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 (Terminé) [Intrigue] Les Chiens de Guerre {PV William, Sélène, Keira, Elijah Huyana et tous les volontaires qui veulent intégrer l'escadron}

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Tomas avait troqué son costume de ville contre la tenue militaire et cet apparat ne faisait que renforcer l'autorité et le charisme naturels qui se dégageaient de l'homme. Assis sur son fauteuil en cuir, il éteignit son cigare et actionna le commutateur de l'intercom qui le reliait au bureau de sa secrétaire, une jolie fille qu'il avait autant choisie pour sa formation en close combat à l'arme blanche que le galbe de ses ... mollets mis en valeur par le tailleur bleu nuit qu'était son uniforme. Un chignon élégamment noué sous le béret. Jennifer avait tout d'une bombe. A une époque il aurait accompagné sa communication d'allusions grivoises à la soirée passée ou à venir, mais à présent, c'en était fini de tout ces batifolages juste bons à remplir un vide que le corps d'Alianka avait comblé depuis peu. Le corps et le cœur.

- Lieutenant Aniston, veuillez préparer les trois dossiers du jour et m'informer quand les sujets seront dans la salle de réunion.

- Mon Général, ils sont tous arrivés depuis un petit moment mais comme ce n'était pas l'heure, je les ai fait attendre.

- Fort bien. Apportez-moi les dossiers dans la salle et veillez à ce que je ne sois dérangé sous aucun prétexte.

Il se leva, referma son ordinateur portable après avoir jeté un dernier regard aux dossiers des recrues puis se dirigea avec celui-ci sous le bras, vers la vaste salle qui servait de réunion à l’État-major. Habituellement, ce n'était pas le lieu où il recevait les troufions, ni même les demi-gradés mais il ne s'agissait pas vraiment de soldats ordinaires. Il s'agissait d'une troupe spéciale qu'il entendait former en s'assurant la dévotion inconditionnelle de personnes d'horizons très divers. Une unité autonome et capable d'opérer de façon indépendante, directement placée sous son commandement administratif et effectif.

Les ennemis, les traîtres, les terroristes étaient tapis partout dans l'ombre et il allait étrangler cette menace qui sourdait, l'étouffer dans l’œuf. Pour cela, il avait lancé une vaste campagne de conscription et espérait un afflux massif de jeunes Asariens prêts à se battre pour l'idéal de cette société régie par des êtres bien supérieurs aux Humains. Il avait également fait appel aux réservistes. Après tout, les Asariens avaient une longévité accrue et on pouvait solliciter leur loyauté même à un âge très avancé. Ce qu'il aimait dans l'Armée de Réserve, c'est qu'il pouvait convoquer absolument qui lui chantait. Même ses confrères les Ministres, même ces capitaines d'industrie pleins aux as et qui se pensaient à l'abri grâce au fric de papa/maman. Il avait été ce genre de gosse un temps. Puis il avait appris à se débrouiller seul et à devoir jouer des coudes pour se faire un prénom dans une famille au nom écrasant, qui lui demandait souvent plus que moins qu'au commun des mortels. De la vocation de son industriel de père pour l’ingénierie automobile, il n'avait gardé que son goût immodéré pour les grosses cylindrées et les carrosseries agressives. Il avait d'abord lutté pour être à la hauteur des attentes sans avoir la présence en retour, puis, un déclic s'était produit et il avait décidé de n'avancer que pour lui, par sa volonté et non par son nom. De toute façon la pluie de Feu avait quelque peu nivelé les inégalités sociales en chemin. Certes, les nantis avaient eut plus d'opportunité de fuir vers le salut que le commun des mortels, le plus souvent. Mais parfois, ces riches avaient été la cible privilégiée des attaques des Rebelles. Cela avait été le cas de ses parents. Il y avait longtemps que Tomas Van Brënner ne s’apitoyait plus sur leur sort. Encore moins sur le sien. Ce qu'il avait, il le devait à sa seule personnalité qui s'était forgée dans le Feu et le Sang des origines d'Asaria.

Le claquement de ses bottes sur le dallage en marbre noir de la salle de réunion fit se tourner toutes les têtes et il posa le portable à la place qui lui était attitrée avec une désinvolture martiale. Comment était-il possible de lier en un seul geste une détermination et une nonchalance insolente ? C'était le propre des leaders et Tomas lui-même ne mesurait peut-être pas à quel point il en avait l'étoffe. Il avait longtemps œuvré dans l'ombre d'Alianka, s'était forgé cette image d'âme damnée de la Grande Conseillère. Aujourd'hui, c'était lui qui était dans la lumière et elle tapie dans l'ombre, à observer et à guetter. Il sourit au miroir qui faisait face à son siège tout au bout de la longue table. Des ministres avaient pris place à cette table. Ministre de l'Armement, de l'Industrie, de la Recherche et de l'Enseignement supérieur. Aujourd'hui il y avait ses futurs Chiens de Guerre. L'escadron d'Elite qui allait se former autour de lui pour des frappes chirurgicales sur des objectifs précis. Au moment même où il était entré, tout le monde s'était levé, et lorsqu'il se rassit, Jennifer entra avec les dossiers sous le bras, suivie d'une aspirante qui poussait un charriot de boissons chaudes ou froides.

- Messieurs, mesdames, profitez des collations offertes. Vous n'en aurez pas autant au mess.

Il connecta son portable au tableau interactif et ouvrit un dossier dans lequel trois sous dossiers ne laissaient apparaître que leur titre : H.A.D.E.S., Purgatoire et Catacombes. Dans le même temps, Jennifer distribuait sur papier des comptes rendus d'activité et des ordres de mission.

- N'ouvrez rien pour l'instant ! S'exclama Van Brënner. Pourquoi pensez-vous que je vous ai convoqués ?

Il toisa chaque membre de l'assemblée de son regard bleu acier et s'attarda sur un brun râblé qu'il connaissait bien, une brune aux yeux verts terriblement sexy qu'il ne connaissait pas, comment était-ce possible, puis il remarqua le fauteuil vide qui était réservé à Jillian Reeves. Fâcheux, très fâcheux. Elle avait intérêt à avoir une excellente excuse, autre que celle de s'être cassé les deux jambes et les deux bras. Il la convoquerait en temps et en heure et lui réserverait un traitement des plus spéciaux. Nicholson ne savait vraiment pas imposer une discipline à ses troupes. Un scientifique à la solde du gouvernement se devait de répondre toute séance tenante à la convocation du ministre de la Sécurité - bientôt des armées- or, cette jeune chercheuse manquait à l'appel et sans la moindre explication qui plus est ! Elle comprendrait bientôt qu'on ne pose pas un lapin à Tomas Van Brënner sans en payer le prix fort. Son regard embrassa enfin toute l'assemblée avec une arrogance naturelle et perceptible aussi bien par Alianka dissimulée derrière le miroir sans tain que par les militaires en uniforme qui s'étaient rassis en même temps que lui. Il attendait que l'un d'entre eux prenne la parole.


Dernière édition par Tomas Van Brenner le Dim 28 Déc - 21:31, édité 1 fois
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Ils sont tous là, tremblant à l’idée que le ministre Van Brënner ne passe cette porte. Tous ces chuchotements qui montent crescendo au cœur de la pièce, qui laissent entrevoir l’inquiétude, mais aussi la curiosité de certains. Moi je suis impatiente de voir ce ministre de la sécurité à l’œuvre. J’ai approché beaucoup d’Anciens, mais pas celui-ci même si mes ordres proviennent bien de ceux qui sont à la tête de cette cité. Je suis dans un recoin sombre de la salle, enveloppée par mon don sur les ténèbres. Certains, les tous premiers à entrer m’ont vue arriver, et puis comme par magie, j’ai disparu de leur décor. J’aime rester en retrait pour étudier le terrain, pour détailler tout ce qui m’entoure, les comportements des uns et des autres. La porte qui s’ouvre soudainement, le claquement des bottes sur le carrelage, la silhouette imposante de l’Ancien qui apparait alors, tout cela ne fait qu’intensifier une sorte de mythe autour de lui. Le silence déploie ses ailes, tous ceux qui sont présents autour de la table se figent dès l’instant ou la voix masculine s’élève et se tournent vers lui. Dans un mouvement militaire et précis, ils se lèvent pour le saluer, se figeant telles des statues.  J’entends les battements de leurs cœurs qui s’accélèrent et moi je reste dans mes ombres. Le miroir qu’il regarde, je sais qui s’y dissimule. Ce n’est pas la première fois que je viens ici. Je connais toutes les ruses sur le bout des doigts des ministres, leur façon de faire, de jeter un œil en direction de ce miroir sans tain. Mais personne ne voit ce bref instant qui trahit déjà Van Brënner. Mon sourire insolent s’esquisse sur mes lèvres rosées, adossée contre le mur, les bras croisés, j’attends le moment où je ferai mon apparition.

Une femme soldat apparait derrière lui portant avec elle des dossiers qu’elle distribue aux invités, puis une seconde tirant un charriot où sont disposées des boissons chaudes et froides. Tiens … veut-il amadouer son assemblée avant de lui balancer une bombe en pleine gueule ? Peut-être. Quelque chose semble irriter notre ministre à la vue d’un siège libre près de lui. Je ne fais pas partie de la liste des invités, par officiellement du moins. Mais la personne absente est bien comptée sur sa liste. L’ordinateur est alors connecté et sur l’écran géant de la salle et laisse place à des noms bien précis. J’arque un sourcil au moment où le ministre ordonne de ne pas toucher aux dossiers qu’ils ont devant eux. La question tombe, incisive et puissante. Ils sont tous là à se regarder, à s’interroger mentalement sur ce que tout cela veut dire. Sauf que moi je n’ai pas besoin de réfléchir à ces noms.

- HADES, Maitre des Enfers dans l’ancien monde. Vieille légende. Le Purgatoire, processus de purification de l'âme après la mort, qui suit le jugement. Catacombes, excavations souterraines qui servent initialement de lieu de sépulture pour les corps non brûlés. Mais nous ne sommes pas là pour un cours d’expressions, n’est-ce pas ?

Je sors enfin de l’ombre, de mon recoin. Tous les visages se tournent vers moi, surpris et intrigué par ma présence et retiennent leur souffle de peur de voir Van Brënner vexé et bousculé dans son cérémonial. Le mien est masqué, seulement les yeux par un loup noir. On ne connait pas mon identité et c’est mieux ainsi. Seules les têtes du gouvernement savent qui je suis. Je porte la combinaison noire de Wright, récemment offerte. Arrogante, je m’approche de la table de réunion sans y prendre place. Je fais face à mon supérieur hiérarchique. Ma voix résonne, rigoureuse.

- On purifie les âmes damnées. On ne leur donne pas le choix, mais celles qui seront hostiles à ce programme se verront enterrer… tuer si vous préférez. Vous nous avez réunis pour vous aider à faire de ce dossier une réalité bien concrète.

On ne me donne aucune autorisation mais je me sers quand même une boisson. Un soda. Il n’y a même pas d’alcools. C’est bien dommage. Je me tourne vers l’assemblée et le ministre qui me scrutent comme si je sortais d’une autre planète. Je détonne toujours dans mon comportement et mes paroles. J’aime chambouler, heurter, déranger. Je suis une petite fille aux yeux de beaucoup de gens. L’image de la femme-enfant que j’entretiens me va à merveille car peu connaissent ma vraie nature. Je suis joueuse, tueuse, sans pitié, tranchante et orgueilleuse, un culot sans limites et loyale envers le Pouvoir.

- D’autres avis ? On ne va tout de même pas faire attendre Monsieur le ministre de la Sécurité ?

Je me tourne vers lui, lui offrant mon plus beau sourire et lève ma canette de soda vers lui.
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MessageSujet: Re: (Terminé) [Intrigue] Les Chiens de Guerre {PV William, Sélène, Keira, Elijah Huyana et tous les volontaires qui veulent intégrer l'escadron}   (Terminé) [Intrigue] Les Chiens de Guerre {PV William, Sélène, Keira, Elijah Huyana et tous les volontaires qui veulent intégrer l'escadron} EmptyVen 2 Jan - 2:44

Personne ne dit non à l’appelle du Ministre Van Brenner, personne et encore moins moi. Fidèle Milicien qui ne cherche qu’à être digne de l’héritage que les Anciens ont donné à chaque Asarien en bâtissant cette cité, il est normal que je réponde à cet appel, que je ne pose aucune question et surtout que je respecte les consignes de ce dernier. Bon j’avoue que normalement ne pas prévenir mes proches n’était pas un problème vu que j’en avais pas… Avant… Car depuis peu oui je me rapprochais de quelqu’un, et j’espère sincèrement qu’elle ne m’en voudra point du silence soudain que je vais laisser, partant pour rejoindre celui à qui je dois loyauté absolue sans laisser un mot, sans prévenir Léna que je ne pourrai surement pas répondre ces prochains jours, voir mois… Mais je suis sur qu’elle se doutera en me connaissant que si d’un coup je ne donne plus signe de vie c’est que le travail m’avait appelé. Oui le travail que je fais toujours passer avant tout, sans hésiter, sans douter un seul instant, ce travail qui est aussi ma vocation, mon plaisir, ma passion… J’ai souvent eut cette sensation, que je suis né pour me battre pour Asaria, que ma vie est dans la milice jusqu’à ce que je rende mon dernier souffle. Oh je pense d’ailleurs que ce serait le plus grand des honneurs, mourir dans ma fonction, mourir en me battant avec honneur pour ce en quoi je crois. Même mes temps libres sont majoritairement tournés vers ce besoin de me surpasser dans ma fonction, de compléter ce que je considère comme des erreurs ou des échecs comme l’évasion de la petite créature que j’avais capturé une première fois, comme la trahison de la milicienne humaine. Retomber dessus serait pour moi corriger un échec, car même si je ne suis pas responsable de ces deux cas, je les prends personnellement… Défier l’Autorité Asarienne, c’est défier toute la milice, donc me défier aussi. Je ne sais pas pourquoi en ce jour j’ai été appelé, mais je ne cherche pas à le savoir me disant que je recevrai toutes les informations nécessaires le moment venu, alors sans hésiter je quitte tout, laissant tout derrière moi pour me rendre directement sur le point de rendez-vous au lieu de cet appel, la salle imposante de l’Etat-Major.

