Pause déjeuner [Adora]

Asarien, 2e Génération

La Licorne d’or est un restaurant fabuleux, l’un des plus hauts nommés de la cité. Un chef étoilé, un service compétant et soigneux. Même pour la pause déjeuner, cet établissement est toujours aussi bondé. Il ne désemplit jamais. J’ai mes habitudes, une table réservée tout au long de l’année, et dès que je peux me libérer de mon siège de PDG, j’en profite pour aller me détendre dans ce lieu ou la gastronomie est un véritable joyau. J’ai pris avec moi le Times Révolution de ce matin dont j’aime bien me délecter de ses articles toujours aussi vifs, piquants et qui ne manquent pas d’attirer les citoyens et mes critiques personnelles. Lorsque j’entre à l’intérieur du restaurant, il y a déjà la queue pour des clients désirant une table. Les serveurs sont obligés de leur répondre par la négation. Il n’y a plus aucune table à l’heure actuelle. Je replonge dans ma lecture, attendant mon tour dans la file, reportant ma concentration sur cette affaire au Centre de recherches. Mon attention est vite détournée malheureusement par une voix féminine qui s’élève au-dessus du lot, plus loin devant moi, apostrophant l’employé tout penaud. Je cherche immédiatement à qui appartient ce fort caractère, et à quelques pas de moi, se dresse une féline à la chevelure incandescente, raffinée jusqu’au bout des ongles. Sa réaction m’arrache un sourire. Pourtant, il m’en faut beaucoup mais cette femme dégage une force et une aura qui me séduisent. Je claque des doigts en direction d’un autre serveur qui s’approche de moi.

« Monsieur Stark, bonjour et bienvenue à La Licorne d’or. Nous sommes désolés pour ce désagrément. Comme toujours, votre table habituelle est prête. Si vous voulez bien me suivre. »

« Attendez ! … Cette femme-là bas, mécontente de ne pas trouver une table de libre, ne serait-ce pas Mademoiselle Nicholson ? »

« Euh, oui, Monsieur Stark, c’est bien elle. La nièce de la Grande Conseillère. Je vous assure que toutes les tables sont réservées pour ce midi. »

« C’était bien la réflexion que je me faisais. Je vais rejoindre ma table dans quelques instants. Vous pouvez vous occuper de vos autres clients. Et ne vous en faites pas, je vous crois. Il n’y a qu’à regarder la salle pour comprendre. »

Je plis délicatement le journal que je place sous mon bras et d’une démarche prédatrice, je m’engage vers l’Asarienne qui ne manque pas de piquant. Elle ne décolère pas, argumente sa place et ses hautes affiliations dans le gouvernement. Arrivé à son niveau, je me place entre elle et l’employé qui ne sait plus quoi lui dire pour la calmer. « Permettez-moi d’intervenir dans cette discussion, Mademoiselle. Je me nomme Damien Stark. J’ai réservé une table, et je serai très honoré si vous acceptiez de partager le déjeuner avec moi. »

La jolie jeune femme me dévisage et semble chercher quelque chose au fond de mes prunelles. Elle peut découvrir qu’il n’y a aucun piège. Cependant, je ne fais jamais rien pour rien telle est ma devise. La nièce de la Grande Conseillère est une énigme à elle toute seule : femme d’affaire, mannequin, héritière de principes et d’éducations les plus sélectifs et les plus prisés, j’ai hâte d’en savoir davantage sur elle. Si du moins, elle veuille m’en révéler quelques points. « Ma table est juste derrière vous. Puis-je vous guider jusqu’à celle-ci ? »

Je fais un signe de tête au serveur qui s’éclipse pour retourner à son travail. Le calme est soudainement revenu dans la salle principale de la Licorne d’or. Je lui offre mon bras de libre et je la guide vers la table, tirant la chaise pour qu’elle s’installe. Une serveuse nous présente aussitôt la carte des vins et des menus qu’elle dépose près de nos couverts et de mon journal. « Vous avez fait le bon choix pour ce restaurant mais comme vous l’avez vu, les gens adorent cet endroit. Il ne faut pas oublier de réserver à l’avance. Mon attitude est peut-être déroutante à vos yeux mais j’ai su qui vous étiez dès l’instant où j’ai admiré les traits gracieux de votre visage. Adora Nicholson, directrice éditoriale du Times et mannequin à ses heures perdues. J’ai vu votre dernier shooting sur la nouvelle collection de lingeries : vous y êtes superbe et très tentatrice … Néanmoins, je manque à toute politesse, désirez-vous commander un apéritif ? »

Invité

Je suis Adora…ble !

