(Terminé) Un autre monde [Sebastian]

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MessageSujet: (Terminé) Un autre monde [Sebastian]   (Terminé) Un autre monde [Sebastian] EmptySam 19 Avr - 12:46

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Après cette matinée mouvementée à l'hôpital et ma rencontre avec Sebastian, je ne perdis pas de temps. Je retournai au Centre après être passé voir le père de Rafael qui attendait avec angoisse des nouvelles de son fils. Je laissai à l'infirmier le soin de le rassurer et, par une simple poignée de main, j'eus des détails précis sur l'endroit où le petit garçon avait été blessé. Après avoir glissé dans la main de l'homme mon numéro de téléphone personnel pour qu'il m'appelle en cas de besoin, je lui avais souhaité bon courage et lui avait assuré que son enfant était entre de bonnes mains avec Sebastian puis je m'étais dépêché d'aller chercher ce dont j'avais besoin dans mon labo. Si je voulais prendre quelques photos pour avoir des preuves tangibles à donner aux Pacificateurs, il me fallait récupérer cet appareil photo très sophistiqué que nos photographes scientifiques utilisaient. Les services de l'un d'entre eux m'auraient été très utiles car je n'étais guère doué en photographie mais aucun d'eux ne m'inspirait confiance. Je devrais donc me débrouiller seul, avec l'aide de Sebastian. J'employais le temps qui me séparait du rendre-vous que nous nous étions fixés à ranger mon labo et mon bureau, à sauvegarder les résultats de la dernière et malheureuse expérience du matin. Je me sentais plutôt bien physiquement, aucune altération perceptible de mon état n'était apparue après ma contamination avec les bio nanites. Pourtant je savais qu'elles étaient en train de poursuivre leur œuvre dans mon organisme.

La fin d'après midi fut consacrée à une autre activité. Après avoir connecté les deux caméras qui surveillaient mon bureau à un lecteur diffusant mon image sagement assis à mon bureau en train de rédiger des rapports d'expérience sur mon ordinateur, j'introduisis dans mon ordinateur une clé usb qui contenait un logiciel de décryptage des codes de sécurité informatique. Cette petite merveille, ainsi que le dérivateur vidéo destiné à leurrer le service de surveillance du Centre avaient été concoctés à ma demande et sur les conseils d'Amaria, par un as de l'informatique appartenant à notre cause. Je cherchai longtemps le nom du dossier sous lequel le gouvernement avait classé les expériences faites sur Héméra. Lorsque l'écran indiqua enfin "match found " il me fallut encore mettre en route le logiciel de décodage pour trouver le mot de passe. Il se mit en route et les chiffres et lettres commencèrent à défiler dans la petite fenêtre de décryptage. Ce que j'ignorais c'est si essayant de forcer l'accès à ces dossiers par un décrypteur, j'avais déclenché une alerte silencieuse dans le système. C'était un risque à courir. Depuis des semaines le Centre était sous haute surveillance, des dossiers et ordinateurs avaient été saisis, des interrogatoires étaient programmés, nous avions même eu interdiction d'accéder aux locaux pendant plusieurs jours et ne devions pas sortir des Dômes. Mon nom figurait dans la liste des interrogatoires à venir, c'était certain, et j'attendais avec angoisse la convocation du chef de la Milice qui tomberait sur mon bureau. J'avais le sentiment que le temps s’accélérait et qu'il m'était compté pour aider ceux qui en avaient le plus besoin. Je voulais consacrer le temps qui me restait à poursuivre mes recherches sur les modifications de l'ADN par les bio nanites, trouver une parade au projet du gouvernement, arriver à collecter des données sur le dossier d'Héméra et enfin alerter les Pacificateurs sur le problème du Dôme de la division humaine. Quel temps me restait-il pour vivre en dehors de cela ? Très peu. Je songeai à mes parents, à Jessica. Il faudrait que je trouve du temps pour leur dire ce que je ressentais pour eux dans une lettre posthume ou un enregistrement vidéo. Je pouvais croiser la mort au détour d'un couloir ou d'une rue à tout moment et de toute façon elle était programmée en moi dans un délai d'une année. Je devais aussi essayer d'enrayer ce compte à rebours mais la solution était liée à l’avancée de mes recherches sur le plan général.

J'étais perdu dans mes pensées lorsque une alerte sonore discrète me tira de mes réflexions. Le dossier "Hybride" était ouvert. Je consultais le sommaire qui contenait plus d'une centaine de sous dossiers. Je n'avais pas le temps de les ouvrir. Ce pouvait être des leurres, totalement vides. Je les copiai sur mon disque dur externe qui n'était pas plus gros qu'un petit téléphone cellulaire. Je confierai cette copie à Amaria et nous aurions tout le loisir d'en découvrir le contenu à l'abri entre les murs du QG. J'en fis une seconde copie que je dissimulai dans le conduit d'aération au dessus de mon bureau. Si quelqu'un était entré à ce moment là, il aurait été bien surpris de voir Monsieur Williams debout sur son bureau, les pieds entre ses dossiers, en train de s'étirer vers le conduit dont il avait ôté la grille. Cette sauvegarde était destinée à être récupérée de l'extérieur par un des nôtres si jamais j'étais intercepté à ma sortie. Je l'avais glissée dans un petit sac en toile muni d'une sangle qui pouvait facilement être tiré par un... animorphe. Il suffisait que l'animal soit assez petit ou souple pour se glisser dans le conduit par l'extérieur. Je ne doutais pas que nous ayons d'autres animorphes que moi dans nos rangs, même si ce don asarien restait rare.

Finalement toutes ces activités m'avaient pris un certain temps et la nuit commençait à tomber lorsque je finis de ranger tout le matériel qui m'avait servi à duper la sécurité du Centre en finissant par la déconnexion du dérivateur vidéo. Cela m'obligeait à porter tous les jours la même tenue afin que les enregistrements que nous substituions au direct soient raccord et j'avais ainsi dans mon armoire cinq costumes gris clair, avec le même nombre de chemises, de chaussettes, de sous vêtements. Je ne laissais rien au hasard. Cette uniformité vestimentaire étonnait ma mère et Ghislaine qui y voyaient le signe d'un désintérêt pour la séduction. Il n'y avait guère que quand je sortais que je m'autorisais des tenues plus décontractées ou au contraire plus raffinées. Cependant si les gardes du service vidéo n'étaient pas de sombres crétins, ils pourraient se faire la réflexion que les petites traces de coupures en train de cicatriser grâce au blood healer n'étaient pas visibles sur leurs écrans. Heureusement le film me montrait presque toujours de dos ou de profil. Mais tout de même pour un œil exercé, ce devait être perceptible.

J'enfilai ma veste et pris ma mallette ainsi que le sac contenant l'appareil photo que j'empruntais au Centre. Je comptais sur mon charisme et mon apparence un peu naïve pour passer le guichet de surveillance de l'accueil. On risquait de m'interroger sur le sac. J'eus alors une idée, bête, archaïque ... mais parfois ce sont celles qui fonctionnent le mieux. J'ôtai ma veste dans l’ascenseur, comme si j'avais trop chaud et je la pliai sur mon bras, dissimulant ainsi le sac. L’œil humain n'est souvent alerté que par ce qu'il voit et ne s'attarde pas sur ce qui peut être dissimulé. Il fallait être chasseur, ou loup pour chercher à discerner ce qui pouvait être caché à la vue. Les hommes de la sécurité avaient un travail trop routinier, quoique bien payé, pour avoir développé cet instinct. Concernant les sbires de Van Brenner, c'était une autre paire de manche mais la chance voulut que je n'en croise aucun ce soir. Il y avait juste un trio de gardes que je connaissais. Je passai mon badge dans le lecteur en plaisantant que le match de foot qui était programmé à la télé ce soir et nous échangeâmes quelques blagues sur certains joueurs qui se souciaient mieux de tirer juste au lit que dans les cages. Le tour était joué. Ils me souhaitèrent une bonne soirée et j'en fis de même.

