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 Do you remember ? pv Mara Jade

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MessageSujet: Do you remember ? pv Mara Jade   Do you remember ?  pv Mara Jade EmptySam 15 Avr - 12:37

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Perplexe je contemplais l'espèce de schéma brouillon que je venais d'achever sur une feuille. Je me frottai un œil puis deux. Depuis que j'étais gamin, j'avais besoin de faire des dessins, des plans pour éclaircir mes idées, mes intuitions. J'étais un factuel visuel. C'est ce qu'avait révélé le test d'entrée à l'école de journalisme. Je n'avais jamais été un élève très studieux et j'avais régulièrement eu des soucis de discipline avec les professeurs, les administratifs aussi. "Étudiant brillant mais aux méthodes discutables". Forcément, avoir planqué une caméra dans les poubelles des toilettes filles afin de démasquer le pervers qui venait les mater les fesses à l'air et écrivait des trucs dégueulasses sur les murs quand il ne se branlait pas dans les lavabos, c'était une idée peu orthodoxe. Il n'empêche, ça avait marché ! Le coupable avait été filmé. Ce petit malin pensait toujours à se mettre dans un angle où la caméra de surveillance de l'école ne pouvait pas le capter mais il ne pouvait pas deviner que cette fois, la poubelle était une espionne. Bon bien sûr, je n'avais pas prévu, moi, que le tordu en question serait notre prof d'arts visuels. Je m'étais senti con en visionnant la bande. Con, mais écœuré. J'en avais informé la direction de l'école bien entendu, ainsi que le comité des étudiants. Ma côte de popularité chez les filles avait grimpé en flèche tant elles étaient soulagées que ce malade soit enfin démasqué et à la perspective de le voir viré. Celle auprès des professeurs en revanche, chuta de façon drastique à de rares exceptions près. La direction tenta d'étouffer l'affaire, je fus poussé gentiment vers la porte. On m'expliqua que mes méthodes étaient une atteinte à la pudeur des usagers des toilettes filles. D'ailleurs j'avais commis une infraction en y pénétrant pour installer cette caméra. D'autre part, pour mon bien, il valait mieux que je change d'établissement, les autres professeurs risquant de ne pas être des plus tolérants à l'égard de mes débordements, suite à cette sombre affaire. Le professeur incriminé ne se vit plus confier que des étudiants et n'enseigna plus que dans l'aile réservée aux garçons. Ce fut la seule mesure. J'avais quitté cette école de luxe sans regret et intégré la faculté sciences de la communication, spécialité presse et médias à l'université d'Asaria. Moins prestigieuse mais aussi moins onéreuse, cette filière me permit d'abandonner mes petits boulots qui finançaient l'école privée et de me consacrer pleinement à des piges journalistiques, mal payées mais formatrices.

Néanmoins, je n'en étais pas resté là avec cette affaire, fouille merde comme je l'étais. J'avais déposé plainte devant la justice, copie de la vidéo des toilettes en main. Sans le savoir, je venais de faire mouche puisque Adora Nicholson, la nièce de la Grande Conseillère, y était élève à cette époque. L'école fut fermée en deux temps trois mouvements et la Direction lourdement inculpée. Ma réputation d'enquêteur fouineur qui ne lâche jamais une piste ou une affaire naquit de cette affaire. J'étais devenu la plaie des flics, des corrompus, des malsains, des puissants, tout bénéficiant d'une certaine marge de manœuvre liée à la reconnaissance de la famille Nicholson. Adora était devenue par la suite ma supérieure, directrice éditoriale du Times et si parfois la tension était à son paroxysme à cause de nos divergences de vue quant à la ligne éditoriale du journal, elle n'allait jamais au clash avec moi, sans doute parce que j'avais aidé à coffrer un pervers qui venait reluquer ses fesses aux toilettes lorsqu'elle était étudiante et tous ceux qui le protégeaient sans se soucier de la sécurité de leurs élèves. Elle trouvait toujours le moyen de me lâcher du lest dans perdre pour autant la face devant les autres membres de la rédaction. Cela étonnait souvent Carter, ma coéquipière, qui en concluait certainement que j'avais couché avec la Direction. Je n'aurais peut-être pas refusé parce que la patronne était sacrément bien balancée et sexy. Mais bon, il était évident qu'elle visait plutôt le mari de Carter, devenu son ex depuis. Pourquoi se taper un simple employé alors qu'elle pouvait avoir le patron ?

