Entrée fracassante, adieu tranquillité ! [Ryan]

Les voitures défilaient rapidement sur les routes. La circulation était dense, comme d'habitude. Belsem avait du mal à traverser, tellement les gens conduisaient comme des malades, sans respecter les piétons. Les jeunes Asariens se prenaient pour les rois du volant, dirigeant leurs gros engins à leur façon, doublant qui ils voulaient sans en prendre compte le danger qu'ils provoquaient pour les autres, tandis que les pauvres humains manquaient plusieurs fois de se faire piétiner et d'y perdre ainsi leurs vies... De toute façon, ils en avaient rien à faire faire, dès qu'il arrivait un accident par leur faute, ils en riaient à gorge déployée, comme s'il s'agissait d'une bonne blague. Ces Asariens n'étaient que des monstres avec une forme humaine. La jeune fille figurait parmis ces victimes que les malades mentaux prenaient plaisir à tétaniser. Elle attendait le feu rouge, le bras chargé d'un paquet coloré où il était inscrit dessus le nom d'une boulangerie-pâtisserie. Cela s'annonçait qu'il y avait quelque chose de bon et de chaud à l'intérieur qui allait bientôt satisfaire les papilles d'une ou plusieurs bouches gourmandes. Elle regarda à gauche, tantôt à droite, guettant le moindre signe d'un arrêt de frein à main pour pouvoir traverser. Une voiture qui passa devant elle, abaissa sa vitre, laissant dépasser trois têtes de snobinards de la plage qui lui balançèrent des insultes et des gestes grossiers. Elle n'en prit pas compte, pour eux ils n'étaient que des fils-à-papa pourris jusqu'à la moëlle. Sans ajouter que le feu venait juste de tourner au rouge, ce qui amena toutes les voitures à s'arrêter, même les plus débiles des chauffards. Elle traversa le passage piéton sous une tornade de klaxons provocateurs.
Lorsu'elle arriva à l'autre bout du boulevard, elle vit un jeune homme qui se tenait près d'un petit restaurant local, et qui semblait l'attendre. Il avait dans une main un petit sac de courses qui avait l'air peu rempli, seulement de quelques objets.
- Pourquoi ne m'as-tu pas attendu ? demanda t-il.
Effectivement, il l'attendait. Il s'agissait de John, son garde du corps. Il était en jean et d'un sweat-shirt à cagoule.
- Désolé Johnny, je devais impérativement acheter un petit truc avant de rentrer... Dit-elle en souriant, le regard brillant de gourmandise.
Il baissa son regard sur son paquet, puis secoua la tête, l'air clairement de dire "toi et tes fichue pâtisseries".
- Ne t'en fais pas, le patron n'en saura rien, et quand il aura vu la surprise, il n'y pensera même pas... Ajouta t-elle avec un clin d'oeil en inclinant légèrement la tête sur le côté. Tu as acheté la lentille ?
Il lui tendit le sac qu'elle prit aussitôt. La demoiselle était une esclave qui travaillait pour un acteur, mais son maître ne l'avait jamais mal traîté. Il l'avait toujours respecté et donné sa liberté, mais il ne pouvait pas le faire officiellement car il voulait la garder sous son aile afin de la protéger de l'hostilité raciste des Asariens, sans parler qu'il tenait aussi à son image de marque, alors il ne voulait pas être vu comme un traître. C'est pour ça que tout se faisait en secret. C'était lui qui assurait pleinement ses dépenses. Il lui avait même donné une de ses carte de crédit dont elle l'utilisait comme elle le voulait. Cependant lorsque la jeune irakienne voulait acheter quelque chose dans un magasin, c'était son garde du corps qui allait payer avec la carte, pour ne pas attirer les soupsçons... C'est ce qu'ils avaient fait, lorsqu'ils étaient rentrés dans un magasin de caméras, elle avait choisi son article et c'était John qui était parti à la caisse, pendant qu'elle l'attendait devant la sortie. Sauf qu'en jetant un coup d'oeil à l'extérieur, ses yeux repérèrent un délicieux gateaux dans la boulangerie d'en face, faisant l'effet d'un zoom. Cela lui avait mis l'eau à la bouche, elle était sortie en courant et partit l'acheter avec la monnaie qui lui restait dans ses poches.
Ils marchèrent ensemble dans le quartiers et arrivèrent bientôt dans la villa. Elle prit l'ascenseur et monta au troisième étage. La demoiselle s'arrêta devant une des portes des appartements. Elle rentra la clé dans la serrue, la fit tourner et pénétra à l'intérieur. Elle savait que c'était l'appartement que Ryan utilisait le plus. Elle entendit le bruit fort de la télévision allumée, ce qui l'indiquait qu'il était là. Elle déposa le paquet dans la cuisine et se dirigea vers le salon en l'appelant.
- Ryaaaaaaaaan ! Je suis lààààààà !!!
La brune le trouva devant la télé comme elle s'y attendait. Elle voyait sa tête dépasser du canapé. Elle sourit et accourut vers lui. Elle bondit sur le canapé et sauta dans ses bras.
- Bonsoiiiiiiir ! Tu vas bieeen ??? s'écria t-elle alors que ses bras se reserrait autour de son cou.
La jeune Orientale était toujours ainsi. Entrée fracassante, salutations en fêtes, gestes tactiles, mine pétillante de joie... Sa bonne humeur et son énergie ne la quittait jamais.

