Vice & Plaisir [Emmet]

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Le printemps se reflétait sur l’immense dôme en verre qui se dressait au-dessus de ma tête, enveloppant les tours et les édifices de la cité. Un dôme parmi d’autres qui nous protégeait des méfaits du soleil, notre pire ennemi. Toutes les voutes laissaient passer la lumière et la chaleur du soleil sans avoir à subir leur rayonnements sur notre peau. L’astre diurne brillait telle une boule de feu dans un ciel d’un bleu clair et calme. Ma double vie m’avait déjà amenée à l’extérieur de la mégapole et c’était vrai que l’air naturel n’avait rien à voir avec cet air artificiel, diffusé par les grands climatiseurs qui tempéraient notre quotidien. Le taxi s’arrêta devant l’entrée du Centre de détente, je payais le voyage avec ma carte et sans ajouter un mot, je descendis du véhicule, redressant mes lunettes de soleil au-dessus de ma tête pour admirer cette belle journée sous le signe de la détente et du plaisir de prendre soin de mon corps.

Mes sandales d’été, dernier petit bijou de la collection sublime d’une créatrice de mode très en vogue dans notre cité, résonnaient sur le bitume. Hauts talons, strass sur le devant pour un effet sexy, une robe moulante blanche à fines bretelles, je passais les portes coulissantes qui s’ouvrirent à mon passage, m’engouffrant à l’intérieur de l’établissement. Une musique douce d’ambiance harmonisait déjà le décor raffiné et parfait de l’accueil et de son comptoir où plusieurs hôtesses s’occupaient de clients demandeurs. Parmi eux, un homme de dos discutait avec l’une d’entre elles et je reconnus sans peine la carrure d’Emmet Ingram. Un Ancien dès plus charismatique, propriétaire d’un des restaurants les plus renommé. J’avais très souvent croisé cet homme dans son établissement et nous avions même, au fil de mes repas, le temps d’échanger quelques conversations. Il possédait un charme fou et dès que j’étais en sa présence, un désir électrisait mon corps et mon bas ventre dans une intensité que je ne pouvais pas toujours dissimuler. Lorsque je voulais un mâle, je faisais tout pour l’avoir même une seule nuit. Lui, il semblait me glisser entre les mains. J’étais certaine qu’il se rendait compte de l’effet qu’il me faisait mais apparemment soit, il s’en moquait, soit il était en couple, soit il désirait savoir jusqu’où je pourrai aller avec lui. Et quand la chasseresse était de sortie, plus rien ne comptait que sa proie délicieuse. Mes prunelles sombres suivaient son échange avec la petite blonde qui se dandinait devant lui, tout sourire niais aux lèvres pour satisfaire son client. Elle lui remit une clef agrémentée d’un porte- clef doré lui indiquant le couloir qu’il devait emprunter. Il la remercia et se détourna d’elle, suivant les indications.

Dans ma contemplation, une nouvelle cliente me passa sous le nez sans même s’excuser ou dédaigner m’adresser un regard. Il était hors de question que j’attende encore quelques minutes supplémentaires alors qu’Emmet avait toujours disparu de ma vue.

- Non mais elle se croit où l’idiote ? La politesse cela s’apprend. J’étais là avant toi, donc tu fais la queue comme tout le monde.

L’Asarienne aussi brune que moi avec plus âgée d’après les traits de son visage, me retourna vers moi et me foudroya de ses yeux clairs. Sans lui laisser le temps de me répondre, je la poussais sèchement sur le côté pour me présenter au comptoir tandis qu’une autre hôtesse était venue calmée la cliente pour s’occuper d’elle.

- Bonjour Mademoiselle, heureuse de vous accueillir au centre de détente, que puis-je faire pour vous ?

- Me donner une simple information : où est allé Emmet Ingram avec cette clef que vous venez de lui remettre ?

- Mademoiselle, je ne peux donner suite à votre demande. Notre établissement est formel en ce qui concerne l’intimité de nos clients.

- Ecoutez, pas de blabla inutile avec moi. Je connais cet homme depuis un moment, maintenant. Je veux juste savoir où est-ce qu’il se dirigeait.

Je sortis de mon sac à main une liasse de billets. Habituellement, je ne me promenais jamais avec de l’argent. Je préférai mes cartes de crédits mais là, j’avais eu une excellente idée lorsque je les avais glissés à l’intérieur.

