’ai éprouvée en percevant le soi de cette voix qui venait d’outre-tombe. Le sol paraissait s’ouvrir sous mes pieds et je tentais de me raccrocher à la réalité du moment. Je venais d’avoir la même sensation qu’en venant à la taverne. Pourquoi mon passé revenait me hanter ? Le brouhaha dans la taverne s’intensifiait et je n’arrivais pas à me concentrer sur cet inconnu qui mimait un étrange spectacle avec ses mains. J’avais appris à connaitre les Hommes. J’avais appris à regarder au-delà des apparences. Et  ce n’était qu’un simulacre qu’il nous donnait pour détourner l’attention. L’attention de qui ? Je ne pouvais dévier mes yeux de cet homme. Il était un peu plus grand que moi en taille, des cheveux blonds. Il aurait pu être un saltimbanque comme on pouvait en croiser assez souvent dans nos ruelles, mais je savais au fond de moi que ce n’était pas ça. Je le détaillai, de sa façon de se comporter, à ses mots qu’il prononçait, à ses vêtements, jusqu’à son visage … et ses yeux… sa voix encore que j’entendais comme un écho du passé. J’en avais des vertiges.

Un jeune homme héla l’artiste et commenta sa position et ses gestes. Il semblait se connaitre en techniques de combat. Et même si cela me faisait sourire, il y avait quelque chose qui m’interpellait, mais je ne savais pas quoi exactement. Un second client s’approcha de moi pour s’enquérir si j’allais bien et il donna un peu de répit à mes souvenirs et à mon cœur.

- Je vais bien, je vous remercie.  Mais ce n’est pas de moi qu’il fait s’inquiéter … Regardez.

L’ivrogne avait soit disant tourner les talons. Tout le monde s’était empressé de faire la même conclusion : il retournait chez lui tranquillement pour cuver son alcool. On avait oublié que ses amis s’étaient levés de leurs chaises et s’avancer autour de l’artiste et le cerner pour le bloquer contre le comptoir. Je fis quelques pas sur le côté pour me retrouver au centre, entre les trois hommes et l’artiste dans mon dos. Les trois types s’étaient avancés armés. Le premier tenait une bouteille brisé dans sa main. Le second, une chaise qu’il tenait par les pieds et le dernier, un couteau. Les autres clients, à la vue de ce spectacle, se levèrent de leurs chaises et s’éloignèrent des tables et du comptoir.

- Un peu de respect pour le propriétaire de la Taverne. On n’aimerait pouvoir passer une fin de soirée tranquille. Ramenez votre ami chez lui.

Le mec avec le couteau : -  Tire-toi de là, la brunette ! On s’occupera de toi après ! D’abord, au type malin qui se trouve dans ton dos. Hey ! T’as besoin qu’on vienne te chercher ? Le bébé blond se cache dans les jupes de la Demoiselle ?

Je ne comptais pas me déplacer et apparemment, ils l’avaient bien compris. Celui qui tenait la chaise par un pied nous l’envoya dessus. J’eus juste le temps de m’abaisser pour l’éviter. La chaise se fracassa contre le comptoir dans un bruit massif et quand je me redressai je vis ce même type foncer sur moi et l’artiste.
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MessageSujet: Re: (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤   (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤ EmptyMer 28 Oct - 16:01

Soit c'était le soir ou tout le monde voulait foutre le bordel, soit c'était simplement pour dire à Steve qu'il allait passer une soirée de merde. Dans les deux cas, la soirée était assez mal parti. Et encore... Mal parti était un bien grand mot. Steve avait bien aimé la répartie de ce qui semblait être un artiste. Il avait du répondant, et il savait plaisanter, deux choses que Steve apprécier. Mais les choses ne s'étaient pas arrêter là. Steve, qui faisait une fois de plus office de barman avait vu rentrer une jeune femme, une belle brune qui bien sûr n'était pas passée inaperçue. Le problème des femmes quand elles viennent ici, c'est qu'elles se font, à coup sûr, remarquer, sans trop de soucis bien sûr. Le rebelle n'avait pas manquer d'admirer non plus la jeune femme, mais sans trop y faire attention, d'autant qu'il avait un cimetière à préparer, et c'est ce qu'il fit. Son collègue de travail n'était pas encore très doué dans le domaine, mais on apprenait en faisant des erreurs, du moins, c'était l'avis de Steve. Il fit un clin d’œil à son barman et lui fit signe de s'approcher. L'autre en profita pour remplir un verre de bière pendant que Steve lui déclarait:

- Un cimetière, c'est pas bien compliqué, tu prends tout ce qui te tombe sur la main... Et tu fous tout dans le verre.

Steve s'empara d'une bouteille, dévissa le bouchon, en versa une partie dans le verre et s'arrêta avant de refermer et de faire pareil avec d'autres bouteilles d'alcools différent. Le barman revint et demanda comment il dosait, Steve le regarda avec un sourire alors que s'élevait derrière lui un petit brouhaha. Il répondit, plein d'humour:

- Tu doses pas, c'est au talent, et...

Il n'eut pas le temps de finir que l'un des types bouscula la brune qui venait d'arriver. Il était ivre, bien sûr, et il allait foutre le bordel bien sûr. Le nouveau-venu s'empressa de rentrer dans le conflit... Il pouvait pas fermer sa gueule lui non? Il s'en mêla donc pendant que Ethan, qui venait de rentrer s'occupait de la jeune femme. Steve vit alors les amis de l'ivrogne se levaient. Bon sang... Pas une soirée tranquille, pas une je vous dis. Steve regarda l'homme poser sa guitare et entamer un pas de danse. Il jouait à quoi là? Le père de Steve vint le rejoindre, soucieux. Steve regarda l'autre alors que le bar s'échauffait, et bien sûr, quand ça partait comme ça, ça finissait mal. Toujours. Une bonne baston de temps en temps... Bon, ça pouvait arriver, mais là, il était claire qu'ils n'avaient qu'une seule envie, buter celui qui venait de se mettre en travers de leur chemin. Or, ici, il valait mieux éviter. D'autant que cet inconnu était trop inconnu pour qu'on puisse lui tirer une balle et s'en tirer comme ça. On ne savait pas d'où il venait, ce qu'il était vraiment, qu'est-ce qu'il voulait... Alors autant éviter une connerie abominable. Quand tu connais pas tu touches pas, c'était une règle d'or. La briser, c'était s'exposer à de graves ennuis, ou alors, à un miracle si par chance c'était pas un problème. Un autre homme commenta alors la position que le nouvel arrivant avait prise. Cette fois, Steve se déplaca vers lui, d'une part pour contourner le comptoir, d'autre part pour se rapprocher du lieu de la baston. Il désigna le type, un blond, de son doigt et déclara:

- Oh, vous n'allez pas les encourager là? Arrêter de les encourager bon sang!! Il va se faire massacrer, et je tiens pas à avoir un bain de sang ici.

Au même instant, d'autres types se levèrent alors que s'organisait clairement un ring improvisé dans le bar. Bon sang. C'est pas vrai. Steve traversa cette petite foule et eut juste le temps de voir une chaise aller s'écraser contre le comptoir. Là, il avait clairement les nerfs. La jeune femme s'était interposée, espérant peut-être que sa présence allait stopper les autres hommes. Mais l'autre chargea. Oh non, non, non... Steve bouscula ceux qui le gênaient et il n'eut le temps que de hurler:

- STOP!!

L'homme s'arrêta net. Il était à deux doigts de percuter la jeune femme, chance inéspérée, il ne l'avait pas pércutée. Se redressant de toute sa taille, Steve s'avança dans le carré. Les mais de l'homme qui tenait le couteau le regardait d'un air mauvais, et il s'en moquait bien. L'homme le regarda et lui demanda d'un air agressif qui il était pour se mêler de ce qui ne le regardait absolument pas. Cette fois, Steve ne tint pas. Il s'approcha du mec et demanda:

- Qui je suis?

L'autre parut intérloqué. Comme si la réponse était évident, et elle l'était en plus, c'est ça le pire. L'autre semblait chercher alors que le silence s'était fait. Steve, la plupart du temps laissait les choses se faire, de temps à autre une petite baston, bon ça arrivait, mais, là, il n'avait pas envie pas ce soir. Il reprit:

- Qui je suis? Mais je suis tout simplement l'un des proprétaires de ce bar que tu es en train de démolir gros con!!

Et sans plus attendre il lui tira un taquet, l'autre lâcha son couteau. Steve envoya du pied le couteau vers le bar que son père s'empressa de récupérer. L'autre se releva, il avait la lèvre fendu. Il tira un coup de poing à Steve qui esquiva de justesse, lui attrapa le bras et l'envoya valdinguer au sol, là, étalé comme de la soupe, Steve se jeta sur lui et lui tira un coup de poing, deux, puis trois. Il se relava et regarda la petite assemblée.

- Est-ce que quelqu'un d'autre veut jouer et finir dehors? Vous voulez peut-être passer une soirée dehors à vous geler les couilles plutôt que de la passer tranquillement ici à boire un canon. ma foi, chacun ses préférences... Mais bordel, pas de violence ici!! Vous voulez vous battre?!! Alors faîtes-le ailleurs.

Steve se saisit du col du type qui tentait de se relever à quatre pattes. Il le prit par le col, et le traîna sous ses protestations. On lui fit passage, il alla jusqu'à la porte du barn l'ouvrit et jeta l'autre idiot dehors avant de refermer la porte. L'entraînement qu'il avait subi près des rebelles lui avait permis de frapper assez fort cet idiot, il espérait que désormais, la soirée allait bien se dérouler, chose qui pouvait bien sûr ne pas arriver. Mais bon, ces rapides coups, violents, avaient calmés un peu tout le monde, autant le type que les autres, et c'était tout ce que l'on demandait pour ce soir, un peu de calme. Le père de Steve hocha la tête avec approbation. Le fils n'allait pas s'arrêter là. Il se retourna et demanda:

- Quelqu'un d'autre veut le rejoindre peut-être? Pas de réponse. Parfait, alors retournez à vos affaires. Je ne veux plus de ce genre de choses ici.

Il passa prés de la jeune femme et de ce drôle de type qui avait finalement foutu un peu le feu aux poudres. Il était toujours dans une drôle de position soit dit en passant. Steve revint au comptoir, les hommes allèrent à leurs tables. Bon, cela dit, l'animosité n'était pas trop redescendu. Il risquait encore de se trouver un type qui voudrait foutre le bordel comme il y en avait un peu partout. Steve prit le verre qu'il avait laissé et le tendit à celui qui l'avait demandé. Un cimetière, bien dosé, ça devrait lui faire un peu de bien. Il laissa le verre sur le comptoir. Le silence état revenu. On voyait rarement Steve devenir aussi violent et aussi abrupt. En l’occurrence, il en avait eu assez pour ce soir, et il n'avait guère envie de passer une mauvaise soirée à se torture l'esprit parce qu'il y avait eu un mort, non, c'était hors de question. Il finit par déclarer à l'intention de l'inconnu au grand chapeau:

- Si tu veux nous chanter un morceau, c'est pas de refus.
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MessageSujet: Re: (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤   (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤ EmptyMer 28 Oct - 20:38

Si mon pauvre subterfuge ne me sauvait pas d'être rossé par ces brutes, ce furent les interventions de différents clients et d'un des patrons des lieux qui me tirèrent de cette mauvaise passe. Un blond charmant et un peu railleur commença par commenter ma posture que je savais ridicule. Aussi, face à sa réplique je ne pus qu'ôter mes lunettes, obtempérer et lui faire un clin d’œil de braise -si si cela existe- suivi d'un vilain jeu de langue, comme seuls les icônes de groupes anciens en avaient le secret.

Qu'étais-je ? Aguicheur ou imposteur ? Le beau mec bodybuildé, par rapport à moi, pouvait plaire au premier, et servir de camouflage au second. A cet instant, j'aurais bien mis ma main au cul d'un Milicien, malgré les risques, pour qu'elle se détourne de moi et arrête de me regarder comme elle me regardait.  

Mais un autre mec, pas mal de sa personne, entreprit de désamorcer le conflit et de s'enquérir  de l'état émotionnel de ... de ... de cette femme que je ne connaissais que trop bien - ce qui en soi était louable. Bien qu'il n'eut pas bien mesuré à quel point ces brutes avaient envie de déchiqueter l'artiste que j'étais, cette image inaccessible de charisme qui tombe les filles - comment ça, vous en doutez, cher public ?-  je ne pouvais que lui vouer une reconnaissance pour sa tentative audacieuse et parce qu'il avait détourné de moi, ne serait-ce qu'un instant, ce regard brûlant. Néanmoins, ce fût le beau brun derrière le comptoir qui régla la situation et je reconnus dans cet instant les règles du Bidonville que j'avais connu dix ans plus tôt. "Tu es sur mon territoire alors soit tu suis mes règles, soit tu dégages, sinon tu crèves"

Voir tous ces hommes essayer de temporiser, de minimiser la montée en tension était quelque part rassurant. Et dérangeant.... Je prenais conscience que ces êtres ne voulaient rien d'autre que vivre en paix, sans arbitrage abusif. Et j'allais les soumettre au feu de ma colère, comme tous les habitants d'Asaria dont je désirai me venger. Je savais déjà confusément que mon plan était inique. Mais comment éradiquer un virus sans supprimer tous les porteurs ?

Pourtant, c'était comme dans l'ancien temps, elle et eux, les gars du Bidonville et Elle, pour protéger le petit con d'Asarien qui s'était encore mis dans la merde.

The song remains the same... Finalement, était-on condamné à revivre les mêmes bonheurs, les mêmes errances, les mêmes sanctions ?  Tout se mêlait ce soir, alors que j'étais simplement venu fouler le sol de mon rêve perdu. Les saveurs du temps passé, de la jeunesse innocente, et les rires gras des bars populeux qui avaient à mes yeux le charme de l'authenticité, de la vraie vie... J'étais venu chercher tout cela, ce soir. Ces souvenirs qui avaient aussi son parfum. Je n'avais certainement pas prévu de me trouver confronté à ELLE. "Menteur, menteur!" criait une voix en moi. Qu'une part de moi l'eut espéré, c'était indéniable, mais que je l'ai calculé ? Comment était-ce possible ? Où alors, ignorais-je une partie de mes dons, ou jusqu'où ma dissociation pouvait me mener ? Après tout, Gabriel Laymann n'avait usé que cinq psychologues des plus renommés sur la place. Chacun d'entre eux s'étant cassé les dents sur le cas Laymann... En même temps, être psy en Asaria ? C'était un peu être médecin au milieu des lépreux, non ?

Que les hommes, que je ressentais comme bien plus guerriers que je le serai jamais, s'interposent entre les belligérants me convenait assez bien. Et cela donnait à une partie de ma personnalité un spectacle tout à fait excitant. En revanche, lorsqu'elle s'était glissée devant moi pour faire face aux potes de l'aviné, quelque chose avait ressurgi en moi. Une fierté, une ancienne virilité qui était étrangère à ce que j'étais devenu. J'avais envie de réduire à un point tous ces fâcheux, de les désintégrer et de les rematérialiser dans les vagues du bord de mer, mais  je savais que si je manifestais mes dons, c'en était fini de cette sorte de sympathie naissante qui s'initiait entre moi et la majeure partie de la clientèle de la Taverne. N'être que le quidam avec sa guitare, celui qui se fond dans la masse tout en s'en démarquant un peu, voilà qui était parfait. Si je devenais le mec qui peut faire disparaître un autre type, forcément, cela activerait des souvenirs dans sa jolie tête et je voulais l'éviter à tout prix. Si personne n'était intervenu, j'y aurais été contraint. Mais je devais une fière chandelle au patron de la taverne. Ce fût lui qui s'imposa et régla le conflit de façon apparemment définitive. L'ivrogne expédié dehors manu militari et ses amis renvoyés à leur place au fond du bar, il revint à son poste et, en maître des lieux, reprit sa fonction de barman. J'avais dû retenir mon envie de cogner ou de concentrer ma colère sur un de mes dons lorsque les amis du fâcheux avaient apostrophé celle que mon cœur reconnaissait. J'étais mort, je ne devais rien ressentir, j'étais mort, je devais rester dans l'ombre. Je détournai la tête vers le verre qu'il me tendait... Un cimetière, enfin ... Pour m'étourdir, pour m'oublier ... Cette proximité que me tuait encore une fois... Je remerciai cet homme courageux et magnanime. Après tout j'avais foutu le bordel dans son bar, et il me proposait d'y chanter... Je me raccrochai à ça.