Et pourquoi mes pensées m'avaient-elles porté jusqu'à Adora Nicholson et cette lointaine époque où j'avais sauvé ses fesses, pour ainsi dire ? Je me posai la question en me traînant jusqu'au petit local qui nous servait de cafétéria et me servis un grand mug de café chaud qui venait de couler de la cafetière. Quelqu'un venait d'en faire... Perdu dans mes pensées, je n'avais même pas vu que je n'étais pas seul dans la pièce. Je me tournai et captai dans un coin de la pièce une silhouette familière à tout Pacificateur. Celle que j'espérai précisément croiser demain ou dans les jours à venir sans avoir à lui demander une entrevue officielle. Celle qui expliquait mon retour au QG. J'avais sans doute l'air fin, avec ma tignasse en bataille, mon mug arborant "I'm sexy, and I know it !", même si c'était toujours mieux que celui, ridicule de Carter au journal, arborant la photo de son épouvantail dégénéré. Mara... Voilà bien une femme que je n'aurais jamais envisagé de mettre dans mon pieu. Non qu'elle n'était pas bo... désirable, mais elle était surtout sacrée pour moi, une sorte d'icône, de légende. Un petit bout de femme, humaine, sans aucun pouvoir mutant, mais dotée du plus remarquable de tous pourtant, un charisme qui faisait que les Pacificateurs y croyaient. Un vieux sourire complice étira nos lèvres spontanément.

- Mara ! Encore debout à cette heure tardive ? Héméra est à la maison avec Grant ? Ca fait un petit moment qu'on ne s'est pas croisés comme ça, quand tout semble tranquille ... Comment vas-tu avec tous ces événements dans le Bidonville ? Grant et Héléna ont fait un boulot remarquable à ce sujet ... J'ai été peu présent au Phoenix ces derniers temps ... prenant conscience que j'avais quelque peu laissé mes amis sans nouvelles et sans mon aide effective en apparence. Mais je suis sur une enquête énorme qui pourrait bien secouer Asaria sous peu ... J'y passe des nuits et des jours depuis pas mal de temps. Mais me voici de retour au QG... Je ne pensais pas y venir si tôt, mais j'aurais quelques questions à te poser ... Des questions auxquelles toi seule peut répondre et que je ne peux poser qu'à toi ...


Dernière édition par Liam Holloway le Lun 8 Mai - 21:09, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Do you remember ? pv Mara Jade   Do you remember ?  pv Mara Jade EmptySam 15 Avr - 17:45




Do you remember ?  pv Mara Jade 444177MaraLiam



Je l’avais vu entrer dans cette pièce familière qui nous servait de cafétéria, ouverte non-stop et ma main se referma instinctivement sur la chevalière que je fixai depuis un moment devant moi.  Une chevalière que j’avais échangée contre des billets, un soir. Cette même chevalière qui me liait à mon passé. Je la glissai rapidement dans la poche de mon pantalon et je relevai les yeux vers la silhouette familière qui se déplaçait vers un but précis : de la caféine. Chacun y pouvait se faire une boisson chaude ou prendre une canette de bière, de jus de fruits dans les vitrines réfrigérées. Pour la nuit, on laissait dans des corbeilles, du pain, et sous des cloches dans un compartiment frais, de quoi grignoter. C’était un aspect convivial que j’avais voulu ici au Phoenix pour toutes celle et ceux qui apportaient leur énergie et leur temps à cette Cause que j’avais fondée il y a longtemps avec Gabriel. Tout le monde allait et venait, chacun à son rythme de vie et de ses obligations professionnelles et privées. Lorsque je restais plusieurs jours ici, je retrouvais des visages familiers que je voyais trop peu et Liam en faisait partie. Assise dans un coin reculé de la salle, je l’observai faire. Il était tard et il avait dû bosser sur quelque chose de très important à voir sa mine épuisée. Liam s’était dirigé directement vers la cafetière d’où je venais d’y faire un bon café. Entre mes mains, ma tasse encore fumante, je n’avais pas bougé jusqu’à ce qu’il se rende-compte que ce café ne s’était pas fait tout seul et qu’il comprenne qu’il y avait quelqu’un d’autre avec lui. Il se tourna pour chercher la présence qui hantait les lieux et ses yeux me devinèrent aussitôt. Il m’offrit un sourire amical en me reconnaissant  tandis que j’avais déjà ce même sourire tendre sur mes lèvres accompagné d’un regard plein d’affection.