Un fois dans ma voiture que j'avais garée en extérieur cette fois, je pianotai sur mon portable pour appeler Sebastian et lui donner rendez-vous après le poste de garde du Dôme de la division humaine. Je démarrai et roulai tranquillement à travers les rues animées d'Asaria qui se préparait à la vie nocturne. Lorsque je passai devant le Diamond mon cœur accéléra malgré moi et je soupirai. Arrivé devant le poste de contrôle, j'eus droit à la vérification rituelle de mes papiers et de mon autorisation de circulation. On me laissa passer bien que je pus lire l'étonnement dans le regard du Milicien. Je me garai quelques rues plus loin et éteignis les phares. J'espérais que Sebastian puisse franchir le poste de surveillance aussi facilement.


Dernière édition par Aaron Williams le Ven 25 Avr - 17:50, édité 2 fois
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Sébastian Shayn*
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MessageSujet: Re: (Terminé) Un autre monde [Sebastian]   (Terminé) Un autre monde [Sebastian] EmptyVen 25 Avr - 15:01

Vers 14h00, en début d'après-midi, j'avais déjà terminé mon service, l'un des gros avantages que de commencer très tôt le matin. Le temps de nettoyer tout mon matériel, de faire les transmissions et de me changer, il était néanmoins 14h30 quand je franchis les dernières portes automatisées de l'hôpital central. J'allais à présent m'adonner à mon activité favorite après le travail : le sport enfin le karaté plus précisément. Je décidai de m'y rendre à pieds enfin au pas de course pour moi étant donné que le dojo n'était qu'à deux petits kilomètres de mon lieu de travail. Je reviendrai chercher mon véhicule plus tard et je m’octroierai une bonne sieste sitôt être rentré car la nuit s'annonçait bien longue.
Je traversai donc un dédale de rues en courant à petites foulées, un très bon exercice cardio-vasculaire, de quoi entretenir le sportif dans l'âme que j'étais. Un excellent moyen de faire exploser toute cette énergie négative qui m'avait traversé ce matin même au boulot, si je devais évacuer ma rage et ma hargne quelque part, autant le faire en suant des litres d'eau. Je ne devais pas trop forcer non plus, au péril de me blesser ou de me prendre un mauvais coup au sein même du dojo. D'ailleurs je ne tardais guère à y parvenir vu à l'allure soutenue de course à laquelle je m'étais adonné. Je me laissais donc quelques minutes pour reprendre mon souffle avant de pénétrer à l'intérieur. L'entraînement ne dura pas plus de deux heures, un record pour moi qui aurait limite pu y passer des soirées entières, mais je devais conserver un minimum de forces j'en avais conscience. Je saluai mon adversaire mais également très bon ami après quelques katas parfaitement exécutés. Il me proposa même d'aller prendre un verre en ville mais que je dus refuser, prétextant que j'avais eu une dure journée et que j'avais besoin de repos, rien que la vérité ou presque dans ce que je lui avais énoncé en y repensant. J'abandonnai mon kimono et ma ceinture en me changeant pour la quatrième fois aujourd'hui avec des vêtements de civil. Je me redirigeai donc vers l'hôpital d'une allure soutenue mais en m'abstenant de courir cette fois surtout après une séance de deux heures de karaté où j'avais transpiré comme quatre. Sur le vaste parking de l'établissement de soins, je récupérai ma moto stationnée non loin des ambulances et des véhicules de SMUR.
Il était aux alentours de 16h15 lorsque j'enfourchai mon roadster pour me rendre directement à mon appartement, il était d'ailleurs grand temps car la circulation commençait à se faire dense et j'avais tout simplement horreurs des bouchons même en tant que motard accompli qui savait aisément les éviter. Après plusieurs longues minutes en infertile à rager contre des automobilistes pas toujours très réactifs c'était le cas de le dire, je finissais par franchir le dernier quartier et les dernières rues qui me séparaient de chez moi. Arrivé devant les grilles d'acier, je pressai mon pass contre le digicode afin d'accéder plus aisément à mon garage. Ce ne fut que lorsque la moto fut soigneusement garée dans son abri, décasqué, et après avoir retiré ma veste de cuir que je daignai prendre l'escalier pour rejoindre mon appartement.

Me sentant bien et en sécurité dans mon petit cocon douillet, je fis la chose dont je rêvai déjà depuis de longues heures : prendre une bonne douche bien chaude ! Je ne sus d'ailleurs pas vraiment combien de temps j'y restai mais très certainement longtemps ! Peu m'importait, j'étais propriétaire et je savais très bien payer mes charges. Une fois décrassé et rincé de toute transpiration, je sorti de la cabine pour enfiler une simple serviette autour de ma taille. Sans vraiment trop réfléchir, je m'écroulais sur mon lit de tout mon poids, des journées comme ça tout le temps m'auraient vite achevé, aussi résistant que j'étais. J'avais besoin de repos c'était certain sauf que jamais je n'aurais pensé sombrer si rapidement dans l'inconscience du sommeil...
Ce fut d'ailleurs la sonnerie de mon portable qui me sorti de la torpeur et le monde merveilleux de mes propres rêves. Aaron ? Bon sang je l'avais presque oublié avec tout ça. Je repris donc vite mes esprits, en étant parfaitement réveillé sur ce coup là quoi que je me sentais encore vaseux malgré moi. Pas de temps à perdre pour autant, je pris le nécessaire sur moi, une petite lampe discrète facilement transportable, quelques provisions, une gourde d'eau, une trousse d'urgences et un petit couteau dont j'espérai ne jamais à avoir à m'en servir mais il fallait toujours être en mesure de se défendre hélas.  Non non je n'étais pas trop chargé, j'avais pu tout dissimuler dans ma veste de motard comme quoi cet attirail était pratique sans trop m'alourdir en retour.
Je pris le temps de verrouiller les accès à mon appartement et à mon garage, puis ré-enfourchai ma moto en quête d'un monte totalement inconnu cette fois. Alors il fallait que je rendre sous le dôme de la division humaine, que je trompe la vigilance des gardes une fois de plus. Cela ne me faisait pas peur, plus d'une fois j'étais venu au dispensaire prodiguer des soins sans autorisation alors ce n'était pas cette fois-ci qu'ils me gêneraient quoique il valait mieux rester méfiant parfois... En moto, j'étais plus agile et plus rapide qu'en voiture mais pas forcément plus discret surtout avec le bruit que faisait ma Triumph, il valait mieux que je joue la carte de la bonne poire en gros... Cela avait marché à tous les coups jusqu'à aujourd'hui. L'enceinte passée aisément, il était beaucoup plus facile à un Asarien de rentrer qu'un humain de sortir de sa division c'était évident, je parcourus encore quelques kilomètres pour rejoindre le lieu de rendez-vous. Mon regard perçant d'humain génétiquement modifié n'eut d'ailleurs aucun mal à distingué la silhouette d'Aaron même dans l'obscurité. Discrètement, je décidai de me stationner près de lui, la moto prête à partir en cas de grosse embrouille. Je posai mon casque à proximité, personne n'irait me le voler à une heure pareille... Pour une première, je n'étais pas vraiment nerveux mais je risquais voir de le devenir d'ici très peu de temps.
"- Alors du neuf, Aaron ?" Me décidai-je de demander après quelques minutes de silence, visiblement trop longues pour moi...
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MessageSujet: Re: (Terminé) Un autre monde [Sebastian]   (Terminé) Un autre monde [Sebastian] EmptyDim 18 Mai - 21:11

Je m'apprêtais à sortir de la voiture pour en griller une en attendant Sébastian lorsque je vis débouler une moto grosse cylindrée pétaradant. Elle se gara près de moi alors que je sortais de l'habitacle. Je souris en reconnaissant celui que j'attendais. Je savais que c'était lui avant même qu'il enlève son casque. Quelque chose dans l'allure générale. Le positionnement des épaules et des bras lorsqu'il avait lâché le guidon peut-être. Un loup était très sensible au langage corporel. Sebastian n'avait rien d'un suiveur. Il se tenait les épaules droites et non courbées, pas redressées cependant, ce qui dénotait d'une intention non provocante. Il ne cherchait pas les ennuis mais si on lui en faisait il ne se laisserait pas faire. Il était sur ses gardes, les sens aux aguets, je le percevais. Mais il n'était pas non plus ramassé et tendu comme s'il était prêt à me bondir à la gorge. J'allumai une cigarette sous son œil réprobateur.

