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 (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Action / Réaction [Grant]

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Héléna Carter
Pacificatrice Asarienne
Héléna Carter
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MessageSujet: (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Action / Réaction [Grant]   (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Action / Réaction [Grant] EmptyVen 11 Avr - 12:00

Les yeux écarquillés, je regardais comme le reste de tous les journalistes du Times, le flash info qui défilait sur le grand écran que nous possédions dans la salle de presse. Un open space où se trouvaient tous les bureaux, une salle immense qui pouvait autant être bercée par le bruit entêtant  des touches de clavier des ordinateurs ou des discussions des uns et des autres. Là, le plus grand silence régnait alors que tout le monde écoutait avec attention les détails que la présentatrice donnait concernant la mise sous scellé de plusieurs ordinateurs du Centre de Recherche ainsi que l’ordonnance visant à interdire la sortie de tous les membres du personnel hors des dômes. Il ne manquait plus que cela ! Que pouvait bien chercher le gouvernement ? Cette chère Grande Conseillère et ses toutous de ministres étaient restés silencieux concernant l’existence d’Héméra. Donc à part eux et nous, Pacificateurs, la population d’Asaria ne savait rien sur cet enfant issu d’une mère humaine et d’un père Asarien. En parlant de père … je tournais lentement sur moi-même, balayant du regard la salle. Stevenson n’était pas là. Avait-il vu l’information ? A mon avis, le QG devait être déjà au courant puisque des personnes filtraient en permanence tout ce qui avait attrait aux médias : la télévision, la radio et internet. L’enlèvement d’Héméra s’était produit il y a un an. Pourquoi le gouvernement aurait-il attend autant de temps pour enquêter sur les failles du système informatique du Centre ? Amaria et Aaron étaient les seules à bosser là-bas  et si je me souvenais bien de l’histoire Williams était présent durant la détention d’Héméra. Cela ne présageait rien de bon pour nous.

Je bus à toute vitesse le gobelet de mon café, filant comme une trombe dans la salle des photographes, voisine à celle-ci. Il n'y avait pas une minute à perdre, je devais parler à Grant. C’était quasiment la même pièce, le style d’open space où tous les bureaux  se côtoyaient mais en un nombre un peu plus restreint. Étrangement, leur grand écran n’était pas allumé, et tout le monde papotait tranquillement ou vaquait à leurs occupations.

- Vous savez que vous devez vous tenir au courant des informations en continue ?

Je jetais un froid mais je m’en foutais. J’allumais la télévision et lorsqu’ils comprirent l’importance du flash, ils se regroupèrent tous autour de l’écran mural. Pourtant, je ne voyais pas Grant et son bureau était resté vide. Par contre, je venais de voir son stagiaire, un jeune garçon de dix-huit ans, tout penaud et qui n’osait toucher à rien.

- Tu sais où je peux trouver ton responsable de stage ?

- Mon … euh… quoi ?

Je soupirai prenant la plaque qui se trouvait sur le bureau près de nous pour lui faire lire le prénom et le nom  qui y figuraient.

- Grant Stevenson.

- Ah … euh … Monsieur Stevenson se trouve dans le laboratoire. Il développe les derniers clichés.

- Et toi tu fais quoi ? Tu n’es pas censé être son stagiaire ? Faut avoir un peu plus d’entrain mon petit et prendre des initiatives ! Bref, merci du renseignement !

Je courrai vers le laboratoire et comme je m’y attendais la lumière rouge au-dessus de la porte me stipulait que je ne devais pas rentrer sous aucun prétexte. Je décidais donc te taper à la porte sans m’arrêter. Il allait bien devoir, tôt ou tard, ouvrir la porte quand il en aurait marre d’entendre ces coups à répétition et énervants. Toutes les personnes qui passaient dans le couloir me dévisageaient, me prenant pour la folle de service mais ce n’était pas bien grave. Je leur adressais un sourire sans pour autant cesser mon abatage de coups sur la porte. Sauf que cette porte s’ouvrit et que je faillis taper sur le torse de Grant, arrêtant mon geste au dernier moment.

- Hé bah ! Tu en mets un temps fou à ouvrir toi !

Avant qu’il ne dise quoi que ce soit, je le poussais à l’intérieur, refermant illico la porte et allumant la petite luciole rouge pour démontrer que le laboratoire était interdit d’entrée. J’allumais l’ordinateur, cherchant le fameux flash d’information diffusé sur beaucoup de plates formes. J’augmentais le son et je laissais tout le loisir à Grant d’apprécier la nouvelle, tapotant nerveusement le sol avec mon pied droit.

- C’est louche cette histoire. Pourquoi aujourd’hui le gouvernement met son nez dans les ordinateurs du Centre ? Il ne ferait pas toute cette histoire s'il ne tenait pas un début d'arguments valables pour faire tout ce tapage médiatique.


Dernière édition par Héléna Carter-Van Harper le Ven 16 Jan - 18:01, édité 1 fois
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Grant Stevenson*
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MessageSujet: Re: (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Action / Réaction [Grant]   (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Action / Réaction [Grant] EmptySam 12 Avr - 16:33

Je m'étais rendu tôt au siège du Times ce matin. Quand Mara et Héméra étaient loin de moi, je préférais m'étourdir de travail pour ne pas ressasser le manque que je ressentais en m'éveillant dans un appartement silencieux et vide. Ma nature asarienne ne facilitait pas les sorties des Dômes en journée et c'est donc plutôt à la faveur de la nuit que je les rejoignais dans notre villa des Terres Sauvages ou au Phoenix, si Mara y était retenue pour une affaire urgente. C'était bien trop peu à mon goût, seulement les fins de semaine, à la condition qu'aucun scoop ne me rappelle au travail me privant ainsi des mes congés hebdomadaires. Un photographe d'information n'avait pas vraiment de limites aux heures supplémentaires mais j'étais loin de me douter à quel point la journée serait longue en arrivant aux aurores.

A peine installé à mon bureau, j'avais été assailli par la secrétaire de l'accueil qui vint m'apporter une petite enveloppe en papier Kraft en ronchonnant que mon stagiaire était encore en retard et ne faisait pas son boulot, qu'"elle " était par conséquent obligée de faire à sa place. J'avais objecté qu'il n'était pas encore l'heure de l'ouverture des bureaux pour tenter de défendre ce malheureux garçon qui faisait quand même un peu mon désespoir. Selon toute vraisemblance, il ne ferait pas long feu dans le monde sans concession du journalisme. Mais cette petite enveloppe avait mobilisé ma curiosité. J'avais demandé des précisions à la secrétaire qui n'en savait pas plus sinon qu'un coursier avait livré ça juste avant mon arrivée et avait insisté pour qu'il ne soit remis qu'à moi en personne. Je l'avais remercié avec chaleur puis une fois qu'elle était retournée à ses occupations, j'avais décacheté l'enveloppe. Elle contenait une petite carte mémoire que j'identifiais immédiatement comme venant d'un appareil photo dernier cri et hautement sophistiqué. Un petit mot manuscrit accompagnait la carte: " Urgent. A ouvrir loin des regards indiscrets". Je m'étais enfermé dans mon labo, informant au passage mon stagiaire qui arrivait enfin tout essoufflé que je ne voulais être dérangé sous aucun prétexte. Je trouvais cet envoi assez indiscret à vrai dire. Si l'enveloppe était tombée aux mains d'un collaborateur du gouvernement ... Que pouvait bien contenir la carte ? Je l'avais introduite dans le lecteur numérique et les photos étaient apparues sur l'écran. J'avais reconnu sans mal les bidonvilles de la division humaine. Je cliquais sur les clichés les uns après les autres. Le zoom de l'appareil était très puissant mais le cadrage maladroit. Le photographe avait un matériel scientifique mais était un amateur en matière de prise de vue. Pourtant je fronçais les sourcils en observant un agrandissement d'un des clichés. L'objet des photos était toujours le Dôme, même si les premières prenaient une vue d'ensemble pour me permettre certainement de situer le lieu géographiquement. Le Dôme de la division humaine photographié du sol, à différents points du bidonville. Mon observation avait été interrompue par un appel sur mon second portable, celui qui était exclusivement réservé aux Pacificateurs. Mon cœur s'était mis à battre... Mara... Mais ce n'était pas Mara au bout de la ligne. Une voix d'homme assez tendue et angoissée résonna.

Citation :
- Monsieur Stevenson ?  

- Oui, qui d'autre, c'est mon portable non ? Qui êtes-vous et comment avez-vous eu ce numéro ?


- Je suis un ami... Vous êtes seul ? Vous avez reçu l'enveloppe ?

- Ahh, c'est vous l'expéditeur ?

- Oui, je partage vos préoccupations mais je n'avais pas d'autre endroit où vous envoyer ce dossier. Je suis surveillé et je ne peux pas sortir des Dômes...

- Pas très malin quand même, si l'enveloppe était arrivée en d'autres mains...

- J'avais spécifié qu'on devait vous la remettre en mains propres ...

- Choisissez une autre compagnie de coursiers. Il l'a remis à la secrétaire de l'accueil.

- Merde ...Je suis désolé mais c'est urgent. Vous avez-vu les clichés ?

- Oui, c'est un appareil très précis que vous avez utilisé... Il doit coûter une fortune...

- Désolé pour la qualité des prises de vue, je n'ai pas votre talent.
L'homme devait sourire au moment où il me parlait, je le perçus au ton de sa voix

Citation :
- Il faut bien que ma profession apporte quelques avantages. C'est un appareil qui sert à prendre des macros photos. Vous avez vu le cliché 127  ?

- Pas encore, attendez, je l'ouvre.

Je cliquai sur la vignette et la photo apparut. Je plissai les yeux. C'était un gros plan très puissant sur un des arcs du Dôme. J'observai une anomalie dans la réfraction de la lumière au sommet de l'arc. Je réglai l'agrandisseur au maximum et poussai un juron.

Citation :
- Bon sang ! Il y a une fissure !

- Oui... On la distingue très nettement sur ce cliché. Elle est présente sur tous les autres mais moins visible. Avec un agrandisseur de très haute qualité je pense que vous pourrez déterminer sa longueur, sa profondeur et sa largeur. Je ne suis pas un spécialiste mais j'ai vu ce qu'elle a occasionné...  Elle a déjà fait des victimes... Vous savez ce que cela peut faire ? Il y a eu des brûlures.

- C'est un effet possible de la réfraction de la lumière à travers le feuilletage endommagé du Dôme. Et merde! Je n'avais pas prévu ça !


- Monsieur Stevenson... Soyez prudent lorsque vous faites allusion à votre ancienne activité. Je pourrais être un espion de nos ennemis...


- Mais ce n'est pas le cas, n'est ce pas ? Vous êtes un des nôtres ... Un des nôtres qui a accès à du matériel scientifique ... hmm

- Peu importe qui je suis, j'ai vu le Dôme de la division humaine et je n'ai trouvé que vous susceptible d'apporter une solution... Ne vous faites pas de reproche, le Dôme n'a jamais été entretenu depuis sa construction. J'ai piraté l'ordinateur du service urbanisme du Gouvernement. Par souci d'économie, ils n'ont pas pris de contrat d'entretien avec Wright ni même Stark enfin toutes entreprises capables de réparer ce Dôme et qui se partagent le marché concernant la surveillance des autres Dômes. Tout ouvrage se détériore sans entretien, de plus le rayonnement solaire est très corrosif. C'est juste écœurant... Vous pensez pouvoir y faire quelque chose ? Sinon je ne vois pas d'autre solution que l'alerter les médias et contraindre le Gouvernement à une évacuation de la population.
Je fus un peu inquiet de la détermination que je décelais dans cette voix. En y réfléchissant, elle ne semblait pas totalement étrangère. Pas familière mais pas inconnue... C'était sans nul doute l'un des nôtres mais pas des plus tempérés.

Citation :
- Doucement... On n'en est pas là. Vous savez bien que cela ne se ferait pas sans pertes humaines, sans compter que j'ignore où ils accueilleraient les réfugiés. Vous avez pris de gros risques en prenant ces clichés en plein jour. La Milice aurait pu vous repérer... Laissez-moi prendre le relais à présent. Je vais mobiliser une équipe et voir ce que je peux faire.

- Nous prenons tous des risques, Monsieur Stevenson, vous le premier. Nous le savions en choisissant cette voie. Mais vous avez plus à perdre que moi, une famille. Soyez prudent.
Il avait raccroché coupant brutalement la conversation mais j'avais perçu une émotion étrange dans sa voix. J'avais un sérieux souci sur les bras et je m'en sentais doublement investi par mon appartenance au groupe des Pacificateurs et le fait que j'étais le concepteur de ces Dômes à la suite de mon père. J'étais troublé que l'expéditeur de ce dossier connaisse mon ancienne identité. Il était forcément très proche de nous. Comment était-il possible que je peine à l'identifier. Cette distance froide dans sa voix à mon égard me gênait aussi. Pourtant je savais instinctivement que je pouvais lui faire confiance. Mais il m'avait donné du pain sur la planche avec son dossier très inquiétant. Je devais développer les clichés d'urgence afin de travailler dessus et le Times était mieux équipé que le QG pour cela. Je me préparais à passer la matinée enfermé dans mon labo. L'informateur n'avait pas été avare en clichés mais c'était une bonne chose. Cela me permettrait d'affiner mes calculs afin de réunir le matériel et les hommes nécessaires à la réfection du Dôme. La façon dont nous allions opérer au nez et à la barbe du gouvernement était un autre problème mais ça c'était le domaine de Mara et de ses équipes de protéger notre intervention. Je sentais confusément que les semaines à venir, allaient marquer une prise de risque considérable pour nous tous. J'étais penché sur les premiers développements lorsque des coups déterminés retentirent à la porte du labo. Je jurai intérieurement et allai ouvrir la porte à la volée.. pour me trouver en face du poing dressé d'Héléna.

- Hé bien hé bien! Je croyais que tu m'avais pardonné depuis la gifle! Dis-je en riant.

Mais son air grave m'alerta et je sentais venir des emmerdes supplémentaires alors qu'elle me poussait à l'intérieur du labo pour refermer vivement la porte. Elle mit en route l'ordinateur et chercha un lien sur le navigateur. La retransmission d'un flash info gouvernemental défila sous mes yeux. Et je compris que j'avais vu juste. Alors que le communiqué s'achevait, j'écoutai mon amie exprimer son inquiétude, inquiétude que je partageais.

- On avait bien besoin de ça... je te jure. C'est certainement lié à l’enlèvement d'Héméra. Von Brenner est pire qu'un pit bull. Il ne lâche jamais une affaire. On a combien d'agents infiltrés au Centre ? Trois je crois ... Enfin, le troisième est un infiltré indirect... Amaria était au QG durant la disparition de ma fille. Restent les deux types... Ils sont en danger, c'est certain ... leur famille aussi.

Je fronçai les sourcils, tentant d'établir une corrélation entre les informations qui me tombaient dessus depuis le début de matinée. Mon esprit un peu alambiqué était en alerte.

- Héléna ... je crois que je viens d'avoir l'un d'entre eux au téléphone. On a un sérieux problème... J'espère que tu as déjà mené deux reportages majeurs de front. On risque d'être sur la brèche. Il faut envoyer une équipe interviewer Nicholson. On verra bien quels infos supplémentaires il veut ou peut lâcher. Il faut aussi placer deux trois de nos gars devant le Centre de recherche. Je vais appeler Mara pour lui demander l'identité précise des deux types de chez nous liés au centre de recherche. On va partir séance tenante pour le quartier ministériel et essayer de décrocher un rendez-vous avec le ministre de la recherche. Il faudrait aussi interroger les employés du Centre et leurs familles...

Je m'approchais de la table de tirage pour réunir les clichés déjà développés.

- Il faut aussi qu'on se rende au Dôme des Humains. Regarde ça ! Dis-je en tendant une des photos à Héléna. C'est un Pacificateur, enfin qui d'autre pourrait connaître cette ligne de portable, qui m'a envoyé ça et je crois que c'est un scientifique... Il a pris des clichés méthodiquement, en se déplaçant degré par degré par rapport à la courbe du Dôme. Il a fait des clichés à différentes heures de la journée. Ce type est rigoureux et maniaque dans sa procédure mais je l'ai senti tantôt distant, tantôt prêt à défier ouvertement le Gouvernement. Ça correspond à quelqu'un que tu connais ?