En uniforme, habillé strict, attendant dans la salle sans un mot, il est facile de reconnaître le bruit de pas imposant du Ministre, laissant régner déjà un coté autoritaire juste à sa démarche. Pas une seconde d’attente à son entrée avant de me redresser, attendant que celui ci s’installe pour reprendre place, ne laissant aucun mot s’échapper, offrant toute ma concentration en attente d’ordres, d’informations, ou simplement de la raison de cette réunion. Je ne m’intéresse point aux « collations », je ne suis pas la pour boire ou me rafraichir, j’écoute simplement en regardant le dossier qui est distribué. Entendant ensuite la question de mon supérieur, pourquoi nous a t’il convoqué… A sa question c’est une combattante particulière qui prend parole, dévoilant en sortant de l’ombre ce qu’elle pense en parlant des différents termes affichés. Je connais cette femme, enfin non je connais son masque, je l’ai déjà croisé à plusieurs reprises, m’entrainant avec elle, c’est une combattante très douée, très forte, une vraie guerrière qui ne semble pas connaître faiblesse ni défaite. Je me suis souvent demandé qui elle était derrière ce masque, quelle était sa tache, mais je n’ai jamais fait l’offense de dévoiler ces mots, cela ne me concerne pas tant que cela ne rentre pas en compte dans une mission qui m’est donnée.  D’après d’ailleurs ce qu’elle dit, notre mission serait alors une sorte d’Inquisition, un peu comme dans l’histoire humaine d’antan… Trouver les hérétiques, les forcer à se soumettre à un programme précis pour les purifier et si ils refusent, les exécuter. Intéressant, mais cela ne donne qu’une part de la mission, qui sont les cibles ? Les humains sans aucun doute, ces maudits humains qui ne cessent de se rebeller contre la grandeur d’Asaria, qui ne cessent de cracher sur la générosité des Anciens envers leur pitoyable vie. Peut-être qu’enfin vient le temps où les Anciens ont décidé que le temps de la Clémence était révolu, que vu la reconnaissance inexistante des humains invités en cette citée, il était temps de passer à l’action et sanctionner réellement. Tout cela commence réellement à m’intéresser plus personnellement. Je suis juste un peu surpris par contre, voir désappointé par le comportement de celle au masque, comme si le respect n’est point une priorité chez elle, mais je suppose que si le Ministre le tolère, c’est qu’il y a quelque chose de plus grand derrière ce masque, quelque chose qui doit être plus important que ce qu’elle laisse transparaitre. Non point le temps de réfléchir, de chercher ce que cela peut-être, de trouver un secret, je suis ici pour me concentrer sur cette mission qui va nous être donnée.

« Donc, je suppose que vu ce qui a été dit, nous allons devoir recenser une partie de la population, je suppose humaine, ou des personnes soupçonnés de trahisons, de rebellions ou d’opposition. Que ceux ci seront donc triés entre ceux acceptant à se soumettre à un test, ou comme il est si bien dit, à une purification et ceux refusant totalement cette option et qui devront être oubliés que ce soit dans une forme d’enfermement ou d’exécution. »

Je ne fais qu’une supposition en me fiant à ce qui a déjà été dit, mais je ne pose aucune question, je me fierai à ce qui me sera donner. Quelque soit les méthodes choisis, si ce choix a été fait c’est que cela se montre nécessaire. Rien n’est jamais trop extrême ou radical quand c’est pour apporter la paix, pour protéger Asaria, sa prospérité et son avenir. Je reste serein, concentré, je regarde chaque être présent un instant avant de fixer notre supérieur. Il est vrai qu'avec des termes comme Hades, Purgatoire et Catacombe, cela signifie quelque chose qui sera surement plus dur.
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[HRP : je précise que j’ai mp la Grande Conseillère ainsi que le ministre de la Sécurité pour avoir leur accord sur ma participation dans ce rp ]

Le bruit des rangers frappaient le sol d’une manière répétait et disciplinée. Le ministre Elijah Huyana avait caressé un jour le rêve de pouvoir enfin se défaire de ses obligations d’homme d’affaires, de s’éloigner du bureau, des secrétaires, des ordinateurs, des réunions et toutes les paperasses qui étaient dû à son nom et son rang. La missive du ministre de la sécurité qui s‘étalait sur tous les murs de la cité, dans tous les magazines, les quotients et mêmes les chaines de télévision, les radios et le net n’avait pas échappé à son œil de rapace. Mais en avait-il le droit ? Il n’en oublierait pas ses fonctions, mais il avait besoin de quelque chose de plus exaltant que de compulser des dossiers toute la journée. Et cet appel à la nation, à la loyauté au gouvernement, à la race supérieure était le miracle, le coup de pouce du destin qu’il attendait depuis un moment. Avant de pouvoir rejoindre ce rassemblement de force, il avait dû se rendre auprès de sa supérieure. La seule femme vivante dans cette citée, sur cette terre et à laquelle il était soumis aux ordres, aux moindres de ses mots. Elle avait accepté qu’il rejoigne le projet de Van Brënner à condition qu’il ne délaisse en aucun cas ses fonctions dans le Développement Sanitaire. Fidèle à cette succube depuis de longues années, il l’avait assuré qu’il ne laisserait sa place au sein du gouvernement à personne d’autre.

Une fois cela de fait, il avait fait adresser, par sa secrétaire, un courrier au bureau du ministre de la Sécurité pour lui faire part de son désir de se joindre à ce programme, qu’il ne serait plus un ministre ou un ancien mais bien un homme, un Asarien défendant son peuple et ses lois. La réponse n’avait pas tardé à lui revenir sous pli confidentiel.  Le tampon apposé sur cette lettre et la signature couchée de Tomas Van Brënner lui ouvraient les portes pour la première réunion qui se tiendrait dans les locaux de la Milice.

Le jour était enfin venu et vêtu de l’uniforme de la Milice sans grades particuliers, il s’était installé autour de cette table ronde où d’autres personnes attendaient patiemment. Des visages qui lui étaient totalement inconnus. Van Brënner avait fait une entrée spectaculaire, entrainant avec lui cette aura de force qui le définissait. Une détermination sans égale. Une femme militaire avait distribué des dossiers à tous les membres présents puis une deuxième tirant avec elle un chariot de collation.  Le ministre demanda un café qu’on lui servit poliment. Mais ce qui l’intéressait le plus c’était ce qu’il y avait à l’intérieur de ce dossier. Sa curiosité fut mise à mal lorsque Van Brënner leur somma l’ordre de ne pas l’ouvrir et de répondre à une simple question. Le silence tomba dans la salle de réunion, chacun réfléchissant aux mots du ministre. Ce fut une femme qui brisa cette sorte de recueillement. Il ne l’avait pas vu lorsqu’il était arrivé. Qui était-elle ? Et pourquoi portait-elle un masque pour dissimuler ses yeux ? Grande, brune, élancée, dans une combinaison qui laissait imaginer les courbes de cette guerrière, elle s’avança la première et expliqua son point de vue.

Certains penseraient  à une offense, mais Elijah ne le voyait pas ainsi. Il discernait la capacité de cette femme à analyser une situation donnée, à résumer les points importants, à en donner les informations stratégiques. Oui, elle était arrogante, espiègle voir même beaucoup plus, mais elle avait eu les couilles d’affronter le regard de feu de Van Brënner et ça, ça lui plaisait.  Un soldat prit à son tour la parole, adhérant aux propos de l’inconnue masquée.

« Je suis du même avis. Je n’apporterai rien de nouveau à ce qui vient d’être cité. Faire le tri entre les traitres et les  fidèles. Les Humains doivent être tenus en laisse d’une manière ou d’une autre. Les taxes, les impôts ne sont plus une menace pour eux depuis longtemps. Il faut frapper en plein cœur ! Les rebelles et les Pacificateurs, âmes damnées qu’il serait temps de faire bruler ! »
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L'index appuyé sur son menton, le Ministre de la Sécurité ne perdait pas une miette de chaque intervention et prenait mentalement note de chaque parole des intervenants. Ceux qui avaient osé prendre la parole les premiers gagnaient dans son estime l'avantage d'un caractère aventureux n'ayant pas peur de prendre des risques et de lui faire face, donc de faire face au danger. Mais suivant le contenu de leur intervention, ce gain pouvait se muer en pertinence du propos ou en incapacité à réfléchir efficacement avant de prendre la parole. En cela, la jeune femme en combinaison thermo moulante avait pris beaucoup de risque même si elle restait non identifiable pour l'assemblée derrière son loup. Van Brënner restait tout autant indéchiffrable sans porter aucun masque en apparence. Et pourtant, qui aurait pu dire si l'homme aux yeux clairs, à la martiale coupe en brosse, au sourire encore juvénile mais rare, était satisfait, impressionné, ou contrarié de ce qu'il entendait ? Personne. Dans l'exercice de sa fonction, il était ainsi. Sphinx impassible. Il se taisait et laissait chacun succéder à son camarade dans l'avancée d'une hypothèse répondant à la simple question qu'il avait énoncée. L'orientation des réponses, donnée par l'assassin royal, ainsi l'appelait-il en privé lorsqu'il en parlait avec Alianka, ne l'avait pas étonné. Lorsqu'on pose une question large après avoir balancé un os, toutes les réponses se tournent vers l'os. Le nom des dossier avait donc agi comme un aimant pour l'attention des convoqués et toutes leurs réponses sans exceptions englobaient ce paramètre. La nature humaine était ainsi faite, qu'elle se focalisait souvent sur un détail avant d'embrasser la globalité d'un problème. Quand on avait mal au pied, cela venait de la chaussure qui blessait et qu'il fallait changer. Peu songeaient qu'il faudrait changer de chausseur ou le supprimer. Ainsi à la question "pourquoi vous ai-je convoqué ?", les recrues avaient répondu en égrenant de possibles objectifs, d'ailleurs non dénués de pertinence. Mais aucun n'avait embrassé dans toute son envergure la mission dont il allait porter la responsabilité. Et la Main, en exécutrice froide et calculatrice, avait presque déjà paramétré sa mission, choisi son arme, et échafaudé un roadbook, il en était certain. Tuer, tuer, assassiner le plus d'ennemis possibles du gouvernement. Du sang, la maîtrise du ballet de la mort dans son excellence. Elle savait le faire à merveille.

Ströss, quant à lui, était le plus loyal qu'on puisse imaginer, peut-être le plus proche de la réponse idéale qu'attendait le Ministre. Il avait dû l'effleurer en pensée, Von Brënner en était presque persuadé. Il connaissait les brillants états de service de l'oiseau. Expert en explosifs, membre d'exception de la section d'assaut dont Van Brënner prenait lui-même parfois la tête. Il était l'homme, enfin l'Asarien qui peut devenir les bras, les jambes et les couilles du pouvoir. On lui donnait un ordre de mission et il le jouait comme une symphonie, au soupir près. Pas d'états d'âmes connus, pas d'attaches, que la cause. Il incarnait la force tranquille et solidité du roc. Son impassibilité tranchait sur le mouvement qui animait la plupart des personnes présentes. Avare en paroles, il l'était aussi en expressions faciales et cela plaisait au Lion. Puis vint le tour d'un de ses confrères. Un col blanc dans les rangs du futur escadron d'élite pouvait surprendre, paraître risqué. Tomas aimait prendre des risques et lors qu'Alianka lui avait donné carte blanche dans la campagne de recrutement, elle savait à quoi elle exposait le gouvernement. Le lion de feu ne pouvait tolérer aucun planqué. Chacun devait mouiller sa chemise pour la cité. Et il aurait volontiers mis en première ligne ces bureaucrates qui décident d'envoyer les soldats au casse-pipe. D'ailleurs il ne désespérait pas de déloger Ravenwood et Mc Stone de derrière leurs bouquins pour venir se roussir le cul sur le terrain.