Le journaliste/reporter s’avança avec son mug très tendance qui me fit encore plus sourire. Liam avait cet humour charmeur et farceur qui le définissait. Il ne se prenait pas au sérieux en compagnie d’amis, mais je le savais extrêmement pointilleux et têtu sur une affaire. Il n’était pas le seul des Pacificateurs à travailler au Times. Grant était celui qui me racontait le plus les histoires du Journal, certaine fois c’était Héléna qui ronchonnait après Liam et très peu de fois, en des cas rares, c’était Oliver. Je reposai ma tasse devant moi et je lui présentai le siège vide devant moi. Je penchai ma tête sur le côté pour mieux apprécier l’homme et l’éreintement qui soulignait les traits de son visage.

- Encore debout à cette heure tardive, oui ! Je ne dors pas beaucoup ces derniers temps.  Je vois que je ne suis pas la seule à errer dans ces locaux. Comment vas-tu ?

C’était une période où j’avais de plus en plus de mal à trouver un sommeil reposant et réparateur. J’avais alors ce besoin de me retrouver ici au Phoenix et non pas au cœur des Terres Sauvages. Pourtant les terres indomptables et enneigées faisaient partie de moi, de ce que j’étais. Elles m’y avaient vu naitre et grandir, souffrir et aimer, me battre pour ma liberté et pour ma famille. Mais quelque chose me poussait ici dans ces lieux qui avaient vu grandir la Cause pacifiste, ce cocon de souvenirs et d’avenir.

- Non, Héméra est avec moi. Je l’ai amenée au QG, elle et son chien loup. Grant est plus libre de ses mouvements de cette manière-là s’il doit gérer une affaire.

Grant et moi, nous n’avions pas la vie rêvée d’un couple comme on peut se l’imaginer et cela définissait ce que nous étions : des âmes libres, indomptables, mais qui possédaient la chaleur d’un foyer et des liens précieux. On ne se voyait que très peu, mais nous gardions toujours le contact par n’importe quels moyens que nous avions. Chaque jour ne passait pas sans des messages. C’était comme cela que l’absence et l’éloignement devenaient moins pesants pour l’un comme pour l’autre et aussi pour notre fille. C’était notre vie à nous. Notre histoire. Notre équilibre.

- Je suis heureuse de te revoir parmi nous. J’ai des nouvelles de toi par Grant et Héléna, mais c’est toujours plus agréable de te voir là et pouvoir échanger quelques mots. Les évènements du Bidonville font que je suis beaucoup plus présente au QG, cela me permet d’avoir un œil sur tout. Avec les Rebelles et le dispensaire, nous essayons de distribuer de l’eau potable, mais l’étau se referme de plus en plus sur la population et sur nos agissements pour les aider.  La Milice déploie de plus en plus de patrouilles. Et nous n'arrivons pas à sortir Aaron Williams de sa cellule.

Il s’excusait de sa trop longue absence et je secouai la tête.

-  Ne t’inquiète pas Liam, chacun à ses problèmes à résoudre. Je ne nie pas qu’on ait besoin de toutes les bonnes volontés possible. Cependant, la vie peut nous happer ailleurs. Tu es avec nous, c’est le principal maintenant.