Dernière édition par Grant Stevenson le Jeu 24 Avr - 18:47, édité 1 fois
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Héléna Carter
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MessageSujet: Re: (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Action / Réaction [Grant]   (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Action / Réaction [Grant] EmptyDim 20 Avr - 15:31

Comme je l’avais pressenti, Grant n’avait pas vu le flash info que le gouvernement faisait diffuser sur toutes les chaines, les ondes radios et internet depuis une petite heure maintenant. L’enlèvement d’Héméra remontait à plus d’un an et voilà que le gouvernement dépoussiérait cette affaire qu’il n’avait pas digérée. Ces chers ministres s’ennuyaient-ils sur leurs trônes pour ressortir un dossier brulant qui avait été étouffé par la Grande Conseillère, elle-même ?  Allons ! Pensez-vous vraiment qu’elle aurait eu le courage de tout étaler publiquement ? Reconnaitre que les humains et les Asariens étaient compatibles au point de donner naissance à une nouvelle race ? Cela aurait pu être la chute totale de cette chère Reine des glaces. Je secouais la tête devant la question de Grant par rapport aux Pacificateurs qui bossaient au Centre.

- Oui je me souviens lors du rassemblement, lorsque l’alerte a été donnée par Mara quand votre fille a été enlevée, on a su très exactement où elle serait amenée parce que le Centre avait été déclaré fermer à tout le monde. Amaria avait expliqué qu’elle ne pourrait plus avoir accès à ses propres codes et que des alliés se retrouvaient prisonniers dont un ami à elle, un certain … Williams. Je n’ai plus le prénom en tête.

La suite qu’il annonça fut dès plus intéressante. Donc, en résumé, avec tout ce que Grant tentait de mettre à plat, nous avions un allié – chercheur, scientifique, n’importe quoi d’autre – qui été présent dans les locaux du Centre durant la détention d’Héméra mais qui n’avait pu l’aider car lui aussi surveillé par la horde de Van Brënner.

- Ne t’inquiète pas pour moi, j’ai des ressources cachées pour mener de front plusieurs reportages très intéressants.  Je ne sais pas si Nicholson voudra recevoir des journalistes mais on peut toujours tenter. Par contre, moi je préfère aller directement au Centre et voir s’ils vont nous laisser passer pour interroger les employés qui sont restés sur place.  Et si les agents de la sécurité persistent à nous refouler, j’ai une méthode infaillible pour qu’on nous laisse le droit de faire notre job.

Je croisais mes bras devant, un grand sourire espiègle se dessina sur mes lèvres. Je savais pertinemment que je jouais en gros si je devais affronter les agents qui gardaient l’entrée du Centre mais refuseraient-ils vraiment de laisser passer l’épouse du ministre des médias ? Je n’aimais pas utiliser le nom d’Oliver comme un faire-valoir ou une sorte de passe qui m’ouvrirait toutes les portes mais là, la situation était dès plus inquiétante et tous les moyens étaient bons pour notre groupe. Je jetais un œil attentif aux clichés dispersés sur la table que Grant rassembla. Il m’en présenta un, écoutant ses commentaires tandis que j’essayais de voir ce qu’il pouvait y avoir de curieux sur cette photo représentant l’intérieur du dôme de la division humaine.

- Un type rigoureux et maniaque ? Prêt à défier le gouvernement ? Oui ! Toi ! Ne m’en veux pas mais c’est tout à fait ta façon de faire ! Et non, je ne connais pas d’autres Pacificateurs, surtout pas de scientifiques. Il faudrait voir du côté d’Amaria. C’est la plus calée dans ce domaine.

Je le taquinais malgré l’importance de toute cette histoire. Je repris mon sérieux, cherchant sur le cliché quelque chose qui devait être important.

- Je ne vois rien sur cette photo. Qu’est- ce que je dois chercher au juste ?  Cette petite tâche ?

Je fis glisser mon ongle sur une fine ombre qui s’étendait contre le Dôme mais je ne savais pas si c’était cela qu’il voulait me montrer. En levant mes yeux, je rencontrais les siens  m’indiquant d’un signe de tête que j’étais sur la bonne voie. Je pris un autre cliché … et là … je compris soudainement …

- C’est une fissure, n’est-ce pas ?  Une fissure dans le dôme ? Les humains peuvent vivre sous le soleil. Ils ne craignent donc absolument rien. Par contre, c’est bizarre que personne au gouvernement n’ait bougé le petit doigt. Les toutous de Van Brënner ne vont plus pouvoir faire leurs patrouilles si la fissure devient de plus en plus conséquente. Ce qui permettrait aux humains de souffler un peu … Mais nous … On ne va plus pouvoir les aider au dispensaire … C’est à double tranchant tout ça. Je me souviens que ce dôme fut le dernier construit. Les Anciens savaient qu’en laissant les humains libres, ils n’auraient plus aucun contrôle. Donc, ils ont décidé d’élever cette dernière voute pour les avoir sous la main.
A moins que d'autres effets néfastes ne m'échappent ... ?
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Grant Stevenson*
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MessageSujet: Re: (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Action / Réaction [Grant]   (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Action / Réaction [Grant] EmptyJeu 24 Avr - 22:16

Je repassais en boucle le communiqué du Gouvernement en essayant d'appréhender toutes les implications qui nous auraient échappé. Je fronçais les sourcils et mâchouillais nerveusement le bout du crayon avec lequel j'étais en train d'annoter le dos des clichés. Rien n'arrivait jamais par hasard. On comprenait toujours avec le recul, la raison d'être de tel ou tel événement. Je ne savais pourquoi mais j'avais l'intime conviction que l'affaire liée au communiqué avait un rapport éloigné ou pas avec celle de la fissure. Quelque chose ou quelqu'un liait les deux affaires. Pourquoi avais-je cette intuition ? J'aurais bien été en peine de l'expliquer mais mon instinct me disait que la tension allait monter d'un cran entre le gouvernement et ses opposants.

-Il faut qu'on s'assure que cette perquisition est bien en lien avec l'enlèvement d'Héméra. Après tout, il est question d'un projet sensible mais je suis certain que le Centre de Recherches a plusieurs projets sensibles en cours qui tiennent à cœur à la clique qui nous dirige. Ce peut être une enquête sur un autre projet également. Mais si des fuites récentes avaient eu lieu, nous serions au courant, non ? A moins que les Rebelles aient aussi des informateurs dans la place...et que la fuite soit de leur fait.  

Je réfléchissais tout en écoutant Héléna poursuivre son raisonnement. Je souris au souvenir de cet instant où nous avions compris où était retenue notre enfant, Mara et moi. Le gouvernement ne pouvait, bien évidemment, se douter que nous saurions aussi rapidement que le Centre était bouclé, que nous en déduirions qu'elle y était retenue et soumise à des batteries d'expériences ni que nous monterions dans d'aussi courts délais une mission d'exfiltration. Nous les avions pris de court parce que nous avions des agents bien implantés à l'intérieur du Centre mais aussi gravitant autour du Centre. Je secouai négativement la tête.

- Williams... Non, ce nom ne me dit rien... Il a dû être recruté quand j'étais en fuite, avant mon retour. Ou alors, il fait son possible pour m'éviter, mais je ne l'ai jamais croisé. S'il était présent le jour où nous avons réussi à secourir Héméra, il fera forcément partie des suspects pour les enquêteurs. Il risque gros en tout cas. En revanche, je me souviens de l'informateur qui m'a appelé sur mon portable trois jours après qu'on ait lancé un avis de disparition concernant Héméra. Un certain Anders... Sa femme était bouclée au Centre avec tout le personnel qui y travaillait ce soir là et elle l'en avait informé par téléphone avant que les appels soient eux-mêmes interdits. Je ne sais pas depuis combien de temps ce type travaille pour nous, mais il est fort. Le fait est qu'il avait compris en même temps que nous la raison de la mise en isolation du Centre et été en mesure de nous communiquer tous les codes d'accès valides...

Je descendis mon mug de café froid d'une traite et me mis à dessiner sur la serviette qui enveloppait mon doonut .

- Tu en veux un bout ? Dis-je en le tendant à Héléna. Donc résumons. Nous avons un type dénommé Anders, qui ne bosse pas au Centre de recherches mais dont la femme si. Ce type a réussi à obtenir les codes d'accès aux labos niveau V. On sait maintenant qu'ils sont changés tous les jours. Entre la disparition d'Héméra et l'appel d'Anders, il s'est écoulé trois jours. Ce qui veut dire qu'au moment où il appelait, ce type avait eu le moyen et pris soin de se procurer les derniers codes qui restaient valables 24 h et devaient nous permettre d'arriver à Héméra.

Je griffonnais nerveusement en me grattant le front.

- Ça veut dire que non seulement le type était informé qu'elle allait être emmenée prochainement au Centre, et qu'il s'est arrangé pour avoir les codes d'accès . Tu imagines ce que cela implique ?

J'adorais l'air complètement narquois qu'affichait alors Héléna. Du genre "toi tu vas encore nous pondre une théorie complètement bancale au départ et au final, elle va s'avérer complètement au détail près".

- On a un agent terriblement bien informé et qui a forcément des renseignements à la source. En cela, Mara est géniale parce qu'elle a placé un agent dormant à l'extérieur du Centre mais en position de récupérer les codes... Je me demande si on saura jamais comment il les as eu. Mais le plus fort est qu'il a su au bon moment qu'Héméra allait être transférée au Centre de Recherches. On sait qu'ils l'ont d'abord séquestrée dans un autre lieu. Comment a-t-il pu vérifier que le transfert était bien prévu comme le laissaient supposer les précautions prises par la sécurité du Centre? Je veux dire, il est nécessairement tout près des postes décisionnaires ou il a accès à leurs données. Soit il est une taupe infiltrée au Gouvernement, soit c'est un hacker monstrueux de génie. Il faudrait savoir quel poste occupe sa femme ... Elle court un très grand danger et lui aussi du coup ... Tu as raison, il faut qu'on aille questionner le personnel du Centre.

Je m'essuyai le sucre sur les lèvres du revers de ma main puisque j'avais transformé la serviette en papier en une sorte de schéma issu de ma réflexion et j'eus à mon tour un sourire en coin en écoutant ma coéquipière dérouler son plan.

- Infaillible hein ? Ta méthode, ce serait pas le type à qui tu veux faire des petits ministres par hasard ? Encore une taupe dans le Gouvernement. Pauvre Alianka, avec un Ministre de l'Information qui fricote avec l'opposition et un hacker qui pompe son Ministre de la Sécurité, on ne peut pas dire qu'elle ait de la chance avec les hommes. Bon je sais, je mérite d'aller sur le balcon pour avoir insinué que Van Brenner se fait pomper... Par une taupe, en plus ... Tu as déjà vu les dents d'une taupe ?

Je m'interrompis dans ma petite digression plaisante à imaginer le chef des Milices aux prises avec les assauts de cet animal. Héléna était déjà en chasse dans sa tête et quand Héléna était sur une piste, il valait mieux ranger les blagues de potache au vestiaire. Pourtant, j'aimais bien casser cette image de l'homme sérieux, presque sévère en usant d'humour douteux. Oui bon, ce serait pour une autre fois ...

- Haem, bon euh ...Pour Williams, il faudrait peut-être le mettre au vert avec la famille Anders, si on met la main dessus. Même s'il n'a rien à voir dans tout ça, il peut être inquiété et craquer lors d'un interrogatoire. En tout cas, à moins qu'on ait des taupes à la Wright ou à la Stark, l'homme que j'ai eu au téléphone peu de temps avant ton arrivée fracassante est un scientifique du Centre de Recherche. Il s'est servi d'un appareil photo macro qui coûte à peu près dix ans de nos salaires... Je connais pas d'autres labos pouvant se payer un tel bijou de technologie.

Je posai mon doigt sur le reste du doonut et collai le sucre ainsi récolté sur le bout du nez d'Héléna.

- Dis donc, tu sais ce qu'il te dit le maniaque ? Il faudra qu'on passe voir cette faille. Mon interlocuteur au téléphone m'a parlé de brûlures. De blessures sérieuses. Tu ne penses pas que si c'était des Asariens, des Miliciens qui avaient été blessés, on en aurait été informés les premiers pour couvrir l'événement ? Si ces accidents ne se sont pas ébruités, c'est parce que les victimes ne veulent pas faire parler d'elles. Des humains probablement. Une faille peut concentrer le rayonnement solaire en un point précis qui se projette sur le sol, un peu comme un rayon laser si tu veux... Je pense que c'est ce qui a pu se passer. Et, c'est encore un facteur troublant, le gars au téléphone m'a dit " vous savez ce que ça peut faire". Il m'a aussi parlé de mesurer la faille avec précision et ... Ce qui me fait dire qu'il est l'un des nôtres assez proches, c'est surtout qu'il sait pour mon ancienne identité... C'est quand même pénible ce cloisonnement des Pacificateurs parfois. Je sais que Mara souhaite qu'on en sache le moins possible les uns sur les autres, si jamais on devait tomber à l'ennemi... mais quoi, ce type sait tout de moi et moi rien de lui... Ça m'agace...


Je glissai les photos dans une boîte et la fourrai dans mon sac, puis j'attrapai ma veste avant de pousser Héléna hors du labo.

- C'est pas toi qui avait hâte qu'on parte en chasse ? Tu veux que je conduise pendant que tu listes tes questions, ou tu préfères éviter une panne de la voiture et me les dicter ?
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Héléna Carter
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MessageSujet: Re: (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Action / Réaction [Grant]   (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Action / Réaction [Grant] EmptyVen 25 Avr - 14:59

Je soupirai nerveusement en regardant une énième fois ce flash d’information que Grant regardait avec attention sur son ordinateur. Lorsque le gouvernement se targuait d’être au cœur d’une nouvelle affaire, cela signifiait des complications à l’horizon. Je haussai les épaules tout en croisant mes bras contre ma poitrine.

- C’est une option a envisagé. Il ne faut pas oublier, comme tu le précises, que le patron du Centre de recherches est aussi le ministre Nicholson. Ils peuvent bosser sur tellement de nouveaux projets. Mais pourquoi boucler le Centre, récupérer des ordinateurs et inciter les employés à coopérer ? C’est étrange soudainement cette façon de faire ? Les Rebelles sont comme nous. Ils ont aussi des informateurs un peu partout. On peut penser à une mission qui aurait capotée et donc éveillée les soupons du gouvernement ? C’est un peu tiré par les cheveux tout ça mais on ne peut pas passer à côté de la bonne réponse et suivre chaque voie qui nous semblera être intéressante.

Qui avions-nous comme collaborateurs et alliés au Centre ? A part Amaria, je ne connaissais personne d’autre sauf qu’elle avait mentionné le nom d’un ami à elle lors de cette nuit noire où Mara nous avait rassemblés suite à l’enlèvement de sa fille. Je me souvenai juste du nom de famille, et Grant n’avait pas l’air non plus de le connaitre mieux que moi.

- Si c’est bien lié à Héméra, effectivement, ce Williams va devoir collaborer avec la Milice et le gouvernement. Il était bien présent ces nuits où ta fille était leur prisonnière. Si ce n’est pas lié à cette affaire, ils sont surement à la recherche d’une personne précise et donc  ils vont passer en revue tout le personnel pour tenter d’en faire craquer un. Dans tous les cas, il va falloir être prudent et lui, le mettre au vert durant quelques temps.

Les souvenirs étaient toujours bien présents lorsqu’il s’agissait de me remémorer ce moment où ma ligne personnelle et cryptée avait retentie en pleine nuit, un appel du QG pour une urgence de la plus grande importance. Tous les Pacificateurs munis du pouvoir de téléportations avaient parcourus la cité pour venir en aide aux Asariens et les transférer au plus vite dans la salle de réunion du Phoenix. Je me souvenais du regard livide de Mara, de celui de Grant et de tous ceux qui les entouraient quand j’étais arrivée pour avoir des précisions.

