(Terminé) [Intrigue] Découvertes maudites - Diana

[HJ : je ne savais pas où placer notre sujet, je l'ai ouvert au dispensaire puisque nous commençons notre histoire ici ^^]

Le soleil se levait à peine quand Diana et moi avions décidé de partir du QG pour nous rendre dans la cité, plus précisément dans les bidonvilles, au dispensaire. Nous avions attendu que les premiers rayons fassent leur apparition pour être certains que plus aucun Asarien ne pouvait fouler les terres sauvages. Nous avions au moins cela en notre faveur : l’astre solaire était l’ennemi  de ces Êtres infâmes. Une chaleur qu’ils ne pouvaient pas supportait sur leur peau à cause des modifications de leur ADN qu’avait entrainé la pluie de feu, il y a trop longtemps, aujourd’hui. La jeep roulait sur les chemins de terres. Ici il n’y avait pas de belles routes comme on pouvait en trouver sous les dômes de verre. Une fois passé les voutes, le gouvernement se foutait de notre condition et encore plus de tout ce qui pouvait faire notre quotidien. Le moteur ronronnait à pleine vitesse. Un véhicule que j’avais transformé en lui donnant une puissance supérieure grâce à l’aide d’Elisabeth qui, pour une femme, en savait plus que moi sur la mécanique. Notre voyage allait durer pas moins de deux heures et demie. Le Faucon, l’antre des Rebelles se situait  par-delà la forêt. Et plus loin nous étions des Asariens, mieux c’était pour notre survie. Les lunettes de soleil visées sur le nez, la capote de la jeep redressée sur nos têtes pour éviter de respirer la poussière de la terre, nous n’avions cessé de discuter des derniers évènements de la cité Ce Centre de recherches qui renfermait un secret que le gouvernement avait muselé. Natasha et Ely n’avaient rien pu obtenir de leurs côtés. C’était assez frustrant. Le Centre était une vraie forteresse gardée par les soldats du ministre de la sécurité, Van Brënner. Pour le moment, nous étions condamnés à être vigilants et à s’attendre à une offensive des Anciens aux pouvoirs. La question principale était : de quelle façon ?

Notre périple se termina enfin, à l’instant où l’entrée de l’énorme vote de verre nous faisait face à quelques kilomètres.  Parfois, les Miliciens en gardaient l’entrée, et parfois, comme ce matin, les allées et venues étaient libres. Cela nous éviterait de parlementer et aussi d’entendre les réflexions de ces chiens armés. Je pris la direction du dôme le plus miséreux. (HJ : pour t’aider à te situer, je te donne le lien de la cité et des dômes : https://children-of-a.forumactif.org/t11-l-album-d-asaria ). Les décors changeaient au fil des minutes. Nous passions des grandes tours à un spectacle à vomir. Pour avoir la main mise à tout moment sur une partie de la population humaine, les Asariens avaient fait construire, certainement à contre cœur, ça c’était mon opinion personnel, un dôme pour les Nôtres. Tout n’y était que pauvreté. J’ai grandi ici jusqu’à mes 18 ans, avant que ma vie ne prenne un tournant important : rejoindre les rangs de la Rébellion, tout en découvrant que mon père était un de leur agent depuis longtemps. Rien n’avait changé à part ce dispensaire qui avait été construit, il y a quelques années maintenant, tenus par des humains pour aider les humains. Le gouvernement avait accepté cette situation, ce qui me rendait toujours perplexe. J’arrêtai le moteur  non pas devant l’entrée du vieux bâtiment qui vivait 24 heures sur 24, non-stop, avec un personnel qui se reliait jour et nuit, mais derrière où se trouvait une petite courette. Mieux valait ne pas éveiller les soupçons sur ce que nous allions décharger. Diana et moi, nous avions promis de leur apporter des médicaments. Médicament que nous avions détourné lors d’une mission. Ce n’était pas au début, notre objectif, mais quand nous avions vu des malles pleines de médicaments qui allaient se périmer et destiné à ce même dispensaire, nous en avions pris deux. Le gouvernement freinait les approvisionnements et sans soins, les humains mourraient.

