La mort attendra encore cette fois [Diana]

Humaine Rebelle

Asaria.
00h27

- Va falloir lâcher cette jeep ! Cet agent nous a vu partir avec et il ne va pas tarder à donner notre description ! Les barrages vont être fermés, donc impossible de sortir de la cité.

Mon pied plaqua la pédale d’accélérateur à fond. Concentrée sur la route, les mains crispées sur le volant, nous devions arriver à tout prix sous le dôme des bidonvilles. Tout devait bien se passer et tout se passait à la perfection. Cela faisait trois semaines que des agents de la rébellion étaient en poste tout près du Centre de recherche, à observer les rondes des employés de la sécurité, à écouter les conversations grace aux gadgets ultra higth tech que nous possédions. Notre objectif : récupérer des plans ou des données sur une nouvelle arme qui commençait à occuper toutes les conversations de la société asarienne. C’était ainsi que nos informateurs avaient pu capter ce genre de sujets intéressants et tout autant inquiétant. Une fois le plan de la mission mis en place, ce fut Diana qui demanda l’autorisation de s’occuper de cette histoire avec mon appui. J’avais besoin de me dégourdir les jambes, et c’était l’occasion rêvée de faire équipe avec l’une des leaders du groupe. Mais là ça tourné au vinaigre. L’agent que j’avais cru à terre, s’était relevé dès que nous avions embarqués dans le véhicule. Et c’était sans aucun doute qu’il avait dû alerter la Milice.

La jeep filait à toute vitesse sur les voies rapides. Je savais que les caméras de sécurité nous repéreraient très rapidement. Le mieux que nous avions à faire, était de la laisser sur le bas-côté. Nous étions déjà filmés et donc impossible de ne pas savoir que l’on se dirigeait vers les bidonvilles mais au moins là-bas, nous étions en terrain familier.

- On va juste les faire chier un peu, ces soldats. Ils cherchent une jeep. Ils vont la chercher un moment !

Nous y étions dans ces quartiers miséreux qui regroupaient les Nôtres. Tous les humains asservis par les taxes, le couvre-feu et les lois du gouvernement. Je n’entendais aucune sirène, c’était tout à notre avantage. J’éteignis les phares et je pris la direction d’une ruelle sombre dont les vieux lampadaires mourraient lentement. Le peu de clarté me permettait d’avancer jusqu’à stopper totalement le moteur.

- On va la laisser ici et continuer à pieds jusqu’à la planque.

Je plaçais la anse de mon sac à dos sur mon épaule, écoutant avec attention tous les bruits qui nous entouraient. Je fis signe à Diana de se mettre en route. La planque qui nous permettrait de passer le reste de la nuit tranquille voir plus se trouvait encore à trois quart d’heure de marche. Les premières sirènes résonnèrent alors dans le silence mortuaire du quartier. Ils chercheraient avant toute chose une jeep. Donc nous avions une certaine avance sur eux. On longea la ruelle, remonta complètement vers le cœur des bidonvilles, là où se trouvait le dispensaire. Notre avancée était compliquée. Les voitures et les fourgons des soldats grouillaient de plus en plus. Plaquée contre le mur froid, enveloppée dans les ombres, j’observais des soldats qui étaient descendus de leurs véhicules. Ils avaient des chiens avec eux

- Il faut faire demi-tour. Regarde ! Ils vont lâcher les chiens !

Nous ne pouvions pas rester passives. On se mit à courir dans le sens opposés mais déjà les aboiements des chiens nous avertissaient qu’ils avaient déniché notre présence.

- Par- là les gars ! Les chiens suivent une piste !!

Il appela rapidement le central.

- Ici la patrouille 457A, nous n’avons pas trouvé de jeep mais les chiens poursuivent deux fuyards que nous n’avons pas encore identifiés.

- Ils ne faut pas qu’ils vous échappent. Encercler le périmètre !

- Bordel ! … J'ai horreur de buté des animaux murmurais-je entre mes dents, prenant mon Glock en main.

Invité

Rien n'est jamais fait par hasard. Tout est toujours savamment étudié et chronométré. Ce n'est pas la première fois que nous nous retrouvons dans ce genre de situation. Nous avons fait le choix de tout risquer pour la liberté. Même si la situation semble compliquée, nous ne sommes pas seules et nous sommes sur notre territoire.

Plus tôt dans la nuit, nous avons entreprit de voler des informations sur une nouvelle arme, très convoitée par les Asariens. Cela ne signera pas la fin de la guerre, mais ça devrait les occuper un peu. Puis qui sait, nous pourrions être chanceux et tomber sur l'arme du siècle. Je n'y crois pas vraiment, mais l'espoir est tout ce qu'il nous reste. J'essaye donc de rester optimiste pour ceux qui nous suivent et les pousse sur cette voie. C'est ce qui nous permet d'avancer malgré les épreuves.

Elisabeth est une femme pleine de ressources. Elle n'est pas un poids dans cette mission et c'est en totale confiance que j'ai accepté d'être en binôme avec elle. La première partie de notre mission s'est très bien passée. Nous avons pu récupérer le colis et prendre la fuite. Malheureusement, mon acolyte a fait une erreur. Elle est bien plus clémente que moi. Là où je n'aurais laissé aucun témoin vivant de notre passage, elle ne fait que les mettre hors d'état. Le résultat était prévisible et notre intrusion est dénoncée bien avant le temps prévu. C'est in-extrémiste, que nous réussissons à atteindre la zone.