- Je vous promets qu’il ne saura rien. Je suis une excellente comédienne quand je veux cacher une information. Faites-moi confiance.

- Eh bien … hmm … Monsieur Ingram a loué un jacuzzi privé. C’est le numéro 6 mais en discutant avec lui, il m’a fait savoir qu’il irait prendre un verre au bar avec de s’y rendre. Nous possédons un double de chaque clef …

J’arquais un sourcil amusé et espiègle devant le geste de l’hôtesse qui me donna très discrètement ce double.

- Vous voyez que ce n’était pas difficile de tout me dire. L’argent fait toujours délier les langues.

Sans un « merci » ni « une excellente après-midi », je pivotais sur mes talons, suivant le même couloir qu’avait emprunté Emmet quelques minutes plus tôt. Je suivis les panneaux qui indiquaient l’emplacement exact des divers jacuzzis privés. Et je trouvais rapidement celui qui portait le numéro 6. Avant d’y entrer, je fis un détour par ce fameux bar. Emmet était bien là, assis entrain de siroter un verre. Mon esprit joueur avait bien vite fait d’imaginer un scénario savoureux. Je retournais devant l’entrée du jacuzzi privé, ouvrant la porte que je refermais à clef derrière moi pour ne pas éveiller les soupçons de l’Ancien lorsqu’il reviendrait ici. La pièce était baignée d’une lumière tamisée et de plusieurs bougies parfumées. Une bouteille de champagne attendait sagement dans son sceau au bord du jacuzzi. Les couleurs se fractionnaient en des notes chaudes ce qui rendaient le lieu calme et chaleureux. Derrière le paravent en bois, je retirai ma robe, et je glissais entièrement nue dans l’eau qui frissonnait déjà depuis un bon moment. La température était à point et le message des hydrojets me faisaient un bien fou. Le dos tourné à la porte d’entrée, les cheveux relevés et attachés en un petit chignon qui libérait ma nuque gracile, je me laissais aller contre les bulles. Ma rêverie fut stoppée par le bruit de la poignée de la porte, et sans me tourner, le miroir reflétant son image devant moi, je lui adressais un sourire.

- Je n’attendais plus que toi pour apprécier cette délicieuse bouteille de champagne …

Image du jacuzzi :

Invité

L'avantage lorsqu'on est finalement propriétaire du restaurant où on a travaillé pendant un paquet d'années, c'est qu'on en connait absolument tout, surtout que ce n'est pas vraiment le travail et l'implication qui caractérisait l'attitude de l'ancien propriétaire. Sachant donc comment les choses allaient, je pouvais parfois m'autoriser des absences, ce n'était pas régulier, j'étais assez souvent présent, moins à midi puisque j'avais une confiance aveugle dans ma chef actuelle. En dépit de sa façon d'avoir trafiqué son CV et ses recommandations quand elle a décidé de postuler au restaurant, elle a fait une seconde formidable et désormais est passée chef lorsque je suis devenu propriétaire du restaurant. Je la sais capable de garder la cuisine sous contrôle tout en gardant un œil sur la salle, elle est talentueuse et si je ne lui ai as encore proposé de faire évoluer la carte en introduisant des plats de sa confection, cela ne tardera guère. Nous garderons les classiques que les gens aiment, nous les revisiterons peut-être un peu à sa sauce et nous enlèverons certains plats pour en proposer d'autres qui lui plaisent d'avantage ou simplement qu'elle a envie de proposer. Il n'est jamais bon de faire garder à un chef une ancienne carte qui n'est pas la sienne, tout les cuisiniers ont des idées et des envies de choses à préparer, les forcer à garder une carte qui n'est pas la leur est contre-nature, l'avantage qu'a Jade avec moi comme propriétaire du restaurant, c'est qu'elle peut sans aucun problème savoir que je sais ce que c'est ! Donc nous viendrons à retoucher la carte dans quelques temps, dès que nous pourrons prendre le temps de nous y mettre. Ce que je prévois prochainement car je ne veux pas la savoir coincée avec des plats qui ne lui font pas envie ou qu'elle aimerait changer et faire évoluer, moi je suis du genre patron sympathique qui laisse de la marge à sa cuisine, surtout quand j'ai confiance comme ici c'est le cas. Pour le reste lorsque je suis présent, je fais confiance à mes équipes, je me contente de surveiller en ne venant intervenir que lorsque c'est nécessaire.

