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 Je fais mon devoir... vraiment ? {Tomas Van Brenner}

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MessageSujet: Je fais mon devoir... vraiment ? {Tomas Van Brenner}   Je fais mon devoir... vraiment ? {Tomas Van Brenner} EmptyMer 16 Oct - 17:21

« T’en as pas marre de me fliquer en permanence ? » Avais-je répondu lorsqu’il m’avait demandé où j’allais. Je ne pouvais pas quitter la maison sans qu’il me demande où j’allais et ce que je comptais faire. J’aurai pu prendre cela pour une inquiétude compatissante, mais ce n’était rien de tout cela. Il me surveillait continuellement, se demandant ce que je partais faire et dans quel but. Il devait déjà savoir que certaines de ses pensées l’avaient trahi à moi, que je savais qu’il mentait sur la mort de mes parents… et j’ignorais ce qui me gênait le plus dans l’histoire… Était-ce la raison pour laquelle il me mentait, ou le simple fait qu’il refusait de me dire la vérité ? Comment pouvais-je avoir confiance en lui ou en qui que ce soit ? En tout cas pour une fois, je ne comptais pas aller faire quelque chose qu’il désapprouverait, je ne cherchais pas des réponses à mes questions. Non j’allais en apporter –si je le pouvais – à quelqu’un qui m’inspirait autant confiance que je devais lui en inspirer… Autrement dit très peu. Tomas Van Brenner, ministre de la sécurité, m’avait appelé pour user de mes dons de télépathe. C’est mon parrain, ce longue-vie chez qui je vivais depuis la mort de mes parents, qui lui avait vendu mes talents. Oui « vendu », car c’était bien ce qu’il avait fait, vendre mon don de télépathie pour que je le mette au service d’Asaria et de sa sécurité. « Je vais faire mon devoir. » Répondis-je finalement avant de partir pour le Palais de justice…

Pourquoi dans un tel endroit ? Ne retenait-on pas les êtres humains rebelles dans des endroits secrets à l’abri des regards ? Ca ne m’intéressait pas plus que cela, à dire vrai je préférai ne pas me rendre dans ces dits endroits, je ne voulais pas savoir ce qu’il s’y passait, j’avais déjà mon lot de problèmes sans en rajouter à ma longue liste. Tandis que je me rendais au palais de justice, je me demandais à quoi j’allais servir cette fois-ci. Une fois encore je ne connaîtrais ni les tenants ni les aboutissants, j’entendrais simplement des pensées utiles à la sécurité d’Asaria, l’adresse d’un lieu, le nom d’une personne… rien de plus. Je n’étais qu’un outil, d’ailleurs c’est bien ainsi que Tomas Van Brenner me voyait, je l’avais déjà entendu penser à mon propos. Je savais qu’il doutait de moi, de ma dévotion envers les Asariens… J’étais loin de penser comme mon rang l’exigeait, et j’avais toute une évaluation psychologique qui expliquait ce fait, mais personne ne devait réellement la lire j’imagine, si ce n’est mon parrain, qui devait probablement s’arracher les cheveux en lisant des mots comme « Jeune fille perturbée… Émotionnellement instable… Obsédée par la mort de ses parents… » Je n’avais pas lu ma propre évaluation psy, je n’en avais pas le droit, mais j’avais écouté les pensées de mon psychiatre pendant qu’il écrivait…

J’arrivais enfin au palais de justice et je savais déjà où me rendre. Je n’écoutais pas encore les pensées des personnes alentours, je me concentrais sur la musique que j’entendais dans mes oreilles. Il y avait encore trop de monde à proximité, je serais assaillie de toute part par un flux constant et inarrêtable de pensées en tout genre, je finirais en position de faiblesse, ma tête me donnerait l’impression qu’elle exploserait d’ici peu, et mon nez se mettrait probablement à saigner… Ce don avait aussi la capacité de me tuer somme toute… Je m’avançais dans un couloir, puis un autre, et je me rapprochais de la salle dans laquelle on m’attendait probablement. Mais je me faisais arrêter avant de l’atteindre.