Happer ailleurs … J’avais vécu cela il y a peu et j’étais toujours dans ce même état d’esprit. Des questions, des doutes, des combats à mener, des visions, des scènes surnaturelles … Tout ceci ne devait pas entraver le danger du bidonville et de sa population. Liam bouscula mes pensées et je restai un instant intriguée par cette enquête sur laquelle il bossait et ces questions qu’il désirait me poser.

- Je t’en prie, si je peux t’aider, pose-moi toutes tes questions. J'essayerai d'y répondre au mieux et de t'apporter des éclaircissements.
Tu as l’air fatigué, quelle est cette enquête qui te prend tout ton temps ? Tu ne bosses pas en équipe avec ta charmante coéquipière ?
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MessageSujet: Re: Do you remember ? pv Mara Jade   Do you remember ?  pv Mara Jade EmptyVen 21 Avr - 0:47


Accroché à mon mug comme une huitre à son rocher, j'avançai en direction de Mara. Mes pensées confuses pour le commun des asariens avaient pourtant leur logique et je remontais à l'envers le fil de notre mise en présence.

- Non, je ne bosse pas avec Héléna sur cette enquête ... On a quelques points de divergence ... C'est une investigation qui concerne une découverte qu'elle a fait avec Grant. Il ne t'en a peut-être pas parlé parce qu'il ignore qu'on a avancé sur le sujet...


Je m'assis en face d'elle, posai mon mug à moitié bu sur la table et me passai une main sur le visage. Comment entamer une conversation dont je savais par avance qu'elle n'aurait rien de simple et d'anodin. J'étais journaliste et j'avais l'habitude d'entrer dans le vif du sujet avec conviction ou en usant de charme, mais face à une amie comme Mara, et sachant ce que j'allais réveillé en elle, aucuns de ces stratagèmes n'étaient envisageables.

- J'ai bien avancé mais j'aurais besoin d'un peu d'aide ... De ton ami d'enfance qui est un peu hackeur... Comment s'appelle-t-il ? Bon sang, je fatigue tellement que je n'arrive plus à me souvenir de son nom !

Je jouai avec ma tasse en la faisant tourner. Un moyen comme un autre d'évacuer ma nervosité extrême mélangée à une fatigue profonde. Puis, rassemblant mon courage, je plantai mon regard dans celui de Mara, bien déterminé à aborder la raison de ma présence au QG.

- Je suis désolé pour ce que je vais t'infliger et crois bien que je ne le ferais pas si l'avenir d'Asaria n'était pas en cause...


Soudain en proie à un sentiment de malaise, je me levai et allait jusqu'à la cafetière pour me resservir une tasse bien pleine avant de me rassoir devant elle pour finalement lui pondre une théorie philosophique au sujet de notre addiction à la caféine. J'étais lamentable ... Pire, je me sentais minable. Je bredouillai ...  

- C'est illusoire ce truc. On est insensibles à la caféine comme à l’alcool. Pourtant c'est psychologique et j'en ai besoin... Un conditionnement atavique qui remonte au moins à avant la pluie de feu... Comment expliquer que les asariens nouvelle génération qui n'ont jamais été accroc à la caféine dans leur vie humaine contrairement aux Anciens, soient encore addict de ce liquide noir qui n'apporte aucune stimulation conséquente à leur cortex cervical ?


Je poussai un grand soupir avant de me laisser aller à livrer mes sentiments à cette amie, cette passionaria qu'était Mara à mes yeux.

- Des choses qui dépassent mon entendement, je veux dire, celui d'un Asarien, se produisent depuis quelques temps sous les Dômes... Je ne sais pas par quoi commencer mais ce qui me semble le plus juste c'est ce jour où Héléna a débarqué dans mon appartement, en panique. Grant et elle avaient levé un  gros poisson au centre de Recherches ... Mara, je pense qu'elle en sait plus qu'elle ne veut le dire... Elle protège quelqu'un ... Mais en toute bonne foi ... Il l'a littéralement hypnotisée. Ce mec ... J'ai son visage dans mon ordinateur et je pense savoir qui il est et connaître son identité actuelle ...