Pour cet après-midi pourtant le programme est un moment de détente, j'ai envie d'être seul et j'ai réservé un jacuzzi pour mon seul confort. Ce n'est pas souvent le cas, c'est même assez rare mais il arrive parfois qu'une envie comme celle-là me prend, d'être tout simplement tout seul, sans personne, je prends le temps de savourer les bulles, la chaleur de l'eau, de fermer les yeux pour m'endormir dans l'eau tout en réfléchissant à tout et rien. Aussi je décide de me rendre au centre de détente et c'est sans aucun problème et sans surprise non plus, que j'apprends que ma réservation est disponible. Un sourire pour la charmante jeune femme et je me rends au bar pour boire un verre avant de gagner le jacuzzi et de m'y installer. Ca ne dure pas bien longtemps, juste le temps de commander un whisky et je me rends dans la fameuse salle. J'ouvre la porte fermée à clef pour interdire l'accès à d'autres personnes et j'entre, refermant derrière moi avant de constater qu'il y a une personne qui attend dans l'eau. Pas vraiment une inconnue. Sélène Warren, définitivement pas une inconnue, je l'ai vue plusieurs fois à la Licorne d'Or et elle m'a abordée plusieurs fois avec des envies peu avouables. Elle a l'air discrète et délicate pourtant mon pouvoir semble avoir un effet des plus intenses sur elle ce qui signifie qu'elle a un fort caractère, une démone au visage et l'attitude d'ange en somme. Quoi que je l'ai déjà vue montrer les crocs et j'ai dans l'idée que personne ne veut être son ennemi, pas surprenant qu'elle ait eu la clef de cette endroit et qu'elle m'y attende si elle a vu venir. Elle semble avoir apparemment envie de se laisser aller à ce que mon pouvoir lui fait subir et c'est vrai que je l'ai déjà repoussée plusieurs fois même si elle se faisait de plus en plus insistante.

Je devrai peut-être abuser de la situation, c'est parfois amusant de voir l'effet qu'à mon pouvoir pour mettre de fortes personnalités à genoux, si vraiment mon pouvoir à un impact si fort sur elle c'est qu'elle a un côté fort qu'elle cache habilement, imaginez-là maintenant attachée solidement à un lit et torturée d'orgasmes, une vision somptueuse ! Cela dit, je dois avouer que son effort est plutôt surprenant et extrêmement agréable à découvrir. Elle marque beaucoup de points en agissant de la sorte, pourquoi alors encore se refuser à ce qu'elle veut, elle est belle femme et je veux me détendre, ça serait quand même sacrément dommage, non ? Ceci dit, je ne vois pas pourquoi je n'abuserai pas de la situation d'une façon ou d'une autre tout en restant bien entendu dans le cadre du plaisir et du jacuzzi ? Je me déshabille pour la rejoindre, nu moi aussi, dans l'eau délicieusement chaude du bain à bulles.

« J'ignorais que ce genre d'endroit fournissait ce genre de surprise mais c'est plaisant. »

J'attrape la bouteille de champagne pour la déboucher et servir les deux flûtes, en donnant une à la jeune femme face à qui je me suis installé confortablement.

« A quoi trinquons-nous, Sélène ? Tu dois bien avoir une idée pour être venue ici me rejoindre. Ou plutôt m'attendre en l’occurrence. D'ailleurs, à quoi dois-je l'honneur de ta présence ? »

Oh c'est que je le sais parfaitement, j'ai juste envie de la tester et d'en apprendre plus sur ses désirs mais aussi ce que mon pouvoir la rend prête à faire. En est-elle déjà au point où elle allait dire être prête à tout ce qu'il faut pour me faire plaisir ? Si non et bien … je pourrai toujours l'inviter au restaurant ce soir et peut-être encore un autre soir et un autre si c'est nécessaire, à moins qu'elle ne soit déjà "à point".