« Personne ne passe. » Me gronda une grosse voix, m’arrêtant dans ma marche.
« Tomas Van Brenner m’a appelée. Cassandre Van Eliov. » M’annonçais-je face à cette armoire à glace, qui servait probablement de garde du corps à notre cher ministre. Il sembla me toiser pendant un long moment avant de me laisser passer avec un avertissement du regard. Que pensait-il que j’allais faire ? Ou était-ce le Ministre qui lui avait part de ses doutes à mon égard ? Peu m’importait à cet instant précis. Je retirais mes écouteurs que je rangeais dans une poche, et j’avançais vers le Ministre de la Sécurité qui venait de passer une porte, se retrouvant dans le couloir à quelques pas de moi.

« Ils sont tendus vos gardes du corps. » Lui dis-je en guise de salutations. « J’ai l’air si terrible ? » Question rhétorique, j’étais tout de même assez loin, malgré mes pouvoirs, de représenter une menace pour un ministre. Je n’étais pas bien grande, ni très forte non plus. Je m’étais ouverte aux pensées, et j’avais déjà quelques parasites en tête, les pensées des deux gardes du corps qui m’avaient arrêté en tête de liste. D’autres plus lointaines qui ne me dérangeraient plus très longtemps, les plus intéressantes seraient certainement celles du Ministre, et celles qu’il voulait que j’écoute. Que voulait-il que j’entende cette fois-ci ? Un lieu, une date, un nom...
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MessageSujet: Re: Je fais mon devoir... vraiment ? {Tomas Van Brenner}   Je fais mon devoir... vraiment ? {Tomas Van Brenner} EmptyMer 16 Oct - 19:03


Je travaillais sans relâche, tentant de découvrir les failles de leur système. Mais tout était tellement bien ficelé, devais-je l’avouer, que je ne parvenais à rien. J’avais beau posséder la meilleure milice qui soit, sans informations je ne saurai rien sur eux, ce satané groupe de rebelles qui me glissaient sans cesse entre les doigts. Pour cela, je n’avais pas d’autre choix que celui d’utiliser cette gamine au don de télépathie, don que je ne possédais malheureusement pas. Cette jeune femme était bien étrange à mes yeux, sur un point que je ne saisissais pas encore. Peut-être était-ce ce passé que nous avions en commun qui l’avait affectée, elle qui, l’avais-je appris, avait perdu ses parents dans un assassinat orchestré par un humain, tout comme les miens avaient péris lors de la Pluie de Feu elle-même déclenchée par cette vermine grouillante dans les profondeurs, tels des rats.
Appuyant sur l’interphone de mon bureau, la voix de ma secrétaire m’accueillie lorsqu’elle me demanda :

« Que puis-je faire pour vous, Monsieur le Ministre ? »

« Trouvez-moi des renseignements sur une demoiselle du nom de Cassandre Van Eliov. Tout ce que vous pourrez. » Ordonnais-je, le menton posé sur ma main tandis que mon index glissait pensivement sur mes lèvres.

« Bien, Monsieur le Ministre. » Répondit-elle avant de raccrocher.

Que me cachait-elle… Faisant pivoter ma chaise de bureau en cuir sur ses roulettes, je fis face à la baie vitrée qui s’étendait devant moi, m’offrant une vue imprenable sur toute la citée. Me redressant, je m’avançais vers elle, les mains croisées dans mon dos tandis que j’observais le flot incessant d’asariens qui circulaient des étages bien plus bas. Parmi eux, dans tout un chacun, se trouvaient des hommes et des femmes qui se rebellaient au pouvoir, au visage méconnu des services secrets et dont il me fallait à tout prix découvrir l’identité si je voulais les coincer, les pulvériser un à un… Oui, ma haine à leur égard augmentait de plus en plus chaque jour, pour une sombre raison. Peut-être était-ce parce que je les trouvais creux, insignifiants, et misérables. Mais j’avais été un homme avant de devenir un Asarien, alors qu’est-ce qui pouvait bien m’empêcher de les supporter ? Sûrement était-ce le fait que je n’ai jamais appartenu à ce monde banal, mais à celui de la richesse et du pouvoir. Jusqu’à mes 34 ans j’avais été un homme plus qu’ordinaire, mais encore bien loin de la toute puissance que je pouvais avoir à ce jour. Oui, aujourd’hui plus que le fils du défunt PDG d’une immense industrie automobile, j’étais un chef, et un Ministre gouvernant ce monde que nous avions entièrement refait de nos mains et à l’aide de nos savoirs toujours plus florissants avec le temps.

