A la belle étoile {Max}

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Max ~~ Ana

On pourrait penser qu’en étant Asarienne, possédant de nombreuses capacités supérieurs aux humains et un esprit plus développé comme le voulait le SEER qui coulait dans les veines de nos ainés et dans les miennes, j’étais sûre de moi en tout instant… Ce qui était faux. Avant, ma vie était réglée d’une façon minutieuse : j’étais une milicienne, une gardienne de prison, plus précisément. J’étais la fierté de mon père, un haut gradé dans la Milice. Je devais suivre sa voie. Un destin tout tracé sans aucune faille. On me craignait et on me respectait. Voilà ce qui faisait mon quotidien. Forte d’un caractère impassible, froid et détaché, je savais prendre les bonnes solutions sans sourciller devant les pleurs et les supplications de mes victimes. Et puis tout a basculé pour moi. Et je savais au plus profond de mon être que tout cela ne s’était pas déclenché en quelques minutes. J’avais ressenti une certaine lassitude à traquer les humains et les traitres au gouvernement. Plusieurs fois, j’avais dû me ressaisir, retrouver une force intérieure pour continuer. Mais de voir cet enfant … J’ai craqué.

Aujourd’hui, je suis une Insoumise. Je suis une paria de la société. Je fais partie de ces hommes et de ces femmes que l’on recherche pour avoir osé se soulever contre les autorités. Le bouleversement ne fut pas sans conséquences. Même dotée de ses dons qui font de moi une Asarienne, je m’étais refermée sur moi-même, devenant solitaire autant que fidèle au groupe et à Logan Hiddes qui m’avait donnée une chance de voir la vie différemment. Certains pourront croire qu’une vie dans les entrailles de la cité n’était pas vraiment un cadeau mais être complètement hors de portée du gouvernement, c’est quelque chose d’inestimable. Longtemps j’ai eu du mal à me lier aux humains du groupe, comme si mon ancienne activité était gravée sur mon visage. Mais il y a toujours l’exception qui confirme la règle, et cette exception se nomme Max Hayden.

Il est humain. Je suis Asarienne. Nous sommes une équipe sur le terrain. Nous avons été des amis, des confidents et depuis peu des amants même si je ne suis pas certaine d’être la bonne personne pour lui, d’être à la hauteur de son amour. Il connait tout de mon passé et pour lui, je ne suis plus cette milicienne, je suis sa partenaire. Mon passé est pour lui dernière nous. J’ai beaucoup de chance de l’avoir auprès de moi.

Mes pensées m’avaient totalement déconnectée de monde qui m’entourait et je m’apercevais que j’étais arrivée au bout de mon voyage. Une grille d’un âge avancé céda sous ma force, la faisant coulisser devant moi. Je poussai les feuillages rigoureux qui formaient un long rideau avant de respirer l’air pur des terres sauvages. Le soleil venait de se coucher et je ne craignais plus rien. L’été s’annonçait proche et le ciel était encore clair, ce qui m’émerveillait le plus moi. Max m’avait donnée rendez-vous pour une balade en moto et un pique- nique. Un moment rien qu’à nous, loin des abysses et de la cité. Mes yeux mirent quelques secondes à se faire à la semi-luminosité qui trônait dans le ciel sans nuages. J’inspirai lentement les bonnes odeurs des fleurs et de l’herbe qui se dressaient tout autour de moi. Mon odorat était encore troublé par tous ces parfums m’empêchant de distinguer celui de Max qui ne devait pas être bien loin. Des arbres me dissimulaient la vue et je décidai d’avancer au hasard du chemin de terre. Et c’est là que je le vis. Au bout du sentier. Il était installé sur une moto, observant la vue à perte d’horizon. Je ne voulais pas le déranger dans son silence car je savais aussi que de vivre dans des tunnels le perturber encore.

J’attendis quelques minutes avant de décider de m’avancer vers lui, et le craquement des petites branches sous mes bottes le fit se retourner. Il m’offrit un doux sourire auquel je répondis aussitôt. J’activai alors mes pas, arrivant à son niveau. Je me rendais alors compte qu’il avait garé la moto en haut d’une butte qui dominait des champs et des collines.