18h, il était temps de rentrer à la maison. Ce fut une dure journée pour moi, entre les colères du producteur et les mauvais conseils de la réalisatrice, ce n’était vraiment pas une journée à marquer d’une croix sur le calendrier. Elle n’avait pas arrêté de crier sur les acteurs, sur les accessoiristes ou même sur de simples objets qui ne devaient pas se trouver là mais à un mètre juste à côté, c’était vraiment du grand n’importe quoi, au point de m’en dégouté du métier dans le cinéma. Parfois les jours sont bons mais certaines fois ils sont si désastreux que je ne ressentais qu’une envie à chaque fois, tout plaquer et rentrer chez moi une bonne fois pour toute, prendre un long et bon bain dans mon Jacuzzi, me détendre et ne plus penser à rien, oublier… Mais très souvent c’était difficile, je n’étais pas une personne qui oubliait facilement les choses, les aventures, alors me relaxer était difficile mais je savais que chez moi, dans ma villa, vivait une jeune femme qui avait le don, grâce à sa bonne humeur et sa joie de vivre, de me remonter le morale. Je savais qu’elle devait sortir aujourd’hui et faire comme toujours, flamber ma carte bleue que je lui avais donnée afin de satisfaire toute ses envies, mais je redoutais de voir ce qu’elle allait choisir…

Je fini par me garer devant mon domicile et monter via l’ascenseur pour y accéder. La maison était vide et calme, ça faisait vraiment bizarre car habituellement j’entendais des bruits de choses qui se cassaient, des cris… comme si des enfants chahutaient dans l’habitat mais non une seule personne pouvait faire autant de bruit, c’était ma protégée, Belsem, et elle allait bientôt arriver. Je m’étais diriger vers la salle de bain, et avais allumé les bulles du jacuzzi pour me relaxer. Ca faisait un bien fou ! Je décompressais totalement mais chaque chose a une fin… j’étais rapidement sorti de mon plaisir personnel pour me diriger vers le salon et allumais un feu de cheminée. Il avait du mal à prendre ce soir… une vrai galère… mais il finit par prendre et à faire de belles flammes orangées. Je finis par m’installer sur le sofa et à allumer la télévision. Je zappais sur toutes les chaines sans trouver un programme adéquat pour ce soir.

Alors que je fixais l’écran en me vidant les pensées, la porte d’entrée claqua ce qui signifia le retour de mon esclave avec son garde du corps. Je ne pus bouger le petit doigt que je m’étais retrouver avec elle sur moi, ses bras autour de mon cou. Sa bonne humeur était toujours une source de bonheur pour moi car si elle était joyeuse, elle savait que moi-même je le serais. Mon regard se porta sur elle et un petit sourire se lisait sur mes lèvres.

« Bonjour Belsem, je vais très bien, puisque tu es là maintenant, et toi ? comment tu vas ? as-tu passé une bonne journée ? »

Mon regard se tourna vers le garde du corps qui avait pour charge de la proteger dans chacun de ses mouvements, sans se soucier de quoi que ce soit d’autre. C’était son unique mission mise à part des petits à cotés comme payer à la place de la jeune femme mais il était le meilleur de mes garde du corps et je lui avais affecté cette mission, gracieusement payé je tiens à précisé, car je savais qu’avec lui, elle ne courrait aucun risque, c’est certain.

« John ? tout c'est bien passé? comment s’est-elle comporté ? »

« Mise à part une disparu au moment de payer un produit, tout c’est bien passé, je l’ai vite retrouver en face d’un de ses pêché mignon… »

Mon regard se posa sur la jeune femme de nouveau et j’avais pris mon air un peu plus sérieux, pour lui faire comprendre quelque chose, non pas pour la gronder car ce n’était en aucun cas dans ma mentalité de lui faire la leçon mais elle devait comprendre certaines règles qui devaient être respectées. C’était pour son bien, pour rien d’autre, uniquement pour sa sécurité.

« Belsem, ne pars jamais sans la présence de John, je sais qu’être suivi comme ça a longueur de journée ce n’est pas marrant, surtout pour une fille de ton âge, mais c’est pour ta sécurité qu’il est là, en aucun cas pour te contrôler. On ne sait jamais sur quoi ou sur qui on peut tomber dans la rue alors promet moi de faire attention et de l’attendre en cas de petite faim, petite gourmande »

Je lui fis un petit clin d’œil tout en souriant, peut être que ça n’allais pas lui plaire ma réaction ou elle allait la comprendre mais je me devais de le lui rappeler.