Un toquement à la porte me sortit soudainement de mes pensées haineuses et amères. Faisant volte-face, je répondis d’une voix forte et calme, alors que je tentais de reprendre les rênes de mon esprit torturé et tortueux.

« Entrez. »

« J’ai ce que vous m’avez demandé, Monsieur le Ministre. » M’expliqua ma secrétaire en s’avançant vers mon bureau, perchée sur ses talons aiguilles noirs et vernis alors qu’elle se dandinait comme elle le pouvait dans son tailleur un brin trop serré.

Déposant le dossier sur mon bureau, je la remerciai d’un bref hochement de la tête avant de la congédier à son poste. M’asseyant sur un coin de mon bureau, je le pris entre mes mains, mon regard s’éternisant un court instant sur la photographie de la jeune fille qui semblait comme toujours bien songeuse. Ouvrant son dossier, je lus en diagonale les quelques lignes qui décrivaient son parcours scolaire, m’aperçus que son casier judiciaire était bien évidemment vide, avant que je ne tombe soudainement sur son expertise psychologique suite au meurtre de sa famille. Fronçant les sourcils, je lus l’instabilité psychologique dans laquelle Cassandre était prisonnière après leur décès. « Obsédée par la mort de ses parents… ». Certes, quoi de plus logique après ce qu’il lui était arrivé. Non, ce dossier ne m’apprenait rien de plus sur celle-ci, du moins rien qui ne lui soit préjudiciable.
Entendant la voix aussi dure qu’amère de mon garde du corps retentir tout à coup derrière la porte, je rangeais précipitamment son dossier dans l’un des tiroirs de mon bureau en chêne lustré, et demandai d’entrer.

Pénétrant dans la vaste pièce moderne au goût sobre et épuré, Cassandre me demanda le pourquoi de la tension qui régnait entre mes gardes, et si cela était dû par sa présence. Eclatant d’un rire franc, je lui assurais :

« Ne t’en fais pas, ils sont constamment comme cela. C’est un moindre mal comparé à la menace qui plane au-dessus de nos têtes. »

Bloquant mes pensées du mieux que je le pouvais contre la jeune fille, je tendis la main pour lui faire signe de s’assoir en face de moi, toujours assis à l’angle de mon bureau.

« Bien. Tu dois bien évidemment te douter que, si je t’ai fais venir ici, c’est dans un but bien précis. Davis, faites entrer notre « invité ». » Ordonnais-je à voix haute, avant que la porte ne s’ouvre quelques instants plus tard sur un jeune homme âgé d’une vingtaine d’année, pieds et poings liés.

Le faisant s’assoir de force à côté de Cassandre, Davis relia une paire de menottes du poignée du garçon à l’accoudoir de sa chaise afin que celui-ci ne s’enfuisse pas.
Le regardant d’un ton supérieur et méprisant, je le dévisageais quelques instants, plongé dans le silence alors que la nervosité du détenu ne faisait que s’accroître de seconde en seconde. Ne sachant plus où regarder, il m’observa quelques instants avant de tourner la tête vers Davis et enfin vers Cassandre, perdu et déstabilisé par la situation dans laquelle il était plongé.