Je tendis la main par dessus la table et pris celle que Mara avait posée en toute confiance. Une petite bise totalement incongrue faisait danser nos cheveux.

- Et puis il y a ce cauchemar ... Mara, c'était la guerre, la guerre totale dans le bidonville ... Et j'ai rêvé que j'étais ... correspondant de presse pour la Milice. Je sais, c'est dégueulasse, j'étais entré dans la Milice comme mon père mais j'y restais journaliste... C'était contraire à mes convictions ... Et pourtant je ne me suis jamais senti aussi en accord avec moi même, comme si l'esprit de mon père voulait me montrer ... la réalité qui nous attend ... si on ne réagit pas ...Tout était détruit, en feu... les colonnes de blindés progressaient sous la couvertures des tirs de drones... Elles calcinaient tout sur leur passage. Les Humains fuyaient devant nous. Je voyais ces murs de flammes... Et le visage de mon père ...qui souriait et à côté de lui ce ... cette silhouette lumineuse ...  


Ma main tremblait et un vent se levait à travers la pièce, sortant dans le couloir et hurlant dans le dédale du Phoenix. Je fermai les yeux et secouai la tête pour chasser cette force qui m'envahissait. Dans le même temps le four à microonde se mit en route, la cafetière se ralluma et s'éteignit, tandis que la photocopieuse dans le bureau contigu s'était mise en route. Quelques minutes plus tard nous découvririons en passant dans la pièce  qu'elle imprimait sans discontinuer un visage familier du passé de Mara. Un visage que j'avais dans mes dossiers sur mon ordinateur portable dans la pièce à côté.

- Merde merde ... Voilà, ça continue ... voilà pourquoi je me cache depuis... Depuis ce cauchemar, cette nuit... Je ne contrôle plus mes pouvoirs... C'est comme si quelqu'un d'autre les commandait à travers moi... Mara, je suis dangereux... pour vous, pour Héléna ... Mais je peux encore vous aider en menant des enquêtes...  Je deviens peut-être fou ... Mais je dois te poser des questions qui ne concernent que toi. Ta jeunesse, la fondation du Phoenix... des Pacificateurs ... Nous nous connaissons depuis longtemps toi et moi. Je ne suis pas le dernier arrivé au Phoenix mais je ne suis pas le premier non plus...


La fatigue creusait mes joues mal rasées. Depuis des jours je retournais ce casse-tête dans tous les sens pour toujours en revenir à la certitude qu'elle seule pouvait avoir un début de réponse. Ce qui avait fini par m'amener jusqu'au Phoenix malgré mon angoisse d'y susciter la panique. Je lâchai sa main et gardai la mienne ouverte, démunie, en demande .

- Aide-moi Mara ... Je n'ai pas eu le temps et la chance de le connaître ... Mais je pense que c'est lui que j'ai vu dans mon cauchemar , à côté de mon père ... Je pense qu'il est derrière toutes ces manifestations étranges... Il essaie de nous montrer quelque chose ... Parle moi de  ... Gabriel Nicholson ... Ses pouvoirs, son caractère ... Ses projets ... Je sais que cela peut être douloureux pour toi, et que peut-être tu ne veux pas exhumer ces vieux souvenirs ... mais il est apparu dans cette enquête ... son visage ... je peux te montrer le dossier, j'ai tout dans mon disque dur, dans la pièce à côté... Si tu as un moment ... Est-ce qu'Héméra dort ? Certains points que nous devrions évoquer peuvent la perturber ...

Je m'étais levé brutalement, ma tasse à la main et je tournais en rond comme un fauve en cage. Ma silhouette agitée projetait des ombres psychédéliques sur les murs de béton gris de cette pièce. Même si elle connaissait mon tempérament d'italo-irlandais explosif,  ce soir, je devais lui paraître complètement halluciné...