- Merci monsieur, ce sera avec plaisir... Mettez en une tournée pour tout le monde. On a besoin de se détendre je crois... Et mettez ça sur mon compte ... Gabriel , Gabriel Laymann ...

J'avançai sur le comptoir une chevalière en or arborant les initiales GN qui valait le prix de l'établissement entier au marché noir. Les riches Asariennes étaient prêtes à payer de leur cul pour un bijou en or. Ainsi allait la valeur des choses en Asaria. Pour moi, l'éclat, le bleu de son regard valaient tous les battements de mon cœur.

- Je pense que cela fera pour toute la soirée ... Ne lésinez pas sur la quantité. Je veux que chaque verre vide se remplisse.  

Je pris le cimetière et le descendis d'une traite pour me donner du courage. Je reposai le verre dans un claquement sec. Puis je repris ma guitare et m'avançai jusqu'à une table sur laquelle je hissai un tabouret pour m'asseoir.

Illusions, illusions ... j'allais leur donner un peu de rêve, encore une fois. Mais avant, je voulais juste une trêve, quelque chose où nous puissions nous retrouver. Un titre s'imposa alors à moi et je fermai les yeux  en attaquant les premiers accords. Je devrais  projeter les chœurs et les autres instruments à certains moments, mais les couplets ne seraient chantés que par moi. Le plus dur n'était pas l'illusion d'un groupe complet à projeter pour les autres clients, même si cela restait une dérive de mon polymorphisme assez épuisante. Le plus ardu était de ne pas croiser son regard durant la chanson. C'était tellement de notre passé qui suintait de ces mots, comment pouvais-je ne pas l'avoir perçu ?



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Evan Cassidy
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MessageSujet: Re: (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤   (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤ EmptyJeu 29 Oct - 16:28

« Tu as l'oreille, c'est la vieille jeep ! Je suis passé au garage, tu n’étais pas là. Élisabeth non plus. Tu pourrais jeter un œil à cette vieille carcasse ? Tu sais comme j’y tiens. Je reste plusieurs nuits ici. Je passerai demain matin pour te la laisser. Elle et moi, nous en avons vécu des histoires. C’est comme une maîtresse. Elle a toujours été là pour moi, je n’arrive pas à m’en séparer pour une nouvelle. »

Evan trinqua avec Ethan et il tourna son visage à la vue de la jolie silhouette. La jeune femme qui venait d’entrer dans la Taverne portait sur ses épaules le titre de leader des Pacificateurs. Evan était sans doute un des Rebelles les moins virulents dans son groupe. Il n’appréciait pas cette faction aux combats bien étranges et si loin de ses convictions à lui et à ses compagnons d’armes, mais il ne pouvait pas non plus retirer le courage de cette femme humaine. Elle serait Asarienne, il aurait réagit autrement. Mara Jade. Il savait son nom par Duncan et aussi par la fois où il l’avait vue lors d’une entrevue entre les deux têtes de groupes. Elle l’avait remarqué et il s’était levé de son tabouret pour l’accueillir poliment. Elle fut bousculée sans plus de cérémonie par un pauvre alcoolo qui se montrait brutal avec elle. Le guitariste avec lequel il avait échangé deux mots, se leva pour s’interposer et libérer Mara qui ne cherchait qu’à calmer ce pauvre type. Ethan s’était montré plus rapide que lui et il était arrivé au niveau de la jeune femme pour s’inquiéter si elle allait bien.

L’ivrogne s’était vu remettre les bretelles à l’endroit par le guitariste qui lui avait montré la porte de sortie. Cet homme se comportait d’une façon extravagante et d’ailleurs, un autre client, un blond assez grand et baraqué s’était adressé à lui au sujet de sa position de combat. Evan s’intéressa plus à la Pacificatrice « Bonsoir Mademoiselle, venez vous joindre à nous. » . Ils appartenaient à deux groupes différents, cependant Evan avait aussi la conception de la valeur des secrets et des combats. Il ne se serait pas permis de la nommer par son prénom devant tant de monde même des humains comme lui. Il posa sa main dans le dos de Mara pour l’éloigner de ce guitariste saugrenu et l’inviter à partager un verre. Tous avaient oublié l’ivrogne et les mecs qui s’étaient levés de leurs chaises pour s’approcher du blondinet loufoque. Pas Mara qui avait percuté avant eux. Il salua l’élégance de la combattante qui s’interposa entre les dangereux fous et le fou angélique. Evan jeta un œil à Ethan, ça sentait le roussi à voir comment les trois types s’avancer vers la jeune femme.

Une chaise vola et s’écrasa contre le comptoir. Steve se mêla au petit groupe pour stopper cette histoire qui entraînerait de la casse dans son bar. « Dégagez ! » La Taverne était un lieu de détente, où l’on se retrouvait entre potes, pour séduire des jolies donzelles, pas pour s’en prendre plein la gueule. Steve ne mâchait pas ses mots et il se jeta sur celui qui tenait le couteau. Evan attrapa Mara pour la mettre à l’écart de l’affrontement. Tous restèrent sans voix devant la colère de Steve. Il défendait l’établissement familial avec la rage au ventre. « Par ici Mara » Murmura-t-il à son oreille. L’ivrogne fut expédié dehors et le reste ses potes se retirent au fond de la salle. Evan ne perdait pas de l’œil ces hommes. Il se réinstalla au bar en compagnie du guitariste et des autres. Steve lui proposa de chanter. L'homme à la guitare déposa une chevalière sur le comptoir. Un bijou en or pour payer une tournée jusqu'au petit matin.  Il siffla entre ses dents. « Tu vas pouvoir faire des travaux de la Taverne avec ce seul petit bijou, Steve ! »

L’artiste entonna sa chanson et Evan applaudit aux premières notes en lui criant : « Une chanson pour la jolie brune ! ». Il porta son attention sur Mara. « On va laisser ces cons dans leur coin. Je suis ravi de vous voir par ici, ça faisait longtemps… qu’est-ce que vous voulez boire ? » Il fit un signe de la main à son ami « Hey !! Steve ! Viens un peu par ici et sert cette jeune femme !! C’est une amie ! »
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MessageSujet: Re: (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤   (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤ EmptyLun 2 Nov - 19:17

Et bien, apparemment tout le monde avait l'air de se connaitre dans ce petit groupe, en conséquent cela me mettait guère à l'aise et toute intégration semblait impossible. Je poussais un soupir un peu blasé  tout en prenant le temps de savourer chaque gorgée de ma bière, au fond je n'avais que ça à faire en plus de mater deux ou trois filles autour de moi. Apparemment, nous avions échappé de peu à une bagarre, et déjà la victoire sonnait quand le guitariste entreprit de chanter une chanson de bon cœur. Cela me paraissait presque trop simple, une main divine ne s'était pas non plus abattue sur ce bar, ce qui ne faisait d'ailleurs qu'éveiller un peu plus mes soupçons et ma méfiance. Au fond j'en avais connu des bastons, pas pour ça que j'en étais fier d'ailleurs mais là soient les gars en question étaient totalement dénoués de couilles et c'était fort fâcheux pour eux vu sous cet angle... Soit ils préparaient un joli coup en douce alors mine de rien, je demeurais méfiant,  le regard vif, circulaire, en quête d'une quelconque activité suspecte. Mais il faisait sombre, il y avait du bruit, bref il m'était quasi impossible de détecter quoi que ce soit, peut-être que je psychotais un peu aussi. Non non, ce n'était que mon vécu qui parlait. Bon sang, à croire que j'avais vraiment passé toute ma vie à me battre contre des abrutis, sacré réputation en or qui devait me recouvrir jusqu'au sommet du crâne.



Au regard des autres personnes présentes autour de moi, j'étais réellement le seul à imaginer le pire alors je tentai au moins de dissimuler ce semblant de nervosité qui grimpait en moi. Au lieu de me détendre, la chanson ne fit que me crisper davantage, d'ailleurs le verre que je tenais en main éclata en myriade de copeaux de verre tant je l'avais étreint avec force. Allez encore des dégâts et de frais supplémentaires et j'en étais le seul fautif.

**- Et merde...**

Je m'excusai brièvement auprès de mes voisins de comptoir, pourquoi avais-je eu la main si lourde une fois de plus ?  Le tout sûrement pour rien en plus ! Mais néanmoins je ressentais continuellement cet espèce de mauvais pressentiment autour de moi, il persistait. Était-ce un nouveau pouvoir que j'étais en train de développer en secret ? Certainement pas mais mon ressenti était le plus souvent exact et là justement il ne me présageait rien de bon. Peut-être valait-il mieux que je sorte après tout, je n'avais que ça à faire au lieu de m'imaginer des tonnes d'ennuis, un mot qui allait si bien avec moi ça. Dommage pour la belle brune qui se distinguait fortement du lot, d'un point de vue masculin bien sûr, dommage aussi pour cette consommation offerte que j'avais saccagée à mon insu par cette tension instinctive qui m'habitait presque en permanence. Je restais quand même, juste le temps de la chanson, rien que pour féliciter l'interprète. Je devais aussi avoir quelque part un fond mélomane et je savais apprécier la bonne musique, la vraie musique, pas le son à proprement parlé. Sauf que je n'eus pas le temps de savourer pleinement le morceau joué, mon regard venait de se focaliser sur l'individu qui avait quitté le bar en douce. J'étais peut-être le seul du groupe à l'avoir remarqué, les autres n'ayant pas forcément fait attention à la scène qui risquait de se préparer. A croire qu'il fallait que je reste encore un peu, que ce bar me gardait un peu plus en lui.


**Qu'est-ce que tu prépares toi ?**

Je préférai encore garder mes pensées pour moi cette fois-ci, j'espérais juste qu'il n'y ait pas d'autres télépathes présents dans le coin. Alors quoi ? Il allait rameuter deux ou trois malabars avec lui ? Peut-être, mais peut-être pas aussi toutefois je ne lâchais pas la porte d'entrée/sortie des yeux pour le moment. Je ne sus pas combien de temps il s'écoula, une ou deux minutes, peut-être dix qui sait ? Peu importe. D'autres personnes entrèrent dans le bar, je finis par ne plus y faire attention et à relâcher ma vigilance. Je n'allais pas bouillir sur place dès qu'un mec passait cette fichue porte pourtant mon cœur continuait de battre à tout rompre derrière ma poitrine. Il semblait faire de plus en plus sombre à l'intérieur du bar ou bien c'était les premiers effets de l'alcool qui agissaient sur mon subconscient, je n'avais pourtant pas bu tant que ça, à peine deux verres, pas de quoi ébranler le solide gaillard que j'étais. Bref l'éclairage devait être différent, plus tamisé, plus reposant sûrement. Je perçus toutefois comme un éclair vif déchirant la pénombre, la lame trop longue pour n'être qu'un simple couteau fendant l'air... Mon sang ne fit qu'un tour, mon oeil se focalisé sur le porteur de l'arme, un gars vêtu de vêtements si sombre que je le distinguais à peine du reste de la foule, seule l'argent de la lame l'avait trahi. Comment avait-il pu rentrer celui la et tromper la vigilance des gardes ? Pas  vraiment le temps de réfléchir à la question, je ne pensais plus qu'à une seule chose : l'arrêter. Dans ma course je percutai le musicien et la guitare s'écrasa par terre, pas le temps d'être désolé pour lui, je bousculai deux autres qui tenaient tous deux un verre en main, hop deux cimetière de verres de plus, partout où j'allais ça fracassait hein.... Quoi de plus véridique ? D'un coup précis sur l'avant-bras, je le délestais de son arme qui s'écrasa sur le sol, créant un mouvement de panique tout autour pour couronner le tout. Le grand gaillard sembla pris au dépourvu, je la plaquai donc sans douceur contre le comptoir faisant voler une nouvelle nuée de verres pour l'immobiliser complètement.

"- C'est vraiment trop demandé que d'avoir la paix pendant cinq minutes ?!! "


Le mec se débattait avec fureur mais je ne relâchais pas la pression en l'écrasant presque contre le comptoir, lui donnant un petit coup de pied dans le bas des jambes pour le déséquilibrer et aussi le calmer complètement, à croire que je n'étais pas assez convaincant. La première crise passée, il fallait à présent compter  sur les autres... Il n'était pas venu seul et puis quoi encore...Comme quoi les premières impressions étaient toujours les bonnes, en tout cas chez moi cela se vérifiait hélas un peu trop souvent.

"- Hum je crois que ça va chauffer."
 
Hrp : relancer l'action qui disait ? ^^
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Mara Jade
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MessageSujet: Re: (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤   (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤ EmptyMar 3 Nov - 18:34

Je voulais calmer cette ambiance électrique qui régnait dans la Taverne. Si celui qui m’avait attrapé le bras avait été, dans un premier temps, calmé par l’artiste que j’avais bousculé par mégarde. Il aurait dû écouter ses conseils et rentrer chez lui. Mais des « potes » à lui avaient observé toute la scène et je les vis la première s’approcher de celui qui s’était interposé et qui m’avait aidée. Il était certes provocateur, mais c’était autre chose que je percevais en lui sans savoir pourquoi. Ma réflexion fut de courte durée quand ces hommes, au fond de la salle, se levèrent. Ils tenaient tous quelque chose dans leur main et il fallait temporiser la situation avant qu’elle ne dégénère. C’était à mon tour de m’interposer entre le guitariste et les autres. Mais malheureusement, la diplomatie n’est pas toujours la bonne arme à déployer. Une chaise s’écrasa contre le comptoir et l’un d’eux se lança sur moi avec un couteau à la main. Je ne voyais que cela. Une lame effilée et qui brillait. Il stoppa nette son action quand une voix tonna derrière moi et se plaça devant moi. C’était le fils du patron de la Taverne. Il défendait ce lieu, son territoire, ce qui nourrissait sa famille depuis des générations. Cet endroit qui réunissait les âmes en peine et celles prêtes à se battre contre l’ennemi. Je comprenais sa réaction.

Le jeune homme que j’avais reconnu dès mon entrée dans le bar, m’attrapa pour me dégager du conflit. Le fils du patron démontra qu’ici, ce n’était pas seulement une Taverne où tout le monde pouvait boire jusqu’à en perdre la raison. C’était le fief de plusieurs générations confondues et personne n’avait aucun droit de venir mettre en miettes cet établissement qui perdurerait et qui s’élevait contre les perquisitions fréquentes des Miliciens. Je suivis Evan Cassidy sur le côté tout en observant le combat. Celui qui tenait le couteau s’était montré idiot et il avait ouvert les provocations en frappant le fils du Tavernier. Ce dernier répondit avec force et habilité pour le désarmer et le mettre à la porte. Personne n’osait plus bouger et tout le monde regagna sagement ses places.



Je pouvais enfin respirer, relâcher l’air dans mes poumons que j’avais inconsciemment  bloqué durant l’affrontement. Il n’y avait eu aucun blessé et c’était le principal. Cela devait être une soirée banale à la taverne, un petit combat avec un homme éméché, quelques coups de poings pour rétablir l’ordre, mais quand ce guitariste prononça son prénom, mon cœur déchira vivement la membrane de mes souvenirs dans laquelle je l’avais entrainé depuis si longtemps … Depuis dix longues années. Il reprenait sa force, il battait avec une telle intensité que je n’étais plus certaine de rien. Mes yeux se posèrent sur cette chevalière, je crus que le sol se dérobait sous mes pieds. Mon cœur tambourinait à m’en faire mal et je n’entendais plus les conversations autour de moi. Mon regard s’était figé sur cette magnifique bague. Un bijou qui m’était si familier. Evan héla le fils du Tavernier et je compris qu’il se nommait Steve. Je n’arrivai plus à bouger ni encore moins à parler. Je devais néanmoins me sortir de cette torpeur.

- Merci pour votre intervention. Donnez-moi quelque chose de fort.

La chanson retendit dans mon dos, mais je n’arrivai pas à me tourner pour écouter le chanteur. Cette chevalière m’appelait, elle me guidait à elle dans un murmure  mélodieux et secret que j’étais la seule à comprendre. Elle me sollicitait et réclamait toute mon attention, alors je fis peut-être la chose la plus stupide  que je pouvais faire, je tendis ma main vers elle. Son métal précieux brûla ma peau et pourtant il la reconnaissait, comme une caresse intime sur un corps endormi. Je discernais son enchantement, un éveil lointain qui soulevait le voile de la jeune femme que j’ai été jadis et de celle que j'étais aujourd’hui, avec mes combats, mes espoirs, mes sentiments. Je la fis tourner au bout de mes doigts, très lentement. Si c’était elle, il y aurait à l’intérieur une date d’inscrite. La sienne. Sa date de naissance … et là … ce fut le choc de trop. Trop violent, trop puissant pour que je puisse combattre et repousser ces images dans ma tête, le son de sa voix, nos conversations.