Huyana l'avait en cela très agréablement surpris, puisqu'il avait devancé l'appel en se portant volontaire. L'homme était jeune, un beau trentenaire dans la force du mâle, un prototype qui pourrait plaire à Alianka. Il ne se faisait pas d'illusion, si les yeux de la Grande conseillère ne manqueraient pas de s'attarder sur ses muscles fessiers moulés dans le treillis, elle ne manquerait pas aussi de détailler les hommes rassemblés autour de la table, de même que les femmes, potentielles rivales dans son esprit. Elle n'avait pourtant pas de souci à se faire, mais la femme était ainsi faite que la suspicion éveillait en elle la flamme de la jalousie. Lui n'était certain de rien concernant la fidélité d'Alianka, sauf d'une chose: si elle était défaillante, il tuerait. Il fronça légèrement les sourcils, lorsque le dernier volontaire eut fini de s'exprimer, contrarié non de la teneur des propos mais de s'être laissé distraire par des pensées privées à un moment aussi crucial. Le Ministre du Développement sanitaire avançait une argumentation qui ne pouvait être contestée autour de cette table. Ce qui était encore plus intéressant, c'était le statut privé de l'homme. PDG d'Aquanet, il avait mis en œuvre une technologie qui pourrait servir les objectifs du Ministre de la Sécurité, et plus encore de la Guerre. Tirer le meilleur des domaines d'excellence de chacun, c'était ce qui définissait un leader et Van Brënner savait exploiter aussi bien les points forts que les faiblesses de ses collaborateurs. En cela il était un leader doublé d'un manipulateur hors pair. Il devinait chez l'effrontée demoiselle masquée, l'envie d'en remontrer aux hommes, d'accomplir une mission parfaite, de se surpasser et au delà de tout cela, le besoin de briller aux yeux des hommes, chez William Ströss, un besoin de reconnaissance, d'émulation, de glorification refoulée, de dévouement pour la cause qu'il s'était choisi, chez Huyana, l'envie de se sentir vibrer, de s'abandonner aux décharges d'adrénaline que procure le danger.

Tout cela, il allait l'exploiter dans l'attribution de leurs missions mais aussi pour obtenir de chacun la quintessence de leur art.

Il leva la main et hocha la tête en silence pour signifier que le temps de réponse était désormais écoulé. Il nota une autre absence, celle d'une femme, Keira L. Anderson. L'arc de ses sourcils devait être assez explicite lorsqu'il fixa le fauteuil vide, car le lieutenant Aniston s'empressa de venir lui murmurer à l'oreille.

- L'agent Anderson a envoyé un document numérique pour signifier qu'elle serait un peu en retard. Une obligation familiale ...

Tomas ne se détendit pas pour autant. Il plissa les yeux mais finalement eut un petit sourire à peine perceptible. Alianka pouvait supposer pas mal de choses en voyant sa réaction aux paroles de Jenifer. Derrière le miroir sans tain, même l'ouïe d'un Asarien était mise en échec. Le regard du Lion de Feu avait alors cet éclat propre aux grands prédateurs qui pistent plusieurs gibiers. Le bleu des iris avait viré à un gris profond, difficilement soutenable. Il se leva mais fit signe à ses subalternes de rester assis.

- Ménagez vos forces Mesdames Messieurs. Elles seront prochainement mises à rude épreuve. Tout ce que vous avez énoncé est vrai, intéressant. Mademoiselle, veuillez vous aussi vous asseoir maintenant que vous avez joui de votre entrée en jeu théâtrale. A moins que votre combinaison ne soit trop serrée pour vous le permettre...
Ajouta-t-il à l'attention de la jeune femme masquée.

Il pianota énergiquement sur le clavier de l'ordinateur et un écusson apparut sur l'écran blanc.


Spoiler:

- Je vous ai convoqués parce que vous êtes ceci: l'excellence dans votre domaine. "Qualitas potentia nostra". C'est ce qui nous définit, nous Asariens. Si je vous ai ordonné d'être présents, si j'ai appelé les réservistes asariens, c'est pour offrir le meilleur à Asaria. Vous êtes là pour servir et défendre, votre cité, votre Terre au delà des Dômes. Avant tout.


Le lion arrogant s'étalait sur l'écran avec sa devise. Il était là pour frapper les esprits, glorifier le talent de ceux qu'il fédérait. Un signe de ralliement.

- Je vais fonder un escadron d'élite et demander une motion au gouvernement élargi pour réformer la Milice. Elle ne disparaîtra pas, mais se verra renforcée par la création d'un armée. La Milice restera vouée à la protection de la Cité, à sa Sécurité. Elle avait jusque là un rôle plutôt défensif, et doit le garder. Elle doit rassurer la population, exercer un contrôle de proximité. Mais l'ennemi s'étend aussi hors des Dômes. Les terres sont vastes, n'oubliez pas que le continent Antarctique est immense. Pour couvrir cette surface, il faut une armée, bien équipée, sur entraînée. Nous savons que le premier ennemi de l'Asarien hors des Dômes est le soleil.


Van Brënner prit appui de ses deux mains sur la table et pesa chacun de ses mots.

- Bien sûr, demander une motion, un vote de confiance au Gouvernement suppose qu'on a des arguments frappants pour gagner sa confiance. Vous serez mon argument ! L'escadron d'élite sera à petite échelle une expérience qui donnera un aperçu de ce que serait la future armée asarienne. Si nous échouons, cette armée ne naîtra pas ... ou trop tard peut-être. Et qui sait si des Humains n'ont pas survécu à la surface de la Terre et ne menacent pas le nouvel équilibre que nous avons mis en place? Qui sait si d'autres Asariens n'ont pas survécu ailleurs et n'auront d'autre espoir que de rallier notre protection. Qu'aurons-nous à leur offrir si nous ne sommes même pas capable d'éradiquer le mal dans notre propre cité ? Le seul moyen de faire d'Asaria et de ce continent préservé une terre d'asile pérenne pour tous les Asariens, c'est d’annihiler toute forme de combativité chez les Humains. Nos chercheurs y travaillent sans relâche mais en attendant l'aboutissement de ces recherches, la répression de cette vermine, son extermination au besoin, restent les seules options. Vous avez d'ailleurs partiellement cerné le problème. Avec vos seules connaissances de la situation, vous voyez déjà l'urgence de le traiter avec la plus grande rigueur et une fermeté implacable. Cette urgence, l'escadron d'élite va voir le jour pour y répondre. Vous tous, êtes l'avenir d'Asaria !

Il se redressa après sa longue tirade et embrassa l'assemblée d'un regard circulaire avant de poursuivre.

- Ceux qui ont déjà combattu à mes côtés savent que je ne tolère aucun fléchissement, aucun demi succès. Pour moi cela n'existe pas. Il y a l'échec et le succès. Je refuse l'échec. Vous n'avez pas d'autre choix que de réussir. Tout échec sera sanctionné par la mort. Mieux vaut donc mourir dans la victoire que dans la honte de la défaite. Mais l'ennemi se cache aussi au sein de nos familles, de nos amis, de nos semblables. Si vous ne vous sentez pas capable de tuer l'un d'entre eux, sortez de cette pièce ! Faites oublier le traître que vous êtes. L'escadron vous retrouvera un jour et vous passera par le fil sa lame. Parfois nous serons conduits à utiliser des agents humains. Ils ne sont que de simples outils. N'en faites jamais des amis ou des animaux de compagnie, ils sont voués à disparaître après service. Mais si travailler avec ces humains vous répugne au point de ne pas pouvoir défendre notre cause, sortez de cette pièce ! Il faut savoir brasser la merde pour défendre ses convictions. Les règles de cette faction de combat sont spéciales, ceux qui en feront partie à l'issue de la sélection le verront. Je vous laisse méditer et réagir à cet exposé et sortir si vous pensez ne pas correspondre aux exigences que j'ai placé en vous.


Certains membres de l'assemblée avaient pâli, d'autres regardaient du coin de l’œil le dossier qu'ils avaient devant eux, brûlant sans doute de découvrir ce qu'il y avait à l'intérieur. Tomas devait s'assurer avant d'aborder le contenu de ceux-ci, qu'il pouvait compter sur ces hommes et ces femmes.
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MessageSujet: Re: (Terminé) [Intrigue] Les Chiens de Guerre {PV William, Sélène, Keira, Elijah Huyana et tous les volontaires qui veulent intégrer l'escadron}   (Terminé) [Intrigue] Les Chiens de Guerre {PV William, Sélène, Keira, Elijah Huyana et tous les volontaires qui veulent intégrer l'escadron} EmptyDim 11 Jan - 16:57

Je ne suis pas du genre patiente surtout quand un ministre pose une question bien précise, attend une réponse et des arguments, et que tout le monde parait nerveux devant l’Ancien qui ne cessait de scruter de son regard de feu l’assemblée autour de lui. J’avais pris la parole en me dévoilant enfin aux yeux de tous, d’une façon théâtrale pour les bousculer un peu. Ils étaient tous à deux doigts de nous faire une attaque devant Van Brënner. Je les avais vus arrivés dans la salle, les uns après les autres. La personne qui m’avait le plus étonnée, était la présence d’un autre ministre dans les rangs : Elijah Huyana. Un Longue Vie que je ne connaissais que de nom et des fonctions qu’il tenait entre ses mains, et je me demandais s’il savait qui j’étais, quel rôle je jouais au sein même de ce gouvernement. J’écoute alors chaque personne présente et je consigne dans un coin de ma tête leurs avis et leurs opinions. La voix du ministre de la sécurité résonne de nouveau et m’invite à rejoindre la table non sans lancer une petite pique envers ma personne. Je le fixe intensément, lui offrant un grand sourire insolent en guise de réponse et m’installer à mon siège. Nous allons entrer enfin dans le vif du sujet. Un emblème apparait alors à l’écran, représentant le symbole qui ne serait tardé à être le nôtre. Une tête de Lion. Un lion flamboyant. Pourquoi cela ne m’étonne-t-il pas ? Vous non plus, pas vrai ?

La suite est encore plus fascinante. Voici que le ministre de la sécurité veut reformer la Milice et fonder un escadron d’élite. Je fais déjà partie de l’élite, mais je me pose la question de ceux qui sont autour de cette table. J’ai été entrainée depuis ma plus tendre enfance à devenir un assassin. Impitoyable sans le moindre sentiment devant mes ennemis. Mais eux qui sont-ils ? Des soldats experts sur le terrain ? Peut-être. Des Anciens en mal d’actions ? Absolument. Je suis assez perplexe de tout de même. J’écoute quand même la longue tirade de Van Brënner. Il sait parfaitement exalter les troupes, enflammer la loyauté des Hommes, stimuler la suprématie de la race asarienne. Je me recule, lentement, m’adossant contre le dossier de ma chaise. Ses mots ne sont pas anodins lorsqu’il parle de l’extérieur, de ce qui entoure les dômes de la cité d’Asaria. La fin résumé bien ce qu’il attend de nous. Ceux qui seront capables de suivre le ministre quelle que soit la situation rencontré, l’ennemi face à eux ou alors s’ils ne s’en sentent pas le courage, de sortir d’ici immédiatement. Je balaye la table ronde, et je détaille les visages de chaque homme et femme avant de prendre la parole. Décidément, je suis toujours la première à briser le silence. Cela ne me gêne pas.

- J’ai été entrainée pour ne jamais échouer. Vous le savez, Monsieur le Ministre. Je n’ai jamais eu aucun doute, ni aucun remord quand je dois actionner l’arme pour tuer ceux qui s’opposent à mes missions. Humains … et… Asariens.

Je fais là référence aux traitres, aux parias tels que les Pacificateurs et les Insoumis. Ces traitres à leur race et à leur sang dissimulés quelque part, non loin de nous.

- Les humains ne sont que des pions pour moi, des appâts, de la chair à canon. Peu importe comment vous les nommez. Je n’ai jamais donné ma confiance à aucun de ces insectes. S’il faut bosser avec eux, pourquoi pas tant que je ne suis pas obligée d’en faire des hommes de confiance, ça me va parfaitement.

Je n’ai rien à ajouter de plus à toutes les remarques que le ministre venait de citer. Néanmoins, j’avais des questions qui suscitaient ma curiosité.

- Les terres sauvages ont été laissées ainsi depuis que les survivants ont posé un pied sur notre terre d’asile. Le village humain est sous haute protection puisque certaines rafles s’y produisent quand ils cherchent quelque chose. Nous ne pourrons pas les surveiller à cause du soleil. Les soldats humains le font déjà. Pourquoi devoir s’occuper de ces chiens galeux et de leur misère ?

Ça c’était pour le village humain, qui ne m’intéressait guère plus que cela. Les humains pouvaient peut-être espérer vivre tranquillement, voir même en sécurité, mais ils oubliaient que les rafles est présentes et qu’elles pouvaient frapper à tout moment.