- Je ne connais pas cet Anders. Si sa femme travaille aussi au Centre donc Williams et peut-être Amaria l’ont croisée ? Tu crois qu’elle fait partie aussi du groupe ou elle est totalement naïve sur les activités de son mari ? N’oublie pas une chose Grant. Mara avait demandé à tous les agents du QG d’alerter chacun d’entre nous sur l’enlèvement d’Héméra. Donc, à un moment donné, cet Anders a été lui aussi averti. Il a dû faire très vite la relation entre les différents évènements : la recherche de ta fille et subitement le Centre qui ferme ses portes sous haute surveillance. J’aurai eu la même idée si j’avais été à sa place. Après, il reste la question sur l’obtention de ces codes qu’il a eu avec une rapidité renversante surtout qu’il ne pouvait plus communiquer avec sa femme …

Cela devenait de plus en plus glauque cette histoire. D’où tenait-il les codes si sa femme et même ce Williams n’avaient pas pu nous les communiquer ? Je fis un signe négatif de ma main en réponse à son morceau de Doonut. Je n’avais aucune envie de grignoter quoi que ce soit. Mon estomac était retourné dans tous les sens. Je hochai la tête à son résumé, tout à fait d’accord avec lui avec les points qu’il nommait.

- A la rigueur, savoir qu’Héméra allait être amené tôt ou tard au Centre, on peut lui laisser le bénéfice du doute. Par contre, pour les codes. Si tu me dis qu’ils sont changés toutes les 24 heures et que sa femme ne pouvait échanger avec lui. Il nous reste donc à savoir comment il a fait et ça implique plusieurs paramètres.

J’aimai Grant quand il se lançait dans une théorie folle. Il arrivait à me perdre dans ses explications mais comme par magie, il arrivait toujours à ses fins et à retomber sur ses pattes. Lorsqu’il parla d’agent dormant et de sa manière de récupérer des codes dont on ne saura jamais de quelle façon, un sourire taquin se mua sur mes lèvres.

- Chacun ses petits tours de passe-passe.

Nos idées et nos conclusions se regroupaient et j’avais hâte de fouler le Centre et de fouine un peu partout. Et si les agents postés par le gouvernement avaient l’intention de nous refuser l’accès, j’avais un moyen infaillible pour les dissuader. Bien évidemment, Grant sauta sur l’occasion d’ajouter une touche de taquinerie à mon plan.

- Pour les bébés, je te laisse le soin d’en faire avec Mara. Vous avez bien débuté. A quand un petit frère ou une petite sœur pour Héméra ? Oliver et Leroy sont des taupes encore plus impliqués que nous tous réunis. Ils sont au cœur même du pouvoir et proches de tous ces autres Anciens.  C’est plus un combat psychologique que physique qu’ils mènent.

Je levai les yeux au ciel devant l’image qui venait de me passer sous les yeux, donnant une tape à Grant.

- ça va pas de me donner de telles images ? Je vais faire des cauchemars après ! Van Brenner et une taupe … Beurk !  Je ne savais pas qu’il était zoophile !

Comme s’il avait deviné ce que je pensais, Grant se remit au travail, planifiant tout ce qu’on allait devoir faire les prochains jours.

- Amaria ou Mara pourraient aller voir ce Williams. Je me vois mal débarquer à sa porte alors qu’il ne me connait pas en lui expliquant tout ça. Tu penses que celui qui t’a envoyé tous ces clichés serait où ce Williams ? Faisons d’une pierre deux coups. On le protège et il nous explique tout ce qu’il sait à propos du Centre et de la faille dans le dôme  ainsi que de la famille Anders.

Perdue dans mes pensées et mon esprit en pleine effervescence, je fis un mouvement de recul lorsque je sentis son doigt caresser mon nez.

- Pire que ta fille  qui a passé un moment avec moi quand je l’ai retrouvé de sa petite vadrouille toute seule dans la cité !

J’essuyai le sucre d’un revers de ma main, lui tirant la langue. Oui, c’était un maniaque depuis toujours, très tatillon sur tout ce qu’il faisait. La toute première fois que je l’avais rencontré c’était au sujet de son interview. Monsieur avait planifié la rencontre dans les moindres détails. Mais le sujet sur la faille du dôme était plus important. Donc comme je l’avais relevé certains effets néfastes m’avaient échappée et je comprenais mieux le danger. Tout comme cet interlocuteur anonyme connaissait l’ancienne identité de Grant.

- Si ce petit rayon se transforme en faisceau laser donc on devrait trouver des marquer sur le bitume ou tout autour non ? Délimiter la zone serait intéressante aussi pour  éviter d’autres  victimes. Seules les personnes qui gravitent autour de Mara savent ton histoire.  Et puis tu es quand même le mieux placé d’entre nous pour demander à notre leader des modifications … Sur l’oreiller … je suis persuadée qu’elle t’écouterait avec grand intérêt !

Je lui donnai un coup de coude dans les côtes et on sortit rapidement du laboratoire. Je fis un détour jusqu’à la salle de presse pour récupérer ma besace et toutes les affaires dont j’aurai besoin, retrouvant Grant devant l’ascenseur.

- Je n’ai pas l’intention d’envoyer ma voiture au garagiste. Je conduis. Tu prends les notes !

Le sas s’ouvrit et on pénétra à l’intérieure direction le parking souterrain privé du Times puis le Centre de recherches.
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Grant Stevenson*
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MessageSujet: Re: (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Action / Réaction [Grant]   (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Action / Réaction [Grant] EmptyJeu 3 Juil - 23:42

J'appréhendais toujours de monter en voiture avec Helena lorsque nous avions un gros scoop à couvrir et ce matin n'échappait pas à la règle . A peine avais-je enclenché le clic de ma ceinture de sécurité qu'elle écrasa le pied sur l’accélérateur manquant de me faire planter dans la cuisse le crayon que je tenais en main pour noter les questions. Je tentais de réorganiser mes pensées en ayant à l'esprit ce que nous venions de nous dire lorsqu'elle grilla un feu rouge bien mûr et qu'un camion gros porteur rasa les fesses de la voiture à l'intersection. Je m'accrochai à la poignée fixée au plafond et regrettai amèrement d'avoir englouti un doonut dernièrement. Certes nous avions deux reportages sur le feu mais morts nous n'en couvririons aucun. Mais ma coéquipière était ainsi, un tempérament de feu et une chieuse de première doublé d'un cœur en or et d'une fille à la loyauté en acier inoxydable. Les baffes aussi. Elle ne supportait pas qu'on lui mente et j'en avais fait les frais. J'avais encore en mémoire le claquement de la gifle dans mes oreilles. Mais pour l'heure c'était les battement de mon cœur et les sirènes des patrouilles de la milice que j'avais en tête. Si des gars de Van Brënner nous arrêtaient pour conduite dangereuse, rien, pas même l'intervention d'Oliver ne pourrait nous faire sortir avant le lendemain des locaux de la Milice. De plus, autant je pouvais moi-même avoir une conduite musclée et nerveuse, autant lorsque j'étais passager j'avais du mal à ne pas générer des désordres électriques sous l'influence du stress.

- Helena, est ce que tu aimes Oliver ?

Coup d’œil furtif de l'intéressée et hochement de tête .

- Alors tu ne veux pas mourir ?

Haussement d'épaule et air entendu de l'intéressée qui ne ralentit néanmoins pas d'un pouce.

- Est-ce que tu aimes ton chemisier ?

Léger ralentissement...

- Je crois que je vais vomir mon doonuts ... Tu es certaine que tu ne cherches pas à changer de voiture ? Et de chemisier?

J'étais vert lorsque nous nous garâmes devant le Centre de recherches mais j'avais réussi l'exploit de garder mon doonuts.

J'avais à mes pieds mon sac de photographe rempli de matériel et je sortis machinalement l'enveloppe dans laquelle j'avais fourrée le double des clichés du Dôme. Si on croisait Williams, le confronter à ceux-ci pouvait être intéressant pour étudier ses réactions et qui sait peut-être qu'un de ses confrères scientifiques pourrait nous éclairer.
Cette enveloppe qui contenait la carte mémoire, cette enveloppe que le coursier avait remise à la secrétaire de l'accueil. Quelque chose s'était éveillé en moi. Mon Armadan s'était déclenché inopinément et j'avais vu quelques flash de la vie de cette femme ainsi que du livreur. Mais plus intensément, s'était imposée un autre flux qui émanait du vécu de l'expéditeur. Mais j'avais encore du mal à tout mettre en ordre. C'était douloureux. Ce type souffrait. Je ressentais une fracture d'ordre affectif et je vis comme un spectre le visage de Mara s'imposer puis s'évanouir. Des pensées liées à ma fille s'échappaient également de ce halo mais je voyais aussi un écran d'ordinateur ouvert sur un dossier rempli de symboles auxquels je ne comprenais pas grand chose. J'avais porté discrètement ma main à ma tempe pour dissiper cet espèce de malaise qui me tournait les sens en présence de l'armadan.

- Ne nous emballons pas, tout est possible. Ce peut aussi bien être lié à Héméra ou pas du tout et cacher encore d'autres sombres projets du gouvernement. Ce dont on peut être sûr, c'est que ce qu'ils préparent n'est pas en faveur des Humains, ni des opposants de tout bord.

Je m'étais enfoncé dans le siège baquet de la voiture, en proie à une sorte de vertige mais je m'efforçai de ne pas alarmer ma collaboratrice.

- Tu sais, l'idée d'un agent infiltré par des Rebelles ou des Insoumis n'est pas si farfelue. Le souci c'est qu'ils recrutent leurs agents de terrain souvent auprès de personnes en rupture avec les lois, contrairement à nous qui avons des agents installés dans la place avant de devenir pacificateurs. Un agent qui a un passé suspect sera plus facilement repérable par les services de contre espionnage de Van Brënner à la faveur d'une étude approfondie des dossiers . Si cela ce trouve, c'est un espion Rebelle ou Insoumis qu'ils sont en train de pister et peut-être même que le type qui nous a informé pour le Dôme est un Rebelle ou un Insoumis qui a voulu qu'on fasse le travail à leur place. Il aurait balancé l'info parce qu'il se sentait repéré. Alors plutôt que de mener au QG des siens l'enveloppe mène jusqu'à moi, donc vous... Tu saisis ce que cela impliquerait... Quoiqu'il en soit, nos agents au Centre ou gravitant autour du Centre sont à présent en grand danger. Le fait que ce flash info soit pratiquement concomitant avec ce dossier du Dôme est peut-être un pur hasard mais il y a trop de faisceaux de présomption.

Je mâchonnais mon crayon, en proie à une intense séance de cogitation. D'Aaron Williams, je n'avais aucun souvenir mais ce nom était connu d'Helena. En revanche elle n'avait jamais entendu parler d'Anders. Avec toutes les informations auxquelles elle avait accès, c'était étrange. De même qu'il me paraissait peu en accord avec les principes de Mara de placer autant de nos agents dans un même lieu. Amaria, Williams et Anders voire peut-être sa femme... Cela représentait un gros risque en cas de fuite. Quatre agents qui tombent en même temps... Parce que si le ministre de la Sécurité en levait un, il le ferait dénoncer ses complices sans aucune difficulté. Même l'Homme ou l'Asarien le plus aguerri ne pouvait tenir face à de telles tortures. C'était une réputation tellement fondée que même un mercenaire corrompu et vicié jusqu'à la moelle n'avait pu se résoudre à lui livrer une femme enceinte et avait accepté de laisser partir Mara en échange de ma reddition sans résistance. Ce dont j'étais encore reconnaissant à cet homme qui devait avoir encore une once d'humanité face à la monstruosité de ses employeurs. Pourquoi Mara aurait-elle placé quatre ou même trois agents dans le même panier ? Certes Anders savait des choses troublantes sur nous, avait eu accès à notre ligne directe, connaissait les codes du laboratoire, était au fait de l'enlèvement de notre fille... Mais cela voulait-il nécessairement dire qu'il était un Pacificateur ou même un espion ? Toutefois, le fait que sa femme travaille précisément au Centre, organe sensible du pouvoir, n'était pas anodin. Il fallait que je creuse la question. Tout cela ressemblait fort à une interférence de deux forces clandestines à l'oeuvre sur le même terrain. Malheureusement, et quelque soit la nature de ce qui avait mobilisé le gouvernement sur le centre de recherche, cela mettait nos agents en grand, très grand péril. Amaria, par son statut spécial et le fait qu'elle travaille souvent à l'extérieur des Labos avait plus de liberté de mouvement, mais ce Williams semblait comme un rat dans un sourcière prête à se refermer.

- Je ne pense pas qu'il faille exposer Mara en la mettant en contact avec Williams. A pré sent il doit être très surveillé. En revanche, Amaria qui travaille dans les mêmes lieux peut rendre visite à un collègue de travail sans éveiller les mêmes soupçons qu'une "étrangère". De toute façon, il va falloir qu'on exfiltre ce type avant qu'il disparaisse dans les sous sols de la Milice. Pourquoi ne pas faire passer ça pour un enlèvement des Insoumis ou des Rebelles ou même leur demander ce service. Après tout, cela s'est déjà vu, des scientifiques enlevés contre de fortes rançons à cause de la valeur de leur cerveau... ou encore séquestrés pour protester contre la nature de leurs travaux... Oui, si on voit qu'il est dans une situation devenue intenable il faudrait songer à ce genre de scénario... Mais je pense que Mara enverra déjà un observateur pour évaluer sa situation avant de le désactiver... Il a sans doute fallu des mois pour former Williams; il a une place stratégique. On ne peut pas tout foutre en l'air sur la base de présomption de danger. Si cela se trouve un de leurs savants a créé une plante carnivore qui a mordu le téton d'Alianka et c'est la raison de ce remue -ménage


Je sortis de l'habitacle en réajustant ma chemise et je me penchai pour prendre le restre de mon matériel photo sur la banquette arrière. Dans le reflet de la vitre je vis deux sbires débouler les escaliers pour venir à notre rencontre... Décidément, la matinée ne s'annonçait pas simple.
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Héléna Carter
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MessageSujet: Re: (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Action / Réaction [Grant]   (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Action / Réaction [Grant] EmptyMar 30 Sep - 10:39

On aurait pu laisser ce problème au Centre de recherches tomber dans les oubliettes. Une énième tentative de la suprématie du gouvernement pour démontrer à la population qu’il avait l’œil sur tout et rien ne pouvait lui échapper. Sauf que mon instinct de journaliste avait pris le dessus et le message que Grant avait reçu n’avait fait qu’amplifier un énorme danger qui pointait le bout de son nez à l’horizon. Je me souvenais d’il y a un peu plus de 5 ans, le gouvernement avait lancé le projet Tolérance zéro. Une sorte de poison qu’il avait jugé bon d’utiliser sur les humains. Les bidonvilles déjà peuplaient de misère s’étaient transformés en cimetière. Heureusement qu’Amaria avait découvert le sérum pour soigner toutes ces pauvres victimes mais combien d’hommes, de femmes et d’enfants étaient morts à cause de la folie des Anciens ? Beaucoup trop …

Il était dorénavant temps d’aller faire un tour du côté de ce Centre même si nous allions nous trouver face aux soldats qui devaient garder férocement l’entrée. En quelques secondes nous nous retrouvâmes dans ma voiture, lui côté passager et moi devant mon volant. Ce n’était que le milieu de la matinée et je me demandais pourquoi il y avait autant de circulation sur les avenues principales. Les gens ne sont pas ils censés travailler à cette heure-ci ? Ce n’est pas encore l’heure de la pause et là ils nous ralentissement. On roulait comme des tortues et cela ne me plaisait guère. Je connaissais les petites ruelles et les raccourcis comme ma poche, zigzagant dans la cité, appuyant mon pied au plancher pour aller plus vite sauf que mon partenaire n’était pas un adepte de la vitesse et que les doonuts qu’il avait dévoré un peu trop vite commençaient à se faire de plus en plus pressant. Je ralentis ma vitesse pour éviter de devoir nettoyer les dégâts mais au moins nous étions arrivés au Centre. Le gardien, un membre du personnel du Centre, nous laissa passer lorsqu’il reconnut mon badge de journaliste du Times que je venais de lui présenter. Il releva la barrière et nous pûmes continuer le chemin. Le Centre était  constitué de plusieurs bâtiments et d’un énorme terrain de verdure. Puis le parking se dessinait au loin. Je me garai devant l’entrée du bâtiment qui nous intéressait. Je n’avais même pas eu à demander. Tous les fourgons de la Milice et autres véhicules qui stagnaient autour de cet édifice montraient clairement que son accès y était contrôlée. J’arrêtai le moteur écoutant les réflexions de Grant qui avait repris quelques couleurs après être passé au vert jaunâtre.