- Rien que du vieux, Sebastian ! Et toi ? Comment va Rafael ?


Je fis le tour de sa moto et émis un petit sifflement admiratif.

- T'as pas trouvé plus discret pour venir ici. Les gardes ne risquent pas de t'oublier. Cela dit, belle bête. Tu me feras faire un tour ? Quel dommage qu'on ne puisse pas rouler hors des Dômes en plein jour hein, sur un engin pareil ça doit donner des sensations dans les collines. En parlant de jour ... il faut qu'on fasse les repérages pour mes clichés de demain matin. Je veux les faire aux aurores, dès que le soleil sera levé mais avant que les habitants se lèvent. C'est pour ça que je voulais qu'on passe avant le couvre feu. En pleine nuit cela aurait paru encore plus suspect, déjà que les types au poste faisaient une drôle de tête ...


Une fois ma cigarette finie, je jetai le bout dans le caniveau puis j'ouvris la portière pour prendre le sac de matériel photo à l'arrière.

- Je le prends avec moi. Si jamais je me le fais voler autant dire que je suis mort. Les Insoumis en tireraient une fortune au marché noir. Je sais grâce au père du petit où se trouve la décharge à ciel ... enfin à dôme ouvert. On va commencer par rechercher des indices de réfraction avec les rayons lunaires. D'ailleurs tu t'es pas déjà dit que la Terre avait dû faire une sacrée culbute sur son axe pour que le pôle connaisse une alternance jour nuit si rapide ?

Je m'interrompis et sondai mon compagnon. Qu'apprenait-on à l'école d'infirmiers d'Asaria ? Je doutai soudain que la climatologie planétaire fût au programme.

- Désolé... Tu sais les scientifiques et leurs délires. Ce que je veux dire, c'est qu'avant la pluie de feu, ici la nuit durait six mois et le jour idem. Tu imagines un peu l'aspect d'Asaria à l'époque ? Ça devait pas être hospitalier ... Bon, direction nord nord-est !

Je verrouillai la voiture et commençai à avancer, le sac sur l'épaule. Sans me retourner, je lançai:

- Tu penses me suivre ou tu as le cul vissé à ton bolide ? Non parce qu'on a quand même vingt bonnes minutes de marche jusqu'à la décharge et c'est pas tellement carrossable si tu vois ce que je veux dire. Tu m'as l'air d'un gars costaud et résistant. La pente des bidonvilles ne devrait pas trop t'essouffler.

Mes paroles me surprirent moi-même. Cela ne me ressemblait guère de jouer les fiers-à-bras devant un autre type, surtout quand celui-ci semblait avoir des muscles exempts d'un pet de graisse. Le chercheur que j'étais avait finalement une activité physique réduite : trois pas d'une éprouvette à l'autre, extension des bras pour soulever le couvercle de la centrifugeuse, flexion pour ouvrir la porte de la chambre cryogène. Quelques flexions du torse pour regarder au microscope électronique ou sur les écrans d'ordinateur. A part les parties de jambes en l'air qui se faisaient rares en ce moment, je n'avais guère l'occasion de solliciter mes muscles hormis ceux de mes yeux à force de lire des écrans et de mes doigts à force de rédiger des observations et des rapports. Pourtant, je me sentais débordant d'énergie, de vitalité, de force et prêt à déraciner un arbre. Alors que j'entendais le bruit que faisait Sebastian derrière mon dos, je préférai ne pas appesantir sur ce que je venais de comprendre: je ressentais les premiers effets de l'action des bio-nanites sur mon organisme. Le compte à rebours avait bel et bien commencé.
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Sébastian Shayn*
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MessageSujet: Re: (Terminé) Un autre monde [Sebastian]   (Terminé) Un autre monde [Sebastian] EmptyJeu 5 Juin - 18:50

Heureusement que j'avais eu le temps de me reposer un minimum avant de venir jusqu'ici, j'avais un emploi du temps très chargé au boulot par conséquent très peu de temps libre. Et même en ce début de nuit alors que je pouvais rester sagement au lit seul ou avec une femme dans mes bras, j'avais choisi de faire du supplément pour une cause que je découvrais à peine. J'étais peut-être fou, c'était même sûr, mais donner de mon temps libre pour une action ou une expérience humanitaire avait toujours été dans mes principes. J'étais né altruiste, né pour aider les autres, et cela probablement jusqu'à mon dernier souffle. D'un geste, je coupai le contact de mon bruyant moteur en prenant le soin de déployer la béquille sur une surface plane pour éviter les mauvaises surprises en descendant de mon engin de guerre. Plus discret hein ? A vrai dire, je n'avais pas d'autre moyen de locomotion du coup la question était vite réglée mais il était néanmoins vrai que je ne roulais pas avec la plus sage des motos, j'avais besoin de quelque chose d'aussi explosif que mon propre tempérament.
"- Il se remettra vite, je lui ai donné de quoi apaiser les plus vilaines brûlures. Par contre, il aura des cicatrices c'est évident. Il est resté en observation pour la nuit et sortira demain matin."
J'avais demandé à être contacté en cas de grosse urgence mais cela m'aurait beaucoup étonné et quel médecin irait appeler un infirmier pour un patient humain franchement ? J'étais un peu cru dans mes mots mais tellement réaliste hélas. Je défis rapidement mes gants que je plaçais dans le creux de mon casque, j'étais fin prêt et en bonne condition pour une marche périlleuse au beau milieu de la nuit. J'esquissai un petit sourire amusé en percevant les paroles de mon allié ce soir.
"- On aura tout le temps pour faire autant de tours que tu le voudras mais après la mission. Tu rigoles ça m'est déjà arrivé de rouler en plein jour mais avec des protections adaptées bien sûr, vêtements de cuir, visière fumée et on en parle plus mais j'évite de le faire trop souvent, j'ai tendance à ne pas être sage bien longtemps si tu vois ce que je veux dire."
Bien sûr j'avais des réflexes supérieurs à ceux de n'importe quel humain standard mais je ne me prenais pas pour le roi de l'asphalte non plus, j'avais conscience des risques d'y laisser ma peau, j’avais juste des petits coups de folies de temps à autre c'est tout. Je le laissais tranquillement terminé sa clope après tout nous n'étions pas à cinq minutes près non plus. Enfin on allait finir par prendre du retard à force et à cause d'une banale cigarette, ce qu'il était bavard quand il s'y mettait, bien pire que moi qui était déjà assez aisé en terme de contact avec autrui.
"- Hé tu me prends pour un inculte ou un demeuré ?" Répliquai-je avec un petit sourire en coin pour prouver qu'il n'y avait vraiment aucune animosité dans mes paroles bien au contraire. D'ailleurs il ne se passait pas une seule heure sans que je finisse pas lancer une connerie ou une vanne aux personnes que je côtoyais en général. 