Invité

Lorsque je veux un homme. Je l’obtiens. Rien ne me résiste et encore moins quand il s’agit d’un Ancien. On pourrait penser que ce n’est que le prestige de son statut dans la société qui me donne ce désir brulant au creux de mes reins. Non, absolument pas ! Par contre, je n’ai toujours pas trouvé la réponse sur sa résistance à me repousser. Emmet L. Ingram aime jouer avec moi, flirter, me séduire, me charmer mais dès qu’il le peut, il recule et érige des barrières. J’aime les défis et encore plus bien lorsqu’on essaye par tous les moyens de me résister. Plus, il résiste, plus j’ai envie de le croquer, de le faire hurler sous mes caresses avides de sa peau. Je donne, la plus part du temps, une image frêle de jeune Asarienne insouciante, caractérielle et très arrogante. J’aime surtout brouiller les pistes, c’est un peu dans ma nature première de piéger mes proies puisque je sers les Grands de notre cité, en éliminant les plus gênants. Mais revenons à l’instant présent, à ce moment précis où j’entendis la porte s’ouvrir dans mon dos. Je pouvais savourer dans le reflet du miroir, face à moi, sa silhouette qui se détachait et qui se rapprochait du jacuzzi.

- Quand on veut, on peut … Tous les moyens sont bons pour obtenir satisfaction.

Sans me tourner vers lui, le miroir me suffisait pour savourer son corps qu’il dénudait au fil des vêtements qu’il retirait. C’était la première fois que je le voyais dans la plus simple nudité et je ne perdais aucun détail, découvrant ses muscles, son ventre, ses cuisses, et sa virilité. Lorsqu’il se dressa devant moi pour m’installer dans les bulles d’eau, il m’était encore difficile de le regarder dans les yeux. Et quel dommage de voir disparaitre ce corps d'Apollon dans l’eau tiède. Je pris la flute de champagne qu’il venait de servir et qu’il me tendait, affichant un sourire de prédatrice prête à tout aujourd’hui pour l’avoir.

- Ma présence dans ce jacuzzi est simplement due au hasard. J’étais venue me prélasser au Centre de loisir, je ne savais pas encore comment j’allais passer le reste de mon après-midi jusqu’à ce que je te voie quitter l’accueil et la charmante hôtesse. Là, je me suis dit que je ne devais pas laisser passer ma chance de savoir ce qui t’amenait ici et ce que tu comptais y faire.

J’étendis mes longues jambes qui effleurèrent les siennes. Les bulles dissimulaient mon corps et mes courbes, et je m’étais calée contre le dossier de façon à ce que l’eau cache aussi mes seins.

- J’ai plein d’idées pour passer une excellente après-midi. On peut trinquer à ta soumission durant les prochaines heures ? J’espère que cette pièce est insonorisée. Je ne voudrais pas que les clients et les employés s’arrêtent devant la porte à chaque fois que tu pousseras un râle de plaisir sous mes caresses.

Je levais ma coupe de champagne trinquant avec lui. Le mousseux pétillant était à point : bien frais, légèrement sucré, tout pour agrémenter mon envie qui s’agitait de plus en plus au creux de mon ventre. Je reposais ma flute contre le rebord, me mouvant jusqu’à lui pour m’installer à califourchon sur ses cuisses. Mes doigts fins et raffinés flattaient ses épaules dans une douceur et une lenteur calculée à la perfection, remontant contre sa nuque et ses cheveux blonds. Je penchais ma tête sur la côté pour admirer ses yeux qui ne me quittaient pas.

- Et toi ? Tu avais décidé de passer l’après-midi seul dans ce jacuzzi sans la moindre petite activité. Comment est-ce possible ? Un manque de motivations Monsieur Ingram ? Pourtant toutes ces hôtesses qui te dévorent du regard n’attendent qu’un geste de toi pour satisfaire tous tes désirs.

Invité

L'image que donne Sélène, je n'y ai jamais vraiment cru, soyons franc, si elle est une douce petite asarienne aussi délicate qu'une fleur comme le laisse penser son corps alors je dois sans doute être Dieu le Père. Ne vous y trompez pas, je ne dis pas que Sélène soit du genre tueuse en série complètement psychopathe avec des velléités de domination de tout Asaria, je dis juste que Sélène n'est certainement pas aussi douce et innocente qu'elle veut bien le montrer. Je n'adhère pas vraiment à l'image qu'elle donne, dommage parce qu'elle semble tellement bien construite, seulement est-ce le comportement d'une innocente petite chose que de trouver moyen de s'inviter dans le jacuzzi d'un Ancien et de l'y attendre dans sa plus simple tenue avec une bouteille de champagne et des idées clairement annoncées par sa seule présence ? Non, Sélène n'est pas ce qu'il semble qu'elle soit, elle n'est pas ce qu'elle montre d'elle et une part de moi aime bien cela, c'est amusant, c'est curieux, c'est aussi la première fois que je trouve mon pouvoir des plus intéressants car il semble avoir un effet assez puissant sur elle, preuve d'un caractère bien plus fort que celui qu'elle semble afficher en public, une démone aux allures d'ange ? Il faut croire, est-ce que ça me pose un problème ? Pas le moins du monde, je suis curieux et joueur, il se trouve qu'elle a piqué ma curiosité en proposant des jeux qui promettent d'être très intéressants.