- Rien n’est jamais fait en faveur des humains et des traitres. Mais le gouvernement tourne toujours leurs excès de manière à se poser comme les défenseurs de la population, des droits des citoyens, de leur sécurité.

Mes mains encore sur le volant, je fixais l’entrée qui se trouvait à quelques mètres face à nous. On allait devoir trouver le moyen de pénétrer à l’intérieur. Parfois, je regrettais de ne pas être dotée de télépathie, ça aurait été sympa de manipuler les esprits des Miliciens pour qu’ils nous laissent passer plus facilement. Le complot d’un groupe nous visant et donc nous faisant tomber dans un piège n’était pas ma vision de la situation.

- Hum … Je ne pense pas que les Insoumis aient un agent infiltré ici. Ils sont à part de tout bonne logique. Ils se foutent de ce qui se passe au-dessus de leurs têtes tant que cela ne touche pas à leur quotidien et leurs petites affaires. Pour ce qui est des rebelles, ça je te l’accorde. Le Centre emploie des humains. Mais crois-tu qu’ils soient stupides au point de mettre une personne qui éveillera les soupçons de Van Brënner ? Ces deux groupes ont du potentiel. Je ne les connais pas personnellement. Mara a des liens avec les deux leaders donc s’ils avaient eu besoin de quoi que ce soit, ils auraient contacté ta femme.

Par contre, il n’avait pas tort au sujet des Nôtres. Tous les Pacificateurs travaillant ici étaient maintenant en danger. Amaria était dans la ligne de mire de la Grande Conseillère depuis de longues années. Il y avait aussi ce Williams. Je tapotai mon volant nerveusement tandis que mon coéquipier mâchonnait son crayon à papier. Et cet Anders ? Qui était-il ? Un traitre ? Un agent double bossant pour deux groupes ? Je n’aimais pas ça. Je fis une moue dégoutée quand il suggéra l’idée de la plante carnivore mordant le sein de la Grande Conseillère, secouant ma tête de gauche à droite.

-  Ton idée d’enlèvement peut marcher mains encore une fois, la seule qui aura du poids dans cette demande farfelue sera bien Mara. Que tu le veuilles ou non, il faudra la mettre au courant de tout cela ainsi qu’Amaria qui à mon avis est déjà sur le qui-vive. Nos objectifs c’est de mettre la main sur Williams avant qu’il ne devienne la cible principale du gouvernement, de débusquer cet Anders et d’aller mettre notre nez là-dedans ! Dis-je ne pointant du doigt le bâtiment.

Je sortis la première de la voiture attendant que Grant fasse de même. On allait devoir jouer serrer. Le souvenir de l’enlèvement d’Héméra me revint en mémoire, m’apercevant que j’étais devant un des bâtiments qui avaient dû la retenir en otage, cobaye de ces fous.

- Go ! On y va !

Je tirai sur la veste de mon tailleur jupe, marchant en direction de l’entrée. Bien évidemment, les deux soldats nous virent arriver, barrant notre avancée.

- Les visites sont interdites. Seuls les membres du personnel du Centre sur autorisation peuvent entrer.

C’était donc à moi de jouer.

- Nous n’avons pas d’autorisation mais nous venons de la part du ministre Van Harper ; grand patron aussi du Times Révolution. Nous devons couvrir cette affaire du Centre. Vous comprenez bien que nous ne pouvons pas refuser l’ordre émanant d’un ministre.

Les deux Miliciens se regardèrent, perplexes devant mes propos.

- Nous n’avons reçu aucune information concernant votre arrivée. Nous devons avertir le ministre Van Brënner.

- Vous allez déranger le ministre Van Brënner ? Pour dire quoi ? Que le ministre des médias sous couvert du gouvernement veut faire un article sur cette affaire ? Allons Messieurs, vous risquez de perdre votre emploi … et vos têtes aussi … Vous imaginez le ministre Van Brënner être dérangé juste pour ça ? On ne s’immisce pas dans les affaires du gouvernement, vous savez.

- Euh … euh…  Bon, bon, entrez…

- Merci.

Je passai la première ne pouvant freiner mon sourire qui se déploya sur mes lèvres. Une fois à l’intérieur, je me tournai vers Grant qui était resté spectateur devant cette scène.

- Et voilà ! Qu’est-ce que je te disais ! Nous sommes passés. Et maintenant, on va pouvoir approcher le personnel. Et si on demandait la liste du personnel présent ? Peut-être que ce Williams ?

On se dirigea vers l’accueil du bâtiment, à la rencontre de l’hôtesse qui en nous voyant, fut soudainement envouté par le charme du photographe. Je voulais me moquer mais ce n’était pas le moment. Je montrai mon badge.

- Bonjour, nous sommes du Times et nous venons enquêter sur  cette affaire d’ordinateurs et  sur la mise sous surveillance du personnel de ce secteur. Pourrions-nous avoir la liste des gens qui travaillent aujourd’hui ?

- Bonjour, oui, je vous imprime la liste. Je pensais que l’accès de ce bâtiment était interdit.

- Nous venons de la part du ministre des médias.

- Je comprends.
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Grant Stevenson*
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MessageSujet: Re: (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Action / Réaction [Grant]   (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Action / Réaction [Grant] EmptyDim 30 Nov - 20:11

Tout en suivant Helena qui trottait déjà vers le grand escalier menant aux portes de verre du bâtiment Je réfléchissais à ses propos quant à la manipulation des informations qu'exerçait le gouvernement sur la population. Elle avait raison: tout acte entrepris pour améliorer la vie des plus défavorisés était  suivi de représailles lorsqu'il était connu de l’État et présenté comme l'origine des désagréments subis par ces même populations. C'était d'un cynisme imparable. Cela me révoltait. Le Gouvernement voulait tellement contenir la population d'Asaria qu'il décourageait tout acte solidaire entre les citoyens, même si cela ne lui coûtait rien. Diviser pour mieux régner, entretenir la méfiance, encourager la délation. Le cocktail mortel des tyrannies depuis toujours. Mais il arriverait bien un moment où les opprimés en auraient plus qu'assez de boire à cette fontaine et auraient envie de tenter autre chose. Après tout, plus les années passeraient et plus les Anciens deviendraient minoritaires dans la population, les Asariens aussi, puisque qu'ils étaient beaucoup moins fertiles que les Humains. Le nombre ne fait pas toujours la force, mais il arrive un moment où contenir le plus grand nombre n'est plus possible pour la minorité, surtout quand le groupe le plus important n'a plus rien à perdre.

Cette échéance ne pouvait être ignorée de tous les Anciens à la solde du Gouvernement et ils avaient déjà commencé à envisager des solutions pour renforcer leur domination. Cette société despotique était basée sur une révolution génétique, il n'était donc pas étonnant que le pouvoir en place considère le centre de Recherche comme un point sensible à surveiller tout particulièrement. Mais si la fourmilière s'agitait, c'était bien que quelqu'un avait dû donner un coup de pied dedans. Prévention ou rétorsion, ces saisies de matériels, de dossiers et d'ordinateurs, auguraient une ère de suspicion. Beaucoup pensaient que cette agitation cachait un mauvais coup en préparation de la part des gouvernants. Mais je ne partageais pas cet avis. S'ils avaient voulu préparer une offensive, ils auraient opéré en toute discrétion, pour frapper par surprise. La blitzkrieg était plus le style de Van Brënner que la propagande à outrance, du moins en avait-il toujours été ainsi jusqu'à présent. Il n'avait pas convoqué la presse pour le massacre des Bidonvilles, ni lorsqu'il avait fait raser l'orphelinat. Le Gouvernement s'en était servi d'exemple après les faits mais n'avait jamais annoncé son intention de commettre ses gestes de représailles. Cette fois-ci, on avait eu droit à un flash avec une mini conférence de presse du duo infernal. Je n'étais pas loin de me demander si toute cette agitation médiatique ne résultait pas au contraire d'une offensive de leurs ennemis qui les mettait en situation délicate. Après tout, crier au feu pour faire sortir le loup du bois était une stratégie vieille comme le monde. Il se pouvait bien qu'un loup ait croqué trop de leurs poules et qu'ils veuillent le débusquer par cette mise en scène.

Tandis que ma coéquipière usait de son charme et de ses "appuis" pour passer les différents barrages, j'observais discrètement les lieux, comme tout bon journaliste d'investigation sait le faire. Il faut dire que c'était impressionnant et qu'il n'était point besoin de s'user la vue pour que certains détails me sautent aux yeux. Le dispositif était ostentatoire. Des blindés légers à l'extérieur, des militaires partout, des agents des forces spéciales, reconnaissables à leurs uniformes gris anthracite. Des types des services techniques, arborant leurs insigne et qui semblaient inspecter chaque recoin des locaux. Des agents en combinaison stérile qui déambulaient entre le hall et les ascenseurs menant aux étages. Bon sang, tous les corps de métiers inféodés au gouvernement étaient représentés... Je mesurai à quel point c'était la merde. Le sourire que j'adressai à l'hôtesse ne laissa rien filtrer de mon inquiétude pourtant je savais que nous avions levé un gros lièvre Helena et moi.

- Excusez-moi, mademoiselle, mais serait-il possible que nous disposions d'une de vos salles de conférence afin de recevoir en interview quelques membres de votre personnel ? Je pense que le Ministre Van Harper se félicitera de voir à quel point vous avez facilité le travail de ses collaborateurs. Ohh mais dites-moi, je vois que vous avez le calendrier perpétuel que le Times offre en cadeau de fin d'année à ses lecteurs ! Voulez-vous que je vous dédicace la page de Janvier, je crois que c'est celle où j'apparais. Je suis Grant Stevenson, l'auteur de toutes les photos qui l'illustrent.

Ravie, la jeune femme me passa le calendrier par dessus la banque et je fis mine de vouloir signer avec le stylo posé sur le comptoir.

- Ahh je suis désolé ce stylo n'écrit plus! Attendez, ne vous dérangez pas!


Je contournai l’ilot d'accueil et vint me placer à côté d'elle me penchant pour lui dédier mon plus beau sourire.

- Alors, à qui dois-je dédicacer ?


- Vous êtes formidable!  Enfin, toute l'équipe du Times , je veux dire...  Heu, à Déborah; s'il vous plait, c'est mon prénom ...

A ce moment précis, Héléna eut la bonne idée de l'interpeler au sujet de la liste.

- Cette liste inclut-elle le personnel des sous traitants comme les services de nettoyage des locaux ou de maintenance ? Et ils sont tous là jusqu'à quelle heure ? Par exemple si je veux parler à Annabel Higgins, suis-je certaine de la trouver ici toute la journée ?

- Oui oui, absolument, on nous a demandé des listes exhaustives... On doit les mettre à jour  constamment. Les personnels figurant sur ces listes sont confinés jusqu'à midi sans pouvoir sortir et tout le monde va déjeuner à midi, on sait forcément quand ils sortent car ils doivent nous remettre leur carte d'accréditation au passage. C'est comme ça depuis la quarantaine. Donc cette liste est valable pour ce matin.

Mettant à profit cette conversation, j'avais repéré un stock cartes fixé au mur et tendu la main pour en saisir une au hasard. Ces cartes étaient donc celles des agents ne travaillant pas ce matin. Nous avions jusqu'à midi, peut-être moins, pour aller fouiner où la carte nous le permettrait. Me souvenant que celle d'Amaria était rouge bordeaux, j'essayais de définir le degré d’accréditation des couleurs que je voyais. bleu, vert, orange, rouge, bordeaux, noir ... Cela n'allait pas au delà. Il n'y avait que cinq cartes noires... Je tentai le coup, même si la disparition de l'une d'elles risquait de ne pas passer longtemps inaperçu. Aucune d'elle ne portait le nom d'un ministre. J'en déduisis qu'au delà du niveau noir, les cartes devaient être rangées sous clef... Dommage... Je glissai discrètement la carte dans la poche de mon pantalon et plaçai le calendrier dédicacé à côté du clavier de la gentille hôtesse et la gratifia d'un clin d’œil. Puis rejoignant ma complice devant le guichet, je l'entraînai rapidement en remerciant Deborah. Je profitai du brouhaha fait par un groupe de scientifiques qui traversait le hall en discutant vivement pour lui murmurer à l'oreille:

- Grouille toi, j'ai piqué un sésame noir mais on n'a pas beaucoup de temps devant nous. Tu vas ...

- Monsieur Stevenson! monsieur Stevenson! Nous stoppâmes net notre progression vers l'ascenseur. Vous avez oublié vos pass et la clef de la salle que je vous attribue sur le planning...

- Ohh mais où ai-je la tête ! Merci Deborah , merci beaucoup !

Je retins un soupir. J'avais eu chaud. Nous nous engouffrâmes dans l'ascenseur mais je me gardai de sortir la carte. Je pris mon portable et tapai un message.

- Regarde ce que ma dernière conquête m'a envoyé...

Je mis le portable sous le nez d'Helena pour qu'elle lise ce que j'avais écrit.

" ne dis plus rien de compromettant, je ne peux pas te faire voir la carte. N'oublie pas qu'il y a des caméras et des micros absolument partout ... je vais aller explorer un peu les niveaux ... "

- Pendant que tu vas ouvrir cette salle et voir qui veut bien se faire interviewer, je vais aller aux toilettes... Ta façon de conduire m'a vraiment pas réussi.
Ajoutai-je en lui tendant la clef. Je comptais bien me servir de mon don d'invisibilité pour mener des investigations à ma façon. Je savais qu'Helena ferait de même et n'hésiterait pas à utiliser sa pyrokinésie pour créer une diversion si besoin...


Dernière édition par Grant Stevenson le Sam 21 Fév - 1:37, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Action / Réaction [Grant]   (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Action / Réaction [Grant] EmptyJeu 1 Jan - 19:23

Le Centre de recherches et tous ses bâtiments étaient une vraie mine de projets les plus farfelus les uns comme les autres. Dès que j’avais prononcé le nom de mon époux qui était aussi celui du ministre des médias, les soldats qui gardaient l’entrée de l’aile où nous voulions y mettre notre nez, s’était alors offert à nous. Pour le moment je ne savais pas vraiment ce que je comptais faire une fois à l’intérieur. Pour résumer le tout, nous avions deux situations qui se présentaient à Grant et  moi : d’une part la mainmise de certains ordinateurs par le gouvernement et la mise en quarantaine de ce secteur. D’autre part, ce mystérieux coup de téléphone qu’avait reçu Grant et les clichés démontrant une fissure sur le dôme qui protégeait les bidonvilles. Nous avions aussi un nom : Aaron Williams. La seule chose que je savais à propos de ce type, c’était qu’il était Pacificateur et qu’il bossait ici. La seule à avoir un lien avec le Centre et cet homme, c’était Amaria. Grant avait peur que cela soit aussi en rapport avec l’enlèvement de sa fille. Tout ceci c’était passé, il y a maintenant trois ans. Pourquoi les Anciens auraient-ils attendu aussi longtemps pour ressortir cette vengeance. Bon Ok ! La vengeance est un plat qui se mange trèèèès froid avec eux mais tout de même … trois ans… ça faisait beaucoup pour moi. Il y avait aussi cet Anders, un informateur qui avait contacté Grant dès la disparition d’Héméra. Sa femme, une humaine, travaillait  aussi pour le Centre, donc on pouvait se poser plusieurs questions : Anders, sa femme, Aaron Williams et Amaria se connaissaient-ils tous ? Pour qui Anders travaillait-il ? Comment avait-il obtenu le téléphone de Grant ? Etait-il un ami d’Aaron et/ou d’Amaria ? Tout ce beau petit monde composait le nœud principal de ce fouillis monstrueux  et il allait falloir se débrouiller à dénouer tout cela !