J’avais pas mal travaillé ce matin. Outre mon travail de directrice éditoriale du Times, j’avais été appelée par plusieurs grandes marques bijoutières ainsi que d’autres spécialisées en parfumerie. Bien évidemment et comme toujours, la plupart des offres ne me convenaient pas. Certaines empiétaient sur mes heures déjà réservées, d’autres ne m’apportant guère suffisamment de bénéfices… Dans le milieu du mannequinat, il fallait savoir se montrer exigeante. Une offre se devait d’être alléchante, surtout pour une star dans le domaine telle que moi. En attendant qu’un journaliste du Times me donne un scoop intéressant à mettre dans le journal de demain – j’en avais approuvés quelques uns-, j’avais étudié quelques offres et mon principal choix se portait sur une très grande boîte de parfumerie, qui m’avait fait une offre intéressante avec un horaire qui me convenait bien. Mercredi prochain à 14 heures, je n’avais rien de prévu à ce moment là, et ce n’était pas vraiment mon genre de rester chez moi à ne rien faire. Regarder les esclaves faire leur boulot cela peut s’avérer… ennuyeux. D’autant que je pouvais surveiller chez moi de mon bureau grâce aux multiples caméras qui me permettaient d’observer si les esclaves faisaient bien leur boulot. S’ils savaient qu’il y avait des caméras dans le bâtiment –je leur avouais moi-même-, en revanche ils ignoraient leurs emplacements. Cela les poussait à travailler n’importe où à n’importe quelle heure. Bien évidemment, je les laissais parfois se reposer, un esclave fatigué est un esclave inutile…

Ce midi, je décidais d’aller manger à La Licorne d’Or. Souvent, mes horaires serrés me forçaient à manger au Times, ou sur la route d’entreprises qui allaient afficher mon visage sur leurs prochains magazines. Aujourd'hui, j’avais un peu de temps de libre et d’argent à dépenser, c’était le bon moment. Je me présentais à la queue, mais il y avait du monde, j’allais probablement devoir faire usage de mon influence pour obtenir une table. En attendant, je lisais l’un des journaux du Times. L’on avait vraiment fait du bon travail, les journalistes avaient trouvé de bons scoops et les éditorialistes avaient bien retranscrits les textes des scoops que j’avais moi-même validés. Ceux qui avaient tenté des blagues avaient obtenu un rapport sur le bureau de Monsieur Van Harper. Lorsque vint mon tour, je pliais le journal que je rangeais dans mon sac à main. Alors que je me baissais sur le comptoir, l’employé anticipa ma question, répétant probablement cette phrase inlassablement depuis plusieurs clients déjà, tel une machine.

- Bienvenue à la Licorne d’or. Je suis désolé, il n’y a plus une seule table de…

Je fronçais les sourcils en lui coupant la parole sans aucune gêne, comment osait-il me refuser l’accès à ce restaurant ? D’autant que j’avais déjà eu la patience d’attendre dans la queue. Non, ça ne se passerait pas comme ça !

- Comment ça plus de table ? Je m’en fiche, utilisez n’importe quelle excuse mais libérez moi une table.

L’employé soupira, visiblement exaspéré. Il pouvait l’être, tout comme moi.

- Mademoiselle, je vous ai dit qu’il n’y avait plus de table, comprenez que je ne peux pas vous léguer une table déjà réservée…

- Vous m’avez sûrement mal comprise. Je ne suis pas venue ici pour rien, et si je dois repartir le ventre vide, je vous ferai de la publicité ne vous en faîtes pas, mais je suis pas sûre que les gens aimeraient savoir que vous repoussez…

Je m’arrêtai et me retournai un peu pour compter approximativement le nombre de personnes dans la file.