« Ravi de pouvoir constater que tous les moyens peuvent être bons en effet, j'ai toujours rêvé d'une belle sirène nue dans mon jacuzzi. »

Je me déshabille pour la rejoindre, de toute façon pour ce qu'elle entend faire, apparemment du moins, je crois bien qu'il n'y a besoin d'aucun vêtement, sans oublier que je n'avais prévu aucun maillot de bains de toute façon alors je la rejoins à mon tour, nu moi aussi mais pour le plaisir de son regard de toute évidence. Je note son regard rendu gourmand par mon pouvoir, l'envie que je lui suscite se devine par sa présence mais aussi dans son regard, les jeux qu'elle veut, c'est évident, jouer sont des jeux d'adulte, motivés eux aussi par mon pouvoir et je n'entends pas la décevoir, tout juste ai-je envie de profiter de la situation un peu plus que nécessaire. Si elle est la tigresse que je crois deviner, j'ai alors l'envie de la faire ronronner comme un simple chaton, de soumettre l'insoumise dominatrice mais avant ça, je dois m'assurer ne pas faire fausse route. Il serait sans doute pire encore si elle devait être amoureuse, coincée entre Sélène et Jade, mon cœur serait sans appel mais plus je la croise et la sens me faire ses avances, plus je juge que la sirène de mon jacuzzi serait bien mauvaise ennemie à avoir.

« Et quand tu as su ce que j'entendais faire, tu n'as pas résisté à me rejoindre. »

A ses mots suivants, un sourire apparaît sur mon visage, un sourire fin mais perceptible pourtant, j'écoute ce qu'elle dit en gardant ce léger sourire, profitant pour deviner la beauté de ses courbes au travers de l'eau remuée et agitée de remous. Je hoche les épaules finalement quand elle termine.

« Je n'aurai jamais imaginé que tu sois du genre à t'inquiéter du confort des autres clients plus que du tien. Et je ne crois pas non plus que tu te soucis d'un éventuel impact sur ma popularité, j'en conclue donc que tu exposes simplement des talents que tu penses avoir et qui pourraient me plaire … Sélène, voyons … pourquoi convaincre un convaincu ? »

La laissant s'installer contre moi, je la regarde, une main se posant sur sa cuisse, l'autre tenant mon verre dans son dos, je l'attire contre moi le temps de boire une gorgée, notez que c'est plus là pour sentir son corps que pour la gorgée qui coule dans ma gorge, je l'observe en retrouvant mon sourire.

« Moi, je pensais juste passer un moment avec moi-même, réfléchir, penser, me vider la tête et l'esprit de toutes sortes de pensées concernant mon restaurant. Rien qui ne puisse être mis de côté à la faveur d'un intense moment de plaisir avec toi mais pourtant, tu me vois obligé de mettre une condition à cela. »

Je trouve son regard et mon léger sourire apparaît désormais en coin, elle m'aurait, elle le tenait pour acquis mais j'entendais profiter de la situation.

« Toutefois puisque c'est toi qui me trouve dans un jacuzzi privé à mon usage et que tu me fais des avances et des promesses plus que brûlantes, tu doives y … mettre le prix. Si l'on veut parler ainsi. Pour ce moment je suis tout à toi, pendu à tes désirs et tes envies et entre tes mains mais pour le reste de l'après-midi, après ce bain érotique, tu devras te laisser attacher à un lit à subir mes seules et uniques envies de te frustrer ou te faire crier. Sans chercher à te libérer. »

Je la regarde toujours dans les yeux, concluant d'un regard imperturbable :

« Alors, Sélène ? Qu'est-ce que ça sera ? »