Le personnel nous aida, ravi de voir arriver des médicaments. Ici, nous étions que des hommes et des femmes, on n’arborait pas notre groupe, nos choix, nos opinions. Nous pouvions, sans le vouloir, côtoyer des Pacificateurs ou des Insoumis, des esclaves aussi, sans le savoir et c’était mieux ainsi. « Il ne reste plus rien dans le coffre !  » Dis-je ne me tournant vers Diana qui revenait de l’intérieur du dispensaire. « Ils auront de quoi soigner pour plusieurs semaines. Je leur ai bien précisé de cacher tout ça dans un endroit où les soldats n’auront pas accès ».

Une jeune femme, nous appela pour venir prendre un café, ce n’était pas de refus. Nous retournâmes au dispensaire. Il y avait quelques personnes qui se faisaient soigner, certains se reposaient dans les lits de camp.

« La nuit a été tranquille, pour une fois », nous expliqua notre hôte qui nous offrit deux gobelets chauds. Les portes principale du dispensaire s’ouvrir devant le visage affolé d’une mère tenant dans ses bras son petit garçon.

« S’il vous plait ! J’ai besoin d’aide ! Mon fils vient d’être brûlé à la main »

Le personnel soignant prit en charge la mère et son enfant tandis que l’on restait en retrait pour ne pas les déranger. La jeune femme qui nous avait invités revint auprès de nous.

« On ne sait pas ce qu’il se passe. Cela fait la dixième personne qui  comporte ce genre de brulures. Deux autres personnes sont arrivées avec des problèmes respiratoires … »

« D’où cela peut-il provenir ? Le dôme protège de toutes agressions de l’extérieure. »

« C’est ça qui nous pose souci. Toutes ces personnes que nous avons soignées, ne sont pas sorties des dômes et qu’elles étaient toutes près de la déchèterie. Ce petit garçon qui vient d’arriver, jouait sur le terre-plein à côté. »

« Hum, ce n’est pas banal. Nous allons vous laisser tranquille. Nous vous souhaitons une bonne journée. »

Diana m’emboita le pas tout en nous dirigeant vers notre jeep.

 «  Ça te dirait d’aller voir ce qui se passe ? »

Je lui lançai les clefs pour qu’elle prenne le volant.

Diana avait récupéré au vol, les clefs de la jeep que je venais de lui lancer. Je m’installai côté passager tandis qu’elle faisait démarrer le moteur. Je réfléchissai aux paroles de la jeune femme du dispensaire et des symptômes de tous ces personnes qui venaient dernièrement au dispensaire pour se faire soigner. Je repensai aussi à ce que venait de dire la Rebelle qui nous amenait à travers les ruelles des bidonvilles. « Les dômes, quels qu’ils soient ont été construits il y a plus de soixante ans par les Asariens pour les protéger du soleil. Pour avoir un accès direct aux humains, ils ont créé celui-ci. Les Miliciens font des patrouilles jours et nuits. Le gouvernement ne mettrait pas en danger ses hommes où alors, il y a autre chose de plus abject derrière tout cela. »

La jeune bénévole du dispensaire nous avait parlé de la déchèterie et du terre-plein. C’était un endroit en retrait des bidonvilles, éloigné des habitations, mais cela n’empêchait pas les gamins de venir y jouer et les adultes d’aller jeter leurs détritus en tout genre. Le gouvernement ne faisait rien pour bruler tout cela et de rendre plus sain cet endroit. Pourquoi donc jeter de l’argent pour rien quand cela concernait les humains ? Cet endroit était  une vraie poubelle et les Nôtres payaient des impôts pour vivre dans cet état de misère désastreux. Il fallait arrêter de tout cela, mettre un frein au plan malsain des Asariens. Le moteur du véhicule s’arrêta soudainement et je repris pied dans l’instant présent. Diana sauta hors de la jeep la première. Elle nous avait menés à quelques mètres du terre-plein, et au-delà de celui-ci, il y avait la fameuse décharge. « Tu vois ces gosses ? On va leur dire d’éviter le terre-plein. Il faut trouver un argument valable et surtout n’affoler personnes. Tu imagines si les parents commencent à se poser des questions sur cet endroit ? Ça va devenir une pagaille monstre. »