- Le paysage est magnifique. On a juste envie de rester là, de contempler la nature et ses merveilles.

Je glissai derrière mon oreille une mèche blonde qui s’était échappée de ma queue de cheval avant de reposer mon regard sur la moto.

- Tu as pensé à tout ! Ça fait longtemps que je n’ai pas fait de moto et surtout pas dans un tel paysage. Si je comprends bien, j’ai juste à monter et toi tu t’occupes du reste ?

Je me penchai vers lui, capturant ses lèvres des miennes. Il y a quelques années en arrière, j’aurai trouvé ça répugnant d’embrasser un humain. Aujourd’hui, j’adore l’embrasser lui.

Dernière édition par Ana Jefferson le Dim 3 Aoû - 17:35, édité 2 fois

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Que la vie pouvait être compliquée, certains rares livres parlaient encore de l’ancien temps, de la vie qui avait brutalement disparue suite aux erreurs des humains, aux problèmes planétaires… Max regrettait d’être né dans ce siècle si instable, si désastreux pour la vie humaine, il avait l’impression de vivre dans un roman de science fiction où l’homme modifié gouvernait sur les pauvres comme lui. Il vouait une haine sans pareil pour les Asariens et cela même si son jugement avait évolué au fil du temps grâce à diverses rencontres notamment celle d’Ana… Cette Asarienne au passé si sombre, elle qui avait au final lutté contre les siens et qui ne s’était pas privé d’en faire souffrir, d’en tuer certainement pour le compte du gouvernement au sein même de la milice… Cette haine qu’il vouait aux Asariens se ressentait en elle au profit des humains et pourtant elle était devenue au fil du temps celle qui comptait le plus à ses yeux et dont il refusait de se passer et pourtant le temps finirait par les contraindre à ruiner leur relation car il allait vieillir alors qu’elle resterait toujours aussi jeune et belle, si séduisante… Personne n’égalait cette merveille et lui-même avait du mal à se dire qu’il était amoureux d’une femme comme elle alors que son âme entière ne pouvait se résoudre à autant de promiscuité avec une femme de son « espèce ».

Cette union entre ces deux personnes totalement éloignés à la base finit par ressembler à un vrai conte de fées et cela malgré la personnalité sombre de cette brune au regard perçant. Quand ils s’étaient avoué leur attirance réciproque elle avait eu du mal à accepter qu’un homme comme lui puisse accorder autant d’intérêt à quelqu’un comme elle qui avait causé tant de mal aux humains, mais pour Max elle avait le droit à une seconde chance et elle la saisissait avec brio, combattant à ses côtés pour une justice difficile à obtenir à cause du gouvernement égoïste et totalitaire.

Ce soir là ils s’étaient donné rendez-vous en dehors du dôme, loin de l’agitation sombre des Abyssses et de ce monde couvert qui ne donnait pas de chance à l’amour et à la paix. Le soleil venait de disparaitre au loin, son âme sœur ne risquait plus de souffrir. Il adorait sortir de cet endroit, vivre là où il était né, loin de cette puanteur de dôme, peu de personnes aimaient sortir mais lui n’était pas comme les autres, bien au contraire. Il la vit enfin arriver vers lui en admirant le paysage qui s’offrait à eux, elle s’approcha et l’embrassa tendrement.

Tu as tout compris, je ne pense pas que nous ayons besoin d’aller bien loin, trouver un coin tranquille avec un panorama magnifique pour passer un peu de temps avec toi, c’est largement suffisant pour moi ma belle… Dit-il en se levant de la moto pour entourer ses bras autour de sa taille, collant son corps contre le sien il vint l’embrasser à son tour avec plus de passion dans le geste. Pourquoi ne pas se construire une cabane dans le coin, loin du dôme… On pourrait vivre toi et moi loin de cette merde, notre combat est voué à l’échec tu le sais aussi bien que moi, on ne dispose pas d’assez de moyens, les Insoumis d’un côté et les Pacificateurs de l’autre face à un gouvernement corrompu qui ne pense qu’à son propre bien être… Il nous manque une vraie alliance et une tête charismatique à souhait à sa tête. Lâcha t-il alors en faisant glisser les cheveux de sa belle derrière son oreille pour libérer la vue sur son magnifique visage, une vraie beauté qui avait su donner de l’espoir dans la vie de Max qui semblait au fond du trou, seul contre tous les Asariens…