Invité

Je ne comptai pas étendre notre conversation ni encore moins jouée à l’effarouchée. J’avais bien trop attendu ce moment de me retrouver en tête à tête avec lui pour de nouveau m’amuser à le séduire comme je l’avais fait si souvent à la Licorne d’Or. Cette fois-ci, je ne le laisserai pas prendre les rênes de notre échange pour ensuite le voir disparaitre ou retourner à ses obligations professionnelles comme il me l’avait si souvent répétée quand je venais diner dans son restaurant. Emmet s’installa face à moi nous servant à tous les deux les flutes de champagne. Une grande marque de champagne qui ne pouvait pas passer inaperçue. Les vignes de raisin de se trouvaient pas hors des dômes mais bien dans des champs artificiels qui poussaient soit dans les jardins du Centre de recherches soit au-dessus de certains toits de grandes firmes. Les Asariens n’allaient pas s’embêtaient à aller produire des vignes dans les terres sauvages sachant que le contrôle serait dès plus compliqué avec des humains comme employés. Là, ils avaient tous sous la main : la production et le petit personnel. Je lui contai comment j’avais manipulé l’hôtesse pour qu’elle me fournisse les informations nécessaires à son sujet.

- C’était beaucoup plus intéressant de te rejoindre dans ton jacuzzi que de faire des exercices ridicules avec un coach et une quinzaine de groupies dans une salle agrémentée d’une musique minable.

Ma petite explication suivante n’eut pas le succès voulu. Mais je devais bien avouer qu’Emmet avait raison. Je me foutais de savoir si des clients pourraient nous entendre. Je n’étais même pas certaine qu’il avait verrouillé la porte à son arrivée. L’idée de nous faire surprendre dans un moment intime éveillait mes envies. Je ne cherchai pas l’exhibition mais cela pouvait avoir un impact très agréable sur le plaisir d’être observée.

- Je ne pense pas avoir des talents ! Rectification : J’ai des talents et des capacités qui te plairont. Je n’en doute pas. Au moins, je n’ai pas à prêcher un convaincu. Cela m’évitera de perdre mon temps et le tien aussi par la même occasion.

Nous trinquâmes et je trempai mes lèvres, goutant à ce divin nectar pétillant avant de reposer ma coupe et de venir m’installer sur ses cuisses. J’allais prendre mon temps mais à ma manière et pas reculer au dernier moment comme Emmet à chaque fois que nous nous croisions. Son bras, dans mon dos, m’attira contre lui tandis qu’il buvait une autre gorgée de champagne mis à notre disposition. Croyait-il que j’allais tomber dans un piège aussi simple ? Qu’il n’avait fait ce geste que pour s’abreuver une nouvelle fois, il allait devoir trouver mieux. Cette méthode était d’une simplicité infantile surtout pour une prédatrice comme moi. Mon sourire s’accentua de façon plus aguicheuse. Mes mains caressaient lentement ses épaules, descendant su son torse et contre ses flancs. Il m’avoua pourquoi il était venu ici tout seul. Une grimace désapprouva son planning lamentable et sa condition qu’il mit en avant à la fin de sa phrase.

- Réfléchir, penser ? Mais quel gâchis ! Tu peux te vider la tête tout autrement. Et de quelle condition parles-tu ?

Intriguée et curieuse, je l’écoutais m’exposer ses arguments et la façon que se terminerait notre corps à corps. Je n’avais qu’à accepter ses conditions et il serait à moi une partie de l’après-midi tout comme je serai à lui après ce petit bain à bulles. Mais je devais me soumettre à ses modalités. Une sorte de contrat tacite que chacun d’entre nous devra respecter.

- Tu veux me soumettre à ton plaisir. Tu me veux voir totalement offerte et suppliante à tes caresses. Pourquoi ? Quel défi je représente pour toi ? Qu’est-ce que tu trouveras comme désir dans cet échange ? Je serai ta captive et tu pourras assouvir tous tes vices sur moi ? Je veux en savoir plus avant d’accepter. Je n’ai jamais été soumisse a aucun homme mais si tu me promets plusieurs orgasmes, je pourrai être tentée par cette nouvelle découverte.

Je n’avais aucun complexe concernant les délices charnels et j’étais en accord parfait avec mon corps et mes désirs. Mais avant d’accepter ses termes, je devais en savoir davantage, pourquoi cette proposition ? Pourquoi me voulait-il attacher ?

