Invité Invité Sujet: Grant Stevenson ; L'espoir d'un homme Sam 28 Déc - 14:26 Grant Stevenson feat : Chrisian Bale
P rénom : GrantN om : StevensonS urnom : Aucun. Mais son ancienne identité est connue sous Gaïus HasardA ge : 42 ansN ature : Asarien{humain ou Asarien} O rientation sexuelle : HétérosexuelleM étier : Ancien architecte ; désormais photographe au solde du TimesG roupe : PacificateursD ate du SEER : Asarien de naissanceP oste vacant / Scénario ? OUI – NON. C ARACTÈRE : « L'homme change, les saisons passantes, au gré des turbulences. On né ainsi, on meurt autrement. Enfant renfermé et secret, j'ai grandi dans l'ombre d'un frère imposant, éloquent, prêchant avec ferveur les convictions impérieuses de nos têtes pensantes. Mis à l'écart de la lumière, j'ai su en tirer profit pour m'instruire, prendre suffisamment de recul sur les choses, et saisir que tout n'était pas totalement incoercible. C'est une certaine forme d'intelligence, je crois. Peu importe. Déjà très tôt, j'ai prestement cultivé cet amour pour l'art, l'élévation, les perspectives, les édifices, le moderne, et l'imaginaire architectural. Passionné, j'ai commencé dès mon jeune âge à manipuler le fusain, à esquisser des centaines de croquis issus de mon esprit fertile, à concevoir des formes savamment calculées, nourrissant progressivement ce rêve de pouvoir un jour, en faire mon métier. Talentueux dans ce domaine, c'est à mon vingtième été que je me senti en mesure de pouvoir caresser mon rêve. Encore intimidé par le grand monde, mais débordant d'envie, et pourvu d'une faculté d'adaptation épatante, j'ai su mettre mes travaux en valeurs, et éveiller les yeux des plus grands spécialistes. Dès lors, en développant mon réseau, je me développais moi-même. A force d'appréhender des foules attentives de plus en plus conséquentes, j'aiguisais ma verve, la maîtrise de la langue, les tournures de phrases, et même la manipulation. Je devins un orateur efficace, persuasif, conscient de la puissance des mots, du fond comme de la forme. L'esprit vif, ouvert, je su mettre à profit certaines de mes qualités pour m'essayer à la luxure. Charmeur, avide de conquête, j'ai toujours aimé collectionné les aventures, pour le plaisir de la séduction, et de la chair. Je su ne pas m'encombrer de relation trop aboutie, par peur du revers de la médaille, et désireux de rester un homme libre. Mara Jade pourrait être comparée à une de ces turbulence, citées au début. Puisque de l'homme multipliant les proies féminines, il n'en resta rien. L'homme à femmes devînt celui d'une seule. Auprès d'elle, de ma fille, mais aussi de tous ceux qui tiennent une place dans mon coeur, je dévoile la facette enfouie de ma personnalité, loin de l'image opulente du businessman accompli. Protecteur, je suis capable du plus grand sacrifice pour le bien de ceux là, laissant alors tomber les masques : l'homme froid et impénétrable laisse alors place à un impulsif, prêt à perdre la vie pour sauver la leur. Depuis ma renaissance, j'ai déserté les strates d'Asaria, pour me consacrer pleinement à mon combat, mes idéaux, ma famille. Je suis un homme libre. »P OUVOIRS ou CAPACITES : - Invisibilité - Electrokinésie ; Contrôle partiel, provoquant quelques dysfonctionnements lorsqu'il se trouve proche d'appareils électroniques.- L’Armadan ; Pouvoir de haut niveau, Grant est en mesure de voir chez autrui des flashs passés, ou futurs. Croyez-vous à la fatalité ? Pensez-vous que, chaque événement, chaque action, peu importe sa résultante, composent le mécanisme de notre vie, et nous parviennent dans un but précis ? Le destin, vous-y croyez ? Moi, oui. Notre existence, de la naissance à la mort, n'est faîte que d'enchaînement de situations déterminées, auxquelles nous ne pouvions échapper. C'est cela même, qui construit l'Homme. Benjamin Franklin disait :« À cause du clou, le fer fut perdu.