« Monsieur… Johns, c’est cela ? Qu’importe, de toute façon. Ce jeune homme a été surpris en train de manigancer des plans à l’encontre de notre cité et de notre espèce. Il va de soit que les individus comme lui finiront dans les bas-fonds de nos prisons, mais avant cela j’aurais besoin de quelques renseignements. Bien évidemment, vous vous doutez que vous ne vous retrouverez pas là-bas dans le même état physiquement et mental que si vous coopérez avec nous. Le tout est de savoir si vous êtes prêt à faire cet effort, ou bien s’il va falloir que j’utilise des arguments disons plus… musclés. Alors, que décidez-vous ? » Demandais-je à l’individu, avant de l’interrompre pour tourner la tête vers Cassandra.

« Tu comprends bien sûr la raison de ta présence ici. Monsieur Johns, je vous présente une jeune femme qui pourrait vous éviter bien des déboires et nous faire gagner un temps précieux. Elle est télépathe, voyez-vous, et en cela je crains fort que vous n’ailliez d’autre choix que de nous donner des noms, et que vous nous parliez du projet que vous complotez. Entendu ? » Lui demandais-je sans pour autant que ça soit une véritable question mais bien plus une affirmation. Car s’il n’allait pas coopérer, j’allais l’y aider. De grès, ou de force.

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MessageSujet: Re: Je fais mon devoir... vraiment ? {Tomas Van Brenner}   Je fais mon devoir... vraiment ? {Tomas Van Brenner} EmptyMar 22 Oct - 16:56

Je n’étais pas certaine d’apprécier le fait qu’on me comme un vulgaire outil, un moyen d’obtenir plus de réponses. J’avais déjà entendu quelques unes des pensées de Tomas Van Brenner, ministre de la sécurité, à mon sujet, même si, je devais bien l’avouer, il masquait très bien ses pensées en ma présence. J’étais un moyen de facilité pour lui, un moyen de parvenir plus rapidement à ses fins, et pourtant je ne lui inspirais pas confiance, il se méfiait de moi. Peut-être n’aimait-il pas le fait que je puisse lire ses pensées à ma guise, que je puisse apprendre des choses qu’il préférait garder secrètes. En réalité, j’essayais toujours d’en apprendre le moins possible sur les gens que je côtoyais, il y a des tas de choses que je préfère ne pas savoir, que je ne veux pas entendre. Mais puisqu’il masque si bien ses pensées, en quoi cela pourrait-il autant l’inquiéter ? Mon parrain a dû lui expliquer que penser à des choses futiles est le meilleur moyen de me garder dans l’ignorance. Mon parrain… Que lui a-t-il dit d’autre ? C’est lui qui a vendu mon don au ministre, sa filleule télépathe, une fierté qui pourrait tant aider Tomas Van Brenner dans son travail. Il voulait me rendre utile, tout en me docilisant. Je savais, je le sais toujours, qu’il veut faire de moi une Asarienne bien pensante, qui se place au dessus des êtres humains… Toute cette histoire avait déjà fait cent fois le tour dans ma tête et de mon esprit, et je n’en étais jamais arrivée à la conclusion que je devais asservir des humains, les faire souffrir pour mon plaisir… Personne ne m’a jamais demandé pourquoi, on met cela sur le dos de mon état perturbé, de mon instabilité psychologique. Cela me faisait une bonne excuse, c’était certain, mais ce n’était qu’à moitié vrai. On m’avait même trouvé une excuse lorsque j’avais manqué de me tuer pour sauver deux enfants humains. Je crois que mon psy a écrit « rapport à l’enfance difficile, incapacité à ignorer la souffrance infantile »… Il y avait aussi une histoire d’innocence perdue trop tôt… Je devais être un vrai puits de recherche pour mon psy, un exemple parfait des problèmes psychologiques d’une enfant privée de ses parents… Peut-être était-ce toute cette histoie qui ne lui inspirait pas confiance ? Avait-il lu mon évaluation psychologique ? J’aurai bien aimé savoir mais pour le moment j’avais un autre chat à fouetter…