- Je ne l’avais jamais vue. Tu ne la portes pas souvent.

- Elle représente tout ce que je ne suis pas. Le bleu de ton regard vaut toutes ces richesses que je possède.

Je portais ma main à mes lèvres pour endiguer le sanglot qui noua ma gorge lorsque je compris pourquoi ces yeux ne m’étaient pas inconnus. Les paroles de la chanson commencèrent à m’envelopper de leur message. Je vacillais dans un passé. Dans le Mien. Dans le Notre. Un tourbillon d’émotions. Comment vous décrire ce que je ressens ? Imaginez un instant aimer une personne et que vous soyez contraint par la force du destin à ne plus jamais la revoir. Tout cet amour, ces mots que vous ne pourrez plus prononcer, plus jamais …  

Carry on - and I will forever
Longing drives bad memories away
And still I carry on and I will forever
Cause when I see you smile
I dare to believe again

J’avais l’impression d’étouffer, je recherchais l’air, je recherchais à quoi me raccrocher et je finis par trouver le courage de me retourner pour lui faire face. Mes larmes coulaient sur mes joues. Il s’était installé sur une table, assis sur un tabouret qu’il avait hissé dessus et sa chanson semblait le transporter, Lui, comme tout ce public qui l’écoutait. Si l’homme m’était inconnu physiquement, ses yeux ne m’avaient pas trompée. Mon cœur me suppliait de croire à ce que j’avais toujours considéré comme de la folie de ma part : le croire vivant, quelque part, caché. Je ne retrouvais rien de celui que je connaissais. Il était différent. Une façon de se protéger, d’avancer, d’agir depuis toutes ces années. Si je me trompais ? J’avais si souvent espéré le retrouver au détour d’une ruelle, au détour d’un message, d'une entrevue secrète. Jamais. Mais je tenais au creux de ma main la preuve de sa survie. Un seul homme possédait ici dans toute cette cité les initiales GN. Il avait précisé au barman son identité Gabriel Laymann. Les lettres ne correspondaient pas. Et si personne n’avait relevé cette différence, moi je savais pourquoi …

Je sursautai au verre qui se brisa près de moi. Un jeune homme venait de faire éclater son verre dans sa main. Ce n’est pas tant les éclats qui attirèrent mon attention, mais sa main. Les toutes petites plaies faites par le verre se soignèrent instantanément. Le blood healer. C’était l’un des pouvoirs de naissance de tous les Asariens. Que faisait-il ici parmi les Humains ? Il s’excusa et je lui souris en guise de réponse. J’étais encore sous l’émotion pour pouvoir prononcer quelque chose de compréhensible. Je le sentais nerveux et instinctivement, je détaillais la salle. Le calme était revenu et les clients étaient subjugués par l’artiste. Si j’avais bien un Asarien près de moi, tout pouvait être pris au sérieux. Il avait peut-être le don d’empathie pour ressentir les mauvaises intentions d’une personne qui se dissimulait dans le lot.

La Taverne avait repris ses habitudes. Les gens  entraient et ils sortaient, lançant des « saluts » au père et au fils qui tenaient le bar. Mon attention se reporta sur Gabriel et je me tournais vers le barman avec lequel j’échangeai une petite conversation murmurée. C’était privé et je comptais que cela reste. Monsieur père Roswell me connaissait. Son fils, pas du tout.

- Je vous donne des billets en échange de cette chevalière. N’y voyez aucune action féminine de ma part. Je ne porte aucun bijou sur moi. Je veux juste vous racheter cette bague en échange de billets.

Le seul bijou que je portais, il était caché sous mon chemisier. C’était le médaillon du Phoenix que chaque membre possédait. La discussion s’interrompit au son du brouhaha qui se répandit derrière moi. Mon voisin de bar s’était levé d’un seul bond et il s’était jeté sur un homme armé. Au passage, il avait bousculé la table où se tenait Gabriel. Il en avait perdu l’équilibre et sa guitare avec. L’action se passa tellement vite que ce type fut plaqué contre le comptoir en deux – trois mouvements bien précis. La porte de la Taverne s’ouvrit à la volée et trois gars s’élancèrent comme des furies sur le comptoir. Je me reculais avec Evan et son ami et on se dispersa. Je glissai la chevalière dans la poche de mon pantalon. Je n’avais pas terminé avec cette histoire, mais elle devrait attendre. Un vieux billard trônait dans le coin. C’était  ce qu’il me fallait ! Je pris une queue du jeu que je lançais sur le premier type qui ne put l'éviter et se la prit en plein dessus. J’attaquai une seconde queue de billard quand deux hommes se levèrent d’une table. Les mêmes hommes qui avaient voulu aider le soulard en début de nuit.
Pour résumer : Trois types étaient entrés et ils s’étaient jeté sur celui qui tenait leur pote. J’avais lancé une queue de billard sur l’un des trois et j’avais pu ralentir dans sa course.
Deux autres types s’étaient relevés de leurs chaises, les mêmes auxquels le fils du patron avait ordonné de se calmer et moi je me retrouvai face à eux.

Je savais me battre avec un bâton. J’avais appris à manier cet art avec précision. La queue de billard tombait à point nommé. Je la fis tournoyer entre mes mains ce qui eut pour résultat de faire reculer ces Messieurs. Je vis le sourire carnassier du premier qui bondit sur moi. J’esquissai son attaque et je le frappai dans le bas du dos et au creux du genou pour le faire fléchir. Mais le second avait lui aussi attaqué et il me frappa au visage. J’en perdis l’équilibre en lâchant mon arme improvisée et je tombai à terre. Il se rua sur moi et enserra ses mains autour de ma gorge.
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MessageSujet: Re: (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤   (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤ EmptyLun 9 Nov - 10:58

Steve avait réussi à calmer les contestations. Pour un petit moment en tout cas. Il était retourné à ses affaires, servir un verre aux uns et aux autres. Ce fut cet étranger, un certain Gabriel, qui finit par amorcer une nouvelle détente. Il posa une chevalière en or sur le comptoir. Steve n'en revenait pas alors que l'autre lui demandait de remplir chaque verre qui se viderait. Il payait la soirée. Il fallait dire que le bijou valait largement la soirée. Steve finit par acquiescer d'un signe de tête pour montrer que les désirs de son client allaient être éxaucés. Il fit signe à son barman de faire ce qu'il disait alors que les verres affluaient. Steve enchaîna donc sur trois bières. Il avait le coup, alors ça allait plutôt bien. Evan fut le premier comique à intervenir pendant que le chanteur se mettait en place. Il déclara que Steve allait enfin pouvoir faire des travaux... Punaise, il l'avait dit. Avec ça, on payait peut-être même un nouvel établissement, ça c'était clair. Steve finit par s'approcher de la jeune femme que lui présentait Evan, enfin, une amie d'Evan, c'est tout ce qu'il avait dit, mais ça suffisait au rebelle pour prendre un verre et le remplir en faveur de la donzelle. Il n'avait rien à redire de toute manière, il était payé non? Il apporta un verre et déclara tranquillement, avec joie:

- Bah, les amis de mes amis sont mes amis!! Bonne boisson Madame.

Il les laissa finalement après qu'elle l'eut remercié. La chanson qu'entonna le chanteur était belle. Elle transportait tout le petit monde assemblé là, même Steve qui continuait à remplir des verres. C'était l'ambiance que Steve voulait, une chanson, les gens qui se détendaient ici et oubliaient leurs soucis quotidien pendant un instant. C'était le but de la taverne. Un verre se brisa soudainement. L'homme qui avait donné des conseils à monsieur laymann, sans doute pris par l'émotion, avait brisé le verre. Steve lui fit signe que ce n'était pas grave, prit un torchon et enleva les morceaux de verre du comptoir. Bientôt, le comptoir fut comme neuf. Il servit un autre verre pour l'homme, mais il n'eut pas le temps d'aller le déposer que la jeune femme lui demandait si elle pouvait échanger la bague contre des billets. Nom de... Mais d'où sortirait-elle l'argent? En voyant ces yeux un peu embuée de larmes, il comprit rapidement que quelque chose lui échappait. Il était en train de se passer quelque chose de fantastique mais qui échappait à Steve. D'ailleurs, il n'eut pas le temps de répondre que le casseur de verre plaqua un autre homme sur le comptoir, avec une tel rapidité et un geste si précis que Steve comprit vite que ce type devait être un sacré combattant. Il demanda si c'était trop d'avoir la paix pendant cinq minutes. La lame d'un couteau était visible par terre. L'homme avait donc était désarmé. Bravo. Steve, qui commençait vraiment à perdre patience reprit rapidement:

- Et c'est trop demander que d'épargner tout mes verres!!

Il n'eut pas le temps de laisser la phrase faire son effet que trois types rentrèrent. Ils se jetèrent vers le bar. "Et merde!!" Pensa Steve. Steve les regardait venir. Bon sang, c'est qu'ils étaient plutôt pressés pour commander un verre. Mais le premier homme qui menait la course fut soudain heurté par une queue de billard. Steve, surpris, regarda dans la direction de laquelle était venu la queue. La jeune femme tenait une autre queue de billard, prête à se défendre face aux deux type qui lui fonçaient dessus. Steve n'en revenait pas. Où avait-elle appris à manier une queue de cette manière, elle se défit du premier type sans trop de souci, mais le second parvint à la plaquer. Steve sauta par dessus le comptoir mais ne put aller plus loin. L'autre type s'était relevé. Il tenait la queue qui l'avait justement bien allumée. Steve ne vit pas venir le coup, mais il le sentit. Il s'écroula lui aussi. Il se retourna et gueula à ceux qui accouraient:

- La demoiselle les gars, bon sang!! Il va l'étouffer. J'me démerde moi.

Ce qui était assez faux. Il se prit un coup de queue dans les côtes et laissa échappé un cri étouffé. Putain, c'est qu'il frappait fort l'enfoiré. Steve qui était à terre vit alors l'homme retourner la queue de billard contre le briseur de verre qui fut forcé de lâcher le type qu'il avait plaqué contre le comptoir. Cela dit, Steve n'était pas chaos, d'un coup de pied bien placé dans le genou, il parvint à faire tituber l'homme qui tenait la queue de billard et qui se caractérisait par une grosse moustache en plein milieu du visage au dessus de ses lèvres qui étaient presque cachées. Steve roula sur le côté, esquiva un coup une nouvelle fois, se releva rapidement malgré la douleur pour faire face à l'assaillant. Il se retrouva dos au briseur de verre.

- Chargez-vous de l'autre, je vous couvre.

Il n'attendit même pas la réponse. Au fond du bar, prés du billard s'organisait la plus belle baston de tous les siècles. Pour aider la jeune femme, beaucoup s'était jeté. Et le chanteur? Bon sang, il était où lui? Steve n'eut pas le temps de penser plus à lui, déjà il devait stopper un autre coup de canne. Il parvint à attraper le bâton, le tira vers lui, tira un coup de coude dans la tête de l'homme à la moustache, lui arracha brusquement la canne pour la retourner contre lui. Il frappa d'un geste rapide et précis l'homme aux côtes. L'autre se plia, Steve se rapprocha, lui donna un bon coup de genou dans la mâchoire et l'étala au sol. Ce fut assez violent, Steve se jeta sur lui et le bastonna. Un coup de poing, puis un deuxième et un bon troisième. Steve se releva, un peu difficilement certes, mais au moins le type avait fini par être assommé. Steve savait que la jeune femme avait la bague, donc autant dire que sa paye n'était pas encore envolée, et ensuite, il allait devoir sauver ce qui pouvait encore l'être. Son nouvel allié se débarrassait justement de son adversaire qu'il laissait là comme mort. Bon, ça en faisait un de moins qui ne ferait plus son cinéma. Il fallait encore régler le compte des autres. Ils n'étaient pas que trois apparemment, d'auters avaient repris le flambeau et la bagarra avait repris de plus belle à l'arrière du bar. Steve regarda son allié de dernière minute et déclara:

- Bon, il va falloir aller les rejoindre. S'ils veulent une petite bagarre... Ma foi, c'est pas de refus!!

Steve, sans attendre une réponse finit par se jeter dans la masse d'hommes qui se battaient là comme des bêtes. il allait distribuer les coups, et bien sûr, en recevoir. Finalement, ça mettrait un peu de piment à la soirée. Peut-être que ça allait bien l'énerver aussi. Le patron se jeta donc dans la mêlée sans trop réfléchir, bah ouais, ça c'est Steve, on frappe, on agis, et après on voit. Bon, certes c'était abusé, car Steve avait un certain sens de la stratégie, mais oui il pouvait lui arriver de faire comme ça aussi... Bon, ça fonctionnait aussi.
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MessageSujet: Re: (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤   (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤ EmptyJeu 26 Nov - 21:20

La chanson touchait à sa fin et bien que je l'eusse entonnée les yeux fermés la plupart du temps - démontrant par là qu'un homme peut être très lâche quand il est confronté à des fantômes de son passé- j'avais senti le charme opérer quand la mélodie s'était élevée et répandue dans la pièce comme une fragrance mystérieuse et envoûtante. Ces auditeurs-là avaient encore plus besoin de rêver que ceux qui payaient pour ma musique. J'avais donc à cœur de les transporter, de les faire voyager à travers l'histoire que racontait ma chanson, un amour brisé mais des souvenirs qui tenaient chaud, un espoir, un combat. Quelque chose de plus fort que tout et que même le temps passé n'avait pu altérer.



Malheureusement, l'harmonie qui était en train de s'installer fut rompue par un fracas qui me cueillit alors que je plaquais les derniers accords sur ma guitare. Le beau blond qui m'avait prodigué des conseils venait de se ruer pour intercepter un type venu du fond de la salle et je captai immédiatement l'éclat froid d'une lame de couteau sur le sol. Dans son élan pour ceinturer cet enculé qui avait bel et bien eu l'intention de planter quelqu'un - moi, ou Mara, qui pouvait savoir - ce type qui avait l'air de s'y connaître en matière de close combat avait fauché la table et le tabouret sur lesquels je m'étais installé. Je m'étais retrouvé précipité à terre et à quatre pattes à côté de ma guitare. J’émergeai d'un fatras de bois brisé et crachai quelques esquilles en saisissant ma guitare, plutôt contrarié par la tournure des événements. Je devais quoiqu'il en soit une fière chandelle à cet Adonis. Visiblement, ma façon d'intercepter les mauvais coucheurs n'était pas très au point, et autant la majorité des clients avait accueilli chaleureusement ma musique, autant ces brutes qui se ruaient de l'extérieur pour prêter renfort à leurs amis n'avaient pas vraiment été attirés par les notes de musique qui s'échappaient de la Taverne de l'Enfer, laquelle n'avait jamais aussi bien porté son nom, soit dit en passant.

Il était temps de passer au plan B, en désespoir de cause, même s'il m'en coûtait de dévoiler au grand jour les pouvoirs dont j'étais le réceptacle. Surtout devant elle. Si elle doutait encore, je savais qu'après ce que je m’apprêtais à faire, elle n'aurait qu'une certitude et me maudirait ou me tournerait le dos définitivement. Je n'étais pas surpris de prendre conscience que je préférais la malédiction à l'autre peine. Pour commencer, j'allais tenter de me battre comme un Homme. Sur le comptoir, je posai ma guitare qui avait échappé au pire malgré notre chute brutale du tabouret. Je la confiai dans un clin d’œil à l'homme d'âge mûr dont les traits n'étaient pas sans rappeler ceux du jeune patron.

- Vous pouvez me la garder, Monsieur. Là faut pas pousser. On gâche pas ! Que ce soit de la bonne boisson ou de la musique ! Ils méritent d'être recadrés !