À cause du fer, le cheval fut perdu.À cause du cheval, le cavalier fut perdu.À cause du cavalier, le message fut perdu.À cause du message, la bataille fut perdue.À cause de la bataille, la guerre fut perdue.À cause de la guerre, la liberté fut perdue.Tout cela pour un simple clou .. » Je ne sais pas si ces quelques mots seront lus un jour. Je ne le saurais jamais, d'ailleurs. Peu importe, ça n'est pas mon but. Si ma plume parcourt le papier, ça n'est nullement pour laisser aux autres une trace de mon histoire. Je vois plutôt cette entreprise comme un exutoire libérateur, une ultime confession avant le dernier souffle. En cette soirée grisâtre, les vestiges d'un passé tumultueux me revinrent douloureusement en tête, comme la vision finale d'un homme vivant la fin. Seul, accroché aux regrets et aux actes manqués. Hiver 2071, Grant Stevenson n'existait pas encore, à cette époque. C'est au cours de cette saison morne que je vis le jour, sous le prénom peu commun de Gaïus. Gaïus Hasard. Lignée Asarienne, dite supérieure, je suis le fruit du lien unissant un père brillant, architecte de renom, reconnu comme l'auteur, le cerveau, des plans des dômes de la cité opulente ; un homme talentueux vouant, comme ses comparses, une haine incommensurable envers l'espèce humaine. Avec le recul, j'imagine que je n'ai eu de lui que sa disposition certaine dans le domaine architecturale, et sa rhétorique développée. Ma distance concernant l'égard porté aux humains, c'était plutôt à ma mère que je le devais. Une femme protectrice, aimante, qui ne possédait, je crois, qu'un avis partagé sur le traitement à adopter vis à vis de l'autre race. A chacune de ses interventions les concernant, il ne se dégageait de ses paroles aucune animosité, aucune rancœur, juste de l'éloignement, et une sorte de peur. De toute évidence, L'homme, peu importe son appartenance, craint toujours ce qu'il ne connaît pas. Enfant farouche et futé, j'adoptais donc l'état d'esprit maternel, réservant quelques doutes quant à la prise de position radicale de mon père. Gabriel, mon frère, l'aîné des fils Hasard, lui, ne portait définitivement pas le même jugement que moi. Inspiré des oeuvres et de la figure paternelle, il semblait destiné à suivre ses traces, c'était du moins ce qu'il semblait désirer au plus profond de lui. Nous étions deux antithèses vivantes. Lui prônait l'asservissement de la race humaine, et la suprématie totale de notre clan, moi, plus modéré, n'estimait pas judicieux de mettre le monde à feu et à sang pour instaurer un régime purement totalitaire. Bien au contraire, d'ailleurs. Avec le temps, nos opinions ne changeâmes pas, mais nos positions sociales, elles, prirent une tournure bien différente. Fasciné et happé par l'architecture, je suivis les pas professionnels de mon père, et, lorsque ma formation eut été terminée, me bâtis progressivement un nom dans le milieu, en Asaria. Imaginer et remodeler la cité de verre était devenu une obsession, un défi personnel. L'enfant chétif et peu loquace c'était transformé en homme d'affaires téméraire, sûr de lui, à la verve saisissante. Le succès fut au rendez-vous, non sans travail et ténacité. Mon frère, lui, représentait la part d'ombre, le minuteur qui ne tarderait pas à amorcer l'inévitable explosion. Sa rage ne cessait de s'accroître, au fil des saisons, désabuser face au laxisme dont faisait preuve mes parents face au sort que, selon lui, méritait fatalement tout humain. Si eux ne faisaient rien, lui, agirait, c'était une certitude... La vingtaine dépassée, le tournant de mon existence. Gabriel, le premier des Hasard, ne supportait plus la situation, et n'avait plus qu'un seul dessein en tête : La soumission totale de l'humain, conscient que les abondantes ressources familiales