- Si la Milice de base va être consolidée dans ses fonctions premières, nous allons donc nous occuper que de l’extérieur de la cité ? Combien de fois ai-je vu les soldats s’embourber dans des poursuites d’individus à travers les ruelles sordides des bidonvilles. Certains d’entre nous ici, connaissement parfaitement ce terrain de jeu, il ne faut pas leur laisser croire qu’ils ne nous aurons pas sur le dos tôt ou tard.

Cela pouvait irriter certains, mais c’était la stricte vérité.

- Par quoi commençons-nous ? Des missions précises avec des objectifs à éliminer ? Instaurer la peur parmi les traitres ? Donner des exemples de notre force de frappe ?  
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MessageSujet: Re: (Terminé) [Intrigue] Les Chiens de Guerre {PV William, Sélène, Keira, Elijah Huyana et tous les volontaires qui veulent intégrer l'escadron}   (Terminé) [Intrigue] Les Chiens de Guerre {PV William, Sélène, Keira, Elijah Huyana et tous les volontaires qui veulent intégrer l'escadron} EmptyJeu 15 Jan - 22:50

Les vidéos retrouvées par le biais des caméras étaient sans équivoques. Une moto griffée "Anderson", un véhicule civile assez unique pour une firme militaire (merci les anniversaires), qui montrait avec effronterie son derrière... pardon. Sa plaque d’immatriculation floutée, aux caméras du centre ville où s'était déroulé une odieuse course poursuite entre des hors la loi et la police. La brune, la bouche entrouverte d'une fausse surprise, se doutait que si pour la police qui enquêtait là dessus (la police de base évidemment puisqu'on parlait d'une simple course clandestine) cela suffisait à tenter une autre personne plutôt qu'elle, pour son père ce n'était clairement pas le cas. On aurait pu admirer avec quelle rapidité elle avait pu flouter les images enregistrées des caméras à une telle distance si les retombées sur la famille Anderson n'étaient pas si grandes si jamais quelqu'un d'autre que son père reconnaissait cette moto. Oh rien de dangereux, ça jaserait juste dans les hautes sphères...

Elle avait juste à observer la fuite de la moindre trace d'émotion dans son regard, le mouvement des muscles de sa mâchoire, pour savoir qu'il soupesait ses mots pour parler encore une fois avec un calme si effrayant qu'il en aurait fait pleurer de trouille toute une armée. L'ancien militaire avait ce talent, et présageant que l'engueulade allait être longue... très longue, Kei envoya rapidement un message au QG militaire à l'aide de ses dons mentaux. Elle aurait surement du retard. Malheureusement pour elle, ce n'est pas vraiment des paroles sèches et glaciales que son père laissa échapper de ses lèvres pour une fois. Cette fois, Keira "Lauren" Anderson... avait dépassé les bornes.

BORDEL KEIRA MAIS TU AS QUOI DANS LA TÊTE !? DE L'HUILE DE MOTEUR !??

La brune se raidit d'un coup, trop surprise par l'éclat de voix que son père avait pour une fois. Son père commença alors à psalmodier des phrases et formules trop rapides et rageuses pour le cerveau en état de choc de la belle, tandis que celle-ci pensait mentalement avoir oublié de remettre à jour son testament : vous savez la paperasse qu'elle détestait faire avant comme après chaque mission... Son père en était à lui demander si elle avait une once de "QI" pour avoir au moins pensé aux vies qu'elle avait pu mettre en danger, elle s'entendait répondre oui tout en pensant qu'en même temps... entre la paperasse d'avant une mission où on léguait une énième fois, à chaque fois, ses possessions à untel ou un autre et la paperasse d'après : c'était à dire les rapports qu'on l'avait toujours vu bâcler ou du moins mettre juste ce qui selon elle était l'essentiel, il y avait de quoi décourager n'importe qui (surtout elle). Monsieur Anderson la fusilla alors du  regard, sachant très bien à quoi elle était entrain de penser : ancien, il était un des meilleurs télépathes et s'amusait jadis à modifier la mémoire des serviteurs quand ils en voyaient trop sur les "conneries" de son idiote de fille.

Le sermon étant parti pour de longues heures, Keira confirma mentalement qu'elle aurait du retard... beaucoup, de retard. Et dire que tout cela était parti d'une simple course pour plaisanter... c'était innocent, gentil, niais, c'est ce qu'elle essaya de dire à son père et forcément ça ne marcha pas. A quoi elle avait pu penser ? A rien... Et là pour le coup c'était vrai, quand on la connaissait Kei enfonçait tout, même les portes ouvertes tant qu'il y avait de la prise d'adrénaline à la clé. Elle inspira, expira et écouta le sermon de son père... Il était quelle heure au fait ?

- - - - - - - - - - - - -

L'heure de la réunion et quelques choses comme onze minutes de retard. Kei ralenti sa course dans le couloir, peut être pas assez pour qu'on entende avec vacarme que quelqu'un aboulait à vive allure. Elle s'arrêta sur une jambe, virant vers la porte dans la foulée pour ouvrir la dite porte qui atterrit dans le postérieur de quelqu'un... Jusqu'à la fin elle préféra ne même pas imaginer qui, attendit que le passage se dégage et pénétra dans la pièce, un poids dans la gorge... Elle se prenait encore l'affiche, et honnêtement personne ne croirait une énième fois au sermon du paternel. Autant passer à autre chose... Comment passer à autre chose alors qu'en plus d'être en retard elle se tapait l'affiche à l'arrivée ? Le sourire crispé, elle marcha raide, jusqu'à une chaise, murmurant une espèce de gargouillis similaire à un "désolée, je suis en retard", constat ignoble que tout le monde avait du prendre en considération depuis à présent douze minutes. Une fois proche d'une chaise vide elle observa les gens présents : Stross, ça ne l'étonnait même pas. Une brune en combinaison noire et masquée... Étrangement elle lui disait quelque chose mais elle n'arrivait pas à se remémorer où. Il y avait aussi un géant totalement inconnu au bataillon... mais qu'elle avait peut être vu sur un des magazines de son père. Enfin, son supérieur hiérarchique. Bizarrement là elle s'assit et se fit petite, piteuse.

Comme à son habitude, dans ce genre de situation où c'est elle qui se trouve dans la merde, elle ferma pour une fois sa bouche, attendant de voir ce qui allait bien se passer. Il y avait, apparut comme par enchantement devant elle (merci à l'assistante pour le tour de passe passe), de la paperasse intitulé hadès. Essayant de ne pas trouver drôle qu'elle aie encore une affaire de paperasse en tête, elle releva la tête, attendant...

- On peut me faire un topo de ce qui a été dit ?

Là, soit le ciel lui tombait sur la tête soit sa demande passait comme une lettre à la poste.
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MessageSujet: Re: (Terminé) [Intrigue] Les Chiens de Guerre {PV William, Sélène, Keira, Elijah Huyana et tous les volontaires qui veulent intégrer l'escadron}   (Terminé) [Intrigue] Les Chiens de Guerre {PV William, Sélène, Keira, Elijah Huyana et tous les volontaires qui veulent intégrer l'escadron} EmptyMer 28 Jan - 16:38

J’ai difficile à dissimuler un sourire aux paroles du Ministre Huyana, il est vrai que frapper tous ces traitres en plein cœur serait une bonne solution, trop d’humains et de partisans à leur cause se jouent d’Asaria, de sa grandeur et de la grandeur des anciens, cela en est bien trop, cela en est intolérable. Mais ce qui m’intéresse surtout maintenant est de savoir si tous les commentaires se rapprochent ou non de l’objectif de la mission que compte nous donner ce supérieur hiérarchique, cet homme qui semble rester de marbre, donnant l’image d’une statue de bronze érigé en ces lieux, paisible avant une tempête, analysant surement chaque comportement, chaque parole, peut-être que tout ceci n’est qu’un test pour savoir qui correspondrait à ses projets ou non. Une part de moi est reste concentrée sur lui, sur ce « lion », attendant le verdict, attendant avec patience de savoir ce qui nous attend. Quelque soit les ordres, les mots, je suis prêt à agir, obéir sans sourciller, sans demander plus que ce qu’il acceptera de nous donner comme information. Après tout il fait parti du Conseil, c’est un ancien, et ses volontés, ses ordres,  ne peuvent que servir la grandeur de la cité, alors pourquoi un simple combattant comme moi pourrait oser ne fusse que supposer un doute, il fait parti de ceux qui ont battit cette grandeur qu’est Asaria, il fait du coup parti de ceux qui savent ce qui est le mieux pour notre avenir à tous. Il a la connaissance, l’expérience, il est normal d’agir avec loyauté car même si certains disent qu’ils sont notre passé, ils restent aussi notre avenir, nous ne sommes que des héritiers, et si nous désirons qu’il reste quelque chose de cet héritage, nous nous devons d’agir en profitant de la sagesse des fondateurs ainsi que de leurs ordres.

Le « Maitre de cérémonie » se lève après avoir signalé que le temps de parole a prit fin, et toute mon attention est encore présente sur lui. Mon regard se porte sur le symbole qu’il dévoile ainsi que les mots latins accompagnant, laissant toujours exprimer sans me distraire, ce qui vient ensuite m’attire encore plus, un Escadron d’Elite, un changement dans la Milice… Plus les mots se forment, plus une image apparaît en mon esprit, une armée… Donc une guerre… L’ennemi serait il devenu si fort au point de créer une force supérieure ?  Alors notre première mission serait de servir d’exemple, d’être en quelque sorte le prototype de cette armée, prouver l’efficacité d’une telle formation pour que le Ministre puisse alors créer une formation plus grande, puissante et surement tout aussi bien formée. Chaque parole semble calculée minutieusement, autant pour apporter une forme de motivation, d’encouragement, qu’une pression posée sur nos épaules pour montrer l’importance de la réussite, faire comprendre qu’il ne veut pas donner une chance à ceux pensant en être capable, mais qu’il veut ceux qui savent qu’ils vont réussir. A sa première remarque, je ne sourcille pas, l’idée de voir un traitre autour de moi est une chose que j’ai déjà imaginer, mais mon entourage est si restreint que le risque n’est point, et même si cela devait être, je n’aurai aucune hésitation, aucune compassion, car avant les liens d’un être, il y a l’avenir de notre monde. Bien sur l’idée de travailler avec des humains ne me plait pas, mais je l’ai déjà fait, il y a des humains dans la Milice, alors oui je peux taire une haine pour le bien de notre cité, mais la méfiance sera toujours la car j’ai bien vu déjà en une milicienne la trahison. Les humains sont peut-être des outils, mais personne ne peut confier une totale confiance en un outil de nature défectueux. Ainsi prend fin le discours du Ministre, proposant simplement à ceux ne se sentant point capables de sortir, mais je n’y fais pas attention, je ne regarde pas si une personne sort de ces lieux, mon regard se porte uniquement sur le « Lion » et ma main se pose sur le dossier.

La première a réagir est l’Asarienne porteuse du masque, confirmant au Ministre Loyauté, succès et se montrant rassurée de ne pas avoir à s’attacher aux humains. Finalement celle ci a quelques points communs avec ma vision des choses, mais je ne fais aucune commentaire, il n’est point nécessaire d’ailleurs, je suis persuadé que le Ministre le sait, même si il mettrait une arme sur ma tempe pour jouer à la roulette russe, je resterai ici, sans bouger de ce siège, j’attendrai la suite, savoir ce qu’il nous attend, quelles seront nos missions, si ce sera donc une intervention directe à l’intérieur de la cité, hors du dôme, si ce sera une action violente et soudaine, si ce sera plus vicieux et calculé… Il ne sert à rien que je me fasse des hypothèses, tout nous sera surement confié et donné à temps. Mes lèvres s’entrouvrent et Keira fait son entrée, demandant un résumé de ce qui a été dit… Je secoue un peu la tête, me disant que ce n’est pas à moi, ni de mon autorité à faire résumé de tout ce qui a déjà été dit et je ne fais donc que répondre à mon supérieur d’une voix démontrant encore mon coté strict et discipliné.