Le beau blond et le tenancier étaient déjà au coude à coude et s'étaient lancés dans la bataille sans attendre. Certains clients étaient plus perplexes et hésitants quant à la pertinence de s'en mêler. Celui qui sentait l'huile de moteur par exemple, restait pour le moment très en retrait. Je pouvais comprendre. La Milice était susceptible de débarquer à tout moment étant donné le raffut qui devait se répandre dans la rue. Je songeai alors que Mara serait en fâcheuse posture et cela décupla ma rage. Malgré ma stature moins athlétique que la majorité de ces types, j'étais une boule de nerf et j'avais quand même plus de force que le premier Humain venu. Il était clair que tous nos agresseurs étaient fortement alcoolisés. Ce qui ne semblait pas être le cas de mes compagnons d'infortune. Mais je savais pertinemment que les Hommes se rangeaient en deux catégories face à l'alcool: ceux qu'il ramollissait, les privant de leurs réflexes, et ceux dont il décuplait la puissance en les désinhibant, en leur faisant perdre la notion du danger. Nous avions les deux face à nous visiblement. Et le premier crochet que je décrochai dans la mâchoire d'un trapu aussi large que haut, s'il me fit un mal de chien à la main, eut pour effet de l'envoyer valser en plein dans la ligne de feu de celui qui se nommait Steve. Ce poing, puis le coude de ce dernier s'écrasèrent sur le faciès patibulaire du gars qui s'écroula pour un bon somme. Mais pendant ce temps, un de ses "amis" avait tenté de me contourner et m'assena ce qu'il devait considérer comme un coup de maître en arts martiaux. Un coup donné du tranchant de la main, qui vint percuter ma nuque. Sur le moment, je m'étais laissé surprendre et je basculai en avant un peu sonné dans mes perceptions. Je voulais la jouer réglo face à ces types ? Non, l'ancien Gabriel aurait fait ce choix à la con. Laisser l'arsenal au vestiaire pour un combat à la loyale. Non, l'être que j'étais devenu ne s’embarrassait plus de ces scrupules. Je voulais simplement éviter de trop attirer l'attention ou la méfiance sur moi et si j'utilisais un de mes trois dons, c'en était fait de la confiance que j'aurais pu espérer établir dans ce coin délaissé par les bonnes fées asariennes. Et pourtant il faudrait que j'arrive à la gagner, cette confiance si je voulais que mon combat ne s'achèvent pas seulement sur un cimetière à perte de vue.

Mais dans une vie, il y avait toujours des événements qui forçaient un homme à réviser ses priorités et voir Mara aux prises avec les mains pataudes de cet homme qui lui serrait le cou fit basculer ma détermination dans une autre direction. Plus personne ne la malmènerait en ma présence. Un ample coup de botte de ma part lui fracassa la mâchoire, le contraignant à lâcher prise. Puis je fondis sur lui et le saisis par la nuque alors qu'il essayait de reprendre son souffle en ahanant sous l'effet de la douleur. Je précipitai sa tête à plusieurs reprises sur le rebord du billard, n'entendant même pas le brui sinistre des os qui se brisaient.

- Ça te plait, espèce d'enflure de t'en prendre à une femme, hein. Présente tes excuses à la dame!! Je t'écoute ! Parle plus fort, il y a du bruit! J'ai pas bien entendu, là !

J'étais comme dans un état second et je frappais sa tête encore et encore contre le billard, sans avoir conscience que j'étais en train de massacrer ce type. Une main vint tapoter mon épaule et j'entendis une voix masculine pas totalement inconnue me dire :

- Je ne pense pas qu'il soit en état de parler, là, il a la mâchoire en bouillie et il boira des soupes à la paille pour le reste de sa vie... Si vous l'épargnez ...

Je ne captai pas vraiment la perplexité de certains des protagonistes face à mon acharnement ni le moment de flottement que cela avait généré dans la bataille générale, pas plus que le changement dans leur façon de me regarder...
Ce n'était qu'une des facettes de ma personnalité qui ne s'incarnait que dans les pires moments de stress mais faisait toujours flipper mes musiciens lorsqu'elle se manifestait. Elle laissait rarement les lieux indemnes et il fallait faire venir des artisans après son "passage" mais ce soir je m'en étais pris à un être humain pour la première fois... Réaction à un stress paroxystique dont il était facile de comprendre la raison pour qui aurait connu l'histoire complète de ma vie.

Une véritable mêlée s'était crée aux abord du billard qui ne tarderait pas à être réduit en miettes. Lâchant la carcasse du pauvre type, je replongeai dedans à corps perdu mais cette fois j'usai sans vergogne de mon don de désintégration moléculaire. Ainsi je disparus plusieurs fois de suite face à un agresseur pour réapparaitre derrière lui et lui botter le cul en avant, le projetant juste dans l'axe du poing de mes comparses. Je pris aussi un malin plaisir à rematérialiser ma main à la hauteur de l'entrejambe de l'un d'entre eux et à lui broyer les valseuses. Tout se passait tellement vite qu'on ne voyait guère de moi qu'un chapeau qui dansait au dessus de la mêlée et disparaissait pour réapparaître à son opposé.
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MessageSujet: Re: (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤   (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤ EmptyMar 1 Déc - 11:40

Etant arrivé avant le commencement des bagarres, j’avais pu discuter un peu avec Evan. La vieille jeep à laquelle il tenait énormément lui faisait des misères, au vu de son âge avancé, mais rien à faire pour qu’il la laisse au profil d’une autre.

« -Elisabeth a aussi pris sa soirée. Ok pour demain, je verrais à te la retaper, pour la faire tenir un moment. Tu peux compter sur moi. »

A peine ai-je le temps de faire place au silence que la Taverne s’anime d’une cohue surprenante alors que des ivrognes bien avinés décident de mettre de l’animation au sein du lieu. Les perturbateurs rapidement remis à leurs par le guitariste présent et Steve, je m’enquis de savoir si la jeune femme, Mara, avait été bousculé. Visiblement elle allait bien, mais les copains pochtronnés de l’autre imbécile nous regardaient avec un drôle d’air. Le calme revenant à peu près, une tournée fut commandée, et une chanson demandée au guitariste, qui installant un tabouret sur une table, s’y assit à la manière d’une estrade, s’exécutant alors. Mais alors que l’on pensait avoir la paix, l’un des convives brisa son verre et plaqua un type contre le comptoir, bousculant la table où trônait le musicien dans le mouvement et  l’envoyant valser. Un éclat métallique fut perçu. Une arme… Décidemment, pour la soirée festive et calme, on repassera.

« -Je crois en effet que c’est un peu trop demandé, Steve. Tu ferais mieux de les mettre à l’abri, ça sent le roussi. Ce serait idiot que l’on se blesse sur les éclats. »

A peine ai-je lancé cela que plusieurs individus échaudés revenaient à l’attaque, l’alcool leur chauffait les sangs, et décuplés leurs forces. Un moment abasourdi par l’ampleur de la bagarre, je restais interdit quelques minutes, avant de me lancer également dans la bastion, fendant la cohue pour tenter de régler leur compte à ces voyous qui allaient rameuter les Miliciens vu le chahut engendrés par tous ces fracas. Ma carrure massive me permettait de m’en débarrasser sans mal, distribuant torgnoles et châtaignes à tout va, pour peu que ces imbéciles se trouvent sur mon passage. Non mais vraiment… A un moment, la jeune femme failli se faire étranglée par un ivrogne, qui fut vite arrêté brutalement par le guitariste, qui lui fracassa la tête sur le comptoir. Sa fureur me surpris, comme les autres  sans doute, et vu le flou des actions par la suite, je compris instinctivement qu’il devait se servir de pouvoirs… Un second Asarien, visiblement.

Vigilant, le continuais mon office, ne refrénant pas ma force sachant que je serais de toute manière moins puissant que les deux Asariens présents dans la salle. Vu le raffut engendré, je pressentais les ennuis arriver. Si la baston ne se terminait pas rapidement, on aurait en plus les Miliciens sur le dos, et cela, ce n’était en aucun cas envisageable.  Pas en sachant que nous n’étions, tous, pas de simples citoyens se conformant aux règles. Je connaissais les Rebelles présents, mais des individus d’autres Factions pouvaient bien se battre à nos côtés. Aucun de nous ne devrait se faire arrêter.
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MessageSujet: Re: (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤   (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤ EmptyMer 2 Déc - 18:32

La belle soirée qui s'était pourtant annoncée se transformait peu à peu en foutoir le plus total. Franchement ce n'était plus dans ma tête ou rien qu'une simple illusion, partout où j'allais ça finissait presque systématiquement en grosse bagarre.  A croire que j'avais cette sorte de poisse incrustée profondément en moi. Je ne savais pas si j'étais le responsable de cette seconde vague de violence mais bref ce type armé d'un couteau de m'avait guère laissé le choix, et encore les conséquences auraient pu être encore plus dramatiques si mon pouvoir d'empathie ne n'était pas manifesté. Cet ordure aurait pu planter n'importe qui dans la salle, par pur vengeance ou par besoin de retrouver sa fierté perdue. Sûr que là, son petit orgueil il l'avait définitivement perdu. Si ce type là avait été tout seul, les choses auraient peut-être pu s'arranger à l'amiable mais à l'arrivée de deux autres gorilles, je sus que la violence devenait la seule issue possible, j'en avais horreur le comble d'ailleurs pour un pratiquant d'arts-martiaux. C'était un excellent sport pour modérer mes ardeurs en canalisant le sang brûlant qui parcourait mes veines depuis mon enfance.


Cela ne me rendait pas infaillible pour autant, humain comme asarien, nous avions tous nos faiblesses. Trop concentré à tenter de maîtriser le premier agresseur en le plaquant avec force contre le comptoir, je ne vis pas le second qui abattit sa canne de billard avec hargne contre mon omoplate. Une vive douleur se diffusa de mes reins jusqu'au sommet de mon épaule gauche. J'en restais interdit pendant un laps de temps indéfini tant la douleur était forte, condamnant mon flanc gauche pendant de précieuses secondes, le tant que le blood healer face son office. Celui-là risquait de prendre cher, ça j'en mettais ma main à couper. Lorsqu'il tenta de me porter un second coup trop prévisible, l'homme qui était déjà intervenu tout à l'heure pour rétablir le calme me sauva la mise de justesse. J'aurais bien le temps de le remercier après si nous parvenions à nous en sortir sans séquelle. Je récupérai peu à peu mes esprits, lançant un regard carnassier au second acolyte qui me regardait avec cet expression de défi, un mélange puissant de testostérone combiné à la folie. Je devais rester sur mes gardes, ce genre de type, ça ne plaisantait jamais, je ne l'avais que trop vécu par le passé. Par chance, il était beaucoup trop prévisible dans ses coups, je n'avais aucun mal à les parer. Je sentais comme un sentiment de doute l'envahir, il n'aurait pas le dessus alors autant qu'il le comprenne vite fait. Je parai ce qui allait être son dernier coup d'une solide clé de bras qui le fit grimacer de douleur , suivi d'un coup de genou dans le ventre qui lui coupa net la respiration. J'hésitai à l'achever d'une bonne droite mais me contentai d'une simple répulsion contre le comptoir comme avec son pote. Je ne supportai pas la violence gratuite surtout que ce type là avait déjà son compte lorsqu'il s'effondra parmi les verres.

* Désolé pour la casse !* 

J'avais sûrement le moyen de rembourser mon bordel mais ce n'était guère le moment ni l'endroit. Sans compter sur le fait que la bagarre devenait générale et ne se cantonnait plus à trois protagonistes  bon sang mais combien ils étaient à la fin ?! Cinq ? Dix  Peut-être plus encore ! A croire qu'ils allaient vraiment finir par échauder ma patience cette bande d'ivrognes. Aucun membre de notre petite groupe n'était épargné, pas même la jeune femme. Bon sang ! J'étais un mec ultra protecteur mais apparemment je n'étais pas le seul et il y avait déjà une rude concurrence à vouloir protéger la demoiselle. Je n'allais pas m'y mettre moi aussi, j'avais fort à faire avec cette bande de dégénérés. Je ne savais même plus qui cogner tant l'effervescence était la plus totale. Mais trop réfléchir c'était le K.O assuré alors autant frapper avant d'être frappé c'était encore le seul moyen d'espérer sans sortir. Sûr que mon expérience de karatéka m'avantageait, d'ailleurs je me débarrassai d'un dernier opportun d'un solide coup de pied retourné qu'il avait bien cherché.

Cela faisait déjà un de moins... Ce n'était pas fini pour autant. Néanmoins la tournure d'une scène m'incita à me rapprocher du billard et donc à relâcher ma garde par la même occasion. Le chanteur semblait être pris d'un accès de folie et vouant une haine farouche à la violence gratuite, je ne pouvais qu'intervenir, enfin de manière subtile bien sûr. Je n'avais pas envie que nous nous  retournions les uns contre les autres et que nous nous battions entre nous, ce serait le summum.

"- Hey, du calme mec...Il est déjà K.O, alors ce n'est pas la peine de le massacrer. Tu devrais arrêter ça avant d'avoir de gros ennuis."

Enfin des ennuis qui n'émaneraient pas de moi bien sûr mais des autorisés supérieurs et de la Milice. Quoi que...Qu'est-ce que les soldats en avaient affaire d'un petit ivrogne de bar qui venait de se faire ratatiner la tronche ? Probablement rien mais je ne pouvais m'empêcher d'intervenir, c'était plus fort que moi. La violence était peut-être justifiée mais par pour autant que je l'acceptais.


"- Je crois qu'on ferait mieux de laisser tomber et de se casser d'ici. J'en ai vu certains s'enfuir comme des lâches sans couille. Ils ont dû prévenir la Milice rien qu'au bordel qu'ils faisaient déjà."

Je n'avais plus franchement envie de me battre pourtant je me doutais bien que, inconsciemment, c'était encore bien loin d'être finie cette affaire là. Les problèmes étaient devant nous et non pas derrière. Surtout qu'il restait encore pas mal de têtes à défoncer. Sûr que cela m'amusait guère même si dans le fond ça ne m'avait pas déplu d'en fracasser un ou deux par pur envie....

"- Personne n'a été blessé, ça va ?"
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Mara Jade
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MessageSujet: Re: (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤   (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤ EmptyJeu 3 Déc - 10:00

J’étouffais, à bout de souffle, et ma force m’abandonnait. Je sentais m’échapper l’avantage que j’avais eu sur mon assaillant un peu plus tôt.  Je n’arrivais plus à contenir les mains de cette brute autour de ma gorge. Il était penché sur moi et son corps pesait terriblement lourd. Je l’avais griffé à plusieurs reprises, mais il n’avait cessé d’écraser ma trachée. L’air n’arrivait plus dans mes poumons et je voyais toute ma résistance partir en fumée. Des souvenirs affluèrent alors en moi. J’y voyais le visage de ma fille, celui de Grant, ceux de mes amis les plus proches. C’était comme si la vie me permettait dans mes derniers instants de revoir les Êtres que j’aimais le plus au monde. Je fermai les yeux pour adoucir ma peine et mieux apprécier toute cette chance que l’on m’avait donnée au fil de ces années. Mes parents m’avaient montré une voie, un futur comme s’ils avaient été conscients depuis toutes ces années qu’une paix pouvait avoir lieu entre les Humains et les Asariens. C’était  eux qui m’avaient poussé à croire en cette utopie pour la transformer en réalité avec la naissance des Pacificateurs et ma rencontre avec un homme qui allait bouleverser mon destin d’une manière indescriptible.

J’avais déjà connu ce froid qui engourdissait tout mon corps, qui s’arquait sous la douleur de ces doigts agressifs. C’était il y a très longtemps. J’étais encore enceinte d’Héméra et j’avais dû affronter la vengeance d’un Ancien qui se faisait appeler Jezebel Hell. Il n’avait eu de cesse de traquer mon existence et cette nuit-là il m’avait retrouvée. Un Ancien qui se disait avoir été un ami de celui dont j’avais brisé la vie et le destin doré dont il devait hériter. Ma fille, encore dans mon ventre, avait déployé sa puissance et alors que mon âme  s’éteignait, j’étais revenue à la vie, tel le Phoenix. Mais cette nuit, cette chance ne s’offrirait pas à moi, une seconde fois. On ne pouvait pas demeurer éternellement l’oiseau de feu.

- Je la vois ! Elle est très lointaine. Aucun œil humain ne pourrait la déceler.  Elle se trouve de ce côté-là du ciel. Suis mon doigt Mara.
- Ça te plait, espèce d'enflure de t'en prendre à une femme, hein.

- C’est une vieille légende que tu me racontes sur le Phoenix et sa constellation.
- Présente tes excuses à la dame!!