seraient d'une aide précieuse. Furieux de constater que ses parents ne partageaient pas le même engouement, la folie du despotique Asarien était à son paroxysme. Toutefois, je n'aurais pu prédire à quel point il était devenu incontrôlable, et imprévisible. Mon frère n'avait plus rien de l'Asarien d'antan : il était entièrement rongé par la haine et le désespoir. Je le savais capable du pire, mais surtout pas de ça.Ce terrible accident marquera à tout jamais mon existence confortable d'Asarien golden boy, à qui tout réussit. C'était une journée pourtant prometteuse. Mes parents et moi étions sur la route, dans notre limousine personnelle, en direction d'un gala organisé par les pontes de la cité. Ce genre de petites sauteries prétexte à découvrir les têtes fortunées d'Asaria. L'occasion parfaite d'afficher mes travaux aux yeux d'un public aux ambitions faramineuses, et de stimuler mon désir inépuisable de création. Mais, le voyage n'arrivera jamais à son terme. Le coup de téléphone de mon frère, diabolique et désireux de parachever son œuvre criminelle par un adieu solennel, sonnera le glas. Il avait tout planifié. Mon père, conscient d'une imminente catastrophe, me projeta alors en dehors du véhicule, usant de sa télékinésie, dans un réflexe sur-humain, se préoccupant de ma survie au détriment de la sienne, et de celle de ma tendre mère. Ce fut la dernière image que j'eus d'eux : des visages catastrophés, suivit d'une explosion déchirante, d'un feu ravageur, et d'une fumée épaisse fendant le pourpre du ciel.Gabriel fut jugé en conséquence, condamné à dépérir derrière les barreaux, déshérité de la fortune familiale. Un drame qui modifiera sans nul doute l'homme que j'étais à l'époque. Tous avaient imaginés ma chute, anticipés une inéluctable descente aux enfers, ne donnant pas cher de ma peau, de mon avenir. Tous spéculaient sur le destin de la famille Hasard, sur l'entreprise familiale. Personne ne songeait à mon retour. Pourtant, dans l'ombre, faisant mon deuil, je le préparais minutieusement. Les moments éprouvants qui fissurent notre vie, lèvent le voile sur notre véritable nature. Certains flanchent et se laissent mourir, d'autres se relèvent et reprennent les armes. Cette épreuve m'a fait prendre conscience que j'étais en mesure de faire partie de la seconde catégorie. Je me suis relevé, avec en tête la résolution de reprendre les rennes de l'entreprise. J'ai utilisé les fonds de l'héritage pour refondre la société, destitué la masse salariale pour ne préserver que les éléments de confiance, pour élever une entreprise aux nobles valeurs, j'ai repris la conception, imaginé des plans, des bâtisses inédites. Je me suis forgé un nom, une identité, et me suis imprégné solidement dans le décor Asarien. J'ai réappris à vivre.Un projet finement dessiné, qui dissimulait pourtant d'autres perspectives. Une rumeur étrange circulait ; celle d'un groupe luttant dans l'ombre, afin de lier les espèces, et d'instaurer la paix qui existait autrefois. Captivé par leur hypothétique existence, et leurs valeurs, j'ai longtemps cherché à les rencontrer, vainement. Jusqu'à cette nuit ... Cette nuit où l'adage de Benjamin Franklin m'apparut comme une révélation. Le clou symbolisant l'élément déclencheur avait été substitué par un futile boulon, une simple pièce mécanique, mais la théorie restait similaire. Toute action engendre un dénouement différent. Mon penchant pour les belles voitures, et leur vrombissement saisissant, m'avait amené à faire réparé la mienne, outragée par mes excès au volant, pour repartir avec une ancienne carlingue, une vieille mustang bourrée d'électronique, dans laquelle mon électrokynésie incontrôlable faisait fréquemment des siennes. Cette nuit là, comme bien d'autres, les rues de la basse ville étaient atrocement calmes ; une brume