-… Une bonne vingtaine ? Parce que je suppose que personne dans la file n’aura de place, sans compter ceux qui sont déjà repartis. Ca doit au moins en venir à quarante-cinq. Oui, les gens aimeraient savoir que vous refusez une quarantaine de clients potentiels sous prétexte que vous êtes complets, alors qu’il vous reste une bonne quinzaine de tables vides ? Vous allez me dire qu’elles sont toutes réservées ? Et regardez ça ! Vous avez des tables pour deux personnes de libres, quand je vois que des gens tous seuls prennent des tables de huit et que vous ne faîtes rien pour y remédier ! Que d’arguments pour diminuer votre si belle réputation, qu’en dites vous ?

Je ne faisais même pas attention aux regards qui, comme d’habitude, étaient portés sur moi. Alors que mon pauvre interlocuteur ne savait que répondre, un homme, probable PDG d’une entreprise que je ne connaissais visiblement pas, se présenta entre nous. Il m’invita à déjeuner à sa table, ayant visiblement entendu –comme toute la salle- mes propos. Il se présenta également : Damien Stark. Je me mis à chercher dans ses iris une once de mensonge ou de piège, voire même éventuellement de drague, rien, il était sincère, il souhaitait me dépanner ce qui était sympa de sa part. Mon regard se porta alors vers l’employé, puis revint vers Damien.

- Eh bien ma foi Monsieur Stark, ce n’est pas de refus. Je vous avouerais que je suis affamée et que je n’ai pas encore envie d’une autre file d’attente. Je vous remercie.

Lorsqu’il me montra sa table et me proposa de m’accompagner, je ne pouvais décemment pas refuser. J’esquissai alors un sourire satisfait, mais à la fois rassuré et sincère aussi. L’on pouvait facilement entendre mon ventre réclamer un bon festin, et ainsi donc comprendre ma colère. Prenant le bras de cet homme d’affaire, je le suivis jusqu’à la table et le remerciai en m’asseyant sur la chaise qu’il m’avait tirée. Prenant alors la carte des menus et des boissons qu’une serveuse avait donné, je jetais un œil à l’employé que j’avais « grondé » qui semblait moins assuré qu’avant mon passage. Et cette fois, il faisait des efforts pour essayer de trouver une table aux clients. Je me reconcentrais alors sur Damien lorsqu’il commença à me raconter ce qu’il se passait généralement dans ce restaurant, et comment il m’avait reconnue. Mon sourire ne diminua pas pour autant.

- Votre attitude n’est guère déroutante, je suis habituée. Dans d’autres circonstances, nul doute que j’aurais refusé votre invitation. Mais cette fois, vous êtes arrivé au bon moment. Si vous saviez le nombre de personnes qui tueraient pour un dîner avec moi… Je suis une célébrité à Asaria, et pas seulement parce que je suis la nièce de la Grande Conseillère, et la fille d’un ministre. Je suis l’un, voire le visage le plus prisé de la cité par les grandes marques. Dans ces conditions, il faut apprendre à faire des sélections, sinon on se retrouve débordée et on passe pour une personne facile à avoir. Si j’étais dans ce cas, les gens ne se battraient pas autant pour moi, ils n’attendraient que leur tour. Mais je suis sélective, une entreprise de maquillage ou de tenues n’est pas assurée de voir mon visage sur ses affiches, même si c’est la plus grande. Il faut que l’offre me convienne, les revenus que je gagne, et les horaires entre autres.

Je pris une petite pause pour replonger dans la carte des menus. Je pouvais aisément prendre le plus cher, mais au vu du service qu’il m’avait été proposé, je ne laisserais pas de pourboire, je n’étais pas satisfaite et je l’avais clairement montré.

- Et… Non merci pour l’apéritif. Mon estomac réclame quelque chose de consistant, en revanche j’accepterais volontiers un digestif si j’ai le temps, car j’ai un peu trop attendu à mon goût…