"- J'ai appris les conséquences de la rotation de la Terre et du temps au niveau des pôles il y a bien longtemps quand j'étais en primaire mais je m'en souviens encore très bien."
J'avais d'autres connaissances que celles du médical à mon actif et heureusement encore. Je ne passais pas encore toute ma vie au boulot enfin presque... Surtout en ce moment... Bref il valait mieux revenir sur l'objet de cette entrevue particulière. Toujours silencieux dans un premier temps, je décidai d’emboiter le pas d'Aaron en direction du dôme de la division réservée aux humains, les bidonvilles en des termes plus courants. J'eus une brève pensée pour Ilya que j'avais rencontré dernièrement au cours d'une soirée musclée au Five et qui résidait non loin de notre destination. Je ne sus pas vraiment pourquoi je me mis à penser à elle d'un coup, peut-être que j'avais tout simplement envie de la prévenir qu'elle encourait un danger ou bien la saluer tout simplement. Là n'était pas vraiment la question, jamais je n'aurais le temps de passer la voir au cours de la nuit, notre planning ne nous le permettait pas.
"- T'en fais donc pas pour moi, je suis sportif et aucune pente aussi abrupte ou cabossée qu'elle soit ne me fait peur."
Et puis quoi encore je n'allais pas me laisser impressionner tout de même ? J'en avais vu d'autres surtout au cours de ces dernières semaines ! Quoi qu'il en soit je ne craignais rien ni personne, cette nuit ne ferait pas exception à la règle. J'accélérai donc l'allure pour prendre les devants, prouvant que j'étais un minimum motivé par notre petite escapade nocturne non sans dangers d'ailleurs.
"- Hé j'ai fait la connaissance d'une humaine récemment et qui réside dans les bidonvilles. Tu crois que je devrais la prévenir du danger qu'elle encoure avec ces fuites de rayons ? Je l'ai déjà tirée d'un mauvais pas il n'y a pas longtemps ce n'est pas pour qu'elle soit blessée, je ne veux plus jamais revoir ces formes de brûlures que ce soit sur un enfant ou sur un adulte."
Au moins j'étais sûr de ce que j'avançais et avec une volonté inébranlable de surcroît. Au moins rien ne me ferait faillir à notre tâche ce soir. Etait-ce Ilya qui me redonnait ainsi du courage ? Cette volonté d'y croire plus fort que jamais ? Non c'était trop tôt mais ma volonté quant à elle restait de marbre. Ce fut bientôt Aaron qui se retrouva distancé à quelques mètres derrière moi. Je ne pus m'empêcher d'ajouter, un peu moqueur mais pas désagréable pour autant.
"- Alors t'avance ou tu veux que je te pousse un peu ?"
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MessageSujet: Re: (Terminé) Un autre monde [Sebastian]   (Terminé) Un autre monde [Sebastian] EmptySam 28 Juin - 19:54

Je vis le blond débarrassé de son casque et la coupe impeccable me dépasser avec une facilité déconcertante. C'est tout juste s'il ne me doubla pas en sifflotant et les mains dans les poches. D'ailleurs j'aimais bien l'espèce de jeu qui s'installait entre nous, une sorte de rivalité amicale, qui pourrait devenir fraternelle, qui pouvait savoir ? Un humour caustique et typiquement masculin que nous partagions avec quelques variantes. Variantes liées à notre vécu, sans aucun doute. Je savais des choses qu'il ignorait encore, sur les petites magouilles et les gros projets du gouvernement, mais lui, sur le terrain, avait vu des choses que j'ignorai. Ces connaissances différentes m'apparurent subitement complémentaires. En somme, Sebastian était déjà sur le front, notre front, sans le savoir. Plus je ressassais  les propos que nous avions échangé depuis notre rencontre, plus je me disais qu'il ferait une excellente recrue pour les Pacificateurs. Bien sûr, je n'étais pas décisionnaire à ce sujet. Seule Mara l'était. Mais je pouvais le recommander, la solliciter pour qu'elle le rencontre.

- Mec, la proposition n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd et je saurai te la rappeler. J'ai fait une sortie repérage en pleine journée en camion... avec des ... euh ... amis. J'ai failli griller à cause d'une bête panne mécanique. Donc depuis je me méfie... Hé ! Je te signale que le matériel est pas léger. Et tu as certainement plus d'exercice physique à ton actif en qualité d'infirmier que moi dans mon labo, je ne nie pas. Enfin, je n'imaginais pas autant, quand même... C'est quoi ton secret ? Tu as été brancardier ? Parce que je ne suis pas une larve quand même, je fais mes 10 km par jours en écoutant la version audio du scientific observer.  

Je réajustais la bandoulière du sac sur mon épaule et accélérai le pas aussi. Je n'en ressentis aucun essoufflement, ce qui aurait été le cas avant ma contamination. Bien que je sois Asarien, le blood healer ne réparait pas immédiatement les effets du tabagisme. Il prévenait juste les dommages long terme qui touchaient un simple humain. Je venais de fumer et je ne ressentais aucune gêne. Cette découverte scientifique était vraiment une arme à double tranchant. Elle pouvait guérir mais aussi tuer entre de mauvaises mains. Il fallait que je trouve un moyen d'en contrôler l'usage. La suite de la conversation, un peu décousue à cause de l'ascension, me tira de mes raisonnements intérieurs. Est-ce que ce type me testait et était à la solde du gouvernement ou était-il sincère et confirmait-il mon impression première d'avoir le profil requis pour intégrer nos rangs ?

- Tu as quoi ? Quel genre de mauvais pas ? Est-ce que la police est intervenue ?

S'il était fiché, il ne pourrait pas nous servir d’infiltré.

- Tu as l'air d'y tenir, à cette humaine ... Tu sais, il ne faut pas s'attacher... Cela ne peut que t'amener des ennuis...

Cela me répugnait de devoir le tester ainsi et de passer pour le roi de salauds même pour un moment, mais je devais écarter toute éventualité que ce soit lui qui me teste. Par ailleurs, qui pouvait savoir si la fille était fiable ? Le Gouvernement avait des agents humains, des mercenaires humains, bref. Les traitres étaient des deux côtés. Pas pour les mêmes raisons. J'étais un traitre asarien mais pas à mes valeurs et je pouvais me regarder dans un miroir sans ciller. Ce n'était pas le cas de tous les Humains, dont certains trahissaient les leurs. Mais mon instinct me révéla qu'il était plus qu'empathique envers cette femme.

- Dis-moi, elle est adulte dans quel genre ? Bigoudis et charentaises grisonnantes ou fille sexy en mini short  ? Je comprends ta sollicitude à son égard et je la partage, note bien. Mais la mission d'abord. On ira en redescendant.

J'avais rejoint Sébastian et je lui parlais tout en arpentant les derniers mètres qui nous séparaient du sommet de la colline. Les bidonvilles accrochés à son flanc semblaient déjà assoupis et le calme qui régnait ne laisser filtrer que quelques murmures, et des lumières vacillantes, tamisées de lampes à gaz bon marché. Parfois les pleurs d'un bébé qui déchiraient la nuit, l'aboiement d'un chien. Rien qui ne trahissait l'agitation ni le drame qui s'était joué une année auparavant quand les milices de Von Brenner avaient rasé l'orphelinat, tuant des enfants innocents. Arrivé sur le plateau, une odeur âcre me prit à la gorge. La même que celle qu'on pouvait sentir en soulevant le couvercle d'une poubelle mais bien plus puissante et omniprésente. Comment des êtres humains pouvaient-ils vivre dans une telle puanteur ? Je portai instinctivement ma main à mon visage pour couvrir mon nez et ma bouche. Rien dans mon vécu et mon éducation, ne m'avait préparé à cela. Si j'avais une connaissance assez succincte de la division humaine, j'étais loin d'en connaître tous les aspects les plus glauques. Je me ressaisis pourtant pour évaluer approximativement le lieu où avait été blessé Rafaël. Des volutes de brume laiteuses s'en élevaient. Cela m'intrigua et je plissai les yeux. Je dépassai Sebastian pour dévaler prudemment l'autre pente, celle qui appartenait à la cuvette  faisant office de décharge. Sous mes pieds, roulaient des objets et débris de nature incertaine. Un vrai nid à microbes et virus dans lequel la moindre coupure pouvait dégénérer en quelques heures. Et les Humains n'avaient pas de Blood Healer. Ma gorge se serra cette fois d'émotion et de colère. Des gamins travaillaient dans cette merde tous les jours, cherchant des choses "récupérables" qu'ils pourraient revendre au marché noir. Il y avait non seulement les déchets du bidonville mais tous les résidus non recyclables d'Asaria qui étaient déposés ici chaque jour, par des cargo volants. Un des esclaves de mes parents m'avait raconté combien il fallait alors se dépêcher de sortir du périmètre de largage sous peine d'être enseveli sous les immondices. Je crus voir rouler une pile au mercure sous ma chaussure et je m'accroupis pour enfiler des gants que j'avais glissé dans une poche latérale de mon sac. Je pris un sachet dans lequel je glissai l'objet. Non seulement on condamnait ces gens à vivre dans un cloaque mais c'était véritablement l'avenir écologique d'Asaria qu'on mettait en péril avec de tels choix politiques. Je mesurai une fois de plus la folie de nos dirigeants.