Enfin bon oublie… Rien de nouveau à me raconter, pas de nouvelles crises en vue ? Finit-il par dire histoire de changer rapidement de sujet pour qu’elle oublie sa proposition dénuée de sens puisqu’elle n’était pas du jour à lâcher tout ça, elle avait foi en Logan, bine plus que lui avait foi en lui à vrai dire. Et puis il se demandait si elle accepterait de vivre pour toujours avec lui qui allait mourir dans quelques dizaines d’années contrairement à elle qui lui survivrait encore bien longtemps.

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Max ~~ Ana

Les terres sauvages étaient une bouffée de liberté et j’adorai sortir de ces longs et interminables tunnels pour venir y respirer le parfum entêtant de cette nature lorsque le soleil se couchait. Les derniers rayons de l’astre solaire disparaissaient à l’horizon offrant tout de même une clarté magnifique dans les cieux. Nous étions en plein été et les parfums enivrés mon odorat et celle de mon félin. Max m’avait donnée rendez-vous près d’une clairière que nous connaissions bien mais il avait été très succinct sur le déroulement du reste de notre soirée. C’est en arrivant sur le lieu du rendez-vous que je le découvris, à cheval sur sa monture mécanique, observant tout le paysage qui s’offrait à lui. Il avait garé la moto en haut d’une butte, et de là, le décor était splendide. J’avancé sans faire de bruit jusqu’à lui et mes prunelles découvrirent le spectacle paisible et puissant de cette nature qui dominait me monde malgré le mal qui la rongeait. Il m’avait entendue et s’était déjà retournée vers moi. Mon sourire refléta le sien alors que je m’emparai de ses lèvres pour le remercier de ce petit tête en tête intime.

- J’ai toujours eu un véritable coup de foudre pour cet endroit. Les terres sauvages nous font ressentir à la fois leur puissance et ce calme que l’on ne retrouve nulle part ailleurs.

Max se leva de sa moto et ses bras musclés encerclèrent ma taille. Mes mains glissèrent sur son torse puis autour de son cou pour l’enlacer à mon tour. Je ne pouvais m’empêcher de caresser son corps que je ressentais même sous ses vêtements. Son baiser était encore bien plus profond que le mien et j’y répondais avec tout mon amour pour lui. Lui seul avait ce pouvoir sur moi de me faire tout oublier, de me redonner l’envie d’aimer et d’espérer. L’Insoumis qui se dressait devant moi n’était pas un simple humain. C’était un homme complexe, meurtri par son passé avec ses doutes, sa rage et ses peurs. Le discours qu’il prononça éveilla en moi un sentiment protecteur. Une envie terrible de le protéger mais aussi une vérité qui s’ouvrait à moi : Max n’était pas un petit mouton qui suivait le troupeau sans rien dire. Logan l’avait toujours su et moi aussi. C’était un homme intègre, fidèle aussi mais qui avait aussi ses propres combats et animé de désirs comme celui qu’il évoquait. Je penchai ma tête sur le côté, ne cherchant pas à me dérober de ses yeux terriblement bleus. Mes doigts effleurèrent la naissance de sa barbe, courant contre sa gorge chaude. S’il comptait changer de conversation, c’était raté. Il venait de se confier à moi et j’étais là, comme amie, comme confidente bien avant d’être sa compagne et son amante.

- On peut toujours faire ta petite cabane lui fis-je remarquer tout en haussant les épaules. Je balayai du regard tout cet horizon. Je ne pourrai t’aider qu’au coucher du soleil mais j’approuve cette idée. Notre jardin secret rien qu’à toi et moi. J’aimerai beaucoup. Un endroit où nous pourrions nous refugier et nous retrouver sans les autres. Les Insoumis sont notre clan, nous leur devons beaucoup toi comme moi mais chacun vit à sa manière tout en restant loyal envers les Nôtres. Il nous faudrait un coin près d’une rivière, sous les arbres, à l’abri de tout. Qu’en dis-tu ?