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Asarien, 2e Génération

Je passe la grande majorité de mes déjeuners, seul. Mes diners sont réservés à mes partenaires et autres nouveaux contrats à faire signer, donc plus professionnels sauf si je décide de rester dans ma villa avec mon esclave. Aujourd’hui pourtant, je déroge à ma première règle lorsque je vois la pétillante rousse tenter de se faire comprendre face aux employés de la Licorne d’Or qui lui précisent qu’il n’y a plus aucune table de libre. Je balaye un instant toute la salle et les autres clients. Certains ont-ils la mémoire courte devant cette l’apparition de cette beauté enflammée ? J’ai des principes et surtout je suis un gentleman. Alors, je décide d’interrompre la conversation houleuse et j’invite sans aucune hésitation la délicieuse Demoiselle à ma table. Elle accepte sans hésitation de partager ma table avec un total inconnu même si je me suis présenté dès mon arrivée. Installés l’un en face de l’autre, je lui dois une explication et sur le fait que j’ai reconnu son visage qui s’étale sur de grands panneaux publicitaires ou dans des magazines de modes. On ne peut pas rater un tel visage et de telles courbes surtout quand elles se déclinent dans de la lingerie sexy. Sa réponse ne se fait pas attendre et je salue sa sincérité et sa spontanéité. Son sourire n’est ni arrogant ni méprisant et je la contemple avec grand plaisir. « Vous êtes une véritable femme d’affaires, accomplie jusqu’au bout des ongles. J’aime les personnes comme vous qui ne se contentent pas de leur célébrité acquise par le nom de leur famille et qui se battent pour se faire une place méritée. Vous avez toute mon admiration Mademoiselle Nicholson. Je doute que votre position, entre une tante qui dirige la cité, femme la plus puissante de cette cité, et d’un père ministre, ne soit tous les jours faciles. Malgré cela vous avez trouvé le moyen de faire reconnaitre vos compétences. »

Je manque à toutes mes politesses avec ce petit interlude. Je lui propose de commencer notre déjeuner par un apéritif mais elle refuse. L’attente qu’elle a subit pour obtenir une table a été trop longue et c’est la faim qui parle en premier. J’ouvre la carte des menus tout en souriant à ses mots. « Pour une fois que j’ai une femme qui aime la bonne cuisine e ne se soucie pas de prendre quelques grammes supplémentaires à sa jolie silhouette, je ne vais pas refuser de commander et de faire l’impasse sur l’apéritif. »

Les femmes sont toutes les mêmes : elles regardent jusqu’à la moindre calorie et elles oublient de vivre et d’apprécier un bon repas. Il y a tant de façons de perdre des kilos superflus par des activités plus intéressantes surtout avec une telle femme Je claque des doigts et j’appelle un serveur qui se pointe avec son petit carnet et son stylo : « Une salade Caesar et votre escalope gratinée. Ajoutez- nous votre meilleure bouteille de vin rouge. » Je me tourne vers mon invitée l’observant sur mon choix de la boisson de notre déjeuner. « Peut-être désirez-vous autre chose que du vin, Mademoiselle Nicholson ? Je vous laisse choisir pour nous deux. Une femme de votre qualité ne peut avoir que des gouts exquis. »

Je ferme la carte des menus et je la tends à l’employé qui prend la commande de la jeune rouquine. Je défais ma serviette que je pose sur ma cuisse. Il repart quelques minutes après dans les cuisines nous laissant seuls, regardant la salle et les clients avant de plonger mes yeux dans les siens. « Je ne peux vous donner raison sur le fait que beaucoup de ces mâles me tueraient pour être à ma place aujourd’hui face à vous. Faire des sélections et des choix sont le quotidien des gens qui travaillent dans les affaires comme nous. Les détails inutiles et encombrants sont à balayer d’un revers de main car ils ne font que nous tirer vers le bas. J’aime votre esprit. Il s’accorde parfaitement avec le mien. »

Le serveur revient enfin avec nos entrées et je lui souhaite un très bon appétit tout en attaquant ma salade. « On vous a bien guidé dans le monde des affaires et du business. Vous devez être redoutable devant vos employeurs et vos contrats qui véhiculent avant tout votre silhouette et votre visage bien avant leurs produits à eux. Il ne faut jamais se montrer faible. Mais quand est-il de la directrice de presse ? Comment une panthère aux griffes acérées se comporte-t-elle avec ses employés ? »

Invité

Je suis Adora…ble !

J'étais véritablement déçue du service qui m'avait été offert. Mon ressenti actuel était un savant mélange entre frustration et colère, si monsieur Stark n'avait guère était présent, la Licorne d'Or aurait perdu de sa réputation. A peine assise, je retirais ma veste afin de prouver à cet homme généreux qu'il ne m'ennuyait pas et que je n'étais pas pressée de partir. Ce restaurant était luxueux certes, mais il faut bien plus que du luxe pour attirer les bons clients. Il faudrait améliorer le service, je voyais encore quelque clients mécontents sortir en grommelant car ils n'eurent pas obtenu de place. Damien ne cessa de vanter mes « exploits », ce que je réussissais à faire qui n'était pas facile pour tout le monde.