« Jamais aucune mission, aucun ordre ne m’a fait naitre un doute car je sais que chacun d’entre eux est pour le bien de notre avenir. Si un ordre est donné, quelque soit la cible, j’exécuterai celui ci… Quelque soit les troupes affectés, je travaillerai avec eux. Mon bras, ma tête, ma vie, mes armes, comme toujours sont au service d’Asaria et à vos ordres. »

Point de mots en plus, juste une façon d’exprimer une nouvelle fois ma dévotion en attendant la suite.
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MessageSujet: Re: (Terminé) [Intrigue] Les Chiens de Guerre {PV William, Sélène, Keira, Elijah Huyana et tous les volontaires qui veulent intégrer l'escadron}   (Terminé) [Intrigue] Les Chiens de Guerre {PV William, Sélène, Keira, Elijah Huyana et tous les volontaires qui veulent intégrer l'escadron} EmptyVen 6 Fév - 17:26

Encore une fois, Elijah prit le temps d’écouter les avis et les motivations de ces personnes assises autour de cette table, regardant l’emblème qui symbolisait la tête d’un lion. Son expérience sur le terrain était inexistante. Il n’avait pas l’entrainement de cet homme ou bien de cette femme masquée. Néanmoins, lorsqu’on devient un Longue-Vie, qu’on a plus de cent vingt ans, on acquérait une force et une puissance au niveau des dons, supérieur aux jeunes de cette nouvelle génération. Sa longévité et son expérience lui seraient d’une grande utilité face à l’entrainement permanent de ces soldats, et cela compenserait ce manque d’activité en véritables situations.  Cette inconnue masquée était dotée d’une langue bien fournie et elle ne semblait craindre aucune réflexion venant de qui que ce soit. Les bras croisés contre son torse, sa main caressait lentement sa barbe de plusieurs jours tout en détaillant la brune féline, qui encore une fois, exposait ses intentions et ses compétences. Cette guerrière l’intriguait, et il se rappelait e cette histoire mystérieuse, presque une légende qui dotait le gouvernement d’un Assassin. L’arme la plus redoutable qui puisse exister serait peut-être là, devant lui. Cet Assassin n’était connu que de la Dirigeante, Alianka et très certainement de l’homme qui se plaçait en seconde position dans ce gouvernement : Van Brënner. Peut-être y avait-il d’autres ministres dans la confidence, qui avaient pu faire appel à cette personne au statut unique et bien particulier. Un jour, il poserait la question à Alianka.

Ses réflexions furent mises à mal par l’entrée quelque peu discourtois d‘une autre jeune femme qui paraissait nerveuse et excitée, en même temps. Décidément, Van Brënner savait s’entourer de belles femmes même durant une réunion aussi délicate et importante que celle-ci. Il fallait se rappeler de l’entrée du ministre de la Sécurité accompagné par cette femme en uniforme. Combien avait-il encore de femmes cachées dans le sac de Van Brënner ? Sa question silencieuse le fit sourire, se recalant contre le dossier du fauteuil. Personne n’avait osé répondre à cette inconnue qui ne s’était même pas présentée. Où était donc passé le respect de la hiérarchie ? Le soldat avait pris la parole juste après celle qu’il avait décidé sans savoir s’il était dans la vérité, l’Assassin du gouvernement. Par contre, la jeunette qui venait d’entrer dans cette salle n’échapperait pas à ses mots. Il se pencha vers elle, plongeant ses yeux dans les siens. Il aurait pu laisser le ministre s’en charger et il ne se doutait qu’il le ferait aussi, mais son envie était impérieuse.

« Mademoiselle ? Je présume ? On doit on vous nommer d’une toute autre façon ? Vous avez des soldats ici et un officier supérieur, le Général Van Brënner. Est-ce une façon de se présenter à votre hiérarchie et de lui demander un résumé de la situation?  »  fit-il en désignant de la main Van Brënner qui écoutait attentivement avant de lâcher, très certainement, les rugissements du lion.

Il s’arrêterait là, c’était au Général de mener la danse. Lui, il n’avait fait que mettre en avant le malaise que le jeune inconnue avait provoqué soudainement. Son visage se tourna alors vers le ministre. Elijah n’avait pas encore répondu à tout ce long laïus qu’il avait offert à son auditoire.

« Général Van Brënner, ordonnez et j’agirai. Si vous avez besoin d’un appui financier supplémentaire, je serai ravi de subventionner et de vous aider à mettre sur pied l’Escadron d’élite. Je ne suis pas un homme de terrain. Vous le savez. Par contre, mon expérience et ma longévité me permettent d’équilibré cette faiblesse. L’échec ne passera pas les portes de cet Escadron ! »  
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Tomas s'était tu, laissant chacun exprimer ses opinions, ses ressentis et ses questions. C'était ben plus édifiant, souvent que de consulter les états de service de chacun, car les êtres évoluent, et leur mental aussi au cours des années et les états de services ne font jamais état que du passé d'un homme ou d'une femme. Ce qui l'interessait, c'était le présent de ces individus et leur futur. Ce qu'ils étaient prêts à donner à Asaria et pas ce qu'ils lui avaient déjà donné. A présent il allait parler et dévoiler plus ouvertement ses intentions et ses projets.

Il aimait cette atmosphère qui régnait à la veille d'un coup d'éclat. Déjà quand il préparait les opérations de la Milice, l'ambiance des réunions d'Etat-Major avait le don d'exacerber ses instincts et de distiller en lui cette montée d'adrénaline qui atteindrait le summum au combat. Mais en ce jour, c'était encore bien plus excitant. A la mesure du projet ambitieux qu'il voulait mener à bien. Réussir le conforterait  dans sa position et lui permettrait d'acquérir un autre statut: celui de chef des Armées Asariennes, ce qui relevait d'une tout autre envergure que le simple titre de Ministre de la Sécurité. Car Tomas Van Brënner voyait grand pour son avenir et celui d'Asaria. Il aimait le pouvoir et les défis. Il savait bien qu'Asaria finirait par atteindre les limites de son expansion dans les Dômes qui n'étaient pas extensibles et que toute civilisation qui stagne finit par régresser puis disparaître. Asaria avait été un sanctuaire, un refuge pour les Longues Vies qui avaient survécu à la pluie de feu, puis le lieu de naissance de leurs descendants, un ilot de vie dans un monde dévasté. Lui, il la voyait comme future capitale du monde, fédérant les autres communautés qui avaient survécu. Mais régner en dehors des territoires d'Asaria impliquait d'avoir une armée et il offrirait cette armée au peuple asarien... et à Alianka. Tomas n'avait pas le sentiment d'être visionnaire. Il ne faisait qu'appliquer les préceptes que lui avait enseigné son père. " Celui qui n'avance pas recule, car le monde ne l'attendra pas."

Informé par ses services de renseignements sur plusieurs fronts, il avait conscience qu'une effervescence s'emparait sournoisement d'Asaria. Peut-être n'était ce que le fruit de coïncidences et pas concerté du tout, mais si le Gouvernement ne se préparait pas à toute éventualité, il y perdrait en crédibilité auprès des Asariens qu'il avait le devoir de protéger. Tomas y voyait surtout l'opportunité de frapper fort une bonne fois pour toute et de mettre en avant les atouts majeurs que représenterait une armée professionnelle, bien équipée, bien préparée. Devant le Grand Conseil, un coup de maitre sur le terrain serait un atout dans sa manche, et il allait utiliser l'élite asarienne pour réaliser ce coup de maître.

Il se tourna vers la Main du Diable et lui adressa un sourire de renard qui n'augurait rien e bon pour qui connaissait Tomas.

- Miss, lorsque vous étiez enfant, vous étiez du genre à fermer la porte de votre armoire et à ne pas regarder sous votre lit si des monstres s'y cachaient ? Pour ma part, je sortais dans le jardin pour aller les débusquer la nuit. Pensez-vous que parce que le soleil nous menace, nous devons ignorer les dangers qui rôdent hors des Dômes. Mais bien sûr ! Vous avez raison ! s'exclama-t-il ironique en tapant du poing sur la table.

- Laissons-les croître et proliférer sans autre contrôle que celui de leurs semblables ! Et lorsqu'un jour nous devrons impérativement sortir des Dômes pour assurer notre pérennité, nous risquons d'être confronté à des milices armées et organisées qui auront pour elles le bénéfice du soleil, peut-être des armes nouvelles pour nous combattre, enfin l'effet de surprise. Fermons les yeux et ignorons-les ! Les rafles sont supposées être un moyen de pression psychologique qui distille un climat de terreur. Mais sous estimer l'ennemi serait une grave erreur. Qui est assez naïf ici pour penser que l'activité humaine se résume au seul village humain ? Ai-je besoin de vous rappeler qu'Asaria a été, par le passé, le théâtre, d'assassinats dirigés contre nous, de coup d'éclats de la part de ces humains Rebelles. Il y a bien un endroit où ils se regroupent et préparent leurs commandos. Que dire de ces traitres qui se nomment Pacificateurs ? Leur prise de contrôle de nos moyens de communication, l'exfiltration de l'enfant hybride, n'ont pas été préparés dans le village humain, mais bien dans une base qu'il nous faut localiser. Enfin, ces rats qui peuplent les souterrains et fondations d'Asaria et dont nous n'arrivons pas à éradiquer la prolifération ne sont qu'un ramassis de trafiquants, de mercenaires qui sapent l'économie et l'autorité de notre cité. Il faut que cela cesse !
acheva le commandant de la Milice en frappant un autre coup de poing sur la table, la vibration se propageant dans toutes les tables disposées en fer à cheval et faisant frémir la surface des verres.

Son regard étincelait, tandis qu'il fixait l'assassin. Mais ce n'était rien en comparaison de celui qu'il adressa à celle qui avait osé arriver en retard et demander un récapitulatif des débats. Il se rassit et tapota le bord de la table de son index.

- Un topo ? Voyons, voyons ... Je vais vous faire un topo de ce qui va vous arriver si vous ne gardez pas votre cul sagement posé sur cette chaise et ne bouclez pas votre jolie bouche, Miss Anderson. Je n'ai pas pour habitude de me répéter, ni de tolérer le moindre retard de la part de mes soldats, encore moins quand ils n'ont pas le respect de prévenir de ce retard et de présenter des excuses en bonnes et dues formes. Un retard en opération peut entraîner la mort de tout un bataillon. C'est à l'heure dite que vos frères d'armes attendront votre soutien et pas douze minutes et trente sept secondes plus tard ! Si vous faites amende honorable vous n’écoperez que d'une affectation difficile, si vous souhaitez vous entêter dans votre insubordination les cachots sont au sous-sol.


Il se tourna vers Ströss et lui adressa un signe de tête avant de reprendre la parole sur un ton de connivence.

- Monsieur Ströss, je n'en attends pas moins de vous, ayant déjà eu le plaisir de vous avoir sous mes ordres dans différentes missions. Je connais votre valeur, mais vous pas totalement. C'est pourquoi je vous annonce que j'en attends encore plus de vous, que vous êtes d'ores et déjà promu au grade de commandant de l'opération Purgatoire...

Un clic et le résumé de l'ordre de mission apparut sur l'écran mural en lieu et place du lion de feu.
Spoiler:


- ... et que Miss Anderson servira sous vos ordres au grade de lieutenant à l'épreuve. Je n'ai nul doute sur votre capacité à lui inculquer plus de rigueur et de professionnalisme ! Nous définirons par la suite les objectifs de votre mission. Je prendrai certainement part aux réunions d'Etat-Major et me joindrai à vous dans les mouvements de terrain quand cela sera nécessaire, mais je vous donne carte blanche pour nettoyer les terres environnant les Dômes. Vos cibles privilégiées : les  Pacificateurs et les Rebelles, ainsi que tous leurs sympathisants. Votre mission : trouver leur QG et les détruire. Vos talents particuliers combinés avec ceux de Miss Anderson seront un atout dans la détection d'ondes provenant de repaires souterrains ou troglodytes. De nouvelles armes ainsi que des équipements de protection sont en commande chez nos industriels de l'armement. Je vous informerai des détails lors de la réunion préparatoire qui va suivre cette assemblée. Tout est dans le dossier* qu'on vous a remis. Vous devrez l'étudier très attentivement. Lieutenant Aniston, veuillez donner un dossier à Miss Anderson.


Van Brënner poursuivit l'énumération des noms des membres qui prendraient part à cette mission et les enjoignit à faire de même. Puis il se tourna vers le Ministre Huyana et lui adressa un regard cordial.

- Monsieur Huyana, votre appui sera des plus précieux, qu'il soit financier ou tactique. Vous dites ne pas être un homme de terrain, mais je vais vous prouver le contraire en vous attribuant le grade de lieutenant. Vos connaissances du réseau aquatique de notre cité et de toutes les technologies s'y rattachant vont nous être très utiles pour éradiquer toute résistance sous les Dômes et particulièrement celui où nous nous trouvons: la Division Humaine. Mais également les raclures de l'humanité et de déchets asariens qui se terrent dans les fondations de notre belle cité et refusent de se soumettre à nos lois. Ils ont voulu vivre sous terre ? Nous en ferons leur tombeau grâce à la mission Catacombes que vous dirigerez à mes côtés.

Le Général appuya sur une touche de son ordinateur et ouvrit le dossier dont la page de garde apparut sur l'écran géant du vidéo projecteur.
Spoiler:

- L'idée est simple mais il fallait y penser. Que fait-on lorsqu'on déniche une portée de rats ? On les noie ou on les grille. Nous avons trop longtemps supporté cette engeance, que ce soit dans les sous sols ou dans les bidonvilles. Il est temps d'éradiquer tous cette vermine afin de gagner de la place. Asaria poursuit son expansion. Une fois tous les occupants de ces lieux disparus, nous pourrons assainir les lieux et lancer un projet immobilier ouvert aux classes populaires asariennes. Quant aux humains me direz-vous ? Où les loger ? Eh bien une modernisation du marché aux esclaves avec une extension dans les sous terrains pourrait justement suffire à parquer notre cheptel. Mais tout est consigné dans le dossier que mon assistante a déposé devant vous. Je vous laisse le soin de le consulter plus tard.