Je ne comprenais plus ce qui se passait. La pression importante autour de ma gorge s’arrêta soudainement et je repris peu à peu ma respiration. Je devais faire un effort surhumain pour amener l’air dans mes poumons endoloris. Et dans cet état de semi inconscience, deux voix se superposaient. L’une dans ma tête, l’autre près de moi. La première était douce et admirative. La seconde pleine de violence. Les intonations étaient différentes, au début et puis au fil des secondes, les deux voix n’en firent plus qu’une comme si les interférences avaient disparu pour laisser place à une même sonorité. Si la bague avait été un indice presque imaginaire, cette voix était une réalité bien vivante. Je finis par me redresser sur mes coudes tant bien que mal et mes prunelles découvrirent une scène d’une intensité brutale.

Gabriel, parce que oui, je n’avais plus aucun doute sur l’identité de ce chanteur, frappait mon agresseur avec une telle  fureur que je fus incapable de bouger ou de parler pour calmer ses gestes. Il était dans un état second, plus rien ne semblait avoir d’emprise sur lui et son seul objectif était de massacré ce qui m’avait offensée. L’un des hommes au comptoir, le blond, avança près de Gabriel pour tenter de lui faire comprendre que le type qu’il tabassait depuis plusieurs secondes en avait pour son compte. Mais l’hilarité et le brouhaha de la bagarre dans le reste de la salle de la Taverne reprit le dessus. Si l’homme qui s’était approché de Gabriel, demandait à la mêlée si ça allait, il ne fut entendu par personnes. Je me redressai sur mes jambes, encore un peu chancelante. Je le voyais inquiet de ce que cette altercation allait créer comme problèmes : l’arrivé imminente de la Milice.

- Vous pouvez partir. Il est temps de sauver votre peau. C’est un peu trop tard pour nous. Les soldats peuvent pousser ces portes à tout moment. Il est rare qu’ils interviennent dans une bagarre au sein de cet établissement humain.

Un duel virulent entre deux hommes s’interposa entre lui et moi. Le premier type alla s’écraser contre une vieille machine sortie tout droit d’un ancien film. La bagarre reprit entre les deux et une chaise se fracassa lorsqu’ils tombèrent tous les deux au sol. Mais ce n’était pas cela qui avait retenu mon attention. C’était ce vieil appareil dont je percevais qu’une toute petite partie.  Je soulevai la bâche qui cachait en fait un … Comment cela s’appelait déjà … Un jukebox. Il était mal en point et je posai ma paume à plat contre la vitre, émerveillée par cette découverte. J’en avais oublié tout le vacarme dans mon dos. Au moment où je touchai l’appareil, celui-ci émit des sons bizarres et il tremblota comme s’il venait de prendre vie. Des petites lucioles se mirent à clignoter de tous les côtés  et une musique s’éleva soudainement … Je n’avais rien fait …



La voix de Gabriel ... Comment cela pouvait être possible que la machine choisisse une chanson de lui … Je pouvais croire en beaucoup de signes, mais là cela m’échappait totalement. Je fis volte-face et je replongeai dans l’instant présent. Rien n’avait changé, tout le monde se tapait dessus avec toujours autant de hargne. Je ramassai la queue de billard et je contournai le comptoir pour trouver le père d’un certain Steve, d’après ce que j’avais entendu de la part d’Evan, accroupi en train de trier dans deux grosses caisses des bouteilles en verre et des cannettes vides. Je le rejoignis en m’abaissant à mon tour. Le vieux Monsieur était d’une sagesse à toute épreuve.

- Je pourrai sortir ma vieille carabine, mais je préfère les assommer avec ça ! Vous savez viser ?

- Hum … je ne pense pas avoir perdu la main.

Je me redressai et je montai sur le comptoir, déposant la queue du billard à mes pieds. A cette hauteur j’avais une vue totale de la bagarre et je pouvais voir tout le monde. Evan, Steve, leur ami garagiste, le blond qui hésitait à partir et un chapeau qui se mouvait un peu trop rapidement dans la foule. Gabriel était doté d’un pouvoir peu commun. Et c’était là, la manifestation de son pouvoir. Tous les indices m’amenaient droit vers lui et je n’avais plus aucun doute de la véritable identité de cet homme qui jouait à se déplacer aussi vite que la lumière. Mon rôle était d’assommer les plus récalcitrants. Je pris deux bouteilles vides que le père de Steve me donna  et je cherchai sur qui je pouvais les envoyer. Nous avions une limite dans nos munitions autant les employer intelligemment.

Evan se retrouva aux prises avec trois hommes. Ce n’était pas équitable comme duel. Je visai ma première bouteille sur le type qui me tournait le dos et elle s’écrasa sur sa nuque. Cela permit à Evan de le clouer au sol. Lorsqu’il leva les yeux sur moi, il me gratifia d’un sourire et replongea dans la rixe.

Le chapeau venait de s’arrêter à quelques mètres de ma position. Gabriel avait peut-être trop abusé sur son pouvoir. Quoi qu’il en soit : baisser sa garde lui valut l’approche d’une ordure qui comptait le prendre par surprise et dans son dos. Je lançai ma bouteille à travers la salle et je loupai ma cible. La bouteille n’avait fait qu’effleurer son dos, mais le type se retourna, pas assez vite, car il reçut un autre projectile de ma part qui s’écrasa sur son visage au point de le faire chanceler. Gabriel se retourna au même instant en découvrant le jeu de mes lancés et nos regards se croisèrent un instant.

Les abrutis qui avaient rejoint la cause du soulard venaient de se rendre compte que j’étais debout sur le comptoir. L’un deux tenta de ma déstabiliser, mais le père de Steve frappa très fort avec la queue du billard et mon assaillant se retrouva  assommer contre le zinc.


Dernière édition par Mara Jade le Mer 16 Déc - 2:53, édité 1 fois
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Evan Cassidy
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MessageSujet: Re: (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤   (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤ EmptyMer 9 Déc - 13:35

Ethan discutait tranquillement avec Evan au sujet de sa vieille jeep. Il avait laissé Mara se déporter vers le père de Steve. Il avait vu au coin de l’œil qu’ils échangeaient une conversation importante et le père Roswell accepta d’un signe de tête. Mais les ennuis n’étaient pas terminés. D’autres types bien bourrés venaient d’entrer dans la taverne, des amis de celui qui avait créé la première bagarre. Là, ils étaient plus nombreux et ça sentait le roussi. Evan, accompagné d’Ethan et de Mara reculèrent du bar et se dispersèrent pour pouvoir mieux répliquer. Le blondinet accoudé au bar avec eux, fut le premier à riposter. Mara, plus loin était aux prises avec un salaud qui l’étouffait. Le recruteur de la Rébellion s’était lancé à son secours, mais il avait mal analysé la situation. Il se reçut dans sa  course, un sacré coup dans l’abdomen et il tomba à genou, à bout de souffle. Sa vision se brouillait et ce type le tabassait sans ménagement alors qu’il était à terre, sans défense. La seule scène qui l’inquiétait c’était celle de la jeune leader qui n’arrivait pas à prendre le dessus de son assaillant. C’était sans compter sur le chanteur qui s’interposa et la libéra de son agresseur. Evan sentit toute sa rage se manifester et stoppa le coup de pied de son attaquant qui fut surpris par cette subite réaction. Il se redressa, le cœur palpitant d’adrénaline et il asséna à son tour ses poings sur celui qui l’avait frappé alors qu’il était affaibli. Le corps à ses pieds et KO, Evan essuya un filet de sang près de sa lèvre inférieure et de son menton.

La Taverne avait pris des allures d’arène de gladiateurs.  Mara s’en sortait bien. Ethan, Steve et le blondinet se battaient de leurs côtés et le chanteur paraissait se mouvoir avec aisance et fluidité dans cette foule. Un court instant, il lui sembla le voir disparaitre et apparaitre à l’autre bout de la salle, pour se dématérialiser encore une fois. Ce n’était pas possible. Evan avait pris trop de coups pour que cela lui soit réalisable, à moins que cet artiste ne soit un Asarien. Ce résultat était, de toute évidence, affecté par l’épuisement du Rebelle. Un Asarien, ici, parmi les humains et dans cette taverne au fin fond du bidonville, ce n’était pas plausible.

Après ce moment de répit, il se jeta dans le combat. Ses poings s’écrasaient sur les gueules de ces soulards qui avaient foutu le bordel à leur soirée. C’était dommage, car il connaissait les visages de tous ces gens. Evan vivait ici depuis longtemps et tout le monde finissait par se connaitre ou s’être croisé. En reculant, il percuta un type et sans réfléchir il leva son poing avant de comprendre que c’était Steve : « Désolé mon pote »

Dans son dos, il entendit un fracas de verre et un homme tomber à terre. Il leva les yeux vers le fond de la salle. Mara se tenait debout  sur le comptoir et elle visait les tapageurs avec l’aide du père de Steve. Il la remercia d’un sourire chaleureux et il décida de se  frayer un chemin avec sa force et finit par arriver au pied de la jolie Pacificatrice. Le père Roswell se battait avec la queue de billard. Malgré son âge avancé, il avait encore de l’énergie à revendre. « Restez à l’abri. Je prends le relais, Monsieur Roswell ! »

Evan prit la queue de billard et resta en bas du comptoir évitant ainsi à Mara de se faire agresser. Personne ne l’approcherait.  « « Mara je suis là !  Tu peux te concentrer, je te couvre !»
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MessageSujet: Re: (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤   (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤ EmptyDim 13 Déc - 22:01

En fait, la soirée n'avait pas finie de dégenerer. La baston générale s'était transformée en une ensore plus grosse baston générale. Pour la casse des verres, le blondinet continua à envoyer un type dessus, alors oui, les verres avaient du mal à résister en cette splendide soirée. Le blond s'excusa. Steve lui tira une petite moue l'air de dire que ça irait mais que ça n'allait pas. Le combat continuait. Bon sang, avec ce bordel, ils allaient attirer la milice. Steve se prit un nouveau poing en pleine gueule et il s'étala une nouvelle fois. Il n'en avait clairement pas terminé. Il roula, se releva d'un coup et se baissa pour esquiver un autre coup de poing. Il frappa dans l'abdomen du type qui se plia, il le chopa par les cheveux, l'amena vers lui et lui flanqua un coup de poing en plein visage. Le type se redressa sous l'effet du coup, tenta de lui remettre un coup, mais Steve ne lui en laissa pas le temps, d'un geste vif, il tourna sur lui-même en axant son mouvement sur la gauche, et envoya son poing droit dans l'épaule droite, avant d'enchaîner le même mouvement mais vers la droite et de frapper un coup dans la poitrine du type qui s'écrasa. en position défensive, Steve s'apprêtait à recevoir un autre type, mais tout ce qu'il vit, c'est le blond lui passer devant alors qu'il filait aider la jeune femme.

L'autre chose qu'eut le temps de voir Steve c'était le musicien, clairement énervé, qui disparut pour réapparaître à un autre endroit. Steve crut qu'il rêvait, mais quand cela se reproduisit, il n'en douta plus... Il avait devant lui un asarien. Il resta tellement con face à ça qu'il ne réagit même pas alors que le musicien fracassait le type qui avait tenu la jeune femme. Tout comme il ne réagit pas quand un type lui fonça dessus et le plaqua au sol avant de le bourrer de coup de poing. Il parvint à se ressaisir. Mais l'autre l'avait plaqué fermement. Soudain, le type s'écroula, touché par une bouteille. Bordel!! C'était la bouteille de Rhum ça?! Steve regarda vers le comptoir. La jeune femme était debout et balançait des bouteilles sur les assaillants. Non, pas le Rhum!! Ni la bière!! Surtout pas la bière!! Bon sang, mais elle était folle ou quoi? Il se releva soudainement, frappa un type qui courait vers le comptoir, ramassa une queue de billard au passage pour aller rejoindre son père qui faisait passer les bouteilles à la demoiselle en détresse. Il regarda son père d'un regard étonné et déclara:

- Mais enfin, faut pas faire ça, vous êtes fous ou quoi?
- Faut bien se défendre sans les tuer Steve!!
- Mais... mais pourquoi on a plus de Rhum?!! Comment on finit la soirée après?
- Avec tes réserves... Enfin Steve! Ce sont des bouteilles vides qu'on lance. Déclara-t-il avec un sourire forcé.
- Ah... Ouais, d'accord, je comprends mieux... M'enfin, faudrait quand même stopper le massacre.
Steve souffla de soulagement... Il avait eu peur.

Steve se releva. au moment où la foule commençait à arrêter son mouvement de rébellion. Face à la rage du chanteur, la multitude s'était arrêté. Bon sang... Lorsque le chanteur dût lâcher le type qu'il tabassait à cause du blondinet, Steve eut bien peur qu'il l'eut tué. "Bordel de merde... Mais bordel de merde." Steve finit par avancer au devant de la foule et alla prendre le pou de l'individu... Ah non, il vivait encore. Peut-être plus pour longtemps, mais il vivait encore. l'un des types demanda s'il était mort. Steve se releva et déclara:

- Non... Mais si ça continue on le finira tous. Donc on arrête ces conneries je vous prie. Quelqu'un à une objection?

Un type voulut faire protestation à l'arrière, Steve se retourna d'un coup, le bras tendu comme pour désigner une personne, oubliant un peu qu'il avait une queue de billard, il assomma littéralement le type qui s'écroula. Il le regarda puis regarda les autres:

- Non? Quelqu'un? Vous êtes sûrs?

Le ton de Steve, s'il se voulait clairement sympathique était tout... Sauf sympathique. La petite foule le regardait, lui, Evan derrière lui la queue de billard toujours prête à frapper quiconque voudrait atteindre la jeune femme sur le bar. Son père s'était relevé, comme pour paraître plus digne, et le blondinet contenait le chanteur qui semblait encore être un enragé. Steve continua:

- Bien... On est tous là?

Question réthorique, oui, ils étaient tous là. Ils attendaient quoi alors? Peut-être que Steve achéve le problème... C'est ce qu'il allait faire. Il s'approcha d'un homme, tritura son bouton de chemise et déclara calmement:

- Excusez-moi de vous dire cela messieurs... Mais est-ce que...

Il releva sa barre de billard comme pour frapper quelqu'un et reprit violemment:

-... VOUS ETES COMPLÈTEMENT TARES PAUVRES CERVELLES D'HUÎTRES?!!!

Sur ces entrefaites, il envoya son bâton non loin du sommet des crânes et la foule recula. Surprise face à cet énervement soudain. Steve commençait à en avoir par-dessus les oreilles de tout ce bordel, et il comptait bien y mettre fin. Il fallait donc qu'il marque un peu les esprits, et les tronches de cakes qui lui faisaient face pour que cela reste ancrés en eux, au prix de quelques bosses peut-être, mais au moins, ils réfléchiraient peut-être la prochaine fois... Bien que ce ne soit pas gagné d'avance. Il reprit donc:

- est-ce que je dois vous rappeler toutes nos manigances, tout ce que l'on a dû faire pour que cette foutue taverne puisse exister? Pour que les gens puissent se retrouver et pouvoir oublier un peu les soucis du quotidien, on a créer cet endroit... Vous voulez le fermez ou quoi bande de cons? Bordel, on a tout fait, pour avoir au moins un espace de détente, ça à pris des années, et vous, en moins de quelques heures, vous voulez tout foutre en l'air?!! Alors dîtes-moi... Vous voulez que cet endroit ne soit plus?

Le silence fût la seule réponse. Steve sourit. Bon, au moins ils étaient pas complètement tarés. Pas totalement oui. M'enfin, ça restait quand même à vérifier. La milice pouvait débarquer à tout moment, et bien sûr, il ne valait mieux pas qu'elle débarque maintenant. Steve regarda un à un tous ceux qui étaient présents. Il avait les muscles bandés, prêts à s'en servir. Il n'avait qu'une envie... Donner encore deux ou trois coups à chacun pour leur faire entendre raison, mais il s'abstint de cette évidente bêtise qui leur aurait coûté trop cher. Il continua donc:

- Vous voulez quoi bons sang, que la milice se ramène, qu'elle nous expulse à coups de pistolets? Bon, alors si quelqu'un à une objection quand au bon déroulement de cette soirée, qu'il s'exprime, je lui laisse toute la place.