- En effet, être la nièce de la Grande conseillère et la fille d'un ministre n'est pas facile tous les jours. Ca a des avantages certes, mais on mise également beaucoup sur moi, je dois faire beaucoup d'efforts pour convenir à ma famille, et pour ça je me calque sur le seul modèle féminin que j'aie, ma tante, et franchement ? C'est un très bon modèle, je suppose que beaucoup voudraient être comme elle, mais très peu en ont la possibilité. Moi, j'ai régulièrement des contacts avec elle, je la connais bien, donc je peux la prendre en modèle. Prendre les bonnes décisions au bon moment... impitoyable, je suppose que j'ai encore du temps pour arriver à son niveau mais... j'ai espoir.

Je fis un clin d'œil entendu à monsieur Stark. J'ignorais ce qu'il pensais d'Alianka, mais à vrai dire, si un PDG essayait de mettre à mal la suprématie de ma tante, je pense que cela ferait du bruit, car il y aurait toujours des fidèles dans l'entreprise, et tout pourrait être rapporté, bien qu'il faudrait probablement des preuves. Je souris alors à ses paroles, lâchant même un léger rire.

- Le stéréotype parfait des femmes ! Personnellement, entre tous les déplacements que je fais ici-et-là, je n'ai même pas besoin de sport pour perdre du poids. Le soir, quand je rentre chez moi, je suis... lessivée. Il m'arrive même de ne pas manger et d'aller directement dormir. Encore une raison qui fait que je perd rapidement du poids ! Donc... Je peux bien me permettre quelques impairs de temps en temps!

Il était vrai, certaines femmes -plus particulièrement des mannequins- se privaient volontairement de nourriture pour garder leur silhouette. A terme, finalement, elles deviennent anorexiques... C'est à dire qu'elles font pire que mieux ! Je ne voulais pas devenir comme ça, mon image, celle du Times et celle de ma tante en pâtiraient. Le serveur prit finalement la commande de Damian, et se tourna vers moi pour prendre la mienne.

- Ce sera la même chose pour moi, et je suis d'accord pour le vin.
Je fermais alors la carte des menus et la tendis à l'employé en souriant au PDG se trouvant devant moi. Même frustrée, j'avais pour habitude d'être souriante en public, mes habitudes de fille de riches probablement, j'avais été pourrie gâtée mais dans un autre temps on attendait beaucoup de moi, ainsi mon image devait être soignée. La remarque de Damian sur les sélections me satisfaisa, il avait totalement raison.

- Oui, il ne faut pas se montrer trop accessible. Déjà, un bon pourboire peut aider. Mais ce n'est pas petit pourboire qu'on laisse à des serveurs, évidemment, loin de là...

Mon ventre sembla rassuré lorsque les entrées arrivèrent. Alors que Damian me souhaita bon appétit, je lui souhaitais en retour, piquant à mon tour dans ma salade, amenant la fourchette dans ma bouche, et ressortant le couvert sans la feuille. J'attendis d'avoir avalé pour répondre à la question pertinente qu'il venait de me poser.
- Eh bien... Je sors les griffes et je montre les crocs. Et si ça ne va pas ben... Ils sont notés et leur nom sont envoyés à monsieur Van Harper, qui voit ce qu'il en fait. Je ne m'occupe pas de renvoyer les employés, je gère juste ce qui est à publier ou pas. Si les articles me plaisent et me semble assez plaisants pour les clients... Je laisse. Bien sûr, il y a des actualités sport, politiques... M'enfin, il y en a pour tous les goûts quoi, mais le plus important est la formulation des phrases, quelqu'un qui n'a guère un vocabulaire très diversifié ni une conjugaison parfaite n'a aucun avenir dans ce domaine. D'ailleurs, il n'est pas rare que pour arriver au Times, un employé ait un texte argumentatif à rédiger. Connaître sa répartie est important en particulier si l'employé doit interroger quelqu'un, peut-être le faire douter aussi, contre-argumenter, enfin... C'est le travail des journalistes.

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HRP: Je m'excuse totalement du retard x_x j'ai eu une panne complète d'inspiration ces derniers mois !