Tomas Van Brenner répondait en riant à ma boutade, bien sûr je savais que je n’avais rien à voir avec la tension de ses gardes du corps. Je n’avais pas une carrure assez imposante pour qu’ils s’inquiètent, et en tant qu’Asarienne, je n’aurai aucune raison de m’en prendre au ministre de la sécurité. Et il devait être au courant que mes pouvoirs me prenaient tant d’énergie qu’ils pouvaient me tuer. Enfin je ne pensais pas une seule seconde que cela était de mon fait, j’imaginais qu’une autre menace planait sur le ministre, une menace bien plus sérieuse que ma petite personne qui, soit dit en passant, ne lui voulait rien. C’était simplement une boutade, une façon de le saluer sans vraiment dire bonjour. Puis je le sentais se refermer, il ne voulait pas que je puisse entendre ce à quoi il pensait, il revenait à des pensées futiles qui ne m’apprendraient rien sur ce qu’il faisait avant que je ne rentre. Mais ce fut la rapidité à laquelle il fit cela qui m’interpella et me rendit curieuse. J’essayais d’oublier cela pour me concentrer sur la raison de ma présence en ces lieux, que voulait-il de moi ? Je m’étais avancée dans la pièce, et je le laissais continuer de me parler sans rien dire encore. J’aurai pu esquisser un sourire quand il reprit la parole, et je ne pus m’empêcher de lui répondre une bêtise.

« Moi qui croyais qu’on ferait une partie d’échecs. » Répondis-je sur un ton humoristique alors qu’il demandait à une autre personne, « Davis », de faire entrer l’invité. Mes yeux se posèrent sur le détenu, un être humain dans la vingtaine – il ne devait pas dépasser mon âge – il semblait fatigué, rien de bien étonnant en somme. Il devait être traité comme un ennemi de notre société, ce qu’il était très certainement mais je préférais ne rien savoir de tout cela. Tandis qu’on le menottait à la chaise à côté de celle sur laquelle j’étais assise, le Ministre commença à lui parler, me mettant au passage au courant de ce que j’avais à savoir, c’est-à-dire pas grand-chose en dehors de ce que j’avais à trouver dans sa tête. Il ne me disait que très peu de choses en temps normal, sûrement une question de sécurité, il voulait simplement se servir de mon don de télépathie pour obtenir des réponses, pas faire de moi quelqu’un d’important. Il n’était pas question de me donner accès à des informations capitales, à des secrets d’État, je ne savais que le strict minimum comme toujours. Il voulait une information, j’irai lui chercher dans la tête de ce prisonnier, et j’essaierai par la suite d’oublier tout ce que j’avais entendu ou vu.

Trois personnes dans la pièce, en plus des deux gardes du corps dehors, je devrais pouvoir m’en sortir au milieu de leurs pensées, cela restait encore un nombre très restreint de personnes, et si le Ministre s’accordait toujours à cacher ses pensées il me faciliterait le travail. J’identifiais assez rapidement les pensées des deux gardes du corps à l’extérieur de la pièce et je les plaçais dans un coin de ma tête où je pourrais en partie les ignorer. Davis, quant à lui, ne pensait qu’à une seule chose, garder un œil sur le prisonnier, il serait lui aussi très facile à ignorer normalement. Je préférais dire « normalement » car je n’en étais pas certaine à cent pourcent. Je n’étais pas si douée que cela en télépathe, je n’étais certainement pas la meilleure, mais il valait mieux que je taise ceci à Tomas Van Brenner, je ne pensais pas qu’il apprécierait grandement de voir mes limites, mes faiblesses…
Je laissais parler le Ministre tout en écoutant ce qu’il disait et en étant à l’affût des pensées du prisonnier. Pour le moment, il ne pensait qu’à faire ravaler ses belles paroles à Tomas Van Brenner, mais ce n’était pas pour cela que j’étais présente, ce genre de pensées n’amenaient à rien, aussi je les garderai pour moi, il n’était pas utile de jeter de l’huile sur le feu. Révéler ce genre de choses n’arrangerait rien pour personne. Finalement le Ministre se tournait vers moi, comme pour m’informer de ce que j’avais à faire. Était-ce vraiment utile ? Je savais parfaitement pourquoi il m’avait appelé, je savais bien ce qu’il me demandait de faire…

