Réveillon surprise || Valériane

J’avais longtemps réfléchi à ce réveillon de Noel. J’aurai pu y introduire mon esclave dans la donne mais je ne le voulais pas. J’avais laissé carte blanche à Evangéline. Pour un seul soir, elle serait libre de faire ce qu’elle désirait. Lors de nos premiers moments entre maitre et esclave, et après lui avoir fourni tous les vêtements qu’elle avait besoin, je lui avais fait faire un magnifique bracelet. Mais c’était très loin de ressembler à un bijou que porte mes amantes. Derrière cet objet délicat se cachait aussi son enchainement à moi. Je pouvais la suivre où elle allait, détecter ses moindres mouvements. Le bracelet était aussi doté d’un système de sécurité. Si jamais elle avait en tête de le retirer, elle déclencherait une sorte d’onde de choc électrique qui l’assommerait pour quelques heures. Je portais moi-même une montre dès plus luxueux qui était reliée directement au bracelet de mon esclave.

Pour aujourd’hui, Evangéline ne serait pas ma priorité. Toutes mes pensées me portaient vers ma ravissante secrétaire de Direction. Depuis quelques semaines, je lui avais confié mon projet, de nous voir célébrer le réveillon de noël ensemble. Je n’étais pas certain de sa réponse. Elle avait de la famille, et il était tout simplement normal qu’elle passe cette soirée avec eux. De mon côté, ma mère m’avait encouragé à faire de ce réveillon, une nuit inoubliable. Ma mère n’était pas seule. Elle était déjà invitée à le passer auprès d’amis de longue date. Lorsque Valériane avait accepté mon invitation, j’avais répondu que tout cela serait une surprise, qu’elle n’aurait aucune information, seulement le lieu de notre rendez-vous et d’amener avec elle, un sac avec des vêtements de rechanges et tout ce dont elle aurait besoin pour passer une nuit entière avec moi. Je savais les femmes curieuses et impatientes et Valériane en faisait partie. Elle s’amusait parfois à me poser des questions, à tenter de me tirer les vers du nez mais j’étais moi aussi un excellent joueur sur ce terrain-là. Les jours passèrent et nous étions enfin le  24 décembre.

Le Rubis Étoilé, 20h25

J’avais réservé la plus grande suite de ce palace, rien que pour nous deux ainsi qu’une table dans leur restaurant pour 21heures tapantes. Nous passerions la nuit ici sans se soucier de devoir rentrer à notre domicile, profitant des mets succulents, de la musique et de l’ambiance festive de ce lieu exceptionnel. Je nouai ma cravate, tirant légèrement sur le nœud que je venais de former. J’endossai la veste de mon costume de couleur bleue nuit qui faisait ressortir ma chemise blanche et mes yeux. Je tirai sur les manches pour enlever les faux plis. Mon chauffeur était allé chercher ma jolie compagne chez elle avec comme indication de la faire monter directement dans les étages jusqu’à la suite. Une fois qu’elle aurait déposé son sac, nous irions rejoindre notre table.

On toqua à ma porte et je m’empressai d’aller ouvrir à la belle Asarienne qui se tenait devant moi dans une robe à couper le souffle. Sans aucun mot, je pris sa main et je lui offris un délicat baisemain, l’attirant à moi pour qu’elle entre dans la suite. Mon chauffeur se tenait derrière elle avec son sac à la main. « Merci Geoffrey, je n’ai plus besoin de vous. Vous avez votre nuit et toute la journée de demain de libre pour profiter de votre famille. Je vous appellerai vers 17heures, à moins que nous décidions de prolonger notre aventure dans cette suite. »

Je lançai un regard lascif vers Valériane. Mon chauffeur se mit à sourire, nous présenta ses vœux pour ce réveillon et se retira. « Ce n’est là que le début de la surprise ma chère amie. Je vais poser ton sac dans la chambre. La salle de bain se trouve au bout du petit couloir. J’ai réservé une table pour 21 heures. »

Je fis un aller-retour entre la chambre et le salon et revenir auprès d’elle. Je l’enlaçai de mes bras, détaillant sa beauté et la tenue qu’elle portait. « Mmm, j’aurai peut-être dû nous faire servir ici. Tu vas faire tourner les têtes de tous ces hommes. Ce qui va fort m’ennuyer. » Avant même qu’elle ne puisse me répondre, je l’embrassai d’un baiser avide et vorace, serrant mon étreinte contre son corps. « Cette nuit nous appartient, les prochaines aussi. Choisis et je me soumettrai à tes désirs.  Si tu veux réajuster ta robe ou ta coiffure, je t’en prie, fais vite avant que je ne me contrôle plus et que je ne m’empresse de tout te retirer. Tu seras sans aucun doute très appétissante … »