Cette envie, ce souhait n’était pas seulement le fait de faire plaisir à Max. Je pensais comme lui, ce besoin de nous déconnecter un peu avec le reste de notre quotidien. Je lui souris de nouveau, reprenant le fil de notre conversation.

- Logan est certainement celui qui nous représente le mieux. Il fait en sorte de s’allier aux autres groupes ou du moins de tenter certaines relations à sa manière. On ne peut pas constamment vivre en autarcie même si nous préférons laisser tous les problèmes de la cité aux autres. Nous avons les nôtres avant tout. Pourquoi tu ne vas pas voir Logan ? Malgré ses airs bourrus, il peut être aussi à l’écoute.

Logan était comme un loup solitaire, mais il avait fait aussi des choix : celui de créer les Insoumis, de donner à tous ces hommes et ces femmes traqués par le gouvernement et les soldats, une chance de s’en sortir.

- Rien de nouveau non. A part ce flash d’information que Raven à capter sur ses ordinateurs : le gouvernement a fait fermer certains laboratoires et mis sous scellés les ordinateurs des scientifiques. Ça bouge dans la cité mais on ne sait pas pourquoi. Logan est au courant lui aussi. Il nous dira ce qu’il faut faire en temps voulu mais il va falloir être prudent tout de même encore plus qu’avant. Mais tu ne m’as pas faite venir jusqu’ici pour parler de missions ou de la cité, des Anciens ou des autres groupes. J'ai faim !! J’espère que tu as pensé à apporter de quoi manger parce qu’un tigre qui a faim … ça peut devenir très dangereux…

Je partis en un fou rire, renversant ma tête en arrière alors que je me tenais toujours à Max.

Dernière édition par Ana Jefferson le Dim 3 Aoû - 17:34, édité 1 fois

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Max n’aurait jamais pu imaginer qu’il puisse partager la vie d’une femme comme Ana, une Asarienne, cette race qui exterminait la sienne et qui lui avait fait tant perdre jusqu’à aujourd’hui. Une race qui se croyait supérieur à cause d’un sang plus résistant et de pouvoirs qu’ils ne méritaient pas et dont ils a busaient avec une certaine passion pour la plupart… Oui pour la plupart, sa vision du monde avait changé quand il avait rencontré les Insoumis, il avait mis du temps mais finalement il s’était fait une raison, il y avait de la bonté chez certains « piqués » comme il les appelait. Ces drogués de la vie qui avaient pris le dessus sur l’humanité. Mais Ana était différente, il connaissait son passé et pourtant avec le temps il lui avait pardonné et lui avait donné une deuxième chance… Une deuxième chance pour la femme qu’il aimait et avec qui il allait faire un bout de chemin avant de mourir de vieillesse ou bien en se faisant attraper par ces cinglés de la milice. Quoi qu’il en soit elle lui survirait de par son espérance de vie et il devait bien se l’admettre, il avait énormément de mal avec cette idée là depuis que ses sentiments s’étaient développé pour la jolie jeune femme. Il savait que d’autres hommes, des Asariens plus puissant, plus endurant et plus âgés que lui faisaient les yeux doux à sa jolie tigresse… Il n’y avait rien de plus parfait que la jeune femme, son corps entier lui donnait envie en permanence. Et les regards des autres hommes ne se gênaient pas pour se poser sur sa déesse.

Il l’écouta rebondir sur ses envies de cabane au milieu de la nature, loin du dôme. Elle observait autour d’eux comme si elle envisageait les choses ici même. Il se demandait pourquoi elle le suivait dans cette direction là, elle lui demanda alors ce qu’il en pensait. Ce serait un endroit parfait, il n’y a rien à craindre ici mis à part quand il fait jour… Dit-il l’air légèrement absent, ces derniers jours il avait de plus en plus de mal à faire une totale part des choses quand à son avenir déterminé et bien défini, à savoir une mort certaine d’ici les 50 ans à venir, il avait envie de lui en parler mais ne savait pas comment s’y prendre pour ne pas paraitre malheureux, dépressif, abusé par cette situation. Elle enchaina en parlant de Logan et de son commandement. Elle lui conseillait d’aller en parler avec lui mais pour le moment il n’en avait pas vraiment le besoin ni l’envie, ce qui l’intéressait de plus en plus en ce moment c’était Ana et simplement elle… Il lui lâcha un petit sourire avant de la serrer un peu plus contre lui tandis qu’elle lui parlait des dernières informations qui étaient survenus ces dernières heures. Il avait entendu parler rapidement de cette histoire de laboratoires… C’était très curieux mais il n’arrivait pas à y accorder plus d’importances que ça pour le moment. Il la laissa rire en la maintenant pendant qu’elle se penchait en arrière, il n’hésita pas et vint l’embrasser dans le cou et entre les seins dans son décolleté avant qu’elle ne se redresse.