- Mara, je pense qu'on devrait remplir nos tasses et refaire couler du café ... La nuit risque d'être longue ...

Tandis que j'achevais ma phrase, l'écran de ludovision fixé au mur de la cafétéria s'alluma et afficha des images tout en diffusant une chanson qui me sidéra. Je murmurai ...

- Ça recommence ... Il me passe ça en boucle depuis des semaines chaque fois que j'allume mon écran. A croire qu'il veut me rendre dingue ...

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MessageSujet: Re: Do you remember ? pv Mara Jade   Do you remember ?  pv Mara Jade EmptyMar 25 Avr - 7:50




Do you remember ?  pv Mara Jade 293714LiametMara2


La grande fatigue de Liam se lisait sur son visage, dans ses gestes, cette manière de me rejoindre et de s’installer à ma table. On ne se croisait guère. Chacun ici, Humain et Asarien, vivait au rythme de son quotidien, des obligations que nous pouvions avoir. Il avait besoin de mon aide et sa façon bredouillante d’amener le sujet définissait son malaise envers moi. Je ne savais pas sur quelle enquête il travaillait, mais si je pouvais lui apporter quelques réponses, je le ferai avec grand plaisir. Quelque chose le rendait nerveux et tant que je ne saurais pas ce qu’il désirait de moi, je ne pouvais que contempler son épuisement. Je hochai la tête positivement à l’évocation de notre meilleur Hacker au sein du Phoenix.

- Julian Marshall. Il doit être dans la salle de surveillance. Tu peux lui demander ce que tu veux, il adore bidouiller dès qu’on lui demande de s’infiltrer dans un réseau.

Je portai ma tasse à mes lèvres et j’essayais de ne pas trop l’observer avec insistance. Sa réserve et sa nervosité le rendaient vulnérable. Qu’avait-il à me dire pour qu’il soit aussi peu loquace ? Quel était ce sujet délicat qu’il n’osait pas entamer ? Avait-il peur de me blesser ? De me faire de la peine ?  Les mots suivants qu’il prononça ne laissèrent plus aucun doute à cette conversation qui paraissait me concerner. Son regard si plein d’attention prouvait qu’il ne me voulait pas de mal et je n’en avais jamais douté.

- Liam … Je t’en prie, dis-moi ce qui ne va pas. Quel que soit le sujet que tu aborderas avec moi, je serai la plus sincère possible dans mes réponses.

Mais, mes paroles ne réussirent pas à calmer sa nervosité. Il se leva, s’éloigna de la table pour se resservir du café. Le besoin d’un instant pour réunir toutes ces questions, pour faire peut-être le tri dans sa tête de tout ce qu’il allait me demander. J’étais quant à moi, à la fois curieuse et inquiète, de voir mon ami dans cet état-là. Liam Holloway était connu pour son bagou, son caractère pétillant et charmeur. Et là, je savais que ce n’était pas le reporter du Times que j’avais en face de moi. C’était l’ami qui avait beaucoup de mal à engager le thème important de la conversation. Il revint s’asseoir et il commença par un petit exposé sur la caféine qui n’avait aucun effet sur le système asarien. Je faisais la relation avec les fumeurs quand ils arrêtent et qu’ils ont besoin de faire ce même geste répétitif. Lui c’était ce besoin  avec la tasse …même si cela ne lui procurait rien.  Je le laissai s’exprimer sans le couper, ni même en donnant mon avis. Je ne voulais pas le brusquer.

J’avais envie de lui murmurer qu’il ne devait pas avoir peur, que je pouvais tout entendre. Alors, Liam commença cette douloureuse histoire. Mes grands yeux aux reflets de bronze le détaillaient et j’écoutai la signification de chacun de ses mots. Des phénomènes se produisaient depuis un moment dans la cité et il n’arrivait pas à comprendre leur sens. Il mentionna Héléna qui avec l’aide de Grant, était tombée sur des informations brulantes au centre de Recherches. Liam mettait en avant le comportement étrange et récent de sa coéquipière. Je ne pouvais imaginer Héléna mettre en danger les Pacificateurs. Il y avait certainement une explication logique aux doutes du journaliste, complètement déboussolé par ça. C’était un homme responsable de cette situation et il était sûr de connaitre son identité. Je ne voyais toujours pas où je pouvais lui être utile et comment.