Je la libérai de mes envies, la laissant libre de se préparer. Dans mon attente, j’avais repris le petit livret qui présentait le déroulement de la fête. Valériane était dans la salle de bain mais elle avait laissé la porte ouverte pour que nous pussions discuter. « J’espère qu’ils seront à la hauteur de leur publicité  et de leur ambiance. M’accorderas-tu toutes tes danses ? »

Valériane se retira dans la salle de bain tout en laissant la porte de la pièce ouverte pour que l’on puisse continuer à discuter. Mes yeux n’avaient rien perdu du spectacle qu’elle m’offrait : son dos nu, la délicate courbe de ses épaules, sa nuque sensuelle dévoilée par son chignon que j’avais envie de dévorer et d’embrasser. Pourtant, je devais retenir mes envies de la plaquer sur le lit, de lui retirer cette robe pour m’enivrer de son corps. Ce n’était pas encore le moment. J’avais réservé une table pour ce réveillon de Noel et nous allions passer l’une de nos plus belles soirées ensemble sans se soucier des problèmes du boulot. Rien que nous deux. Songeur, elle revint bien plus vite que dans mes espérances, s’accrochant à mon cou et m’offrant un  baiser ravageur. Mes bras encerclèrent sa taille fine, la serrant contre moi et lui rendant son baiser. « Je ne suis qu’un pauvre pêcheur devant ta beauté. Une proie que tu as attrapée dans tes filets rien qu’avec cette robe. J’avoue qu’elle ne me laisse pas indifférent. » Je la libérai, attrapant sa main dans la mienne pour l’amener hors de notre suite. « Pour le moment, je vais devoir trouver les meilleurs moyens pour me maitriser et ne pas t’arracher cette belle tenue que tu portes si bien. J’ai tout le temps de savourer cela plus tard. Notre table nous attendant. La fête aussi. Ils ont un orchestre pour les festivités de ce soir. J’espère que cela te plaira. »

Je refermai la porte de notre suite, rejoignant les ascenseurs de l’étage. Je lâchai sa main pour venir glisser mon bras, de nouveau, autour de sa taille et la tenir contre moi. « Si tu es sage … Je dis bien SI, tu aurais droit à de nombreuses surprises. Ce réveillon, c’est ta soirée avant tout. Dis-moi tes envies et je les comblerai. » Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent devant nous et on s’engouffra à l’intérieur. Il y avait d’autres clients du Rubis Etoilé avec nous. Heureusement car j’aurai profité de ce petit instant d’intimité pour embrasser Valériane. Mais cela n’aurait eu que pour effet d’éveiller un peu plus mon appétit pour elle. Donc, il était plus sûr de rester sage et d’avoir toutes ces autres personnes autour de nous. Le rez de chaussé se révéla à nous ainsi que l’immense salle de restaurant décorée pour les fêtes de fin d’année. Les grands lustres étaient ornés de guirlandes électriques qui ressemblaient à des lucioles aux multiples couleurs, scintillant au-dessus de nos têtes. L’orchestre, comme je l’avais déjà annoncé à Val, jouait des morceaux de musique de Noel. Chaque table était parée de belles nappes, de bougies et de fleurs. Tout ceci était très agréable pour les yeux. Une hôtesse nous indiqua notre table. J’avais précisé vouloir une table près de la fenêtre donnant sur les jardins privés de l’établissement qui eux aussi étaient vêtus de lumières magnifiques qui clignotaient dans la nuit. Je tirai sur le dossier de la chaise pour que Valériane s’installe et à mon tour, je pris place face à elle.

«  Désirez-vous un apéritif ? Ou bien, notre cocktail maison pour le réveillon fait par notre barman : la Dolce Notte ? Un cocktail à base de champagne, de rhum et de liqueur de citron. »

«  Je suis tenté par votre Dolce Notte. » La serveuse prit aussi la commande de Valériane et se retira de notre table pour préparer nos verres. J’allongeai mon bras sur la table prenant la main de ma cavalière dans la mienne. De mon pouce, je caressai doucement sa peau de velours. « Beaux décors, n’est-ce pas ? Je suis loin d’aimer ce genre d’ambiance, mais une fois dans l’année, c’est agréable surtout en compagnie d’une femme comme toi. » Je me penchai vers elle, déposant un baise-main tout en ne la quittant pas du regard. « Je ne sais toujours pas ce que tu penses de ma petite surprise. Un peu cliché, je sais, mais nous n’avons jamais passé un réveillon ensemble alors je désirai le faire convenablement, et te faire vivre une nuit inoubliable. Leur cuisine est succulente. Ils ont fait un menu de noël exceptionnel mais je ne t’en dirai pas plus. Tu découvriras tout cela au fur et à mesure qu’on nous apportera les plats. »