Je n’ai pas du tout l’intention de te parler de tout ça c’est sur, ce qui compte ce soir c’est nous deux ma belle, et j’ai tout prévu dans le sac qui est accroché à la moto, mais je ne pense pas avoir prévu assez pour une tigresse affamée… Je pense que je vais devoir me sacrifier et donner de ma personne pour te satisfaire. Dit-il en posant ses deux mains sur ses fesses avec un sourire sous-entendu sur le visage, elle savait à quoi il faisait référence il en était persuadé, après tout ils se connaissaient et se complétaient maintenant. Il l’embrassa à pleine bouche avec beaucoup d’envie et de passion, profitant de la chance qu’il avait d’avoir cette créature auprès de lui. Ils finirent par se lâcher enfin et prirent position sur la moto pour s’éloigner encore un peu plus afin de rejoindre une colline sur laquelle ils allaient pouvoir avoir une belle vu sur Asaria et sur une partie de cette étendue sauvage qui échappait à la surveillance d’Alianka et ses ministres, il n’y avait pas de caméra ou de journaliste à l’affut ici, Van Harper ne pouvait pas retranscrire tout ce qu’il voyait à sa chancelière. Ils arrivèrent à destination et s’installèrent au sol avec la nourriture de fortune que Max avait récupéré pour entamer un diner romantique en adéquation avec la vie d’aujourd’hui à savoir le strict minimum mais un amour certainement plus conséquent.

Si jamais on se construisait un chez nous loin de tout, qu’est-ce qu’il arriverait quand je ne serais plus en mesure de bouger, de t’aimer comme tu le mérites ou même de vivre à tes côtés… Que se passera t-il quand tu te retrouveras avec un être affaibli et vieux pendant que tu seras toujours la magnifique tigresse au corps de rêve qui aurait pu être mannequin dans l’ancien monde ? Il avait cette interrogation sur le cœur depuis trop longtemps, il avait besoin de lui en parler en ce lieu où ils aimaient se retrouver…

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Max ~~ Ana

Je n’étais pas télépathe mais je connaissais suffisamment bien Max pour déceler quelque chose en lui qui le tourmentait. Même s’il tentait de jouer le jeu, de sourire, de m’embrasser et d’être content à l’idée de se retrouver dans les terres sauvages, à l’air libre, il y avait tout de même une partie sombre qu’il tentait de me dissimuler. Son idée de cabane, de jardin secret rien qu’à nous deux me plaisait ce qui sembla le surprendre. J’étais dévouée aux Insoumis. J’étais reconnaissante à Logan et je serai toujours là pour soutenir ma nouvelle famille tout comme je suivrai aussi Max dans ce qu’il voulait entreprendre. J’étais capable de m’investir autant dans notre clan que dans notre histoire.

- On pourrait commencer à choisir un endroit, près d’un petit lac ou d’une rivière. Il y a bout de points d’eau, un peu partout.

La conversation dévia sur le quotidien et seule cette histoire autour du Centre de recherches bousculait la cité. Le gouvernement avait déployé de grands moyens et cela n’augurait rien de bon. Mais nous n’étions pas ici pour discuter de tous ces soucis. Ce soir, je voulais m’en libérer durant quelques heures avec Max. Mon estomac commençait à crier famine et je partis dans un fou rire sincère dans ses bras. Son baiser dans mon cou et entre mes seins me fit frissonner de plaisir, me redressant alors pour y plonger mes yeux dans ses prunelles d’un bleu saphir envoutant. Mes mains s’agrippaient à ses bras et je ressentais sous mes doigts, ses muscles se contracter à mon contact. Il me rapprocha contre lui d’une manière presque possessive, dévoilant une partie de notre nuit loin du monde des souterrains. Je désirais faire disparaitre de ses traits, l’air soucieux qu’il avait depuis mon arrivée auprès de lui. Mon sourire s’étira malicieusement.