Je ne dis rien. Je ne veux pas la perturber pendant qu'elle conduit. Nous sommes obligées de laisser tomber la jeep pour continuer à pied. L'endroit est dangereux et il nous reste encore quelques kilomètres avant de pouvoir retrouver les nôtres. On avance vite, mais cela ne semble pas assez. La brigade canine est à nos trousses et il nous faut revenir sur nos pas.

Ça commence à se gâter.

On se met à courir à toute allure, mais les aboiements semblent se rapprocher de plus en plus vite. J'entends Elisabeth me dire qu'elle n'aime pas buter les animaux. Personnellement, cela ne me dérange pas. Je crois que j'ai aimé les bêtes quand j'étais enfant, mais cela me semble si loin maintenant. Désormais, je tue tout ce qui a besoin d'être tué. Je ne me questionne plus pour savoir si ce que je fais est bien ou mal. Je le fais, c'est tout.

Attends avant de tirer.

Je sais que même si elle n'en a pas envie, elle n'hésitera pas à tuer ces chiens. Mais je préfère qu'elle évite de confirmer notre position. Même s'il est évident que les soldats se savent sur notre piste, le doute peut encore jouer en notre faveur. Si on arrive à ce que les chiens perdent notre trace, ils iront vers une autre direction.

Je déroule le foulard que j'ai autour du cou et je l'enroule autour d'une balle anti-stress que j'avais au fond de mon sac. Mes gestes sont brouillons, car nous courrons toujours. Si mon idée fonctionne, je remercierais Duncan pour le cadeau. Au croisement d'une ruelle, je balance la balle pour qu'elle roule le plus loin possible à l'opposé de notre position.

Viens, on grimpe.

Je l'entraîne à me suivre sur les toits. L'endroit n'est pas plus sûr, mais il nous permet de faire perdre nos traces aux chiens.

Il n'y a plus qu'à croiser les doigts pour que ça marche.

Il nous faut être prudente et évoluer sur les baraques pendant quelques mètres avant de redescendre. Rien n'est très stable et l'accident pourrait vite arriver.

Tu connais un endroit plus proche où se cacher ? Ils vont plus tarder à nous retrouver.

L'aboiement des chiens est toujours là. Je connais un endroit, mais il nous faudrait avancer à découvert.

Humaine Rebelle

La patrouille canine … Il ne nous manquait plus cela. J’avais horreur de voir des animaux utilisés par les soldats parce que je devrai tôt ou tard les buter. Et Diana comprit que je n’hésiterai pas malgré tout. Dans notre course, elle me demanda d’attendre. Elle avait une idée en tête, et par moment, je jetais un œil avisé à ses gestes tout en continuant à suivre les ruelles sombres. Elle jeta au loin derrière nous, la petite balle anti-stress autour de laquelle, elle avait nouée son foulard. Les chiens s’arrêteraient devant l’odeur et le petit truc bizarre tout en caoutchouc. Cela nous permettrait de prendre un peu d’avance et de laisser les chiens avec le joujou. On entendit alors plus loin des grognements et d’autres aboiements différents. Je grimpais à sa suite, coupant ainsi l’herbe sous les pieds des Miliciens en changeant notre méthode. Les toits des vieux immeubles et baraques des bidonvilles étaient assez bas tout comme ils étaient proches les uns des autres pour pouvoir sauter et nous échapper sans gros problèmes.

Accroupies toutes les deux sur les hauteurs, nous avancions prudemment sur les toits peu stables malgré tout. Je m’étais arrêtée un instant au bord de l’un d’eux, observant en toute discrétion les scènes qui se jouaient tout en bas. Des voix nous parvenaient sans peine avec l’écho. Les Miliciens s’étaient rendu compte du piège que Diana avait lancé aux chiens avec son foulard et la petite balle. Un tir d’arme légère, et plus aucun aboiement ne se fit entendre. La patiente du chef de patrouille venait très certainement d’atteindre sa limite.

- Tu as visé juste avec ton petit stratagème. Au moins, les chiens se sont concentrés sur ta surprise au grand dam des Miliciens.

Je levais la tête, balayant du regard la nuit qui nous enveloppait. Les lampadaires dispersés un peu partout dans ces quartiers miséreux n’étaient pas très fiables pour éclairer les routes. Et de là où nous étions, c’était difficile de juger les distances.

- Un abri plus près que notre planque ? Non. J’ai un petit chez moi mais il faudra à un moment donné descendre et on va devoir être très rapides si on veut échapper à ces malades. Tu as une idée à me proposer qui nous serait plus propice pour passer la fin de la nuit ?

Une explosion nous fit sursauter, moi et ma coéquipière, illuminant tout l’intérieur du dôme et les quartiers pauvres comme si soudainement le soleil était apparu en pleine nuit pour disparaitre aussi vite. Je fis un signe de mon index, pointant la direction d’où était venue la déflagration.

- A mon avis, ils viennent de trouver notre jeep. Elle n’aurait pas duré longtemps devant leur énervement. Il faut se remettre en route. Tout là-bas, sur la gauche, en sautant sur le prochain toit, nous allons arriver sur une passerelle puis plusieurs échelles qui donnent sur les générateurs d’airs. On peut se cacher là ou bien si tu as un abri plus confortable, je ne suis pas contre.

J’attendais sa décision. Nous devions de toute façon compter que sur nous-même. Il était hors de question de mettre en danger d’autres agents de la rébellion.

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