Plus on avançait vers ces gamins, et plus je sentais comme des odeurs particulièrement immondes. La proximité de la décharge accentuée la puanteur, mais étant petit et ayant moi-même joué souvent par ici, je ne me souvenais pas d’avoir ressenti  cela. Les trois garçons s’arrêtèrent de jouer au ballon lorsqu’on s’approcha à leur niveau.

« On ne fait rien de mal, Monsieur. Il n’y a qu’ici où on a assez d’espace pour jouer. »

« Quand j’avais votre âge, je venais moi aussi jouer ici. Nous voudrions savoir quelques chose, est-ce qu’un de vous, ou un copain a été brulé ? Ou a du mal à respirer ces derniers temps ? »

Les trois gosses se regardèrent comme s’ils tentaient de mettre en commun leur souvenir. J’avais l’espoir qu’on se trompe sur tout cela, que rien n’était aussi grave que nous l’avions pensé.

 «  Eh bien, il y a Elliot, qui ne vient plus avec nous. Sa mère nous a dit qu’il avait des problèmes de toux. Il y a aussi le père d’Annie, il a passé plusieurs jours au dispensaire. Elle nous a expliqué que son père avait beaucoup de mal à respirer. Il travaille à la décharge. C’est un des gardiens  qui surveille l’endroit. »

«  D’accord, merci pour ces précisions. »

« C’est dangereux Monsieur, de rester-là ? On va avoir des ennuis ? »

Je jetai un œil à Diana puis je revins sur les enfants.

«  Non, nous sommes là pour entreprendre des travaux. La décharge va moderniser et le terre-plein va servir de stockage au matériel et aux divers véhicules. Il va falloir que vous trouviez un autre endroit sympa. Est-ce que vous connaissez la courette qui se trouve derrière le bar, « la Taverne de l’enfer » ? »

« Oui, monsieur, mais c’est privé »

«  Vous y allez, et vous dites que vous venez de la part d’Evan  et de Diana. Et si cela ne suffit pas, vous dites qu’on est des amis de Duncan. Il y travaille comme barman. On vous laissera entrer. Il y a assez d’espace pour jouer au ballon. Allez filez ! »

« Merci Monsieur ! Au revoir Madame ! »

On le regarda s’éloigner. C’était une bonne chose de faite. Je n’avais trouvé que cette idée pour ne pas éveiller la peur des habitants.

« Maintenant, à nous de jouer ! Les émanations de la décharge doivent être toxiques pour créer de tels ravages chez les gens. On va faire attention.  »

J’avais un vieux foulard dans ma poche, que j’attachai autour de ma bouche et de mon nez pour éviter de respirer ces merdes.

Ce n’était plus un cas perdu au milieu d’un hasard qui pouvait être malheureux. C’était bien pire que cela. La jeune femme du dispensaire avait vu juste : les brulures et les problèmes respiratoires de certaines personnes étaient tous reliés par une cause qui semblait se dessiner de plus en plus devant nos yeux. Diana avait parfaitement raison, il ne fallait pas créer la panique. Les bidonvilles étaient plein à craquer et la Milice tout comme le gouvernement feraient en sorte de freiner l’exode vers les terres sauvages. Même ça je n’étais pas convaincu que les humains partiraient d’ici. Ils devraient laisser derrière eux, le peu qu’ils ont. Le peu qu’ils ont pu rassembler depuis de longues années malgré les lourdes taxes qui s’abattent sur eux. Le problème était plus épineux que cela.