A première vue, les deux affaires ne paraissaient pas être liées sauf qu’avec le gouvernement, on pouvait s’attendre à tout et surtout au pire. Pour en voir le cœur net, il fallait qu’on passe les barrages de ces molosses en uniformes. Une fois cela de fait, il ne nous restait plus à fouiller et fouiner un peu partout et récolter toutes les informations qui nous sembleraient intéressantes. J’avais mis en jeu toutes mes cartes pour que les soldats nous laissent entrer. A l’intérieur, le spectacle était impressionnant. Il y avait des Miliciens partout armés jusqu’aux dents, des scientifiques d’après leurs combinaisons. Chaque coin et recoin semblait être passé à la plus minutieuse des inspections. Ça sentait mauvais … C’est une expression bien sûr ! Pour où et par quoi allions-nous commencer ? Pas besoin de réfléchir trop longtemps quand je vis Grant déambuler vers le comptoir de l’hôtesse. Je le suivis et je devins la spectatrice silencieuse d’une scène magistralement tournée par ce cher photographe. Il usa de son charme pour manipuler à merveille cette jeune femme. Toutes les méthodes étaient bonnes pour nous faire avancer. J’avais envie de sourire, mais je devais garder mon sérieux devant toutes les armes de séducteur que déployait Grant.  Mais je n’oubliais pas pourquoi nous étions là et lorsque je l’interpelai au sujet de la liste du personnel :

- Cette liste inclut-elle le personnel des sous-traitants comme les services de nettoyage des locaux ou de maintenance ? Et ils sont tous là jusqu'à quelle heure ? Par exemple si je veux parler à Annabelle Higgins, suis-je certaine de la trouver ici toute la journée ?

L’hôtesse leva les yeux vers moi, se mit à rougir et se racla la gorge car elle en avait oublié jusqu’à ma présence. Je croisai les bras, impatiente d’écouter sa réponse. Ce qu’elle nous appris nous serait d’une grande aide. L’heure du déjeuner n’était pas encore arrivée et donc toutes les personnes inscrites sur cette liste étaient donc bien présentes aujourd’hui. Je continuais de parler avec elle pour lui faire oublier durant quelques instants Grant, qui s’intéressait maintenant à différentes cartes accrochées au mur. Je ne savais pas ce qu’il cherchait au juste mais je devais lui donner du temps. L’hôtesse commença à se tourner vers le photographe mais j’abattis violement le plat de ma main sur le bureau devant elle, ce qui la fit sursauter et me donna toute son attention, comme je le voulais.

- Autre chose encore Mademoiselle … Savez-vous quand  la mise en quarantaine va prendre fin ? Si vous avez vu des membres du gouvernement par ici ces derniers jours ?

- Je ne suis qu’une hôtesse …

- Oui, ça je l’avais bien remarqué … mais comme tout le monde, vous pouvez aussi laisser trainer vos oreilles ou bien remarquer des choses inhabituelles.

- Eh bien … d’après ce que j’ai pu entendre, si rien n’est trouvé de supplémentaire, la mise en quarantaine sera levée d’ici une semaine. En ce qui concerne les membres du gouvernement, seul le ministre Nicholson est venu plusieurs fois dans ces locaux. Aah, j’allais oublier aussi… une liste de noms a été dressée parmi le personnel du Centre. Des interrogatoires vont y être menés dans les bureaux de la Milice. Je crois même que cela a commencé depuis avant-hier.

- Merci pour votre coopération. Bonne journée.

Je m’éloignai du comptoir laissant Grant dire au revoir à sa nouvelle conquête. Des interrogatoires … ce n’était pas bon, mais pas bon du tout ! On tira alors par le bras, m’entrainant dans l’un des couloirs.

- Quel numéro tu viens de nous faire  là ! Tu devrais gagner le prochain Oscar du meilleur comédien !

Raté ! La jolie jeune femme héla Grant. A cet instant précis, on se figea tous les deux, nous tournant lentement vers la jeune femme qui nous avait rejoint. Mon cœur s’arrêta de battre durant quelques secondes jusqu’à ce que l’on comprenne qu’elle était venue nous donner nos pass et la salle pour les interviews. Lorsqu’elle tourna les talons, un long soupir franchit mes lèvres. On prit la direct ion du premier ascenseur dans lequel on s’engouffra. J’allais émettre quelques réflexions lorsqu’il me planta son écran de portable sous les yeux.

- Tu es vraiment un bourreau des cœurs toi ! Tu t’en sors avec autant de conquêtes ?

Il fallait bien donner le change non ? Puisque nous étions certainement filmés et écoutés. Le « ding » des portes nous signala que nous étions parvenus à notre étage, il fila dans la direction opposée la mienne, cherchant de mon côté la salle dénommée : C3. Je ne savais pas pour lui, mais dans le couloir que j’empruntais, il y régnait un silence qui me déplaisait fortement. S’il y avait du personnel, ce n’était pas à mon niveau en tous les cas. Sur ma droite, un bureau était ouvert, mais encore une fois personne à l’intérieur. Une petite pancarte m’indiqua : «  Secrétariat ». En dessous, avait été ajouté une feuille de papier où il était inscrit « et pôle d’informations ».

- Intéressant, murmurai-je à moi-même.

Il y avait des tonnes de dossiers sur le bureau, plusieurs blocs sur roulettes qui contenaient des tiroirs plein à craquer de papier. Je ne pourrai pas tout fouiller. C’était impossible. Je me focalisai alors sur les différents  cadres aux murs où étaient épinglées différentes notes. Des statistiques, un planning de réunion, des numéros de téléphones, des codes pour les obus qui devaient lier les différents bureaux et étages et …

- Bingo !!

Je décochai une liste de noms avec en son entête : « Listes des personnes à interroger. »

- Anders, Chambers, Freeman, Mears, Pasternark, Saria, Williams…
Amaria et Aaron sont sur cette liste.


Je pliai rapidement la feuille pour la glisser dans la poche de ma veste quand soudain, une voix masculine m’interpella …

- Que faites-vous ici ? Vous n’êtes pas habilitée à entrer dans ce bureau !

- Oh pardon, désolée, je cherchai une personne qui pourrait m’indiquer la salle C3. Je suis journaliste au Times et je dois interviewer les membres du personnel … enfin, ceux qui voudront bien se prêter à mes questions. L’hôtesse m’a donné ce pass et ces clefs.

- Hum … je ne suis pas au courant de votre venu, ajouta-t-il en s’installant à son bureau.

- Vous pouvez toujours appeler le bureau du ministre des médias, il vous confirmera  ma présence.

- Non, non, je ne vais pas déranger un ministre. Bien, la salle se trouve au bout du couloir. Pour information, il y a peu de personnel dans cette partie.

- D’accord, c’est noté ! Merci bien.

Je ne m’attardai pas plus dans ce bureau. Je trouvais comme il me l’avait indiqué la salle C3 …
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Grant Stevenson*
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MessageSujet: Re: (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Action / Réaction [Grant]   (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Action / Réaction [Grant] EmptySam 21 Fév - 3:19

Devenu invisible une fois entré dans le petit espace confiné autour de la cuvette des toilettes, je m'arrangeai pour escalader la paroi qui me séparait de l'autre WC inoccupé  et sortir par sa porte entrebâillée sans éveiller plus de soupçon chez l'agent de surveillance qui regardait l'écran de la caméra des toilettes- notez bien, quelle activité passionnante !- que le constat d'un léger frémissement de la porte. Il n'aurait à l'écran qu'un type entré dans les toilettes qui s'était enfermé dans un des WC et devait être constipé vu le temps qu'il y restait et un léger mouvement de la porte des toilettes adjacente. Passer pour un coincé du cul ne me gênait pas tant que j'arrivais à débusquer la vérité. Et entre moi, mon don d'invisibilité et Helena et sa manie de tout- électrifier- déplacer- cramer, la vérité n'avait qu'à bien se tenir. Et encore faisais-je abstraction de mes talents avec l'électricité et l'armadan. L'armadan m'avait joué de sales tours par le passé et encore aujourd'hui. En touchant cette carte mémoire d'appareil photo, des bribes de la vie de son expéditeur m'étaient apparues et j'avais vu dans ces bribes le visage de Mara. Pourquoi ? Je me doutais que durant mon absence elle avait dû être sollicitée par des hommes, et parfois avoir envie de céder à la tentation. J'avais toutefois du mal à l'imaginer y succombant. Certainement un vestige de ma fatuité asarienne... L'électrokinésie, ma foi, je savais ce que la mienne pouvait faire comme dégâts et je n'en userais qu'en dernier recours. Helena la maîtrisait certainement plus finement que moi.

En revanche, l'invisibilité me fut très utile pour me glisser jusqu'au niveau "black". Je pensais avec raison que le Centre était calqué sur le fonctionnement de la Tour gouvernementale. Mon père avait construit les deux. Plus on montait, plus le niveau d'accès était filtré. Helena était encore au orange mais une fois dans l'ascenseur, je vis différentes fentes sous le boitier des étages et elles étaient surmontées d'une bande de couleur. Chacune correspondait au niveau d’accréditation. Je glissai la carte noire dans la fente correspondante et un visage apparut sur le lecteur visuel
Spoiler:
tandis qu'une voix doucereuse d'hôtesse, pré enregistrée annonçait "bienvenue Professeur Airas, identification exacte. Motif de la visite ? ... cocher option 1: vérification des systèmes. 2: mise à jour des protocoles de sécurité. 3: analyse des entrées et sorties intercom des personnels. 4: activation des recueils de rapports à envoyer au Ministère de la Sécurité.  "

- Ohh putain, oh putain!
murmurais-je en me collant devant l'écran après avoir pris une photo du visage avec mon portable.

Si la caméra filmait le visage apparu à l'écran et moi, le vigile ferait immédiatement le constat que les deux n'avaient rien en commun. Un type dans la trentaine et plutôt photogénique et ... Invisible man ... Mon enveloppe corporelle invisible réfractant la lumière, je savais qu'elle pouvait oblitérer ce qui était devant moi, fort heureusement. Je m’intercalais donc devant l'écran.

- Heu...

Choisir entre les différentes options proposées, et au pied levé, était plutôt raide. En tout cas, j'avais eu la main heureuse en piochant cette carte d’accréditation . J'appuyai sur le bouton 4. L'ascenseur se mit alors à grimper à une vitesse assez prodigieuse et j'évitais de penser à la conduite d'Helena et à mon doonuts. Je ne savais pas qui était cet Airas qui faisait bien propre sur lui mais en tout cas, il était dans les petits papier de Van Brënner pour lui "envoyer des rapports" en direct de scientibus land". Cet univers de scientifiques et autres intellectuels du neurone commençait à m'angoisser et j'imaginais avec colère l'effet que ces lieux avaient pu avoir sur ma fille, une fillette de cinq ans à l'époque. La porte s'ouvrit non sans avoir fait "cling". Je fus surpris de ne pas croiser âme qui vive jusqu'au bout du couloir recouvert de plastidalle aseptisé. Une porte vitrée se dressa devant moi dans ce cul de sac.

- Sympa ... J'aime quand il y a plein d'options...
Murmurais-je.

*Veuillez vous identifier... Professeur Airas... Veuillez vous identifier *

Je glissai la carte dans la fente présente sur le côté de la porte et celle-ci s'ouvrit sur la salle monumentale où s'étendaient à perte de vue des ordinateurs d'une taille impressionnante. Ce ne pouvait pas être seulement le système du Centre... Dans quel foutoir venais-je de mettre les pieds ? J'avançai dans cette cathédrale dédiée à l'informatique et j'avisai un terminal dont l'écran allumé indiquait "data files accredited Airas Gabriel... login xxxxxxxx"
Airas Gabriel, certainement le type dont la trombine s'était affichée sur l'écran du module de l’ascenseur . Ok je ne savais pas qui était ce type mais d'une, il travaillait pour Van Brënner, de deux, il devait avoir trois cents ans d'études d'avance sur moi au sujet de l'usage des ordinateurs et de trois, il participait à un truc pas net du tout... ultra secret pour le moins et sa base arrière était le Centre... Mais merde, je cherchais Aaron Williams moi. Un petit chercheur dans son labo. Un petit pacificateur qui était en mauvaise posture... Un type qu'il fallait exfiltrer. Pas un Dr Frankenstein des micro processeurs. Le mot Login clignotait devant mes yeux. Il fallait que j'entre un mot de passe. Bien sûr. Mais lequel ?

J’essayai de pianoter un message sur mon portable à l'attention d'Helena et même en faisant cela j'avais conscience de prendre un énorme risque si le réseau GSM était sur écoute et les messages captés. Mais je me rendis rapidement compte que le réseau était brouillé dans la salle. Je n'avais aucun moyen de contacter ma coéquipière. J'allais devoir refaire le chemin à l'envers. A moins que j'arrive à capter son attention par l’électricité. Je me concentrai alors sur le plafond et le réseau d'éclairage qui alimentait la pièce. Je ne devais toucher qu'à ce circuit et surtout pas aux autres. Sous peine d'éveiller des soupçons. Je m'arrangeai pour créer une surtension et faire s'éteindre les lumière de tout l'immeuble par intermittence. J'utilisais un langage vieux comme le monde. Ou presque. Le Scott ou morse lumineux. J'espérai qu'il serait compris de sa destinataire. Me concentrant mentalement je transmis :

MER - VASTE - MAIS GROS- POISSON - BESOIN SAGACITE - FEMININE-  PRENDS ASCENSEUR - GLISSE- TON - PASS -  VAIS BLOQUER MONTEE- BLACK LEVEL.

Je me massais les tempes. Le morse, c'était de la comm' de balèze. Je comprenais mieux le fait que les sémaphores devaient se relayer toutes les heures. Je repris.

M OCCUPE ASCENSEUR- OCCUPE TOI - ETEINDRE CIRCUIT-CAMERA POUR -TA SECURITE.

Je devais certainement avoir fait péter deux cents ampoules aux différents étages et filé la migraine à un paquet de secrétaires. Elle allait probablement faire de même en me répondant. Ce n'était pas discret mais paradoxalement, c'était indécelable sauf pour un autre éléctrokinésiste. J'espérais sincèrement qu'il n'y en aurait pas d'autres qu'elle et moi dans l'immeuble. J'évitai de penser qu'on n'était pas prêt de sortir de l'auberge... Enfin, du centre...


Dernière édition par Grant Stevenson le Dim 29 Mar - 20:34, édité 2 fois
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Héléna Carter
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MessageSujet: Re: (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Action / Réaction [Grant]   (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Action / Réaction [Grant] EmptyDim 29 Mar - 16:45


- Non, non, je ne vais pas déranger un ministre. Bien, la salle se trouve au bout du couloir. Pour information, il y a peu de personnel dans cette partie.

- D’accord, c’est noté ! Merci bien.

Je ne m’attardai pas plus dans ce bureau. Je trouvais comme il me l’avait indiqué la salle C3. Cette liste que j’avais soigneusement pliée dans la poche de ma veste paraissait me bruler. Ce n’était pas bon du tout. Deux Pacificateurs avaient leur nom inscrit dessus et pas des moindres : Amaria et cet Aaron Williams. Dans quoi ils s’étaient foutus ? De la part de la fille du Prophète c’était étrange, à moins qu’elle n’ait fait cela pour soutenir Williams. Bref, de toute façon, je pourrai me faire des nœuds au cerveau autant de fois que je le voudrais que je ne trouverai pas la bonne réponse. J’avançais dans ce couloir désert. C’était même oppressant. Aucune âme vivante depuis que j’avais croisé ce soldat. Je devais rejoindre Grant au plus vite et quitter cet étage. Seulement, voilà, le pass que l’hôtesse d’accueil nous avait donné me faisait accéder seulement aux étages avec une accréditation « orange ». Mon coéquipier avait quant à lui récupéré un pass avec une accréditation plus importante. Je me demandais ce qu’il avait trouvé de son côté  en espérant aussi qu’il n’ait rencontré aucun problème.