Steve s'écarta. Personne n'osait venir au centre, au risque de dire une connerie, au risque d'être le centre de toute l'attention pendant quelques secondes. Steve avait le cœur qui battait lourdement et à un rythme effréné. Il y avait là trop d'émotions, et surtout, trop d'émotions en une soirée. Il resta donc en retrait, aux côtés de Evan, prêt à écouter quiconque se présenterait devant pour faire  valoir ses objections, quoique la foule restait pas mal silencieuse. Le chanteur semblait s'être calmé quoique ses yeux brillaient encore. Rage ou joie? Aller savoir... Steve préférait ne pas le savoir pour l'heure, non loin de lui se tenait d'ailleurs le blondinet qui avait été utile pour calmer l'asarien. Steve avait encore bon espoir que la soirée puisse biens e terminer que tout puisse continuer normalement, et que les esprits se rendorment un peu, parce qu'il en avait assez de se battre pour ce soir, mais il n'hésiterait pas à reprendre si l'envie s'en faisait ressentir et si cela devenait nécessaire.
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MessageSujet: Re: (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤   (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤ EmptyMer 16 Déc - 20:18



La tempête retomba aussi vite qu'elle s'était levée et les ardeurs se calmèrent lorsque le patron des lieux déversa sa colère devant l'incurie de ses clients. La raison ne pouvait qu'aller dans son sens. Une taverne était un lieu fait pour se détendre et boire de bons verres en bonne compagnie et quoi ? Je souriais d'un air mauvais. L'humanité en avait toujours fait un lieu où la testostérone suintait et induisait des affrontements de tout type. Celui qui boirait le plus, chanterait le plus fort, gueulerait le plus fort, pisserait le plus loin ou vomirait le plus. Mais aussi celui qui cognerait le plus fort. Les trophées étaient divers et variés, à décrocher dans une taverne remplie de sueur, d'alcool et de frustrations accumulées. Ce garçon était bien sympathique avec ses théories angéliques et sa naïveté optimiste. Elles pouvaient convenir dans le meilleur des mondes et s'appliquer à des personnes heureuses de vivre dans un état de justice relativement équilibré. Je jetai un coup d’œil circulaire dans la salle. Aucun de ces gars ne pouvait prétendre être ce genre d'individu. Je sentais converger une sorte de suspicion sur ma personne. Certes, j'avais vraiment démantibulé cet enfoiré, mais il allait étrangler Mara. N'y avait-il que moi que cela choquait ? Si dans le bidonville, ils n'étaient pas capables de respecter les moins forts entre eux, comment pouvaient -ils espérer que la Milice et le Gouvernement le fassent ? Agresser une femme, c'était tellement facile surtout quand on avait bien cerné qu'elle n'était pas spécialement versée dans le combat. Ils pensaient me mettre aussi dans le même lot, un type pas bien grand avec un look bizarre et pas spécialement baraqué. Ils étaient tombés sur un os. J'étais asarien et surtout j'avais des pouvoirs qui compensaient largement ma petite stature. J'avais ridiculisé certains adversaires, immobilisé d'autres en écrasant de mes mains les endroits sensibles de leurs corps de porcs et fracassé celui qui avait pensé qu'étrangler une femme était l'idée de la soirée.

Je haussai les épaules et levai les mains paumes en l'air.

- Quoi ? Vous pensez qu'on est au paradis des p'tits oiseaux et des cent vierges ?

Je me remis le chapeau droit sur la tête et j'avançai jusqu'au bar pour récupérer ma guitare.

- Vous avez raison, laissez vos femmes et vos enfants se faire étrangler plutôt que de perdre votre bicoque. Accrochez-vous à vos biens et serrez les fesses en encaissant les coups.

Je pris mon instrument sur mon dos et m'apprêtai à franchir le seuil de l'établissement mais je me retournai une dernière fois avant, pour saluer l'assistance.

- Ne comptez pas sur moi pour tendre la joue quand on me bouscule et qu'on essaie de se taper ma femme. On me bouscule, je me relève et je demande réparation, on se comporte mal avec une dame, je remets en place, on tente de l'occire, je fais en sorte que le fautif n'aie plus jamais envie de recommencer.

Je les désignai tous du doigt.

- Je suis très physionomiste et je me souviendrai des actes de chacun durant cette soirée. J'ai senti la lâcheté chez ces enflures, et en réponse, la peur de faire trop de bruit. Est-ce qu'on doit se soucier de ça, lorsqu'on se bat pour les siens ?

Puis je m'avançai vers la porte, bien conscient des regards qui pesaient sur mes épaules, surtout un.  La main sur le battant, je me ravisai et me retournai encore. Je secouai la tête devant leur air atterré voire agressif.

- Vous en voulez du bruit ? Je vais vous en faire, moi, du bruit ! Tremblez !


Je me désintégrai pour me matérialiser près du juke boxe et déclencher encore une chanson. Pour le fun, pour la liberté. J'ajoutai en réajustant mes lunettes de soleil sur mon nez:

- Bon sang, on n'est pas mort tant qu'on choisit de se battre pour le respect ! N'oubliez jamais ça. L'indifférence, c'est la victoire des Tyrans !

Je m'apprêtais à partir définitivement cette fois mais, alors que j'arrivais devant la porte, l'un des battants s'ouvrit à toute volée dévoilant une escouade de Miliciens. D'après leurs uniformes, c'était un escadron anti émeutes et non une patrouille régulière. Le cliquetis des mitrailleuses qu'on arme, bruit qui n'était pas sans me rappeler des souvenirs, déchira le silence de mort. Je les fixai, tous, un par un, un étrange sourire aux lèvres. Ils ne pouvaient pas le savoir mais les balles de leurs chargeurs n'étaient plus que poussière. Ce don aurait pu me sauver la vie quelques années auparavant si je l'avais aussi bien maîtrisé que ce soir. Mais dix années de plus faisaient toute la différence.

- Tout le monde les mains en vue sur la tête ! A genoux ! On va vous faire faire une balade jusqu'au Centre de Commandement ! Sortez vos cartes d'identification !

Il était fort probable que le raffut que nous menions tous depuis quelques temps avait alerté depuis un bon moment les Miliciens de la patrouille régulière, qui dans leur excès de courage avaient préféré appeler des renforts mieux armés et entrainés. Pour circonvenir un groupe de poivrots et quelques que jeunes gars avec trois poils au menton, il fallait bien une quinzaine de mitrailleuses automatiques. Pourtant, les regards noirs convergèrent vers moi comme si j'avais appelé ces salauds sur ma ligne personnelle. Pour les Miliciens arrivés les premiers sur les lieux, il ne faisait également  pas de doute que j'étais le trouble fête, à l'origine de tout ce bordel.

- Toi le clown au chapeau, tu vas lâcher ton instrument, lentement, et tu t'allonges par terre, mains derrière le dos et face contre terre ! T'as compris !

Je fronçai les sourcils et ôtai ma guitare que j'avais passée en bandoulière dans mon dos.

- Lentement, comme ça ?

Avant qu'ils aient eu le temps de répondre, je la lançai en direction du tableau électrique que j'avais repéré au fond de la salle. Le caractère vétuste de l'installation de cet estaminet  ne m'avait pas échappé. Une gerbe d'étincelles jaillit du tableau et plongea instantanément le troquet dans l'obscurité. Le jukebox ralentit, la musique distordue s'arrêta finalement. On entendit une sorte de "Zzzzuippp!" qui fut suivi d'un éclair blanc et une sorte de tremblement secoua l'air. Puis un lourd silence succéda aux éclats de voix. Je sortis une cigarette de mon paquet et l'allumai avant de traverser la taverne pour aller ramasser ma guitare fracassée cette fois. Des murmures interrogateurs fusèrent, craintifs ou stressés. Quelques silhouettes commencèrent à bouger. Je vis distinctement le beau gosse blond qui m'avait tapoté l'épaule me regarder d'un air incrédule. Il était le seul avec moi à avoir distingué ce qui s'était déroulé dans l'obscurité.

- Fais chier! Une fender 1969 ! On peut avoir un peu de lumière, que j'évalue les dégâts ?

Le vieux monsieur planqué derrière le bar se redressa avec une lampe torche et marmonna.

- Vais mettre le groupe électrogène en route.

Un ronronnement se fit entendre et des ampoules à filaments diffusèrent une lumière tremblante mais suffisante pour permettre aux humains d'y voir. Un rond plus clair s'était dessiné sur le parquet poussiéreux à l'endroit où se tenaient les Miliciens quelques secondes auparavant.

- Aahh j'ai commencé le ménage, mais je vous laisserai finir
, dis-je en me marrant. Bon, cette tournée Patron, vous la servez ?Je toisai les belliqueux de la première heure avec un petit sourire en coin . Quelqu'un a envie de rejoindre ses copains miliciens dans Terres Sauvages ? Ils en ont bien pour trois jours de marche avant de revenir...

Je me dirigeai en titubant jusqu'au comptoir et m'y accrochai avant de poser mon fondement sur un tabouret. Je les avais expédiés loin, ces cons ! Comme après chaque désintégration, quelques désagréments allaient survenir pour moi.

- Apportez moi un grand pichet d'eau, s'il vous plait !

Au même moment un Milicien franchit le seuil en courant et avisant qu'il était seul, fit mine de repartir dans l'autre sens, probablement pour donner l'alerte.

- Non toi, tu ne vas nulle part !

Je disparus et réapparus derrière le soldat, tenant dans une main le couteau qui se trouvait encore par terre quelques instants plus tôt et l'abattis sur lui. Je laissai le corps glisser à terre et le fixai quelques instants. L'air trembla et il disparut dans un chuintement.

- Celui-là ne reviendra pas ... Bon, ça au moins, c'est fait ! Et le pichet d'eau alors ?

Tout s'était déroulé en cinq petites minutes et j'avais l'impression de me mouvoir depuis des siècles. Mon corps pesait une tonne et semblait attiré par le point de la Taverne où ils avaient tous disparu. Je savais que je suscitais avec raison, l'effroi et le dégoût, mais c'était précisément le but recherché et l'illusion avait été parfaite. Quiconque n'avait pas une vison asarienne était persuadé que j'avais poignardé ce Milicien avant de l'envoyer brouter le bush. Seul le blond adepte de karaté pouvait me trahir mais j'espérais qu'il n'en ferait rien. Et s'il ne fermait pas sa gueule, je lui démonterais. Il était plus fort, beaucoup plus fort que moi. Mais j'étais plus rapide, bien plus rapide...

A présent, je rêvais de me retrouver assis tranquillement devant un ordinateur, à forcer un système. Les virées nocturnes, ce n'était décidément plus de mon âge. Je me trainai à nouveau jusqu'au bar et m'y avachis. Ma vue se troubla et j'enfouis ma tête dans mes bras quelques secondes.

- Apportez-moi de l'eau bon sang !
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Mara Jade
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Mara Jade
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MessageSujet: Re: (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤   (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤ EmptySam 19 Déc - 14:54



Tout s’arrêta à l’instant où le fils du vieux Monsieur prit la parole. On n’entendit plus que les fracas des chaises et des tables qui retombaient sur le sol de la Taverne. Tout le monde se redressait lentement. Chacun n’était pas allé de mains mortes et ils étaient tous groggys par les coups qu’ils avaient reçus et qu’ils avaient donnés. Je baissai mon regard vers le père du jeune homme. Il secoua sa tête en s’excusant peut-être pour les paroles que son héritier venait de prononcer à l’assemblée. Mes prunelles rencontrèrent celle d’Evan  et qui resta aussi muet et perplexe que je pouvais l’être. Il me tendit la main et m’aida à descendre du comptoir. Le silence s’était imposé en maître jusqu’à ce qu’il le brise.

Lui …
Que je ne connaissais pas et qui pourtant semblait être tellement familier à mon cœur et à mon âme. Je n’avais pas oublié la chevalière que j’avais récupérée et glissée dans la poche de mon pantalon. Sa voix avait pris des résonances qui provenaient de mon passé et je ne pouvais pas rester aveugle à ce qui m’interpellait, à ce qui s’insinuait au plus profond de moi. L’écho d’une autre vie, plus jeune et pourtant aussi déterminée que ce soir. Les prémices de la paix et de l’espoir qui étaient les Nôtres. La renaissance d’un monde qui ne pourrait pas disparaitre, mais bien revivre de ses cendres … tel … le Phoenix.

Tous les yeux convergèrent vers lui qui avait osé répondre au fils du Tavernier, qui avait fait le choix de combattre et non pas de courber l’échine, qui avait suivi les fondements propres de ses convictions. Ce n’était plus LUI que j’observais, mais tous ces hommes, les uns après les autres. J’en connaissais certains, d’autres seulement de vue, mais à cet instant, j’avais honte d’être une Humaine. Où était passé l’espoir qui grondait en chacun d’entre nous ? L’esprit d‘équipe, cet instinct de protéger, de combattre pour ce que nous croyions juste ? Etions-nous tous devenus les toutous des Asariens ? Était-ce ainsi que cela devait se terminer ? Les Anciens et tous ces Êtres ignobles à la tête du gouvernement nous auraient même pris la Lumière et l’Espérance ? Il les pointait tous du doigt, je ressentais sa colère et quelque part c’était aussi une tristesse qui émanait de Lui. Tous ici le désignaient coupable d’avoir accentué la rixe au lieu de la calmer. J’étais restée en retrait pour les détailler, parce que chaque visage écorché en disait bien plus que des mots prononcés.  Il se détourna de nous et il s’apprêtait à sortir définitivement de la Taverne quand les portes s’ouvrirent et que des bruits de pas lourds s’abattirent sur le sol. L’arme au poing, des Miliciens nous maintenaient en joug.

Je fermai mes yeux pour tenter de calmer mon cœur qui venait de s’affoler. Je devais partir d’ici par tous les moyens possibles. Si les soldats mettaient la main sur moi, s’en était terminée. La Grande Conseillère se ferait un plaisir de faire de moi le symbole de sa suprématie. Je reculai lentement tandis que tout le monde s’agenouillait les mains sur la tête, mais le cliquetis d’une arme près de ma nuque m’empêcha d’aller plus loin.

- Où vas-tu ? Tu es la seule femme ici ! Tu ne devais pas t’ennuyer ! Ta carte d’identification ! Et à genoux toi aussi !

Lentement, je tirai ma carte de la poche de devant, de mon chemiser que je tendis au soldat et je m’agenouillai lentement. Il eut quelques secondes d’hésitation en lisant mon identité.

- Tu t’appelles Jean ? C’est un prénom de mec ça !  Jean … Grey.  Tu vas venir avec moi, je vais vérifier d’un peu plus près ta vraie nature …

Il n’eut pas le temps de poser la main sur moi pour m’obliger à me redresser qu’un grand fracas résonna dans toute la Taverne détruisant ce qui servait à maintenir l’électricité. Je m’aidai de ce moment de flottement pour me dégager et me mettre à l’abri. Je ne distinguais plus rien, mais j’entendais des bruits étranges sans comprendre ce que cela signifiait. Tâtonnant le mur, je me redressai et je me plaquai contre lui. La salle était plongée dans l’obscurité et le silence était soudainement revenu, pesant et mystérieux. Une petite flamme vacilla et bougea lentement. C’était Lui et il demandait s’il était possible d’éclairer pour voir les dégâts de sa guitare.  La lumière revint dans un ronronnement lourd. Le mécanisme avait eu du mal à se mettre en marche. Les ampoules tremblotaient, mais au moins nous pouvions voir la salle. La guitare paraissait endommagée et plus étrange encore, les Miliciens s’étaient volatilisés. Je cherchais du regard le vieux Monsieur, puis Evan qui n’en savaient pas plus que moi sur cette étrange scène. L’explication ne se fit pas attendre. Il les avait fait disparaitre pour les envoyer dans les Terres Sauvages. L’Asarien agissait différemment. Je ne reconnais pas celui qui était venu à mon aide, mais j’avais déjà assisté à ce genre de phénomène quand j’étais plus jeune. Tout se recoupait. Exactement tout …

La peur s’engagea de nouveau dans nos veines quand un Milicien croyant venir porter son soutien à la patrouille, se rendit compte qu’il était tout seul. Il stoppa sa course et nous dévisagea devant l’incompréhension qui régnait. Il aurait pu sauver sa vie, mais il n’était pas assez rapide devant un homme en colère et désabusé. Je portai ma main à ma bouche pour étouffer mon cri de stupeur. Le poignard se planta dans ce corps qui se dématérialisa … comme les autres.