- Un vrai héros prêt à sacrifier son corps pour nourrir le tigre. J’aime beaucoup cette idée. Je vais y réfléchir. Tu sais ce que l’on dit « il faut toujours garder le meilleur pour la fin ».

Je l’embrassai une dernière fois avant de prendre place sur la moto, encerclant sa taille de mes bras. Bien calée contre son dos, Max fit alors démarrer sa bécane, continuant sur un chemin à travers les bois. Le ciel était encore clair malgré le soleil qui venait à peine de se coucher. Cela me permettait de contempler la nature dans toute sa splendeur avant que la nuit ne vienne étendre son voile autour de nous. Quelques minutes plus tard, il arrêta le moteur. Nous étions dans une clairière entourée d’arbres, à l’abri de tout. J’installai la couverture sur l’herbe qu’il m’avait tendue et on s’assit l’un en face de l’autre, détaillant le pique-nique qu’il avait réuni pour ce tête-à-tête : des petits sandwichs de toute sorte, des légumes crus à croquer, du fromage, des fruits et deux canettes de bière. Je croquai dans un radis tandis que mon compagnon brisait ce silence pesant qui paraissait l’écraser. Je l’écoutai très attentivement sans le couper dans son élan. Sa crainte était justifiée, et quelque part au fond de moi, je savais qu’un jour nous aurions cette conversation délicate. Je baissai un instant les yeux, cherchant mes mots mais aussi pour lui expliquer ma propre vision sans aucun mensonge.

- Nous ne vivons pas dans un pays magique où tout est beau, tout est paisible. Nous vivons en marge de la société. Nous sommes des parias. Nous contournons les lois pour imposer les nôtres. On flirte avec le danger chaque jour. Tu crois vraiment que j’ai une espérance de vie plus longue que la tienne à ce rythme-là ? Je ne pense pas Max. Je n’ai jamais vu mon avenir plus long que le tien. Je n’y crois même pas. On vivra le temps qu’on nous donnera mais je ne suis pas persuadée que je te survivrai. Mais quoi qu’il puisse se passer, je resterai auprès de toi jusqu’à la fin. Je ne te laisserai jamais seul.

La vie que nous menions, tous ces dangers, toutes ces missions étaient le reflet parfait de notre engagement auprès des Insoumis. Notre présence sur cette terre d’asile nous était comptée et surtout très courte. C’était la conclusion qui s’était toujours imposée à moi.

- C’est l’instant présent qui compte. Ce sont tous ces moments que nous partageons et tous ces souvenirs que nous nous forgeons qui sont notre réalité.

Mon doigt dessina de petits cercles de terres sur l’herbe fraiche. Moi aussi j’avais des questions à lui poser, autant être aussi franche que lui.

- Mais toi, Max ? Que veux-tu vraiment ? Notre histoire te pèse beaucoup. J’arrive à le comprendre. Ne te rend pas prisonnier de notre relation si tu penses qu’il vaut mieux pour toi de t’en libérer. Tu as le droit de préférer vivre ta vie auprès d’une humaine. Une femme comme toi …