Je n’étais pas un grand fan de fêtes et de réveillon parce que cela me ramenait à mon enfance et à un géniteur qui n’avait cessé de jouer la comédie du père attentionné et du mari idéal. Sauf que tout cela n’était que poudre aux yeux et Théodore Stark jeta en pâture le nom de notre famille et sa réputation. Il fut incarcéré pour détournement d'argent et falsification de signature de certains ministres. Le nom des Stark était ainsi sali et on nous montra du doigt. J’ai dû batailler ferme pour redresser la société et redonner au nom des Stark toute leur splendeur. Aujourd’hui, la Grande Conseillère tout comme le ministre de la Sécurité ne m’ont jamais associé au destin funèbre de mon père et c’est mieux ainsi. Alors quand je vois Valériane me dire qu’elle n’a jamais passé un réveillon de Noel, tout cela me rappelle mes souvenirs. Moi j’en ai vécu puis en devenant adulte, j’ai mis de côté ces joyeux moments. La jeune femme qui me tenait compagnie avait de très lourds secrets que je ne connaissais pas moi-même à part ceux qu’elle avait voulu me confier. Les fêtes n’étaient pas seulement pour les enfants, mais aussi pour les adultes. De temps en temps il fallait profiter et faire table rase d’un passé trop encombrant pour savourer ces moments.

La serveuse prit nos commandes et se retira pour nous laisser seuls. Valériane continua sur sa condition de célibataire. Beaucoup de femmes passaient ces fêtes dans des restaurants ou des night clubs pour faire des rencontres. La jolie Asarienne ne semblait pas être disposée à partager ces instants avec des inconnus. « Il m’est arrivé de passer des réveillon dans des endroits tels qu’ici ou avec ma mère lorsque je n’avais aucune compagnie agréable. Mais il est vrai que je n’ai plus apprécié de telles réjouissances que ce soir. Peut-être est-ce un nouveau départ pour nous deux. »

L’employée du Rubis Étoilé revint avec son plateau et nos deux boissons. Pour le menu, il y avait deux choix possibles et uniquement cela, ce qui pouvait se comprendre : poisson ou viande blanche. Pour les déserts, la liste était un peu plus longue. Mais nous n’en étions pas encore là. L’établissement avait fait imprimer un flyer type de la composition de ses menus. « Je vais opter pour la part de Chapon et sa farce au champagne accompagnée de ses légumes et petites pommes de terre. » Valériane étudia  à son tour la petite affiche et fit sa sélection. « Mettez nous votre meilleure bouteille de vin. A moins que tu veuilles diner au champagne ? Tes désirs sont des ordres Mademoiselle Dracaris. »

La serveuse sourit à mes mots et nota sur sa petite tablette nos plats et  la délicieuse bouteille qui accompagnerait nos mets. « A ta santé et au début des festivités ! »

Le cristal tinta et j’attendis que la serveuse reparte à ses occupations pour commencer la soirée des surprises. « Retire la serviette de dessus ton assiette. C’est ton premier cadeau. Bien que nous les hommes, nous n’ayons pas vraiment les mêmes gouts que vous, Mesdemoiselles, j’ai été guidé puis j’ai laissé faire mon envie. »

Je n’avais pas prévu qu’elle porterait une robe bleue et cela tombé à merveille. Lorsqu’elle soulèverait la serviette, elle découvrirait un écrin et à l’intérieur de celui-ci, mon premier cadeau :

Spoiler:

Je me levai de ma chaise me positionnant dans son dos. « Puis-je te le mettre et m’accorder une première danse avant que n’arrivent nos plats ?  » Elle observa un moment le bijou comme si les mots étaient restés coincés dans sa gorge. Je détachai doucement le collier de son écrin et le glissai autour de son cou, le fermant avec précaution. Mes lèvres effleurèrent sa nuque que j’embrassai avec dévotion. « Joyeux Noel Val ! » . Puis je lui présentai ma main, m’inclinant légèrement. « Si Mademoiselle veut bien me rejoindre sur la piste de danse. »