Tomas fit un tour de table visuel et nota avec satisfaction que l'effervescence succédait à une curiosité bien naturelle. Si quelques hommes de troupes gradés semblaient ne pas avoir encore reçu d'affectation, en revanche, tous les agents spéciaux semblaient avoir en main leur ordre de mission. Mais c'était loin d'être le cas. Tomas avait toujours plus d'une corde à son arc et il en allait de même pour ses collaborateurs triés sur le volet. Il restait ce troisième dossier encore non dévoilé. Plusieurs collaborateurs se dissipaient déjà en mettant le nez dans leur dossier mais les plus perspicaces se doutaient que le Ministre Van Brënner avait gardé le plus frappant pour la fin.

- Je suppose que vous vous demandez ce qui peut bien se cacher derrière la mission H.A.D.E.S. ? C'est le plus sensible des dossiers. Certains de ses aspects seront donc évoqués en privé avec les personnes concernées uniquement mais aussi avec des agents non présents aujourd'hui, pour leur propre sécurité et que je recevrai en réunion particulière. De même que les membres d'une mission n'auront pas les détails de celles des autres, également pour des raisons de sécurité. Vous n'avez entendu aujourd'hui que les grandes lignes des missions de chaque groupe. Les détails sont dans vos dossiers personnels. Si vous avez des questions particulières sur le contenu de votre dossier, une ligne directe est mentionnée en bas du sommaire. Je répondrai personnellement et à toute heure. Je suis l'unique coordonnateur entre ces missions et moi seul décide de communiquer des éléments de votre mission aux autres si cela peut leur être utile. Il n'est pas exclu que des agents soient déplacés ponctuellement de l'une à l'autre, ni que deux missions collaborent ensemble pour plus d'efficacité mais toujours avec mon aval. Concernant la mission H.A.D.E.S. voici du moins ce que je peux en révéler à vous tous.


Il cliqua sur le dossier et fit apparaitre le troisième volet de l'ordre du jour.

Spoiler:

- Comme vous le voyez, notre agent très spécial, légendaire et inénarrable Assasin est également présent sur cette mission. Elle nous sera utile pour sa frappe de précision. Elle sera d'ailleurs appelée à aller d'une mission à l'autre, lorsque nous viserons à éliminer discrètement les têtes pensantes de certains groupes ennemis. Parfois le scalpel est plus efficace qu'un char d'assaut. Miss Anderson pourrait également être requise ponctuellement pour certaines missions d'infiltration informatique ou de sabotage. Il semblerait en effet que nous ayons des traitres au Centre de Recherche. Vous comprendrez donc les précautions qui entourent le projet dont je vous parle. Il ne fait nul doute que ces traîtres travaillent avec des terroristes ou des sympathisants pro humains. La réussite des missions Purgatoire et Catacombes nous aidera donc grandement à mettre en œuvre ce troisième projet. Vous le constatez, tout est lié. Pour autant, chacun d'entre vous a une mission précise et devra se concentrer sur celle-ci.



Tomas Van Brënner se leva de son large fauteuil et prenant appui sur son bureau, il se pencha vers l'assemblée et prononça d'une voix martiale

- Asaria compte sur vous, Mes Dames, Messieurs. Lorsque nous nous réunirons à nouveau au terme de ces missions, il y aura certains fauteuils vides, des pertes à déplorer. A nous de faire en sorte qu'il y en ait le moins possible, en alliant efficacité, courage et intelligence. Ne perdez pas de vue ce pour quoi vous combattez. J'ai beaucoup eu à dire et je vous remercie de votre attention. J'ajoute que si vous avez des idées de recrutement à suggérer, je suis tout disposé à les étudier dans mon bureau avec vous. Tout talent qui peut se mettre au service de la Nation est le bien venu et le soutien de dernière minute ne sera pas rejeté. Je vous laisse à présent la parole pour poser vos questions. J'y répondrais ici si cela est possible, et si c'est trop sensible, en privé. Je me permets de vous rappeler que toute indiscrétion même auprès de vos proches est passible de la Cour Martiale. Elle statuera, étant donné la classification de ces dossiers, avec la plus grande sévérité. A présent, recevez le premier ordre de votre mission: vous vous lèverez et prononcerez après moi les paroles d'engagement au combat que vous avez choisi d’honorer


Puis il se redressa et se mit au garde à vous. Attendant que chacun fasse de même, il prononça ces paroles:

- Qualitas potentia nostra ! Pour l'amour d'Asaria !


Dernière édition par Tomas Van Brenner le Jeu 8 Oct - 18:37, édité 1 fois
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Je gardai une attitude neutre, mais cela ne m’empêchait pas de penser que Van Brënner prenait trop à cœur ce village des humains. Il fallait creuser à la source et se poser la bonne question : Qui avait laissé le droit aux humains de s’installer au-delà des dômes ? Pourquoi le gouvernement n’avait pas entrepris de raser les premières constructions dès  que les humains s’étaient sentis en confiance ? J’aurai voulu lui dire qu’il faisait partie de ce gouvernement qui avait donné ces droits aux humains, mais je ne fis rien. Il aurait trouvé un moyen de retomber sur ses pattes comme un chat. Je me mordis la lèvre en pensant à mon enfance lui offrant le même regard glacial et sombre qu’il m’administrait. Je n’étais pas du genre à courber l’échine. On ne m’avait pas appris à me comporter de cette manière-là et c’était pour cela que j’étais la meilleure dans mon domaine.  Moi qui croyais qu’un homme de sa valeur savait tout sur ses espions. Je n’avais pas eu d’enfance. Je l’avais passé dans les sous-sols privés de la tour gouvernementale à m’entrainer durement pour devenir ce que j’étais aujourd’hui. Il était évident que le ministre de la Sécurité n’était pas l’un de mes favoris : trop hargneux, trop égocentrique et la manie de penser qu’il avait toujours raison sur tout. Je basculai contre le dossier de ma chaise, les bras croisés réfléchissant à ces traitres.

La femme soldat était arrivée un peu en retard à la réunion et au lieu de se montrer dès plus discrète, elle n’avait trouvé que cette idée, de demander à l’auditoire, un petit résumé de ce qu’elle venait de manquer. Je soupirai légèrement, levant les yeux au plafond. Van Brënner était un Ancien qu’il fallait prendre avec des pincettes, et encore, je n’étais pas certaine que cela marche à tous les coups. Keira Anderson venait de mettre les pieds dans le plat et le ministre-général démontra son autorité extraordinaire. Ce qui n’étonna personne autour de cette table. Une fois passée l’arrivée du Lieutenant-Colonel, Van Brënner nous projeta sur l’écran mural, une première mission qui se nommait : Projet Purgatoire. Bizarrement, moi qui étais un agent de terrain, je n’en faisais pas partie. La part belle pour démanteler les Pacificateurs et les Rebelles revenaient à Ströss et Miss Anderson. Tout y était énoncé avec une extrême précision, du plan des actions aux armements jusqu’aux factions présentes et nécessaires.

Une deuxième projection s’amorça et laissa place à la seconde mission : Le Projet Catacombes. J’en faisais partie tout comme Huyana. Son argent servirait les plans les plus démoniaques de Van Brënner, mais j’avais un doute sur son efficacité sur le terrain ce qui ne paraissait pas être le cas du Général. C’est vrai qu’entre Anciens, ça se cirait les pompes pour un oui ou pour un non, car la panthère de glace régner en haut de cette dictature et savait se montrer très persuasive selon les situations. J’avais été moi-même témoin d’une scène entre elle et un ministre il y a fort longtemps. Je pris le temps de feuilleter le dossier que l’assistante nous avait distribué : nettoyer les bidonvilles et s’aventurer dans les sous-sols.

- Nous avons déjà les plans des galeries à notre disposition pour nous guider. Ce sont les tunnels de l’ancien métro d’Asaria qui sont archivés à la tour gouvernementale. Nous n’avons jamais été dupes. Il y a bien plus que cela au-delà de ces limites. Il faudra baliser nos avancées et compléter les plans pour ainsi avoir une vue de l’assemble de ces abysses.

Un peu d’action ! Enfin !  Mon impatience se lisait sur mon visage. Et un sourire passionné et excessif se dessina sur mes lèvres.

- Et si les humains des bidonvilles ne veulent pas sortir de leur trou, vous l’avez  dit vous-même Général, on les grille ou encore mieux, on envoie la dose avec  des lances flammes ! Des rats cramés, c’est tout aussi intéressant ! Bon ça demande un peu de nettoyage supplémentaire.

J’étais plongée dans mon admiration en lisant les différentes étapes du projet catacombes quand Van Brënner cita un nom que j’avais entendu. Non ! Pas entendu, mais vu quelque part. Encore une fois tout cela me ramena à l’interrogatoire du scientifique et de ce dossier HADES que l’on avait trouvé dans les ordinateurs d’un des chefs du département. Une troisième mission prenait forme, j'en faisais aussi partie. Mes prunelles prirent une couleur dès plus étrange et j’essayai de faire le lien avec tout ceci. C’était en fait une manipulation par nano génétique des sentiments et du comportement des humains pour s’assurer leur soumission. Un bouleversement dans asservissement des humains qui ouvrirait de nouveaux horizons. Bordel ! Nous avions mis le doigt sur quelque chose de plus énorme que simplement une taupe dans le Centre !

Je n’attendis plus vraiment le discours du Général. Le puzzle commençait à prendre forme dans ma tête. Aaron Williams travaillait sur ce projet HADES. Or des dossiers avaient été déplacés ailleurs puis supprimés.  Le brouhaha des chaises que l’on recule et de ce mouvement rapide où tout le monde se lève pour porter honneur et fidélité aux projets de Van Brënner me reconnecta au moment présent. Je me redressai comme toutes les personnes présentes autour de cette table. Je ne saluerais pas à la manière d'un militaire car je n'en étais pas un, mais avec toute la fidélité que j'avais à servir Asaria et ses Puissants. Je posai ma main droite sur mon cœur.

- Qualitas potentia nostra ! Pour l'amour d'Asaria !
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Keira avait tenté de se faire petite en entrant dans la salle, ne voulant pas interrompre quelque chose d'important avec ses excuses. Elle aurait juré plus sensé de s'excuser après histoire de ne pas tout interrompre mais visiblement ce ne fut pas le cas. Son "on peut me faire un résumé" alluma plusieurs pétards... Un colosse à la peau mate lui demanda même si c'était une façon de se comporter devant ses supérieurs. le seul supérieur qu'elle avait n'était-il pas Tomas ? Elle lui avait manqué de respect ? mais elle n'avait pas envoyé un message ? Le pire fut la beuglante qu'elle reçut pour son comportement de la part du dit Général. Finalement il s'avérait que son message n'était peut-être pas arrivé à bon port. Elle blêmit, se prenant une soufflante monumentale. Elle avait oublié à quel point le chef de la section d'assaut savait la remettre en place, ou bien son père venait de le lui faire oublier mais elle se fit petite, TRÈS petite après cela, bien qu'elle était certaine d'avoir envoyé deux messages depuis l'appartement de son père : le premier pour avertir et le second pour confirmer de son retard. Peu importe, dans ces cas là on acquiesce, on ferme sa gueule et on attend que ça passe.

Le pire fut la réaction de certains soldats qui la connaissait. Étant donné que la seule réponse qu'il y eut de sa part fut un "Oui mon général", certains qui s'étaient attendus à ce qu'elle rétorque quelque chose comme à son habitude tombèrent en état de choc, faisant de grands yeux ronds. Alors même elle courbait l'échine ? C'était une première. Pour Kei il était logique de respecter la hiérarchie et elle obéit donc en se taisant et en écoutant ce qu'il se passait, ne se préoccupant pas de a réputation que tout cela allait lui faire. Il y avait une différence sévère entre le comportement qu'elle avait en tant que professeur et son comportement sous les ordre de quelqu'un et alors ? C'était pour ça qu'on avait inventé la hiérarchie.