Dernière édition par Ana Jefferson le Dim 3 Aoû - 17:34, édité 1 fois

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Profiter de chaque instant sur cette terre était un élément que tout le monde se devait de respecter, après tout la vie avait crée l’homme pour une durée temporaire, chaque être vivant finissait par rendre l’âme sur cette planète, mis à part ces créatures que l’on nommait Asarien. Cependant certains de ces créatures avaient un tout autre intérêt pour Max, et Ana en faisait bien évidemment partie, contrairement aux autres il avait su avec le temps que les descendants des Asariens n’étaient pas responsable de leur condition, elle n’avait jamais demandé à être supérieure aux autres et même si elle avait commis des choses atroces envers les humains il savait qu’elle regrettait véritablement ses actes et il lui avait pardonné pour le compte de toutes les personnes qu’elle avait torturé ou pu tué… Cette soirée était l’occasion pour eux de se retrouver, de discuter et de profiter d’un moment rien qu’à eux, mais l’esprit du jeune homme était perturbé par leur avenir incertain, surtout le sien. S’il se prenait une balle il avait une forte chance de perdre la vie, mais elle… Elle pouvait récupérer toute seule, se régénérer. Elle continuait de parler de ce lieu où ils pourraient s’installer pour ne plus avoir à s’occuper de cette terrible vie qui était la leur au sein du dôme.

Cependant il y avait d’autres sujets sur lesquels ils pouvaient s’étendre tous les deux mais Max n’était pas vraiment au courant des dernières informations concernant le dôme. Il se passait des choses très étrange en ce moment mais il était incapable d’en comprendre le sens et cela n’avait que peu d’importance ce soir, depuis quelques temps il n’avait pas eu l’occasion de se retrouver seul avec sa partenaire, sa compagne, son âme sœur… Il désirait terriblement cette femme, elle était parfaite en tous points et même s’il avait mis le temps pour s’en rendre compte il était évident qu’il avait trouvé là, celle qui ferait de lui quelqu’un d’autre, quelqu’un qui pourrait rendre sa vie moins sombre. La bonne humeur pouvait s’installer et prendre le pas sur les douleurs qu’ils avaient en tête. Il adorait l’embrasser, sentir la douceur de ses lèvres sur les siennes, sentir son corps contre le sien, ses formes parfaites caresser mes siennes également, quel moment magnifique elle lui donnait à chaque fois qu’ils se retrouvaient l’un contre l’autre. Ils finirent par prendre la route sur la moto pour prendre position plus loin dans une jolie clairière où ils seraient tranquille, allongé l’un près de l’autre face à face pour profiter.

Elle finit par prendre la parole pour répondre à ses interrogations, hésitant un léger instant face à lui. Elle tentait de le convaincre que son espérance de vie était tout aussi courte que la sienne et qu’elle succomberait sans doute avant lui et que dans le cas contraire elle resterait avec lui… Il ne savait pas quoi penser de tout ça. Il avait du mal à imaginer qu’elle puisse mourir avant lui, de même qu’il ne voulait pas imaginer sa mort, elle lui survivrait. Je ne sais pas quoi penser Ana, si jamais tu es blessée tu as la capacité de te régénérer alors que moi j’ai besoin de temps pour me remettre dans le cas où c’est possible naturellement. Je te souhaite de vivre le plus longtemps possible ma belle mais je n’arrive pas à m’imaginer vieillir aux côtés de ton corps si jeune et si parfait… Dit-il avant qu’elle ne reprenne la parole pour lui poser à son tour une question, une question qui étonna Max, il ne s’attendait pas vraiment à ce qu’elle puisse douter de son amour.

Je ne me vois pas vieillir auprès de toi car je ne serais plus à la hauteur de ton amour et de toi… Ne te méprends pas sur moi, je t’aime Ana et je ne souhaite que ton bonheur malgré mes inquiétudes et la difficulté de la vie qui nous entoure. Commença t-il avant de se rapprocher un peu d’elle pour venir caresser son visage avec ses doigts. Je t’aime Ana et je ne veux personne d’autre que toi auprès de moi n’en doutes jamais… J’ignore si je te mérite mais je compte bien profiter de chaque instant auprès de toi. Je suis lié à toi et j’espère l’être le plus longtemps possible, mais… Je sais que mon espérance de vie est moins longue que la tienne et que mes capacités s’altéreront avec le temps contrairement à toi. Peut-être que c’est toi qui mérite de trouver quelqu’un comme toi, les Abysses regorgent d’Asariens plus résistants que moi… Et je ne suis pas un Asarien, je suis un humain, un simple humain qui n’a pas reçu d’injection… Dit-il simplement en continuant de caresser le doux visage d’Ana, son esprit était perdu et il se demandait s’il était possible pour lui de devenir un des leurs… Renier sa vie d’humain pour elle.