clairsemée flottait dans les quartiers de la cité, couverte d'un ciel peu constellé. Accusant le coup de mes précédentes insomnies, rongé par le travail, je sentais ma vigilance défaillir au fur et à mesure du trajet. Mes idées tournées vers mon travail et ses fonctions, je savais mon esprit partiellement déconnecté, influençant directement mon degré d'attention. Voir cette ombre surgir des ténèbres pour venir mourir sur mon capot me fit alors brusquement soulevé le palpitant, stimulé l'afflux sanguin, faisant bouillir mes tempes pour éveiller mes réflexes les plus profonds. Je l'avais tué, elle, cette silhouette filiforme inconnue. Un temps sous le choc, sensation emprunte d'une once de colère, je fis promptement rattrapé par la résonance criarde du système de sécurité automatique de l'habitacle, qui me réanimait bien rapidement. Retour à la réalité. L'esquisse fuligineuse se mouva finalement, avec peine, dressée face à moi, le visage enluminé par l'éclairage blafard des phares à diodes de ma voiture. Une femme. Une apparition divine. Dès lors, mon pouvoir occulte, mon armadan réagissait subitement, dessinant l'avenir de cette nouvelle apparition. Je vis le danger, je vis des larmes, du désespoir et de la détresse. Plus loin, hors de mes chimères, des voix âpres se firent entendre, m'extirpant définitivement de ce songe prophétique. Il fallait réagir. L'hésitation ne fut pas longue. Le contact de nouveau en marche, j'avais saisis l'ombre féline pour l'embarquer, loin de ça. Accélération lâchée, j'écartais toute menace milicienne, désireux de sauver cette étrange inconnue. Etait-ce judicieux ? Aucune idée. Je faisais confiance à mon instinct.Bravant les profondeurs de la cité à vive allure, rejoindre mon appartement ne fut jamais aussi rapide, et risqué, que cette nuit là. Galvanisé par d'intrinsèques ressentis, je n'avais pourtant, à aucun moment, mesuré la dangerosité de mes actes. Chez moi, à l'abri, elle était en vie et loin de l'emprise milicienne, et c'était bien ça l'essentiel. Je n'étais pas un héros, j'étais Asarien, et elle, une humaine. Pourtant, de l'apaisement m'enveloppa lorsque mes yeux perçaient finalement les siens. Semblable au choc de deux éléments, comme une voiture percutant un corps, mon coeur fut frappé vigoureusement. Forte sensation, qui m'était bien inhabituelle. Pansant ses blessures, nous avons passés le reste de la nuit ensemble, à parler, à échanger nos passés respectifs, nos fêlures, nos valeurs. Sans retenue. Entre nous, tous semblaient si simples. Tenaillés par nos envies les plus indomptables, nos corps ne firent finalement plus qu'un, laissant éclater toute cette passion soudaine et étourdissante. Séducteur invétéré, avare de conquêtes féminines, je ne sus pas vraiment mettre de mot pour qualifier la nature de cette bouleversante rencontre. Troublé, je raccompagnais le soir suivant la délicieuse au coeur des terres sauvages. Elle s'appelait Mara Jade, leader des pacificateurs. Moi, je savais que plus rien ne serait comme avant, je me sentais changé. Elle m'avait changé. Nous nous sommes quittés, laissant comme dernière trace de cette découverte enivrante une ultime promesse : Celle de se retrouver.Les semaines passèrent, longues et hantées par ce visage qui ne quittait plus mon esprit tourmenté. Je requérais sa présence, ses mots, son souffle, ses lèvres exquises. Je songeais à nos retrouvailles, dissipant même ma concentration particulière que je savais habituellement accorder à mon travail. Souffrant d'un manque, que je n'aurais jamais imaginé aussi accablant, je ne pensais toutefois pas la retrouver dans pareilles conditions. Tout avait commencé par cette réception, au Golden. Soirée à laquelle je ne pouvais échapper, justifiant ma présence par le crédit que m'apportait mon métier, et ma réputation