Les gamins que nous rencontrions finirent par nous inquiéter. Pour éviter une crise de panique, je n’avais eu que cette idée en tête : leur dire que nous étions là pour aménager la décharge. Nous savions qu’ils iraient raconter cela à leurs parents et rien ne laisserait filtrer un danger. Mentir aux miens ne me plaisait pas, et je supposai que cela ne plaisait guère aussi à Diana. Pourtant, il fallait commençait par-là, récupérer le plus de preuves et d’informations pour savoir ce qui se passait réellement par ici. Une réunion d’urgence s’imposerait au QG dès notre retour. Ça c’était inévitable, par contre. Elisabeth tout comme Duncan, posés dans ces quartiers miséreux, peut-être auraient-ils entendu quelque chose d’étrange de leur côté sans vraiment y prêter attention. Natasha travaillait dans les quartiers chics comme serveuse dans un des établissements les plus réputés de la cité. Là aussi, elle aurait pu entendre les conversations de ces clients. Il faudrait mettre tout à plat et regrouper nos preuves.

Une fois les enfants furent assez loin, nous décidâmes d’aller jeter un œil à cette décharge. Les odeurs y étaient toujours aussi nauséabondes mais quelque chose n’était pas « normale ». Diana s’avança la première. Elle aussi avait attaché un foulard sur son nez. Ce n’était pas grand-chose, mais ça nous protégerait toujours. Mes yeux me piquaient de plus en plus. La lumière y était comme plus diffuse. Pourtant au-dessus de nos têtes, il y avait le dôme en verre. A l’extérieur de la cité, le soleil ne me faisait pas aussi mal. «  La déchèterie a toujours existé. Au début, le gouvernement avait créé une sorte d’équipe de nettoyage pour faire bruler les déchets à l’extérieur  des dômes. Ainsi, il démontrait qu’il s’occupait de l’hygiène des quartiers miséreux. Cela n’a tenu que quelques mois. Je ne sais même plus comment ces déchets sont éliminés de nos jours. Attention à toi ! »

Je suivais les mouvements de Diana avec la plus grande attention. C’était une femme de terrain, entrainée pour tout type de missions par Duncan. Mais c’était aussi mon amie et la fiancée de mon meilleur pote. Une co-leader qui s’était imposée naturellement dans notre groupe et que j’avais soutenu durant la convalescence de WOLFHOUND. Néanmoins, je n’avais pas l’intention qui lui arrive quoi que ce soit ici même. A sa réflexion sur les rayons du soleil, je redressai la tête. Je ne voyais rien, seulement la réverbération du soleil sur la voute en verre. Pourtant, mes yeux me piquaient toujours plus. «  Tu crois qu’il y aurait une faille totalement invisible à l’œil humain car si petite, mais assez pour que la chaleur et l’intensité du soleil se focalise dessus et entrainent des brulures et les émanations des déchets ? »

A mes pieds, une vieille canette de soda que je fis rouler jusqu’à l’endroit où la luminosité se faisait plus étrange. La canette s’arrêta pile et renvoya un rayon presque aveuglant dans la direction opposée à notre position. «  Regarde Diana !! »

Je n’étais pas scientifique, mais là nous n’avions pas besoin de connaissances extraordinaires dans ce domaine. Le rayon commençait à faire fondre la canette et son reflet s’était projeté sur un tas de veux sachets en plastiques dont une fumée commençait à en sortir.  « On est devant une réaction en chaine et cela ne va pas s’arrêter d’ici peu ! Tu imagines si ces rayons deviennent plus nombreux et qu’ils se focalisent sur des produits inflammables ? Il faut qu’on file de là ! Ce n’est plus la santé des habitants, c’est aussi le danger que représente les bidonvilles. Ils vivent près d’une bombe à retardement ! »