Sa main attrapa la mienne, scellant notre lien, notre confiance, notre combat. Mais c’était beaucoup plus qu’un geste amical. C’était une caresse pour me donner le courage d’affronter ce qu’il allait me révéler. Il m’était impossible de le couper et de lui répondre. Il avait eu tant de mal à commencer cet aveu que je m’en serai voulue.

Nous avions tous été victime du cauchemar et chacun l’avait vécu différemment.  Celui de mon ami le montrait comme correspondant de presse de la Milice au milieu de cet Enfer du bidonville qui restait le principal élément redondant chez tout le monde. Je comprenais son malaise, cette sensation écœurante qu’il avait de lui. J’avais été aussi le témoin avec Grant d’une manifestation surnaturelle. Si j’avais été seule à ce moment-là, j’aurai pu penser à des effets post traumatique du cauchemar … mais Grant l’avait lui aussi entendu. Je sentais une petite brise tourner autour de nous. Je devinais que sa création était l’œuvre de l’homme désemparé qui essayait de se maitriser. Son pouvoir se manifesta encore plus puissamment et les objets dans la salle prirent vie. Je posai tendrement ma main de libre sur la sienne. Grant ne maitrisait pas toujours ses dons pour avoir déjà assisté au déchainement de l’électrokinésie. Je n’avais pas peur de Liam non plus. Le vent hurlait et s’engouffrait dans nos cheveux en les faisant danser nerveusement.

- Liam, tu n’es un danger pour personne. Regarde-moi. Regarde-moi s’il te plait. Tu n’es pas fou non plus. Vos pouvoirs à tous se calquent sur vos émotions. Tu n’y échappes pas non plus. Tu es à l’abri ici. Je sais que tu es capable de reprendre le dessus. N’aies pas peur. Je sais que tu ne me feras aucun mal. J’ai confiance en toi. Pose-moi tes questions.

Il me lâcha la main, mais bien décidé cette fois-ci à aller jusqu’au bout de ce trouble qu’il n’osait pas me faire affronter. Pourtant, dès le début de ses mots, je compris … Je compris ce qu’il avait découvert. Je l’avais moi-même découvert il y a quelques temps à la Taverne de l’Enfer. Tous ses mots réveillaient des souvenirs passés comme récents. Mon cœur se serra d’amour et de tristesse pour celui qui était revenu parmi nous. Je baissai mes yeux sur mes mains vides. Liam continuait à me parler, à me demander quelque chose au sujet d’Héméra, mais mon cerveau suivait un autre chemin. La précipitation de son mouvement quand il se leva de la table, me permit de reprendre le fil de notre conversation. J’étais restée muette… J’avais tant de choses à lui révéler.

- Attend … Calme-toi

Etait-ce à lui que mes mots étaient adressés ou à moi ? Durant ces derniers jours, je n’avais jamais raconté à qui que ce soit ma rencontre avec cet homme à la taverne de l’Enfer, ni ma ballade nocturne dans la cité, en me faisant passer pour une Asarienne blonde. Je ne m’étais pas confiée sur ce secret que je cachais au plus profond de moi, pas par peur, mais pour le protéger. Même avec tous ces subterfuges  qu’IL avait utilisés sur moi, dans son studio pour me détourner de la vérité, je n’avais jamais cru à ses illusions. Le cœur ne mentait jamais et le mien avait toujours été mon phare dans la nuit. Je découvrais la vidéo qui passait sur l’écran de la salle de repos. Je me levais à mon tour, et j’approchai doucement devant l’écran. Elle me parlait, elle faisait écho en moi, le combat pour la paix. Vivre et mourir pour nos idéaux, pour ce en quoi nous croyons. Je me tournai brusquement vers Liam qui n’arrêtait pas de tourner en rond.  Sa détresse me touchait. Doucement, comme face à un animal sauvage, je m’avançai et je posai ma main sur son épaule pour l’apaiser. C’était à mon tour de lui répondre, de faire le tri dans tout ce que j’allais devoir lui déclarer. Il était temps de répondre à ses interrogations.