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C'est précisément l'attitude actuelle de Sélène qui me fait penser qu'elle n'est pas la jeune femme douce et innocente qu'elle présente au monde. Il y a en elle quelque chose qui me fait penser qu'elle est bien différente de ce visage qu'on peut voir. Souvent pour évaluer les gens, j'ai été assez doué, pour preuve la chef de cuisine actuelle de mon restaurant. Aucun diplôme, aucune étude dans la cuisine et la voilà à la tête du restaurant le plus célèbre d'Asaria, ce n'est quand même pas ce qu'on peut appeler un coup de poker qu'aurait tenté le premier venu, pas vrai ? Le monde de la cuisine est trop souvent dirigé par des cuisiniers experts depuis trop longtemps dans le métier qui manquent de deux choses que j'ai trouvé chez Jade, le premier est le culot, celui qui fait essayer, tenter, expérimenter, cette audace un peu folle de se risquer à quelque chose sans même se demander quel sera le résultat. Le second est la jeunesse, depuis quarante ans derrière une cuisine à manier les mêmes ustensiles et cuisiner les mêmes ingrédients pour des recettes imaginées il y a tellement d'années, c'est s'enfermer dans un monde, Jade représentait une ouverture que j'avais saisis. Quand à Sélène, j'ignorais encore ce qu'elle représentait exactement mais rien qui puisse être déplaisant à en croire les idées qu'elle avait en tête.

« Et puis, je n'ai jamais dis que ta présence me déplaisait, bien au contraire »

Si elle avait peur que des clients entendent ? Je devais croire ça alors qu'elle venait de se faufiler dans le jacuzzi que j'avais réservé de façon privée ? A d'autres mais sûrement pas à moi. A la limite, j'aurai pu croire qu'elle ait peur d'être entendue en train de crier son plaisir mais qu'on entende qu'elle me donne du plaisir ? Pas un instant je croirai à cela et la suite semble me donner raison, en tout cas elle arrive au moins à me faire sourire, visiblement elle est diablement sûre d'elle et cela n'a rien de déplaisant, au contraire, j'aime son assurance et son cran.

« Visiblement tu as bien compris que j'aime les gens qui savent faire preuve de culot et d'audace comme toi en cet instant, que de bons points tu marques … et de promesses tu fais ! »

Ah oui, il est certain qu'après ce qu'elle a dit, je m'attends au grand jeu, à la totale, à l'intégrale et à passer un moment totalement hors norme que je n'oublierai jamais ! Seulement pour l'heure, c'était beaucoup de mots et pas encore vraiment d'actions ce qui me semble de plus en plus étrange, allez quoi, vous voulez me faire croire qu'une jeune femme qui s'invite nue avec du champagne dans le jacuzzi d'un homme soit du genre petite chose timide et délicate ? Mais bien sûr et la marmotte met le chocolat dans le papier alu, pas vrai ? Sa position se fait plus sensuelle tandis que mon programme ne semble pas vraiment lui convenir, réfléchir et penser dans un jacuzzi, très honnêtement c'est une excellente façon de faire que j'aime beaucoup mais quand elle dit que je peux me vider la tête autrement, je ne peux que sourire et je ne tarde guère à lui exposer ma condition pour jouer son petit jeu dans le jacuzzi, restait à présent à voir comment elle réagirait.

Rapidement elle semble lever quelques boucliers devant ce que je viens de proposer, c'est un échange des plus honnêtes, non ? Je joue son jeu dans le bain à bulles, elle se soumet à moi pour la soirée, je pense que chacun pourrait trouver son bonheur à ça, seulement je remarque que perdre le contrôle lui semble pour le moins … pénible.

« Je crois que tu connais parfaitement la réponse à tes questions, Sélène, pourquoi voudrai-je te soumettre sinon parce que je crois que tu n'es pas la douce et innocente petite asarienne que tu montres ? Quand je te vois ici dans ce jacuzzi, nue et m'attendant pour ce genre de proposition indécentes, je ne vois pas la douce petite asarienne que tu aimes montrer, je vois une femme pleine de cran, qui sait ce qu'elle veut et qui n'hésite pas à faire ce qu'il faut pour avoir ce qu'elle veut, je vois une force de caractère et une assurance forte, un besoin d'avoir le contrôle. Je n'ai aucun amour pour le sexe violent si c'est là ce qui peut te faire poser la question, en fait je ne veux te voir soumise que pour voir si tu es capable de perdre le contrôle, d'accepter de te laisser entièrement à la volonté d'un autre … ou pas. »