Je me redressai vers le lieu qui m'intéressait plus particulièrement et portai à nouveau ma main à ma bouche. Je reculai et revins vers Sebastian qui m'avait suivi.

- Remonte... Ce sont des vapeurs acides... Je crois avoir un début d'explication pour les fissures. On a un double problème. Mais le plus urgent sera de consolider le Dôme. Je sortis deux masques et en tendis un à mon acolyte. Même si nous sommes plus résistants, les poumons peuvent ramasser quand même.

Je regardai Sebastian dans les yeux et poursuivis...

- Là, on a un problème... La décharge doit produire toutes sortes d'émanations avec les déchets en décomposition. Je pense que ces vapeurs ont attaqué le Dôme, qui ne devait pas être de très bonne qualité ici. Il s'est fragilisé et avec l'action du soleil, s'est fissuré, laissant encore plus entrer le rayonnement, accélérant la décomposition donc les émanations, bref c'est une sorte de réaction en chaine, de cercle vicieux qui fait que si on ne fait rien, dans peu de temps on aura une situation explosive ici, et des morts par centaines. C'est ... comme une ... une chambre de la mort. Les gens qui vivent ici sont condamnés si on ne les évacue pas... J'ignore combien de temps on a. Il faut que je fasse d'autres prélèvements pour des analyses. Mais avant tout il faut consolider le Dôme, pour avoir le temps de nettoyer la décharge. Pour ça, je connais quelqu'un, enfin j'espère ...

Avant de me retourner pour redescendre dans cette gueule de l'enfer, j'ajoutai en hochant la tête:

- Mec ... On passera chez ta copine humaine au retour, si tu veux. Elle fait quoi dans la vie ? Elle a des enfants ? Est-ce que tu la penses fiable ? Parce qu'on doit à tout prix éviter un mouvement de panique massif.


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Sébastian Shayn*
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MessageSujet: Re: (Terminé) Un autre monde [Sebastian]   (Terminé) Un autre monde [Sebastian] EmptyDim 27 Juil - 16:39

J'haussai brièvement les épaules sous son interrogation, ne sachant pas trop quoi répondre sur le coup à part que le sport que je pratiquais à un niveau relativement haut déjà demandait énormément d'entrainement ainsi qu'une condition physique quasi parfaite.  Ce n'était pas pour rien que je courrais chaque jour, que j'allais à la piscine au moins une fois par semaine, sans parler des entrainements multiples au dojo. Oui, tout cela était extrêmement chronophage en plus de mon activité professionnelle mais j'étais un passionné dans le fond, je n'aurais su me passer des arts-martiaux que je vénérais depuis mon enfance. Cela demandait d'énormes sacrifices, ma vie sociale en prenait un sacré coup, ma vie sentimentale était réduite à néant car peu de femme auraient supporter un tel train de vie. Je voulais bien admettre qu'il n'était pas toujours évident de fréquenter un sportif qui passait plus de temps au dojo qu'au lit dans leurs bras. Je m'en étais mordu les doigts plus d'une fois mais par pour cela que ça s'arrangeait, à croire que je devenais de pire en pire à m'enfermer dans mon cercle d'adeptes si fermé. J'avais l'avantage de savoir me défendre et surtout défendre autrui mais n'était-ce pas ma vie entière que je sacrifiais pour la performance pure ? Bref, comme si c'était le bon moment pour ressasser tout ça, j'aurais bien le temps de le faire plus tard, du moins après notre mission.
"- Non, non rien de tout ça mais le sport que je pratique réclame son entrainement quotidien et une excellente condition physique. Ne t'inquiète pas, tout cela est utilisé à bon escient bien sûr."
Ajoutai-je pour le rassurer à minima tout en entretenant une certaine part de mystère. Aaron pouvait alors tout imaginer : garde du corps du gouvernement quoi que j'étais peut-être un peu trop "chétif" pour ça , espion, agent secret...Bref, je n'étais pourtant rien de tout cela, juste un banal infirmier cherchant juste à se défendre des hostilités de ce monde, enfin peut-être un peu plus maintenant vu que j'avais choisi une optique me conduisant directement à défendre les autres en plus de moi-même, ce que je recherchais depuis ma plus tendre enfance en gros.  Au moins pour la première fois en vingt-six années de vie, j'étais sûr de savoir ce que je voulais. L'ascension avait sa part de longueur et de monotonie pourtant je ne bronchai pas, continuant de progresser un pied après l'autre dans ce tas de caillasses et de gravats, rien ne me ferait faire demi-tour désormais, cela aurait été de refuser mon destin. Sa question me poussa néanmoins à ralentir l'allure voire à m'arrêter pour faire volte-face.
"- Non, il n'y a eu ni police ni milice non plus. Le gérant du bar où nous étions est intervenu avec ses deux vigiles pour calmer le jeu. Oh tu vois le topo à peu près, deux individus Asariens pétant trois kilomètres plus haut que leur cul se sont montrés disons discourtois envers elle. J'aurais très bien pu ne pas intervenir mais la violence envers les femmes je ne supporte pas ça me fout hors de moi, et je ne me suis pas gêné pour leur tomber dessus. Je sais ça aurait pu mal se terminer pour moi surtout à deux contre un mais bon je suis protecteur, je l'assume parfaitement même si ça me jouera des tours."
Ce fut une effusion de souvenirs qui me traversa l'esprit en me remémorant cette soirée. Ilya... Que devenait-elle, cela faisait presque un mois à présent que cet événement sinistre avait eu lieu pourtant la soirée ne s'était pas si mal terminée, juste une complicité naissante entre deux amis qui se créait peu à peu, sans forcer les choses. Il fallait être réaliste, à tout le temps valdinguer à droite à gauche, je la ferai plus souffrir qu'autre chose, sans parler du fait que je n'avais pas envie de la plonger dans cette nouvelle alliance avec Aaron, je mettrais sa vie déjà en danger encore plus en danger justement, je la conduirai tout droit à la Mort, idée qui me répugnait. Non, il valait mieux que j'oublie même si l'idée me paraissait plus que pénible. 
"- Je le sais bien que je ne dois m'attacher, je la ferai souffrir et je la condamnerai avec moi. Je ne le veux pas mais ce genre de choses, hélas, ça ne se contrôle pas. Hé ! Mais dis-moi c'est quoi cette question ? Bah tu verras bien quand tu la verras au moins ta curiosité en sera plus que satisfaite mais bon elle te plairait, ça j'en suis sûr."
Ilya n'était pas une traitresse, j'en aurais mis ma main à couper, peut-être que je ne me méfiais pas assez mais c'était plus fort que moi, j'avais confiance en elle et c'était tout. Bon sang, il fallait que je pense à me reconcentrer une fois pour toute. L'odeur qui régnait ici sur le sommet de la colline était épouvantable et même après plusieurs minutes, mon organisme ne s'y habituait toujours pas. C'était vraiment immonde, même en passant la nuit chez ma protégée je ne m'en étais même pas rendu compte, peut-être parce qu'elle vivait un peu à l'écart et que l'odeur était moins pestilentielle là-bas. Cela ne changeait rien au problème de toute manière, ces conditions devaient ne plus durer et être révolues, qui accepterait de vivre dans cette crasse franchement ? Depuis quand on abaissait le genre humain pire que des animaux en surnombre dans un endroit exigu et puant de surcroit ? Depuis toujours... Sauf que moi-même au travers de ma petite personne sans cesse en quête de devenir le meilleur, je n'avais rien vu... J'avais été stupide, totalement égocentrique, le roi des imbéciles dans toute ma splendeur. J'avais pourtant essayé d'être différent tu parles, en constatant ce stricte spectacle j'avais été comme les autres, du moins jusqu'à ces dernières semaines où j'avais réellement senti mon cœur battre.  Je mis aussitôt le masque qu'il me tendait pour me couper des ces émanations abjectes, maigre alternative d'ailleurs car l'odeur n'avait cessé d'infecter mes narines pour autant. Il en fallait pourtant plus que cela pour me faire faire demi-tour, ma volonté était de fer, surtout devant cet accablant spectacle de détritus. J'avais envie de sortir le plus d'humains possible de ce tas de déchets putrides, c'était certain.
"- Bon sang, mais ce dôme est une vraie benne à ordures ! C'est carrément les humains qu'il faudrait délocaliser, construire un nouveau dôme pour eux par exemple. Je sais c'est un peu utopique comme idée mais ça vaudra toujours mieux que cette crasse. On se croirait presque revenu au Moyen-âge t'imagines !"
Que faire pour autant ? Comme si j'étais en mesure de délocaliser des milliers d'humains à la seule force de mes bras... De l'aide ? Oui on allait en avoir besoin et de beaucoup ! Mais ce projet était-il viable déjà ? J'en doutais fortement surtout face à ce Gouvernement borné qui en avait que pour sa pomme et pour rien d'autres . Quel injustice franchement et c'était dingue à quel point je me sentais aussi furieux qu'impuissant dans pareils moments. Mes jambes pouvaient flancher à tout moment, je devais faire un effort démesuré pour ne pas paraitre faible en laissant choir ce flot de sentiments que j'avais sur le cœur.