- Gabriel Nicholson était un jeune Asarien issu de la plus grande famille d’Asaria. Fils héritier d’un grand destin qui semblait être tout tracé. Je l’ai rencontré une nuit dans le bidonville. Nous étions tous les deux jeunes, et les Pacificateurs n’étaient pas encore nés. Je cherchais des informations sur Ahmad Saria. Je voulais le rencontrer, mais la nuit n’est pas propice à ce genre de chose avec les patrouilles de la Milice. Les soldats ont tiré sur moi plusieurs fois, j’ai été touchée et je me suis effondrée à terre. Je me souviens encore des rires des Miliciens … Je me souviens aussi de sa voix sortie de nulle part. C’était lui. Je me suis réveillée dans son appartement ou ce qui pouvait lui ressembler. Une planque pour échapper le plus souvent à sa mère.

Je glissai mes deux mains dans les poches de mon pantalon et dans l’une d’elles je la sentis au bout de mes doigts. Je la pris pour la contempler. La chevalière. La sienne.

- Il était rêveur. Il était curieux. Il avait soif de connaitre cette vie qu’il découvrait, ce que nous étions nous, Humains et comment nous vivions. Il venait me retrouver dans le bidonville et nous passions des heures ensemble. Les gens qui le découvraient avec moi, mes amis, toutes ces personnes que je connaissais, ne comprenaient pas comment un Asarien aussi riche pouvait passer son temps dans un tel endroit misérable. Mais ils avaient vite deviné l’étouffement de Gabriel dans sa cage dorée. Ô il ne leurs avait pas révélé son identité. C’était sa prestance, ses vêtements, ses manières, ses mots qui le définissaient comme un Asarien de haute famille.

Je souris à Liam et se fut à moi de marcher dans l’office. Toutes ces images me revenaient comme une bouffée de jeunesse et d’amour.

- Il y a tellement à dire sur lui … Il était loyal, intègre. Nos premières expéditions en terres sauvage, il était toujours le premier à prendre des risques, à revenir dans un état lamentable avec ses vêtements déchirés. Ce n’était pas sa priorité ni le fait de devoir expliquer tout cela à sa mère. Au fil des mois, Gabriel découvrait la terrible vérité. J’avais ressenti le changement de ses émotions. Il était en colère contre sa race, contre sa mère, contre les Puissants.

Quant à ses pouvoirs :

- Il avait des dons puissants. Son héritage le définissait ainsi, fils de la Grande Conseillère et du Prophète. Il les utilisait peu devant moi, car il les maitrisait très mal. Il possédait le don de la désintégration moléculaire, le changeling et le polymorphing.

Je fermai les yeux et  le visage paisible de ma fille apparut. Elle était dans sa chambre en compagnie de son Loup.

- Ne t’inquiète pas pour ma fille, elle dort. Mon bureau n’est pas très loin, si tu veux, on pourra s’installer là-bas. Héméra connait la légende de Gabriel. Je la lui raconte très souvent avant de s’endormir. Et ce cauchemar … il a touché grand nombre d’entre-nous. Différemment. J’y étais là-bas, en plein milieu de ces canons, des engins de morts, de cette apocalypse. J’entendais les cris des innocents, les pleurs des enfants. J’ai vu aussi cette lueur … qui nous a permis de nous mettre à l’abri. Il … est toujours puissant …

Je savais qu’à ce moment, Liam se figerait et m’observerait comme si j’étais devenue folle. Je lui tendis la chevalière.

- C’est la sienne … Il l’a gardée toujours sur lui. …Il l’avait ce jour-là … en cette magnifique journée ensoleillée quand on me l’a arraché.  Et aujourd’hui, elle est avec moi … depuis peu …
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