Pour tout une aile en quarantaine, j’aurai cru que des agents de Van Brënner et de Nephthys s’amuseraient comme des petits fous à fouiller, creuser, détruire et bien plus encore chaque recoin de ces bureaux et autres laboratoires. Et bien non ! Détrompez-vous rien de rien ! Alors, pourquoi tout ce tapage médiatique ? La confiscation des ordinateurs et la surveillance stricte du personnel scientifique ? Je ne comprenais pas le lien entre les clichés d’Aaron Williams et la mainmise des ordinateurs. Et s’il n’y avait aucun lien ? Si c’était bien deux choses différentes ? Le seul point commun était ce Pacificateur puisqu’il bossait ici avec Amaria et qu’il avait mis le doigt sur un gros problème concernant une faille dans le dôme des bidonvilles. Ou alors une dernière solution, il y avait dans son ordinateur des données qui prouvaient le gouvernement était au courant de cette faille et qu’il laissait pourrir la situation.  C’était agaçant de ne pas trouver le bon fil dans toutes ces informations.  Mais le plus important c’était cet Aaron. Il en savait beaucoup sauf qu’il était maintenant recherché pour être interrogé et qu’il fallait mettre la main dessus avant les Miliciens. Sans cela on aurait fait tout cela inutilement. A moins qu’Amaria soit sa confidente. Beaucoup de si et peu de réponses.

Je n’aimais pas ce silence et encore moins quand les lumières des néons décident de jouer avec mes nerfs. Je me figeai sur place redressant la tête. C’était quoi encore ce truc ? Des ouvriers pas très futés pour trouver la bonne connexion entre les fils ? Je plissai les yeux en me rendant compte que ce n’était pas ça … Il n’y avait qu’un seul type qui pouvait s‘amuser à faire clignoter les lumières même au milieu d’un carnage.

*Grant ! Qu’est-ce que tu essayes de me dire avec ton morse ? Hoo ! J’y suis ! PRENDS ASCENSEUR - GLISSE- TON - PASS -  VAIS BLOQUER MONTEE- BLACK LEVEL. *

- Comment ça Black Level ? Bordel j’ai un pass que pour le niveau orange ! Grant ! grrrrr !

Dans quoi il s’était fourré lui aussi ? C’est une manie des Pacificateurs ou quoi ? Je fonçai vers l’ascenseur et je stoppai net ma course en constatant que les lumières s’étaient remises à clignoter une nouvelle fois. Merci à l’école de journalisme de m’avoir appris ça !

* M OCCUPE ASCENSEUR- OCCUPE TOI - ETEINDRE CIRCUIT-CAMERA POUR -TA SECURITE.*

- Ah c’est mieux Ok !

Sauf que je devais prévenir Grant à mon tour. S’il pouvait le faire, je pourrai y arriver moi aussi. Je n’avais jamais utilisé mon électrokinésie de cette manière-là. A chaque fois je devais toucher ma cible pour la griller ou bien créer une boule d’énergie dans ma main. Là, les deux options ne convenaient pas. A chaque étage il devait bien se trouver un tableau électrique pour la sécurité et dans une pièce particulière comme celle où un sigle danger se dessinait. J’ouvris la porte et la lumière s’éclaira à mon avancée. Le boitier mural était bien là. Je n’avais pas l’intention de tout faire disjoncter, mais de répondre à Grant. Je relevai le petit loquet  et je vis des câbles.

- Parfait !

Je posai dessus la paume de ma main et l’électrokinésie déferla dans mes doigts, coulant à l’intérieur des câbles. La lumière commença à s’éteindre par intermittence.

* MESSAGE COMPRIS – J ARRIVE – PAR ASCENSEUR – ET M OCCUPE CAMERA *

Je refis le chemin en sens inverse. Le doigt sur le bouton, les portes de l’ascenseur glissèrent devant moi. Je remarquai de suite l’emplacement des différentes fentes de couleurs sous le boitier des étages et la fameuse caméra. Une petite décharge électrique et elle fut grillée en deux secondes.

*J’espère que tu sais ce que tu fais Grant parce que moi pas vraiment *

Je glissai ma carte pass de couleur orange dans la fente de couleur noire et Ho miracle l’ascenseur se mit à bouger, montant les étages. Je ne sais pas comment il avait fait son coup, mais ça marché ! Je me retrouvai à l’étage Black avec un Grant qui m’attendait.

- C’était sympa ton morse lumineux ! Tu as besoin de ma sagacité féminine dans quel but ? Ah  au fait ! J’ai trouvé ça dans un des bureaux qui était gardé par un Milicien.

Je sortis de ma poche la liste que j’avais soigneusement pliée dans la poche de mon jean.

- Les noms d’Aaron Williams et Amaria Saria sont présents. Ça parle de futures personnes à interroger dans les locaux de la Milice. Faut mettre la main sur ce Williams parce que si Van Brënner et sa clique le font avant nous, on n’aura aucune réponse à nos interrogations au sujet du dôme et de ce qui se passe ici !
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Grant Stevenson*
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MessageSujet: Re: (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Action / Réaction [Grant]   (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Action / Réaction [Grant] EmptyDim 21 Juin - 0:19

J'avais un fichu mal de crâne à force de me concentrer pour court-circuiter le boîtier de commande de l’ascenseur en même temps que le terminal qui gérait la sécurité des niveaux supérieurs. J'aurai bien volontiers soulevé Héléna dans mes bras en la découvrant en bonne santé à l'ouverture des portes de l’ascenseur mais je me contentai de la prendre par la main et de la guider vers la caverne d'Ali Babasse.

- Ici, regarde tu vas voir, il y a des computers et des armoires informatiques grandes comme des bunkers. Je pense avoir trouvé le terminal qui permet d'entrer dans le système mais il me demande mon mot de passe. Officiellement je suis un type nommé Gabriel Airas. J'ai besoin de ton intuition pour savoir quel mot tenter... Il a certainement droit à quelques essais au cas où il vienne travailler bourré... Non ?  

Visiblement, l'humour ne marchait pas fort avec Héléna ces derniers temps mais je pouvais la comprendre. Ce ne devait pas être évident de jouer toujours double jeu.
J'enchainai plus sérieusement:

- Est- ce que tu as déjà entendu parler d'un type nommé Gabriel Airas ? Un type qui serait dans la sphère de Van Brënner, au point de lui envoyer des rapports sécurité directement et de se voir confier une accréditation noire ? J'ai vérifié hein. Y a pas de niveau au dessus à part celle des membres du Grand Conseil ...

Cependant, Héléna avait aussi récolté des informations de son côté. Je tiquai en apprenant le nom des deux personnes sur la sellette et qui tomberaient certainement dans le collimateur de Van Brënner.

- Merde on peut pas perdre Amaria ! C'est notre amie.  Elle est trop importante pour nous ! Quant à cet Aaron, je ne le connais pas mais s'il se fait embarquer on ne saura jamais ce qui se trame dans le Dôme Humain... Je suis certain que c'est lui, la lettre et l'appel anonymes !

Avec ma carte noire, je la fis entrer dans la pièce imposante des ordinateurs . A sa mine je constatais qu'elle n'avait jamais rien vu ou jamais entendu parler de telles installations au Centre de recherche, ni dans ses archives de journaliste, ni par Oliver qui était tout de même ministre. On était mal et je mesurai la puissance de ceux qui nous gouvernaient dans toute son ampleur. Je pris conscience plus que jamais que nous étions David se dressant contre Goliath. Je désignais à Helena l'écran du terminal que j'essayais de craquer. L'image de cet homme s'étalait sur la page avec son nom: Gabriel Airas et la petite fenêtre de code qui clignotait "password" comme pour nous défier.

Je soufflais, tendu comme un string:

- Héléna, dis moi que tu connais ce type ! Utilise un logiciel de morphing, rajeunis -le, vieillis-le, utilise les bases de données du journal ou d'Oliver mais dis moi de qui il s'agit ! Sa fonction, le nom de sa fiancé, la couleur de son caleçon, tout ce qui peut me donner le début d'un indice sur le putain de mot de passe que je dois entrer.


Dernière édition par Grant Stevenson le Ven 10 Juil - 19:55, édité 1 fois
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Héléna Carter
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MessageSujet: Re: (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Action / Réaction [Grant]   (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Action / Réaction [Grant] EmptyVen 10 Juil - 14:07


Après avoir joué au morse, le sas de l’ascenseur s’ouvrit à l’étage que Grant m’avait indiqué. Il me réceptionna, me prit la main et m’amena directement dans une immense salle où se trouvait des armoires informatiques et des ordinateurs. Je n’avais jamais vu ça de près. C’était vraiment impressionnant, mais je n’étais pas là pour faire ma touriste.

- Gabriel Airas ? Non, ça ne me dit rien ! Peut-être que Liam aurait pu nous aider. Il est toujours fourré un peu partout quand il s’agit de récupérer des infos sur nos missions de journalistes. C’est certainement un employé qui a gravi les échelons pour arriver à ce niveau d’accréditation.  Peut-être qu’Amaria nous serait elle aussi utile. Les grosses têtes dans ce genre, c’est elle qui les connait le mieux.

Grant me filait l’angoisse, de passer d’un ton léger à celui plus sérieux. Je ne savais pas où nous avions mis les pieds, mais on avait soulevé un problème épineux.

- Tu sais dès que tu as des compétences, tu te retrouves automatiquement dans la sphère du gouvernement et tes faits et gestes sont épiés matin et soir. C’est ce que me raconte souvent Amaria. Cela ne doit pas être évident tous les jours, je péterai vite un câble … déjà avec mon statut …

Statut de femme mariée, épouse du ministre des médias et accessoirement patron du Times sur le point de divorcer. Heureusement que j’avais toujours été discrète sur ma vie privée. Je connaissais les médias sur le bout des doigts et je savais parfaitement comment ils agissaient dès qu’ils voulaient traquer une proie. A mon tour, je lui dévoilai la liste que j’avais empruntée (si, si empruntée) et où les noms d’Amaria et d’Aaron Williams apparaissaient.

- Ouais, ouais, ouais … faudrait entrer dans le listing du personnel du Centre et trouver l’adresse de ce cher Monsieur Williams parce que non, je ne possède pas le don de découvrir les données personnelles des personnes juste en regardant un bout de papier. Pourquoi est-ce qu’il n’a pas contacté directement Amaria ? Ou Mara ? Qu’est-ce que vous êtes compliqués les mecs ! Encore une fois, Amaria pourrait nous aider là aussi. Dis-moi, ce matin quand tu t’es levé, tu ne t’es pas demandé qu’il était peut-être préférable de bosser avec elle qu’avec moi ?

Mon photographe  était bien trop tendu pour que je garde mon calme et que je puisse examiner tout ce qui pourrait nous aider dans cette salle.

- Où veux-tu que je dégote un logiciel de morphing ? Je n’ai rien avec moi. Mais on pourrait tout de même prendre une photo.

Je sortis mon IPhone de la poche de ma veste et je pris plusieurs clichés de l’écran avec le visage de cet inconnu. En attendant, ni Grant ni moi, nous avions une idée fabuleuse sur le mot de passe à employer. Il n’y avait plus qu’à chercher sur le net que je pouvais capter sans soucis. Je trouvai quelques informations, mais rien de bien intéressant à nous mettre sous la dent.

- Cet homme est trop lisse … Rien de bien important dans son profil. Tu es certain qu’il est dans les petits papiers de Van Brënner ? Non parce qu’on est au Centre de Recherches et que je vois mal le ministre de la sécurité ici, à y mettre son nez. C’est plutôt le fief de Nicholson et de Wright.

Je faisais défiler les articles sur Gabriel Arias. Il y en avait peu. Des photos prises lors de réceptions et de galas importants, mais rien de plus.

- Réfléchissons comme un mec … Mon regard pétillant, même en cet instant particulièrement dangereux et stressant, ne me quittait et croisa celui de Grant … Bah quoi ? Une nana mettrait en mot de passe  le prénom ou la date de naissance de son enfant, le prénom de son acteur ou chanteur préféré, le nom d’un film ou d’un bouquin. Mais un mec c’est différent. Tu  ne vas pas mettre le prénom du groupe ou du chanteur que tu aimes. Tu imagines ton mot de passe avec  le nom du dernier chanteur qui attire toutes les foules à Asaria ? Non … donc lui non plus, à mon avis.

Tout cela ne faisait pas avancer la situation merdique dans laquelle on se trouvait. Et si je n’avais pas une idée lumineuse rapidement, on allait devoir repartir d’ici après être passé à travers toute la sécurité du Centre pour rien.  J’éteignis mon téléphone et je m’installai devant un ordinateur de libre, pianotant sur le clavier pour me connecter à la base de données du Times.

- J’espère qu’ils ne surveillent pas les entrées et les sorties au niveau des connexions parce que là on est très mal ! Ils vont s’apercevoir d’une activité à cet étage et les Miliciens sont capables de débarquer à tout moment pour vérifier que c’est bien le personnel du Centre qui bosse ici.

J’avais réussi à me connecter à la base de données du Journal, mais j’avais quasiment les mêmes informations que sur mon IPhone.

- Cet homme est un vrai fantôme ou alors, il aime la discrétion. Tu m’as dit qu’il travaillait pour Van Brënner ? Hum attend …

Je me levai du fauteuil où j’étais pour retourner devant l’ordinateur de Grant qui attendait patiemment qu’on entre le mot de passe de ce Gabriel Arias.

- Normalement, nous devrions avoir trois essais …

J’inspirai tout doucement, pas certaine de moi à 100 %. Avec précaution, ce qui était fort inutile, je pianotai le premier mot de passe … Un mot en rouge et écrit en grosses lettres s’étala sur l’écran

- REFUSED …. Pfff …. Ok, ok … C’est homme est discret, bosse pour Van Brënner, a une putain d’accréditation level black … Peut-être que …

Je tapais un second mot de passe et soudain l’écran changea de forme, une nouvelle fenêtre s’ouvrit et une liste de dossiers nous apparut. Un mot en vert clignoté sous nos yeux : ACCEPTED

- BINGO !!
Tu as vu les noms des dossiers … C’est quoi ce bordel ? J’ai une clef USB sur moi, il faut qu’on récupère tout ça et qu’on les explore tranquillement ailleurs. Je ne sais pas ce que ce Williams a trouvé, mais ce n’est pas bon du tout … Ni pour lui, ni pour nous …
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Grant Stevenson*
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MessageSujet: Re: (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Action / Réaction [Grant]   (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Action / Réaction [Grant] EmptyVen 10 Juil - 21:13

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Les femmes n'avaient pas nécessairement la même logique que nous ni un ressenti aussi testostéroné que nous. Même si certains d'entre nous entraient dans l'interaction sociale avec la gente féminine en étant armé des meilleurs intentions, notre nature masculine finissait par nous rattraper tôt ou tard. On pouvait bien avoir la délicatesse d'une ballerine et l'approche artistique d'une fleuriste, on n'en restait pas moins régis par nos hormones et malgré des générations de psychanalyse pour comprendre les chakras qui régentent le bien être des femelles que nous côtoyons, nous restions basiquement et fondamentalement des machines à rassurer même en portant des leggings roses à paillettes et en élevant une armée de chiwawas avec un amour maniéré. Quand Helena me parla de ce que je mettrais comme mot de passe si j'étais le pote qui peut déranger Van Brënner pendant qu'il beurre ses toasts du petit déjeuner, je pensai puérilement "Wazaaaaa". Bien sûr, non, c'était pas le mot de passe pertinent  mais juste, de ma part, du pur craquage estival des Dômes, une pathologie révélée par les médecins de la Haute et qui correspondait selon eux à un atavisme de transhumance du nord au sud que nous ne pouvions plus effectuer du fait que nous étions bloqués... selon les relevés cartographiques, à l'extrême sud de la planète. Fatalement, nous ne pouvions aller au sud puisque nous y étions déjà. Je souffrais donc de cette estivalite aigüe ? Un peu certainement, car comme tout homme, je rêvais de partir en vacances avec ma femme et ma fille mais, trop conscient de l'enjeu de ce que nous étions en train de découvrir Helena et moi, j'avais mis en route cette faculté que j'avais gardé en sommeil de nombreuses années: une certaine logique propre à mon héritage culturel personnel, familial. Ce qui expliquait pourquoi je demandai à Helena de se pousser, tout en l'assurant qu'elle était géniale.

- J'ai vu, c'est clair que le nom des dossiers fait plus penser au craquage d'un érudit qu'à une base de données ultra confidentielles et précieuses...
tandis que ma comparse me cédait sa place je poursuivis en m'asseyant... "Batman begins" ...voyons voir ça , commençons par le commencement ... Au fait... le mot de passe que tu as tapé ? Comment tu y as pensé ?