"- Ilya est serveuse au Five, un petit bar situé dans le dôme commercial. Elle vit seul, célibataire, enfin je crois... J'ai confiance en elle, elle ne nous trahira pas. Elle m'aurait déjà balancé sinon même si j'ai pris sa défense une fois. Les gens ont tellement peu de scrupules de nos jours mais je n'offre pas ma confiance à n'importe qui et je lui ai donné la mienne alors à toi de voir mais je ferai tout pour la tirer de ce gourbi en putréfaction ça tu peux me croire !"
Au moins ça c'était dit et je n'allais pas revenir là-dessus. Aaron n'avait pas encore sorti tout son attirail , on allait probablement ne pas trop s'attarder ici non plus tant c'était irrespirable. Les problèmes rencontrés étaient énormes, la solution et l'alternative que je proposais irréalisable donc que devait-on faire exactement.
"- je dois t'avouer que je suis un peu paumé avec tout ça...."
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MessageSujet: Re: (Terminé) Un autre monde [Sebastian]   (Terminé) Un autre monde [Sebastian] EmptySam 13 Sep - 18:29

Les réactions de Sebastian me plaisaient de plus en plus, son attitude globale également. Il y avait deux facettes de ma personnalité qui l'analysaient et les deux étaient comblées même si certains points restaient à éclaircir. L'être, tout d'abord, était une belle personne, au peu que je pouvais juger. S'il était sincère dans ses paroles, c'était vraiment quelqu'un de bien. Je me retrouvais totalement dans la réaction qu'il avait eu face à cette situation dans le bar. La violence envers une femme insupportait. La violence en général d'ailleurs. Mais plus encore quand elle était perpétrée par des personnes plus fortes sur d'autres plus vulnérables que ce fussent des enfants, des malades, des personnes âgées ou des femmes, bien que certaines sachent se défendre et puissent même être les pires bourreaux. Il suffisait de considérer celle qui nous dirigeait ... Mais j'aimais cette attitude chevaleresque, presque décalée, dans notre monde où les femmes étaient plus des proies et des trophées que des êtres à protéger. Je me sentais d'un coup moins seul. Le pacificateur, en moi, le recruteur, appréciait aussi la retenue et la méfiance dont faisait preuve l'infirmier, même si c'était à mes dépens. Cela augurait décidément bien de toute collaboration future. Rien n'était pire qu'un engagé naïf pour la sécurité du groupe. Nous mettions en garde les nouveaux contre les apparences et les faux semblants. Un pacificateur devait se méfier de tout et de tous, même de ses proches et surtout des rencontres récentes. La méfiance dont Sebastian faisait preuve à mon égard était donc une bonne chose.

Nous allions avoir besoin de gens comme lui avec les sombres perspectives qui pesaient sur le sort des Humains. Entre cette pollution sauvage qui transformait leur habitat en cloaque et le projet de contrôle de la performance et de la durée de vie des esclaves humains grâce aux bio-nanites , par ma faute...Le sort des Humains semblaient avoir été scellé par une main cruelle qui les vouait à l'extinction programmée. Dans la lutte qui s'annonçait, je le savais, beaucoup laisseraient la vie, humains comme asariens aspirant à une société pacifiée. Un battant comme Sebastian, aussi endurant physiquement et avec un mental solide serait vraiment un renfort très apprécié. Pour autant, il restait humain dans ses réactions et sans illusion sur la vulnérabilité du cœur des hommes que nous étions face à l'amour. J'avais retenu quelque réflexion qui n'aurait pas manqué de passer mes lèvres si je m'étais laissé aller... Combien ses paroles étaient sensées. On ne choisissait pas d'aimer... Je l'avais expérimenté à mes risques et périls. Je songeai à Mara pour qui mon cœur battait toujours, une Humaine, elle aussi. Mon âme s'était bien foutu de sa nature. Il avait fallu que je comprenne qu'elle n'était pas libre pour cesser d'espérer et accepter que l'amour était sans doute ailleurs ... Et puis j'avais senti obscurément que rien n'arrive par hasard peut-être et que cette rude révélation m'avait aussi aidé à ouvrir les yeux sur d'autres liens, possibles et réciproques. Mais il m'avait fallu du temps pour l'admettre. Pour m'avouer que mes sentiments pour Jessica n'étaient pas que pure attirance. Les paroles de mon acolyte résonnèrent de façon douloureuse en moi. J'étais, bien plus que lui, un réel vecteur de danger pour mes proches et ma vie sentimentale restait vouée à la complexité.

Mais le temps n'était pas à la réflexion sur mon sort. Ce qui s'imposait à nous mobilisait toute notre attention et notre énergie, s'insinuait dans nos sens même avec cette odeur pestilentielle. Sebastian avait raison. C'était un déplacement de population qu'il fallait envisager. C'était la solution la plus logique, la plus humaine, et rapide. Pourtant je connaissais d'avance la réponse que donnerait le gouvernement à une telle requête. Les Anciens qui tenaient le pouvoir, les Asariens les plus avides, décadents et dominateurs, voulaient maintenir ce réservoir d'esclaves et main d’œuvre corvéable à merci, à portée de main, la contrôler à loisir. Redescendu dans la cuvette nauséabonde du dépotoir, je sortis de petits récipients pour prélever différents fragments, puis un appareil qui servait à mesurer la composition de l'air. Je ne pouvais pas analyser en direct les enregistrements de données qui s'affichaient sur l'écran. Il me fallait des logiciels de calcul que je n'avais qu'au labo ou au QG des Pacificateurs mais les noms des composants qui s'affichaient avaient déjà de quoi affoler. J'avais les yeux qui pleuraient et Sébastien n'avait pas l'air mieux. Je le rejoignis et lui demandai de me tenir un récipient dans lequel je venais d'enfermer quelques spécimens de parasites divers: blattes, vers , sangsues, fourmis et autres petites bêtes qui auraient la bonté de me révéler à quel degré elles étaient contaminées par l'environnement toxique dans lequel elles évoluaient. Pendant ce temps je prélevai un échantillon de la terre qui se trouvait sous nos pieds. Argile ... perméable ... Même les nappes phréatiques ne seraient pas épargnées...