Puis arriva enfin la présentation du projet... des projets. Keira pour sa part haussa un sourcil, surprise par autant de changement, de retournement de situation. elle observa les gens et tous semblaient ravi qu'enfin les choses bouge. Elle aussi, elle en avait ras le bol de tout ces conflits qui trainaient en longueur... mais en arriver à la conclusion qu'il fallait exterminer l'humanité pour ça, ça lui sembla dommage. Elle avait un bon fond, c'est pour cela qu'elle avait été prof de quelques uns des militaires présents à cette mission dans leur jeune classe. Dommage... c'était tout. Plus le projet apparaissait et plus elle comprenait que le tournant serait définitif. Si ce projet était mis à terme, après enfin elle n'aurait plus à s'inquiéter qu'un assaut soit fait par la rébellion ou par les insoumis. Ce simple détail la conforta dans l'idée que même s'il était triste d'en arriver là, c'était logique. Choquant, certes, mais obligé aux vues de la situation actuelle. Cependant quelques informations corroboraient ce qu'elle avait pu voir avec Sélène quelques jours avant. Elle sourit en silence, faiblement, puis eut une pensée pour la femme qui l'avait aidé dans cette affaire. Mais ce n'était pas le moment. Elle écouta la description de chaque mission, chaque information. Oh il y avait du travail, beaucoup même... et visiblement on s'attendait à ce qu'elle utilise toute ses possibilités pour cela. Ok, pas de soucis. Elle se leva et respectant jusqu'au bout sa parole de ne pas l'ouvrir inutilement :

Qualitas potentia nostra ! Pour l'amour d'Asaria. une voix assurée mais implacable. La voix d'une personne ayant prit sa décision pour chaque détail et chaque conséquence d'une telle promesse. Mais qui n'avait pas mit longtemps à se décider : c'était malheureux mais à ce moment précis elle était certaine qu'il n'y avait plus que cette seule option possible. Elle attendit que tout le monde ait promit d'une même voix au nom d'asaria avant de prendre la parole. La réunion était close, elle avait particulièrement attendu qu'il en soit le cas avant de l'ouvrir. Général Van Brenner ! Je me demandais s'il serait possible de se voir au sujet du dossier que je vous ai envoyé, histoire de clarifier la situation. mais nous étions deux à travailler dessus : __(j'édite dès que j'ai retrouvé le pseudo donné par Sélène puisqu'elle est casquée actuellement je ne suis pas censée l'avoir reconnue ^^)__ était là. Serait-ce possible qu'elle puisse y participer si vous l'acceptez ? Elle se tut, ne rajoutant rien. Vu ce qu'elles avaient toute deux trouvées, rien que pour savoir si elles devaient oublier ces informations, faire le point serait utile. Ses yeux de citrines restèrent fixés sur son supérieur, attendant juste la réponse. Il faudrait qu'elle parle avec William ensuite. Mais ça, ce serait une autre histoire.

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(HJ : La Lumière m’a demandé de poster avant William qui risquait d’avoir du retard Wink )

L’Ancien détaillait avec une infime attention les différents documents qui étaient projetés sur l’écran. Tout y était parfaitement consigné avec une précision méticuleuse qui le rendait admiratif. Aucun détail n’avait été laissé au hasard ni les futurs problèmes qu’ils pourraient tous rencontrer. Il écouta les indications du Général Van Brënner, mais ses yeux scrutaient et mémorisaient chaque lettre qui composait le nom de la mission : PROJET CATACOMBES. Il venait de se voir offrir le grade de lieutenant, ce qui ne pouvait que lui faire plaisir. Encore de quoi mettre en avant son égo d’homme d’affaires et de ministre au sein du gouvernement. Voilà qu’il devenait une pièce maitresse pour les projets titanesques de Lion de feu. Pour cela, il aurait un appui considérable. La femme masquée. Cette  guerrière éveillait sa curiosité et l’envie d’en connaitre davantage sur ce joli minois. Elle avait donc des compétences remarquables pour être elle aussi un atout de Van Brënner. C’était la seule qui avait ce droit et ce devoir de pouvoir aller et venir d’une mission à une autre. Elijah avait hâte de pouvoir se retrouver en tête à tête avec femme qui paraissait être enveloppée d’une aura sombre et dangereuse.

«  Je vous fournirai tous les plans des évacuations d’eaux. Les anciens plans comme toutes les innovations que nous avons effectuées depuis ces deux dernières années. Il y a énormément de galeries à perte de vue. Certains mécanismes s’effectuent directement au central. Les plus vétustes doivent être manipulés à la main. Tout dépendra quels seront les différents points stratégiques que vous voudrez frapper. Le réseau aquatique est dense et les  tuyaux sont presque tous reliés les uns aux autres. Il faudra donc réfléchir à en détourner certains pour cibler seulement les bidonvilles et éviter l’inondation d’une partie de la cité.»

Doté d’une mémoire infaillible, il avait déjà en tête les intersections des tuyaux souterrains et leurs ramifications. Il consulta brièvement le dossier qui leur avait été distribué à tous un peu avant le début de la réunion. Le nom « projet HADES » revint dans la discussion. La femme masquée avait déjà fait quelques remarques, expliquant que ce nom faisait référence au Dieu des Enfers dans les anciennes légendes oubliées. Cette mission était privée plus que les autres et Elijah comprit qu’il y avait des aspects que Van Brënner ne mettrait pas dans toutes les mains. Il nota au bas du sommaire la ligne téléphonique. Le joindre directement au lieu de passer par son assistante et autres secrétaires serait plus rapide et plus judicieux au moment où il faudrait coordonner les assauts et apporter des informations. Le Général invita son groupe à se redresser et à prononcer les paroles d'engagement au combat. L’homme se mit droit, au garde à vous et énonça les quelques mots :

« Qualitas potentia nostra ! Pour l'amour d'Asaria ! »

Le silence flotta quelques secondes comme si chacun s’imprégnait de cette force. Elijah dû malgré cette alchimie de guerre briser ce moment solennel.

«  Général Van Brënner, une réunion de la plus haute importance m’attend à la tour gouvernementale. Je pense qu’une entrevue plus privée sera nécessaire pour la mise en place du projet Catacombe, avec la présence de l’Assassin pour coordonner nos agissements. »

Il n’avait pas oublié comment Van Brënner l’avait qualifié à la fin de son discours. Un Assassin, un agent très spécial et légendaire. Cette femme était donc la lame aiguisée et puissante du gouvernement. Combien de ministres étaient au courant de sa présence ? Elijah venait à peine de la découvrir et il se doutait que d’autres avaient déjà fait appel à ses compétences qui dépassaient celles des soldats de la Milice.

«  Général, Assassin, Mesdames et Messieurs,  le devoir m’appelle auprès de la Grande Conseillère. Nous nous croiserons sans doute encore ! Que ces miséreux rats donnent leur dernier souffle sous nos bottes ! »

Il salua une seconde fois son Supérieur et le claquement de ses bottines retentirent sur le sol. Il avait encore le temps de rejoindre la tour, de se changer, car il n’imaginait pas un instant de se présenter dans sa tenue devant la Panthère de Glace.
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Tomas se redressa encore davantage lorsque les recrues prêtèrent serment d'allégeance à la nouvelle force qu'il venait de mettre sur pied. Son œuvre prenait forme, les prémices d'une expansion pensée et réfléchie depuis des années, et qu'il portait en germe lorsqu'il n'était encore qu'un enfant délaissé par des parents carriéristes. Il avait rêvé maintes fois dominer le monde grâce à l'excellence, l'agressivité et la fiabilité des moteurs Van Brënner et lorsque son père, voulant le préparer à travailler à ses côtés aux commandes de la firme, l'avait confié à différents directeurs de services pour qu'ils le forment, contre toute attente, et au grand étonnement de ce dernier, Tomas avait choisi le département recherche mécanique et électronique et débuté une formation interne en ingénierie mécanique, se spécialisant dans les études pour améliorer la performance des moteurs les plus puissants commercialisés par l'entreprise familiale et en inventer d'autres. Ce qui aurait dû rapprocher les deux hommes ne fit que les éloigner. Van Brënner père n'avait que peu de goût pour l'aspect pratique de la production et de l'invention qui avaient bâti l'empire Van Brënner. Lui préférait les comptes, l'alignement des colonnes de bénéfices engrangés et la perspective des spéculations boursières que cela augurait. Mettre les mains dans un moteur, passer ses nuits à faire des essais en laboratoire puis se donner en spectacle avec des essais de prototypes en public ? Très peu pour lui. C'était bon pour les subalternes et il était persuadé que ce n'était qu'une frasque de plus de la part de Tomas, pour le provoquer et lui envoyer tout le mépris qu'il éprouvait pour leur "milieu" en pleine face. Quand un ami industriel le félicitait sur une des récentes innovations de son fils, ce père ingrat haussait les épaules d'un air fataliste. "Que voulez-vous, il faut bien que jeunesse se passe! Je le laisse s'amuser un peu avec les prototypes qui n'ont rien donné et ont été abandonnés pour non rentabilité. Au moins je sais où il est et il ne se drogue pas, ne boit pas et ne fume pas pendant qu'il passe ses nuits dans nos laboratoires."

Pourtant une de ses découvertes pour optimiser la combustion explosive et augmenter la poussée pure sur les pistons attira l'attention d'une écurie de course F1 mondialement connue. Un boitier électronique gérait l'aspiration des émanations résiduelles de carburant pour les concentrer et les réinjecter au cœur de l'explosion. Ce qui en augmentait prodigieusement la poussée et éliminait de façon spectaculaire le taux de carburant non brulé dans l'explosion, donc le gaspillage et les rejets dans l'atmosphère. Tomas venait d'inventer le moteur à explosion le plus sobre et écologique de sa génération mais surtout le plus efficace en terme de puissance et d'accélération pure. De nombreux investisseurs ne s'y trompèrent pas à commencer par cette écurie qui voulait équiper toutes ses voitures avec les nouveaux moteurs Van Brënner. Les sponsors y voyaient une aubaine pour redorer l'image du sport automobile considéré comme coûteux et polluant pour la planète. Le Gouvernement allemand se frottait les mains devant le coup médiatique et l'argument que l'un des fleurons industriel de son pays lui apportait sur un plateau pour renforcer sa position déjà confortable au sein de l'Union Européenne et investit dans la production de ces moteurs. Le père aurait dû se gonfler d'orgueil et de fierté devant la réussite de son fils mais il en prit ombrage au contraire. Van Brënner était un brillant gestionnaire et un spéculateur avisé, un partenaire sans concession, un concurrent impitoyable, mais il n'avait pas marqué le blason familial de manière impérissable alors que son rejeton était en passe de le faire.

Une fois encore, il minimisa le rôle de son enfant en affirmant que Tomas s'était appuyé sur des vieux rapports rédigés par son grand père, ce qui était partiellement vrai, l'aïeul ayant déjà soulevé le problème de la perte d'énergie qu'engendrait la vaporisation mal contrôlée d'une partie des particules de carburant sous pression. Il avait même fait quelques essais hasardeux mais louables en son temps, pour démontrer la variation de la poussée développée suivant le degré d'étanchéification du moteur ou la finesse de la pulvérisation des particules. Mais tous ses moteurs de l'époque avaient finis explosés sous la trop forte poussée induite par les améliorations de combustion inabouties et incontrôlées. Tomas avait dompté le fauve explosif et le devait à son seul mérite, ses observations longues et appliquées du fonctionnement des mécaniques, ses notes, ses tâtonnements, ses recherches dans les domaines appliqués, ses théories et expérimentations, menées en solitaire puis que son père ne voulait pas lui octroyer une équipe, tournant en dérision ses "travaux". Le résultat était le fruit du travail d'un seul homme s'appuyant sur les bases des travaux de son grand père qu'il regrettait de ne pas avoir connu, et sur le matériel mis à disposition par des collaborateurs du paternel plus coopératifs que lui. En revanche, même s'ils en avaient probablement eu envie, aucun ne s'était risqué à lui proposer son aide, tant était connue la rivalité qui opposait le père et le fils. A tel point que personne n'avait douté que l'incendie qui ravagea l'aile de Van Brënner Motors abritant précisément les bijoux de Tomas était l’œuvre du père ayant commandité l'acte avec ses amis des lobbies pétroliers, les seuls pour trouver que l'invention du jeune ingénieur n'était pas une bonne idée.

Tomas aussi n'en avait pas douté un instant mais ne pouvait pas le prouver. Il en conçut une haine amère et malgré l'amour qu'il vouait encore à sa mère pourtant guère plus aimante que son mari, il s'éloigna radicalement de ses parents même si, pour sauver les apparences, il devait encore les côtoyer. Il forma le projet secret, appuyé sur la perspective cynique qu'il hériterait un jour de l'empire, de reprendre ses travaux. Mais il devait presque repartir de zéro, hormis ce qu'il avait dans la tête et surtout il devait le faire dans le plus grand secret, afin d'éviter de se heurter une fois de plus aux obstacles paternels. Il oscilla entre les travaux sur de nouvelles recherches et la frivolité de celui qui a tout perdu et noie ses désillusions dans l'alcool, la drogue et les femmes, brulant la chandelle par les deux bouts comme savent le faire les Asariens et ce à la vitesse des Van Brënner, ce qui produisit un certain nombre de procès verbaux pour excès de vitesse entre autres, que  Van Brënner père payaient sans discuter, trop satisfait de voir que son fiston était retourné à ses premières amours et ne représentait plus une menace susceptible de lui faire de l'ombre. Déçus, les partenaires financiers de l'entreprise avortée de Tomas apprirent de la bouche de son père que l'incendie aurait été provoqué par une négligence dans le laboratoire. Ainsi acheva-t-il de le discréditer aux yeux de ses partenaires, le rendant qui plus est dépendant dans sa vie d'homme, des subsides parentaux pour survivre.