J'avais cliqué sur le dossier et immédiatement une arborescence apparut avec un dossier "Ulysse et le cyclope".

- C'est quoi ce bordel ?
Marmonnais-je en cliquant sur le dossier Ulysse et le mono œil, parce que Ulysse avait une réputation de sagesse quoi!

Apparut alors un sous dossier qui s'ouvrit et une alerte rouge se mit à clignoter barrant le contenu de mots en caractères énormes et gras "my name is anagram"

Je regardai Helena avec l'air effaré du gosse qui a soulevé la pierre aux vipères.

- Si tu as une clef usb dans ton soutif ou dans ta barrette à chignon, c'est le moment de copier tous ces dossiers ou de les transférer au journal sur le poste d'Holloway... Je te signale que je suis photographe moi, et pas reporter... Si tu as le mail de Liam, filme tout ça et envoies lui les vidéos si tu es sûre de pouvoir lui faire confiance ... Franchement on a levé un truc qui dépasse même ce pour quoi on était venus. My name is anagram... my name is anagram ... Tu y comprends quelque chose toi ?  


Je me passai la main dans les cheveux avant de lui céder à nouveau la place en pointant du doigt un dossier nommé "I'm the ghost, I'm Phoenix too"

- Le type qui a crée ces dossiers est un psychopathe ou un génie ou un inconscient ... Je suis certain de ne l'avoir jamais croisé et pourtant son regard ... Je connais ce regard ...


Je me sentais d'autant plus mal que ce regard me renvoyait à une époque de ma vie que j'aurais aimé oublier. Cette période où je côtoyais les bourreaux d'Asaria, parce que mon père en avait été proche, parce que l'éveil n'avait pas encore fait son œuvre en moi... Avant Mara ... C'était avant Mara. Ce type était pour le moins un fantôme surgi de mon passé...  J'avais déjà croisé ce regard et parlé à celui qui le portait. Il était alors beaucoup plus jeune et j'étais encore un homme futile et vain... Pourquoi n'arrivais-je pas à mettre un nom sur ce regard, ce visage pourtant familiers ? Je me souvenais des retrouvailles avec Mara, lorsque son cœur m'avait reconnu par le regard mais que sa raison refusait de reconnaitre un nouveau visage ... Je fus tiré de mes réflexions par Helena qui me disait que nous n'étions plus seuls puisqu'elle avait réussi à établir la liaison avec Liam qui lui parlait par mail interposés. Au moins les renseignements collectés étaient sortis du Centre et confiés à un journaliste. Je priai intérieurement que la réputation d'indépendance et d'honnêteté du franc tireur Holloway ne fût pas usurpée...

- Faut qu'on trouve qui est ce mec... Airas ... Il a pas l'air net du tout... Je ne sais pas quel est son rôle dans le château de la Reine mais son jeu est aussi trouble que l'eau sortant des égouts des bidonvilles ... Dis à ton champion à la rose de Katmandou qu'il se bouge pour nous trouver des nouvelles plus fraiches que les salades du patron... Pardon, désolé ... Je voulais pas dire du mal d'Oliver, mais en ce moment, il a l'air plus préoccupé par sa carrière au Grand Conseil que par l'information avec un grand I...
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Héléna Carter
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MessageSujet: Re: (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Action / Réaction [Grant]   (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Action / Réaction [Grant] EmptyMer 29 Juil - 18:01

Réfléchir comme un mec … c’est comme se plonger dans des gros tomes de physique et de sciences, tout ça pour vous dire au final, qu’on ne pourra jamais, nous les femmes se mettre à la place des hommes et vis- versa.  Ce n’est pas plus mal, cela permet de ne pas s’ennuyer à côté d’un mâle. Imaginez un instant que nous soyons faits sur le même schéma : quel  futur assommant et  lassant, pas vraiment de quoi se réjouir … et jouir … Oui, je sais ! Je m’éloigne du sujet. Bon c’est vrai, j’avoue que par moment, plonger dans leurs pensées ne serait pas du luxe, parce qu’ils disent tous que nous sommes compliquées… mais EUX, ce sont des professionnels en la matière. Mon petit cours philosophique avait marché et j’avais réussi à trouver le bon mot de passe. L’écran d’accueil qui s’afficha devant nos yeux me laissa sans voix. C’était assez dérangeant de lire les noms des dossiers que cet Arias avait créés. Je laissai la place à Grant qui s’impatienter de prendre la relève. Je ne perdais tout de même pas une miette des différentes informations qui se dévoilaient à nous, incompréhensibles  pour la plupart.

- Le mot de passe ? J’ai tenté de regrouper ce que tu m’avais dit sur lui et de que je venais de lire sur le net à son sujet. C’est un type qui bosse pour le gouvernement, au moins pour Van Brënner. Il est méticuleux, un peu dérangé à voir le nom de ses dossiers – ça c’est autre chose- il ne s’embarrasse pas de détails superflus, et il doit aimer les situations qui se déroulent rapidement et sans détours. J’ai tapé la première fois  «satellite »,  puis le second « exécutif ». Pourquoi j’ai pensé à ces deux mots ? « Satellite », ça me fait penser à son niveau d’accréditation : un satellite autour du noyau dur que représente le gouvernement puisqu’il envoie des informations à Van Brënner, mais ce n’était pas ça. Alors, j’ai tapé « exécutif ».  Ce type va à l’essentiel même dans ses mots de passe !

Grant me détailla avec de grands yeux et je lui donnai quelques tapes amicales dans son dos pour qu’il revienne au moment présent.

- Ce n’est pas le moment de t’apercevoir de ma grandeur et de la subtilité de mon intelligence de journaliste !

Après un sourire échangé, on se replongea dans le dossier sur lequel il venait de cliquer. Je me penchai légèrement pardessus  son épaule pour tenter de comprendre l’esprit assez étrange de cet homme. Un nouveau nom apparut «Ulysse et le Cyclope ». J’étais en train de me remémorer l’ancienne légende quand une alerte rouge se mit à clignoter faisant apparaitre une phase barrant tout le contenu à lire. Je me redressai, croisant mes bras devant l’énigme qui se mettait sur notre chemin. Grant continuait à me parler tandis que je restais bloquée sur cette phrase que je répétais moi aussi sans savoir pourquoi.

-  My name is anagram … De quel nom parle-t-il ? J’ai l’impression qu’il s’attendait à ce que l’on trouve, tôt ou tard, ses dossiers … J’ai un mauvais pressentiment … et ce n’est jamais bon.

Je me rendis compte que je n’avais pas répondu aux propos de Grant concernant la clef USB. Je sortis de la poche de ma veste, mon jeu de clefs au bout du quel, on pouvait voir un porte-clefs en forme de rouge à lèvres. Un petit objet qui n’éveillait pas la curiosité sauf de commenter que je pouvais être coquette. Discret et invisible concernant sa véritable utilité. J’ouvris le capuchon du rouge à lèvre, connectant la clef USB à l’ordinateur et je pris la place que Grant me cédait. Je pianotai hâtivement sur le clavier pour télécharger les dossiers sur ma clef USB.

- Je préfère les basculer sur la clef. Le faite de transférer des dossiers ailleurs, via le réseau, serait risqué. On pourrait remonter jusqu’à nous, jusqu’au Times, au domicile d’Holloway ou du mien. On va éviter ce genre de situations. On a assez de merdes sur le dos.

Je reculai le fauteuil sur roulettes pour filmer cette phrase qui s’affichait toujours en gros caractères tout en haussant un sourcil vers mon partenaire.

- Holloway a intégré les Pacificateurs bien avant nous. Si je lui envoie cette vidéo sans explications, il ne va plus rien comprendre. D’ailleurs, il ne bosse pas aujourd’hui. Dieu seul sait où il peut être, mais cela ne va pas m’empêcher de l’appeler.

Le téléchargement n’était pas encore terminé. Il restait environs 15 % avant de pouvoir quitter les lieux. Grant avait reporté mon attention sur le nom du dossier qu’il tapotait à l’écran.

- ça fait froid dans le dos … I'm Phoenix too… Je connais qu’un seul Phoenix et toi aussi … C’est  nous Grant. C’est le symbole de notre groupe. Ce  n’est pas anodin. Si c’était un ancien membre des Pacificateurs ? Son «  I'm the ghost » signifierait qu’il a disparu ? Ou qu’il joue double jeu aussi bien envers les Pacificateurs et le gouvernement ? On a peut-être une taupe dans le groupe …

Je retirai enfin la clef USB, supprimant les archives de notre passage pour laisser le moins de détails concernant notre venue ici. Grant fixait l’image de cet homme qui lui paraissait familier et moi je cherchais dans mes souvenirs si je l’avais vu quelque part.

 - Tu sais que tu arrives à me faire flipper quand tu observes de cette façon l’écran? Je ne connais pas cet homme, je ne l’ai jamais croisé, j’en suis certaine.

Le temps nous était compté. J’enclenchai ma clef USB dans la fente appropriée de mon IPhone. Quelle prouesse en technologie, vous ne trouvez pas ? C’est ça le futur ! Mieux valait une copie de ma clef quelque part en sécurité. On pouvait toujours nous surprendre et me fouiller et  nous aurions fait tout cela pour rien. Il était temps d’appeler Liam et de le mettre au courant. Ronchonneur comme pas deux, je savais déjà à l’avance que j’allais entendre une sorte de grondement dès qu’il aurait décroché.  Je mis le haut-parleur en activité. Bingo ! Un grognement se fit entendre.

- Carter … je ne bosse pas aujourd’hui ou alors tu ne peux plus te passer de moi …

- Je suis contente de t’entendre moi aussi ! Je t’envoie une photo sur ton IPhone, une petite vidéo et un dossier directement sur ton ordinateur personnel. Je crois que Grant et moi, nous avons mis le doigt sur quelque chose qui nous dépasse.

 - Hum … Dans quelle merde tu t’es fourrée, dis-moi ?

- Je ne peux pas discuter plus longtemps. A plus tard Holloway.

 - Ouais ouais

Je sentais le regard de Grant sur moi, interrogateur et peut-être même ironique, mais je n’avais pas le temps d’expliquer ma façon de travailler avec l’énergumène avec qui je parlais au téléphone. Liam m’envoya un SMS pour m’avertir qu’il avait reçu une alerte sur son ordinateur au sujet d’un dossier qui se téléchargeait et qu’il avait eu réception de la photo et de la petite vidéo. Au moins, on aurait des épreuves et de quoi se trituraient les neurones pendant un moment à décortiquer ces dossiers bizarres. Grant appuya malheureusement là où ça faisait mal. Ce n’était pas sa faute, mais lorsqu’il prononça le prénom d’Oliver, je sentis une sorte d’angoisse et de tristesse m’envahir.

- Je le lui dirai … quand je le verrai … au bureau.

Je me raclai la gorge pour dissimuler le malaise qu’il avait créé sans le faire exprès. Ce n'était pas le moment de me déconcentrer.


Dernière édition par Héléna Carter-Van Harper le Mar 22 Sep - 20:33, édité 1 fois
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Grant Stevenson*
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MessageSujet: Re: (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Action / Réaction [Grant]   (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Action / Réaction [Grant] EmptyMar 22 Sep - 18:46

Les femmes et leurs connexions neuronales me dépassaient mais je devais reconnaitre qu'Héléna avait une intuition très efficace. Bien sûr c'était une journaliste et je n'étais que simple photographe, donc pas très à l'aise pour fouiner partout alors que c'était sa spécialité. La seule chose à laquelle j'aurais pu servir là, c'était à reconnaitre le faciès de ce type et à me souvenir, grâce à ma connaissance du gratin asarien, ancien et récent, de ce regard. Mais je peinais à mettre un nom sur ce visage. Même s'il avait changé au fil des années, je devrais quand même reconnaître ce type. Eh bien non ! C'était comme si mon cerveau avait identifié un morceau du puzzle mais ne le situait pas dans un ensemble.

Ma coéquipière improvisée avait encore bien d'autres ressources dans son sac, comme une clef usb déguisée en rouge à lèvre... Les femmes ... Enfin grâce à cette petite astuce, on allait pouvoir sortir les informations et les copies des dossiers plus discrètement qu'en embarquant une unité centrale de la taille d'une armoire. Plus on arrivait à progresser dans les fichiers de cet ordinateur et plus je ressentais comme un malaise. Nous avions pu passer les barrages de sécurité presque trop facilement. Car enfin, même si nous formions une équipe géniale, nous venions tout de même de pénétrer le dernière étage, siège du système informatique du Centre et ce sans avoir été le moins du monde contrôlés. Cette accréditation de haut niveau qui me tendait les bras sur son crochet, c'était presque trop beau. Étonnant que l'hôtesse d'accueil ne se soit pas aperçu de sa disparition depuis le temps. Et puis nos connexions devaient, auraient du être filtrées, repérées par un mouchard. Non tout cela ne collait pas. C'était comme si quelqu'un nous entrebâillait les portes pour faciliter nos recherches.

Quelqu'un qui donc, forcément, aurait été au courant de notre venue au Centre. Quelqu'un qui savait ce qu'on avait reçu et probablement de qui. Mais qui avait mis à profit notre enquête pour nous glisser un autre dossier encore plus énorme. De toute évidence, ce quelqu'un connaissait ce "satellite", comme l'appelait Héléna ou bien l'était, tout simplement. L'idée que Van Brënner puisse être manipulé par un agent infiltré dans son propre cercle n'était pas pour me déplaire mais donnait le vertige quant à la motivation de cet agent, dont le sort serait tragique une fois démasqué. Ce type ne devait pas tenir à la vie ou avoir grand chose à perdre. Où il sa motivation occultait toute sensation de peur. Une telle motivation ne pouvait qu'être personnelle et cela me faisait tiquer. Une croisade personnelle comporte toujours des facteurs d'incertitude. Celui qui fait cavalier seul, peut aussi bien se retourner contre ses alliés d'hier, si cela peut servir sa cause. Ce mystérieux Ghost ou Phoenix, comme il se nommait lui-même, pouvait aussi bien nous trahir si cela lui permettait d'avancer ses pions sur l'échiquier. J'avais aussi été frappé par cette référence au Phoenix. Une entité morte puis revenue à la vie. A qui s'adressait-il en laissant cette carte de visite ? Aux Pacificateurs et à leur emblème ou à moi personnellement, dont il savait que j'allais lire ces dossiers ? J'étais aussi mort pour mieux renaître, d'une certaine façon ? Était -il un fantôme du passé, comme son autre surnom le laissait entendre ? En tout cas, je n'arrivais pas à mettre un nom sur ce visage et pourtant ce regard ne m'était pas inconnu. Un visage peut changer sous l'effet de bien des événements, mais le regard demeure unique. Mes retrouvailles avec Mara en étaient la parfaite illustration. Si je peinais à l'identifier, Holloway serait certainement plus armé pour le faire. Ce type était le pendant d'Héléna, en matière de reniflage et de "fouinerie". Une vraie belette à débusquer les infos. Si lui échouait, c'est que ce Airas était véritablement un spectre.

J'écoutais d'une oreille la conversation entre le tandem car je venais de comprendre quelque chose qui clignotait sous notre nez depuis le début.

- Héléna, il faut qu'on copie tous les dossiers, on n'a pas le choix. Tous ceux d'Airas du moins. Ceux auxquels on a accès. Je viens de comprendre... L'anagramme ... C'est un second mot de passe. Et celui-là nous permettra d'entrer DANS les dossiers et de voir leur contenu. On n'a pas le temps de cherche ce mot de passe, d'autant qu'on ne voit pas qui peut être ce type. Bon sang, mais ce regard  ...  Il ne te dit rien ? Même sur une simple photo ... J'ai l'impression qu'il me juge ... Malice et Froideur réunies ...

J'en ressentais vraiment un malaise mais je me dis que c'était dû au fait que ce visage me paraissait à la fois familier et étranger. Mais il y avait plus urgent !

- On va devoir transférer tous les dossiers. Ta clef  a combien de capacité ? Où alors, on les transfert sur un PC extérieur mais au risque de griller son propriétaire. Tu suggères qui ? Tu as quelqu'un dont tu veux te venger actuellement et que tu veux faire tomber pour piratage informatique ? Mais de toute façon, dès qu'on va copier on devra faire vite. Tu as raison, une alarme silencieuse va certainement s'activer lorsqu'on va les sortir de la bécane. On peut bloquer les accès et ralentir l'arrivée des Miliciens, avec nos dons, mais combien de temps ?
 