Tout ce qui venait de se passait en quelques minutes, tout cela m’avait semblé durer des heures : le discours du fils du patron de la Taverne, l’arrivée de la Milice, la disparition instantanée des soldats et le retour au calme. Le dernier geste du chanteur avait apporté son lot de questions et de craintes en poignardant ce milicien. J’entendais les murmures, les interrogations de chacun sur ces traces qui jonchaient le sol. J’entendais les protestations et ce qui venait toujours après quand on cherchait un bouc émissaire. Si tous ces hommes ne bougeaient pas, sonnés par ce qu’ils avaient vu et vécu, leurs regards ne trompaient pas et je ne pouvais plus me taire. J’étais une femme de tête. Une femme de tout un groupe. J’étais un leader et il était hors que question qu’on sacrifie une personne parce qu’elle en avait aidé une autre ! Nous étions tous responsables et ils allaient devoir ravaler leur rancœur et arrêter de s’aveugler.

Il s’était assis au comptoir, épuisé, enfouissant sa tête entre ses bras. Et je m’étais approchée de lui dans un mouvement félin. Je l’observai même si je ne pouvais pas voir son visage. J’examinai cet homme qui me tournait le dos et qui était un lien avec mon  passé.  Pouvais-je le juger sur un meurtre ? Non. Je tendis ma main tremblante vers lui, mais j’arrêtai mon geste, en suspend tout près de son épaule. J’étais nerveuse, chamboulée par tout ce qui se jouait dans ma tête et pourtant si certaine de moi. Je fermai mes yeux une seconde pour chercher ce courage de le toucher, d’avoir enfin des réponses sur tous ces pressentiments, ces impressions. C’est ce que je fis en levant de nouveau ma main et en caressant du bout des doigts son épaule, remontant lentement sur ses cheveux et sa nuque. La sensation était si familière et lointaine en même temps. Le vieux Monsieur déposa le pichet d’eau et un verre près de lui et mon regard croisa le sien. J’y voyais de l’incompréhension et je savais très bien que tous les yeux étaient braqués sur moi. J’avais au moins l’attention de tout le monde. La fenêtre de la Taverne s’ouvrit à la volée, entrainant avec elle un vent de poussière. Au sol, tous les débris de la bagarre formèrent devant mes pieds … des ailes. Je souris alors à ce hasard et je levai mes prunelles aux reflets de bronze sur tous ces hommes.

- Il est toujours tellement plus facile de trouver un bouc émissaire, n’est-ce pas ?!

Je gardai toujours ce contact avec Gabriel avec cette sensation d’éprouver une force que j’avais connue jadis.

- Où sont passés les Humains qui n’avaient pas peur de défier les Miliciens ? Qui n’avaient pas peur de protéger les Leurs ? De porter secours à une autre personne ? Où est passée cette force, ce combat qui était en nous ? N’y-a-t-il plus rien aujourd’hui ?  Vous vous souciez de bouteilles d’alcools, de chaises, de tables cassées ! D’aussi loin que mes souvenirs me portent, j’ai toujours vu l’entre-aide, des mains fidèles venir relever les plus faibles ! Des hommes venir se battre au côté d’un autre ! Aucune charité ! Aucune pitié !  Juste  ce qui a toujours fait notre force ! Et ce soir … vous vous tournez vers … LUI !

Des protestations s’élevèrent et je soutenais malgré tout, leurs regards.

- Certains le jugeront comme un meurtrier, d’autres encore comme un fauteur de trouble… Pourtant … êtes-vous bien certains de vous être posés les bonnes questions ?  Toi là-bas … tu as déjà fait sauter le passage d’une cargaison. Tu as tué des Miliciens pour permettre aux habitants du bidonville de manger à leur faim ! Toi ! Tu as aidé un homme et tu as tendu un piège aux soldats … Qui ici n’a pas tué pour aider, se protéger, se mettre à l’abri  au moins une fois ?

Je les laissai digérer mes mots, mais je n’en avais pas terminé pour autant.

- La Taverne est notre lieu à nous tous depuis des années. Je l’ai toujours connu, même petite fille ! J’ai grandi et elle est toujours là parce que nous nous battons pour garder cet endroit ! Qu’avez-vous fait pour cela ce soir ? Une bagarre ! Qui en es l’auteur ? !! Allez chercher bien ! C’est Lui ? Vous en êtes certain ? … C’est cet homme qui s’est redressé devant moi quand je l’ai bousculé sans le faire express. Ce sont ses « amis » qui sont revenus pour venger leur pote ! Et que s’est-il passé après ? Rien ! Au lieu de faire front tous ensemble, vous vous êtes battu chacun de votre côté. J’ai failli y laisser ma peau et avec tous les hommes ici de présent, un seul a est venu à mon aide ! Lui ! A ma place, il aurait pu avoir votre femme, votre fille ! Et vous auriez été content qu’une personne vienne les secourir !

Je baissai mes yeux vers ce petit dessin qui s’était esquissé. Les ailes déployées d’un oiseau prêt à prendre son envol.

- On se bat pour garder le peu de liberté que nous avons encore, pour garder ce qui nous est cher ! Je sais que bon nombre de vous, vous n’avez plus la force de vous battre contre les Miliciens, contre le gouvernement. Je ne peux vous en vouloir. Je sais que la famille peut devenir importante, la protéger avant tout ! Mais sans combat … il n’y a plus d’espoir. Sans alliance … il n’y a plus d’avenir ! Si cette taverne est détruite un jour, une autre verra le jour ! Parce que nous ne baisserons jamais les bras … quels que soient les maux, quels que soient les Tyrans. Mais ne vous trompez pas d’ennemis …

Je cherchai le fils du patron et je m’adressai à lui :

- Les réparations seront payées. Je l’ai déjà dit à votre père, je vous le dis à vous. Je viendrai moi-même vous apporter les moyens pour remettre tout en état.

C’était aussi un message pour Gabriel. Sa chevalière avait disparu et s’était moi qui l’avais prise. S’il était mon passé, elle en faisait partie. Je ne pouvais laisser encore s’envoler un souvenir de plus.
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Evan Cassidy
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MessageSujet: Re: (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤   (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤ EmptyDim 3 Jan - 16:57

Evan avait pris la queue de billard et se défoulait sur les grandes gueules bourrées qui n’appréciaient pas de voir la jeune femme debout sur le comptoir, leur lancer des bouteilles vides pour les assommer. Chaque coup qu’il portait était comme une libération de voir que les humains pouvaient être aussi méprisables que les Asariens. Le recruteur de la rébellion n’avait pas la formation d’un agent de terrain comme Steve par exemple, mais il savait se défendre à sa manière. Les coups pleuvaient et les gueules se fracassaient sur cette barre qui était devenue une arme. Il espérait qu’elle tienne assez pour mettre tous ces fous à terre. Une masse bruyante s’agitait devant ses yeux. Parfois, il levait les yeux vers Mara qui avait le don de bien viser.

Steve passa près de lui pour rejoindre son père derrière le comptoir. C’était lui qui fournissait les munitions à Mara. E ce qu’il pouvait entendre au milieu des débris et de la bagarre, le fils n’était pas content alors que le géniteur paraît s’amuser comme un adolescent. Celui le fit sourire sur l’instant. Evan claqua sa queue de billard dans la tronche d’un mec bourré qui venait de prendre une des dernières chaises intactes dans la main pour la lancer sur lui.

Tout le monde se figea lorsque Steve éleva la voix. Evan se déconcentra et relâcha la barre, mais certains étaient des péteux plu que des combattants. L’un d’eux se jeta sur Evan qui percuta à la seconde où son assaillant foncer sur lui. Il l’attrapa par la tignasse et le cogna de toutes ses forces sur le comptoir. Le type assommé, glissa au sol. Il leva les épaules en signe de défense vers un Steve très énervé. Le brouhaha se changea en silence. Tous les regards étaient tournés vers le fils du patron de la taverne qui remontait les bretelles à tout le monde. Evan tendit la main à Mara pour l’aider à descendre de sa position et les regards qu’ils échangèrent en dire bien plus long que des mots.


Evan comprenait que Steve pouvait en voir marre de voir l’établissement familial se retrouver en morceaux à cause d’individus qui avaient eu le coude facile dans la boisson. Mais la morale qu’il servait à tous n’avait pas sa place. Il s’était mis sur le côté avec Mara et il devinait les pensées de la leader des Pacificateurs qui se cachait parmi eux. Servir un sermon à ceux qui survivaient tous les jours, dont chaque heure était un combat de gagner sur les Asariens était mal venu. Steve ne s’en rendait certainement pas compte, mais Evan était un observateur et un analyste des comportements. Le chanteur osa lui répondre et sa morale revint vers Steve comme un projectile. Ce que ce saltimbanque disait tout haut, il le pensait tout bas. Il n’avait pas voulu se mettre en porte à faux avec l’agent du Faucon pour ne pas créer d’autres problèmes. Le chanteur les dénonça tous en pointant son doigt sur eux. Il n’était pas fier à ce moment-là. Il savait garder son calme par rapport à tous ces clients qui grognaient comme des bêtes sauvages aux mots qui leurs parvenaient comme des gifles. Un dernier regard à Mara en secouant sa tête en excuses muettes, le troubadour prit le chemin de la sortie, mais le tintamarre qu’ils avaient tous joué depuis un moment avait alerté malheureusement la Milice.

Un escadron anti émeutes se déploya dans la petite salle de la Taverne. Il n’y avait plus aucun moyen de fuir. Finir dans une salle de torture de cette manière-là, il ne l’avait pas imaginé. Evan, comme tous les humains qui se battaient et se dressaient contre le gouvernement et les Asariens, pensait finir tué d’une balle en plein cœur, mais au moins en combattant pour sa Cause pas en se retrouvant piégé dans un bar avec d’autres humains éméchés. Comme chaque personne ici présente, il plaqua ses mains derrière sa nuque et se mit à genoux. Si son visage et ceux de ses comparses n’étaient pas connus du Haut Pouvoir, celle qui se tenait à ses côtés serait vite identifiée. Il se reçut un coup de cross dans le dos pour ne pas avoir écouté les ordres du soldat posté près de lui. Il vit le pointeur de l’arme plasma se poser sur sa tempe. Evan ferma les yeux et il se focalisa sur ses souvenirs d’enfances, sur ses amis, sur tous ces bons moments qu’il avait vécus, occultant le danger et la perte de nombreux frères d’armes. C’était son heure. Bien trop prématurée. Il attendit que le soldat lui tire une décharge, mais rien ne vint. Il leva sa tête. Tout était plongé dans le noir. Il entendait de légers petits bruits, vifs, mais impossible de deviner ce qui se tramait.

Un sillon enflammé se détacha de l’ombre et le générateur de secours s’actionna grâce au père de Steve. Il se mit debout et croisa le regard de Mara qui ne comprenait pas plus que lui. La lumière tamisée éclaira la salle. Tous les soldats avaient disparu et ce n’était pas possible. Là où se tenait l’escadron, il devina un cercle marqué dans le sol. Ce même chanteur révéla au public que c’était lui qui les avait fait disparaitre dans les Terres Sauvages. Le Rebelle n’avait plus de doute. Cet homme était un Asarien et tout le monde allait vite le comprendre.

Il haïssait ces Êtres depuis tout petit. Son père était un membre fondateur de la Rébellion et il l’avait perdu à cause d’Eux. D’une nature calme et maitrisée, Evan ne s’emportait jamais, pas un mot plus haut que l’autre, pas de débordements d’émotions en tout genre. Il avait rejoint les rangs du Faucon pour honorer la mémoire de son père. Et voilà que ce soir, il était face à un Asarien qui leur avait sauvé la vie. Il serra les poings. Il n’avait aucune envie de voir la haine des humains se matérialiser sous ses yeux. Tous les autres, Ethan, Steve, son père, le type blond qui savait bien se battre, tous avaient compris à qui ils avaient à faire.

Une voix douce et pleine de puissance s’éleva. S’il ne connaissait que partiellement la femme, Evan avait maintenant devant lui, la leader des pacificateurs dans toute sa splendeur. La diplomatie au service des races. La combattante au service de l’égalité. Elle aussi avait compris ce qui se déroulait. Son discours était une réponse à celui que Steve avait prononcé. Elle était restée en retrait et là elle démontrait ses idéaux et ses opinions. Les mécontentements s’élevaient, l’aversion aussi. Evan ne pouvait pas rester les bras ballants sans rien faire. Il s’avança au comptoir, près du chanteur qui avait enfoui son visage entre ses bras. « Je tiens à te remercier pour ce que tu as fait. Si ma sœur, ma mère, ma compagne s’était retrouvée aux prises avec un tel connard, j’aurai apprécié de savoir que quelqu’un l’a aidée à ne pas subir de violences. »

Evan lui tendit la main sous les yeux perplexes de toute l’assemblée.
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MessageSujet: Re: (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤   (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤ EmptyDim 10 Jan - 13:51

C'est le chanteur qui osa le premier répondre à Steve. Et là, le jeune rebelle s'en prit une en pleine gueule comme on le dit souvent. Il ne manquait pas de culot ce type, et Steve devait bien l'admettre, mais d'un autre côté, il avait sans doute était trop loin, oui. Peut-être qu'il avait été trop dur et qu'il n'avait pas mesuré ces paroles. Il s'était inquiété pour l'établissement et ce qu'il fournissait aux humains des bidonvilles, mais d'un autre côté et involontairement il avait fait comme si tout aurait dû se passer normalement, comme si personne n'aurait dû intervenir pour aider la jeune femme. Un imbécile. Voilà ce qu'il ressentait en cet instant. Le chanteur avait beau être différent de par son look et sa force, il n'en restait pas moins qu'il avait raison. Steve baissa la tête un peu gêné car le chanteur lui renvoyait sa morale un peu pourrie en pleine figure. Retour à l'envoyeur et Steve devait bien admettre qu'il n'avait rien à répondre à cet homme qui avait parfaitement raison. Un coup d'oeil à son père lui montra qu'il n'avait pas été d'accord avec ce que venait de faire son fils, il lui lança un regard désolé, conscient à présent que la colère l'avait aveuglé. Il se battait pour autre chose que ce qu'il avait dit. Il le savait au plus profond de lui, mais cette bagarre l'avait mis sur les nerfs. Le chanteur, abusé, écœuré sans aucun doute, préféra prendre sa guitare et entama son départ. Il n'eut pas le temps de sortir que des miliciens surgirent.

- Et merde... Souffla Steve tout bas.

Les miliciens qui surgirent, armes au poing demandèrent à tous de mettre leurs mains sur la tête et de s'agenouiller lentement. Steve, pour une fois, ferma sa grande gueule et préféra s’exécuter, conscient qu'en cet instant des vies étaient en jeu. Face à la foule, les quelques miliciens n'étaient pas véritablement de taille, ils étaient à un contre dix, mais ils avaient la faveur des armes. pourtant, Steve le sentait, face à la foule, le ton de la voix plus fort que d'ordinaire, ils gueulaient pour donner une impression de force, mais ce n'était que pour mieux cacher leur peur. Le chanteur joua un drôle de jeu, et Steve ne pût s'empêcher de le regarder faire. Soudain il envoya sa guitare dans le tableau électrique au fond de la salle qui explosa. Quelques gerbes d'étincelles sautèrent, et la lumière ne fût plus. " C'est pas vrai, ils ont tous envie de tout me casser ce soir!". Pourtant, Steve ne s'en plaignit pas. Soudain, un éclair blanc apparut, une drôle de lumière qui disparut aussitôt qu'elle était apparue avant que Steve n’aperçoive une petite lumière orangé. C'était le chanteur qui venait d'allumer une cigarette et qui se dirigeait à grands pas vers le fond de la salle demandant qu'on rétablisse le courant, ce que l père de Steve alla faire. Bientôt, alors que tous se relevaient, la lumière revint. Si tous se tournaient vers le chanteur, lui se tournait vers la porte où un instant plus tôt se tenaient les soldats. "Ils sont passés où là?... Mais par quel miracle?". Aucune trace au sol, rien qui puisse témoigner de ce qui s'était passé ici. Alors que Steve examinait le sol et les murs, un milicien surgit devant lui. Il n'eut rien le temps de faire que déjà le chanteur se retrouvait derrière le milicien, poignard à la main, et alors qu'il le poignardait, le milicien disparut. Nom de...

Face à cela, Steve était tenté par deux comportements, virer ce type qui visiblement savait attirer les problèmes, ou du moins savait s'y mêler, ou alors, l'accueillir alors qui venait d'aider les humains dans le bar, lui, l'asarien. Il préféra ne rien faire alors que le chanteur demandait de l'eau, une fois de plus. Là par contre, il préféra se jeter vers le bar, et il chercha une carafe d'eau devant l'air terrorisé de son barman à qui la scène n'avait pas échappé.

- Une carafe, t'en as une?
- Je... Non.
- Eh aller, lève-toi que je puisse lui en remplir une.