Asarien, 2e Génération

Comme toute personne mentalement bien constituée, le nom d’Adora Nicholson était associé à celui du ministre de la Recherche, Grégory Nicholson et aussi à la plus venimeuse et puissante femme de notre cité : Alianka De Nephthys. Je n’avais jamais approché cette jeune femme. J’avais néanmoins pu apprécier ses charmes dans des magazines ou tout simplement lu des articles sur elle, sur sa vie, ou bien j’avais pu l’entre percevoir durant des soirées communes sans pourtant m’être permis de l’importunité. La conversation devenait au fils des minutes plus facile avec elle. La jeune femme s’ouvrait en me faisant partager son quotidien à être l’héritière d’une famille influente. Je ne la coupais pas dans son explication et ses sentiments face à la situation qu’elle vivait, acquiesçant seulement pas de brefs hochements de têtes. Je lui offris un sourire charmeur à son clin d’œil. La carte des menus s’avérait alléchante et quand une jeune femme se prête au jeu de la bonne cuisine, c’est encore plus délicieux. « Votre silhouette est divine Mademoiselle Nicholson. Je préfère quant à moi et c’est l’avis de beaucoup d’hommes que je connais, des femmes aux proportions rêveuses en non juste des sacs d’os. »

Une femme en chair avec des formes était le fantasme de beaucoup de mâles, moi le premier. Je pensais soudainement à la sulfureuse bombe latine, Jessica Warner, la tigresse du Diamond qui m’avait échappée. J’aurai un jour ma vengeance. Qui vient à point à qui sait attendre. Nous passâmes commande et elle fut satisfaite du vin que j’avais choisi pour nous deux. Un regard autour de nous et je savais déjà que j’attisais la jalousie des hommes assis dans cette salle. Mes yeux plongèrent sans aucune retenue dans ceux de l’Asarienne. Sa personnalité éveillait ma curiosité mais aussi l’homme dominateur que j’étais. Une femme de feu au caractère pétillant … certainement comme sa tante. Mes questions étaient là pour mieux cernait cette femme d’affaires au visage d’Ange. « Vous êtes inflexible, implacable dans votre métier. Tout comme moi. J’estime que j’offre beaucoup à mes employés et ils doivent être à la hauteur de ce que je leur confie. Mais parlons de votre autre passion, si je puis m’exprimer ainsi. Vous êtes l’un des plus beaux mannequins de notre cité et je … »

Je m’arrêtai un instant de parler au moment où le serveur arriva avec nos assiettes et la bouteille de vin. Nous avions commandé la même chose et le tout semblait succulent. Je fis signe au garçon de servir nos verres et il nous salua en sous souhaitant bon appétit. « Vous ne serez pas dessus de ce menu. » Je levai mon verre devant moi. « A notre rencontre et aux caprices du hasard Mademoiselle Nicholson ! » Les verres tintèrent doucement et je goutai au nectar rouge. Je repris la discussion. « Dévoilez vos charmes n’est peut-être pas évident pour votre père, non ? Si j’avais une fille comme vous, je serai quasiment protecteur envers elle. Dites-moi, Miss Nicholson qu’elle est votre secret pour être aussi magnifique ? Aussi intense et intelligente ? Je voudrai vous demander quelque chose. Ne voyez là rien de malsain. Je gère une énorme société sur l’immobilier entre autre. La vente et la location de villas, d’appartements, de bureaux. Je cherche un visage pour ma publicité dans les magazines sérieux, pas ceux des peoples. Seriez-vous intéressée par un contrat, entre vous et moi ? Quelques photos de vous. Je ne parle guère de contrat autour d’un repas mais j’aimerai que vous y réfléchissiez avant de me donner votre réponse, qu’elle soit positive ou négative. »

Je continuai à déguster ma salade, ne quittant pas du regard la belle Asarienne qui devait être surprise par la proposition soudaine que je venais de lui faire. « Il est bien évident que vous aurez votre mot à dire sur le dite contrat si vous êtes d’accord. Demandez-moi ce que vous désirez pour vous laisser tenter par cette collaboration. Dans les limites de la sagesse. Et votre salaire sera le mien. Mademoiselle Nicholson, je ne vous laisserai pas filer entre mes mains sans m’être battu pour vous avoir … Je suis très dur en affaires surtout quand je désire quelque chose ou quelqu’un … Comme vous …»

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