d'architecte talentueux solidement imprégnée dans le décor guindé d'Asaria. Je n'imaginais pas l'ombre d'un instant le carnage qu'il s'y préparait. Dévorés par la volonté d'instaurer un régime purement dictatorial, certains des plus influents Anciens y organisèrent l'attentat le plus dévastateur de ces dernières années. Faisant couler larmes et sang, j'y ai survécu, grâce à mes pouvoirs ; rescapé je fus, mais non sans incidences. Dans la destruction furieuse du casino, je suis parvenu à sauver Héléna Carter, jeune journaliste, amie à plus forte raison, visée par la chute brutale d'une poutre massive. Terrifié à l'idée de devoir la perdre, je m'étais machinalement interposé entre elle et l'imposant bloc de béton, friable, s'écrasant ardemment sur ma boîte crânienne. Le reste fut confus, vague. Une violente migraine marquait mes sens cérébraux, affectés par quelques monceaux d'images, incohérents, avant que mes paupières ne se ferment pour de bon. Mon armadan avait été touché, sérieusement. Un dysfonctionnement lancinant, donnant suite à cette vision horrifique qui insculpa mes chimères. Plusieurs parcelles de visions, dévoilant Mara, pétrifiée, en larmes, le visage ensanglanté, et moi, bourreau, traits monstrueux et sourire carnassier, tenant férocement ma proie pour lui infliger le plus impitoyable des sévices. Je la violais, elle, celle pour qui je pourrais donner ma vie. Sursaut brutal. Je m'étais réveillé, extirpé de l'enfer, ça avait semblé si réel que j'étais resté figé, le dos glacé, marqué par l'horreur. Je l'avais violé. Mara, justement, était parvenue à filtrer les barrières de sécurité de l'hôpital, pour venir jusqu'à ma chambre. Ne dissociant plus le réel de l'imaginaire, je juxtaposais les deux mondes pour n'en faire qu'un, et refusais de croire à la véracité de mes vils agissements. J'étais devenu odieux, un être abject, et tout ça par ta faute, Mara. Dans ma démence, je m'en étais pris à la pacificatrice, et s'en était suivit une dispute déchirante, emprunte de sanglots et d'insultes acrimonieuses. Elle s'en alla alors, blessée, me laissant seul, amer. Plus tard, une jeune et douce urgentiste, répondant au nom d'Amaria Saria, tenta de m'expliquer plus ou moins rationnellement la cause de mon dérèglement psychique. Je ne l'avais pas violé, mais venais de vivre un fragment douloureux de son passé. Mon armadan, désarçonné par le traumatisme, se déclenchait finalement de manière violente, amplifiant considérablement le réalisme de ce qui n'était que le fruit de mon subconscient. Tenaillé par les regrets, j'avais quitté le lieu précipitamment pour rattraper ma vie, Mara. Assommé par la culpabilité, je lui avais demandé de me loger une balle en pleine tête, ce qu'elle refusa, et m'expliqua finalement le viol dont elle fut victime, et divulgua le nom de son agresseur. Kylian Wright, Pdg et membre actif du conseil, que je connaissais antérieurement pour avoir travaillé à son compte. Tout était limpide, et tellement complexe à la fois. Ma capacité visionnaire semblait défaillir en sa présence, frappant mon coeur trop souvent de ces hallucinations si tangibles. Hormis le soleil qui semblait en mesure d'apaiser mes maux, tout cela était trop dangereux, pour moi, comme pour elle. Ma folie semblait si dense, que je ne pouvais prendre le risque de garder mon amante à mes côtés. Pas avant d'être soigné. Je n'ai jamais douté de ma capacité à pouvoir me relever. Mais ces quelques mois sans elle, furent les plus insupportables de ma chaotique existence. Ses yeux perçaient mes rêves, l'effluve de son parfum semblait m'attraper, sa voix résonnait et paraissait m'appeler, chaque jour passant. Pour contenir les déséquilibres de mon armadan, j'ai longtemps travaillé, franchit les limites de ma patience peu accommodante, et canaliser les excès de mon pouvoir