Invité

Max ~~ Ana

La différence peut éloigner et engendrer l’incompréhension, la rancœur et des blessures amères. La vie que nous menions dans les profondeurs de la cité, ne nous permettait pas de nous apitoyer sur notre sort ou de faire étalage d’un quelconque avenir. Nous étions hors de portée de la société, réfractaire à toutes ces lois et ce gouvernement de dictature. Ne nous nous rabaissions face à personne car notre passé nous avait forgé de cette manière-là : Insoumis et Indépendants. Mais tout cela avait un prix : vivre caché, en paria. Nous avions été mis, chacun notre tour, devant ce choix et parfois, comme pour moi et pour bien d’autres de mes congénères, cela s’était dévoilée comme la dernière solution pour échapper à la prison, aux tortures et à la mort. Max était un humain. Un Insoumis avant tout, mon partenaire et mon compagnon. Nos premières heures ensemble n’avaient pas été placées sous de bonnes auspices. Il était méfiant envers tous ceux de ma race et moi je ne désirai pas bosser en équipe avec un humain qui me rappelait bien trop tous les supplices que je leur avais imposés quand j’étais Milicienne. Mais les temps changent, varient, se meuvent et nous faisons de même nous aussi.

C’était tout cela que je voyais quand le regard de Max assis près de moi sur cette couverture qu’il avait étalé pour notre pique-nique loin de la cité. Le soleil s’était couché et je n’avais plus aucune appréhension face à ses rayons mortels. Le ciel était encore clair et c’était très agréable de pouvoir profiter de ces dernières minutes avant que la nuit commence à surgir au-dessus de nos têtes. Il avait besoin de parler, de poser des mots sur notre histoire et sur cette dissemblance qui nous liait malgré tout. J’avais déjà pensé à tout cela, plusieurs fois, mais j’avais fait en sorte de ne jamais mettre en avant ce sujet épineux. Ce soir c’était lui qui crevait l’abcès, un besoin rationnel de comprendre et de se projeter dans le futur comme le font de nombreuses personnes. Je ne fais pas partie ce celles-ci. J’ai toujours vécu au jour le jour, profitant de ces moments auprès de lui tout en ayant bien en tête que tout pouvait s’arrêter subitement, pour lui ou pour moi. Sa main effleura ma joue, caressant ma peau tout doucement tandis qu’il continuait son explication, son point de vue.

- Je n’ai pas de réponses à t’apporter. Tes craintes sont légitimes. Je suis bien plus robuste que toi. Mon sang à la propriété de me soigner, de soigner aussi les autres, Asariens ou Humains. Mais je ne suis pas Immortelle. Souviens-toi de l’assassinat de la ministre de l’éducation. Même un Ancien peut mourir avec une balle placée entre les deux yeux. Un blood healer ne me sauvera pas contre une blessure mortelle.

Me projeter dans le futur était une tâche très complexe pour moi. Je ne me voyais pas finir ma vie dans les souterrains ni encore moins ici dans cette verdure immense.

- Ma nature asarienne ne me donne pas le droit ou l’avantage de mériter une personne plus qu’une autre. C’est là que tu te trompes. Je pourrai te dire que j’aurai préféré être une humaine mais je ne peux pas renier ce que je suis, ça serait me trahir moi-même et choisir l’issue la plus facile, la plus basse, la plus médiocre. Tu aurais rencontré une humaine, jamais tu n’aurais un instant pensé à te faire injecter le SEER si celui-ci existait encore. Reste comme tu es Max. C’est l’homme tel qu’il se trouve devant moi que j’aime. Tu n’as pas à te transformer en un Etre supérieur par amour, ou par obligation.

Cette mise à nue pour nous deux, entrainait une autre question dès plus délicate :

- Si tu désires faire un break, mettre sur « pause » notre relation, je comprendrai. Peut-être que de passer du temps au village humain, tenter de retrouver le reste de ta famille te donnerait les réponses aux questions que tu te poses et à ses cauchemars qui te hantent les nuits. Je t’entends marmonnais dans tes rêves. Tu appelles ta sœur.

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