J'eus une moue dubitative en voyant la mine de ma comparse alors que je faisais allusion à Oliver. Que se passait-il entre les deux tourtereaux dont je n'oublierai pas le mariage de si tôt ? Un couple digne des tabloïds mais formé de deux fortes personnalités. Surtout Héléna. Je me souvenais encore de la gifle magistrale qu'elle m'avait donné lorsque j'avais révélé ma véritable identité. Elle n'était pas du genre à mâcher ses mots, ni à pardonner facilement. D'ailleurs, avec qui Héléna, la fouineuse adorable ne s'était encore pas engueulée ? Même sa façon de fonctionner avec Holloway ne manquait jamais de me laisser perplexe. Ça fusait et on ne comptait plus les portes claquées quand ce n'était pas un dossier ou un mug de café chaud qui s'écrasait contre l'une d'elle. Certes la grande gueule, c'est ainsi qu'on appelait ce collègue à la rédaction, avait un caractère exécrable, sauf avec les jolies filles, mais avec Héléna ça frôlait le vaudeville. Les seules trêves qu'on les voyaient observer étaient consenties lors des enquêtes les plus compliquées que le Directeur de rédaction, c'est à Dire Oliver, leur confiait. Et encore !

Quand ça bardait entre eux, il valait mieux aller voir ailleurs - moi, je choisissais de m'enfermer dans mon labo photo- ou plonger le nez dans la rédaction de son article, attendre que ça passe, et surtout, surtout, ne pas s'en mêler. Prendre parti aurait été une grave erreur. Ça retombait immanquablement sur le malheureux qui se proposait comme soutien. Et cela peut importe qui il décidait de soutenir. Critiquer l'un n'était pas toléré et semblait être un droit exclusif que s'accordait l'autre. Un type ayant traité Héléna de "chieuse de Van Harpie" devant Holloway s'était pris un direct et avait fini le nez comme une patate. Un autre qui avait qualifié Holloway de "jeanfoutre petite-queue-grande-gueule" avait subi une remontée de burnes assez conséquente, prouvant que même en jupe étroite, la journaliste conservait une grande liberté de mouvement du genou. Je n'avais jamais eu de problème avec l'un comme avec l'autre, Héléna étant mon amie avant tout, et moi ayant vite compris que le partage des risques du terrain avait sans doute instauré un code d'honneur entre les deux. Même si je trouvais cet Irlandais un peu saoulant et frimeur avec les femmes, même si sa façon d'entrer dans une pièce en faisant voler toutes les feuilles me mettait les nerfs en vrille, je me disais qu'après tout, je n'étais qu'un photographe récemment embauché alors que lui avait des années de journalisme derrière lui et savait aller chercher le sujet comme personne. Je trouvais qu'il abusait parfois avec Héléna, mais je savais qu'elle était de taille à se défendre. De toute façon, si elle avait un contentieux insurmontable avec son binôme, cela ne me regardait pas , mais concernait plutôt le patron. Et qui d'autre qu'elle-même était mieux placée pour en parler au patron ? Enfin, c'est ce que je pensais jusqu'à lors. Mais j'avais bien noté que même au Journal, Van Harper se faisait rare. Peut-être avait-il de plus en plus de mal à assumer son double jeu. Je pouvais le comprendre. Je revins à la raison de notre présence face à cet écran.

- Héléna, tu es sûre que ça va ? Je te sens troublée, tu es certaine qu'on peut faire confiance à Holloway ? Parce que là j'ai besoin de toi à 100 % pas dans les nuages ou en train de pester contre l'autre buveur de Guiness . Il faut vraiment qu'on arrive à copier ces dossiers et à les sortir d'ici, d'une façon ou d'une autre.
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Héléna Carter
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MessageSujet: Re: (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Action / Réaction [Grant]   (Terminé) [Intrigue Deus ex Machina] Action / Réaction [Grant] EmptyMar 29 Sep - 17:20

J’avais beau fouillé dans ma mémoire, mais le visage de cet homme m’était toujours aussi inconnu. Ce n’était pas le cas pour Grant. Je voyais bien que quelque chose le dérangeait, comme s’il n’arrivait pas à rassembler toutes les pièces du puzzle pour y trouver sa réponse. Je ne pouvais pas l’aider à ce niveau. Je n’avais, moi-même, que des questions et peu de réponses sur ce que nous venions de trouver. J’avais un très mauvais pressentiment et ce n’était pas bon du tout. Cet Arias n’était pas net sur bien des niveaux et la première interrogation qui me venait à l’esprit, c’était pour qui il bossait ? Pour lui ? Pour le gouvernement ? Pour un groupe secret ? Il aimait les énigmes, il s’en délectait même. Tout ceci n’était qu’un jeu, une sorte d’échiquier géant sur lequel il avançait ses pions. Et nous en faisions partie qu’on le veuille ou non. Cela me faisait froid dans le dos de me rendre –compte qu’on était certainement manipulé depuis le début de notre entrée au Centre de Recherches. Le badge que Grant avait sournoisement dérobé à l’hôtesse  d’accueil n’avait déclenché aucune alarme ? La nana, professionnelle jusqu’au bout de ses ongles manucurés, ne s’était pas aperçue de la disparition d’un badge aussi majeur du système ? Sérieusement, vous y croyez-vous ?

Tous les dossiers venaient d’être transférés sur ma clef USB et j’avais envoyé une copie à Liam que je venais de mettre au courant, de réveiller ou d’emmerder, car il ne bossait pas aujourd’hui. Son petit grognement de gorge au téléphone me tira tout de même un sourire même si notre conversation fut assez rapide. Je n’avais pas le temps d’entrer dans les détails et je savais qu’Holloway m’attendrait de pied ferme chez lui pour des explications sur cette merde dans laquelle je m’étais fourrée avec Grant.  Je venais à peine de raccrocher que Grant me fit sursauter par sa réflexion, toujours à propos de ce type et de ses fameux dossiers. Je haussai les épaules en signe de négation.

- Non, il ne me dit toujours rien. On tentera de percer le mystère de cet anagramme quand on sera plus au calme parce que là, je ne sais pas toi, mais j’ai l’impression qu’on va nous tomber dessus tôt ou tard, qu’on va voir débarquer les Miliciens armés jusqu’aux dents. Ce n’est pas dans mon planning de la journée de passer plusieurs heures en cellule !

Grant me filait la frousse comme pas deux à fixer ce visage sur l’écran. Je ne l’avais jamais vu aussi troublé par un individu, aussi concentrer sur ses souvenirs pour chercher le fin mot à toute cette histoire.

- Relax Grant ! Tous les dossiers se transfèrent sur ma jolie petite clef USB. Dès que c’est terminé, j’envoie une copie chez Holloway. J’ai une clef spéciale « made in KA Corp. ». C’est ça le progrès !

Il y a quelques temps auparavant, j’avais demandé à Michael, le PDG de la KA Corp., de me fabriquer une clef USB qui aurait une grosse capacité de stockage, pas ce genre de clef USB que l’on trouve dans les boutiques pour des clients lambda. Non, moi j’avais besoin pour mon job d’un stockage important sans devoir me poser la question si j’avais assez d’espace où si toutes les données tiendraient sur ma clef. L’idée du tube à rouge à lèvres venait de moi. Quoi de mieux que de cacher quelque chose d’important aux yeux de tout le monde et de le mettre sous le nez des gens sans éveiller les soupçons? Créer une clef USB avec la forme d’un rouge à lèvres, car toute nana qui se respecte en a au moins un au fond de son sac ! Revenons tout de même à nos moutons ! Si le transfert entre ma clef USB et l’ordinateur venait enfin de s’achever, celui entre ma clef et mon IPhone, via l’ordinateur d’Holloway, prenait beaucoup plus de temps.

- Par contre, tu me donnes une idée ! Il faudrait que je dresse une liste des personnes sur lesquelles je veux me venger, ça pourrait toujours me servir dans un cas urgent comme celui-ci!

Mon coéquipier me regarda d‘un air suspect et je lui offris un sourire malicieux pour calmer ses doutes à mon sujet. Je n’étais pas sérieuse en lui disant cela. Mais c’était bien tentant malgré tout ! Mes sourcils se froncèrent lorsqu’il mit en doute la loyauté de Liam. Je comprenais ses réticences et ses inquiétudes. La seule façon de soulager ses craintes, c’était de lui expliquer. Ce n’était certes pas le bon moment, mais au moins lui dévoiler quelques brides de mon passé avec Holloway.

- A ton avis Grant, comment est-ce que j’ai intégré le groupe ?  Qui m’a fait confiance comme Mara a pu te faire confiance ? Oui c’est bien Liam. Alors, tu n’as aucune incertitude à avoir à son sujet. Et non ! Je ne suis pas troublée !

Dis-je en rouspétant contre mon IPhone. La barre de téléchargement était toujours aussi lente. C’était des gros dossiers et mon IPhone n’était pas fait pour faire le lien entre une clef USB et un ordinateur. Je les plaçai doucement dans la poche de ma veste. Le téléchargement se poursuivrait. J’espérai. Il fallait de toute manière bouger si on ne voulait pas se faire attraper. J’éteignis l’ordinateur et on remit tout en place. Nous fîmes le chemin en sens inverse et Grant activa l’ascenseur grace à son badge. Sans le vouloir, mes pouvoirs se manifestaient au bout de mes doigts. L’électricité grésillait sous la peur qui grondait au creux de mon ventre. J’étais prête à m’en servir, à combiner ma télékinésie et ma pyrokinésie aux dons de Grant. Cela ferait de beaux dégâts, cependant j’étais plus une adepte de la discrétion. Et mon ami contrôlait plus ou moins l’invisibilité. Et c’est là que me vint une idée.

- Si on jouait les justiciers invisibles ? On ne sait pas ce qui nous attend en bas. Si l’ascenseur s’ouvre sur un sas vide et que des Miliciens pointent leurs armes sur personnes … ça nous laissera le temps de sortir de là. Ils croiront qu’on est encore dans le bâtiment. Ils nous chercheront et nous, on sera déjà loin.


Le petit ding familier de l’ascenseur résonna et le sas s’ouvrit devant nous. J’avais déjà grillé la caméra de sécurité, à l’intérieur, en arrivant à cet étage un peu plus tôt. Et personne ne s’en était aperçu depuis tout ce temps ? Etrange, non ? On s’engouffra alors dans la cage de fer. J’observais, soucieuse, le petit cadran lumineux où s’affichaient les étages qui défilaient devant nous. Je me répétais qu’à tout moment la sécurité bloquerait l’ascenseur ou qu’on nous attendrait une fois qu’on aurait atteint le rez de chaussée.  Rien ne se passait pour le moment et c’était ce qui me déroutait le plus. Grant me présenta sa main et je la pris. Immédiatement, je ressentis son pouvoir nous envelopper au moment même où les portes coulissèrent.  A notre plus grande surprise, il n’eut aucune assemblée en uniformes pour nous accueillir. On passa nos têtes invisibles du sas.  Deux Miliciens discutaient avec l’hôtesse à son comptoir et ils tournèrent la tête vers nous. Quelque chose clochait. C’était évident. Un ascenseur qui s’ouvre sans laisser sortir personne, c’était  suspicieux. Je me concentrai alors sur le panneau accroché derrière l’hôtesse et avec la télékinésie, je le fis se balancer assez fort pour qu’ils détournent leur attention de cet ascenseur où nous étions. On se faufila dans le hall d’entrée. Nous étions bien invisibles et pourtant j’avais la sensation qu’on observait chacun de nos pas. Je tenais fermement la main de Grant. Je crois que je n’avais jamais autant serré la main à une personne, mais si je le lâchais une brève seconde, je redeviendrai visible.

Tout se passait beaucoup trop bien pour être vrai. En traversant l’accueil, non loin du comptoir de l’hôtesse, on pouvait entendre quelques échanges de sa conversation avec les soldats. Elle expliquait que deux agents du Times Révolution étaient arrivés depuis plusieurs heures dans les locaux du Centre et qu’elle ne les avait toujours pas vus ressortir. Ce n’était pas bon signe pour nous. Le dernier obstacle à passer restait les portes vitrées coulissantes du hall. Là aussi, si les portes s’ouvraient sans aucune présence, les Miliciens pourraient donner l’alerte. Je jetai un œil à Grant, car on ne pouvait communiquer que par des gestes ou des regards. Parler révélerait notre présence. Je ne savais pas quoi faire pour sortir de là. On s’approcha des baies vitrées et on tomba sur un spectacle qui me fit froid dans le dos. Deux Miliciens tournaient autour ma voiture que j’avais garée devant l’entrée à notre arrivée. Merde !  Le piège se refermait sur nous et nous étions impuissants. Pourquoi nous avait-on permis d’atteindre un étage secret et hyper protégé pour finir de cette manière-là ? Pourquoi les alarmes ne résonnaient-elles pas ? Qu’est-ce qu’ils attendaient ?

Soudain toutes les portes coulissantes des divers ascenseurs qui se trouvaient répartis un peu partout dans le hall d’entrée se mirent à s’ouvrir et se refermer dans des vas et viens incessants et rapides. Les écrans de sécurité explosèrent comme si un court-circuit avait eu lieu. Tout ce brouhaha apporta, indubitablement, une confusion parmi les Miliciens. Ceux qui étaient à l’extérieur entrèrent en grandes enjambées pour venir en aide à leurs collègues. C’est à ce moment bien précis, que je tirai Grant par la main, nous faufilant entre les portes qui s’ouvrirent grâce au passage des soldats pour nous enfuir.

Dehors tout était bien calme. Je libérai Grant de la pression de ma main et on redevint ainsi  tous les deux visibles. Il voulait faire des clichés avant de retourner au journal.  Il récupéra son matériel dans la voiture et on se sépara.

- Sois prudent ! Je te tiens au courant !

Murmurai-je avant de me glisser dans l’habitacle et de démarrer le moteur. J’appuyai sur la pédale pour m’éloigner au plus vite du Centre, mais quelque chose me perturbait. Les Miliciens avaient dû relever ma plaque d’immatriculation. Bientôt, ils seraient devant le Times ou en bas de chez moi. Je ne pouvais pas retrouver Liam avec ma voiture  aussi vite que je l’avais désiré. Quelle que soit la solution pour laquelle j’opterai, je mettais la vie de Grant en jeu et celle de Liam par la même occasion. Si les Miliciens voulaient des informations sur ma présence au Centre, ce que j’avais découvert et pourquoi personne ne m’avait vu ressortir en compagnie de mon binôme, ils iraient, avant tout, interroger les gens avec lesquels je travaillais. Je tapai le volant du plat de la main dans une colère non dissimulée. Il fallait que je mette au courant Liam des répercutions de ma petite virée au Centre. Il allait devoir être très prudent à son tour.

Puisque j’étais une cible facile pour la Milice, je garai mon véhicule devant l’immeuble où j’habitais. Ce n’était pas la peine de me cacher, ils finiraient par me retrouver. Le plus urgent était d’avertir Holloway. Je sortis de la voiture et je décidai de faire le reste du chemin à pieds jusqu’à son domicile. En plongeant mes mains dans les poches de ma veste, je me rendis-compte que j’avais oublié mon IPhone que je pris pour vérifier le téléchargement. Il était terminé. Je retirai consciencieusement la clef USB que je replaçai à mon porte-clefs. Holloway possédait lui aussi tous les dossiers, mais était-ce une bonne idée ? Je l’avais, sans le vouloir, fait plonger dans une situation complexe et périlleuse et je m’en voulais en cet instant. Il y avait déjà Grant, maintenant Liam. J’accélérai mes pas en m’imaginant tous les scénarios les plus catastrophiques dans ma tête. Je pourrai toujours trouver le moyen de ne pas impliquer Grant. Il n’était que le photographe de l’équipe. Liam n’était pas sur les lieux, il ne bossait pas. C’était une bonne chose. Je n’avais pas prévu, ce matin en me levant, de passer le reste de ma vie dans une cellule…
Pourtant ma vie est dangereuse depuis de nombreuses années.
Je suis reporter de terrain.
Je suis Pacificatrice.
 

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