fut chose possible, avec le temps. J'ai longtemps réfléchi, pour en arriver à la certitude suivante : Ma vie n'était pas envisageable sans elle, et sa cause, son combat, était également le mien. Noël approchant, je ne pouvais plus contenir cette pulsion, et décidais enfin de la rejoindre dans les terres sauvages. Nos retrouvailles furent magiques, libératrices, et nos corps ardents et envieux se retrouvèrent enfin. Pour scellé ce moment divin, Mara m'annonçait la plus heureuse des nouvelles : de notre amour allait naître notre reflet. Mon enfant. Notre enfant. Ma chair. Ma vie. En homme comblé, j'étais conscient de l'or que je possédais entre les mains. J'avais une famille, une vraie. La suite m'apparut comme une évidence : Je n'étais plus l'Asarien d'antan, et épouser la cause pacificatrice fut alors dans l'ordre des choses. Entre passion et raison, l'Homme doit faire son choix. Parfois, on ne choisit pas ; le destin s'en charge pour vous, vous laissant seul, impuissant, à contempler le navire qui part à la dérive. J'aimais Mara, et mon coeur souffrait à la simple idée de devoir me séparer d'elle, et de mon futur enfant. Sentiment sibyllin, qui s'était emparé de moi bien mystérieusement. Les mois défilèrent, ancrant solidement mes nouvelles convictions, mon nouveau combat : j'étais toujours cet architecte talentueux, planté dans le décor clinquant de la haute sphère d'Asaria, mais ce visage ne m'apparaissait plus que comme un vulgaire costume, un voile dorée pour mieux dissimuler ma récente cause. Un ornement nécessaire, toutefois, pour passer à travers les balles. Double jeu. Ainsi, endossé dans mon rôle d'architecte avide de projets toujours plus faramineux, j'assistais quelques mois après mon adoubement au sein des pacificateurs, à la réception organisé par celui qui torturait mes songes les plus noires, Wright, le bourreau. Ma haine à son égard n'avait plus d'égal, mais répondre présent à sa petite sauterie faisait partie de la composition à respecter, pour coïncider au personnage facétieux bâti au fil des ans. Une notoriété bancale, qui n'allait pas tarder à disparaître. « Le masque tombe, l'homme reste, le héros s'évanouit » J.P. Rousseau Le paroxysme de la folie. Mon déclic. En cette soirée funeste, et bouleversante, je saisis bien des choses. La frénésie de mes comparses avait outrepassée les limites de mon imagination, et me sentir là, au beau milieu de cette déraison, comme eux, m'écœurait au plus haut point. Pourtant, je me savais capable de résister aux débordements de mes congénères, mais je n'avais pas envisagé le pire. Mara était là, captive, sans défense, tombée dans les griffes de l'infâme Kylian, présentée comme un vulgaire cobaye pour un projet d'implant de contrôle ultra sophistiqué. Cette vision apocalyptique avait éveillé en moi un véritable brasier, une colère croissante qui happait férocement mes forces physiques et mentales. Je me sentais bouillir, et ma raison se dissipait progressivement, au profit d'un sentiment bien plus extatique, plus animal. Au diable mon masque, ma couverture, mon entreprise familiale, ma fortune, mon statut, mon métier, Mara comptait par dessus tout. Le coeur l'avait emporté. Usant de mes pouvoirs, j'étais intervenu, aux yeux de tous, laissant l'ombre de Gaius Hasard planer au dessus de ma tête. La sortant de cet enfer, nous avons quittés tous deux ce traquenard infernale, in extremis. Une page était tournée, j'en étais conscient. Je savais ma vie entièrement bouleversée, mais je sentais avoir fait le bon choix. Pour clôturer définitivement ma défunte existence, je décidais, symboliquement, de faire exploser la tour de la société Hasard, laissant mon passé s'évanouir dans les décombres de ma réussite, et enfin devenir l'homme que j'aurais du être depuis les prémices : un homme libre.Un