Invité

Les hommes, et principalement les Anciens, ont ce petit quelque chose qui les différencie des plus jeunes. Ce n’est pas leur âge ni leur expérience de la vie qui les rend plus attractifs. Non, c’est cette envie furieuse de devoir tout contrôler jusqu’au dernier souffle. Emmet Ingram me le prouvait une fois de plus en me proposant un petit jeu qui, effectivement d’un premier abord, était tout à fait délicieux : il serait mon dessert durant toute l’après-midi si j’acceptai d’être sa captive pour le reste de la soirée. Et dans le terme « captive », il y avait ce désir fort prononcé de m’attacher aux barreaux du lit pour avoir ce contrôle absolu sur moi. C’était l’un des inconvénients de ce petit contrat entre lui et moi. J’avais horreur de perdre le contrôle quelque que soit la situation. J’avais quelques règles bien en tête qui régissait ma vie depuis que j’étais devenue « la Main du gouvernement ». Un assassin hors pair. La meilleure sans me vanter. Un cruel dilemme s’imposa alors en moi, entre l’envie de céder pour une fois et d’un autre côté, refuser tout en bloc ce petit jeu entre nous deux. Pourquoi discuter alors que nous étions nus dans ce jacuzzi privé et que j’étais assise à califourchon sur ses cuisses ? Sa réponse fit étinceler la lueur malicieuse et divine de mes iris. J’humectai mes lèvres de ce nectar pétillant, reposant ma coupe de champagne sur le rebord carrelé. Je l’écoutai jusqu’au bout sans l’interrompre et déjà mes propres arguments se dessinaient dans ma tête. Comédienne jusqu’au bout des ongles, je pris un air faussement ingénu, haussant un sourcil sombre tout en le détaillant. Ma main glissa lentement sur son torse remontant contre sa gorge.

- Oh ? ! Tu penses que je ne suis pas si douce et innocente ? Que parce que je suis capable d’aller au bout de mes envies et de mes fantasmes, cela ferait de moi une femme différente ? Si je te dévoilais toutes mes facettes, tu t’ennuierais bien vite après. Autant garder un peu de mystères.

Je penchai ma tête sur le côté, tel un chat observant sa proie. Il n’avait pas tort. Tous les hommes qui me séduisaient ou que je laissais m’approcher, ne voyaient de moi que la jeune Asarienne, enfant gâté qu’il fallait divertir pour ne pas subir ses caprices. Ce n’était qu’un jeu pour moi et Emmet semblait l’avoir deviné. Je m’approchai un peu plus de son corps, pressant mes seins lourds de plaisir contre sa peau. Mes bras encerclèrent son cou, ma joue effleurant la sienne tout en lui murmurant quelques mots à son oreille.

- J’aime aussi le sexe violent. Cela ne me gêne pas si le mâle en question sait me donner plusieurs orgasmes. Il est bien parfois de laisser parler la bête qui est en nous et de la libérer.

Je pris le lobe de son oreille que je m’amusai à mordiller du bout de mes dents. Je frottai indécemment mon intimité contre son bas ventre et la réaction se faisait déjà sentir à ma plus grande satisfaction.

- Donc, tu veux m’avoir en ta possession parce qu’au quotidien j’aime diriger et tout contrôler ? Et tu te proposes de me faire connaitre les meilleurs orgasmes, juste en voulant me maitriser et m’attacher ? Il faut beaucoup de confiance en l’autre pour cela …

Je me reculai pour mieux croiser son regard, inspirant tout doucement. Je n’étais pas fan de cette idée. Emmet m’avait bien cernée : j’avais horreur de perdre le contrôle et de le laisser à un autre. Je ne m’étais jamais retrouvée dans une telle situation avec un homme. Mais je n’étais pas non plus une femme à refuser ce genre de défi.

- Très bien ! J’accepte de te laisser le contrôle de nos ébats pour la soirée à venir. Si tu penses pouvoir me dompter et me soumettre à toi, pourquoi refuserai-je des heures de plaisir en ta compagnie ? En attendant … Tu es à moi comme tu me l’as précisé il y a peu …

Mon sourire carnassier illumina mon visage aux traits fins. Mes hanches roulèrent contre sa virilité, faisant descendre mon corps contre sa chair tendue sans jamais m’empaler.

- Par quoi veux-tu commencer ? …

Je désirai connaitre l’envie qui le tiraillait en cet instant … mais je ne lui laissai pas le temps de me répondre que mes lèvres possédèrent les siennes en un baiser vorace et fiévreux. Ma langue s’invita entre ses lèvres, rejoignant la sienne dans une danse délicatement endiablée et indécente, m’agrippant à sa nuque pour mieux le garder contre moi.

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