- Ils ne les laisseront jamais partir hors des Dômes... Et pourtant leur place est là-bas. Ils supportent le soleil eux... Nous les contraignons à vivre enfermés sous cloche pour notre convenance personnelle mais rien ne les retient physiquement de s'enfuir, si ce n'est la peur... De nous, mais aussi de l'inconnu...

Je levai les yeux vers le ciel constellé d'étoiles ...

- La liberté... l'ailleurs... Nous sommes tous prisonniers de nos propres peurs... Puis je changeai de sujet... Tu imagines la journée en plein soleil, ce que cela peut donner ici ? Nous allons assister à la disparition d'un dôme entier si nous ne tentons rien... Ils vont mourir contaminés par ces émanations toxiques si une explosion ne rase pas tout le bidonville avant. Le nuage pourrait aussi se déplacer et contaminer les autres dômes et même l'extérieur si celui-ci vole en éclats. Ça pourrait tuer aveuglément... Les Rebelles aimeraient ce scénario... Moi pas...

Je posais la main sur l'épaule de Sebastian et le regardai avec une lueur résignée dans les yeux.

- J'étais loin de m'imaginer que ma journée finirait ainsi en venant me faire soigner dans ton service... J'ai peu de chance de réussir à les convaincre ... très peu... d'autant plus qu'ils ont des soupçons au sujet du centre... Mais je suis le seul à pouvoir le faire... Et de toute façon ma vie ne vaut plus grand chose ... Tellement moins que celle de tous ces gens...

Je remballai mon matériel et fis signe au jeune urgentiste de me suivre jusqu'à la voiture où j'avais l'intention de ranger mon matériel.

- Je ne sais pas si j'ai tort ou raison mais je vais te demander un service inestimable, Sebastian. Avant on va passer chez ton amie Ilya afin de l'avertir du danger et de lui demander aussi un service. Il ne faut pas que les gens continuent à boire l'eau ici. Il y a des solutions ... Je vais leur en donner... Il faudra qu'elle serve d'intermédiaire entre la population et moi... Sous couvert de précautions sanitaires pour ne pas affoler la population.  De plus, et je sais que je te demande beaucoup, je ne peux pas retourner au laboratoire avec mes prélèvements. C'est trop risqué. Je ne veux pas que le gouvernement tombe dessus. Je vais te demander de prendre contact avec une certaine Amaria. Tu viendras de ma part avec tout le barda et tu lui demanderas de tout analyser "à la maison" pas au centre... Elle comprendra ce que je veux dire. Il faudra qu'elle conserve précieusement le tout et qu'elle me fasse parvenir ses analyses par ton biais. Elle pourrait aussi bien les présenter au gouvernement que moi, mais elle a sa vie devant elle ... Asaria va avoir besoin de gens comme elle, de gens comme toi... Alors c'est moi qui vais présenter la requête devant trois ministères: celui de la santé & de la recherche, de l'environnement, et celui du développement sanitaire. Je connais peu Brennan donc je ne sais pas comment l'environnement va réagir, mais Nicholson est très proche de Nephthis. Ils ne vont pas aimer. Poursuivis-je en ouvrant le coffre. Ils vont essayer de me faire taire... Mais j'ai quelques contacts indirects avec des journalistes... Si jamais je suis incarcéré... Il faut qu'Amaria prenne le relais. En attendant, il faut mettre sur pied ton idée, parce que le temps que la commission rende ses conclusions, même si elles sont favorables à ma requête, ce sera peut-être trop tard ... mais on ne va pas le faire au grand jour... Pas en surface... Asaria a beau être une cité relativement récente par rapport à l'Histoire de l'Humanité, elle a quand même des fondations qui recèlent des secrets... En revanche, ça n'est pas ma partie... Certains les connaissent bien mieux que moi... Et on va avoir besoin d'eux aussi...

Je refermai le coffre d'un geste sec et soupirai en adressant un petit sourire désolé à Sébastien.

- Je parie que tu n'avais pas prévu toi non plus que ta journée finirait ainsi. Tu n'es pas obligé d'accepter de faire le messager et d'impliquer Ilya mais quelque chose me dit que je peux te faire confiance et faire confiance en ton jugement... Je prends des risques en te confiant tout cela, des risques qu'on pourrait désapprouver au dessus de moi, mais  c'est notre peau à tous qu'on risque à moyen terme avec cette épée de Damoclès et ceux qui vivent ici à très court terme... Parfois un homme doit prendre des décisions sans se poser de questions parce qu'il n'a plus vraiment le choix. C'est le seul choix qui s'impose à moi : je le fais. Il te reste le tien à faire avant qu'on arrive devant la porte de ton amie car en fonction de ce choix, ce que je lui dirai sera différent... Elle pourra choisir elle aussi, si c'est ce qui te fait hésiter... La seule chose que je vous demanderais, si vous refusez, c'est d'oublier ce que vous aurez entendu et de n'en parler à personne. Pour moi, une trahison ne ferait pas grande différence étant donné ce que je m'apprête à faire,  mais pour l'espoir de sauver tous ces gens ce serait désastreux. Si tu tiens à elle, n'en parle à personne. Allons vite lui rendre visite...

J'invitai Sebastian à me guider promptement. Plus vite nous aurions fait passer les consignes de précaution et parlé à Ilya, plus vite les échantillons iraient rejoindre les mains d'Amaria qui les mettraient en sûreté au Phoenix  et me ferait parvenir les résultats pour ma requête à déposer devant le gouvernement.


HRP:


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Sébastian Shayn*
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MessageSujet: Re: (Terminé) Un autre monde [Sebastian]   (Terminé) Un autre monde [Sebastian] EmptyDim 21 Sep - 13:11

Ce que je voyais ici me faisait froid dans le dos, comment pouvais-je continuer à vivre dans le luxe certain de mon appartement au centre du quartier résidentiel à présent ? Rien que le fait d'y penser faisait planer l'amertume ainsi que le dégoût au-dessus de mes épaules. Ce n'était pourtant pas compliqué d'ignorer les problèmes des autres, tout le monde le faisait chaque jour, mais pour moi c'était juste impossible, surtout en percevant cette immondice. Au cours de cette nuit mémorable, mon côté Pacificateur latent venait de s'éveiller au grand jour, je ne ressentais plus l'ombre d'une seule hésitation, je devais aller de l'avant, apporter mon aide autant que je le pourrais, il était trop tard pour cracher sur ma destinée, destinée que je n'aurais esquivée pour rien au monde d'ailleurs. Ce n'était pas vraiment par hasard que je me trouvais ici au beau milieu de ce dépotoir, d'ailleurs le hasard je n'y avais jamais cru, c'était que quelque par j'avais ma place ici et donc fatalement quelque chose à accomplir. Le voile du mystère s'élevait peu à peu au-dessus de ma tête ou peut-être ce côté de moi que j'avais trop refoulé au cours de ces dernières années et qui se libérait ainsi sous l'effet d'un électrochoc.

"- Je crois qu'on en est plus au stade de si un tel ou un tel ne veut pas, c'est bien plus profond que ça et tout le monde est pris dans un engrenage vicieux. Nous n'avons pas vraiment le choix, trop de vies sont en jeu. Le Haut Gouvernement et tout le gratin n'en a que faire du sort de ces pauvres gens, la destruction du dôme sera ultra-médiatisée et on en parlera plus après si tu vois ce que je veux dire. Des milliers d'âmes complètement oubliées ayant subi une mort atroce, une population sacrifiée pour que dalle, parce que le Gouvernement a les moyens de se payer du luxe a foison mais ne déboursera pas un centime pour des humains ! J'en vois tous les jours à l'hôpital de ces exemples et ça me fout franchement hors de moi. Sûr que ce serait le moment pour les rebelles d'entrer en action et semer le chaos mais qui veut revivre les drames des années passées franchement ? Ils doivent partir, Aaron, je ne me lèverai plus le matin sans être mort de honte si je laisse couler.... ça."