choix non sans conséquences. Fugitif, j'étais devenu, en l'espace d'une soirée, l'homme à abattre. Un avenir périlleux se dessinait à moi, mais si c'était le prix à payer pour vivre au côté de ma famille, je l'acceptais volontiers. Seulement, sous-estimé l'engagement du gouvernement aurait été une grossière erreur. Traqué, je savais mes heures comptées, et priais secrètement pour pouvoir mettre Mara, et mon enfant, hors de danger. Oui, c'était ma principale préoccupation. De ce fait, le temps s'écoulant, un mercenaire opérant à la solde de la grande conseillère Alianka mit un terme à ma fuite, mais laissa, pour respecter ma dernière requête, Mara en vie. C'était ça, le deal. Homme de principes, le chasseur veilla à ce que le marché soit réalisé en bonne et due forme. La pacificatrice fut épargnée, et moi, capturé, contraint d'affronter la sentence réservé à ceux osant fronder le régime impérial d'Asaria. Aujourd'hui encore, je ne regrette en rien ce sacrifice. Je savais Mara saine et sauve, et moi, en paix avec ma conscience. Les jours qui suivirent furent éprouvants, alimentant mon hostilité envers les miens, et ma volonté de me relever. Plongé dans la pénombre carcérale, je préparais mon évasion, désireux de reprendre mon combat, et de rejoindre ma véritable famille. Jouant de mes pouvoirs, je parvins à défier les gardiens, et à m'échapper de cet enfer. Alianka annonça publiquement ma mort, mais dans l'ombre, je scrutais envieusement l'horizon, et songeais à mon retour.Conscient qu'un éventuel retour auprès des pacificateurs, et de Mara, n'était pas envisageable, sous peine de leur causer plus de tords que de biens, je m'étais réfugié chez Anne, mon ancienne secrétaire de direction, et maîtresse, affable et digne de confiance. Je m'étais présenté à elle, barbe développée, vêtements outragés, et m'avait accueillit les bras ouverts. Je n'en attendais pas moins de sa part. Malgré la changeante des sentiments que nous pouvions éprouver l'un pour l'autre, je lui accordais tout mon crédit. Secrètement, je façonnais mon retour, sous les conseils de la jeune femme, et décidais finalement de tout reconstruire : mon identité, mon visage, ma vie. Appuyé par des ressources que j'avais au préalable dissimulé sur un autre compte, et grâce à l'aide précieuse de ma charmante secrétaire, je préparais ma régénération. Je ne pouvais me porter hors de l'ombre, et Anne se chargeait des opérations externes. Elle trouva un chirurgien plastique doué, et digne de confiance, selon ma fidèle assistante. Mon visage fut transformé, au même titre que mon identité. Grant Stevenson était né. Seconde étape, re-intégrer la société. Anne était l'unique à détenir mon secret. C'était mieux ainsi. Habilement, je tissais ma toile, et suivais mon plan. Je m'entraînai les mois suivants à la photographie, sans relâche, pour finalement me présenter et postuler au Times, au côté de la belle Helena Carter-Van Harper. Mon alliée. Mon amie de toujours. Je recomposais mon existence, envieux de pouvoir veiller sur tous mes proches. La renaissance. L'Homme est avide de voyages, de conquêtes. Mais nulle contrée n'équivaut la douceur d'un foyer, le regard de ceux qu'on aime. J'avais finalement retrouvé mes amours : ma belle guerrière, et le fruit de notre union sacrée. Ma reconstruction, ces mois fragiles et douloureux, avait finalement trouvé son sens. J'étais désormais là pour eux, et pour les pacificateurs. Dicté par la même passion, par les mêmes idées. Utopia, cité où régnerait l'égalité des races, était-elle encore envisageable ?P RÉNOM / P SEUDO : Chris GE : 24 ansC OMMENT AVEZ-VOUS DÉCOUVERT NOTRE FORUM ? De familleF RÉQUENCE DE C ONNEXION : Autant que possible, quand j'ai du temps.M OTS DE P ASSE E NVOYÉS A ? Mara
Dernière édition par Grant Stevenson le Sam 28 Déc - 18:58, édité 1 fois