Adroitement Steve se saisit d'un verre alors que la jeune femme qui avait été le centre de l'attention pendant un moment prenait la parole tout haut et donnait une belle leçon de morale à tous, à lui le premier, et aux clients de la taverne. Il s'arrêta même pour l'écouter. Elle arguait le fait qu'autrefois, on ne serait pas soucié de bouteilles d'alcools, ni de chaises ou de tables, mais que seul l'entraide comptait. Bon sang, elle avait raison, autrefois, malgré le brouhaha, malgré la casse, on avait toujours une main tendue vers soit, prête à vous aider, prête à vous relever pour que vous puissiez repartir. Avant, les hommes ne se souciaient pas du matériel, ils vivaient dans l'entraide, non dans le matérialisme. Là était l'erreur que Steve avait commis, et son père ne l'aurait sûrement pas commis. Steve s'accouda sur le bar et écouta la jeune femme qui remontait le temps, ce temps où les hommes luttaient de toutes leur force et qu'ils tenaient bon, qu'ils ne s'éparpillaient pas sur des choses sans intérêts mais qu'ils savaient s'aider, se prêter assistance mutuellement. Adrien, son père, vint s'accouder près de son fils et écouta lui aussi la jeune femme qui avait décidément quelque chose. Oui, ils avaient désigné un bouc émissaire, LUI. Steve ne le niait pas, et il devait bien reconnaître qu'ils étaient tombés bien bas en cette soirée. Le chanteur le leur avait dit, elle le rappelait une fois de plus.

Comme elle le disait si bien, qui était le responsable. LUI? Ah, un assassin... Mais ne l'étaient-ils tous pas? Alors qu'elle désignait ceux qu'elle connaissait et qu'elle nommait leurs actes aux yeux de tous, Adrien tapa dans le coude de son fils et déclara plus bas pour ne pas l'interrompre:

- Toi t'es un gros assassin mon gars... Hahaha!!

Steve sourit et concentra à nouveau son attention sur la jeune femme. Elle avait raison. IL n'était pas plus assassin qu'eux qui en avaient, pour certains, tué bien plus de miliciens que lui et qui devaient passer leur temps à voler, tuer parfois. Il regarda le chanteur. Un type pareil ne courait pas les rues, c'était sûr, mais si il était différent... Il n'en avait pas moins défendu les plus faibles, malgré les risques. Il avait du cran. Steve laissa terminer la jeune femme et finit par tendre un grand verre d'eau au chanteur. Il lui laissa la carafe à côté et vit alors evan s'approcher de lui et lui tendre la main. Oulah... Et ho, doucement, imagine le type il te désintègre là. Laissant là les deux hommes, Steve se rapprocha de la jeune femme et finit par dire, alors que tous les autres étaient concentrés sur la main tendue d'Evan:

- Vous nous avez appris une belle leçon d'humilité en cette soirée mademoiselle, et à moi en particulier. Gardez cette chevalière, elle me semble bien mieux avec vous qu'avez moi pour payer des dégâts. Une petite aide ne sera pas de refus... mais comme vous l'avez si bien dit, on reconstruira, quoiqu'il arrive. Merci encore.

Il se tourna sans plus de mots et alla servir la tournée demandée avant de lancée à la volée en désignant le chanteur:

- C'est un assassin!!


Stupéfaction générale alors que Steve levait soudainement les bras, des bouteilles à la mains:

- Et il est dans une taverne d'assassin!! C'est merveilleux non?!! Haha!! Un type pareil sera toujours le bienvenue dans la taverne de l'enfer, et je pense que mon père est de mon avis! Santé!!

Son père hocha la tête satisfait, oui, les gens comme ce chanteur, ils étaient les bienvenus ici. L'ambiance festive qui se mît en place commença à faire rie certains, et à détendre les autres. Steve commença de nouveau à remplir les verres puis, servant un autre verre au chanteur il le regarda droit dans les yeux et déclara:

- Il y aura toujours une place pour toi et ta guitare dans ma taverne mon gars. Sois-en sûr. Comme Evan l'a fait auparavant, je te remercie pour tout ce que tu as fait.

Puis, il le laissa alors qu'il repérait le blondinet avec qui il avait combattu dans la foule. Bon sang, toujours là où il faut lui aussi. Steve le désigna et déclara en rigolant:

- Eh, vieux! Évite de casser le reste de mes verres tu veux! Hahahaha!!

Et les verres fusèrent. Steve servit une tournée comme demandé auparavant par le chanteur. Voir les hommes se réjouir après ces durs moment, voilà qui avait de quoi réjouir le fils du meilleur tavernier des bidonvilles. Décidément, cette soirée était pleine de surprise. Steve alla voir son père et déclara:

- J'suis désolé p'pa.
- Pourquoi?
- pour ce que j'ai dit tout à l'heure... Je sais j'aurais pas dû, mais... J'sais pas, c'était plus fort que moi.
- T'en fais pas Steve, on à tous nos moments d'égarement. En tout cas... Toi c'est sûr, t'es vraiment un assassin, et un grand.


Les deux hommes rirent ensembles de la bonne blague du père qui reprenait les mots de la jeune femme. Décidément, une bonne leçon comme celles-ci avait fait du bien à pas mal d'entre eux.
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MessageSujet: Re: (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤   (Terminé) Hellfire Club ¤¤ Ouvert à tout le monde ...¤¤ EmptyVen 15 Jan - 21:48


Si j'avais supporté sa présence autant que je l'avais espérée en venant me perdre ce soir dans le Bidonville, son contact me brûla aussi sûrement que les rayons du soleil l'auraient fait. C'était un supplice de sentir sur soi la main de celle qu'on ne pourrait plus jamais approcher, encore moins toucher. J'avais les deux poings fermés sur le comptoir, le front posé dessus et je les serrais à m'en faire péter les phalanges. Pourtant je la laissai débiter son laïus plein de crédulité stupide, et même si j'avais envie de hurler que tout ce qu'elle disait n'était qu'un amas de mensonges et un leurre, je savais qu'elle y croyait et que tout ce que je pourrais dire contre elle ne sortirait de ma bouche que dans un seul but. Il fallait qu'elle me haïsse, que j'incarne tout ce qu'elle exécrait en ce bas monde. Je souris à travers mes larmes, toujours caché la tête entre mes bras. Je reconnaissais dans ses mots d'anciens crédos que nous avions partagés jadis, au point d'en faire les armes de propagande et de recrutement de notre groupuscule. A cette époque les Pacificateurs ne pouvaient être vus que comme cela: un groupuscule dissident. Des étudiants qui avaient pactisé avec des vermines humaines et désœuvrées. Je sentis à travers sa voix, la force de sa conviction demeurée intacte. Comment pouvait-elle ? Elle m'avait perdu, elle avait aussi perdu le père de sa fille ... Cet architecte ... Celui qui m'avait succédé dans son cœur. Il était mort lui aussi ... Comment pouvait-elle encore croire en l'espoir ? En la solidarité ? Chacun de nous était seul dans ce monde. Entouré d'une foule suffocante, mais seul. Elle aussi devait l'être, même si elle avait sa fille... Un enfant comblait certainement un grand vide et pouvait donner l'envie de se battre pour lui. Mais pour ne pas se sentir seul au monde, seul dans son combat, il fallait être porté par l'amour. Elle aimait... elle aimait encore... Il y avait un homme dans sa vie. Je le compris avec une évidence douloureuse qui acheva de me clouer au comptoir.

Je m'en doutais pourtant, depuis longtemps. Lorsque je l'avais connue, elle était déjà une égérie, un ange que tous les garçons du bidonville étaient prêts à suivre dans ses explorations des terres sauvages. La loyauté était de mise dans le groupe, mais les regards échangés entre les différents prétendants ne trompaient pas. J'étais arrivé dans cette petite arène informelle avec mes handicaps et mes atouts. Mes atouts ? Je me demandais encore lesquels, alors que je chialais en silence contre ce zinc crasseux ? En vérité, tout ce qui aurait pu être un atout devait s'avérer dans un premier temps comme un sacré handicap. Hormis le fait que j'étais un asarien, un putain d'enculé d'asarien -oui, certains refrains ont la vie dure, vous voyez, et ils deviennent de vieilles rengaines- j'étais intelligent et instruit, trop, beaucoup trop. J'étais riche par le simple fait que ma mère me donne des subsides me permettant de mener le train de vie digne d'un héritier Nicholson. Trois qualificatifs qui avaient suffi aux autres pour me récuser. Mais Mara ne jugeait pas un être à cela. Elle avait plongé son regard clair dans le mien. Son azur avait lu dans le regard changeant d'un enfant grandi trop vite et crevant de la vie qu'on lui imposait. Elle me disait que mon regard était fait d'une ambre qui avait emprisonné des paillettes de soleil. Que cela le rendait à la fois malicieux, moqueur et étonnamment magnétique, fascinant. J'avais rétorqué en riant que le soleil tuait les mecs comme moi, que je n'étais certainement pas un enfant du soleil. Et elle ne s'était pas laissé démonter en répondant qu'il y avait plusieurs façons de revendiquer sa filiation.

Mara était d'une intelligence exceptionnelle, de celle qui permet de sonder les âmes et de les mettre à nu. J'en avais été la première victime, mais je ne doutais pas que de nombreuses suivirent. Elle avait l'intelligence du cœur, celle de l'instinct qui fait les leaders. Pour cette raison, les quelques mois auxquels je pris part active à l'édification de notre mouvement d'espoir, je demeurai dans son ombre. Je murmurais à son oreille et sans jamais cesser d'y croire, tout ce qui pouvait nous rapprocher, nous unir. Asariens et Humains. Elle le reprenait en y croyant tout autant. Je n'avais pas eu à la convaincre de cela. Elle était déjà convaincue avant de me rencontrer. Et je pense en toute honnêteté qu'elle a longtemps douté de moi avant de voir en ce garçon étrange, comme tombé d'une étoile, l'incarnation de sa conviction. Nos mots se faisaient écho tandis qu'ils sortaient de notre bouche. Nous exposions à l'autre notre vision du monde et plus nous écoutions l'autre, plus notre sourire s'épanouissait. La seule différence, déjà à cette époque, résidait dans l'amplitude de notre perception. Je voyais au delà d'Asaria. Elle pensait en terme asaréen. J'avais l'héritage du premier des Anciens en moi, sans le savoir. Elle avait son vécu dans les Terres Sauvages, l'héritage transmis par ses parents. Nos deux perceptions se complétaient merveilleusement pour convaincre des sympathisants des deux bords. Malheureusement, le destin allait mettre un terme à cette complétude idéologique et à mes dernières illusions ...

J'entendis la voix de ce type qui se tenait au comptoir avant que les choses ne tournent mal. Ce type au regard franc et clair. Le genre qui aurait pu être un ami pour moi en d'autres circonstances. J'aimais ses mots simples et concis. Pourtant à l'opposé de mes circonvolutions philosophiques. Pour lui, je fis l'effort de redresser la tête après avoir séché mes joues dans mes manches. Peut-être pas si discrètement qu'il l'aurait fallu, mais dans ces circonstances chacun devait être accaparé par son propre ressenti de la situation et se foutre royalement de l'endroit où un clown se torchait le nez. Et puis cela participerait à brouiller les pistes. Le Gabriel de Mara ne se serait jamais mouché dans autre chose qu'un mouchoir brodé et certainement pas dans sa manche. Elle serait certainement mystifiée par ce désaveu de classe. Je redressai la tête et saisis la main qu'il me tendait. Il venait, sans le savoir, de me délivrer de mon calvaire. Je me dégageai doucement de l'emprise de cette main si douce qui caressait mes cheveux. Je me forçai à ne pas regarder dans sa direction. Je n'aurais pas pu croiser son regard à cet instant. Je me tournai vers cet homme que j'aurais aimé avoir pour ami.

- Je l'ai fait sans réfléchir, mec. Si ce gros porc avait bousculé l'ancêtre qui se tient derrière le bar -je désignais le vieux monsieur qui avait rallumé la lumière, d'un geste du menton- ou si c'avait été un gamin, j'aurais fait pareil. Je ne supporte pas la lâcheté. Mais si ce bourrin s'en était pris à toi, j'aurais attendu que tu beugles comme un putois avant de t'aider. Je suis peut-être un saltimbanque mais je sais quand un type peut essayer de s'en sortir tout seul ou pas... La fille, là ... elle allait suffoquer si je n'avais rien fait. J'étais le plus près, j'ai fait ce qu'il fallait. Si tu avais été plus près je t'aurais laissé lui sauver la mise.

Jeko m'avait imprimé sans le vouloir son code de l'honneur bizarre. Et je m'en rendais compte avec émotion alors que j'étais confronté à son monde, celui qu'il m'avait décrit alors que je délirais encore, en proie à la fièvre. "Les gosses et les frangines, on les protège. On fait gaffe qu'elles nous plantent pas dans le dos quand même. Mais les mecs, tu ne te mêles jamais d'un fight sauf si c'est un pote. Et encore, tu attends le moment diplomatique, celui ou ton intervention le sauvera sans lui faire perdre la face." J'avais trouvé les codes des Humains très compliqués en comparaison de ceux des miens qui se résumaient simplement à " Si tu as plus de pouvoir, écrase ce qui te fait obstacle". Je trouvais les Humains très complexes et obscurs dans leurs motivations. Si je n'avais pas eu l'occasion de les côtoyer grâce au combat que j'avais mené aux côtés de Mara, je les aurais probablement pensés totalement cinglés avec leurs nuances et leurs états d'âmes.

Aujourd'hui c'était les Asariens que je jugeais complètement malades et dégénérés, à de très rares exceptions, mais je n'exemptais pas les Humains pour autant. Pourtant même si je m'étais montré dur envers tous, j'avais décelé quelques belles âmes parmi eux ce soir. Même parmi ceux qui s'étaient montrés fermés à mes motivations au départ. Par exemple ce gars, le fils du tenancier, qui, lui, était assurément un brave homme, je le savais par Jeko, avait commencé par me jeter des reproches à peine voilés à la gueule. Mais il était pourtant de ces hommes qui savent réfléchir et se remettre en question. De ce métal qui forge les leaders. Je pris aussi sa main au vol et je souris en saisissant le verre d'eau.

- Merci, mon gars et sans rancune. Mais il va me falloir la carafe entière pour pouvoir vous laisser et rentrer chez moi.


Je pris alors le pot plein d'eau et me le versai entièrement dessus à la surprise générale. Le soulagement fut immédiat. L'humidité m'enveloppant me protégeait des ondes émises par le vortex qui avait absorbé les Miliciens. Je n'avais aucune envie de glisser dans les Terres Sauvages avec eux, ni dans aucune des dimensions qui s'étaient ouvertes à moi dans mes phases de désintégration. L'eau, même si j'ignorais encore pourquoi, constituait le seule rempart efficace contre l'attraction que ces ondes multi dimensionnelles exerçaient sur sur mon corps physique. Je me tournai vers cet homme qui se nommait Steve et lui tendis une carte  de visite assez étrange dont les coordonnées avaient un relief particulier tout en murmurant à son oreille:  

- Sache que j'ai de grands projets pour les Humains et pour ton commerce. Je peux t'aider à développer ton affaire familiale. Si toi et ton père êtes partants pour accepter mon aide comme actionnaire, alors il te suffira de déchirer cette carte en deux au moment voulu et je vous fixerai un rendez-vous. J'ai des projets en dehors des Dômes, des projets immobiliers et tu peux y participer si tu veux aider les tiens...  Enfin, sache que quoi que puisse dire Mara, même si tu n'as plus la chevalière, je paierai intégralement les frais de réouverture de la Taverne de l'Enfer. J'y ai passé tellement de bons moments, dans ma jeunesse ...


Je me redressai enfin face à la salle, sur mon tabouret qui me laissait à peine un avantage sur Evan et Steve debout à mes côtés devant et derrière le bar.

- Je vais prendre congé mes damoiselles et messires. Je reviendrais peut-être dans un autre costume, mais pas avant un moment ... N'oubliez pas... Si vous êtes désunis face à l'adversité, vous ne pourrez pas la repousser ...


J'adressai un ultime sourire à Mara avant que ma silhouette ne s'estompe dans le décor de la Taverne. Sur le comptoir en face du tabouret que j'avais occupé, une rose rouge sang était posée sur une liasse de billets ...


Dernière édition par Gabriel Laymann le Lun 18 Jan - 22:13, édité 1 fois
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