Brisé, haineux, Tomas était un homme à la dérive quand la pluie de feu trancha dans le vif le contentieux entre père et fils. Il éprouva une peine sincère à la mort de ses parents et sa déchéance s'en accrut dans la tourmente car il avait résolument tout perdu: l'espoir de concrétiser un jour ses projets d'inventeur et celui, inavoué, de se réconcilier avec son père avant sa mort. Inconsciemment, Tomas espérait que l'âge venant, même si le SEER éloignait la perspective de son déclin, son père se radoucirait et rendrait enfin grâce à sa valeur. L'apocalypse engendré par les Humains le priva tout à la fois d'une reconnaissance paternelle et de son espoir de réussite. Il en conçut une haine sans borne pour les acteurs de sa déchéance finale mais se promit intérieurement qu'il mettrait en œuvre jusqu'à son dernier souffle, toute son intelligence à les faire payer. Mais l'exode avait été si rude que c'est un homme presque désespéré qui débarqua avec d'autres migrants sur la terre Antarctique. Désabusé, il se ressaisit pourtant en voyant qu'il pouvait trouver sa place dans l'édification de leur nouveau lieu de vie, par son savoir faire et son intelligence brillante et visionnaire en mécanique. Il redevint l'ingénieur qu'il était, mais au lieu de rencontrer l'inimitié paternelle qui lui fermait des portes, il fut accueilli comme un collaborateur appréciable dans les équipes logistiques du futur gouvernement. Embauché comme simple ingénieur en mécanique, son talent lui fit grimper les échelons un à un et lui permit de révéler d'autres qualités insoupçonnées bientôt repérées par les instances du nouveau Gouvernement d'Asaria au sein duquel il fit par la suite une ascension fulgurante et régulière jusqu'à arriver au sommet, côtoyant la Grande Conseillère elle-même.

Aujourd'hui, peu d'Asariens le savaient, Alianka, elle-même, le savait-elle, les moteurs de Tomas équipaient la totalité des véhicules de la Milice et des forces de sécurité, mais aussi les voitures officielles des membres du Gouvernement. Il n'avait pas voulu commercialiser ses modèles les plus sophistiqués pour les civils, préférant les réserver à ses troupes et aux dirigeants d'Asaria. Cela leur confèrait une vitesse supérieure à tout véhicule banal vendu par un autre industriel de l'automobile. Quelques pâles copies avaient bien vu le jour, achetées au prix fort par de riches asariens, mais rien n'égalait un moteur Van Brënner à ce jour. Et même s'il en avait confié la production à un de ses collègues ministre et industriel de renom, il gardait tout de même la main sur les processus de fabrication. Il gardait en fait la main sur de plus en plus de choses au sein de ce Gouvernement qui avait forgé ce qu'il était devenu. Du diamant brut fait de colère et de désillusions, Asaria avait fait une pierre précieuse et dure dont le rayonnement se conjuguait avec celui d'Alianka de Nephthys. Bientôt, elle saurait, elle comprendrait les projets qu'il avait pour eux, pour Asaria, pour le Monde. Mais il fallait d'abord se débarrasser des obstacles. Les Humains, les Rebelles, les Insoumis, les Pacificateurs, les traîtres. Qu'était-ce pour un homme qui avait du lutter contre l'adversité de son propre père et lui avait survécu ? Une formalité, une distraction, une bonne chasse à l'homme à laquelle il allait se livrer avec son armée. Bientôt son ombre s'étendrait sur le Monde  et surpasserait celle de tous les Van Brënner l'ayant précédé. Il serait le seul à l'origine du retour des Asariens sur leur Terre d'origine. La reconquête et la gloire étaient à leur portée, il en était certain. Il ferait d'Asaria la capitale d'un nouvel Empire et de ses habitants, des conquérants.

Il savait désormais qu'il pouvait compter sur les Asariens réunis ici pour le suivre dans la première étape de son projet: éradiquer toute résistance  aux projets du Gouvernement et des forces armées. Il fixa d'un regard qui en disait long le miroir sans tain au fond de la salle et remercia sobrement les recrues de leur engagement, les invitant à prendre le dossier qui leur était destiné et les assurant qu'ils y trouveraient leur ordre de mission détaillé. Il signifia au lieutenant Anderson qu'ils auraient un entretien suite à sa demande et salua avec estime le Commandant Ströss fraichement promu et le lieutenant Huyana dont il connaissait fort bien les obligations à venir. Derrière son miroir, Aly devait elle aussi se préparer à rejoindre le Grand Conseil en toute discrétion pour une séance extraordinaire au sujet de la sécurité d'Asaria. Lui-même aurait dû y assister mais s'était fait excuser sans mal, sa supérieure sachant fort bien tous les préparatifs qui l'attendaient, suite à ce conseil de presque guerre qui s'achevait, et pour lesquels il était indispensable.

Lorsque tout le monde eu vidé les lieux, il s'accorda un instant pour se rasseoir dans son fauteuil et contempler la grande pièce vide en se passant une main sur le visage. Il se demandait ce que penserait Alianka de sa prestation et de la tournure qu'il donnait aux choses. Puis il se leva, prit son portable et ses dossiers sous le bras et sortit de la pièce en fermant la porte derrière lui. Il sortit du bâtiment, s'alluma une cigarette puis se rendit dans le garage souterrain du QG où était parquée sa superbe voiture de sport, un prototype qu'il avait conçu de A à Z et qui rebutait Aly. Il en caressa nonchalamment le carénage en finissant sa cigarette puis il monta à l'intérieur, enfin, il descendit, plutôt. Il eut un sourire triomphant en s'installant au volant. La soirée s'annonçait haute en couleur ... Le lion allait à se muer en un aigle prêt à déployer ses ailes.


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Dernière édition par Tomas Van Brenner le Sam 5 Sep - 22:11, édité 2 fois
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Si l’on demandait a Amaterasu de citer le défaut principal des Asariens, elle répondrait l’arrogance sans une seule once d’hésitation, en même temps, une machine n’était pas capable d’hésiter : elle calculait à une vitesse impressionnante et prenait une décision en ayant tenu compte d’un nombre de paramètre bien plus effrayant que l’esprit humain ou Asarien était capable de le concevoir. Si les Longues Vies, ce que l’on nommait désormais les Anciens, connaissaient les épreuves difficiles par lesquelles ils étaient passé et se montrer plus prudent et attentif, ce n’était pas le cas de la nouvelle génération, souvent trop certaine de sa propre supériorité et se comportant avec trop de laxisme de l’avis du Gynoïde. Toutefois, après avoir vécue en marge de cette société plusieurs dizaines d’années, la machine avait décidée de s’impliquer davantage dans la destinée de ce refuge lorsque Tomas Van Brenner, l’une de ses plus grandes obsession, avait déclaré la mobilisation générale pour la défense de la patrie. Il lui fallait en savoir plus et participer à ce projet, car elle savait que celui-ci allait amener à des situations extrêmes qui provoqueraient donc des sujets d’études sur le comportement des organiques particulièrement intéressant. Qu’importe le plan en question, Amaterasu voulait en être et elle ferait le nécessaire pour qu’on l’intègre dans le processus.

Cela ne serait pas très difficile. Pour tout le monde, le couple de robot était des Asariens frères et sœurs, voire même des Anciens, certains d’entre eux les connaissant de vue, qui était des mercenaires fidèles et efficace du Gouvernement. Ils n’avaient jamais travaillé qu’avec la Milice et affichait un taux de réussite impressionnant. Toutefois, Amaterasu ne pouvait se permettre de poser sa candidature à cette dernière d’une façon normale : trop de contrôle de la visite médicale trahirait son statut de machine et les calculs qu’elle avait fait pour prédire la réaction des Asariens n’étaient pas forcément bon pour son existence : finir en esclave ou en pièce détachée à cause de la menace potentielle que pouvait représenter une forme de vie synthétique ne faisait pas partie de ses plans. Toutefois, Brenner représentait une chance de pouvoir s’infiltrer parmi la Milice sans devoir passer par les contrôles habituels : il était la seule personne vivante à savoir qui elle était vraiment et s’il l’avait jugé comme une menace, elle supposait qu’il aurait fait le nécessaire pour se débarrasser d’elle depuis fort longtemps. Elle l’avait également vu dans une position délicate qu’il ne tenait probablement pas à voir dans la presse Asarienne, l’on avait tous nos petits secrets après tout.

Amaterasu connaissait plusieurs Asariens dans la milice et avait travaillée avec plusieurs d’entre eux lors d’opérations commune contre les ennemis de l’état. Elle avait obtenu un tuyau sur la présence du Ministre en personne pour une réunion importante car la personne qui lui avait donné était persuadée qu’elle avait les capacités, le talent et la motivation pour ce porter volontaire pour cette périlleuse mission. Il ne savait toutefois pas que le robot allait assister à la réunion à l’insu de tous : elle était venue dans une camionnette conduite par son frère et s’était débarrassée de ses vêtements afin de pouvoir faire usage de son camouflage optique. Le Gynoïde n’eut aucun mal à remarquer les personnes qui se rendait vers la réunion, les traits de visage de certains étaient plus nerveux que d’autre et elle veilla à se déplacer doucement afin de ne toucher personne ou de ne pas trahir sa position. Elle se faufila dans la pièce derrière quelqu’un qui laissa la porte trop longtemps ouverte et se dissimula dans le fond de la pièce. Personne ne pouvait la voir, et elle profita de cette impunité pour écouter ce que tout le monde avait à dire.

Certaines remarques des Asariens étaient parfois pertinentes, mais la machine fut surtout concentrée sur Tomas lui-même. Elle ne l’avait pas revue depuis le grand exode, alors qu’ils voyageaient ensemble, une âme et un programme informatique en plein doute, dans la cale d’un navire de guerre de l’armée de défense Japonaise. L’Allemand s’exprimait avec charisme, frappait du poing sur la table, se montrer autoritaire, savait galvaniser les autres et semblait déterminer. En analysant les expressions de son visage, Amaterasu ne trouva pas le doute où le questionnement, il n’y avait que la Force et la Détermination dans un projet en trois étapes des plus ambitieux. Si le ministre atteignait son but, il vaincrait faute d’opposition et s’assurerait le contrôle total de l’Antarctique, mais il semblait y avoir quelque chose d’autre derrière ce projet : alors qu’il avait les allures d’une solution finale, le comportement de Brenner laissait supposer qu’il représentait pour lui au contraire la première pierre d’un nouvel édifice qu’il comptait construire. Si elle n’avait pas été capable de prédire son avenir, la machine savait en revanche analyser un comportement et une telle véhémence était rarement liée à un simple désir de destruction.

Chacun jura en prononçant une formule consacré qui incarnait un serment de fidélité. Le contenu du projet, la manière de Brenner de le mener de manière militaire, le HADES qui n’était ni plus, ni moins qu’un plan d’extermination de masse de la population humaine… Amaterasu ne mis guère longtemps à faire le rapprochement avec la seconde guerre mondiale. Après tout, Tomas était un Allemand, issue d’une famille industrielle riche, donc probablement proche du national-socialisme pendant cette période sombre. Les solutions proposés, la manière de le faire, tout rappeler ici la garde prétorienne noire d’Hitler, la terrible Waffen SS. Bien entendu, les jeunes Asariens ne pouvaient pas faire le rapprochement, ils ne connaissaient rien de ce conflit, mais cela trouvait écho dans les données de la machine, car elle avait été conçue au Japon, le seul allié fiable de l’Allemagne dans les puissances de l’Axe. Si Hadès suscitait la curiosité d’Amaterasu, elle avait vite conclu qu’elle trouverait davantage sa place dans le projet Purgatoire : elle restait une machine de combat, faite pour la lutte directe contre ses adversaires, et si elle pouvait utiliser ses capacités d’infiltration correctement dans les deux autres projets, elle voulait frapper un grand coup, gagner leurs confiances pour pouvoir progresser dans la hiérarchie et mener ses propres projets a bien.

Brenner resta un moment seul, puis quitta la pièce, fermant la porte derrière lui. La machine n’eut guère à attendre très longtemps pour pouvoir ressortir : rapidement, le personnel d’entretien fit son apparition pour nettoyer la pièce et laissa la porte ouverte. Amaterasu pouvait ainsi sortir sans que les femmes de ménage ne la remarque puis quitta le bâtiment tranquillement : elle ne quitta son camouflage optique qu’une fois revenue dans la camionnette conduite par Tsukuyomi. Ce dernier démarra pendant qu’elle se rhabillait. Il ne prit même pas la peine de lui demander comment les choses s’étaient déroulés, les deux robots étaient liés par leurs systèmes et pouvaient connaitre en permanence l’intégrité physique de leurs corps et leurs systèmes en se servant de leurs ATH respectif. Une fois qu’elle fut assise à côté de lui, ses lunettes de soleil destinée à dissimuler ses prunelles écarlates, elle prit la parole.


« Nous n’allons pas manquer de travail, mais il me faut d’abord rencontrer notre Ministre face à face. Faisons savoir que je désire le rencontrer, et il viendra à moi. Après tout, les Asariens sont très bien renseigné sur les agissements de leurs semblables les plus fidèles. »

Elle ne savait pas comment contacter le ministre directement, mais en faisant savoir qu’Amaterasu voulait lui parler, elle espérait qu’il viendrait à elle. Il ne serait pas déçu de la proposition qu’elle lui ferait, après tout, il savait de quoi elle était capable.
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