C'était bien beau de parler mais il fallait agir en conséquence, comme si moi petit Asarien pur que j'étais avait le pouvoir de changer la donne et faire évacuer un peuple tout entier vers un nouveau monde, je n'étais pas Moïse qui guidait des âmes en peine vers la Terre Promise non plus ! Je n'avais rien d'un Dieu ou d'un Sauver de l'Humanité. Je ne bronchai pas au moment où Aaron posait une main sur mon épaule, il fallait bien que nous nous soutenions d'une certaine manière, cela faisait beaucoup de chose à encaisser pour deux hommes, et encore moins j'avais une vie à peu près ordinaire avant cette nuit là...

"- Ca c'est vraiment la pire connerie que j'ai entendue aujourd'hui et pourtant j'en vois  pas mal ! Ne dis jamais à un infirmier urgentiste qu'une vie ne vaut pas grand chose au péril de le mettre hors de lui si tu vois le genre."

Je levai un regard décontenancé vers le ciel, me demandant pourquoi il était si défaitiste d'un coup, ce n'était pas vraiment son genre. Quoi qu'il en soit, nous poursuivrions cette conversation plus tard, il était encore trop tôt pour relâcher notre attention de cette mission aussi longue que périlleuse et surtout impossible... Sauf que là c'est moi qui devenais défaitiste alors non il ne valait mieux pas y penser. Replongeant mon attention sur mon interlocuteur, j'écoutai attentivement tout ce qu'il avait à me dire car apparemment j'allais avoir un rôle phare au travers de tout cet engrenage. Un excellent test pour voir si j'étais un bon candidat potentiel à la cause des Pacificateurs ? Non l'en jeu était trop grave mais c'était une sacrée mise à l'épreuve pour un parfait débutant en la matière pour moi. Là c'était autre chose que d'exercer mon rôle d'infirmier que je connaissais par cœur au fil des années. Tout ce poids reposait déjà sur mes frêles épaules, j'étais fort intérieurement ce n'était pas le souci, mais je n'avais aucun droit à l'erreur, la cause n'était pas petite, on parlait de milliers de personnes résidant dans cette décharge.

"- Attends... Tu penses vraiment qu'Ilya pourrait faire ça ? Tu crois que les autres humains lui feraient confiance ? Je n'ai pas non plus envie qu'elle se mette tout le monde à dos à cause de nous. Elle serait l'investigatrice de tout un peuple mais qui va la croire ? Si les rumeurs remontent et que les humains apprennent que les instigateurs de tout ça, même si c'est la vérité, sont deux Asariens, ça se retournera contre elle, j'en suis persuadé."

Voilà que le cercle infernal se fermait... Pourtant je n'avais pas le droit de faire passer mes sentiments personnels avant ma mission, je ne faisais pas encore parti de l'ordre des Pacificateurs mais je savais pourtant que je ne devais pas raisonner ainsi. Au diable tout ça ! J'avais ma sensibilité moi aussi ! Alors pourquoi fallait dire que ce soir si dur hein ?! Je soupirai d'un air résigné, comme si j'avais le choix, ça me mettait en rogne tout ça mais c'était hélas une nécessité.

"- Je lui expliquerai, on verra déjà ce qu'elle en pense. La connaissant, elle aura par-dessus tout envie d'aider ces gens, elle est comme moi c'est dans sa nature de porter assistance aux autres."

Cela faisait beaucoup de choses à emmagasiner au cours d'une seule nuit et encore nous en étions qu'aux prémices d'un plan qui prendrait forme peu à peu, un peu bancal certes, mais qui s'échafauderait avec le temps. A peine j'aurais exprimé mes intentions à mon amie Ilya qu'il fallait que je prenne contact avec une autre femme, une certaine Amaria, un Pacificatrice d'après le discours de mon acolyte, j'allais être en contact de très près avec la bande alors, pour une épreuve qui était trop grave pour être assimilée à un simple test, cela faisait des sacrées responsabilités pour une newbie dans le domaine mais je n'allais sûrement pas refuser, ou bien c'était mal me connaître dans mes principes et fondements.

"- Ok ok, je vais le transporter tout ton attirail là, je prendrais ma voiture ce sera plus discret et spacieux...Faut juste que tu me donnes les coordonnées de cette femme à moins que ce ne soit elle qui prenne directement contact avec moi ? Enfin les lignes téléphoniques, c'est comme le reste c'est étroitement surveillé mais ce ne sera jamais pire que le portable du boulot de toute manière, je suis étriqué comme un animal de foire là-dessus."

C'était ça que d'être pris en grippe par une hiérarchie entière par le fait d'une faute professionnelle, tu parles d'une faute ! Cela dépendait pour qui franchement, c'était que trop subjectif ! Un peu trop tard pour cracher ma haine d'ailleurs, j'aurais perdu mon boulot si je l'avais un peu trop ouverte sauf que là j'étais prêt à tout et je n'avais surtout plus peur de rien. Enfin si... Mais c'était la pire des faiblesses, j'avais peur de perdre un proche mais je devais garder le silence tout en protégeant mes pensées à propos de ce sujet tabou.

"- Hé je ne vais sûrement pas renoncer maintenant ! Pour qui me prends-tu ? Pour un lâche ? C'est surtout que je suis trop impliqué maintenant et que je n'ai pas le droit de faire demi-tour, je ne pourrais plus me regarder dans un miroir si je décidais de tout lâcher. T'as dégoté un allié de confiance t'en fais pas, je ne vais sûrement pas te lâcher dans ces moments de crise. Bon je vais commencer par Ilya et quelle que soit sa décision finale, je prendrai contact avec Amaria dans les suites cela ne changera absolument rien. Si elle refuse de s'engager au travers de cette mission à sa manière, je ne lui en voudrai pas mais elle gardera le silence ça j'en suis sûr. Et personne ne se fera prendre au cours de cette opération, nous devons rester solidaires les uns des autres, j'y crois dur comme faire c'est déjà bien. Allons-y à présent, il faut redescendre."

Aaron avait raison, plus vite les éléments seraient transmis et plus vite iraient toutes les autres démarches. Enfin il ne valait mieux pas trop rêver non plus, je n'étais pas un idiot non plus et je savais pertinemment que cette procédure prendrait plusieurs semaines voire plusieurs mois, le temps de faire des dégâts irréversibles et conséquents chez les humains. Bon sang mais c'était presque du génocide de les laisser crever là comme des miséreux ! C'était tellement dur à croire mais tellement "Asarien" dans le fond. Mais entre la Mort et l'esclavagisme c'était du pareil au même enfin façon de parler pour moi car vivre sans liberté c'était tout simplement s'interdire de vivre. Encore une cause que je défendrais jusqu'au bout mais il fallait procéder par ordre dans se perdre dans une myriade de pensées vacantes. Ce fut donc d'un pas hâtif que je redescendais la colline pour y retrouver une atmosphère à peu près respirable, ma moto était toujours là, bien abrité du vent et des regards indiscrets derrière des buissons, elle allait rester là pendant un long moment je pense.


"- Il faudrait peut-être mieux qu'on prenne ta voiture pour y aller, ce sera plus discret et je dois avouer que pour transporter le barda, les photos et compagnie, ce n'est pas top si tu vois ce que je veux dire. C'est bien pour l'éclate et la drague mais le reste..."

Un peu d'humour en paradoxe avec cette journée sombre ça n'allait sûrement pas nous faire de mal, j'attendais donc que mon compatriote de fortune prenne sa décision. Je sortais néanmoins mon cellulaire pour contacter mon amie dans un premier temps.

La suite ici to be continued
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