« Je suis toujours là pour entendre quelque chose, non ? » Demandais-je de façon rhétorique. Bien sûr je n’attendais pas de réponse à cette question, c’était simplement une façon de dire que je savais parfaitement pourquoi il m’avait fait venir, qu’il aimait à se servir de mon don pour se faciliter la tâche. J’étais un outil comme un autre, mais je le laissais m’utiliser pour une raison qui m’était propre et que je garderais pour moi. Si on venait à me le demander, je répondrais certainement que je ne faisais que mon devoir en tant que bonne Asarienne.
Je me concentrais davantage sur le prisonnier, sur ses pensées qu’il fallait que j’écoute attentivement, pour glaner la moindre information. Plus vite j’entendais ce que le Ministre voulait savoir, et plus vite je m’en irai faire autre chose, je ne savais quoi en réalité. Je scrutais le jeune homme du regard, j’écoutais ses pensées, mais il ne faisait que penser à la même chose, il répétait qu’il voulait nous voir brûler au soleil, tous autant qu’on était.

« Rien d’intéressant… » Dis-je après quelques minutes à écouter en boucle la même phrase. Je savais très bien ce qui allait se passer si le Ministre n’obtenait pas des réponses satisfaisantes.  Je n’avais pas très envie d’assister à tout cela, je ne voulais pas en être témoin, et il fallait que je trouve une échappatoire à tout ça.  Avant que quoi que ce soit n’arrive, je me levais de la chaise et je me postais devant lui. « Écoute-moi bien, je sais ce qu’il fera si tu ne lui donnes pas les réponses qu’il veut. Je n’ai pas envie de voir ça, je déteste ce genre de choses. Alors tu peux l’obliger à aller jusque là, ou tu peux te mettre à penser à ce qu’il veut savoir, ce n’est pas comme si tu le disais clairement… Quand il se mettra à te battre, quand tu commenceras à avoir mal, à douter de toi-même, tu vas finir par penser à des tas de choses… Tu as une femme ? … Des enfants ? Des amis ? Des frères d’armes ? … Crois-moi tu penseras à eux à un moment,  tu penseras à toutes ces choses que tu essaies cacher, et je saurais tout…Aller dis-moi, tu n’as juste qu’à y penser… juste y penser, t’as pas besoin de le dire… » Je revêtais un masque qui n’était pas le mien, bien sûr s’il s’était mis à penser à sa femme ou ses enfants – s’il en avait bien sûr, il était jeune mais tout était possible – ou qui que ce soit d’autre, je n’aurai rien dit au Ministre, ce n’était pas moi. D’ailleurs je n’abordais pas une voix menaçante, je donnais presque l’impression d’être dans son camp. Mais le Ministre serait sûrement surpris de m’avoir entendu dire tout cela, mais peut-être savait-il aussi que ce n’était que des mots. « Va cramer au soleil… » Me lâcha-t-il enfin en ouvrant la bouche, tandis qu’il continuait d’y penser tout le temps. Je soupirais, je n’avais pas envie de le voir souffrir, qu’il fusse humain ou Asarien, je ne voulais pas regarder des êtres souffrir. Je m’éloignais de lui, je venais me poster à la fenêtre et je regardais ce qui se passait au dehors durant quelques instants. « Il ne pense qu’à ça… me dire d’aller cramer au soleil… » Dis-je au Ministre. « Ne le frappez pas, ça ne marchera pas avec lui. Utilisez la psychologie. » Transmettais-je par la pensée au Ministre, alors que je regardais ce qu’il se passait au dehors.
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